DOMAINE TECHNIQUE DE L'INVENTION
[0001] La présente invention concerne une benne à béton de chantier, du type benne couchée,
prévue notamment pour transporter et déverser du béton dans des coffrages, et elle
a plus particulièrement pour objet une benne couchée spécifiquement adaptée à une
reprise par les fourches d'un chariot élévateur.
ARRIÈRE-PLAN TECHNOLOGIQUE DE L'INVENTION
[0002] Certains chantiers mettant en oeuvre du béton, par exemple pour la construction d'immeubles
ou d'ouvrages d'art, utilisent des bennes qui présentent à leur partie supérieure
une large ouverture leur permettant de recevoir le béton, ladite large ouverture surplombant
un corps en forme de trémie tronconique ou tronc-pyramidale dont les bords inclinés
convergent vers le bas afin de diriger le béton vers le centre où se trouve une goulotte
équipée d'un volet de fermeture, formant une trappe manoeuvrable sous la commande
d'un responsable de chantier. La commande de l'effacement d'un tel volet se traduit
par un libre écoulement du béton dans un tuyau souple qui est placé sous la goulotte
et qui conduit le béton jusqu'à un coffrage, appelé aussi banche, dans lequel le béton
prend la forme voulue.
[0003] Les bennes à béton comportent, généralement en partie supérieure, des moyens d'accrochage
permettant de les suspendre à une grue, pour successivement les présenter au dispositif
délivrant le béton, qui peut être un camion toupie ou une centrale à béton installée
sur le chantier, puis les présenter au-dessus du coffrage recevant ce béton s'écoulant
alors du tuyau souple après que l'ouverture de la trappe a été commandée.
[0004] Que la trémie constituant le corps de la benne soit tronconique ou tronc-pyramidale,
ladite trémie est toujours associée à un piètement qui constitue le moyen par lequel
la benne repose sur le sol lorsqu'elle n'est pas en service.
[0005] Il existe deux principaux types de bennes, les bennes dites « droites » et les bennes
dites « couchées » que l'on distingue par la disposition relative de leur corps et
de leur piètement.
[0006] Une benne est dite « droite » lorsque la direction générale selon laquelle son piètement
s'étend est verticale. L'axe de symétrie du corps d'une telle benne est alors lui
aussi vertical ou sensiblement, vertical lorsque ladite benne repose sur le sol par
son piètement. Ce dernier est le plus souvent constitué de quatre piliers verticaux
reliés au moins deux à deux au niveau de leurs extrémités basses et le corps de la
benne est supporté par les extrémités hautes des piliers.
[0007] Une autre définition pouvant caractériser une benne dite « droite » est qu'elle occupe
exactement la même position selon qu'elle est posée sur le sol, étant alors « hors
service », ou qu'elle est suspendue au câble de la grue, étant alors « en service
».
[0008] En revanche, dans le cas d'une benne dite « couchée », l'axe de symétrie du corps
d'une telle benne est horizontal ou très peu incliné sur l'horizontale lorsque ladite
benne repose sur le sol par son piètement. Cette faible inclinaison de l'axe de symétrie
du corps de la benne est obtenue par la prévision d'un piètement ayant la forme générale
d'un traîneau, soit deux patins rectilignes disposés essentiellement sous le corps
de la benne et deux spatules arrondies disposées chacune dans le prolongement d'un
patin rectiligne, les arrondis desdites spatules prenant naissance sensiblement au
niveau de la trappe manoeuvrable qui équipe la partie basse du corps de la benne et
se terminant au-dessus du dispositif de manoeuvre d'une telle trappe, ceci afin que
les spatules définissent entre elles deux un espace contenant tous les mécanismes
dont la manoeuvre permet d'évacuer le béton stocké dans le corps de la benne. Une
telle construction garantit une relative protection desdits mécanismes en leur évitant
des chocs directs qui les endommageraient, voire nuiraient à leur bon fonctionnement.
[0009] Une autre définition pouvant caractériser une benne dite « couchée » est que, lorsque
la benne est suspendue au câble d'une grue qui l'a soulevée, donc en position de travail
dite encore « en service », elle occupe alors une position différente de celle qu'elle
occupait lorsqu'elle était posée au sol, c'est-à-dire en position de repos dite encore
« hors service » ; le corps de la benne s'est progressivement relevé sous l'action
de la grue et l'axe de symétrie de son corps occupe une position sensiblement verticale
dès que le piètement de la benne n'est plus en contact avec le sol.
[0010] Un type connu de benne à béton de chantier couchée, prévue en conséquence pour être
déposée sur le sol en étant couchée sur un côté, est représentée notamment par le
document
FR-A1-2979623. Le piètement en forme de traîneau de cette benne constitue sur un côté de son corps
un plan d'appui permettant de poser ce côté au sol, l'axe de symétrie du corps de
la benne, considéré de sa partie supérieure vers sa partie inférieure, présentant
alors une légère inclinaison vers le sol.
[0011] Le piètement comporte effectivement deux patins parallèles disposés chacun dans un
plan sensiblement vertical, de manière symétrique par rapport à l'axe de symétrie
du corps de la benne.
[0012] Le poids d'une benne couchée à vide est de l'ordre de quelques centaines de kilogrammes,
et ce poids peut être porté à quelques tonnes lorsque la benne est remplie de béton.
[0013] Il est donc nécessaire de prévoir des éléments de liaison constituant autant d'éléments
raidisseurs entre le corps de chaque benne couchée et les deux patins de son piètement
qui permettent à la benne de reposer sur le sol.
[0014] On peut ainsi prévoir : des traverses reliant les deux patins ; des tôles qui sont
soudées sensiblement verticalement sous le corps de la benne et qui s'étendent jusqu'aux
deux patins, où elles sont également soudées ; deux profilés, généralement tubulaires,
qui sont chacun soudés à l'extrémité libre de la spatule d'un patin et qui s'étendent
jusqu'à la partie centrale du corps de la benne, où ils sont également soudés.
[0015] De telles constructions permettent en définitive de réaliser une benne couchée qui
peut être posée de manière stable sur le sol, notamment pour stocker ou pour nettoyer
l'intérieur de son corps et le mécanisme, d'ouverture de sa trappe, qui sont ainsi
placés à hauteur d'homme, ou encore pour la remplir de béton. Qu'elle soit vide ou
remplie de béton, cette benne peut être ensuite facilement redressée en étant reprise
par le câble de la grue, en utilisant les fixations qui sont prévues en partie supérieure
de son corps, et l'on parvient ainsi à relever doucement la benne en exploitant à
cette fin sa partie avant arrondie qui roule alors sur le sol.
[0016] A l'inverse, lorsque la benne a été vidée, on conçoit qu'il est possible de ramener
à sa position « hors service » cette benne alors suspendue verticalement par ses fixations
supérieures au câble de la grue, et ce en la descendant de sorte que les extrémités
des spatules de son piètement touchent d'abord le sol et, en continuant doucement
la descente du câble, pour que, par un mouvement inverse, la benne roule sur ces spatules
arrondies puis vienne doucement poser au sol le plan d'appui de son piètement.
[0017] Chaque benne à béton constitue donc un seul et même ensemble.
[0018] Cela étant, le problème qui se pose avec ce type de benne couchée est que, alors
que les chantiers de construction de bâtiments ou de travaux publics disposent en
général d'au moins une grue, il en est différemment pour les fabricants ou pour les
revendeurs/distributeurs de ces bennes couchées, ainsi que pour les transporteurs,
qui doivent donc utiliser d'autres moyens de manutention pour déplacer lesdites bennes,
autres moyens qui sont le plus souvent des chariots élévateurs à fourches.
[0019] Une solution constatée dans la plupart des cas consiste à engager les fourches dans
l'ouverture supérieure de la benne posée à terre, puis à relever ces fourches afin
qu'elles viennent au contact de la paroi intérieure du corps de la benne, et à poursuivre
ce relevage afin de soulever la benne et de la déplacer. Cependant, on conçoit aisément
qu'une telle solution d'accrochage de la benne aux fourches du chariot est relativement
instable. Lors d'une secousse, par exemple lorsque le chariot roule sur un sol inégal,
on peut avoir un glissement de la benne, qui échappe alors aux fourches du chariot,
puis un basculement suivi d'une chute pouvant causer des accidents.
[0020] Chez les fabricants, chez les revendeurs, et lors du transport des bennes couchées,
il existe en conséquence un risque permanent d'endommagement du matériel, et de sécurité
pour les personnes. Et ceci est vrai quelle que soit la forme tronc-pyramidale ou
tronconique, du corps de la benne couchée.
DESCRIPTION GÉNÉRALE DE L'INVENTION
[0021] La présente invention a notamment pour but d'éliminer tous les inconvénients de la
technique antérieure.
[0022] Elle propose à cet effet une benne à béton de chantier de type dite « couchée » dont
le corps comporte une ouverture supérieure de remplissage et une partie inférieure
formant une goulotte se terminant à la base par un système de vidage, ledit corps
recevant sur un de ses côtés un piètement formant un plan d'appui permettant de coucher
le corps de la benne lorsque celle-ci repose sur le sol, ledit piètement comprenant
deux profilés présentant chacun une partie rectiligne, formant le plan d'appui au
sol de la benne couchée, prolongée par une partie arrondie qui recouvre le système
de vidage, ledit corps comprenant en outre à sa partie supérieure des moyens permettant
d'incliner progressivement la benne afin qu'elle passe de sa position dite de travail
à sa position dite de repos, et inversement de relever progressivement la benne afin
qu'elle passe de sa position de repos à sa position de travail dans laquelle elle
peut alors être déplacée et amenée jusqu' au point du chantier où il convient de la
vider de son béton, ladite benne étant caractérisée en ce que son piètement comporte
au moins un jeu d'ouvertures formant deux passages parallèles disposés dans un même
plan horizontal quand la benne repose sur le sol, prévus pour recevoir des fourches
de chariot élévateur.
[0023] Un avantage de cette benne à béton du type couchée est que, de manière simple et
économique, en réalisant sur le piètement les passages parallèles par des découpes
ou par des tubes rapportés, on fournit un moyen de préhension rapide et sûr de la
benne par deux fourches d'un chariot élévateur qui sont engagées facilement dans ces
passages en avançant le chariot.
[0024] On obtient une bonne stabilité de la benne sur les fourches, ce qui garantit une
rapidité de préhension ainsi que la sécurité. Le conducteur du chariot élévateur peut
alors facilement lever les bennes et les déplacer, pour par exemple les déposer sur
un camion.
[0025] Il convient à cet égard de distinguer la benne couchée conforme à l'invention de
certains dispositifs qui, bien qu'utilisés pour des applications connexes, se révèlent
sans lien aucun avec ladite invention.
[0027] Le premier dispositif susvisé a trait à un godet utilisé sur les petits chantiers
et qui est apte à réaliser de multiples opérations, et en particulier : le raclage
du sol afin de se remplir en agrégats qu'il va ensuite déverser dans une bétonnière
à laquelle on ajoute alors des liants tel le ciment, la reprise sous la bétonnière
du béton, ou du mortier obtenu après malaxage ainsi que la distribution sur le chantier,
au point désiré, de ce béton ou mortier. Tous ces opérations et déplacements sont
réalisés alors que le godet est porté par les fourches d'un chariot élévateur que
l'on a introduites dans des fourreaux équipant le godet. Le godet est monté basculant
entre lesdits fourreaux et par ailleurs, pour effectuer les opérations auxquelles
il est destiné, le godet doit impérativement passer de la position horizontale à la
position verticale, et inversement.
[0028] Autrement dit, le dispositif précité est composé de deux sous-ensembles articulés
l'un à l'autre, tandis que la benne selon l'invention constitue un seul et même ensemble.
Au surplus, le dispositif précité ne possède qu'un seul moyen permettant sa manutention,
à savoir les fourreaux qui reçoivent les fourches du chariot, lorsqu'il racle le sol,
puis qu'il est relevé et déplacé jusqu'à la bétonnière pour y vider son contenu, puis
qu'il est basculé de 180° pour être rempli de béton, puis qu'il est à nouveau déplacé
pour aller distribuer son béton. La benne selon l'invention diffère de ce dispositif
en ce qu'elle comporte deux moyens permettant sa manutention, un moyen principal disposé
en partie supérieure du corps de la benne et grâce auquel, à la suite d'une reprise
par une grue, la benne passe de sa position de repos à sa position de travail, et
inversement, et un moyen auxiliaire, à savoir les fourreaux pour la reprise de la
benne au sol exclusivement.
[0029] Le second dispositif précité a trait à une cuve du genre toupie de camion posée sur
un châssis et mobile en rotation sur ce châssis. Dans ce dispositif, le châssis est
également un sous-ensemble, et c'est ce sous-ensemble qui, comme pour le premier dispositif,
est doté des fourreaux constituant l'unique moyen de manutention de l'ensemble des
deux sous-ensembles constitué de la cuve et du châssis.
[0030] La benne couchée à béton selon l'invention peut de plus comporter une ou plusieurs
des caractéristiques suivantes, qui peuvent être combinées entre elles.
[0031] Avantageusement, chaque partie rectiligne de son piètement comporte deux perçages
alignés transversalement sur ceux de l'autre partie rectiligne, pour former deux passages
parallèles transversaux.
[0032] En particulier, chaque profilé peut présenter une section transversale en forme de
« T », la barre supérieure ou tête de cette forme étant prévue pour être posée au
sol, les perçages étant alors réalisés dans la barre verticale ou âme de cette forme.
[0033] Avantageusement, la benne reposant sur le sol, les deux passages parallèles sont
positionnés en disposant le centre de gravité de cette benne sensiblement au milieu
de ces deux passages.
[0034] Avantageusement, le piètement de la benne à béton couchée comporte deux passages
parallèles disposés sensiblement dans la direction longitudinale correspondant à celle
de l'axe de symétrie du corps de la benne.
[0035] Dans ce cas, la benne à béton peut comporter une tôle de renfort reliant le piètement
à la face en regard du corps de cette benne, ladite tôle présentant deux ouvertures
faisant partie de deux passages parallèles longitudinaux.
[0036] Le piètement peut aussi comporter une traverse reliant ses deux parties rectilignes
à proximité de la naissance des parties arrondies, ladite traverse étant disposée
sensiblement à la hauteur des ouvertures quand la benne repose sur le sol afin que
les fourches de chariot élévateur prennent appui sur ladite traverse en même temps
qu'elles s'introduisent dans ces ouvertures.
[0037] En complément, le piètement peut comporter deux tubes de guidage disposés horizontalement
quand la benne repose sur le sol, formant les passages parallèles prévus pour recevoir
à l'intérieur les fourches.
[0038] Dans ce cas, les tubes présentent avantageusement une section rectangulaire posée
à plat quand la benne repose sur le sol, recevant de manière ajustée les fourches.
[0039] Selon encore une autre variante, les extrémités libres des parties rectilignes profilées
du piètement de la benne couchée sont chacune constituée d'un tube de section rectangulaire
ou carrée dont l'ouverture et la longueur sont telles que les fourches du chariot
élévateur peuvent s'engager dans les parties extrémales arrière du piètement.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0040] Les spécifications détaillées de l'invention sont données dans la description qui
suit en liaison avec les dessins ci-annexés. Il est à noter que ces dessins n'ont
d'autre but que celui d'illustrer le texte de la description et qu'ils ne constituent
donc en aucune sorte une limitation de la portée de l'invention.
[0041] Dans ces dessins :
- les figures 1 et 2 sont des vues en perspective d'une benne à béton couchée suivant
l'invention disposée verticalement, présentant respectivement le côté avant et le
côté arrière de cette benne ;
- la figure 3 est une vue de cette benne à béton couchée reposant sur le sol sur son
côté arrière;
- la figure 4 est une vue de cette benne à béton couchée reposant sur le sol, prise
latéralement par les fourches d'un chariot élévateur;
- la figure 5 est une vue frontale de la benne de la figure 4 montrant plus en détail
les appuis des fourches;
- la figure 6 est une vue de cette benne à béton couchée reposant sur le sol, prise
longitudinalement par les fourches d'un chariot élévateur;
- la figure 7 est une vue de côté de la benne de la figure 6 montrant plus en détail
les appuis des fourches ; et
- la figure 8 présente une benne selon l'invention, suivant une variante comprenant
des tubes favorisant le guidage des fourches.
DESCRIPTION DES MODES DE RÉALISATION PRÉFÉRÉS DE L'INVENTION
[0042] Dans les dessins, ainsi que dans toute la description qui va suivre, le corps de
la benne a été choisi comme étant de forme tronc-pyramidale. Il est toutefois bien
clair que l'invention s'applique tout aussi identiquement aux bennes couchées dont
le corps est de forme tronconique puisqu'en effet les modifications et améliorations
apportées conformément à l'invention concernent le piètement des bennes et non leur
corps.
[0043] Les figures 1, 2 et 3 présentent donc une benne à béton 2 de type dite « couchée
» dont le corps comprend une partie supérieure de section rectangulaire comprenant
des côtés 4 formés par des tôles verticales, se prolongeant en dessous par quatre
faces inclinées 6 convergeant vers le bas sur une ouverture centrale équipée d'une
trappe mobile 8 reliée à un levier de commande manuelle d'ouverture 10 disposé en
regard d'une face latérale inclinée 6c.
[0044] Le côté ou face de la benne 2 appelé par convention côté ou face avant 4a, 6a est
indiqué par la flèche notée « AV », la face arrière 4b, 6b étant la face d'appui de
la benne couchée au sol.
[0045] Accessoirement, le dessus de la benne reçoit sur chaque face latérale 4c une tôle
12 de forme triangulaire, les sommets des deux triangles ainsi constitués étant reliés
entre eux par une barre transversale 14 se terminant à chaque extrémité par une boucle
de manutention 16 permettant la prise par le câble d'une grue. Les deux boucles 16
constituent le moyen principal de levage et de manutention de la benne couchée, c'est-à-dire
le moyen lui permettant de passer de sa position de repos, encore dite « hors service
», à celle de travail, encore dite « en service », et inversement.
[0046] La partie supérieure de la benne est alors préférentiellement obturée du côté arrière
par une tôle inclinée 18 reliant la barre transversale supérieure 14 au côté vertical
arrière 4b, cette même partie supérieure située de l'autre côté de ladite barre transversale
14 présentant une large ouverture 24 pour permettre le déversement du béton dans le
corps de la benne.
[0047] Un dispositif 20 de recueillement du béton, formant un entonnoir disposé en dessous
de la trappe mobile 8, se termine vers le bas par une conduite de sortie circulaire
22 permettant le raccordement d'un tuyau souple, ce dernier pouvant être dirigé vers
un coffrage pour déverser dedans le béton.
[0048] La face arrière 6b du corps de la benne reçoit un piètement 30 permettant un posage
au sol de la benne, qui vient ainsi se coucher sur cette face.
[0049] Le piètement 30 a la forme générale d'un traîneau. Il comporte deux profilés parallèles
32 présentant une section transversale par exemple en forme de « T », chaque élément
transversal supérieur de cette forme en « T », encore dénommé tête, étant disposé
vers l'extérieur puisque c'est cet élément transversal qui est destiné à être posé
au sol.
[0050] Chaque profilé 32 comporte une partie rectiligne 34 formant en conséquence, avec
la partie rectiligne de l'autre profilé 32, le plan d'appui au sol de la benne couchée,
lesdites parties rectilignes pouvant se rapprocher vers le centre de la benne ou être
parallèles. La partie rectiligne 34 de chaque profilé 32 se prolonge par une partie
arrondie 36, les deux spatules 36 ainsi formées permettant l'inclinaison progressive
de la benne suspendue au câble de la grue, pour la coucher sur le plan d'appui du
piètement 30 (passage de la position « en service » à la position « hors service »),
ou inversement le redressement progressif de la benne couchée après qu'elle a été
remplie de béton (passage de la position « hors service» à là position « en service
»).
[0051] Les deux profilés 32 constituant les patins du traîneau sont reliés entre eux par
une traverse supérieure transversale 38 fixée sur le côté vertical arrière 4b de la
benne, pour le renforcer, et par une traverse inférieure 40 se fixant sur ces profilés
au voisinage de la naissance de leurs parties arrondies 36.
[0052] Pour former une spatule rigide, chaque profilé 32 est refermé sur la face avant de
la benne par une barre 42 de préférence tubulaire qui relie l'extrémité libre de la
partie arrondie 36 au milieu de la face avant du corps de la benne ; les barres 42
sont soudées aux extrémités des parties arrondies 36 et à la face avant 6a de la benne,
de préférence à un endroit où ont été fixées des tôles 26 de renfort de cette face
inclinée avant 6a de la benne.
[0053] La partie rectiligne 34 de chaque profilé 32 comporte deux perçages rectangulaires
44 espacés, réalisés dans la barre verticale, encore dénommée âme, de la forme en
« T », en venant le plus possible au bord de la barre transversale supérieure encore
dénommée tête de cette forme en T, c'est-à-dire au bord de la partie du T qui vient
se poser au sol.
[0054] Les perçages 44 étant réalisés en des positions identiques sur les deux profilés
32, on construit ainsi deux jeux de deux perçages alignés transversalement, constituant
deux passages parallèles de section rectangulaire qui se trouvent très près du sol
quand la benne est en position couchée.
[0055] En particulier, on positionne les perçages 44 sur la partie rectiligne de chaque
profilé 32 de manière à disposer le centre de gravité de la benne couchée sensiblement
au milieu des deux passages parallèles ainsi réalisés.
[0056] La face arrière de la benne comporte au moins une tôle de renfort 46 formant une
bande disposée sensiblement transversalement à mi-hauteur de la face arrière inclinée
6b, bande qui présente alors un grand côté 62 soudé sur cette face inclinée 6b et
ses deux extrémités soudées chacune à un profilé 32 du piètement 30, pour le rigidifier.
[0057] Conformément à l'invention, la tôle de renfort 46 comporte de préférence deux perçages
rectangulaires 48 se trouvant près du sol dans un même plan horizontal quand la benne
est en position couchée.
[0058] Les figures 4 et 5 présentent deux fourches 50 de chariot élévateur introduites chacune
dans un passage transversal formé par un jeu de deux perçages alignés 44, lesdites
fourches comprenant chacune une partie arrière verticale 52, se terminant en haut
par un crochet 54 de fixation au chariot, et une partie avant horizontale 56 se terminant
par une pointe 58 formée par le dessous de cette partie horizontale qui est alors
effilée.
[0059] De cette manière, le chariot peut avancer vers la benne couchée avec ses deux fourches
50 glissant sur le sol, alignées sur les perçages 44. Les pointes avant 58 viennent
automatiquement s'engager dans les perçages 44 du patin profilé 32 le plus proche,
puis dans ceux du patin profilé 32 le plus éloigné.
[0060] Après que chaque fourche 50 a été ajustée dans son passage transversal, le conducteur
peut ensuite lever ces fourches pour déplacer la benne qui reste particulièrement
stable grâce à son centre de gravité disposé entre ces deux fourches, et à la prévision
d'un écartement suffisant entre les deux profilés 32, écartement qui est donc un peu
inférieur à la longueur de fourches standard 50. On dispose ainsi, sur chantier, d'un
moyen auxiliaire de levage et de déplacement de toute benne couchée, sans avoir à
faire appel au grutier.
[0061] La figure 5 détaille la masse de la benne représentée par la flèche F appliquée sur
son centre de gravité, qui est équilibrée par les forces de réaction F1 données par
les fourches 50 sur chaque patin profilé 32, avec une complète symétrie de l'ensemble
assurant la stabilité.
[0062] Les figures 6 et 7 présentent les deux fourches du chariot élévateur 50 introduites
longitudinalement dans la benne couchée en venant par le dessous de cette benne alors
qu'elle repose sur le sol, chaque pointe avant 58 entrant dans un passage longitudinal
comprenant d'abord le passage au-dessus de la traverse inférieure 40, puis s'introduisant
dans un perçage 48 de la tôle de renfort 46. Le conducteur du chariot élévateur peut
ensuite lever les fourches 50 de son chariot.
[0063] La figure 7 détaille la masse de la benne représentée par la flèche F appliquée sur
son centre de gravité se trouvant en avant de la tôle de renfort 46, masse qui est
équilibrée par les forces de réaction avant F2 des fourches 50 sur cette tôle 46 dirigées
vers le haut, et les forces de réaction arrière F3 des fourches sur la traverse inférieure
40, dirigées vers le bas.
[0064] On obtient aussi de cette manière un support stable de la benne qui permet son déplacement,
comprenant toutefois un guidage latéral moins précis par l'appui des fourches 50 sur
la traverse inférieure 40 ne comportant pas de butée latérale. On a donc tout intérêt
à doter ladite traverse 40 de deux butées latérales.
[0065] En complément, on peut disposer une deuxième tôle sensiblement éloignée de la première
tôle de renfort 46, parallèle à cette première tôle 46, ladite deuxième tôle comprenant
alors des perçages alignés sur les perçages 48 de manière à former des passages longitudinaux
constitués chacun par deux perçages qui apportent ainsi un meilleur guidage latéral
de la benne.
[0066] La benne couchée selon l'invention comportant à la fois une possibilité de reprise
transversale et une possibilité de reprise longitudinale, soit deux moyens auxiliaires
pour son levage, une telle construction facilite grandement sa manutention sur une
aire de stockage ou sa dépose sur un camion, en permettant de prendre ou de ranger
ladite benne dans des directions variées. De plus, on notera qu'en réalisant des ouvertures
44, 48 dans des profilés 32 ou dans des tôles 46 existantes, on ne modifie pas sensiblement
le prix de la benne.
[0067] D'une manière générale, les profilés 32 formant le piètement 30 peuvent avoir d'autres
types de section transversale, comprenant notamment une section en forme de « U »
ou de « I », ou une section rectangulaire.
[0068] En variante, on peut réaliser de différentes manières les deux passages parallèles
transversaux ou longitudinaux, disposés près du sol quand la benne repose sur le sol,
par exemple en fixant sur la benne des tubes de section rectangulaire posés à plat
constituant chacun un des passages guidant une fourche 50 sur sa longueur.
[0069] La figure 8 présente deux tels tubes 60 de section rectangulaire posés à plat, reliant
entre eux les perçages 44 des deux profilés 32, prévus pour recevoir de manière ajustée
les fourches du chariot élévateur 50 en assurant un bon guidage de ces fourches. De
plus, de tels tubes 60 renforcent de manière importante les profilés 32 en les liants
entre eux.
[0070] En variante encore, on peut prévoir que les extrémités libres 28 des parties rectilignes
profilées 34 du piètement 30 de la benne couchée soient chacune constituée sur une
grande longueur d'un tube de section rectangulaire ou carrée dont l'ouverture 28 et
ladite grande longueur sont telles que la fourche d'un chariot élévateur peut s'y
loger.
[0071] Dans cette construction, la reprise de la benne par son moyen auxiliaire de levage
s'effectuera longitudinalement, du côté de son ouverture supérieure, en engageant
les fourches du chariot élévateur dans les parties extrémales arrière du piètement.
[0072] On notera que les dimensions générales de la benne ne sont pas changées, ce qui permet
de ne pas modifier son environnement de travail, en particulier les stations de lavage
de ces bennes sur les chantiers.
[0073] Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas aux seuls modes d'exécution préférentiels
décrits ci-dessus.
[0074] Elle embrasse au contraire toutes les variantes possibles de réalisation, pour autant
que ces dernières ne sortent pas du cadre délimité par les revendications ci-jointes
qui définissent la portée de la présente invention.
1. Benne à béton de chantier de type dite « couchée », dont le corps (4, 6) comporte
une ouverture supérieure (24) de remplissage et une partie inférieure formant une
goulotte se terminant à la base par un système de vidage (8), ledit corps recevant
sur un de ses côtés un piètement (30) formant un plan d'appui permettant de coucher
le corps de la benne lorsque celle-ci repose sur le sol, ledit piètement comprenant
deux profilés (32) présentant chacun une partie rectiligne (34), formant le plan d'appui
au sol de la benne couchée, prolongée par une partie arrondie (36) qui recouvre le
système de vidage, ledit corps comprenant en outre à sa partie supérieure des moyens
(16) permettant d'incliner progressivement la benne afin qu'elle passe de sa position
dite de travail à sa position dite de repos, et inversement de relever progressivement
la benne afin qu'elle passe de sa position de repos à sa position de travail dans
laquelle elle peut alors être déplacée et amenée jusqu'au point du chantier où il
convient de la vider de son béton, ladite benne étant caractérisée en ce que son piètement (30) comporte au moins un jeu d'ouvertures (28, 44, 48) formant deux
passages parallèles disposés dans un même plan horizontal quand la benne repose sur
le sol, prévus pour recevoir des fourches (50) de chariot élévateur.
2. Benne à béton selon la revendication 1, caractérisée en ce que chaque partie rectiligne (34) de son piètement (30) comporte deux perçages (44) alignés
transversalement sur ceux de l'autre partie rectiligne, pour former deux passages
parallèles transversaux.
3. Benne à béton selon la revendication 2, caractérisée en ce que chaque profilé (32) présente une section transversale en forme de « T », la barre
supérieure ou tête de cette forme étant prévue pour être posée au sol, les perçages
(44) étant réalisés dans la barre verticale ou âme de cette forme.
4. Benne à béton selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que, la benne reposant sur le sol, les deux passages parallèles sont positionnés en disposant
le centre de gravité de cette benne sensiblement au milieu de ces deux passages.
5. Benne à béton selon l'une quelconque des revendication 1 à 4, caractérisée en ce que son piètrement (30) comporte deux passages parallèles disposés sensiblement dans
la direction longitudinale correspondant à celle de l'axe de symétrie du corps de
la benne.
6. Benne à béton selon la revendication 5, caractérisée en ce qu'elle comporte une tôle de renfort (46) reliant le piètement (30) à la face (6b) en
regard du corps de la benne, ladite tôle présentant deux ouvertures (48) faisant partie
de deux passages parallèles longitudinaux.
7. Benne à béton selon la revendication 6, caractérisée en ce que le piètement (30) comporte une traverse (40) reliant ses deux parties rectilignes
(34) à proximité de la naissance des parties arrondies (36), ladite traverse (40)
étant disposée sensiblement à la hauteur des ouvertures (48) quand la benne repose
sur le sol, afin que les fourches de chariot élévateur (50) prennent appui sur ladite
traverse (40), en même temps qu'elles s'introduisent dans ces ouvertures (48).
8. Benne à béton selon l'une quelconque des revendications 2 à 7, caractérisée en ce que le piètement (30) comporte deux tubes de guidage (60) disposés horizontalement quand
la benne repose sur le sol, formant les passages parallèles prévus pour recevoir à
l'intérieur les fourches (50).
9. Benne à béton selon la revendication 8, caractérisée en ce que les tubes (60) présentent une section rectangulaire posée à plat quand la benne repose
sur le sol, recevant de manière ajustée les fourches (50).
10. Benne à béton selon la revendication 1, caractérisée en ce que les extrémités libres (28) des parties rectilignes profilées (34) de son piètement
(30) sont chacune constituée d'un tube de section rectangulaire ou carrée dont l'ouverture
(28) et la longueur sont telles que les fourches (50) du chariot élévateur peuvent
s'engager dans ces parties extrémales arrière du piètement (30).
11. Benne à béton selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisée en ce que son corps est en forme de trémie tronconique ou tronc-pyramidale.