[0001] L'invention concerne un procédé de contrôle chronométrique et/ou de mesure chronométrique
et/ou de certification chronométrique d'une pièce d'horlogerie ou d'un mouvement horloger.
Elle concerne aussi une procédure de contrôle chronométrique et/ou de mesure chronométrique
et/ou de certification chronométrique d'une pièce d'horlogerie ou d'un mouvement horloger
mettant en oeuvre un tel procédé. Elle concerne encore un procédé de production ou
de fabrication ou de réglage d'une pièce d'horlogerie ou d'un mouvement horloger.
Elle concerne enfin un mouvement horloger ou une pièce d'horlogerie, notamment une
montre-bracelet, obtenu par un tel procédé de production ou de fabrication ou de réglage.
L'invention concerne aussi un dispositif de contrôle chronométrique et/ou de mesure
chronométrique et/ou de certification chronométrique d'une pièce d'horlogerie ou d'un
mouvement horloger.
[0002] La précision de marche est un critère essentiel pour une montre-bracelet. Elle peut
varier grandement en fonction de la conception de la montre, de la qualité des composants,
du soin apporté à l'assemblage et au réglage, mais également des conditions de porter.
[0003] Plusieurs labels et certificats, indépendants ou propriétaires, sont prévus pour
certifier, entre autres, la précision de marche des mouvements d'horlogerie ou des
produits finis. Ceux-ci peuvent résulter de tests basés sur des normes ou reposer
sur une autre méthode. En fonction de ces tests, la précision du mouvement ou de la
montre peut être mesurée en mode statique selon cinq, voire six, positions prédéfinies,
dites « positions horlogères », ou en mode dynamique sur une installation apte à reproduire
les mouvements particuliers d'un porteur spécifique.
[0004] Parmi les certifications contemporaines, les certifications officielles suisse (certificat
COSC) et allemande (certificat LMET/SLME), basées sur des normes, sont explicitement
détaillées. Celles-ci prévoient des relevés d'état uniquement dans cinq positions
horlogères selon différentes conditions de températures.
[0005] La certification officielle suisse est garantie par le COSC (Contrôle Officiel Suisse
des Chronomètres) qui est un organisme officiel et indépendant dont la mission est
de contrôler la précision des mouvements horlogers. Celui-ci applique strictement
la norme ISO 3159 qui stipule la définition du « chronomètre » à oscillateur balancier-spiral,
et les mouvements qui satisfont aux critères édictés par cette norme reçoivent un
« certificat officiel de chronomètre ». Les mouvements sont observés durant quinze
jours consécutifs, et sont soumis à un programme comprenant des stockages statiques
dans les différentes positions horlogères de référence. Il est clairement mentionné
que ces épreuves n'ont pas pour but de simuler le comportement du mouvement lors du
porter de la montre-bracelet. Sept critères doivent tous être atteints pour qu'un
mouvement obtienne le certificat.
[0006] La certification allemande se distingue par le fait que celle-ci concerne les montres
emboîtées, et non les mouvements. Celle-ci est assurée par les offices des poids et
mesures de Thuringe (LMET) et de Saxe (SLME), qui appliquent strictement la norme
DIN 8319 dans le but de délivrer un certificat de « chronomètre ». Le programme de
test est similaire à celui du COSC, à savoir que les montres sont observées pendant
quinze jours, selon cinq positions horlogères et selon trois températures distinctes.
Sept critères doivent tous être atteints pour qu'une montre obtienne le certificat.
Ils sont similaires à ceux du COSC.
[0007] Des demandes de brevet concernent également des procédés de mesure chronométrique
ou de certification chronométrique d'une pièce d'horlogerie ou d'un mouvement horloger.
[0008] La demande de brevet
EP2458458A1 concerne un procédé de mesure de précision d'une montre mécanique mettant en oeuvre
au moins un affichage visuel. Celui-ci est prévu pour repérer et enregistrer la configuration
de l'aiguillage d'une pièce d'horlogerie à au moins deux instants donnés pour ainsi
en déduire une première et une deuxième valeurs temporelles affichées par la pièce
d'horlogerie. L'écart de marche de la pièce d'horlogerie qui est affiché par le dispositif
associé au procédé est alors donné par la différence temporelle entre ces deux valeurs
d'affichage qui est mise en comparaison avec la différence temporelle donnée par une
base de temps tierce.
[0009] La demande de brevet
CH704688 se rapporte spécifiquement à un procédé de certification d'une montre-chronographe.
Un tel test a pour vocation de vérifier notamment la chronométrie de la partie chronographe
de la montre, et ce indépendamment du fonctionnement du mouvement de base (préférentiellement
certifié chronomètre au préalable).
[0010] La demande de brevet
CH707013 divulgue également un protocole de qualification chronométrique d'un compteur de
temps. Il est précisé que deux mesures de marche peuvent être réalisées : l'une en
position « CH » et l'autre en position « 6H » selon la norme ISO 3158.
[0011] Un certain nombre d'études ont par ailleurs été réalisées en vue d'appréhender au
mieux les conditions de porter des montres bracelets, ainsi que leur chronométrie.
[0012] J.-C. Beuchat, A. Botta et R. Grandjean, dans « Mesure de certaines conditions du
porter de la montre-bracelet : température, champs magnétiques, accélérations dues
aux chocs, positions » (Bulletin annuel de la SSC et du LSRH, Vol. V ; 1969), visent notamment à appréhender expérimentalement le temps de fonctionnement d'une
montre-bracelet dans une position donnée lors du porter. Pour ce faire, un détecteur
de position d'un format similaire à celui d'une montre-bracelet a été créé, et a été
porté au poignet par quatre expérimentateurs au cours de neuf journées. Seuls les
temps passés par le détecteur dans les six positions horlogères sont déterminés. Ainsi,
le temps d'acquisition ne reflète pas le temps réel de porter, et ne permet pas de
déterminer si une position de porter privilégiée se distingue des positions horlogères
fondamentales. Les auteurs ne formulent pas de conclusion, et indiquent uniquement
que les positions « HH » et « VG » (respectivement « Cadran Haut » et « 6H » selon
la dénomination de la norme ISO 3158) devraient prédominer.
[0014] J.-P. Bernet, A. Hoffmann, dans « Simulation statique du porter moyen de la montre-bracelet
- Effet sur la marche diurne » (Acte de la conférence n°B2.4 du CIC ; 1979), divulgue une campagne expérimentale dans le but de mettre en application le modèle
décrit dans le document précité. Dans une première approche, les coefficients de pondération
sont issus de la théorie probabiliste de D. Jacquet, ce qui mène à certaines valeurs
de pondération négatives. Il est donc délicat d'établir une corrélation entre la réalité
du porter et la théorie du modèle. Dans une seconde approche, les coefficients de
pondération sont extraits du dispositif expérimental de
J.-C. Beuchat, A. Botta et R. Grandjean, dans « Mesure de certaines conditions du
porter de la montre-bracelet : température, champs magnétiques, accélérations dues
aux chocs, positions » (Bulletin annuel de la SSC et du LSRH, Vol. V ; 1969), qui sont peu représentatifs de la réalité du porter.
[0015] Le but de l'invention est de fournir un procédé de contrôle chronométrique améliorant
les procédés de contrôle connus de l'art antérieur. En particulier, l'invention propose
un procédé de contrôle tenant mieux compte des conditions de porter des montres bracelets.
[0016] Un procédé de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique d'une pièce
d'horlogerie selon l'invention est défini par la revendication 1.
[0017] Différents modes d'exécution du procédé sont définis par les revendications dépendantes
2 à 9.
[0018] Un dispositif selon l'invention est défini par la revendication 10.
[0019] Des modes de réalisation du dispositif sont définis par les revendications dépendantes
11 et 12.
[0020] Un procédé de production ou de réglage d'une pièce d'horlogerie selon l'invention
est défini par la revendication 13.
[0021] Un mode d'exécution du procédé de production ou de réglage est défini par la revendication
14.
[0022] Une pièce d'horlogerie ou un mouvement selon l'invention est défini par la revendication
15.
[0023] Les dessins annexés illustrent, à titre d'exemples, des modes de réalisation de procédés
et de dispositifs selon l'invention.
[0024] La figure 1 est une illustration d'une pièce d'horlogerie en position horlogère 12H,
soit λ =0° et ϑ =0° selon la norme ISO 3158.
[0025] La figure 2 est une illustration de la pièce d'horlogerie en position λ non nul et
ϑ =0° selon la norme ISO 3158.
[0026] La figure 3 est une illustration de la pièce d'horlogerie en position ϑ non nul selon
la norme ISO 3158.
[0027] La figure 4 est un graphique représentant les variations de la marche d'une pièce
d'horlogerie en fonction de l'amplitude des oscillations de l'organe réglant de la
pièce d'horlogerie.
[0028] La figure 5 est un graphique représentant un exemple d'association réalisée entre
des positions quelconques d'une pièce d'horlogerie et six positions horlogères conventionnelles,
ainsi qu'une position inclinée intermédiaire.
[0029] La figure 6 est un schéma d'un mode de réalisation spécifique d'un dispositif de
contrôle chronométrique ou de certification chronométrique d'une pièce d'horlogerie
selon l'invention.
[0030] La précision de marche d'une pièce d'horlogerie étant notamment dépendante des conditions
de porter, il convient de proposer un test visant à être le plus représentatif du
porter « réel » de la montre-bracelet. A cet effet, les travaux de la demanderesse
ont combiné une première étude de compréhension du comportement de la montre dans
le champ de gravité et une seconde étude de compréhension du comportement statistique
de la montre au porter. Ces études ont mis en évidence qu'il était possible d'optimiser
la représentativité d'un tel test en optimisant le stockage statique de la pièce d'horlogerie
qui inclut une ou plusieurs phases de positionnement de la pièce d'horlogerie.
[0031] Plus particulièrement, ces études ont permis d'aboutir à la mise en oeuvre d'un procédé
de contrôle ou de certification d'une pièce d'horlogerie qui se distingue par le fait
qu'il comporte, outre des phases de positionnement de la pièce d'horlogerie dans des
positions horlogères conventionnelles, une phase de positionnement de la pièce d'horlogerie
dans une autre position, appelée « position intermédiaire » ou « position γ » ou «
position inclinée ». Les temps de stockage de la pièce d'horlogerie dans chacune des
positions peuvent aussi être optimisés pour s'approcher au plus près des positions
dans lesquelles la pièce d'horlogerie se trouve lors d'un porter réel par un porteur.
[0032] Selon un mode de réalisation de l'invention, le procédé de contrôle ou de certification
inclut au moins deux relevés d'état de la pièce d'horlogerie avant et après au moins
un cycle de stockage statique. Par « cycle de stockage statique », nous entendons
une ou plusieurs phases de positionnement de la pièce d'horlogerie dans une position
prédéfinie.
[0033] La position de la pièce d'horlogerie dans l'espace est définie, comme dans la norme
ISO 3158, par deux rotations à partir d'une position d'origine déterminée. On considère
à cet effet deux repères orthogonaux R1 et R2 tels qu'illustrés par les figures 1
à 3. On considère également que la pièce d'horlogerie 1 présente un cadran plan 2
classique (même si ce n'est pas le cas, comme il sera vu plus bas et comme c'est également
décrit dans la norme ISO 3158).
[0034] Le premier repère orthogonal R1 (O, i, j, k) est un repère fixe et direct, avec O
comme origine au centre du cadran 2 de la pièce d'horlogerie 1. Les vecteurs i et
j sont horizontaux. Le vecteur k est vertical et opposé au vecteur g du champ de gravitation
terrestre. Les vecteurs i et j définissent donc un plan perpendiculaire au vecteur
k.
[0035] Le deuxième repère orthogonal R2 (O, u, v, w) est un repère tournant qui est lié
à la pièce d'horlogerie 1. Le repère orthogonal R2 (O, u, v, w) est un repère direct.
Le vecteur u est un vecteur parallèle au plan du cadran tel qu'une ligne passant par
l'origine O et orientée selon ce vecteur passe par le repère 209 correspondant à l'indication
9 heures du cadran 2. Le vecteur v est un vecteur perpendiculaire au plan du cadran
2 et orienté du plan du cadran 2 vers la glace 3 de la pièce d'horlogerie 1. Le vecteur
w est un vecteur parallèle au plan du cadran tel qu'une ligne passant par l'origine
O et orientée selon ce vecteur passe par le repère 212 correspondant à l'indication
12 heures du cadran 2.
[0036] Dans une position initiale de la pièce d'horlogerie correspondant à la dénomination
12H selon la norme ISO 3158, telle que représentée sur la figure 1, les vecteurs u,
v, w sont respectivement confondus avec les vecteurs i, j, k, autrement dit, le cadran
de la pièce d'horlogerie est parallèle au champ de gravitation, les demi-axes orientés
Oi (dénommé « Oi » car passant par l'origine O et orienté selon le vecteur i) et Ok
(dénommé « Ok » car passant par l'origine O et orienté selon le vecteur k) passent
respectivement par les repères 209 et 212 du cadran 2 et le vecteur w est opposé au
vecteur g du champ de gravitation terrestre.
[0037] Une position quelconque de la pièce d'horlogerie est définie par :
- Un premier angle orienté λ (appelé longitude) entre les vecteurs k et w sous l'effet d'une rotation de la pièce
d'horlogerie autour du demi-axe orienté Oj, tel que représenté sur la figure 2.
- Un deuxième angle orienté ϑ (appelé latitude) entre les vecteurs j et v sous l'effet
d'une rotation de la pièce d'horlogerie autour du demi-axe orienté Oi, tel que représenté
sur la figure 3.
à partir de la position initiale de la pièce d'horlogerie en position 12H et illustrée
par la figure 1, dans laquelle λ =0° et ϑ =0°.
[0038] Autrement dit, les angles λ et ϑ peuvent être définis comme suit :
0° ≤ λ < 360°, avec λ : l'angle positif formé lors d'une rotation de la pièce d'horlogerie autour du demi-axe
orienté Oj perpendiculaire au plan du cadran entre le vecteur k opposé au champ de
gravitation et le vecteur w défini tel qu'une ligne passant par l'origine O du cadran
et orientée selon ce vecteur passe par le repère correspondant à l'indication 12 heures
du cadran, la pièce d'horlogerie étant observée côté cadran, ledit cadran étant parallèle
au champ de gravitation.
-90° ≤ ϑ ≤ 90°, avec ϑ : l'angle formé lors d'une rotation de la pièce d'horlogerie
autour du demi-axe orienté Oi entre le vecteur j et le vecteur v perpendiculaire au
plan du cadran et orienté du cadran vers la glace de la pièce d'horlogerie. Par convention,
ϑ = 90° lorsque la pièce d'horlogerie est disposée en position CH (Cadran Haut), et
ϑ = -90° lorsque la lorsque la pièce d'horlogerie est disposée en position FH (Fond
Haut).
[0039] Les angles
λ et ϑ ainsi définis coïncident avec ceux de la norme ISO 3158.
[0040] Toutes les positions obtenues par une symétrie de rotation autour de l'axe k peuvent
être considérées comme équivalentes.
[0041] Le procédé décrit ci-après a été élaboré dans le but de déterminer la précision de
marche, notamment la précision de marche diurne, d'une pièce d'horlogerie. Un écart
de marche de la pièce d'horlogerie est mesuré et donné par la différence temporelle
entre :
- la différence temporelle entre les première et deuxième valeurs d'affichage de la
pièce d'horlogerie lors respectivement des premier et deuxième relevés d'état, et
- la différence temporelle donnée par une base de temps de référence tierce entre les
instants des premier et deuxième relevés d'état.
[0042] Ainsi, le procédé comprend au moins deux relevés d'état de la pièce d'horlogerie
avant et après au moins un premier cycle de stockage dans au moins une position prédéfinie
de la pièce d'horlogerie, l'au moins une position prédéfinie étant une première position
inclinée γ de la pièce d'horlogerie. Autrement dit, lorsque le premier cycle de stockage
statique présente une seule position prédéfinie de la pièce d'horlogerie, la position
prédéfinie est la première position inclinée γ de la pièce d'horlogerie et, lorsque
le premier cycle de stockage statique présente plusieurs positions prédéfinies de
la pièce d'horlogerie, les positions prédéfinies comprennent au moins la première
position inclinée γ de la pièce d'horlogerie. Autrement dit encore, le premier cycle
de stockage statique présente au moins une première position inclinée γ de la pièce
d'horlogerie.
[0043] Une position inclinée est de préférence telle que le plan du cadran de la pièce d'horlogerie
n'est ni parallèle au champ de gravitation terrestre, ni perpendiculaire au champ
de gravitation terrestre.
[0044] La première position inclinée γ est par exemple telle que la normale au cadran (le
vecteur v) forme, avec le vecteur g, un angle (non-orienté) compris entre 110° et
175°, en particulier compris entre compris entre 110° et 160°, en particulier sensiblement
égal à 135°.
[0045] La première position inclinée est par exemple telle que
λ ∈ [135°, 225°] et ϑ ∈ [20°, 85°], en particulier dans laquelle λ ∈ [135°, 225°] et
ϑ ∈ [20°, 70°], notamment dans laquelle λ ∈ [135°, 225°] et ϑ=45°, avec :
- λ la longitude,
- ϑ : la latitude.
[0046] De préférence, la première position γ est telle que l'angle
λ est égal ou sensiblement égal à 180°.
[0047] Autrement dit, le cycle de stockage comporte de préférence au moins une phase de
stockage dans la position inclinée γ qui peut notamment être comprise entre la position
horlogère CH (telle que
λ = 180° et ϑ = 90°) et une position horlogère verticale, notamment la position 6H
(telle que
λ = 180° et ϑ = 0°), avec
λ = 180° et invariant.
[0048] Avantageusement, le cycle de stockage peut comprendre en outre au moins une phase
de stockage dans une des positions horlogères conventionnelles, notamment dans une
deuxième position 3H (telle que
λ=90° et ϑ=0°) et/ou une troisième position 6H (telle que
λ=180° et ϑ=0°) et/ou une quatrième position 9H (telle que
λ=270° et ϑ=0°) et/ou une cinquième position 12H (telle que
λ=0° et ϑ=0°) et/ou une sixième position CH (telle que ϑ=90°) et/ou une septième position
FH (telle que ϑ=-90°). Le cycle de stockage peut également comprendre au moins une
deuxième position inclinée γ', différente de la position γ, dans laquelle λ et ϑ sont
prédéterminés. Avantageusement, la deuxième position inclinée est telle que
λ ∈ [135°, 225°] et ϑ ∈ [20°, 85°], en particulier telle que
λ ∈ [135°, 225°] et ϑ ∈ [20°, 70°], notamment telle que
λ ∈ [135°, 225°] et ϑ=45°.
[0049] Pour un cycle de stockage, en particulier un cycle de stockage statique selon différentes
positions, d'une durée t, les études de la demanderesse ont montré par ailleurs que
les temps de stockage dans les positions pouvaient préférentiellement être décrits
de la manière suivante :

avec :

en particulier :

notamment :

préférentiellement :

[0050] De préférence, le cycle de stockage est un cycle de stockage statique, c'est-à-dire
un cycle de stockage où la pièce d'horlogerie est maintenue immobile dans une position
dans chaque phase de stockage.
[0051] Les temps de stockage dans chaque phase peuvent être égaux. Toutefois, de préférence,
les temps de stockage dans chaque phase de positionnement de la pièce d'horlogerie
ne sont pas égaux de façon à obtenir une image la plus fidèle possible du porter typique
de la pièce d'horlogerie.
[0052] Avantageusement, les conditions de température et/ou de pression peuvent évoluer
au fil de la durée t de l'au moins un premier cycle de stockage, notamment en fonction
des phases de stockage ou positions de stockage de la pièce d'horlogerie.
[0053] Une fonction horlogère auxiliaire, notamment une fonction de chronographe ou une
fonction de calendrier, peut être activée pendant tout ou partie de la durée t du
cycle de stockage.
[0054] Le procédé peut comprendre un deuxième cycle de stockage de la pièce d'horlogerie,
ledit deuxième cycle de stockage étant prévu pour faire balayer à la pièce d'horlogerie
un continuum de positions dans l'espace.
[0055] Dans un premier mode de réalisation, le cycle de stockage d'une durée t se réduit
à un cycle de stockage statique dans une ou plusieurs positions prédéfinies de la
pièce d'horlogerie.
[0056] Dans un deuxième mode de réalisation préféré, le cycle de stockage peut inclure,
outre un cycle de stockage statique dans une ou plusieurs positions prédéfinies de
la pièce d'horlogerie, un cycle de stockage dynamique de la pièce d'horlogerie. Par
« stockage dynamique », nous entendons un mode de stockage de la pièce d'horlogerie
lui permettant de balayer un continuum de positions dans l'espace, par exemple par
le biais d'un dispositif adapté doté d'au moins un axe de rotation. La vitesse linéaire
de la pièce d'horlogerie peut être constante ou non.
[0058] Les valeurs des coefficients a" à g" résultent de la programmation du dispositif
de stockage dynamique qui définit la trajectoire de la pièce d'horlogerie dans l'espace.
Plus particulièrement, les valeurs des coefficients a" à g" sont issues du calcul
de la proportion de temps passé par la pièce d'horlogerie dans chacune des positions
γ, 3H, 6H, 9H, 12H, FH, CH, lors de son stockage dynamique.
[0059] Le procédé de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique d'une pièce
d'horlogerie selon l'invention est issu des première et deuxième études de la demanderesse.
[0060] La première étude permet d'appréhender le comportement du mouvement dans le champ
de gravité afin de définir l'étendue de l'ensemble des positions qui peuvent être
associées à chacune des positions horlogères utilisées dans chacune des phases de
stockage. Cette étude permet donc notamment de définir les transitions entre les différentes
positions horlogères. Grâce aux résultats de cette étude, il est possible d'établir,
notamment sur la base d'un critère de comportement chronométrique, une table de correspondance
entre chaque position quelconque de la pièce d'horlogerie et une position horlogère
utilisée lors de la phase de stockage de la pièce d'horlogerie. Autrement dit, il
est possible d'associer à chaque position dans laquelle la pièce d'horlogerie peut
se trouver lors du porter, une position horlogère. En termes mathématiques, il est
donc possible de réaliser une surjection de l'ensemble des positions que peut occuper
la pièce d'horlogerie sur un ensemble de quelques positions de référence comprenant
de préférence tout ou partie des six positions horlogères de référence.
[0061] Pour ce faire, la marche et l'amplitude de plusieurs mouvements ont été mesurées
pour un grand nombre d'orientations dans l'espace. Un travail de mise au point a consisté
à positionner les mouvements dans de multiples positions aussi bien en latitude qu'en
longitude, et à permettre les mesures de marche et d'amplitude dans chacune de ces
positions pour un couple d'armage constant du barillet.
[0062] Au cours d'une mesure, les longitudes
λi sont balayées sur 360° selon un pas angulaire prédéfini, avant que la latitude
ϑj ne soit incrémentée à son tour selon un pas angulaire prédéfini, et ainsi de suite
jusqu'à la réalisation d'un « aller-retour » complet en latitude du mouvement (position
CH - position FH - position CH). Des courbes de marche M(
λi,
ϑj) et d'amplitude A(
λi,
ϑj) pour chacune des références de pièce d'horlogerie testées ont ainsi pu être établies.
[0063] Suite à un traitement statistique, ces mesures ont permis d'identifier les changements
de régime dans le comportement chronométrique de la pièce d'horlogerie dans le but
de définir la limite de transition entre le comportement horizontal et vertical de
la pièce d'horlogerie. Pour ce faire, après avoir préalablement soustrait l'effet
théorique du balourd dans les différentes positions, une représentation de la marche
en fonction de l'amplitude M=f(A) a été établie comme représenté sur la figure 4 par
exemple, les variations des paramètres étant liées aux variations de positions et
non aux variations de charge du barillet.
[0064] Plus particulièrement, la caractéristique M=f(A) a été établie en fonction de la
latitude
ϑj de la pièce d'horlogerie en considérant une marche moyenne, ainsi qu'une amplitude
moyenne pour l'ensemble des longitudes balayées.
[0065] Autrement dit :

[0066] La figure 4 illustre plus particulièrement une courbe d'isochronisme représentative
d'une pièce d'horlogerie caractéristique. La limite de transition entre le comportement
horizontal et vertical de la pièce d'horlogerie est ici donnée lorsque la différence
de marche est significative par rapport à une valeur de marche de référence. Autrement
dit, on distingue notamment un comportement « horizontal » d'un comportement « vertical
» par un changement de pente de la courbe d'isochronisme.
[0067] En répétant cette méthode pour l'ensemble des pièces d'horlogerie traitées, une limite
de transition peut être définie. Le changement de régime observé se produit à une
orientation d'un angle δ d'inclinaison, avec 45°< δ <85°, en partant de la position
ϑ = 0°, et ce quelle que soit l'orientation préalable de la pièce d'horlogerie.
[0068] Pour ce qui concerne les différentes positions verticales, aucun changement de régime
significatif n'a été constaté.
[0069] Connaissant la limite de transition entre le comportement horizontal et vertical
de la pièce d'horlogerie, et considérant qu'aucun effet systématique ne modifie la
chronométrie de la pièce d'horlogerie quelle que soit sa position verticale, il est
possible de réaliser une carte des régimes de fonctionnement « type », comme illustré
sur la figure 5, qui établit une correspondance entre une orientation quelconque (
λi,
ϑj) de la pièce d'horlogerie et les positions horlogères de référence. La transition
entre les positions horizontale et verticale est donnée par l'angle δ. Les quatre
positions verticales correspondent, quant à elles, par exemple au découpage de la
surface restante en quatre portions égales, sans compter une région qui est associée
à la position inclinée γ.
[0070] La deuxième étude permet, quant à elle, d'appréhender l'orientation de la pièce d'horlogerie
lors du porter, notamment d'appréhender son orientation ou sa position lorsqu'elle
est au poignet d'un porteur. L'étude a donc porté sur l'acquisition et le traitement
de mesures de positions lors de porters. Elle a notamment permis d'identifier, par
le biais d'une campagne de mesures expérimentales, un continuum de positions balayées
dans l'espace par un panel de porteurs et les probabilités ou les temps associés à
chaque position de ce continuum.
[0071] A l'issue de cette étude, il est possible d'établir une cartographie représentant
la densité de probabilité des positions au porter de la pièce d'horlogerie d'un «
porteur moyen ». La probabilité pour chaque domaine d'orientation peut notamment être
représentée en fonction de la longitude
λi et de la latitude
ϑj de la pièce d'horlogerie. La probabilité par domaine d'orientation (
λi,
ϑj) dépend de la finesse choisie pour le maillage, mais la somme des probabilités est
toujours équivalente à 1. La somme des probabilités p
λi,ϑ
j pour une orientation (
λi,
ϑj) donnée peut ainsi être définie de la manière suivante :

[0072] Une analyse fine des résultats de cette seconde étude a permis de déterminer la position
inclinée (γ). En effet, la carte des densités de probabilité des positions indique
de manière totalement inattendue une densité de probabilité importante dans une zone
d'orientation particulière. Celle-ci représente de l'ordre de 30% du temps de porter
mesuré. Cette zone est centrée sur une position inclinée obtenue en inclinant la pièce
d'horlogerie typiquement de 45° entre les positions horlogères 6H et CH. Celle-ci
peut s'étendre selon l'analyse des inventeurs de la manière suivante :

[0073] Préférentiellement :

et:

[0074] Pour valider la pertinence de la position γ, la description des données mesurées
a été analysée et comparée avec et sans l'utilisation de la position γ. L'analyse
montre que la description du comportement d'un « porteur moyen » avec la position
γ est plus représentative du porteur que celle ne comportant pas la position γ. Ainsi,
dans la perspective d'obtenir un procédé de contrôle chronométrique ou de certification
chronométrique d'une pièce d'horlogerie le plus représentatif du porter de la pièce
d'horlogerie et du « porteur moyen », il est avantageux d'introduire la position inclinée
γ.
[0075] En combinant la carte des régimes de fonctionnement de la figure 5 et celle des densités
de probabilité des positions, il est possible de définir des durées des différentes
phases de stockage pour représenter au mieux un porter réel lors d'un procédé de contrôle
chronométrique ou de certification chronométrique d'une pièce d'horlogerie selon l'invention.
Autrement dit, en traitant, notamment en sommant, les probabilités associées à l'ensemble
des positions définissant une région, notamment une position horlogère (par exemple
9H), on peut déterminer une probabilité de fonctionnement de la pièce d'horlogerie
dans un régime proche du régime obtenu lorsque la pièce d'horlogerie est dans une
telle position, notamment dans une telle position horlogère. De cette probabilité,
on peut déduire un temps de stockage de la pièce d'horlogerie dans une telle position,
notamment dans une telle position horlogère, lors de la mise en oeuvre du procédé
selon l'invention. Par exemple, les durées de stockage dans chaque phase peuvent être
proportionnelles aux probabilités associées à chaque zone de la figure 5. Bien évidemment,
lorsqu'on met en oeuvre le procédé avec un stockage de la pièce d'horlogerie en position
inclinée, on peut définir une région définissant un ensemble de positions de la pièce
d'horlogerie associée à la position inclinée (région γ représentée sur la figure 5).
[0077] Dans tout ce document, par « pièce d'horlogerie », on entend notamment un mouvement
horloger ou une montre.
[0078] Comme dans la norme ISO 3158, lorsqu'une pièce d'horlogerie ne comprend pas de cadran,
on considère par hypothèse qu'elle comprend un cadran fictif, en particulier un cadran
conventionnel fictif ou un cadran de travail. Un cadran de travail est un cadran différent
du cadran que présentera la pièce d'horlogerie finie, mais qui permet tout de même
de lire à tout instant une indication dérivée du temps afin de pouvoir réaliser une
opération de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique.
[0079] Un dispositif de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique selon
l'invention peut comprendre des éléments de stockage statique d'au moins une pièce
d'horlogerie dans au moins la première position γ. Préférentiellement, le dispositif
de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique comprend en outre des
éléments de stockage statique d'au moins une pièce d'horlogerie dans au moins une
position horlogère conventionnelle définie selon la norme ISO 3158. Préférentiellement,
les éléments de stockage comprennent un logement de grand volume pour permettre le
logement simultané de plusieurs pièces d'horlogerie préalablement disposées ou non
dans des conditionnements dédiés à cet effet.
[0080] Au moins un élément d'acquisition de données d'état permet de réaliser des relevés
d'état d'au moins une pièce d'horlogerie entre deux cycles ou deux phases de stockage
de la pièce d'horlogerie. Les relevés d'état sont opérés ou non lorsque les pièces
d'horlogerie sont disposées sur les éléments de stockage. Préférentiellement, les
relevés d'état permettent de préférence d'établir des relevés d'état simultanés de
plusieurs pièces d'horlogerie. En variante, ces relevés d'état sont quasi simultanés,
permettant ainsi d'établir des relevés successifs à grande vitesse, par exemple par
un balayage automatique permettant d'obtenir des prises d'image des différentes pièces
d'horlogerie.
[0081] Un dispositif de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique selon
l'invention peut également comprendre des éléments de mise en mouvement d'au moins
une pièce d'horlogerie qui sont prévus pour faire balayer à la pièce d'horlogerie
un continuum de positions dans l'espace. Préférentiellement, ils comprennent des logements
de grands volumes pour permettre le logement simultané de plusieurs pièces d'horlogeries
préalablement disposées ou non dans des conditionnements dédiés à cet effet.
[0082] Les relevés d'état sont opérés ou non lorsque les pièces d'horlogerie sont disposées
sur les éléments de mise en mouvement des pièces d'horlogerie.
[0083] Un mode de réalisation spécifique d'un dispositif 10 de contrôle chronométrique ou
de certification chronométrique d'une pièce d'horlogerie 1 est décrit ci-après en
référence à la figure 6. Il permet de mettre en oeuvre le procédé de contrôle chronométrique
ou de certification chronométrique objet de l'invention.
[0084] Pour ce faire, le dispositif comprend des éléments matériels et/ou logiciels configurés
de sorte à mettre en oeuvre le procédé objet de l'invention, en particulier le mode
d'exécution du procédé décrit plus haut.
[0085] Les éléments matériels comprennent notamment :
- Un bâti 16,
- Un support 12,
- Un élément de liaison mécanique 13, reliant mécaniquement le support au bâti,
- Un élément d'actionnement 14, 15, notamment un premier actionneur 14 et un deuxième
actionneur 15,
- Un élément 11 d'acquisition de données d'état, notamment une caméra ou un appareil
photographique ou un capteur optique,
- Une base de temps de référence 19,
- Une unité logique de traitement 18, notamment un microcontrôleur ou un microprocesseur,
- Une interface homme-machine 30.
[0086] Le support est apte à recevoir au moins une pièce d'horlogerie. La pièce d'horlogerie
est fixée, de manière amovible, sur le support pendant la durée de mise en oeuvre
du procédé de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique. Ainsi, le
support peut comprendre des éléments de fixation de la pièce d'horlogerie. En alternative,
le support peut comprendre des éléments de fixation d'un conditionnement prévu pour
comporter plusieurs pièces d'horlogerie.
[0087] Le support est pivoté autour d'un axe 20 sur l'élément de liaison mécanique 13. Une
liaison pivot 22 est par exemple réalisée entre le support et l'élément de liaison
mécanique. De même, l'élément de liaison mécanique est pivoté autour d'un axe 21 relativement
au bâti 16. Une liaison pivot 23 est par exemple réalisée entre l'élément de liaison
mécanique et le bâti. Les axes 20 et 21 sont de préférence perpendiculaires
[0088] L'élément d'actionnement 14, 15 permet de déplacer l'élément de liaison mécanique
relativement au bâti 16 et de déplacer le support 12 relativement à l'élément de liaison
mécanique 13. En particulier, le premier actionneur 14 permet de déplacer l'élément
de liaison mécanique relativement au support 12 et le deuxième actionneur 15 permet
de déplacer l'élément de liaison mécanique relativement au bâti 16. Les actionneurs
sont de préférence des actionneurs électromécaniques, comme des motoréducteurs et/ou
des moteurs pas à pas pilotés par l'unité logique de traitement.
[0089] De manière simple, l'angle de rotation du support par rapport à l'élément de liaison
mécanique autour de l'axe 20 définit la longitude et l'angle de rotation du bâti par
rapport à l'élément de liaison mécanique autour de l'axe 21 définit la latitude. Les
axes peuvent toutefois être agencés autrement dans l'espace de sorte qu'une modification
d'un angle donné de la longitude ou de la latitude doit être exécutée par une composition
d'une rotation autour de l'axe 20 et d'une rotation autour de l'axe 21.
[0090] L'élément 11 d'acquisition de données d'état permet de réaliser les relevés d'état.
L'élément d'acquisition peut être monté fixe sur le support. L'élément d'acquisition
est piloté par l'unité logique de traitement 18. L'unité logique de traitement déclenche
de préférence l'acquisition des relevés d'état. Les relevés d'état sont transmis à
l'unité logique de traitement 18 qui comprend un module 181 de traitement des données
d'état, notamment un module de traitement d'image qui permet de déterminer une donnée
horaire à partir de la position des aiguilles de la pièce d'horlogerie à un instant
donné. Le module de traitement peut comprendre des éléments logiciels.
[0091] L'unité logique de traitement 18 est aussi reliée à la base de temps de référence
19 qui permet de déterminer de manière précise le temps écoulé entre deux relevés
d'état de la pièce d'horlogerie.
[0092] L'unité logique de traitement 18 est encore reliée à une interface homme-machine
30. L'interface permet de commander le dispositif, notamment de commander ou déclencher
l'exécution du procédé selon l'invention. L'interface permet également d'obtenir des
résultats déterminés par l'exécution du procédé, notamment d'obtenir une information
de marche de la pièce d'horlogerie, en particulier une information d'écart de marche
de la pièce d'horlogerie.
[0093] L'unité logique de traitement est par exemple programmée pour piloter l'élément d'actionnement
de sorte à mettre en mouvement la pièce d'horlogerie de manière à ce qu'elle balaie
ou non un continuum de positions dans l'espace.
[0094] Un mode d'exécution d'un procédé de production ou de réglage d'une pièce d'horlogerie
selon l'invention est encore décrit ci-après.
[0095] Le procédé comprend une étape de mise en oeuvre du procédé de contrôle chronométrique
selon l'invention, en particulier un mode d'exécution du procédé de contrôle chronométrique
décrit plus haut.
[0096] De manière optionnelle, le procédé comprend en complément à l'étape de contrôle chronométrique
au moins une étape de réglage de la pièce d'horlogerie. Notamment cette étape de réglage
est dépendante d'une information fournie par le procédé de contrôle chronométrique,
comme l'écart de marche fourni par le procédé de contrôle chronométrique. L'invention
porte encore sur la pièce d'horlogerie 1, notamment une montre-bracelet, obtenue par
la mise en oeuvre du procédé de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique
selon l'invention, en particulier selon l'un des modes d'exécution du procédé de contrôle
chronométrique ou de certification chronométrique décrits précédemment, ou obtenue
par la mise en oeuvre du procédé de production ou de réglage selon l'invention, en
particulier selon le mode d'exécution du procédé de production ou de réglage décrit
précédemment.
[0097] Dans tout ce document, par « cycle de stockage », il est entendu toute succession
de plusieurs phases de stockage. Un cycle de stockage statique est constitué d'au
moins une phase de stockage statique dans laquelle la pièce d'horlogerie est maintenue
immobile dans une position déterminée. Par « phase de stockage statique », il est
entendu une phase durant laquelle la pièce d'horlogerie est immobilisée dans une position
déterminée. Cette position déterminée peut être la position inclinée γ ou une position
horlogère conventionnelle (3H, 6H, 9H, 12H, FH, CH).
[0098] Un cycle de stockage dynamique est constitué d'au moins une phase de stockage dynamique
dans laquelle la pièce d'horlogerie balaie un continuum déterminé de positions selon
une ou plusieurs directions données. Un cycle de stockage dynamique ne comprend pas
de phase de stockage statique.
[0099] Dans tout ce document, par « cycle de stockage », il est entendu toute période débutée
par un premier relevé d'état de la pièce d'horlogerie et terminée par un relevé d'état
subséquent de la pièce d'horlogerie, cette durée étant utilisée dans le procédé de
contrôle chronométrique ou de certification chronométrique de la pièce d'horlogerie.
Des relevés d'états intermédiaires peuvent également être réalisés entre deux phases
de stockage de la pièce d'horlogerie, notamment dans le cas d'un cycle de stockage
statique de la pièce d'horlogerie.
[0100] Dans tout ce document, par « cadran conventionnel », il est entendu un cadran prévu
pour coopérer avec des aiguilles mobiles en rotation autour de son centre, et comprenant
des repères, notamment des repères (203) correspondant à l'indication « 3 heures »,
(206) correspondant à l'indication « 6 heures », (209) correspondant à l'indication
« 9 heures » et (212) correspondant à l'indication 12 heures. Les aiguilles tournent
dans le sens anti-trigonométrique ou dans le sens des aiguilles d'une montre lorsqu'on
regarde le cadran. L'angle de position des aiguilles autour du centre du cadran est
proportionnel au temps. Les repères de 12 heures, de 3 heures, de 6 heures et de 12
heures sont disposés respectivement à 90° les uns des autres.
[0101] Les notions de « demi-axe orienté » et d'« angle orienté » doivent être comprises
dans leur sens mathématique habituel et conventionnel. L'orientation d'axe ou d'un
demi-axe fixe en conséquence l'orientation de la rotation autour de cet axe ou demi-axe.
Par convention, une rotation d'un corps autour d'un demi-axe orienté est positive
ou présente un angle positif lorsque le corps tourne dans le sens des aiguilles d'une
montre autour du demi-axe, le corps étant observé dans le sens du demi-axe orienté.
1. Procédé de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique d'une pièce
d'horlogerie (1), comprenant au moins deux relevés d'état de la pièce d'horlogerie
avant et après au moins un premier cycle de stockage statique dans au moins une position
prédéfinie de la pièce d'horlogerie, l'au moins une position prédéfinie comprenant
au moins une première position inclinée (γ) de la pièce d'horlogerie.
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel la première position inclinée (γ) est
définie par un premier angle
λ et par un deuxième angle
ϑ tels que
λ ∈ [135°, 225°] et ϑ ∈ [20°, 85°], en particulier tels que λ ∈ [135°, 225°] et ϑ ∈
[20°, 70°], notamment tels que λ ∈ [135°, 225°] et
ϑ=45°, avec :
- un premier repère orthogonal direct (O, i, j, k) avec une origine (O) au centre
d'un cadran (2) de la pièce d'horlogerie, un premier demi-axe orienté (Oi), horizontal
et fixe en direction, un deuxième demi-axe orienté (Oj), horizontal et fixe en direction
et un troisième demi-axe orienté (Ok), vertical, fixe en direction et opposé au vecteur
champ de gravitation (g),
- une première position de la pièce d'horlogerie dans laquelle le premier demi-axe
(Oi) passe par un repère de 9 heures (209) du cadran (2) et le troisième demi-axe
(Ok) passe par un repère de 12 heures (212) du cadran (2),
- une position quelconque de la pièce d'horlogerie est définie depuis la première
position par une rotation de l'angle λ autour du deuxième demi-axe (Oj), puis une rotation de l'angle ϑ autour du premier demi-axe (Oi), λ étant défini sur un intervalle compris entre 0° et 360°, ϑ étant défini sur un intervalle compris entre -90° et 90°.
3. Procédé selon la revendication 2, dans lequel la première position (γ) est telle que
l'angle λ est égal ou sensiblement égal à 180°.
4. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel :
- le premier cycle de stockage statique comprend en outre au moins une phase de stockage
dans une des positions horlogères conventionnelles, notamment une deuxième position
3H (λ=90°; ϑ=0°) et/ou une troisième position 6H (λ=180°; ϑ=0°) et/ou une quatrième position 9H (λ=270°; ϑ=0°) et/ou une cinquième position 12H (λ=0°; ϑ=0°) et/ou une sixième position CH (ϑ=90°) et/ou une septième position FH (ϑ=-90°) et/ou au moins une deuxième position inclinée (γ') ; et/ou
- le procédé comprend un deuxième cycle de stockage de la pièce d'horlogerie, notamment
un deuxième cycle de stockage dynamique de la pièce d'horlogerie dans laquelle la
pièce d'horlogerie balaie un continuum déterminé de positions.
5. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel, pour un cycle de
stockage d'une durée (t), les temps de stockage respectifs (t
γ), (t
3H), (t
6H), (t
9H), (t1
2H), (t
FH), (t
CH) associés à chacune des positions (γ), (3H), (6H), (9H), (12H), (FH), (CH), de la
pièce d'horlogerie sont définis de la manière suivante :

avec :

en particulier :

notamment :
6. Procédé selon la revendication précédente, dans lequel :
7. Procédé selon l'une des revendications 5 et 6, dans lequel :
8. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les conditions de température et/ou de pression évoluent au fil de la durée (t) du
cycle de stockage, notamment en fonction des phases de stockage de la pièce d'horlogerie,
en particulier en fonction des phases de stockage statiques de la pièce d'horlogerie
et/ou caractérisé en ce qu'une fonction horlogère auxiliaire, notamment une fonction de chronographe ou une fonction
de calendrier, est activée pendant tout ou partie de la durée (t) du cycle de stockage.
9. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel un écart de marche
de la pièce d'horlogerie est mesuré et donné par la différence temporelle entre :
- une différence temporelle entre deux valeurs d'affichage de la pièce d'horlogerie
affichées lors des au moins deux relevés d'état de la pièce d'horlogerie, et
- une différence temporelle entre les instants des au moins deux relevés d'état de
la pièce d'horlogerie, donnée par une base de temps de référence.
10. Dispositif (10) de contrôle chronométrique ou de certification chronométrique d'une
pièce d'horlogerie, comprenant des éléments matériels (12, 13, 14, 15, 16, 17, 18,
19, 20, 21, 22, 23, 30, 181) et/ou logiciels mettant en oeuvre le procédé selon l'une
des revendications précédentes.
11. Dispositif (10) selon la revendication précédente, comprenant des éléments (12, 13,
14, 15, 16) de stockage statique d'au moins une pièce d'horlogerie dans au moins la
première position (γ).
12. Dispositif (10) selon la revendication 10 ou 11, comprenant des éléments (14, 15,
18) de mise en mouvement de la pièce d'horlogerie permettent de faire balayer à la
pièce d'horlogerie un continuum de positions dans l'espace, les éléments de mise en
mouvement comprenant par exemple un système doté d'au moins un axe (20, 21) de rotation.
13. Procédé de production ou de réglage d'une pièce d'horlogerie, le procédé comprenant
une étape de mise en oeuvre du procédé de contrôle chronométrique selon l'une des
revendications 1 à 9.
14. Procédé de production ou de réglage selon la revendication précédente, le procédé
comprenant au moins une étape de réglage, notamment une étape de réglage dépendante
de l'écart de marche fourni par le procédé selon la revendication 9.
15. Pièce d'horlogerie (1), notamment montre-bracelet, obtenue par la mise en oeuvre du
procédé selon l'une des revendications 1 à 9 ou 13 ou 14.