DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention concerne une chambre de coupure d'un appareil de protection
électrique comprenant une chambre de formation d'arc renfermant un contact fixe et
un contact mobile, lesdits contacts étant situés sur une branche de circuit électrique
dite branche principale lesquels contacts, au moment de leur séparation, forment un
arc entre eux, ladite chambre de formation d'arc communiquant avec l'entrée d'une
deuxième chambre dite d'extinction d'arc, ce contact mobile s'étendant de manière
à tirer un arc entre les contacts lors de leur séparation, cet arc étant apte à commuter
dans une branche de circuit électrique dite branche de commutation, ladite branche
de commutation étant située dans la chambre d'extinction d'arc, après une certaine
distance d'ouverture entre les deux contacts, ladite chambre de coupure comportant
en outre des moyens aptes à limiter le courant dans la branche dite de commutation,
ces moyens comportant un élément dit limiteur de courant dont la résistance est apte
à augmenter sous l'effet du courant de manière à augmenter l'impédance dans la branche
de commutation.
ETAT DE LA TECHNIQUE ANTERIEURE
[0002] Dans les disjoncteurs basse tension, et plus particulièrement les disjoncteurs miniatures,
avant la commutation, l'arc est placé entre le contact fixe et le contact mobile,
et une tension d'arc s'établit entre les contacts, cette tension dépendant de la distance
d'ouverture des contacts. L'arc commute lorsque l'ouverture des contacts est suffisante,
dans une branche dite de commutation dans laquelle le courant est limité.
[0003] On connaît des solutions pour améliorer les performances de coupure de ces appareils
en améliorant la limitation du courant en cas de court-circuit.
[0004] On connaît par exemple le brevet
DE19810981, lequel décrit une solution consistant à placer dans la branche de commutation un
CTP de type métallique, et donc à faible saut résistif et ne permettant donc qu'une
limitation faible du courant de court-circuit. Ce faible saut résistif du CTP garantit
une absence de reclaquage, c'est-à-dire de retour de l'arc vers les contacts car la
résistance du CTP après la commutation est faible.
[0005] Dans les brevets
WO 200661375 et
EP1384240, l'on utilise un CTP dans la branche de commutation, ce qui permet de limiter le
courant de court-circuit après la commutation de l'arc. Ces appareils présentent un
risque de reclaquage important si la branche de commutation est trop résistante, ce
qui limite l'importance de la limitation de courant que l'on peut obtenir avec de
tels appareils, car une augmentation importante de la résistance CTP entraîne une
augmentation significative correspondante du risque de reclaquage.
Généralement, les brevets connus décrivent des appareils comportant soit un CTP dans
la ligne principale, soit un CTP dans la ligne de commutation.
[0006] La présente invention résout ces problèmes et propose une chambre de coupure de conception
simple permettant d'augmenter la limitation du courant dans un appareil de protection
électrique, ainsi qu'un appareil de protection électrique comportant une telle chambre
présentant de ce fait des performances de coupure améliorées.
[0007] A cet effet, la présente invention a pour objet une chambre de coupure d'un appareil
de protection électrique du genre précédemment mentionné, cette chambre étant caractérisée
en ce qu'elle comporte un premier élément limiteur de courant placé dans la branche
dite principale en série avec et en aval du contact mobile et un second élément limiteur
de courant placé dans la branche dite de commutation en série avec le contact fixe,
le premier élément étant apte à accélérer la commutation de l'arc et à interdire le
retour de l'arc vers les contacts, ou reclaquage, une fois la commutation réalisée
et le second élément permettant d'augmenter la tension de pôle lorsque l'arc est dans
la chambre d'extinction d'arc de manière à réaliser une limitation du courant de court-circuit.
[0008] Selon une caractéristique particulière, l'un au moins des éléments précités est un
élément dit CTP à coefficient de température positif.
[0009] Selon une réalisation particulière, les premier et deuxième éléments précités sont
respectivement un premier et un second composant ou une première et une seconde thermistance
CTP à coefficient de température positif.
[0010] Selon une caractéristique particulière, la valeur de la résistance à une température
sensiblement de +40°C du premier élément CTP (CTPa) est réglée de manière à être sensiblement
égale à 1,8 m

afin de limiter la puissance du disjoncteur à une valeur de 3 Watts au maximum.
[0011] Selon une caractéristique particulière, le saut résistif du premier élément CTP est
au minimum de 20, de manière à accélérer la commutation de l'arc et interdire les
reclaquages après la commutation de l'arc.
[0012] Selon une autre caractéristique, la valeur de la résistance à une température de
sensiblement 40° du second élément CTP est réglée de telle manière que la résistance
de la branche de commutation soit toujours inférieure à celle de la branche principale
afin de garantir une absence de reclaquage.
[0013] Selon une autre caractéristique, la valeur du saut résistif du second élément CTP
est réglée de manière à ne pas entraîner de reclaquage une fois que le second élément
CTP aura transité.
[0014] Selon une autre caractéristique, la valeur résistive à chaud, ou valeur du CTP transité,
du second élément CTP est inférieur à la valeur résistive de la ligne principale,
laquelle valeur résistive est principalement définie par la valeur résistive à chaud
du premier CTP.
[0015] Selon une autre caractéristique, cette chambre de coupure comporte, associée à l'un
au moins des deux éléments CTP, une résistance supplémentaire ou un shunt, montée
en parallèle du (des) élément(s) CTP(s), dont la valeur de résistance est choisie
de manière à régler la valeur du saut résistif.
[0016] Selon une autre caractéristique, cette chambre de coupure comporte un shunt monté
en parallèle du second élément CTP, ce shunt présentant une résistance dont la valeur
est inférieure au minimum de 10% à la valeur du premier élément CTP transité.
[0017] Selon une autre caractéristique, l'énergie nécessaire à la transition du second élément
CTP est réglée de manière à permettre une transition du second élément CTP, pour un
courant de court-circuit de 25kA, en un temps inférieur à 500µs, de manière à réduire
l'énergie de coupure.
De préférence, ce temps est compris entre 200µs et 300µs.
[0018] La présente invention a encore pour objet un appareil de protection électrique comportant
une chambre de coupure, ladite chambre comportant les caractéristiques précédemment
mentionnées prises seules ou en combinaison.
[0019] Selon une caractéristique particulière, cet appareil est un disjoncteur basse tension.
[0020] Selon une caractéristique particulière, ce disjoncteur comporte les bornes de serrage
amont et aval, une bobine de déclenchement magnétique, les contacts électriques, et
le bilame de déclenchement thermique, tous ces éléments étant reliés électriquement
et constituant le circuit principal précité.
[0021] Selon une caractéristique particulière, cet appareil est un disjoncteur miniature
présentant un calibre de 16 A, et la valeur de la résistance à une température de
sensiblement 40°C du premier élément limiteur de courant ne dépasse pas 1,8m

afin de limiter la puissance totale dissipée du disjoncteur à une valeur de 3W.
[0022] Selon une caractéristique particulière, cet appareil est un disjoncteur miniature
présentant un calibre de 16A, et la valeur de la résistance à une température de sensiblement
40°C du second élément limiteur de courant, est inférieure à 3 m

afin de garantir l'absence de reclaquage à faible courant.
EXPOSE DE L'INVENTION
[0023] Mais d'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront mieux dans
la description détaillée qui suit et se réfère aux dessins annexés donnés uniquement
à titre d'exemple et dans lesquels :
- La figure 1 est un schéma électrique illustrant une chambre de coupure selon l'invention,
et montrant plus particulièrement le circuit de courant avant la commutation de l'arc,
- La figure 2 est un schéma électrique illustrant une chambre de coupure selon l'invention,
et montrant plus particulièrement le circuit de courant après la commutation de l'arc,
- La figure 3 est une représentation graphique illustrant la tension de pôle en fonction
du temps lorsque le disjoncteur n'est équipé que d'une CTP dans le circuit principal,
pour un courant de court-circuit de 25kA,
- La figure 4 est une représentation graphique illustrant la tension de pôle en fonction
du temps lorsque le disjoncteur n'est équipé que d'une CTP dans le circuit de commutation,
pour un courant de court-circuit de 25kA,
- La figure 5 est une représentation graphique illustrant la tension de pôle en fonction
du temps pour un disjoncteur selon l'invention équipé de deux CTP, pour un courant
de court-circuit de 25kA.
- La figure 6 est une représentation graphique comportant deux courbes illustrant respectivement
la résistance en fonction du temps pour les deux CTP de l'appareil de la figure précédente,
- Les figures 7a et 7b sont des représentations graphiques illustrant le courant crête
en fonction du courant de court-circuit (en kA), pour quatre architectures correspondant
respectivement à un disjoncteur sans CTP, un disjoncteur avec CTP dans le circuit
principal, un disjoncteur avec un CTP dans le circuit de commutation, et deux CTP
respectivement dans les deux circuits, et
- La figure 8 est une représentation graphique comportant quatre courbes illustrant
respectivement l'énergie d'arc en fonction du courant de court-circuit pour les quatre
architectures.
[0024] Sur les figures, on voit une chambre de coupure C selon l'invention appartenant à
un disjoncteur basse tension miniature. Ce disjoncteur comporte de manière connue
en soi un circuit de courant dit principal 1 comportant deux bornes de raccordement
électriques 2,3, un déclencheur magnétique 4, un contact fixe 5, un contact mobile
6 et un déclencheur thermique 7 non représenté. Ces deux déclencheurs 4,7 sont destinés
à entraîner l'ouverture des contacts fixe et mobile lors de l'apparition d'un court-circuit
dans le circuit principal 1.
[0025] Le disjoncteur comporte une chambre de formation d'arc F comportant les contacts
fixe 5 et mobile 6, et une chambre dite d'extinction d'arc E comportant un empilement
de plaques 9 appelées séparateurs aptes à assurer le refroidissement de l'arc électrique
après la commutation de cet arc dans une branche de circuit électrique dite de commutation
8. Le circuit de commutation part du contact fixe 5, traverse la chambre d'extinction
d'arc E sensiblement perpendiculairement auxdites plaques 9 et rejoint le contact
mobile 6 en un point de jonction P relié électriquement à la borne de raccordement
amont 2 du disjoncteur.
[0026] Selon l'invention, le circuit principal 1 du disjoncteur comporte, situé en amont
du contact mobile, une résistance CTP (CTPa) dite première, et dans le circuit de
commutation, après l'empilement de plaques 9 de séparation, une résistance CTP dite
seconde (CTPb).
[0027] La première résistance limitative CTPa est insérée dans la branche de courant nominal
(permanent) 1. Compte tenu des contraintes maximales de puissance dissipée par le
disjoncteur, cette première résistance CTPa présente avantageusement une faible résistance
à une température ambiante, c'est à dire à une température comprise entre -25°C et
+70°C. Par exemple, pour un disjoncteur miniature de calibre 16A, la première résistance
CTPa, à 40°C, ne dépasse pas la valeur de 1,8m

afin de limiter la puissance totale dissipée du disjoncteur à une valeur de 3 W.
[0028] De plus, pour garantir la plage de déclenchement du fait d'une contrainte normative,
du bilame en série avec la première résistance CTP, il est nécessaire que la dérive
dans le temps de la première résistance CTP soit limitée.
[0029] Cette première résistance CTPa sera conçue de manière à présenter à la fois des valeurs
faibles de la résistance et de la dérive tout en offrant un saut résistif suffisamment
élevé pour accélérer la commutation de l'arc et interdire les reclaquages après commutation
de l'arc.
[0030] La transition résistive caractérise le passage d'un état conducteur à un état semi-isolant.
Le saut résistif mesure cette transition, et est généralement exprimé par le rapport
Rmax/R(0) sans unité (voir tableau dans ce qui suit). Avantageusement, ce saut résistif
est au minimum de 20, cette valeur ne pouvant pas être atteinte avec un CTP de nature
métallique.
[0031] La seconde résistance limitative CTP (CTPb) participe à la limitation du courant
et de l'énergie par l'augmentation de l'impédance en série avec l'arc.
[0032] La valeur de la résistance à température ambiante de cette seconde résistance CTPb
est réglée de manière que la résistance de la branche de commutation 8 soit toujours
inférieure à celle de la branche principale 1 afin de garantir une absence de reclaquage,
notamment pour les faibles courants de court-circuit, courants dont la valeur est
insuffisante pour assurer la transition de la première résistance limitative CTPa.
Par exemple, pour un disjoncteur miniature de 16A, la seconde résistance CTPb à froid
ne dépasse avantageusement pas la valeur de 3m

. En général, la résistance de la branche principale 1 comprenant le bilame est supérieure
à la résistance de la branche de commutation 8.
[0033] Le saut résistif de la seconde résistance limitatrice CTPb est également réglé de
manière à ne pas causer de reclaquage une fois que la seconde résistance CTPb aura
transité.
[0034] Par exemple, la valeur résistive à chaud (valeur de CTP transité) de CTPb est avantageusement
inférieure à la valeur résistive de la ligne principale 1, laquelle est principalement
définie par la valeur résistive à chaud de CTPa.
[0035] Afin de garantir de manière précise le saut résistif de CTPb, il est avantageux de
mettre en parallèle à CTPb une résistance ou un shunt dont la valeur est choisie pour
répondre à cette contrainte, par exemple un shunt d'une valeur inférieure au minimum
de 10% de la valeur de CTPa transitée. L'utilisation d'un shunt en parallèle permet
aussi d'accroître la capacité de CTPb à tenir la contrainte thermique. De manière
générale, le composant CTPb est dimensionné pour supporter une quantité d'énergie
bien supérieure à CTPa.
[0036] Enfin, l'énergie Etransition nécessaire à la transition de CTPb est ajustée de manière
à permettre une transition résistive le plus tôt possible après la commutation du
courant, par exemple pour un courant de court-circuit de 25kA en un temps inférieur
à 500µs maximum, de préférence entre 200 µs et 300µs, et ainsi accroître encore plus
la limitation de l'énergie de coupure. Sur la figure 1, on peut voir en trait gras
sur le dessin le circuit du courant I traversant le circuit principal 1 avant la commutation
de l'arc.
[0037] Sur la figure 2, on peut voir en trait gras sur le dessin le circuit de courant traversant
le circuit de commutation 8 après commutation de l'arc.
[0038] Sur la figure 3, on voit une courbe représentant la tension de pôle U(v) en fonction
du temps t(s) pour un appareil ne comportant qu'une résistance limitative CTPa dans
le circuit principal pour un courant de court-circuit de 25kA.
[0039] Cette courbe comporte une première partie a correspondant à la transition de la résistance
CTP, phase pendant laquelle la tension d'arc augmente lentement jusqu'au moment de
la commutation de l'arc, correspondant à une seconde phase b, seconde phase pendant
laquelle la tension d'arc augmente brusquement jusqu'à un maximum de tension, après
lequel maximum la tension diminue lentement au cours d'une troisième phase c correspondant
à la diminution du courant de court-circuit. Dans un tel cas, le rôle de la première
résistance est limitée à la phase a située avant la commutation de l'arc.
[0040] La figure 4 correspond au cas où le disjoncteur ne comporte qu'une résistance limitatrice
dans le circuit de commutation pour un courant de court-circuit de 25 kA.
[0041] Cette courbe comprend une première partie d pendant laquelle la tension d'arc augmente
lentement, puis une seconde partie e dans laquelle la tension d'arc augmente très
rapidement, phase correspondant à la commutation de l'arc, puis une troisième partie
f pendant laquelle la tension diminue lentement, une quatrième partie g au cours de
laquelle la tension remonte brusquement, cette partie correspondant à la transition
de la résistance limitatrice dans le circuit de commutation permettant de réaliser
la limitation du courant, après quoi la tension de pôle diminue lentement dans une
dernière partie h jusqu'à l'extinction de l'arc.
[0042] On voit sur cette figure que, afin de s'affranchir des reclaquages éventuels, la
transition de la résistance est retardée et le saut résistif est limité.
[0043] La figure 5 illustre une courbe représentant la tension de pôle en fonction du temps
pour un appareil selon l'invention comportant les deux résistances CTPa et CTPb pour
un courant de court-circuit de 25 kA. Sur cette courbe, l'on voit que grâce à la transition
résistive i de la première résistance CTPa, la transition résistive j de la seconde
résistance CTPb peut être très rapide et élevée. En effet, l'on voit que cette transition
j arrive très peu de temps après la commutation du courant k et qu'elle est très proche
de la transition résistive i de la première résistance CTPa comme le montre également
la figure 6 illustrant respectivement les valeurs des résistances R (ohms) des deux
résistances CTPa et CTPb en fonction du temps t(s) en secondes.
[0044] Sur les figures 7a et 7b, représentant le courant crête I (kA) en fonction du courant
de court-circuit Icc (kA) pour les quatre architectures A1, A2, A3, A4, ces quatre
architectures représentant respectivement un appareil sans CTP, un appareil avec un
CTP dans la branche principale, un appareil comportant un CTP dans la branche de commutation
et un appareil comportant un CTP dans chacune des branches. Et l'on voit que l'on
obtient une réduction du courant crête dans toutes les solutions du fait que toutes
ces solutions présentent un CTP dans la branche principale.
[0045] Sur la figure 8, comportant quatre courbes représentant l'énergie d'arc E (kJ) en
fonction du courant de court-circuit Icc (kA) pour respectivement les quatre architectures
A1, A2, A3 et A4, l'on voit que le choix judicieux des valeurs de résistance et d'énergie
de transition des deux résistances CTP permet de maintenir sensiblement constante
l'énergie de coupure E2 pour toutes les valeurs de court-circuit.
[0046] Le fonctionnement d'un appareil de protection électrique selon l'invention va être
décrit dans ce qui suit en référence aux figures.
[0047] En courant nominal, tel qu'illustré sur la figure 1, le courant I passe dans un circuit
comprenant les bornes de raccordement 2,3, la bobine de déclenchement magnétique 4,
les contacts électriques 5,6 et le bilame de déclenchement thermique 7.
[0048] Lors de l'apparition d'un court-circuit, un arc est généré entre les contacts. Sous
l'effet du passage du courant, la valeur de la résistance de la première résistance
CTPa va augmenter ainsi que l'impédance totale de cette branche dite principale 1.
Cette augmentation d'impédance va accélérer la commutation de l'arc électrique vers
la branche 8 où est placée la chambre d'extinction d'arc E.
[0049] Lorsque l'arc se trouve dans la chambre d'extinction E (figure 2), la seconde résistance
limitatrice CTPb intervient à son tour. Sa transition va s'ajouter à la tension développée
par l'arc dans la chambre d'extinction E et accroître la limitation du courant de
court-circuit.
[0050] Compte-tenu de la présence de la première résistance CTPa, l'arc ne peut revenir
sur les contacts du fait de la transition du premier composant CTPa. Les deux CTP
sont complémentaires dans le sens où :
1 : CTPa favorise une rapide commutation de l'arc grâce à un rapide saut résistif
en cas de court-circuit. En outre, CTPa garantit l'absence de reclaquage une fois
que l'arc a commuté vers la chambre d'arc. Eventuellement, CTPa permet aussi de limiter
le courant crête.
2 : CTPb limite rapidement l'énergie de coupure en ajoutant à la tension d'arc une
tension supplémentaire, tout en garantissant l'absence de reclaquage grâce à une limitation
du saut résistif.
[0051] Enfin, le choix judicieux des valeurs des résistances des deux CTP et de l'énergie
nécessaire à leur transition résistive permet de maintenir sensiblement constante
l'énergie de coupure pour tous les courants de court-circuit, et ainsi de dimensionner
la chambre de coupure pour une coupure à faible énergie.
[0052] Ci-dessous sont présentés des résultats de simulation sur un disjoncteur miniature
de calibre 16A en fonction du courant de court-circuit CC (kA) à 240 V dans les quatre
architectures suivantes :
1 : Disjoncteur seul.
2 : Disjoncteur avec 2 CTP, l'un dans la branche principale, l'autre dans la branche
de commutation.
3 : Disjoncteur avec 1 CTPb dans la branche de commutation (BC).
4 : Disjoncteur avec 1 CTPa dans la branche principale (BP).
| |
Disjoncteur sans CTP |
Disjoncteur avec 2 CTP |
Disjoncteur avec 1 CTP (BC) |
Disjoncteur avec 1 CTP (BP) |
| |
|
|
CTPa |
CTPb |
|
|
CTPb |
|
CTPa |
|
| |
|
|
|
|
R(0) mOhm |
1.8 |
3 |
|
|
|
3 |
|
|
1.8 |
|
| |
|
|
|
|
Rmax mOhm |
48 |
44 |
|
|
|
33 |
|
|
48 |
|
| |
|
|
|
|
E transition (J) |
20 |
20 |
|
|
|
55 |
|
|
20 |
|
| Courant CC (kA) |
crête 1 (kA) |
I2.t1 (kA2.s) |
Durée (ms) |
E arc1 (kJ) |
crête 2 (kA) |
I2.t2 (kA2.s) |
Durée (ms) |
E arc2 (kJ) |
crête 3 (kA) |
I2.t3 (kA2.s) |
Durée (ms) |
E arc3 (kJ) |
crête 4 (kA) |
I2.t4 (kA2.s) |
Durée (ms) |
E arc4 (kJ) |
| 6 |
3.24 |
13.2 |
4.3 |
1.64 |
3.21 |
12.0 |
4.0 |
1.37 |
3.24 |
12.8 |
4.3 |
1.57 |
3.22 |
13.1 |
4.3 |
1.62 |
| 8 |
3.87 |
20.7 |
4.0 |
2.20 |
3.64 |
16.2 |
3.6 |
1.56 |
3.87 |
19.9 |
4.0 |
2.10 |
3.64 |
18.9 |
4.0 |
2.04 |
| 10 |
4.38 |
24.2 |
3.8 |
2.33 |
3.93 |
17.8 |
3.3 |
1.51 |
4.38 |
23.2 |
3.8 |
2.21 |
3.93 |
20.9 |
3.8 |
2.04 |
| 12 |
4.92 |
29.7 |
3.5 |
2.56 |
4.28 |
20.3 |
2.9 |
1.53 |
4.92 |
27.7 |
3.3 |
2.28 |
4.28 |
24.4 |
3.5 |
2.12 |
| 15 |
5.43 |
32.0 |
3.2 |
2.58 |
4.63 |
20.9 |
2.7 |
1.44 |
5.43 |
29.2 |
3.0 |
2.20 |
4.63 |
25.5 |
3.2 |
2.08 |
| 18 |
5.87 |
33.4 |
3.0 |
2.55 |
4.92 |
21.4 |
2.4 |
1.35 |
5.87 |
30.0 |
2.7 |
2.10 |
4.92 |
26.4 |
3.0 |
2.02 |
| 20 |
6.20 |
35.2 |
2.9 |
2.56 |
5.10 |
22.2 |
2.3 |
1.30 |
6.20 |
31.2 |
2.5 |
2.06 |
5.10 |
27.2 |
2.9 |
1.98 |
| 25 |
6.91 |
38.2 |
2.6 |
2.52 |
5.49 |
22.3 |
2.0 |
1.15 |
6.91 |
33.3 |
2.2 |
1.94 |
5.49 |
28.0 |
2.6 |
1.86 |
[0053] On notera que le saut résistif s'exprime par la valeur Rmax/R(0) dans le tableau
ci-dessus.
[0054] L'invention s'applique avantageusement à tout appareil de protection électrique comportant
une chambre de coupure et en particulier un disjoncteur à courant continu ou un disjoncteur
à courant alternatif à tension élevée, par exemple pour une installation de 690V.
[0055] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit et illustré
qui n'a été donné qu'à titre d'exemple.
[0056] Au contraire, l'invention comprend tous les équivalents techniques des moyens décrits
ainsi que leurs combinaisons si celles-ci sont réalisées suivant son esprit.
1. Chambre de coupure d'un appareil de protection électrique comprenant une chambre de
formation d'arc renfermant un contact fixe et un contact mobile, lesdits contacts
étant situés sur une branche de circuit électrique dite branche principale lesquels
contacts, au moment de leur séparation, forment un arc entre eux, ladite chambre de
formation d'arc communiquant avec l'entrée d'une deuxième chambre dite d'extinction
d'arc, ce contact mobile s'étendant de manière à tirer un arc entre les contacts lors
de leur séparation, cet arc étant apte à commuter dans une branche de circuit électrique
dite branche de commutation, ladite branche de commutation étant située dans la chambre
d'extinction d'arc, après une certaine distance d'ouverture entre les deux contacts,
ladite chambre de coupure comportant en outre des moyens aptes à limiter le courant
dans la branche dite de commutation, ces moyens comportant un élément dit limiteur
de courant dont la résistance est apte à augmenter sous l'effet du courant de manière
à augmenter l'impédance dans la branche de commutation,
caractérisée en ce qu'elle comporte un premier élément limiteur de courant (CTPa) placé dans la branche
dite principale (1) en série avec et en aval du contact mobile (6) et un second élément
limiteur de courant (CTPb) placé dans la branche dite de commutation (8) en série
avec le contact fixe (5), le premier élément étant apte à accélérer la commutation
de l'arc et à interdire le retour de l'arc vers les contacts (5,6), ou reclaquage,
une fois la commutation réalisée et le second élément (CTPb) permettant d'augmenter
la tension de pôle lorsque l'arc est dans la chambre d'extinction d'arc E de manière
à réaliser une limitation du courant de court-circuit.
2. Chambre de coupure selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'un au moins des éléments précités est un élément dit CTP à coefficient de température
positif.
3. Chambre de coupure selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que les premier et deuxième éléments précités (CTPa), (CTPb) sont respectivement un premier
et un second composant ou une première et une seconde thermistance CTP à coefficient
de température positif.
4. Chambre de coupure selon la revendication 3,
caractérisée en ce que la valeur de la résistance à une température sensiblement égale à +40°C du premier
élément (CTPa) est au maximum de 1,8m

afin de limiter la puissance du disjoncteur à une valeur de 3 Watts.
5. Chambre de coupure selon la revendication 4, caractérisée en ce que la valeur du saut résistif Rmax/R(0) du premier élément CTP (CTPa) est au minimum
de 20, de manière à accélérer la commutation de l'arc et interdire les reclaquages
après la commutation de l'arc.
6. Chambre de coupure selon l'une quelconque des revendications 3 à 5, caractérisée en ce que la valeur de la résistance à une température sensiblement égale à 40°C du second
élément CTP (CTPb) est réglée de telle manière que la résistance de la branche de
commutation (8) soit toujours inférieure à celle de la branche principale (1) afin
de garantir une absence de reclaquage.
7. Chambre de coupure selon l'une quelconque des revendications 3 à 6, caractérisée en ce que la valeur du saut résistif du second élément CTP (CTPb) est tel qu'aucun reclaquage
ne soit généré une fois que le second élément CTP aura transité.
8. Chambre de coupure selon la revendication 7, caractérisée en ce que la valeur résistive à chaud, ou valeur du CTP transité, du second élément CTP (CTPb)
est inférieure à la valeur résistive de la ligne principale (1), laquelle valeur résistive
est principalement définie par la valeur résistive à chaud du premier CTP (CTPa).
9. Chambre de coupure selon la revendication 7 ou 8, caractérisée en ce qu'elle comporte, associée à l'un au moins des deux éléments CTP (CTPa,CTPb), une résistance
supplémentaire ou un shunt, montée en parallèle du (des) élément(s) CTP(s), dont la
valeur de résistance est choisie de manière à régler la valeur du saut résistif.
10. Chambre de coupure selon la revendication 9, caractérisée en ce qu'elle comporte un shunt monté en parallèle du second élément CTP(CTPb), ce shunt présentant
une résistance dont la valeur est inférieure au minimum de 10% à la valeur du premier
élément CTP transité (CTPa).
11. Chambre de coupure selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'énergie nécessaire à la transition du second élément CTP (CTPb) est telle que la
transition du second élément (CTPb) pour un courant de court-circuit de 25kA, est
réalisée en un temps inférieur à 500µs, de manière à réduire l'énergie de coupure.
12. Chambre de coupure selon la revendication 11, caractérisé en ce que ce temps est compris entre 200µs et 300µs.
13. Appareil de protection électrique, caractérisé en ce qu'il comporte une chambre de coupure C selon l'une quelconque des revendications précédentes.
14. Appareil de protection électrique selon la revendication 13, caractérisé en ce que c'est un disjoncteur basse tension.
15. Appareil de protection électrique selon la revendication 14, caractérisé en ce que ce disjoncteur comporte les bornes de serrage amont (2) et aval (3), une bobine de
déclenchement magnétique (4), les contacts électriques (5,6), et le bilame de déclenchement
thermique (7), tous ces éléments étant reliés électriquement et constituant le circuit
principal précité (1).
16. Appareil de protection électrique selon l'une quelconque des revendications 13 à 15,
caractérisé en ce que c'est un disjoncteur miniature présentant un calibre de 16 A, et
en ce que la valeur de la résistance à une température sensiblement égale à +40°C du premier
élément limiteur (CTPa) ne dépasse pas 1,8m

afin de limiter la puissance totale dissipée du disjoncteur à une valeur de 3W.
17. Appareil de protection électrique selon l'une quelconque des revendications 13 à 16,
caractérisé en ce que c'est un disjoncteur miniature présentant un calibre de 16A, et
en ce que la valeur de la résistance à une température sensiblement égale à +40°C du second
élément limiteur (CTPb) est inférieure à 3 m

.