Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne un alliage amorphe massif.
[0002] L'invention concerne encore un composant d'horlogerie réalisé en un tel alliage.
[0003] L'invention concerne encore une montre comportant au moins un tel composant.
[0004] L'invention concerne les domaines de l'horlogerie, de la bijouterie, et de la joaillerie,
en particulier pour les structures : boîtes de montres, carrures, platines, lunettes,
poussoirs, couronnes, boucles, bracelets, bagues, boucles d'oreilles et autres.
Arrière-plan de l'invention
[0005] Les alliages amorphes sont de plus en plus utilisés dans les domaines de l'horlogerie,
de la bijouterie, et de la joaillerie, en particulier pour les structures : boîtes
de montres, carrures, platines, lunettes, poussoirs, couronnes, boucles, bracelets,
et autres.
[0006] Les composants à usage externe, destinés à être en contact avec la peau de l'utilisateur,
doivent obéir à certaines contraintes, en particulier en raison de la toxicité ou
des effets allergènes de certains métaux, notamment le béryllium et le nickel. Malgré
les qualités intrinsèques particulières de tels métaux, on s'attache à mettre sur
le marché, au moins pour les composants susceptibles d'entrer en contact avec l'épiderme
de l'utilisateur, des alliages comportant peu voire pas de béryllium ou de nickel.
[0007] Les alliages amorphes massifs à base de zirconium sont connus depuis les années 90.
Les publications suivantes concernent de tels alliages:
- [1] Zhang, et al., Amorphous Zr-Al-TM (TM=Co, Ni, Cu) Alloys with Significant Supercooled
Liquid Region of Over 100 K, Materials Transactions, JIM, Vol. 32, No. 11 (1991) pp.
1005-1010.
- [2] Lin, et al., Effect of Oxygen Impurity on Crystallization of an Undercooled Bulk Glass
Forming Zr-Ti-Cu-Ni-Al Alloy, Materials Transactions, JIM, Vol. 38, No. 5 (1997) pp.
473-477.
- [3] Brevet US6592689.
- [4] Inoue, et al., Formation, Thermal Stability and Mechanical Properties of Bulk Glassy
Alloys with a Diameter of 20 mm in Zr-(Ti,Nb)-Al-Ni-Cu System, Materials Transactions,
JIM, Vol. 50, No. 2 (2009) pp. 388-394. Les alliages amorphes avec les meilleures aptitudes à la vitrification, aptitude
couramment désignée sous le vocable GFA utilisé ci-après (« glass-forming ability
»), et liée au diamètre critique Dc*, se trouvent dans les systèmes :
- Zr-Ti-Cu-Ni-Be,
- et Zr-Cu-Ni-Al.
[0008] Les compositions (en % atomique) des alliages les plus souvent utilisés/caractérisés
sont listées ci-dessous :
- Zr44Ti11 Cu9.8Ni10.2Be25 (LM1 b)
- Zr65Cul7.5Ni10Al7.5 [1]
- Zr52.5Cu17.9Ni14.6A110Ti5 (Vit105) [2]
- Zr57Cu15.4Ni12.6Al10Nb5 (Vit106) et Zr58.5Cu15.6Ni12.8Al10.3Nb2.8 (Vit106a) [3]
- Zr61 Cu17.5Ni10A17.5Ti2Nb2 [4]
[0009] Vu le potentiel allergène du nickel, ces alliages ne sont pas utilisables pour des
applications en contact avec la peau, comme des pièces d'habillage ou similaire. En
plus, à cause de la toxicité du béryllium la fabrication et l'usinage de certains
de ces alliages nécessitent des mesures de précaution spéciales. C'est dommage, car
ces deux éléments stabilisent la phase amorphe, et facilitent l'obtention d'alliages
ayant un diamètre critique D
c* élevé. De plus, le nickel a un effet positif sur la résistance à la corrosion des
alliages amorphes à base de zirconium.
[0010] Les alliages amorphes à base zirconium sans nickel et sans béryllium montrent en
général des diamètres critiques qui sont inférieurs à ceux des alliages avec nickel
et béryllium, ce qui est défavorable pour la réalisation de pièces massives. Il s'agit
donc de mettre au point des alliages tels que le diamètre critique D
c* soit suffisamment important.
Résumé de l'invention
[0011] L'invention se propose de réaliser des alliages amorphes massifs à base de zirconium,
ou bien sans nickel, ou bien à la fois sans nickel et sans béryllium, pour des applications
horlogères.
[0012] L'invention se propose d'augmenter le diamètre critique des alliages amorphes à base
zirconium au moins sans nickel, ou encore à la fois sans nickel et sans béryllium,
tout en gardant une valeur élevée de ΔTx (différence entre la température de cristallisation
Tx et la température de transition vitreuse Tg).
[0013] L'invention concerne un alliage amorphe massif à base de zirconium ou/et de hafnium,
exempt de nickel, avec rajout d'autres éléments pour augmenter son diamètre critique,
selon la revendication 1.
[0014] L'invention concerne encore un composant d'horlogerie ou de joaillerie réalisé en
un tel alliage.
Description sommaire des dessins
[0015] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés, où :
- la figure 1 représente, de façon schématisée, la mesure du diamètre critique Dc* dans un échantillon conique ;
- la figure 2 représente, de façon schématisée, une pièce d'horlogerie réalisée en un
alliage selon l'invention.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0016] L'invention concerne les domaines de l'horlogerie, de la bijouterie, et de la joaillerie,
en particulier pour les structures : boîtes de montres, carrures, platines, lunettes,
poussoirs, couronnes, boucles, bracelets, bagues, boucles d'oreilles et autres.
[0017] L'invention se propose de réaliser des alliages amorphes massifs à base de zirconium
sans nickel, ou à la fois sans nickel et sans béryllium, pour des applications horlogères,
ces alliages selon l'invention étant conçus pour présenter des propriétés analogues
à celles des alliages amorphes contenant du nickel, ou contenant du nickel et du béryllium.
[0018] L'invention se propose d'augmenter le diamètre critique des alliages amorphes à base
de zirconium au moins sans nickel, ou encore à la fois sans nickel et sans béryllium,
tout en gardant une valeur élevée de ΔTx.
[0019] Par « exempt de Z » on entend que, dans l'alliage, la teneur de Z est, de préférence
nulle, sinon très faible, au même titre que des impuretés, et de préférence inférieure
ou égale à 0.1%.
[0020] On appellera ci-après « alliage sans nickel » un alliage exempt de nickel, c'est-à-dire
comportant moins de 0.1% en % atomique, de nickel, et « alliage sans nickel et sans
béryllium » un alliage comportant moins de 0.1%, en % atomique, de nickel et comportant
moins de 0.1%, en % atomique, de béryllium.
[0021] Il s'agit donc d'élaborer une fabrication d'alliages, qui comportent des éléments
de substitution au nickel, ou à la fois au nickel et au béryllium, qui ne posent pas
de problème en contact avec la peau, alliages qui présentent des valeurs élevées du
diamètre critique D
c* et de l'intervalle ΔTx.
[0022] Aussi l'invention concerne un alliage amorphe massif à base de zirconium, sans nickel,
avec rajout de certains composants particuliers pour augmenter le diamètre critique
D
c*.
[0023] En effet, l'expérimentation menée dans le cadre de la présente invention permet d'établir
que la possibilité d'une bonne réalisation d'un composant d'habillage d'horlogerie,
d'une épaisseur E donnée, réalisé dans un alliage amorphe, est étroitement associée
au diamètre critique D
c* de cet alliage amorphe. Dans une exécution particulièrement avantageuse, on tire
parti au maximum du diamètre critique D
c*. De façon préférée, le diamètre critique D
c* est supérieur à 1,8 fois l'épaisseur E. Plus particulièrement, le diamètre critique
D
c* est voisin du double de l'épaisseur E, notamment compris entre 1.8 E et 2.2 E.
[0024] Différentes familles de compositions sans nickel sont déjà connues dans la littérature,
mais avec des diamètres critiques faibles et/ou des mauvaises résistances à la corrosion.
[0025] Une famille d'alliages de zirconium comportant au moins du cuivre et de l'aluminium,
notamment Zr-Cu-Al et Zr-Cu-Al-Ag est décrite dans le document «
Mater Trans, Vol 48, No 7 (2007) 1626-1630 ». Ses propriétés connues sont l'augmentation du diamètre critique de 8mm à 12mm,
en rajoutant de l'argent dans l'alliage, par exemple en transformant un alliage Zr
46CU
46Al
8 en un alliage Zr
42Cu
42Al
8Ag
8. Du fait du pourcentage élevé de cuivre (rapport Cu/Zr ≈ 1), la résistance à la corrosion
de cette famille d'alliages est très mauvaise et ces compositions ont même une tendance
à se décolorer ou à noircir avec le temps à température ambiante. Les compositions
ne contiennent pas de fer.
[0026] Une famille d'alliages à base de zirconium comportant au moins du titane, du cuivre
et de l'aluminium, notamment Zr-Ti-Cu-Al et Zr-Ti-Nb-Cu-Al, est connue par le document
US2013032252. On connaît en particulier les alliages Zr
45-69Ti
0.25-
8Cu
21-35Al
7.5-15, et Zr
45-69(Nb,Ti)
0.25-15Cu
21-35Al
7.5-13 avec 0.25≤Ti≤8. Les compositions ne contiennent pas de fer. Le diamètre critique
divulgué est inférieur à 10mm. Il convient de souligner que les valeurs affichées
dans la littérature ne correspondent pas toujours à la réalité. Par exemple, dans
le cas de ce document
US2013032252, les meilleures compositions se trouvent autour de Zr60-62Ti2Cu24-28AI10-12. La réalisation
à titre de comparaison, menée lors de l'expérimentation de l'invention, selon le mode
opératoire décrit ci-dessous, d'un alliage Zr61Ti2Cu26Al11 censé avoir un diamètre
critique de 10mm, n'a permis d'obtenir qu'un diamètre critique Dc* de 4.5mm. Ceci
incite à la plus grande méfiance à l'égard des résultats très optimistes affichés
dans certains documents de l'art antérieur.
[0027] Une famille d'alliages de zirconium comportant au moins du palladium, du cuivre et
de l'aluminium, de type Zr-Cu-Pd-Al est connue par le document
WO2004022118, qui divulgue une composition avec 10% de palladium, donc de prix élevé. Le diamètre
critique reste assez petit. La composition ne contient pas de fer.
[0028] Une famille d'alliages de zirconium comportant au moins du niobium, du cuivre et
de l'aluminium, de type Zr-Nb-Cu-Al est connue par le document
WO2013075829. Cette famille permet la fabrication des alliages amorphes en utilisant des éléments
pas très purs, par exemple avec une utilisation de zirconium industriel au lieu de
zirconium pur. Par conséquent, les compositions contiennent également des traces de
Fe, Co, Hf et O : Zr
64.2-72Hf
0.01-3.3(Fe,Co)
0.01-0.15Nb
1.3-2.4O
0.01-0.13Cu
23.3-25.5Al
3.4-4.2 (% massique). Le diamètre critique est voisin de 5mm.
[0029] Une famille d'alliages à base de zirconium comportant au moins du niobium, du cuivre,
du palladium et de l'aluminium, de type Zr-Nb-Cu-Pd-Al est connue par le document
«
J Mech Behav Biomed, Vol 13 (2012) 166-173 », qui traite du développement des alliages amorphes dans le système Zr
45+xCu
40-xAl
7Pd
5Nb
3. Les compositions ne contiennent pas de fer. Les essais menés dans le cadre de la
mise au point de l'invention ont montré que ces compositions de type Zr-Nb-Cu-Pd-Al
ne résistent pas à la corrosion.
[0030] Une famille d'alliages à base de zirconium comportant au moins du cuivre, du fer,
de l'aluminium, et de l'argent, de type Zr-Cu-Fe-Al-Ag est connue par le document
«
MSEA, Vol 527 (2010) 1444-1447 », qui étudie l'influence du Fe sur les propriétés thermophysiques de l'alliage (Zr
46Cu
39.2Ag
7.8Al
7)
100-yFe
y avec 0<y<7. Le rapport Cu/Zr est élevé, et de fait la résistance à la corrosion n'est
pas bonne.
[0031] Une famille d'alliages de zirconium comportant au moins du cuivre, du fer, de l'aluminium,
et de l'argent, de type Zr-Cu-Fe-AI-X, avec X étant au moins un élément de la famille
Ti, Hf, V, Nb, Y, Cr, Mo, Fe, Co, Sn, Zn, P, Pd, Ag, Au, Pt, est connue par le document
WO2006026882 relatif à l'alliage Zr
33-81Cu
6-45(Fe,Co)
3-15Al
5-21-X
0-6.
[0032] La même famille est encore connue par le document
CN102534439, qui concerne plus particulièrement l'alliage Zr
60-70Ti
1-2.5Nb
0-2.5Cu
5-15Fe
5-15Ag
0-10Pd
0-10Al
7.5-12.5.
[0033] Au vu des limitations mentionnées dans ces différentes divulgations de la littérature,
la mise au point de l'invention a nécessité une importante campagne d'essais pour
améliorer les propriétés, et notamment le diamètre critique, des alliages amorphes
sans nickel, et sans béryllium et sans nickel.
[0034] Malgré les enseignements - a priori rédhibitoires - relatifs aux alliages de type
Zr-Cu-Fe-Al-Ag, ou de type Zr-Cu-Fe-Al-X, qui ne sont pas compatibles avec le cahier
des charges et notamment en ce qui concerne la résistance à la corrosion, qui doit
être parfaite pour des composants d'habillage d'horlogerie, la démarche inventive
a cherché à établir si le rôle particulier joué par le fer, avec son influence favorable
sur les propriétés thermophysiques de l'alliage, pourrait servir de base à la définition
de compositions particulières d'alliages avec un diamètre critique D
c* de préférence supérieur ou égal à 9 mm, et présentant une très bonne résistance
à la corrosion, et une excellente stabilité de coloris dans le temps.
[0035] A cette fin, l'invention ne comporte que des alliages comportant au moins 0.5% de
fer.
[0036] En effet, le système Zr-Cu-Fe-Al est choisi comme point de départ, car la littérature
enseigne que ce système a une aptitude à la vitrification (GFA, glass-forming ability)
relativement grande (plus grande que pour les alliages ternaires Zr-Cu-AI). Principalement,
le fer a été choisi pour les raisons suivantes :
- le fait d'avoir 4 éléments (Zr-Cu-Al + Fe) augmente la complexité de l'alliage (il
est plus difficile de former une structure ordonnée), et donc augmente son GFA ;
- généralement, les meilleures compositions se trouvent autour des eutectiques profonds
dans le diagramme des phases. Il est connu que le fer forme un eutectique profond
avec le Zr, et des calculs thermodynamiques ont montré que le fer abaisse le liquidus
dans le système quaternaire. Des eutectiques profonds se situent près de Zr60Cu25Fe5Al10
et Zr62.5Cu22.5Fe5Al10;
- de plus, pour augmenter le GFA, l'énergie de mélange entre les principaux éléments
doit être négative (ce qui est le cas pour Zr-Fe et Al-Fe).
[0037] Pourtant, le diamètre critique des alliages quaternaires Zr-Cu-Fe-Al n'est pas encore
suffisamment grand pour réaliser des pièces d'habillage massives, telles qu'une carrure
ou similaire. L'objectif d'un diamètre critique D
c* voisin de 9 mm, ou supérieur à cette valeur, tient compte du fait que, du moins
en haute horlogerie, l'épaisseur d'une carrure est typiquement voisine de 5mm.
[0038] La stratégie d'expérimentation a consisté à rajouter, à un alliage quaternaire de
départ, des éléments supplémentaires afin d'augmenter le diamètre critique en utilisant
la démarche principale suivante :
- 1. Définir une base constituée d'un alliage quaternaire de départ Zr-Cu-Fe-AI. Par
exemple : Zr58Cu27Fe5Al10 Le zirconium peut être remplacé par du hafnium, ou par un mélange zirconium-hafnium
- 2. Choisir au moins deux (ou davantage) éléments X, pris dans une famille comportant
Ti, V, Nb, Y, Cr, Mo, Co, Sn, Zn, P, Pd, Ag, Au, Pt, Ta, Ru, Rh, Ir, Os, et Hf quand
la base n'en comporte pas, et Zr quand la base n'en comporte pas ; dans l'expression
Xa, on désigne par « a » le pourcentage cumulé de tous les éléments de type X
- 3. Si un élément X choisi est parmi (Ti, Nb, Ta) il remplace le Zr. En effet, les
éléments (Ti, Nb, Ta) sont chimiquement plus proches du Zr, en raison de leur proximité
dans le tableau périodique des éléments, et de la facilité de formation de solutions
solides avec le Zr, et ils sont donc utilisés pour remplacer le Zr
- 4. Si un élément X est parmi (Pd, Pt, Ag, Au, Ru, Rh, Ir, Os) et donc, de façon similaire,
chimiquement plus proche du Cu, il remplace le Cu
- 5. Figer une composition d'alliage ainsi obtenue. Par exemple: X1= Nb, et X2= Ag ;
l'alliage choisi est Zr58-X1NbX1Cu25-X2AgX2Fe5Al12
- 6. Fabriquer des alliages avec différentes teneurs de X1 et X2. Par exemple X1 =2%
et 3%, et X2= 3.5% et 4.5%
- 7. Mesurer les propriétés et surtout le diamètre critique Dc* des alliages, et identifier la meilleure composition. Par exemple Zr56Nb2Cu22.5Ag4.5Fe5Al10.
[0039] Pour chaque alliage expérimental, des charges d'environ 70g d'alliage ont été préparées
dans un four à arc en utilisant des éléments purs, de pureté supérieure à 99.95%.
Ce pré-alliage a été ensuite refondu dans une machine de coulée centrifuge, avec creuset
en oxyde de silicium, sous atmosphère d'argon, et coulé dans un moule en cuivre sous
forme d'un cône (épaisseur max. 11 mm, largeur 20mm, angle d'ouverture 6.3°). Une
coupe métallographique a été préparée au milieu de chaque cône dans le sens de sa
longueur pour mesurer le diamètre critique D
c*, qui correspond à l'épaisseur du cône où la zone cristalline commence, tel que visible
en figure 1.
[0040] Le tableau ci-dessous résume les essais réalisés dans un système Zr-Cu-Fe-AI-X, X
étant au moins un élément de la famille Ti, Hf, V, Nb, Y, Cr, Mo, Fe, Co, Sn, Zn,
P, Pd, Ag, Au, Pt, Ta, Ru, Rh, Ir, Os.
[0041] Les compositions 1 et 2 sont connues, ne comportent pas de composant additionnel
X, et correspondent aux enseignements du document
WO2006026882.
[0042] Les compositions 3 et 4 concernent des compositions non divulguées dans la littérature,
elles sont toutefois couvertes par certaines plages divulguées par le document
WO2006026882. La composition 3 comporte un composant X additionnel unique qui est l'argent, le
diamètre critique est meilleur que celui des compositions 1 et 2, mais insuffisant
pour satisfaire au cahier des charges de l'invention. La composition 4 comporte deux
composants X additionnels, le niobium et l'argent, avec un % total de 6, et le diamètre
critique est du même ordre que celui de l'échantillon 3.
[0043] La campagne d'essais montre que le seul moyen d'augmenter sensiblement le diamètre
critique D
c* est d'avoir dans l'alliage au moins deux composants X, et avec un % supérieur ou
égal à 6,3.
[0044] Les compositions 5-12 sont entièrement nouvelles, et ne recoupent pas les plages
de l'art antérieur. Parmi elles, les compositions 5 à 11 ont un diamètre critique
D
c* supérieur ou égal à 9,5 mm. La composition 12 montre qu'un pourcentage cumulé «
a » des composants X supérieur à une certaine valeur, en l'occurrence 10% en pourcentage
atomique, n'apporte pas d'effet bénéfique, au contraire même, puisque le diamètre
critique D
c* est sensiblement plus faible que les précédents.
[0045] Les résultats montrent que le rajout d'éléments X augmente le diamètre critique D
c* et qu'idéalement il faut rajouter au moins deux éléments X pour maximiser leur effet.
Les essais montrent que le diamètre critique D
c* est maximal quand le pourcentage cumulé « a » des éléments X se situe entre 6 et
10%.
[0046] L'expérimentation prouve, encore, que l'ajout de terres rares, en petite quantité,
est favorable pour amortir l'effet négatif de l'oxygène présent dans l'alliage («
oxygen scavenger »).
| N° |
Composition (en % atomique) |
Dc* (mm) |
% cumulé de X |
| 1 |
Zr58Cu22Fe8Al10 |
5.0 |
0 |
| 2 |
Zr62.5Cu22.5Fe5Al10 |
6.1 |
0 |
| 3 |
(Zr58Cu22Fe8Al10)0.95Ag5 |
7.1 |
5 |
| 4 |
Zr56Nb2Cu21 Ag4Fe5Al12 |
7.0 |
6 |
| |
|
|
|
| 5 |
Zr55.9Nb2.1 Cu22.8Ag2.1 Pd2.1 F e4Al11 |
9.6 |
6.3 |
| 6 |
Zr56Ti2Cu22.5Ag4.5Fe5Al10 |
10.5 |
6.5 |
| 7 |
Zr56Nb2Cu22.5Ag4.5Fe5Al10 |
10.5 |
6.5 |
| 8 |
Zr56Cu22.5Ag4.5Pd2Fe5Al10 |
9.5 |
6.5 |
| 9 |
Zr57.5Nb20.5Cu21 Ag4.5Fe4.5Al 10 |
10 |
7 |
| 10 |
Zr56Nb2Cu21.5Ag5.5Fe5Al10 |
10 |
7.5 |
| 11 |
Zr55Nb2Cu21.5Ag4.5Pd2Fe5Al1 0 |
10 |
8.5 |
| 12 |
Zr57.5Nb3.5Cu20Ag3.5Pd2Fe3A l10.5 |
6.6 |
9 |
[0047] L'invention concerne ainsi un alliage amorphe massif, caractérisé en ce qu'il est
exempt de nickel, et qu'il consiste, en valeurs en % atomique, en :
- une base composée de zirconium ou/et hafnium, dont la teneur constitue la balance,
avec un total zirconium et hafnium supérieur ou égal à 52.0, et inférieur ou égal
à 62.0 ;
- du cuivre: supérieur ou égal à 16.0, et inférieur ou égal à 28.0 ;
- du fer: supérieur ou égal à 0.5, et inférieur ou égal à 10.0 ;
- de l'aluminium: supérieur ou égal à 7.0, et inférieur ou égal à 13.0 ;
- au moins un premier métal d'apport et un deuxième métal d'apport dits X pris dans
la famille comportant Ti, V, Nb, Y, Cr, Mo, Co, Sn, Zn, P, Pd, Ag, Au, Pt, Ta, Ru,
Rh, Ir, Os, et Hf quand ladite base n'en comporte pas, et Zr quand ladite base n'en
comporte pas, avec le pourcentage atomique cumulé « a » desdits au moins deux métaux
d'apport étant supérieur ou égal à 6.0, et inférieur ou égal à 10.0.
[0048] Plus particulièrement, le premier métal d'apport et le deuxième métal d'apport sont
pris dans la famille comportant Ti, Nb, Pd, Ag, Au, Pt, Ta, Ru, Rh, Ir, Os, et Hf
quand ladite base n'en comporte pas, et Zr quand ladite base n'en comporte pas, avec
le pourcentage atomique cumulé de ces au moins deux métaux d'apport étant supérieur
ou égal à 6.0, et inférieur ou égal à 10.0.
[0049] Plus particulièrement encore, le premier métal d'apport et le deuxième métal d'apport
sont pris dans la famille comportant Ti, Nb, Pd, Ag, Au, Pt, Ta, Ru, Rh, Ir, Os, avec
le pourcentage atomique cumulé de ces au moins deux métaux d'apport étant supérieur
ou égal à 6.0, et inférieur ou égal à 10.0.
[0050] Dans une variante particulière, l'alliage selon l'invention ne comporte que du zirconium
et pas de hafnium.
[0051] Dans une autre variante particulière, l'alliage selon l'invention ne comporte que
du hafnium et pas de zirconium.
[0052] De façon plus particulière, l'alliage selon l'invention est exempt de nickel et de
béryllium.
[0053] Les meilleurs résultats jusqu'à présent ont été réalisés avec :
- X = Ag+Nb;
- X=Ag+Ti;
- X = Nb+Ag+Pd.
[0054] Dans une variante avantageuse, l'alliage comporte en outre entre 0.1-1% d'au moins
une terre rare, prise dans un groupe comportant le scandium, l'yttrium et les lanthanides
de numéros atomiques de 57 à 71, le total de ces terres rares étant supérieur ou égal
à 0.01, et inférieur ou égal à 1.0.
[0055] Parmi ces terres rares, plus particulièrement mais non limitativement Sc, Y, Nd,
Gd, sont les plus souvent utilisées.
[0056] De façon plus particulière encore, l'alliage selon l'invention est exempt de cobalt
ou/et de chrome.
[0057] En somme, les alliages selon l'invention résistent à la corrosion, et ont une couleur
stable (pas de ternissement ou décoloration au porté)
[0058] L'invention concerne encore un composant 1 d'horlogerie ou de joaillerie réalisé
en un tel alliage amorphe.
[0059] Plus particulièrement, le diamètre critique D
c* de l'alliage amorphe selon l'invention, qui constitue ce composant, est supérieur
à 1.8 fois la plus forte épaisseur E de ce composant 1.
[0060] L'invention concerne encore une montre 2 comportant au moins un tel composant 1 d'habillage.
[0061] Plus particulièrement, cette montre 2 comporte un tel composant 1 d'habillage qui
est une carrure d'épaisseur maximale E comprise entre 4.0 et 5.0 mm réalisée dans
un tel alliage amorphe présentant un diamètre critique D
c* supérieur à 8 mm.
1. Alliage amorphe massif,
caractérisé en ce qu'il est exempt de nickel, et qu'il consiste, en valeurs en % atomique, en :
- une base composée de zirconium ou/et hafnium, dont la teneur constitue la balance,
avec un total zirconium et hafnium supérieur ou égal à 52.0, et inférieur ou égal
à 62.0 ;
- cuivre: supérieur ou égal à 16.0, et inférieur ou égal à 28.0 ;
- fer: supérieur ou égal à 0.5, et inférieur ou égal à 10.0 ;
- aluminium: supérieur ou égal à 7.0, et inférieur ou égal à 13.0 ;
- au moins un premier métal d'apport et un deuxième métal d'apport dits (X) pris dans
la famille comportant Ti, V, Nb, Y, Cr, Mo, Co, Sn, Zn, P, Pd, Ag, Au, Pt, Ta, Ru,
Rh, Ir, Os, et Hf quand ladite base n'en comporte pas, et Zr quand ladite base n'en
comporte pas, avec le pourcentage atomique cumulé desdits au moins deux métaux d'apport
étant supérieur ou égal à 6.0, et inférieur ou égal à 10.0.
2. Alliage amorphe massif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit premier métal d'apport et ledit deuxième métal d'apport sont pris dans la famille
comportant Ti, Nb, Pd, Ag, Au, Pt, Ta, Ru, Rh, Ir, Os, et Hf quand ladite base n'en
comporte pas, et Zr quand ladite base n'en comporte pas, avec le pourcentage atomique
cumulé desdits au moins deux métaux d'apport étant supérieur ou égal à 6.0, et inférieur
ou égal à 10.0.
3. Alliage amorphe massif selon la revendication 2, caractérisé en ce que ledit premier métal d'apport et ledit deuxième métal d'apport sont pris dans la famille
comportant Ti, Nb, Pd, Ag, Au, Pt, Ta, Ru, Rh, Ir, Os, avec le pourcentage atomique
cumulé desdits au moins deux métaux d'apport étant supérieur ou égal à 6.0, et inférieur
ou égal à 10.0.
4. Alliage amorphe massif selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ledit alliage comporte, en valeurs en % atomique, au moins une terre rare prise dans
un groupe comportant le scandium, l'yttrium et les lanthanides de numéros atomiques
de 57 à 71, le total desdites terres rares étant supérieur ou égal à 0.01, et inférieur
ou égal à 1.0.
5. Alliage amorphe massif selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que ledit alliage est exempt de nickel et de béryllium.
6. Alliage amorphe massif selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que ledit alliage est exempt de cobalt ou/et de chrome.
7. Composant (1) d'horlogerie ou de joaillerie réalisé en un alliage amorphe selon l'une
des revendications 1 à 6.
8. Composant (1) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le diamètre critique (Dc*) dudit alliage amorphe qui constitue ledit composant (1) est supérieur à 1.8 fois
la plus forte épaisseur (E) dudit composant
9. Montre (2) comportant au moins un dit composant (1) d'habillage selon la revendication
7 ou 8.
10. Montre (2) selon la revendication 9, caractérisée en ce que ladite montre (2) comporte un dit composant (1) d'habillage qui est une carrure d'épaisseur
maximale (E) comprise entre 4.0 et 5.0 mm réalisée dans un alliage amorphe selon l'une
des revendications 1 à 6 présentant un diamètre critique (Dc*) supérieur à 8 mm.