DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention appartient au domaine technique de l'élimination et du conditionnement
des déchets tels que des déchets nucléaires métalliques contenant notamment un métal
à un degré d'oxydation de zéro comme du magnésium métal.
[0002] La présente invention propose une méthode de stabilisation d'un métal à un degré
d'oxydation de zéro éventuellement radioactif tel que du magnésium métal éventuellement
radioactif par une étape d'oxydation dans un sel fondu comme un milieu hydroxyde.
Le mélange ainsi obtenu peut être, par la suite, utilisé pour un conditionnement dans
une matrice minérale du type géopolymère.
ÉTAT DE LA TECHNIQUE ANTÉRIEURE
[0003] Les installations nucléaires de type UNGG pour « Uranium Naturel - Graphite - Gaz
» sont basées sur des réacteurs à uranium naturel modérés au graphite et refroidis.
Dans ces installations, la matière fissile mise en oeuvre est un uranium naturel sous
forme métallique, alors que le matériau de gainage est en magnésium métallique se
présentant notamment sous forme d'un alliage.
[0004] L'exploitation de ce type d'installations a été arrêtée en France et leur démantèlement
est en cours. En Angleterre, au contraire, ces installations ont connu un développement
important sous le nom de MAGNOX (pour « MAGnesium Non OXidising ») en référence à
l'alliage de magnésium utilisé dans ces dernières qui est un alliage de magnésium
avec des métauxtels que l'aluminium, le zirconium et le manganèse. De même, en Russie,
certains réacteurs nucléaires, qu'ils soient plutonigènes, expérimentaux ou de recherche,
ont utilisé des combustibles avec des gaines à base de magnésium.
[0005] Aussi bien le démantèlement que l'exploitation de telles installations produisent
des déchets métalliques réactifs contenant du magnésium métallique (ou magnésium métal).
Plusieurs procédés pour permettre le conditionnement de ces déchets ont été envisagés.
A noter que tous ces procédés ont été exclusivement développés en milieux aqueux.
[0006] Ainsi, en Angleterre, un procédé de dissolution carbonique a été développé par le
Central Electricity Generating Board. La solubilité du magnésium dépendant de la température
et du pH de la solution, le procédé de dissolution carbonique consiste donc à mettre
le magnésium sous eau et à injecter du dioxyde de carbone dans la solution produisant
ainsi de l'acide carbonique [1]. La solution résultante qui contient du bicarbonate
de magnésium (Mg(HCO
3)
2) est ensuite filtrée en deux étapes et rejetée à la mer.
[0007] Le procédé de dissolution carbonique est toutefois un processus lent qui génère des
effluents peu riches en magnésium et donc un volume important d'effluents. En outre,
la dissolution de l'hydroxyde de magnésium et du carbonate de magnésium est très limitée.
[0008] La dissolution du magnésium métal dans les acides forts comme l'acide sulfurique
a également été envisagée. Il s'agit cependant d'une réaction violente en termes de
dégagement de chaleur et d'hydrogène. Un tel dégagement peut être dommageable pour
la stabilité des équipements et entraîner des risques d'accident lors du procédé de
dissolution.
[0009] La demande de brevet
GB 2 437 864 [2] vise à résoudre les inconvénients du procédé de dissolution carbonique du magnésium
métal et du procédé de dissolution du magnésium métal dans les acides forts. Ainsi,
la solution alternative proposée par ce brevet est une dissolution par du bisulfate
de magnésium ou de sodium. Dans le cas du bisulfate de magnésium, le procédé revendiqué
est le suivant :
- (i) obtention du premier chargement de bisulfate de magnésium à partir de sulfate
de magnésium et d'acide sulfurique dilué selon l'équation (I)
Mg(SO4)(s) + H2SO4 → Mg(HSO4)2(aq) (I)
- (ii) dissolution de l'alliage Magnox par le bisulfate selon l'équation (II)
Mg + Mg(HSO42 → 2MgSO4 + H2(g) (II)
- (iii) rejet de la moitié du sulfate de magnésium obtenu à la mer et
- (iv) récupération de l'autre moitié du sulfate de magnésium pour conversion en bisulfate
de magnésium à l'aide d'acide sulfurique dilué (étape (i) ci-dessus).
[0010] En Russie, l'usine de retraitement Mayak a publié la demande de brevet
RU 2 316 387 [3] décrivant une dissolution en deux étapes des éléments combustibles métalliques avec
gaines en alliage magnésium/aluminium :
- première étape : dissolution du magnésium dans une solution d'acide nitrique (HNO3) (8 à 12 mol/L) à une température inférieure à 30°C. En effet, les études de Mayak
ont montré que la vitesse de dissolution du magnésium est proportionnelle à la concentration
d'acide et qu'elle décroit fortement avec une élévation de la température de la solution,
de plus le dégagement d'hydrogène augmente lui aussi avec la température ;
- seconde étape : une fois le magnésium dissous, la solution d'acide nitrique est chauffée
jusqu'à ébullition pour dissoudre le combustible métallique.
[0011] Au vu de cet art antérieur, les inventeurs se sont fixé pour but de proposer un procédé
pour la stabilisation du magnésium métal qui évite voire empêche les inconvénients
des procédés de l'art antérieur. Plus particulièrement, les inventeurs se sont fixé
pour but de proposer un procédé pour la stabilisation du magnésium métal ne générant
que peu voire aucun effluent liquide, présentant des risques moindres pour les équipements
et le personnel en charge de cette stabilisation et susceptible d'être mis en oeuvre
dans des installations compactes et avec des cinétiques rapides.
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0012] La présente invention permet de résoudre les problèmes techniques des procédés de
stabilisation du magnésium métal et d'atteindre les buts fixés par les inventeurs.
[0013] En effet, par leurs travaux, les inventeurs ont montré qu'il était pertinent de combiner,
en vue de la stabilisation du magnésium métal, un procédé pyrochimique présentant
des cinétiques de réaction très rapides et une compacité des installations avec un
procédé de cimentation particulier et ce, en portant une attention particulière pour
obtenir une compatibilité maximale entre les deux procédés.
[0014] La combinaison de ces deux procédés permet qu'aucun effluent et notamment qu'aucun
effluent contenant du magnésium ne soit généré puisque le déchet solide obtenu suite
au procédé pyrochimique est utilisé, en totalité, pour préparer la solution d'activation
et donc pour l'immobilisation ultérieure dans le géopolymère.
[0015] De plus, la présente invention est remarquable car, à partir de résultats obtenus
pour la stabilisation du magnésium métal, elle est généralisable à de nombreux autres
métaux. En effet, d'une part, le milieu utilisé lors du procédé pyrochimique est un
milieu oxydant permettant de traiter de nombreux métaux plus réducteurs que ledit
milieu. D'autre part, comme le métal à stabiliser dissous après le procédé pyrochimique
peut ne pas être obligatoirement inséré dans la structure du matériau de conditionnement
i.e. dans la structure du géopolymère, ce conditionnement peut être réalisé sur de
nombreux métaux.
[0016] Aussi, la présente invention concerne un procédé de préparation d'un milieu comprenant
au moins un hydroxyde métallique consistant à mettre un métal à un degré d'oxydation
de zéro en contact avec un milieu comprenant au moins un sel fondu du type hydroxyde,
en présence d'un élément plus oxydant que ledit métal à un degré d'oxydation de zéro,
moyennant quoi un milieu comprenant au moins un hydroxyde métallique est obtenu.
[0017] Ce procédé est également défini dans la présente sous l'appellation de procédé pyrochimique.
De même, ce procédé peut être défini comme un procédé de dissolution ou de solubilisation
d'un métal à un degré d'oxydation de zéro.
[0018] Comme précédemment expliqué, différents métaux à un degré d'oxydation de zéro sont
utilisables dans le cadre du procédé selon la présente invention. Cependant, ce métal
à un degré d'oxydation de zéro appartient typiquement aux éléments que l'on souhaite
stabiliser et conditionner, notamment dans le cadre de l'élimination et du traitement
des déchets nucléaires métalliques.
[0019] Avantageusement, le métal à un degré d'oxydation de zéro est choisi dans le groupe
constitué par le magnésium métal, l'aluminium métal, un actinide métal, un de leurs
alliages ou un de leurs mélanges.
[0020] Plus particulièrement, le métal à un degré d'oxydation de zéro est choisi dans le
groupe constitué par le magnésium métal, l'aluminium métal, l'uranium métal, le neptunium
métal, l'actinium métal, le thorium métal, le plutonium métal, l'américium métal,
le curium métal, un de leurs alliages ou un de leurs mélanges.
[0021] Par « alliage », on entend aussi bien un alliage de deux métaux différents cités
dans l'une quelconque des listes ci-dessus qu'un alliage d'un métal cité dans l'une
quelconque des listes ci-dessus avec un métal non présent dans ces listes.
[0022] Par « mélange », on entend un mélange d'au moins deux métaux différents cités dans
l'une quelconque des listes ci-dessus.
[0023] Dans un mode de réalisation particulier, le métal à un degré d'oxydation de zéro
est du magnésium métal se présentant soit sous forme de magnésium métal pur, soit
sous forme d'un alliage de magnésium métal.
[0024] Un alliage de magnésium métal est plus particulièrement choisi dans le groupe constitué
par le magnésium/aluminium, le magnésium/zirconium et le magnésium/manganèse. Dans
ces alliages, la quantité de magnésium est supérieure à 80%, à 90% et à 95% exprimée
en masse par rapport à la masse totale de l'alliage. Les alliages magnésium/zirconium
et magnésium/manganèse issus des filières UNGG sont, plus particulièrement, utilisés
dans le cadre de la présente invention, l'alliage magnésium/aluminium étant issu de
la filière MAGNOX.
[0025] Les expressions « magnésium métal » et « magnésium métallique » sont équivalentes
et peuvent être utilisées de façon interchangeable. Il en est de même pour tous les
autres métaux cités dans les listes ci-dessus.
[0026] Le métal à un degré d'oxydation de zéro et notamment le magnésium métal sont avantageusement
contenus dans un déchet technologique en provenance d'un atelier de démantèlement
d'une installation de type UNGG ou d'un atelier de démantèlement, d'exploitation,
de maintien ou d'entretien d'une installation de type MAGNOX.
[0027] Lors de la mise en contact avec le milieu comprenant au moins un sel fondu de type
hydroxyde, le métal à un degré d'oxydation de zéro se présente sous forme solide du
type poudres, fines, dépôt, fragment ou morceau. Ce dernier peut présenter une taille
et une forme très variables. Avantageusement, la taille maximale que peut présenter
un fragment ou morceau de métal à un degré d'oxydation de zéro est comprise entre
0,1 cm et 150 cm, notamment entre 1 cm et 100 cm et, en particulier, entre 2 cm et
50 cm.
[0028] Par « milieu comprenant au moins un sel fondu du type hydroxyde », on entend un liquide
anhydre résultant de la fusion d'au moins un sel du type hydroxyde.
[0029] Le milieu comprenant au moins un sel fondu du type hydroxyde mis en oeuvre dans le
procédé selon la présente invention est uniquement constitué d'un sel fondu du type
hydroxyde comme, par exemple, de l'hydroxyde de potassium (KOH), de l'hydroxyde de
sodium (NaOH) ou de l'hydroxyde de plomb (Pb(OH)
2).
[0030] En variante, le milieu comprenant au moins un sel fondu du type hydroxyde mis en
oeuvre dans le procédé selon la présente invention peut être un mélange eutectique.
Par « mélange eutectique », on entend un mélange d'au moins deux produits dans des
proportions définies possédant des caractéristiques physico-chimiques essentiellement
identiques à celles d'un produit seul ou « corps pur ».
[0031] Un tel mélange eutectique peut être binaire et donc être constitué d'un mélange de
deux produits mais peut aussi comporter plus de deux produits. A noter qu'il peut
être avantageux d'utiliser un tel mélange eutectique pour obtenir une température
de fusion inférieure à la température de fusion d'au moins un des produits présents
dans le mélange et utilisé seul.
[0032] Un mélange eutectique susceptible d'être mis en oeuvre dans le cadre de la présente
invention peut comprendre au moins deux sels fondus de type hydroxyde différents.
A titre d'exemple particulier, un tel mélange eutectique peut être un mélange d'hydroxyde
de potassium (KOH) et d'hydroxyde de magnésium (Mg(OH)
2), notamment un mélange le KOH + Mg(OH)
2 avec le KOH présent en un pourcentage massique de 65 à 95%, avantageusement de 70
à 90% et le Mg(OH)
2 présent en un pourcentage massique de 5 à 35%, avantageusement de 10 à 30%, les pourcentages
massiques étant exprimés par rapport à la masse totale du mélange. Un exemple plus
particulier de mélanges d'hydroxydes utilisables dans le cadre de la présente invention
est un mélange de KOH à 80% massique et de Mg(OH)
2 à 20% massique, les pourcentages massiques étant exprimés par rapport à la masse
totale du mélange.
[0033] De façon alternative, un mélange eutectique susceptible d'être mis en oeuvre dans
le cadre de la présente invention peut comprendre au moins un sel fondu de type hydroxyde
et au moins un autre sel fondu différent d'un hydroxyde et notamment tel qu'un sel
fondu du type chlorure, fluorure, nitrate ou carbonate. Avantageusement, dans cette
variante, il convient que le mélange obtenu reste compatible avec une utilisation
ultérieure pour préparer une matrice d'immobilisation. Par des tests de routine, l'homme
du métier saura déterminer le pourcentage massique de sel de type hydroxyde et celui
de sel différent d'un hydroxyde adaptés pour garantir une telle compatibilité.
[0034] La mise en contact du métal à un degré d'oxydation de zéro avec le milieu comprenant
au moins un sel fondu de type hydroxyde se fait en présence d'un élément plus oxydant
que ledit métal à un degré d'oxydation de zéro. En effet, au cours du procédé selon
l'invention, le métal à un degré d'oxydation de zéro est oxydé et transformé en un
métal présentant un degré d'oxydation supérieur à zéro et typiquement un degré d'oxydation
de 1, de 2, de 3 ou de 4. Suite à cette oxydation, le métal présentant un degré d'oxydation
supérieur à zéro se présente donc sous forme ionique dans le milieu comprenant au
moins un sel fondu de type hydroxyde et est capable de former un sel de type hydroxyde
métallique avec les ions hydroxyde présents dans ledit milieu.
[0035] Tout élément plus oxydant que ledit métal à un degré d'oxydation de zéro est utilisable
dans le cadre de la présente invention. L'homme du métier peut trouver à partir d'ouvrages
de référence un tel élément, une fois le métal à un degré d'oxydation de zéro connu.
Il est également facile, pour l'homme du métier, de déterminer et d'identifier par
des tests de routine un élément plus oxydant qu'un métal à un degré d'oxydation de
zéro, une fois ce dernier connu.
[0036] Dans un 1
er mode de réalisation, l'élément plus oxydant que ledit métal à un degré d'oxydation
de zéro est de l'eau.
[0037] Cette eau peut se présenter sous forme d'un gaz neutre humide. Par « gaz neutre humide
», on entend un gaz neutre ou inerte, i.e. un gaz ne réagissant pas avec les différents
composés avec lesquels il est en contact, chargé en vapeur d'eau.
[0038] Le gaz neutre peut être un gaz rare, i.e. un gaz constitué d'un élément choisi parmi
l'hélium, le néon, l'argon, le krypton, le xénon, le radon et un de leur mélange.
Lorsque le gaz neutre est un gaz rare, ce dernier est avantageusement de l'argon.
Les gaz rares sont particulièrement avantageux, en ce sens qu'ils ne se dissolvent
pas dans le milieu comprenant au moins un sel fondu de type hydroxyde, et n'apportent,
de ce fait, pas de nouveaux éléments dans ce milieu, ce qui n'entraîne pas d'augmentation
de volume de ce milieu. Il s'entend qu'au sens de l'invention, ce gaz rare est chargé
en vapeur d'eau. Le gaz neutre chargé en vapeur d'eau peut être également de l'azote
chargé en vapeur d'eau.
[0039] L'homme du métier choisira, de manière appropriée, la teneur en vapeur d'eau contenue
dans le gaz neutre ainsi que le débit avec lequel il est mis en contact avec le milieu
comprenant au moins un sel fondu de type hydroxyde, de sorte à induire l'oxydation
du métal à un degré d'oxydation de zéro et, à partir de ce métal oxydé, la formation
d'hydroxyde métallique.
[0040] En variante, l'eau utilisée comme élément plus oxydant que le métal à un degré d'oxydation
de zéro peut être ajoutée au milieu contenant au moins un sel fondu de type hydroxyde.
Cette variante peut être mise en oeuvre en utilisant au moins un des sels utilisés
pour préparer le milieu comprenant au moins un sel fondu de type hydroxyde, sous forme
d'un sel hydraté et/ou en ajoutant de l'eau au milieu comprenant au moins un sel fondu
de type hydroxyde, une fois ce dernier préparé. Cette eau peut aussi bien être de
l'eau du robinet, de l'eau désionisée, de l'eau distillée que de l'eau ultra-pure
(18,2 MΩ).
[0041] Dans ce cas également, l'homme du métier choisira, de manière appropriée, la quantité
de sel(s) hydraté(s) et/ou la quantité d'eau à utiliser dans le milieu comprenant
au moins un sel fondu de type hydroxyde, de sorte à induire l'oxydation du métal à
un degré d'oxydation de zéro et, à partir de ce métal oxydé, la formation d'hydroxyde
métallique.
[0042] Dans un 2
nd mode de réalisation, l'élément plus oxydant que ledit métal à un degré d'oxydation
de zéro est un cation métallique plus oxydant que le métal à un degré d'oxydation
de zéro, ledit cation métallique étant présent dans le milieu comprenant au moins
un sel fondu de type hydroxyde. Il est clair que les notions de « plus oxydant » s'entendent
un élément ou un cation métallique appartenant à un couple redox plus oxydant que
le couple redox formé par le métal à un degré d'oxydation de zéro et son cation correspondant.
[0043] A titre d'exemples illustratifs et non limitatifs, lorsque le métal à un degré d'oxydation
de zéro est du magnésium métallique, le cation métallique peut être du Zn
2+, du Fe
2+, du Pb
2+ ou du Cu
2+. Ce cation métallique peut être présent dans le milieu sous forme d'un sel fondu
d'hydroxyde, de chlorure, de fluorure, de nitrate ou de carbonate.
[0044] L'homme du métier choisira, de manière appropriée, la quantité de cation métallique
à utiliser dans le milieu comprenant au moins un sel fondu de type hydroxyde, de sorte
à induire l'oxydation du métal à un degré d'oxydation de zéro et, à partir de ce métal
oxydé, la formation d'hydroxyde métallique.
[0045] Le procédé pyrochimique est mis en oeuvre dans le cadre de la présente invention
à pression atmosphérique (i.e. à 1013 hPa) et à une température modérée. Par « température
modérée », on entend une température comprise entre 100°C et à 400°C, et notamment
entre 150°C et 350°C.
[0046] La température est choisie de façon à ce que le ou les sel(s) présent(s) dans le
milieu réactionnel se présentent sous forme de sel(s) fondu(s). Ainsi, l'homme du
métier saura déterminer la température de réaction la mieux adaptée en fonction du
ou des sel(s) présent(s) dans ce milieu.
[0047] Dans le cadre de la présente invention, le procédé pyrochimique est mis en oeuvre
pour une durée suffisante pour obtenir une complète dissolution du métal à un degré
d'oxydation de zéro dans le milieu comprenant au moins un sel fondu de type hydroxyde.
Cette durée est donc fonction de la taille des poudres, des fines, du dépôt, du fragment
ou du morceau du métal à un degré d'oxydation de zéro. Elle peut être déterminée de
façon macroscopique en suivant la disparition desdits poudres, fines, dépôt, fragment
est morceau dans ledit milieu. En variante, cette durée peut être extrapolée par des
tests de routine tels que présentés dans l'exemple 1 ci-après et utilisés pour déterminer
la vitesse de corrosion dudit métal à un degré d'oxydation de zéro dans ledit milieu
réactionnel.
[0048] Il est évident que le milieu obtenu suite au procédé pyrochimique selon l'invention
peut comprendre outre un sel du type hydroxyde métallique (i.e. hydroxyde du cation
correspondant au métal à un degré d'oxydation de zéro), un ou plusieurs autre(s) élément(s)
tel(s) qu'un sel fondu du type hydroxyde initialement présent dans ledit milieu et
éventuellement un sel fondu du type chlorure, fluorure, nitrate ou carbonate.
[0049] La présente invention concerne également un procédé de conditionnement d'un métal
à un degré d'oxydation de zéro, comprenant les étapes consistant à :
- a) préparer un milieu comprenant au moins un sel du type hydroxyde dudit métal selon
un procédé tel que précédemment défini ;
- b) refroidir le milieu obtenu suite à l'étape (a) ;
- c) mettre le milieu refroidi obtenu suite à l'étape (b) en présence d'eau moyennant
quoi une solution alcaline est obtenue ;
- d) ajouter à la solution alcaline obtenue à l'étape (c) au moins une source alumino-silicatée,
- e) soumettre le mélange obtenu à l'étape (d) à des conditions permettant le durcissement
d'un géopolymère.
[0050] Comme déjà évoqué, le procédé de conditionnement d'un métal présentant un degré d'oxydation
de zéro implique l'utilisation d'un procédé pyrochimique tel que précédemment défini
pour préparer un milieu comprenant au moins un sel du type hydroxyde métallique i.e.
hydroxyde du métal se présentant sous forme oxydée et utilisation de ce milieu pour
préparer une solution d'activation telle que définie dans le domaine des géopolymères.
[0051] Par « géopolymère » ou « matrice géopolymère », on entend dans le cadre de la présente
invention un matériau solide et poreux à l'état sec, obtenu suite au durcissement
d'un mélange contenant des matériaux finement broyés (i.e. la source alumino-silicatée)
et une solution saline (i.e. la solution d'activation), ledit mélange plastique étant
capable de faire prise et de durcir au cours du temps. Ce mélange peut également être
désigné sous les termes « mélange géopolymérique » ou « composition géopolymérique
». Le durcissement du géopolymère est le résultat de la dissolution/polycondensation
des matériaux finement broyés du mélange géopolymérique dans une solution saline telle
qu'une solution saline de fort pH (i.e. la solution d'activation).
[0052] Plus particulièrement, un géopolymère ou matrice géopolymère est un polymère inorganique
alumino-silicaté amorphe. Ledit polymère est obtenu à partir d'un matériau réactif
contenant essentiellement de la silice et de l'aluminium (i.e. la source alumino-silicatée),
activé par une solution fortement alcaline, le rapport massique solide/solution dans
la formulation étant faible. La structure d'un géopolymère est composée d'un réseau
Si-O-Al formé de tétraèdres de silicates (SiO
4) et d'aluminates (AlO
4) liés en leurs sommets par partage d'atomes d'oxygène. Au sein de ce réseau, se trouve(nt)
un ou plusieurs cation(s) compensateur(s) de charge également appelé(s) cation(s)
de compensation qui permettent de compenser la charge négative du complexe AlO
4-. Ledit ou lesdits cation(s) de compensation est(sont) avantageusement choisi(s) dans
le groupe constitué par les métaux alcalins tels que le lithium (Li), le sodium (Na),
le potassium (K), le rubidium (Rb) et le césium (Cs), les métaux alcalino-terreux
tels que le magnésium (Mg), le calcium (Ca), le strontium (Sr) et le barium (Ba) et
leurs mélanges.
[0053] Ainsi, dans le cadre du procédé de conditionnement selon la présente invention, l'étape
(a) correspond à un procédé pyrochimique tel que précédemment défini. De fait, tout
ce qui a été précédemment décrit pour ce procédé s'applique à l'étape (a) du procédé
de conditionnement.
[0054] L'étape (b) consiste à ramener le milieu comprenant au moins un sel du type hydroxyde
métallique à la température ambiante (i.e. à une température comprise entre 23°C ±
5°C). Comme précédemment décrit, la température du milieu suite à l'étape (a) est
avantageusement comprise entre 100°C et à 400°C, et notamment entre 150°C et 350°C.
Ce refroidissement entraîne une solidification, ainsi le milieu refroidi obtenu suite
à l'étape (b) est un milieu solide.
[0055] Dans le cadre de l'étape (c) du procédé de conditionnement selon la présente invention,
une solution alcaline et notamment une solution fortement alcaline i.e. une solution
saline à fort pH est préparée à partir du milieu solide refroidi obtenu suite à l'étape
(b) du procédé et ce, en mettant en contact ledit milieu avec de l'eau.
[0056] Par « eau », on entend, dans le cadre de la présente invention, aussi bien l'eau
du robinet, l'eau désionisée, l'eau distillée que l'eau ultra-pure (18,2 MΩ), toutes
ces eaux pouvant éventuellement être basiques.
[0057] Les expressions « solution d'activation », « solution saline de fort pH » et « solution
fortement alcaline » sont, dans la présente invention, similaires et utilisables de
façon interchangeable.
[0058] Par « fortement alcaline » ou « de fort pH », on entend une solution dont le pH est
supérieur à 9, notamment supérieur à 10, en particulier, supérieur à 11 et, plus particulièrement
supérieur à 12. En d'autres termes, la solution d'activation présente une concentration
en OH
- supérieure à 0,01 M, notamment supérieure à 0,1 M, en particulier supérieure à 1
M et, plus particulièrement, comprise entre 5 et 20 M. L'homme du métier saura déterminer,
par un travail de routine, la quantité adéquate d'eau à rajouter au milieu solide
refroidi pour obtenir une solution alcaline du type solution d'activation.
[0059] De plus, dans le domaine de la géopolymérisation, la solution d'activation est définie
une solution aqueuse fortement alcaline pouvant éventuellement contenir des composants
silicatés notamment choisis dans le groupe constitué par la silice, la silice colloïdale
et la silice vitreuse.
[0060] Par conséquent, il est possible d'ajouter un ou plusieurs composant(s) silicaté(s)
notamment choisi(s) dans le groupe constitué par la silice, la silice colloïdale et
la silice vitreuse lors de l'étape (c) du procédé selon l'invention. Cet ajout peut
être effectué en utilisant de l'eau contenant un ou plusieurs de ces composants silicatés
ou en ajoutant un ou plusieurs de ces composants silicatés à la solution obtenue suite
à la dissolution du milieu solide refroidi dans l'eau.
[0061] Lorsque la solution alcaline obtenue suite à l'étape (c) contient un ou plusieurs
composant(s) silicaté(s), ce ou ces dernier(s) est(sont) présent(s) en une quantité
comprise entre 100 mM et 10 M, notamment entre 500 mM et 8 M et, en particulier, entre
1 et 6 M dans la solution alcaline.
[0062] L'étape (c) du procédé de conditionnement selon l'invention peut être réalisée sous
agitation en utilisant un malaxeur, un agitateur, un barreau magnétique, un bain à
ultrasons ou un homogénéisateur et ce, afin de faciliter la dissolution du milieu
refroidi solide et l'éventuel mélange avec les composants silicatés. Le processus
de dissolution/mélange/malaxage lors de la sous-étape (c) du procédé selon l'invention
se fait à une vitesse relativement soutenue. Par « vitesse relativement soutenue »,
on entend, dans le cadre de la présente invention, une vitesse supérieure à 250 tr/min,
notamment supérieure ou égale à 350 tr/min.
[0063] L'étape (c) du procédé selon l'invention est effectuée à une température comprise
entre 10°C et 40°C, avantageusement entre 15°C et 30°C et, plus particulièrement,
à température ambiante pendant une durée supérieure à 6 h, notamment supérieure à
10 h, en particulier comprise entre 10 h et 48 h et, plus particulièrement, entre
12 h et 36 h.
[0064] L'étape (d) du procédé selon l'invention consiste à mettre en contact la solution
alcaline préparée à l'étape (c) et une source alumino-silicatée.
[0065] Les expressions « matériau réactif contenant essentiellement de la silice et de l'aluminium
» et « source alumino-silicatée » sont, dans la présente invention, similaires et
utilisables de façon interchangeable.
[0066] Le matériau réactif contenant essentiellement de la silice et de l'aluminium utilisable
pour préparer la matrice géopolymére mise en oeuvre dans le cadre de l'invention est
avantageusement une source solide contenant des alumino-silicates amorphes. Ces alumino-silicates
amorphes sont notamment choisis parmi les minéraux d'alumino-silicates naturels tels
que illite, stilbite, kaolinite, pyrophyllite, andalousite, bentonite, kyanite, milanite,
grovénite, amésite, cordiérite, feldspath, allophane, etc... ; des minéraux d'alumino-silicates
naturels calcinés tels que le métakaolin ; des verres synthétiques à base d'alumino-silicates
purs; du ciment alumineux; de la ponce ; des sous-produits calcinés ou résidus d'exploitation
industrielle tels que des cendres volantes et des laitiers de haut fourneau respectivement
obtenus à partir de la combustion du charbon et lors de la transformation du minerai
de fer en fonte dans un haut fourneau ; et des mélanges de ceux-ci.
[0067] La source alumino-silicatée peut être versée en une ou en plusieurs fois sur la solution
alcaline. Dans une forme de mise en oeuvre particulière de l'étape (d), la source
alumino-silicatée peut être saupoudrée sur la solution alcaline.
[0068] Avantageusement, l'étape (d) du procédé selon l'invention est mise en oeuvre dans
un malaxeur dans lequel la solution alcaline a été préalablement introduite. Tout
malaxeur connu de l'homme du métier est utilisable dans le cadre de la présente invention.
A titre d'exemples non limitatifs, on peut citer un mélangeur NAUTA
®, un malaxeur HOBART
® et un malaxeur HENSCHEL
®.
[0069] L'étape (d) du procédé selon l'invention comprend donc un mélange ou malaxage de
la solution alcaline avec la source alumino-silicatée. Le mélange/malaxage lors de
l'étape (d) du procédé selon l'invention se fait à une vitesse relativement lente.
Par « vitesse relativement lente », on entend, dans le cadre de la présente invention,
une vitesse de rotation du rotor du malaxeur inférieure ou égale à 250 tr/min, notamment
supérieure ou égale à 50 tr/min et, en particulier, comprise entre 100 et 250 tr/min.
A titre d'exemple non limitatif, dans le cas d'un malaxeur normalisé, la vitesse d'agitation
est de 200 tr/min.
[0070] L'étape (d) du procédé selon l'invention est effectuée à une température comprise
entre 10°C et 40°C, avantageusement entre 15°C et 30°C et, plus particulièrement,
à température ambiante pendant une durée supérieure à 2 min, notamment comprise entre
4 min et 1 h et, en particulier comprise entre 5 min et 30 min.
[0071] L'homme du métier saura déterminer la quantité de source alumino-silicatée à utiliser
dans le cadre de la présente invention en fonction de ses connaissances dans le domaine
de la géopolymérisation ainsi que de la nature de la solution alcaline mise en oeuvre.
[0072] Avantageusement, dans le procédé selon la présente invention, le rapport massique
solution alcaline/MK avec solution d'alcaline représentant la masse de produit refroidi
solide obtenu suite à l'étape (b) + l'eau ajoutée à l'étape (c) + éventuellement le
ou les composant(s) silicaté(s) (exprimée en g) et MK représentant la masse de source
alumino-silicatée (exprimée en g) utilisé est avantageusement compris entre 0,6 et
2 et notamment entre 1 et 1,7.
[0073] De plus, outre la source alumino-silicatée, du sable, un granulat et/ou des fines
peu(ven)t être éventuellement ajouté(es) à la solution d'alcaline lors de ladite étape
(d) du procédé selon l'invention.
[0074] Par « granulat », on entend un matériau granulaire, naturel, artificiel ou recyclé
dont la dimension moyenne des grains est avantageusement comprise entre 10 et 125
mm.
[0075] Les fines également appelées « fillers » ou « fines d'addition » est un produit sec,
finement divisé, issu de la taille, du sciage ou du travail de roches naturelles,
de granulats tels que précédemment définis et des pierres ornementales. Avantageusement,
les fines présentent une dimension moyenne des grains notamment comprise entre 5 et
200 µm.
[0076] Le sable, le granulat et/ou les fines est(sont) ajouté(es) pour mieux réguler la
hausse de température lors de l'étape (d) du procédé mais également pour optimiser
les propriétés physiques et mécaniques du géopolymère obtenu.
[0077] Le sable éventuellement ajouté lors de l'étape (d) peut être un sable calcaire ou
un sable siliceux. Avantageusement, il s'agit d'un sable siliceux qui permet d'atteindre
les meilleurs résultats en ce qui concerne l'optimisation des propriétés physiques
et mécaniques du géopolymère obtenu. Par « sable siliceux », on entend, dans le cadre
de la présente invention, un sable constitué à plus de 90%, notamment à plus de 95%,
en particulier à plus de 98% et, plus particulièrement, à plus de 99% de silice (SiO
2). Le sable siliceux mis en oeuvre dans la présente invention présente avantageusement
une dimension moyenne des grains notamment inférieure à 10 mm, notamment inférieure
à 7 mm et, en particulier, inférieure à 4 mm. A titre d'exemple particulier, on peut
utiliser un sable siliceux présentant une dimension moyenne des grains comprise entre
0,2 et 2 mm.
[0078] Lorsque du sable est ajouté en plus de la source alumino-silicatée à la solution
d'activation, le rapport massique entre sable et source alumino-silicatée est compris
entre 2/1 et 1/2, notamment entre 1,5/1 et 1/1,5 et, en particulier, entre 1,2/1 et
1/1,2.
[0079] L'étape (e) du procédé selon l'invention consiste à soumettre le mélange obtenu à
l'étape (d) à des conditions permettant le durcissement du mélange géopolymérique.
[0080] Toute technique connue de l'homme du métier pour faire durcir un mélange géopolymérique
est utilisable lors de l'étape de durcissement du procédé.
[0081] Les conditions permettant le durcissement lors de l'étape (e) comprennent avantageusement
une étape de cure éventuellement suivie d'une étape de séchage. L'étape de cure peut
se faire à l'air libre, sous eau, dans des moules hermétiques divers, par humidification
de l'atmosphère entourant le mélange géopolymérique ou par application d'un enduit
imperméable sur ledit mélange. Cette étape de cure peut être mise en oeuvre sous une
température comprise entre 10 et 80°C, notamment entre 20 et 60°C et, en particulier,
entre 30 et 40°C et peut durer entre 1 et 40 jours, voire plus longtemps. Il est évident
que la durée de la cure dépend des conditions mises en oeuvre lors de cette dernière
et l'homme du métier saura déterminer la durée la plus adaptée, une fois les conditions
définies et éventuellement par des tests de routine.
[0082] L'étape de durcissement peut éventuellement comprendre une étape de séchage, en plus
de l'étape de cure. Ce séchage peut se faire à une température comprise entre 30 et
90°C, notamment entre 40 et 80°C et, en particulier, entre 50 et 70°C et peut durer
entre 6 h et 10 jours, notamment entre 12 h et 5 jours et, en particulier, entre 24
et 60 h.
[0083] De plus, préalablement au durcissement du mélange géopolymérique, ce dernier peut
être placé dans des moules de façon à lui conférer une forme prédéterminée suite à
ce durcissement.
[0084] Le géopolymère obtenu suite au procédé de conditionnement selon la présente invention
contient le métal à conditionner notamment sous forme oxydée et éventuellement jouant
le rôle de cation de compensation tel que précédemment défini.
[0085] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront encore
à la lecture des exemples ci-après donnés à titre illustratif et non limitatif et
faisant référence aux figures annexées.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0086]
La Figure 1 est une vue d'un morceau de MgZr lors de la dissolution dans l'hydroxyde
fondu Mg(OH)2 + KOH à 230°C.
La Figure 2 présente des vues des échantillons de morceaux d'ailettes de MgZr avant
et après passage dans l'hydroxyde fondu Mg(OH)2 + KOH pendant 15 min (Figure 2A), 30 min (Figure 2B) et 45 min (Figure 2C).
La Figure 3 est une représentation des pertes de masse par unité de surface initiale
des morceaux de MgZr en fonction du temps d'immersion.
La Figure 4 présente des vues des différentes étapes pour la dissolution/stabilisation
de magnésium métal avec des copeaux de magnésium (Figure 4A), l'ajout de magnésium
dans le réacteur (Figure 4B), vue de l'hydroxyde fondu lors de la dissolution (Figure
4C), bloc de sel d'hydroxyde après la réaction de dissolution (Figure 4D), la solution
d'activation pour géopolymère préparée à partir des hydroxydes (Figure 4E) et éprouvettes
de géopolymère obtenues à partir des hydroxydes KOH + Mg(OH)2 (Figure 4F).
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
I. Dissolution d'ailettes de Mg-Zr.
[0087] Des essais de dissolution de morceaux d'ailettes de 4 à 5 cm de long de magnésium-zirconium
(MgZr) ont été réalisés dans le mélange hydroxyde KOH + Mg(OH)
2 (80/20% massique) à 230°C à différents temps d'immersion (15, 30 et 45 minutes) en
maintenant un pH
2O (milieu acide) faible par un barbotage d'argon saturé en eau.
[0088] La Figure 1 est une vue de dessus du réacteur dans lequel l'ailette de MgZr est plongée
dans l'hydroxyde fondu lors de l'oxydation. Des bulles de gaz qui se dégagent uniformément
du bain fondu sont visibles, provenant probablement du dégagement d'hydrogène et du
bullage d'argon humide.
[0089] Afin de déterminer la vitesse de corrosion de MgZr dans le mélange d'hydroxyde KOH
+ Mg(OH)
2, des mesures de pertes de masses ont été réalisées sur les échantillons après oxydation
(Figure 2) et ce, à différents temps d'immersion. Les pertes de masse par unité de
surface initialement introduite en fonction du temps d'immersion sont présentées à
la Figure 3. L'extrapolation de la pente à l'origine permet de déterminer une vitesse
de corrosion de 2.4
kg.m-2.heure.
II. Dissolution et conditionnement du magnésium métal.
II.1 Dissolution du magnésium métal.
[0090] Après la détermination de la cinétique de dissolution de MgZr massifs, un essai de
dissolution puis immobilisation de copeaux de magnésium
métal a été réalisé dans le mélange hydroxyde KOH + Mg(OH)
2 (80/20 % massique) à 230°C en maintenant un pH
2O (milieu acide) faible par le barbotage d'argon saturé en eau. Les copeaux de magnésium
présentent une surface spécifique de 0,028 m
2/g.
[0091] A la Figure 4, sont présentées des vues lors des différentes étapes de la dissolution/stabilisation
de magnésium métal. Après l'étape de dissolution du magnésium métal (Figure 4A, 4B
et 4C), l'hydroxyde fondu a été remis à température ambiante et démoulé (Figure 4D)
en un bloc de sel d'hydroxyde massif.
II.2. Conditionnement du magnésium métal.
[0092] Le bloc de sel d'hydroxyde de la Figure 4D a été ensuite utilisé pour préparer la
solution d'activation d'un géopolymère (Figure 4E). La composition de la pâte de géopolymère
est indiquée dans le Tableau 1 ci-après :
Tableau 1 : Composition du géopolymère préparé à partir de la dissolution de magnésium
métal et résultats des résistances mécaniques et variations dimensionnelles à 28 jours
|
Masse (en g) |
Rm/Vdim (sous air) |
Rm/Vdim (sous sac) |
Rm/Vdim (sous eau) |
eau |
354 |
46 MPa |
51 MPa |
50 M Pa |
KOH |
1841 |
-1075 µm/m |
-343 µm/m |
-775 µm/m |
SiO2 |
118 |
|
|
|
Métakaolin |
435 |
|
|
|
[0093] La quantité d'hydroxyde de potassium
1 provient exclusivement du bloc de sel de dissolution du magnésium dans KOH + Mg(OH)
2. L'hydroxyde de magnésium n'a pas été pris en compte dans le calcul de la formulation
du géopolymère, par conséquent la composition finale du géopolymère est :
1K
2O, 1 Al
2O
3, 3.6 SiO
2, 12 H
2O + excès de Mg(OH)
2
[0094] Les éprouvettes (Figure 4F) ont été conservées avec les trois modes de conservation
(eau, air, sac) pendant 28 jours. Les résultats en compression et variations dimensionnelles
sont reportés dans le Tableau 1. Il apparait que les pâtes de géopolymères présentent
de très bonnes propriétés mécaniques à 28 jours et sont largement supérieures aux
exigences de 8MPa demandées par l'ANDRA pour le conditionnement de déchets homogènes.
RÉFÉRENCES
[0095]
[1] Squires et Hotchkiss, 1986, « Carbonate dissolution process for the management of
Magnox fuel element debris », Waste Management conférence, pages 273-279.
[2] Demande de brevet GB 2 437 864 au nom de Brody et Entwistle, publiée le 7 novembre 2007.
[3] Demande de brevet RU 2 316 387 au nom de FEDERAL NOE GUP PROIZV OB MAJA, publiée le 10 septembre 2006.
1. Procédé de préparation d'un milieu comprenant au moins un hydroxyde métallique consistant
à mettre un métal à un degré d'oxydation de zéro en contact avec un milieu comprenant
au moins un sel fondu du type hydroxyde, en présence d'un élément plus oxydant que
ledit métal à un degré d'oxydation de zéro, moyennant quoi un milieu comprenant au
moins un hydroxyde métallique est obtenu.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit métal à un degré d'oxydation de zéro est choisi dans le groupe constitué par
le magnésium métal, l'aluminium métal, l'uranium métal, le neptunium métal, l'actinium
métal, le thorium métal, le plutonium métal, l'américium métal, le curium métal, un
de leurs alliages ou un de leurs mélanges.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ledit milieu est uniquement constitué d'un sel fondu du type hydroxyde.
4. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ledit milieu comprend au moins deux sels fondus de type hydroxyde différents.
5. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ledit milieu comprend au moins un sel fondu de type hydroxyde et au moins un autre
sel fondu différent d'un hydroxyde.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que ledit élément plus oxydant que ledit métal à un degré d'oxydation de zéro est un
gaz neutre humide.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que ledit élément plus oxydant que ledit métal à un degré d'oxydation de zéro est de
l'eau ajoutée au milieu contenant au moins un sel fondu de type hydroxyde.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que ledit élément plus oxydant que ledit métal à un degré d'oxydation de zéro est un
cation métallique plus oxydant que le métal à un degré d'oxydation de zéro, ledit
cation métallique étant présent dans le milieu comprenant au moins un sel fondu de
type hydroxyde.
9. Procédé de conditionnement d'un métal à un degré d'oxydation de zéro, comprenant les
étapes consistant à :
a) préparer un milieu comprenant au moins un hydroxyde dudit métal selon un procédé
tel que défini à l'une quelconque des revendications 1 à 8 ;
b) refroidir le milieu obtenu suite à l'étape (a) ;
c) mettre le milieu refroidi obtenu suite à l'étape (b) en présence d'eau moyennant
quoi une solution alcaline est obtenue ;
d) ajouter à la solution alcaline obtenue à l'étape (c) au moins une source alumino-silicatée,
e) soumettre le mélange obtenu à l'étape (d) à des conditions permettant le durcissement
d'un géopolymère.
10. Procédé de conditionnement selon la revendication 9, caractérisé en ce qu'un ou plusieurs composant(s) silicaté(s) notamment choisi(s) dans le groupe constitué
par la silice, la silice colloïdale et la silice vitreuse est(sont) ajouté(s) lors
de ladite étape (c).
11. Procédé de conditionnement selon la revendication 9 ou 10, caractérisé en ce que ladite source alumino-silicatée est une source solide contenant des alumino-silicates
amorphes, notamment choisis parmi les minéraux d'alumino-silicates naturels tels que
illite, stilbite, kaolinite, pyrophyllite, andalousite, bentonite, kyanite, milanite,
grovénite, amésite, cordiérite, feldspath, allophane, etc... ; des minéraux d'alumino-silicates
naturels calcinés tels que le métakaolin ; des verres synthétiques à base d'alumino-silicates
purs ; du ciment alumineux ; de la ponce ; des sous-produits calcinés ou résidus d'exploitation
industrielle tels que des cendres volantes et des laitiers de haut fourneau respectivement
obtenus à partir de la combustion du charbon et lors de la transformation du minerai
de fer en fonte dans un haut fourneau ; et des mélanges de ceux-ci.