DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention concerne de manière générale le domaine de l'imagerie par mesures
électriques et plus particulièrement celui de la tomographie d'impédance électrique.
[0002] La tomographie d'impédance électrique (ou TIE) est une technique d'imagerie non invasive,
qui vise à reconstruire la distribution interne des propriétés électriques d'une zone
d'un milieu à imager à partir de mesures électriques effectuées à sa surface ou sur
son contour.
[0003] La tomographie d'impédance électrique a été originellement utilisée dans le domaine
de la géophysique (où elle est plus connue sous le terme de « tomographie de résistivité
électrique ») et plus particulièrement de l'exploration pétrolière, minière ou hydrologique.
Elle a été ensuite appliquée au contrôle non destructif où elle est dénommée « tomographie
de résistance électrique » ou « tomographie de capacitance électrique » selon qu'elle
vise à reconstruire la conductivité électrique ou la permittivité électrique du milieu.
Enfin, la tomographie d'impédance électrique a été appliquée avec succès au domaine
médical à compter des années 1990. Elle a été notamment utilisée pour le suivi de
la ventilation pulmonaire et du fonctionnement cérébral (détection et suivi des crises
d'épilepsie), d'étude du fonctionnement du tractus gastro-intestinal, et le dépistage
du cancer du sein. Malgré sa faible résolution spatiale, la TIE s'est développée ces
dernières années en raison de son faible coût, son caractère non intrusif et non ionisant,
sa grande résolution temporelle ainsi que son apport à la caractérisation des tissus
et des fluides biologiques.
[0004] La tomographie d'impédance électrique suppose que l'on dispose à la surface de la
zone d'intérêt du milieu à imager une pluralité d'électrodes. Ces électrodes permettent,
d'une part, d'appliquer un signal électrique et donc un champ électrique dans le milieu
en question et, d'autre part, de recueillir la réponse du milieu au signal ainsi appliqué.
[0005] La Fig. 1 représente de manière schématique un dispositif expérimental de tomographie
d'impédance électrique.
[0006] Le dispositif expérimental est ici, à titre d'illustration, un cylindre, représenté
ici en coupe, délimitant une zone d'intérêt.
[0007] A la surface de la zone d'intérêt, 100, sont disposées
N électrodes 110
1, 110
2, 110
3,..., 110
N (ici
N = 14). On a supposé dans l'exemple illustré que la zone d'intérêt comprenait une
anomalie cylindrique 120. Un courant est injecté dans le milieu (alternativement une
différence de potentiel est appliquée à ce milieu) à l'aide de deux électrodes, on
mesure alors la différence de potentiel (respectivement le courant) entre des paires
d'électrodes quelconques. Dans l'exemple illustré, on injecte un courant dans le milieu
au moyen des électrodes 100
8 et 100
11, et l'on mesure les différences de potentiel entre les électrodes 100
1 et 100
2, puis 100
2 et 100
3, et ainsi de suite. On a représenté sur la figure les lignes de courant par 130 et
les équipotentielles par 140.
[0008] A partir des tensions (ou des courants) ainsi mesuré(e)s, on peut déduire et imager
une cartographie d'une grandeur électrique, par exemple d'admittivité (conductivité
complexe), la conductivité, la permittivité ou encore l'impédivité ou la résistivité
dans la zone d'intérêt. On rappelle que l'admittivité (
admittivity) σ̃ d'un milieu peut s'écrire sous la forme :

où σ est la conductivité du milieu, ε=ε
rε
0 est la permittivité du milieu (ε
0 est la permittivité électrique du vide et ε
r est la permittivité relative ou encore constante diélectrique du milieu) et
z̃ est l'impédivité (
impedivity) du milieu.
[0009] De manière générale, on pourra chercher à reconstruire l'équivalent d'une grandeur
électrique tel qu'une quantité, ou une concentration, d'un constituant du milieu étudié,
dont les propriétés électriques sont connues. Par exemple, une valeur de conductivité
peut être aisément convertie en une quantité équivalente d'un matériau connu ayant
cette conductivité. Par abus de langage, on désignera dans la suite par grandeur électrique
les grandeurs électriques communément utilisées (impédivité, conductivité, permittivité,
admittivité), ainsi que leurs équivalents.
[0010] La Fig. 2 représente le schéma de principe d'une première méthode de tomographie
d'impédance électrique connue de l'état de la technique.
[0011] Cette méthode, dite méthode de TIE absolue, fait appel à la résolution d'un premier
problème dit « direct » et d'un second problème dit « inverse ».
[0012] Le problème direct utilise un maillage de la zone à imager. Il consiste à déterminer
(de manière analytique ou par simulation numérique), à partir d'une hypothèse de distribution
discrète de la grandeur électrique dans la zone d'intérêt, les signaux recueillis
par les différentes électrodes (sous forme de différences de potentiel ou d'intensités
de courant).
[0013] Le problème inverse consiste à déduire la cartographie de la grandeur électrique
de la zone d'intérêt à partir des signaux effectivement observés, c'est-à-dire des
signaux mesurés à l'aide des électrodes.
[0014] Plus précisément, la méthode de tomographie d'impédance représentée en Fig. 2 comprend
une première étape 210 d'injection de courant dans la zone d'intérêt au moyen des
électrodes et, en réponse, une mesure des différences de potentiel entre ces électrodes.
Les différences de potentiel ainsi mesurées expérimentalement peuvent être rangées
dans un vecteur de taille
N, dit vecteur de mesure et noté
Umeas, fourni à l'étape 220.
[0015] Réciproquement, à partir d'une distribution spatiale donnée, σ, de la conductivité
électrique dans la zone d'intérêt, 230, (σ est un vecteur de taille
M où
M est le nombre de mailles de la zone d'intérêt), on peut calculer, en 240, à l'aide
d'un modèle numérique, dit modèle direct, les différences de potentiel attendues lorsque
les courants précités sont injectés. Ces différences de potentiel sont rangées en
250 dans un vecteur de taille
N, dit vecteur calculé et noté
Ucalc.
[0016] La méthode de TIE consiste à rechercher la distribution spatiale de conductivité
électrique (ou de manière générale la distribution spatiale d'une grandeur électrique)
dans la zone d'intérêt qui minimise une fonction de coût représentative de l'écart
entre le vecteur mesuré et le vecteur calculé, ∥
Umeas -
Ucalc∥. La fonction de coût est calculée à l'étape 260.
[0017] Cette recherche ou résolution du problème inverse, est effectuée par itérations successives
à partir d'une distribution initiale σ
0. Cette distribution initiale peut avoir été estimée par une autre méthode de caractérisation
ou bien encore être une valeur de conductivité électrique moyenne dans la zone d'intérêt.
Chaque itération permet de raffiner l'estimation (estimation
a priori) de la conductivité électrique dans les différents points de la zone et l'estimation
ainsi raffinée (estimation
a posteriori) sert de nouvelle distribution
a priori pour l'itération suivante. La mise à jour de la conductivité électrique est réalisée
à l'étape 270.
[0019] Au terme du processus d'itération (nombre maximal d'itérations, détection de convergence),
la méthode fournit une estimation de la distribution de conductivité électrique σ̂
dans la zone considérée.
[0020] La Fig. 3 représente une seconde méthode de tomographie d'impédance connue de l'état
de la technique. A la différence de la première celle-ci ne vise pas à obtenir une
estimation de la conductivité électrique dans la zone d'intérêt mais simplement sa
variation entre deux instants ou deux fréquences donné(e)s. Pour cette raison elle
peut être qualifiée de méthode de TIE différentielle.
[0021] A partir du même dispositif expérimental, on injecte des courants d'intensité donnée
dans une zone d'intérêt, aux étapes 310, 315 correspondant à deux instants différents
ou à deux fréquences différentes. Les courants sont injectés au moyen des électrodes
et l'on mesure au moyen de ces électrodes les différences de potentiel qui en résultent.
On en déduit respectivement en 320, 325 les vecteurs de mesure

et

dont les éléments sont les différences de potentiel ainsi mesurées.
[0022] A l'étape 330, on calcule une fonction de coût représentative de l'écart

entre les deux vecteurs de mesure et l'on recherche en 340 la distribution de variation
de conductivité électrique, δσ, conduisant à cette variation de fonction de coût.
[0023] Pour ce faire, la fonction de coût est linéarisée autour du point de coordonnées
(σ̂
1 ,

) à partir du modèle direct, 350, où σ̂
1 est la conductivité estimée à l'étape précédente.
[0024] La conductivité électrique σ̂
2 permettant la linéarisation lors de la mesure suivante est obtenue par σ̂
2 = σ̂
1+δσ. Toutefois, cette estimation est ici relativement grossière et ne sert qu'aux
besoins de la linéarisation. Comme dans la méthode de TIE absolue, la référence initiale
σ
0 peut être obtenue par une autre méthode de caractérisation ou bien encore être une
valeur de conductivité électrique moyenne dans la zone d'intérêt.
[0025] La méthode de TIE différentielle ne permet d'estimer que l'évolution de la cartographie
d'impédance entre deux instants différents ou entre deux fréquences différentes. Elle
est moins sensible que la méthode de TIE absolue aux artefacts systématiques de mesure.
De surcroît, elle ne requiert pas de connaître les positions des électrodes avec un
degré de précision aussi élevé que pour la méthode de TIE absolue.
[0027] Quel que soit le type de méthode de TIE, absolue ou différentielle, les différences
de potentiel (respectivement les courants) en réponse à une injection de courant (respectivement
une application de tensions) peuvent être mesurées selon différentes configurations
de mesure.
[0028] La Fig. 4A représente une première configuration de mesure pour la mise en oeuvre
d'une méthode de TIE.
[0029] Cette première configuration, dite configuration deux points, est particulièrement
simple puisque la mesure fait seulement appel à deux électrodes
E1 et
E2. Un courant
i est injecté dans le milieu au moyen de ces deux électrodes et l'on vient mesurer
la différence de potentiel
u entre ces mêmes électrodes au moyen d'un amplificateur opérationnel. Celui-ci présente
en théorie une impédance infinie et donc un courant d'entrée nul qui ne perturbe pas
la mesure. En revanche, comme représenté sur la partie basse de la figure, les impédances
de contact des électrodes
E1 et
E2, respectivement désignées par
ZE1 et
ZE2, introduisent un biais dans la mesure en raison des chutes de potentiel intervenant
entre leurs bornes. La différence de potentiel qui est mesurée en les électrodes
E1 et
E2 n'est donc pas représentative de la différence de potentiel entre les points
P1 et
P2 du milieu. Qui plus est, cette erreur de mesure est fonction du courant d'injection
et de la fréquence. Elle est particulièrement importante pour des électrodes de petite
taille (on parle alors de micro-TIE) puisque l'impédance de contact croît lorsque
la surface de contact de l'électrode avec le milieu diminue. En pratique, les impédances
de contact pour des électrodes de faible taille peuvent être supérieures à l'impédance
du milieu situé entre deux électrodes.
[0030] La Fig. 4B représente une seconde configuration d'électrodes pour la mise en oeuvre
d'une méthode de TIE.
[0031] Cette seconde configuration de mesure, dite configuration quatre points, fait appel
à quatre électrodes,
E1 à
E4, deux électrodes
E1,
E2 servant à l'injection du courant dans le milieu et deux électrodes
E3,
E4, distinctes des premières, servant à la mesure de la différence de potentiel, en
réponse à cette injection.
[0032] Dans cette configuration, l'impédance d'entrée de l'amplificateur opérationnel étant
supposée infinie, aucun courant ne circule dans les impédances de contact
ZE3 et
ZE4 et, par conséquent, la différence de potentiel
u mesurée entre les électrodes
E3 et
E4 est bien celle présente entre les points
P3 et
P4 du milieu.
[0033] On comprend des figures 4A et 4B que seule la configuration de mesure à quatre points
permet de s'affranchir des biais sur les différences de potentiel dues aux impédances
de contact. Toutefois, pour un nombre d'électrodes donné, la configuration de mesure
à quatre points peut conduire à un nombre de mesures indépendantes trop faibles et
il est alors souhaitable de compléter le jeu de données en combinant une configuration
à deux points et une configuration à quatre points. En effet, la résolution du problème
inverse nécessite de disposer d'un grand nombre de mesures indépendantes en raison
du nombre important d'inconnues (
M valeurs de la grandeur électrique discrétisée) à déterminer dans la résolution du
problème inverse.
[0034] Pour obtenir un grand nombre de mesures sans que celles-ci soient entachées d'erreurs,
la méthode classique propose d'intégrer dans le modèle direct les impédances de contact
sous forme d'inconnues supplémentaires (en fait
N inconnues supplémentaires). La résolution du problème inverse implique alors la détermination
conjointe des valeurs de la grandeur électrique et des impédances de contact.
[0037] Toutefois, cette méthode ne s'applique que dans le cas où l'on peut effectivement
découpler le problème de la détermination des impédances de contact de celui des valeurs
de la conductivité électrique. Or cette hypothèse n'est pas nécessairement vérifiée
et, lorsqu'elle l'est, la méthode de détermination conjointe s'avère particulièrement
complexe.
[0038] Le but de la présente invention est, par conséquent, de proposer une méthode de TIE,
et plus généralement d'imagerie d'une grandeur électrique dans une zone d'intérêt
d'un milieu, permettant de s'affranchir, de manière simple et robuste, des erreurs
dues aux impédances de contact des électrodes et ce, sans sacrifice de résolution
dans cette zone d'intérêt.
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0039] La présente invention est définie par une méthode de détermination de la distribution
spatiale d'une grandeur électrique dans une zone d'intérêt d'un milieu, ladite méthode
comprenant la réalisation de mesures de différences de potentiel entre électrodes
dans ledit milieu, chaque électrode présentant avec ce milieu une surface de contact
élémentaire, ladite méthode comprenant les étapes suivantes :
- on estime, pour chaque électrode, une impédance de contact avec ledit milieu ladite
impédance de contact étant estimée en mesurant l'impédance entre ladite électrode
et une contre-électrode présentant avec ledit milieu une surface de contact sensiblement
supérieure à ladite surface de contact élémentaire ;
- on corrige les différences de potentiel à partir des chutes de potentiel intervenant
dans les impédances de contact respectives desdites électrodes ;
- on détermine les valeurs de la grandeur électrique, ou d'une variation de celle-ci,
en une pluralité de points de ladite zone d'intérêt, à partir des différences de potentiel
ainsi corrigées.
[0040] L'invention concerne également une méthode de détermination de la distribution spatiale
d'une grandeur électrique dans une zone d'intérêt d'un milieu, ladite méthode comprenant
la réalisation de mesures de différences de potentiel au moyen d'électrodes disposées
au contact de celui-ci, chaque électrode présentant avec ce milieu une surface de
contact élémentaire, ladite méthode comprenant les étapes suivantes :
- on estime, pour chaque électrode, une impédance de contact avec ledit milieu, ladite
impédance de contact étant estimée en mesurant l'impédance entre ladite électrode
et une contre-électrode présentant avec ledit milieu une surface de contact sensiblement
supérieure à ladite surface de contact élémentaire ;
- on construit un modèle direct corrigé permettant d'obtenir lesdites différences de
potentiel à partir d'une distribution spatiale de la grandeur électrique dans la zone
d'intérêt, ou d'une variation de celle-ci, le modèle direct corrigé prenant en compte
les chutes de potentiel dans les impédances de contact ainsi estimées ;
- on détermine les valeurs de la grandeur électrique, ou de la variation de celle-ci,
en une pluralité de points de ladite zone d'intérêt, à partir des mesures de différences
de potentiel et du modèle direct corrigé.
[0041] Avantageusement, la contre-électrode est formée par un sous-ensemble de ladite pluralité
d'électrodes, ledit sous-ensemble ne contenant pas l'électrode dont on mesure l'impédance
de contact, les électrodes dudit sous-ensemble étant mises en court-circuit au moyen
d'un commutateur à sortie unique.
[0042] Alternativement, la contre-électrode peut être une électrode dédiée, située à une
distance des électrodes sensiblement supérieure à la distance moyenne entre ces dernières.
[0043] Avantageusement, l'impédance de contact peut être mesurée au moyen d'une spectroscopie
d'impédance.
[0044] L'impédance de contact est avantageusement mesurée à partir d'un modèle de circuit
équivalent représentant l'électrode et le milieu de la zone d'intérêt, l'impédance
de contact étant celle dans le circuit équivalent permettant d'obtenir le spectre
d'impédance le plus proche de celui mesuré par ladite spectroscopie d'impédance.
[0045] Ladite grandeur électrique peut être choisie parmi la conductivité, la résistivité,
la permittivité, l'admittivité, l'impédivité du milieu, ou une fonction de l'une de
ces grandeurs électriques, une quantité équivalente d'un matériau dont une grandeur
électrique est connue, ou une fonction de cette quantité.
[0046] Selon une première variante, la variation de la grandeur électrique est prise en
deux instants distincts.
[0047] Selon une seconde variante, la variation de la grandeur électrique est prise en deux
fréquences distinctes.
[0048] Dans ce cas, ladite méthode peut être une méthode de TIE différentielle ou une méthode
de TIE.
[0049] Avantageusement, les mesures de différences de potentiel entre électrodes sont effectuées
en configuration deux points, un courant étant injecté entre deux électrodes et une
différence de potentiel étant mesurée entre ces mêmes électrodes.
[0050] Quelle que soit le mode de réalisation, on peut ensuite construire une image de la
grandeur électrique dans ce milieu, ou de sa variation, à partir des valeurs de la
grandeur électrique précédemment déterminées.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0051] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture d'un
mode de réalisation préférentiel de l'invention fait en référence aux figures jointes
parmi lesquelles :
La Fig. 1 représente de manière schématique un dispositif expérimental de tomographie
d'impédance électrique, connu de l'état de la technique ;
La Fig. 2 représente le schéma de principe d'une première méthode de tomographie d'impédance
électrique connue de l'état de la technique ;
La Fig. 3 représente le schéma de principe d'une seconde méthode de tomographie d'impédance
électrique connue de l'état de la technique ;
Les Figs. 4A et 4B représentent deux configurations de mesure pour une méthode de
TIE ;
La Fig. 5 représente de manière schématique une méthode d'imagerie d'une grandeur
électrique dans une zone d'intérêt, selon un premier mode de réalisation de l'invention
;
La Fig. 6 représente de manière schématique une méthode d'imagerie d'une grandeur
électrique dans une zone d'intérêt, selon un second mode de réalisation de l'invention
;
La Fig. 7 représente de manière schématique une méthode d'imagerie d'une grandeur
électrique dans une zone d'intérêt, selon un troisième mode de réalisation de l'invention
;
La Fig. 8 représente de manière schématique une méthode d'imagerie d'une grandeur
électrique dans une zone d'intérêt, selon un quatrième mode de réalisation de l'invention
;
La Fig. 9 représente de manière schématique un système permettant la mesure des impédances
de contact pour la méthode d'imagerie selon l'invention ;
La Fig. 10 représente schématiquement un circuit électrique équivalent à une impédance
de contact ;
La Fig. 11 représente sous forme d'un diagramme de Bode un spectre d'impédance du
circuit équivalent de la Fig. 9 en relation avec un spectre d'impédance entre une
électrode et une contre-électrode ;
Les Figs. 12A et 12B représentent une image par TIE d'une zone d'intérêt d'un premier
et d'un second milieux au moyen d'une méthode de TIE connue de l'état de la technique
;
Les Figs. 13A et 13B représentent une image par TIE de cette même zone d'intérêt au
moyen d'une méthode de TIE selon un exemple de réalisation de l'invention.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
[0052] On considérera par la suite une méthode d'imagerie d'une grandeur électrique dans
la zone d'intérêt d'un milieu. La méthode d'imagerie fait appel à des mesures électriques
de ce milieu au moyen d'une pluralité d'électrodes disposées à la surface de ce dernier.
Dans la suite, nous supposerons, à titre d'illustration et sans préjudice de généralisation,
que la méthode d'imagerie est une méthode de TIE.
[0053] L'idée à la base de l'invention est de déterminer l'impédance de contact de chaque
électrode en utilisant une contre-électrode dont la surface est sensiblement plus
importante que la surface de contact élémentaire entre ladite électrode et le milieu.
La contre-électrode peut être avantageusement constituée par la mise en court-circuit
d'un sous-ensemble de ladite pluralité d'électrodes ne contenant pas l'électrode dont
l'impédance de contact est à mesurer.
[0054] Nous considérerons dans un premier temps une méthode de TIE absolue (ou TIE statique),
dans la mesure où on estime la distribution d'une grandeur électrique au sein d'un
milieu, par opposition à la TIE différentielle, où on estime la distribution de la
variation d'une grandeur électrique au sein d'un milieu.
[0055] La Fig. 5 représente de manière schématique une méthode d'imagerie d'une grandeur
électrique dans une zone d'intérêt, selon un premier mode de réalisation de l'invention.
[0056] A l'étape 505, on injecte un courant dans le milieu à l'aide d'une paire d'électrodes
et l'on mesure la différence de potentiel entre ces mêmes électrodes selon une configuration
de mesure à 2 points. Cette opération est répétée pour chaque paire d'électrodes de
ladite pluralité d'électrodes. De manière plus générale, on pourra injecter un courant
dans le milieu à l'aide d'un premier ensemble d'électrodes et mesurer les différences
de potentiel entre des paires d'électrodes appartenant à un second ensemble d'électrodes,
les premier et second ensembles d'électrodes n'étant pas disjoints.
[0057] A l'étape 510, on mesure l'impédance de contact de chaque électrode de ladite pluralité
d'électrodes. Cette mesure est effectuée à l'aide d'une contre-électrode placée en
configuration monopolaire, c'est-à-dire dont la présence n'influence pas la distribution
du champ électrique au voisinage de l'électrode considérée. En théorie, cela correspond
à une électrode placée à l'infini. En pratique, on réalise une approximation de la
configuration monopolaire en adoptant, pour contre-électrode une électrode présentant
une surface de contact avec le milieu sensiblement plus importante que la surface
de contact élémentaire d'une électrode avec ce milieu. Par exemple, la surface de
contact de la contre-électrode sera de l'ordre d'une dizaine voire de plusieurs dizaines
ou plusieurs centaines de fois plus importante que la surface de contact élémentaire
d'une simple électrode. Selon une première variante, la contre-électrode, CE, peut
être une électrode dédiée, distincte des électrodes utilisées pour les mesures électriques
du milieu. Dans ce cas-là, la contre-électrode sera avantageusement choisie distante
de ces dernières. La distance moyenne entre les électrodes et la contre-électrode
pourra être de l'ordre d'une dizaine voire une centaine de fois la distance moyenne
inter-électrode.
[0058] Selon une seconde variante, la contre-électrode est réalisée en connectant ensemble
un sous-ensemble d'électrodes de ladite pluralité d'électrodes. Plus précisément,
si l'on désigne par
E1,...,
EN ladite pluralité l'électrodes et
Ei l'électrode dont on souhaite déterminer l'impédance de contact, on met en court-circuit
un sous-ensemble Ω
i d'électrodes
Ej,
j≠
i, pour réaliser la contre-électrode
CE. De préférence, les électrodes du sous-ensemble Ω
i sont choisies distantes de l'électrode
Ei, au sens défini ci-dessus.
[0059] Le choix d'une contre-électrode distante, dédiée dans la première variante et composite
dans la seconde variante, a pour but de ne pas influencer la mesure de l'impédance
de contact par la distribution locale de la conductivité du milieu.
[0060] La mesure de l'impédance de contact d'une électrode est fondée sur une représentation
de l'impédance entre l'électrode et la contre-électrode au moyen d'un circuit équivalent
dont un exemple est décrit plus loin en relation avec la Fig. 10. Différents modèles
de circuits équivalents plus ou moins complexes pourront être envisagés par l'homme
du métier, selon le degré de précision souhaité, et selon la nature de l'électrode
et des tissus biologiques avec lesquels elles sont en contact, sans pour autant sortir
du cadre de la présente invention. Dans tous les cas, l'impédance de contact est déterminée
à partir d'une spectroscopie d'impédance. Plus précisément, l'impédance complexe entre
l'électrode et la contre-électrode est mesurée à une pluralité de fréquences. Il est
alors possible de déterminer les impédances respectives des différents éléments du
circuit équivalent, et notamment l'impédance de contact, de manière à ce que le spectre
d'impédance du circuit équivalent soit le plus proche du spectre d'impédance mesuré
au sens d'une certaine métrique.
[0061] Le spectre d'impédance peut être mesuré, soit en mode galvanostatique, en faisant
circuler un courant prédéterminé entre l'électrode et la contre-électrode, et en mesurant
la tension entre celles-ci, soit en mode potentiostatique, en appliquant une tension
prédéterminée entre l'électrode et la contre-électrode, et mesurant le courant circulant
de l'une à l'autre.
[0062] Quel que soit le mode de mesure utilisé, l'étape 510 fournit les impédances de contact
des différentes électrodes. Il convient de noter que l'ordre des étapes 505 et 510
est indifférent.
[0063] A l'étape 515, on corrige les différences de potentiel mesurées à l'étape 505 à partir
des impédances de contact mesurées à l'étape 510 et de la valeur du courant injecté.
Plus précisément, si
uij est la différence de potentiel entre les électrodes
Ei et
Ej, et si

et

sont les impédances de contact respectives des électrodes
Ei et
Ej, la valeur corrigée

de la différence de potentiel entre ces électrodes est :

où
I est l'intensité du courant injecté. Le cas échéant l'intensité du courant injecté
peut être choisie différente en fonction des paires d'électrodes considérées, auquel
cas :

[0064] A l'étape 520, on forme le vecteur
Ucorr des différences de potentiel ainsi corrigées. Le vecteur
Ucorr est de taille

avec

[0065] Par ailleurs, de la même manière qu'en Fig. 2, on effectue à partir d'une estimation
a priori de la distribution de la conductivité électrique dans la zone d'intérêt, 530, et
d'un modèle numérique (modèle direct) de la zone d'intérêt, 540, un calcul des différences
de potentiels attendues entre les différentes électrodes, 550. Ce calcul est effectué
en injectant dans le modèle direct l'intensité du courant injecté (ou selon le cas,
les intensités des courants injectés) lors de la mesure à l'étape 505. Les différences
de potentiel ainsi calculées sont rangées dans un vecteur
Ucalc.
[0066] On calcule ensuite en 560 une fonction de coût dépendant de l'écart entre le vecteur
des différences de potentiel calculées et le vecteur des différences de potentiel
corrigées. Cette fonction de coût peut aussi comprendre un terme de régularisation
fonction de l'écart entre la distribution estimée de la conductivité, σ̂ et d'une
distribution de référence, σ
ref.
[0067] L'estimation de la distribution de la conductivité est mise à jour de manière itérative,
en 570, à partir d'une distribution initiale, σ
0, de manière à minimiser la fonction de coût, par exemple :

[0068] Cette mise à jour peut être effectuée au moyen d'un algorithme classique de Gauss-Newton
ou de Newton-Raphson, de manière connue en soi.
[0069] Ainsi, pour chaque itération
l, la conductivité à l'étape
l +1 est déterminée par :

où l'incrément δσ
l est déterminé par :

où δ
U =
Ucorr -
Ucalc,
R est une matrice de régularisation, par exemple la matrice identité,
J est la matrice jacobienne de
U par rapport à σ et
h un hyperparamètre qui contrôle le compromis entre le terme d'attache aux données
et le terme de régularisation dans la fonction de coût.
[0070] L'homme du métier pourra compléter ou adapter cette approche, avec par exemple la
prise en compte de matrices de pondération sur les données et sur l'espace, et envisager
d'autres approches d'estimation de paramètres ne mettant pas en oeuvre la matrice
jacobienne
J, par exemple des méthodes analytiques ou des méthodes de type D-bar.
[0071] La distribution de la conductivité ainsi estimée dans la zone d'intérêt peut ensuite
être représentée sous forme d'image.
[0072] La Fig. 6 représente de manière schématique une méthode d'imagerie d'une grandeur
électrique dans une zone d'intérêt, selon un second mode de réalisation de l'invention.
[0073] A la différence du mode de réalisation précédent, les différences de potentiel ne
sont pas corrigées des chutes de potentiel dans les électrodes lors de la mesure mais
cette correction est prise en compte dans le modèle direct.
[0074] Les étapes 605 et 610 sont respectivement identiques aux étapes 505 et 510 précédemment
décrites. En revanche, les impédances de contact mesurées en 610 ne servent pas ici
à corriger les différences de potentiel mesurées mais sont transmises à l'étape 645
pour corriger le modèle direct. Les mesures des différences de potentiel sont rangées
sans correction dans un vecteur noté
Umeas.
[0075] De manière similaire, les étapes 630 et 640 sont respectivement identiques aux étapes
530 et 540. Les différences de potentiel issues du modèle direct sont corrigées en
645 au moyen des impédances de contact mesurées à l'étape 610. Plus précisément, si
les différences de potentiel calculées à l'aide du modèle direct sont notées

les différences de potentiel corrigées en prenant en compte les impédances de contact
sont obtenues par :

[0076] Les différences de potentiel ainsi corrigées sont rangées dans un vecteur
Ucc en 660.
[0077] La distribution spatiale de la conductivité dans la zone d'intérêt est ensuite estimée
au moyen d'un processus itératif visant à minimiser une fonction de coût, 660, dépendant
de l'écart ∥
Umeas -
Ucc∥ entre les différences de potentiels mesurées et celles calculées en tenant compte
de la correction due aux impédances de contact. Comme dans le premier mode de réalisation,
la distribution spatiale de la conductivité ainsi estimée peut être représentée sous
forme d'image.
[0078] Selon une variante non représentée, le modèle direct intègre les impédances de contact,
autrement dit les valeurs de ces impédances sont des paramètres du modèle au même
titre que les valeurs de la conductivité électrique dans les différentes mailles de
la zone d'intérêt. Dans ce cas, on comprendra que les étapes 640 et 645 sont alors
fusionnées.
[0079] La distribution de la conductivité ainsi estimée en 670 dans la zone d'intérêt peut
ensuite être représentée sous forme d'image.
[0080] La Fig. 7 représente de manière schématique une méthode d'imagerie d'une grandeur
électrique dans une zone d'intérêt, selon un troisième mode de réalisation de l'invention.
[0081] Ce mode de réalisation est relatif par exemple à une méthode de TIE différentielle.
[0082] A un temps
t1 (ou à une fréquence
f1) on effectue en 711 une injection de courant entre deux électrodes et l'on mesure
la différence de potentiel entre ces mêmes électrodes. Cette opération est répétée
pour chaque paire d'électrodes.
[0083] On mesure ensuite à l'étape 721, l'impédance de contact de chacune de ces électrodes
(au temps
t1 ou à la fréquence
f1). Cette mesure est réalisée comme aux étapes 510 et 610, à l'aide d'une contre-électrode
de grande surface par rapport à une surface de contact élémentaire d'une électrode
ou bien en court-circuitant un sous-ensemble d'électrodes ne contenant pas l'électrode
dont on souhaite mesurer l'impédance de contact.
[0084] A l'étape 731, on corrige les différences de potentiel mesurées à l'étape 711 au
moyen des impédances de contact déterminées à l'étape 721. Les différences de potentiel
ainsi corrigées sont rangées dans un premier vecteur

[0085] Les étapes 711-741 sont répétées à un second instant
t2 ou à une seconde fréquence
f2, respectivement aux étapes 712-742. En particulier, on comprend que les impédances
de contact sont aussi mesurées en ce second instant ou cette seconde fréquence. Les
mesures des différences de potentiel corrigées sont rangées dans un second vecteur

[0086] A l'étape 750, on détermine la valeur d'une fonction de coût dépendant de l'écart

entre le premier vecteur des mesures corrigées et le second vecteur des mesures corrigées.
On comprend ainsi que les variations de différences de potentiel sont débarrassées
de la contribution due à la variation des impédances de contact entre les deux instants
ou les deux fréquences.
[0087] Comme à l'étape 340 de la méthode de TIE différentielle en Fig. 3, la fonction de
coût est linéarisée autour du point de coordonnées (σ̂
1,

) à partir du modèle direct, 770, où σ̂
1 est la conductivité estimée à l'étape précédente. La variation de conductivité

est obtenue en 760 à partir de la fonction de coût linéarisée et la distribution
conductivité de référence σ̂
1 est mise à jour par σ̂
2 = σ̂
1 + δσ pour l'application du modèle direct.
[0088] La variation de conductivité entre deux instants ou deux fréquences pour la TIE différentielle
peut être déterminée par

où

pour ce mode de réalisation de l'invention.
[0089] L'homme du métier pourra compléter ou adapter cette approche, avec par exemple la
prise en compte de matrices de pondération sur les données et sur l'espace, et envisager
d'autres approches d'estimation de paramètres qui ne mettent pas en oeuvre la matrice
Jacobienne
J, par exemple des méthodes analytiques ou des méthodes D-bar.
[0090] La distribution spatiale de la variation de conductivité peut ensuite être représentée
sous forme d'une image de la zone d'intérêt.
[0091] La Fig. 8 représente de manière schématique une méthode d'imagerie d'une grandeur
électrique dans une zone d'intérêt, selon un quatrième mode de réalisation de l'invention.
[0092] Ce mode de réalisation est, comme le précédent, de type différentiel dans le sens
où en deux instants consécutifs, ou pour deux fréquences différentes, on effectue
une injection de courant et une mesure de différence de potentiel pour chaque paire
l'électrodes, au moyen d'une configuration 2 points. Les étapes 811 et 812 sont identiques
aux étapes 711 et 712 de la Fig. 7. Au premier instant, ou pour la première fréquence,
on effectue une mesure des impédances de contact des électrodes en 821, de la même
façon qu'à l'étape 721.
[0093] Toutefois dans le présent mode de réalisation, les mesures de différences de potentiel
ne sont pas corrigées des chutes de potentiel dans les impédances de contact. Les
différences de potentiel au premier instant/ première fréquence et au second instant/
seconde fréquence sont respectivement rangées en 841 et 842 dans les vecteurs

et

[0094] A l'étape 850, on détermine la valeur d'une fonction de coût dépendant de l'écart

entre le premier vecteur des mesures corrigées et le second vecteur des mesures corrigées.
Cette fonction de coût est linéarisée autour du point (σ̂
1,

), à partir du modèle direct corrigé, 870, pour prendre en compte les impédances de
contact déterminées à l'étape 821.
[0095] On détermine ainsi en 860 la distribution spatiale de la variation de conductivité
électrique dans la zone d'intérêt,

Cette distribution spatiale peut être représentée sous forme d'une image de la zone
d'intérêt.
[0096] La Fig. 9 représente un système permettant la mesure des impédances de contact pour
les modes de réalisation de l'invention illustrés dans les Figs. 5-8. Autrement dit
ce système peut être utilisé dans les étapes 510, 610, 721-722 et 821. Les différentes
électrodes
Ei, i = 1,...,
N, sont reliées à un commutateur, 910, à
N entrées et une sortie commune
CE, chaque entrée pouvant être ou non commutée sur la sortie commune.
[0097] Lorsque l'on effectue un mesure de différence de potentiel
u entre deux électrodes
Ei et
Ej, on relie ces électrodes aux bornes d'un générateur de courant 920 injectant un courant
i dans le milieu. La différence de potentiel
u est mesurée à l'aide d'un amplificateur opérationnel 930. Dans ce mode de mesure,
les entrées du commutateur 910 sont déconnectées de la sortie commune.
[0098] En revanche, lorsque l'on souhaite mesurer l'impédance de contact d'une électrode
Ei, on choisit un sous-ensemble Ω
i d'électrodes de Ω ne contenant pas
Ei.
[0099] Les électrodes de Ω
i sont de préférence choisies éloignées de
Ei, par exemple telles que leur distance à
Ei soit de l'ordre d'une dizaine à plusieurs dizaines de fois la distance moyenne entre
électrodes voisines. Les électrodes de Ω
i sont connectées à la sortie commune
CE alors que les électrodes de Ω\Ω
i n'y sont pas connectées. Le générateur de courant 920 est relié à l'électrode
Ei d'une part et à la sortie commune du commutateur
CE d'autre part. De même, les bornes d'entrée de l'amplificateur opérationnel 930 sont
aussi connectées à
Ei et
CE. On mesure ainsi l'impédance d'un circuit équivalent constitué de l'impédance de contact
de l'électrode
Ei en série avec l'impédance du milieu.
[0100] La Fig. 10 représente un exemple de circuit équivalent modélisant l'impédance entre
une électrode et la contre-électrode
CE.
[0101] Dans cet exemple, le circuit équivalent est obtenu par la mise en série d'une première
résistance
R1, modélisant le comportement propre du milieu dans la partie haute fréquence du spectre
(fréquences supérieures à 50 KHz) et de l'impédance de contact de l'électrode, décrivant
les phénomènes d'interface dans la partie basse fréquence du spectre (fréquences inférieures
à 10 kHz).
[0102] L'impédance de contact peut être modélisée par une seconde résistance
R2 en parallèle avec un élément à phase constante de paramètres
Q2 et α
2. L'impédance de contact à la pulsation ω est alors

[0103] En effectuant une mesure du spectre d'impédance entre l'électrode d'intérêt et la
contre-électrode, on peut trouver les valeurs des éléments électriques du circuit
équivalent qui permettent de se rapprocher au mieux de l'impédance de contact de l'électrode
d'intérêt.
[0104] Par exemple, la Fig. 11 représente selon un diagramme de Bode, le spectre d'impédance
mesuré entre une électrode d'intérêt et la contre-électrode (module en 1111 et phase
en 1121) ainsi que le spectre d'impédance du circuit équivalent de la Fig. 10, approchant
au plus près celui mesuré (module de l'impédance en 1110 et phase de l'impédance en
1120). En particulier, on peut ainsi déterminer les éléments
R2 et
Q2 modélisant l'impédance de contact.
[0105] A partir des paramètres du modèle (ici
R2 et
Q2), on détermine l'impédance de contact complexe, ou son module, ou sa phase, ou sa
partie réelle, ou sa partie imaginaire.
[0106] Les Figs. 12A et 12B représentent une image de TIE différentielle en fréquence correspondant
à deux échantillons différents.
[0107] L'échantillon de la Fig. 12A présente une distribution de conductivité ayant une
symétrie de révolution autour de l'axe central de l'échantillon.
[0108] L'échantillon de la Fig. 12B présente une distribution de conductivité décentrée
par rapport à l'axe central de l'échantillon.
[0109] Pour ces deux échantillons, la méthode d'imagerie TIE différentielle utilisée fait
appel à des mesures de différences de potentiel à l'aide d'une configuration de mesure
à 4 points. Les impédances de contact ont été considérées égales à une valeur empirique.
[0110] Les Figs. 13A et 13B représentent une image de TIE différentielle en fréquence selon
le troisième mode de réalisation de l'invention, pour les mêmes échantillons que ceux
représentés en Figs. 12A et 12B.
[0111] Les différences de potentiel ont été mesurées en configuration 2 points, les mêmes
électrodes servant à l'injection de courant et à la mesure de tension.
[0112] Les impédances de contact ont été mesurées par spectroscopie d'impédance à partir
de la modélisation de la Fig. 10.
[0113] On remarque que les images des Figs. 13A et 13B sont mieux résolues que celles des
Figs. 12A et 12B et présentent moins d'artefacts. En particulier la zone de conductivité
décentrée en Fig. 13B est mieux isolée du bord de la zone d'intérêt.
[0114] L'invention présente ainsi une alternative à l'état de l'art pour la prise en compte
des impédances de contact dans le processus de TIE. L'ensemble des électrodes peut
ainsi être utilisé pour l'acquisition des données, puisque le lien entre les mesures
et les données est correctement effectué. Cela augmente alors le nombre de mesures
indépendantes disponibles à nombre d'électrodes fixé. En particulier, cela permet
de mettre en oeuvre des configurations de mesure dans lesquelles au moins une des
électrodes injectant du courant dans le milieu étudié est utilisée pour réaliser une
mesure de différence de potentiel. On améliore ainsi alors la fiabilité de la reconstruction.
1. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique dans
une zone d'intérêt d'un milieu, ladite méthode comprenant la réalisation de mesures
de différences de potentiel entre électrodes dans ledit milieu, chaque électrode présentant
avec ce milieu une surface de contact élémentaire,
caractérisée en ce que :
- on estime, pour chaque électrode, une impédance de contact avec ledit milieu (510,721,722)
ladite impédance de contact étant estimée en mesurant l'impédance entre ladite électrode
et une contre-électrode présentant avec ledit milieu une surface de contact sensiblement
supérieure à ladite surface de contact élémentaire ;
- on corrige (515,731,732) les différences de potentiel à partir des chutes de potentiel
intervenant dans les impédances de contact respectives desdites électrodes ;
- on détermine (560,760) les valeurs de la grandeur électrique, ou d'une variation
de celle-ci, en une pluralité de points de ladite zone d'intérêt, à partir des différences
de potentiel ainsi corrigées.
2. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique dans
une zone d'intérêt d'un milieu, ladite méthode comprenant la réalisation de mesures
de différences de potentiel au moyen d'électrodes disposées au contact de celui-ci,
chaque électrode présentant avec ce milieu une surface de contact élémentaire,
caractérisée en ce que :
- on estime, pour chaque électrode, une impédance de contact avec ledit milieu (610,
821), ladite impédance de contact étant estimée en mesurant l'impédance entre ladite
électrode et une contre-électrode présentant avec ledit milieu une surface de contact
sensiblement supérieure à ladite surface de contact élémentaire ;
- on construit un modèle direct corrigé permettant d'obtenir lesdites différences
de potentiel à partir d'une distribution spatiale de la grandeur électrique dans la
zone d'intérêt, ou d'une variation de celle-ci, le modèle direct corrigé prenant en
compte les chutes de potentiel dans les impédances de contact ainsi estimées ;
- on détermine (660, 860) les valeurs de la grandeur électrique, ou de la variation
de celle-ci, en une pluralité de points de ladite zone d'intérêt, à partir des mesures
de différences de potentiel et du modèle direct corrigé.
3. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la contre-électrode est formée par un sous-ensemble de ladite pluralité d'électrodes,
ledit sous-ensemble ne contenant pas l'électrode dont on mesure l'impédance de contact,
les électrodes dudit sous-ensemble étant mises en court-circuit au moyen d'un commutateur
(910) à sortie unique.
4. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la contre-électrode est une électrode dédiée à une distance des électrodes sensiblement
supérieure à la distance moyenne entre ces dernières.
5. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'impédance de contact est mesurée au moyen d'une spectroscopie d'impédance.
6. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
la revendication 5, caractérisée en ce que l'impédance de contact est mesurée à partir d'un modèle de circuit équivalent représentant
l'électrode et le milieu de la zone d'intérêt, l'impédance de contact étant celle
dans le circuit équivalent permettant d'obtenir le spectre d'impédance le plus proche
de celui mesuré par ladite spectroscopie d'impédance.
7. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que ladite grandeur électrique est choisie parmi la conductivité, la résistivité, la
permittivité, l'admittivité, l'impédivité du milieu, ou une fonction de l'une de ces
grandeurs électriques, une quantité équivalente d'un matériau dont une grandeur électrique
est connue, ou une fonction de cette quantité.
8. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la variation de la grandeur électrique est prise en deux instants distincts.
9. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la variation de la grandeur électrique est prise en deux fréquences distinctes.
10. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
l'une des revendications 8 ou 9, caractérisée en ce qu'elle est une méthode de TIE différentielle.
11. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
l'une des revendications 1 à 7, caractérisée en ce qu'elle est une méthode de TIE.
12. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les mesures de différences de potentiel entre électrodes sont effectuées en configuration
deux points, un courant étant injecté entre deux électrodes et une différence de potentiel
étant mesurée entre ces mêmes électrodes.
13. Méthode de détermination de la distribution spatiale d'une grandeur électrique selon
l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'on construit une image de la grandeur électrique dans ce milieu, ou de sa variation,
à partir des valeurs de la grandeur électrique précédemment déterminées.