[0001] La présente invention concerne un véhicule ferroviaire du type comprenant au moins
deux voitures adjacentes, comprenant chacune une caisse de voiture, chaque voiture
comprenant un plancher inférieur et un plancher supérieur, disposés l'un au-dessus
de l'autre de sorte à définir un niveau inférieur et un niveau supérieur, lesdites
caisses étant supportées par un bogie commun et étant articulées l'une à l'autre par
un dispositif d'articulation fixé aux deux caisses de sorte à former une liaison articulée
entre les deux caisses.
[0002] L'invention s'applique plus particulièrement aux véhicules ferroviaires à deux étages
destinés à des trajets entre plusieurs villes, du type trains à grande vitesse, trains
interrégionaux et autres.
[0003] Dans ce type de véhicules ferroviaires, l'interconnexion entre les voitures successives
se fait généralement sur un seul niveau, c'est-à-dire que les passagers doivent monter
au niveau supérieur ou descendre au niveau inférieur pour passer d'une voiture à la
suivante, ce qui complique la circulation dans le véhicule ferroviaire et pose problème
pour les personnes à mobilité réduite.
[0004] Il a été proposé, par exemple dans le document
EP-1 312 526, des véhicules ferroviaires dans lesquels le passage entre deux voitures successives
se fait sur les deux niveaux. Cependant, dans ce document, l'interconnexion passe
entre deux roues reliées directement à la caisse du véhicule ferroviaire et non au
droit d'un bogie supportant les extrémités de deux caisses successives et permettant
l'entraînement du véhicule ferroviaire. Dans ce document, lorsqu'un tel bogie est
prévu, pour les voitures d'extrémités, le plancher est surélevé pour passer au-dessus
du bogie, le véhicule ne comprenant qu'un seul niveau au droit du bogie.
[0005] L'interconnexion décrite dans le document
EP-1 312 526 n'est donc pas satisfaisante pour les véhicules ferroviaires roulant à vitesse élevée
dans lesquels les extrémités de deux voitures successives sont supportées par un bogie.
En outre, le véhicule ferroviaire n'est pas optimisé en termes de capacité d'accueil
de voyageur.
[0006] L'un des buts de l'invention est de pallier ces inconvénients en proposant un véhicule
ferroviaire dont deux voitures successives sont supportées par un bogie commun tout
en permettant une interconnexion à deux niveaux sans surélévation du plancher.
[0007] A cet effet, l'invention concerne un véhicule ferroviaire du type précité, dans lequel
les voitures sont reliées l'une à l'autre par un passage d'interconnexion, ledit passage
s'étendant sensiblement au droit du dispositif d'articulation et comprenant un plancher
inférieur reliant les planchers inférieurs des deux voitures et un plancher supérieur
reliant les planchers supérieurs des deux voitures.
[0008] Prévoir un passage d'interconnexion à deux niveaux permet aux passagers d'un étage
supérieur ou inférieur d'une voiture de passer à l'étage supérieur ou inférieur d'une
autre voiture sans changer d'étage. Ainsi, la circulation dans le véhicule ferroviaire
peut se faire sans passer par des marches ou des rampes, ce qui simplifie le déplacement,
notamment pour des passagers à mobilité réduite.
[0009] Selon d'autres caractéristiques du véhicule ferroviaire selon l'invention, prises
isolément ou selon toutes les combinaisons techniquement possibles :
- les planchers inférieurs des voitures et du passage d'interconnexion s'étendent sensiblement
à la même hauteur et les planchers supérieurs des voitures et du passage d'interconnexion
s'étendent sensiblement à la même hauteur, supérieure à la hauteur des planchers inférieurs
;
- le plan des planchers inférieurs est confondu avec un plan traversant le bogie ;
- le plancher inférieur des voitures s'étend à une hauteur sensiblement comprise entre
530 et 550 mm et le plancher supérieur des voitures s'étend à une hauteur sensiblement
comprise entre 2380 et 2400 mm ;
- le bogie comprend un châssis reposant sur quatre roues, une paire de roues s'étendant
de chaque côté du châssis, ledit châssis supportant au moins un moteur disposé sur
un côté du châssis et relié à au moins une roue par des moyens de transmission, chaque
roue comportant un arbre de roue individuel ;
- le bogie comprend deux moteurs disposés chacun sur un des côtés du châssis de part
et d'autre de l'espace selon une direction transversale sensiblement perpendiculaire
à la direction longitudinale, chaque moteur étant relié à deux des roues du bogie
par des moyens de transmission ;
- le bogie est dépourvu d'éléments disposés entre les longerons longitudinaux au-dessus
d'un plan défini par les traverses, le bogie définissant ainsi un volume laissé libre
pour le passage du plancher inférieur du passage d'interconnexion ;
- le dispositif d'articulation est reçu dans un espace du bogie, ledit espace étant
délimité selon une direction longitudinale par une première surface de butée et par
une deuxième surface de butée s'étendant de part et d'autre dudit espace, le dispositif
d'articulation s'étendant en regard desdites première et deuxième surfaces de butée
de sorte que, lorsque le véhicule ferroviaire circule dans une première direction
longitudinale, la première surface de butée entre en contact avec le dispositif d'articulation
de sorte que le déplacement du bogie entraîne le déplacement des caisses dans la première
direction par l'intermédiaire du dispositif d'articulation, et, lorsque le véhicule
ferroviaire circule dans une deuxième direction longitudinale opposée à la première
direction, la deuxième surface de butée entre en contact avec le dispositif d'articulation
de sorte que le déplacement du bogie entraîne le déplacement des caisses dans la deuxième
direction longitudinale par l'intermédiaire du dispositif d'articulation ;
- le dispositif d'articulation comprend un premier élément d'articulation fixé à l'une
des caisses et un deuxième élément d'articulation fixé à l'autre caisse, lesdits premier
et deuxième éléments d'articulation étant reliés l'un à l'autre de sorte à former
une liaison articulée entre les deux caisses, le premier élément d'articulation s'étendant
en regard de la première surface de butée et le deuxième élément d'articulation s'étendant
en regard de la deuxième surface de butée ;
- le bogie comprend deux moteurs disposés chacun sur un des côtés du châssis de part
et d'autre de l'espace selon une direction transversale sensiblement perpendiculaire
à la direction longitudinale, chaque moteur étant relié à deux des roues du bogie
par des moyens de transmission ; et
- le bogie comprend quatre pinces de freinage, chaque pince de freinage étant disposée
autour d'une partie d'une des roues du bogie afin de permettre le freinage du bogie
lorsque lesdites pinces sont actionnées, les pinces s'étendant deux à deux l'une en
regard de l'autre selon la direction longitudinale de sorte que chaque pince s'étend
entre les roues d'une des paires de roues, chaque pince étant disposée du côté intérieur
de la roue autour de laquelle ladite pince est disposée.
[0010] D'autres aspects et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description
qui suit, donnée à titre d'exemple et faite en référence aux dessins annexés, dans
lesquels :
- la figure 1 est une représentation schématique en perspective d'un bogie et d'un dispositif
d'articulation d'un véhicule ferroviaire selon l'invention,
- la figure 2 est une représentation schématique en perspective du bogie de la figure
1 supportant une caisse de voiture d'un véhicule ferroviaire selon l'invention,
- la figure 3 est une vue agrandie d'une partie de la figure 2,
- la figure 4 est une représentation schématique en perspective du dispositif d'articulation
et des surfaces de butée de la figure 1,
- la figure 5 est une représentation schématique en coupe de l'interconnexion prévue
entre les deux voitures adjacentes du véhicule ferroviaire selon l'invention,
- la figure 6 est une représentation schématique de côté d'un véhicule ferroviaire selon
l'invention, et
- la figure 7 est une représentation schématique en coupe du véhicule ferroviaire de
la figure 6.
[0011] Dans la description, les termes « sur », « sous », « au-dessus », « en-dessous »
sont définis par rapport à une direction d'élévation d'un véhicule ferroviaire lorsqu'il
est disposé sur des rails, c'est-à-dire une direction sensiblement verticale lorsque
le train circule. La direction longitudinale est définie par la direction de circulation
du véhicule ferroviaire et la direction transversale est la direction sensiblement
perpendiculaire à la direction longitudinale et à la direction d'élévation du véhicule
ferroviaire.
[0012] En référence aux figures 1 à 4, on décrit un bogie 1 et un dispositif d'articulation
2 d'un véhicule ferroviaire 4 comprenant au moins deux voitures 6 adjacentes en vue
de former un véhicule ferroviaire à deux niveaux dont l'interconnexion permet une
circulation sur les deux niveaux, comme cela sera décrit ultérieurement.
[0013] Le bogie 1 s'étend sous et entre deux voitures 6 adjacentes et est agencé pour supporter
les caisses 8 de ces voitures. Plus particulièrement, le bogie 1 est agencé pour supporter
les extrémités 10, en regard l'une de l'autre, des caisses 8 des voitures 6 adjacentes.
[0014] Selon l'exemple de réalisation représenté sur la figure 1, le bogie 1 comprend un
châssis 12 comprenant deux longerons longitudinaux 14 s'étendant sensiblement selon
la direction longitudinale de circulation du véhicule ferroviaire et espacés l'un
de l'autre selon la direction transversale sensiblement perpendiculaire à la direction
longitudinale et à la direction d'élévation du véhicule ferroviaire.
[0015] Deux roues 16 sont montées sur chaque longeron 14, à chacune des parties extrêmes
longitudinales de celui-ci, de sorte qu'une paire de roues 16 s'étend de chaque côté
du châssis 12. Plus particulièrement, chaque roue 16 comprend un arbre individuel
18 monté en rotation autour d'un axe transversal sur une boîte d'essieu 20. Par arbre
individuel, on entend que chaque roue 16 est mobile en rotation par rapport au châssis
indépendamment des autres, à la différence d'un bogie traditionnel dans lequel un
essieu relie généralement les roues deux à deux et entraîne simultanément deux roues
en rotation. Chaque partie extrême d'un longeron longitudinal 14 repose sur une boîte
d'essieu 20 par l'intermédiaire d'une suspension primaire 22 autorisant un débattement
vertical du châssis 1 par rapport aux roues 16. Les roues sont montées de sorte à
s'étendre, selon la direction transversale, à l'intérieur du gabarit défini par le
contour du châssis 12, les boîtes d'essieu 20 étant disposées du côté extérieur des
roues 16.
[0016] Dans le cas d'un bogie 1 motorisé, chaque longeron 14 porte en outre au moins un
moteur 24 agencé pour entraîner en rotation les deux roues 16 portées par le longeron.
Le moteur est ainsi relié à la boîte d'essieu 20 de chaque roue 16 par des moyens
de transmission. Ces moyens de transmission sont par exemple du même type que ceux
décrits dans le document
EP-1 270 359 et ne seront pas décrits plus en détail ici. Chaque moteur 24 est porté par son longeron
14 entre les deux roues 16 portées par ledit longeron 14.
[0017] Le bogie 1 comprend en outre un dispositif de freinage comprenant quatre pinces de
frein 26, disposées chacune, autour d'une partie d'une des roues 16 de sorte à freiner
les roues 16 de façon connue lorsque le dispositif de freinage est actionné. Les pinces
de frein 26 sont chacune disposée du côté intérieur des roues 16 selon la direction
longitudinale, c'est-à-dire qu'elles s'étendent vers le centre du bogie 1 selon la
direction longitudinale et non vers l'extérieur, comme cela est habituellement le
cas. Ainsi, les pinces de frein 26 s'étendent deux à deux l'une en regard de l'autre
selon la direction de circulation de sorte que chaque pince 26 s'étend entre les roues
d'une des paires de roues selon la direction longitudinale.
[0018] Les longerons latéraux 14 sont reliés l'un à l'autre par au moins une traverse 28
s'étendant selon la direction transversale entre les deux longerons 14. Selon le mode
de réalisation représenté sur les figures, les longerons 14 sont reliés par deux traverses
28 espacées l'une de l'autre selon la direction longitudinale. Les traverses 28 comprennent
au moins une partie centrale s'étendant dans un plan abaissé entre les longerons longitudinaux,
c'est-à-dire dans un plan s'étendant sous le plan défini par les axes des roues 16.
[0019] Un espace 30 est délimité, dans le plan des traverses 28, par les deux traverses
28 selon la direction longitudinale et par les longerons longitudinaux 14 selon la
direction transversale. L'espace 30 s'étend par exemple entre les deux moteurs 24
selon la direction transversale.
[0020] Le bogie 1 comprend en outre une première surface de butée 32 et une deuxième surface
de butée 34 s'étendant dans l'espace 30, de part et d'autre de celui-ci selon la direction
longitudinale. Les surfaces de butées 32 et 34 s'étendent ainsi l'une en regard de
l'autre de part et d'autre de l'espace 30 selon la direction longitudinale, par exemple
sensiblement au centre du bogie 1 selon la direction transversale. Les première et
deuxième surfaces de butée 32 et 34 sont par exemple portées chacune par une des traverses
28 délimitant l'espace 30, comme cela est plus particulièrement visible sur la figure
4. Les première et deuxième surfaces de butées 32 et 34 sont par exemple formées par
des patins s'étendant chacun dans un plan défini par la direction transversale et
par la direction d'élévation. Selon le mode de réalisation représenté sur les figures,
un élément d'absorption, par exemple en caoutchouc, 36 est disposé entre chaque surface
de butées 32, 34 et la traverse 28 qui porte cette surface de butée 32, 34.
[0021] Selon le mode de réalisation représenté sur les figures, le bogie 1 comprend en outre
des traverses secondaires 38 reliant entre elles les boîtes d'essieu 20, ces traverses
secondaires 38 étant disposées de part et d'autre de chaque roue 16, à une hauteur
sensiblement identique à celle des traverses 28, c'est-à-dire une hauteur abaissée
sous le plan défini par les arbres 18 des roues 16. Ces traverses secondaires 38 assurent
le maintien de l'écartement et du parallélisme entre les roues 16.
[0022] Le bogie ci-dessus permet d'avoir un volume disponible important entre les longerons
longitudinaux 14 au-dessus des traverses 28, comme cela est visible sur les figures
1 à 3. En effet, le bogie 1 ne comprend pas d'éléments disposés entre les deux longerons
14 au-dessus du plan défini par les traverses 28. Ce volume va permettre le passage
d'un plancher d'interconnexion abaissé, comme cela va être décrit ultérieurement.
Il est entendu qu'une autre structure de bogie peut être envisagée, en dehors de l'espace
30 et des surfaces de butées 32 et 34, tant qu'un volume est laissé libre pour le
passage de l'interconnexion. A titre d'exemple, le bogie peut être un bogie entraîné,
c'est-à-dire dépourvu de moteur, ou toutes les roues du bogie ne sont pas nécessairement
entraînées en rotation par un moteur.
[0023] Les extrémités 10 en regard des caisses 8 des deux voitures 6 adjacentes sont reçues
par des suspensions secondaires 40 prévues sur les longerons longitudinaux 14, permettant
un débattement vertical des caisses 8 par rapport au bogie 1.
[0024] Les deux caisses 8 sont articulées entre elles par le dispositif d'articulation 2
fixé aux deux caisses de sorte à former une liaison articulée entre les deux caisses
permettant d'absorber les débattements entre les deux caisses 8. Plus particulièrement,
le dispositif d'articulation 2 comprend par exemple un premier élément d'articulation
42 fixé à l'extrémité 10 de l'une des caisses 8, et un deuxième élément d'articulation
44 fixé à l'extrémité 10 de l'autre caisse 8, les premier et deuxième éléments d'articulation
42 et 44 étant reliés l'un à l'autre de sorte à former une liaison articulée entre
les deux caisses. La liaison entre les deux éléments d'articulation 42 et 44 forme
par exemple une liaison rotule 46 autorisant un débattement dans toutes les directions
entre les caisses.
[0025] Les éléments d'articulation 42 et 44 sont fixés aux caisses 8 de sorte que le dispositif
d'articulation 2 s'étend dans l'espace 30 entre les surfaces de butées 32 et 34, comme
plus particulièrement visible sur la figure 4. Le dispositif d'articulation 2 et l'espace
30 sont dimensionnés de telle manière qu'un débattement existe selon la direction
longitudinale. En d'autres termes, la distance séparant la première surface de butée
32 de la deuxième surface de butée 34 selon la direction longitudinale est supérieure
à la dimension du dispositif d'articulation 2 selon la direction longitudinale.
[0026] Le premier élément d'articulation 42 comprend une surface de contre butée 48 s'étendant
en regard de la première surface de butée 32 et le deuxième élément d'articulation
44 comprend une surface de contre butée 50 s'étendant en regard de la deuxième surface
de butée 34. Les surfaces de contre butée portent en outre les moyens de fixation
52 à la caisse 8.
[0027] Ainsi, lorsque le véhicule ferroviaire est monté et lorsqu'il circule selon une première
direction longitudinale de circulation allant de la première surface de butée 32 vers
la deuxième surface de butée 34, le bogie 1 se déplace jusqu'à ce que la première
surface de butée 32 entre en contact avec la surface de contre butée 48 du premier
élément d'articulation 42, de sorte que le bogie 1 entraîne le déplacement des voitures
6 par l'intermédiaire du dispositif d'articulation 2 selon cette première direction
longitudinale. De façon similaire, lorsque le véhicule ferroviaire se déplace selon
une deuxième direction longitudinale de circulation, opposée à la première direction
longitudinale, allant de la deuxième surface de butée 34 vers la première surface
de butée, le bogie 1 se déplace jusqu'à ce que la deuxième surface de butée 34 entre
en contact avec la surface de contre butée 50 du deuxième élément d'articulation 44,
de sorte que le bogie 1 entraîne le déplacement des voitures 6 par l'intermédiaire
du dispositif d'articulation 2 selon cette deuxième direction longitudinale.
[0028] Comme le dispositif d'articulation s'étend dans l'espace 30, ce dispositif d'articulation
n'occupe pas non plus le volume libre entre les longerons longitudinaux 14 au-dessus
des traverses 28. Ainsi, ce volume est laissé libre pour le passage d'un plancher
d'interconnexion bas, comme cela va à présent être décrit.
[0029] Chaque voiture 6 est une voiture à deux niveaux, comme cela est représenté sur la
figure 5. Ainsi, chaque voiture 6 comprend un plancher inférieur 54 et un plancher
supérieur 56, disposés l'un au-dessus de l'autre de sorte à définir un niveau inférieur
58 et un niveau supérieur 60. Le plancher inférieur 54 et le plancher supérieur 56
sont par exemple sensiblement plan et horizontaux de sorte que les voitures peuvent
être franchies sans difficulté. En outre, les planchers inférieur 54 et supérieur
56 d'une voiture s'étendent au même niveau que les planchers inférieur 54 et supérieur
56 de l'autre niveau, c'est-à-dire que les planchers inférieur 54 et supérieur 56
de toutes les voitures s'étendent à la même hauteur, la hauteur des planchers supérieurs
56 étant supérieure à celle des planchers inférieurs 54. A titre d'exemple, le plancher
inférieur 54 s'étend à une hauteur sensiblement comprise entre 530 et 550 mm et le
plancher supérieur 56 s'étend à une hauteur sensiblement comprise entre 2380 et 2400
mm. Les hauteurs données ci-dessus sont dépendantes du gabarit dans lequel le véhicule
doit s'inscrire.
[0030] Les voitures 6 sont reliées l'une à l'autre par un passage d'interconnexion 62 s'étendant
sensiblement au droit du dispositif d'articulation 2 et permettant le passage d'une
voiture à l'autre aux usagers du véhicule ferroviaire. A cet effet, le passage d'interconnexion
62 comprend un plancher inférieur, reliant les planchers inférieurs 54 des voitures
6 et s'étendant à la même hauteur que ces planchers, et un plancher supérieur, reliant
les planchers supérieurs 56 des voitures 6 et s'étendant à la même hauteur que ces
planchers. Ainsi, les utilisateurs du véhicule ferroviaire n'ont pas besoin de changer
de niveau pour passer d'une voiture à l'autre, comme c'est usuellement le cas dans
les véhicules ferroviaires à deux étages. En outre, le passage d'une voiture à l'autre
par le niveau inférieur peut se faire sans franchir de marche ou de rampe puisque
les planchers inférieurs s'étendent tous à la même hauteur. La circulation dans le
véhicule ferroviaire est ainsi facilitée, en particulier pour les personnes à mobilité
réduite.
[0031] La disposition du plancher inférieur du passage d'interconnexion 62 à la même hauteur
que celle des planchers inférieurs 54 des voitures est rendue possible par l'agencement
du bogie 1, qui présente un volume libre important entre les longerons longitudinaux
14. Ainsi, le plancher inférieur du passage d'interconnexion 62 peut s'étendre dans
un plan confondu avec l'un des plans du bogie 1 et plus particulièrement avec un plan
voisin du plan défini par les traverses 28, comme représenté sur la figure 4.
[0032] Le véhicule ferroviaire décrit ci-dessus peut être mis en oeuvre, comme représenté
sur les figures 6 et 7, avec plus de deux voitures 6 et avec une capacité d'accueil
de voyageurs optimisée.
[0033] Le passage d'interconnexion décrit ci-dessus peut être utilisé dans des véhicules
ferroviaires à deux niveaux et dont les voitures sont articulées entre elles par un
dispositif d'articulation différent de celui décrit ci-dessus. Par exemple, les voitures
pourraient être articulées entre elles de façon classique et dont l'entraînement se
ferait directement par les bogies sans passer par une mise en butée du dispositif
d'articulation sur des surfaces de butée correspondantes.
[0034] Selon le mode de réalisation représenté sur les figures 6 et 7, le véhicule ferroviaire
comprend ainsi cinq voitures 6 à deux niveaux et deux voitures d'extrémités 64, comprenant
chacune un niveau et un poste de pilotage. Les voitures à deux niveaux 6 sont reliées
les unes aux autres par un passage d'interconnexion 62 tel que décrit ci-dessus. Un
tel véhicule ferroviaire est apte à recevoir 600 passagers. En outre, le bogie est
adapté pour des trains circulant à des vitesses élevées allant jusqu'à 200 km/h, voire
au-delà, tout en ayant une structure permettant de recevoir un plancher inférieur
abaissé, comme décrit précédemment.
[0035] Il est entendu que la structure du dispositif d'articulation 2 pourrait être différente
de celle décrite ci-dessus, tant que ce dispositif d'articulation est apte à entrer
en contact avec les surfaces de butée du bogie 1 pour que le bogie entraîne le déplacement
des voitures du véhicule.
1. Véhicule ferroviaire comprenant au moins deux voitures (6) adjacentes, comprenant
chacune une caisse (8) de voiture, chaque voiture (6) comprenant un plancher inférieur
(54) et un plancher supérieur (56), disposés l'un au-dessus de l'autre de sorte à
définir un niveau inférieur (58) et un niveau supérieur (60), lesdites caisses (8)
étant supportées par un bogie (1) commun et étant articulées l'une à l'autre par un
dispositif d'articulation (2) fixé aux deux caisses (6) de sorte à former une liaison
articulée entre les deux caisses (6), caractérisé en ce que les voitures (6) sont reliées l'une à l'autre par un passage d'interconnexion (62),
ledit passage (62) s'étendant sensiblement au droit du dispositif d'articulation (2)
et comprenant un plancher inférieur reliant les planchers inférieurs (54) des deux
voitures (6) et un plancher supérieur reliant les planchers supérieurs (56) des deux
voitures.
2. Véhicule ferroviaire selon la revendication 1, dans lequel les planchers inférieurs
(54) des voitures (6) et du passage d'interconnexion (62) s'étendent sensiblement
à la même hauteur et les planchers supérieurs (56) des voitures (6) et du passage
d'interconnexion (62) s'étendent sensiblement à la même hauteur, supérieure à la hauteur
des planchers inférieurs (54).
3. Véhicule ferroviaire selon la revendication 2, dans lequel le plan des planchers inférieurs
(54) est confondu avec un plan traversant le bogie (1).
4. Véhicule ferroviaire selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel
le plancher inférieur (54) des voitures (6) s'étend à une hauteur sensiblement comprise
entre 530 et 550 mm et le plancher supérieur (56) des voitures (6) s'étend à une hauteur
sensiblement comprise entre 2380 et 2400 mm.
5. Véhicule ferroviaire selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel
le bogie (1) comprend un châssis (12) reposant sur quatre roues (16), une paire de
roues (16) s'étendant de chaque côté du châssis (12), ledit châssis (12) supportant
au moins un moteur (24) disposé sur un côté du châssis (12) et relié à au moins une
roue (16) par des moyens de transmission, chaque roue (16) comportant un arbre de
roue individuel (18).
6. Véhicule ferroviaire selon la revendication 5, dans lequel ledit châssis (12) du bogie
(1) comprend deux longerons longitudinaux (14) disposés à l'extérieur des roues (16)
et reliés entre eux par des traverses (28) possédant une partie centrale abaissée
s'étendant au-dessous du plan défini par l'axe des roues (16).
7. Véhicule ferroviaire selon la revendication 6, dans lequel le bogie est dépourvu d'éléments
disposés entre les longerons longitudinaux (14) au-dessus d'un plan défini par les
traverses (28), le bogie définissant ainsi un volume laissé libre pour le passage
du plancher inférieur du passage d'interconnexion.
8. Véhicule ferroviaire selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans lequel
le dispositif d'articulation (2) est reçu dans un espace (30) du bogie (1), ledit
espace (30) étant délimité selon une direction longitudinale par une première surface
de butée (32) et par une deuxième surface de butée (34) s'étendant de part et d'autre
dudit espace (30), le dispositif d'articulation (2) s'étendant en regard desdites
première et deuxième surfaces de butée (32, 34) de sorte que, lorsque le véhicule
ferroviaire circule dans une première direction longitudinale, la première surface
de butée (32) entre en contact avec le dispositif d'articulation (2) de sorte que
le déplacement du bogie (1) entraîne le déplacement des caisses (8) dans la première
direction par l'intermédiaire du dispositif d'articulation (2), et, lorsque le véhicule
ferroviaire circule dans une deuxième direction longitudinale opposée à la première
direction, la deuxième surface de butée (34) entre en contact avec le dispositif d'articulation
(2) de sorte que le déplacement du bogie (1) entraîne le déplacement des caisses (6)
dans la deuxième direction longitudinale par l'intermédiaire du dispositif d'articulation
(2).
9. Véhicule ferroviaire selon la revendication 8, dans lequel le dispositif d'articulation
(2) comprend un premier élément d'articulation (42) fixé à l'une des caisses (8) et
un deuxième élément d'articulation (44) fixé à l'autre caisse (8), lesdits premier
et deuxième éléments d'articulation (42, 44) étant reliés l'un à l'autre de sorte
à former une liaison articulée entre les deux caisses (8), le premier élément d'articulation
(42) s'étendant en regard de la première surface de butée (32) et le deuxième élément
d'articulation (44) s'étendant en regard de la deuxième surface de butée (34).
10. Véhicule ferroviaire selon la revendication 8 ou 9 lorsqu'elle dépend de la revendication
5, dans lequel le bogie (1) comprend deux moteurs (24) disposés chacun sur un des
côtés du châssis (12) de part et d'autre de l'espace (30) selon une direction transversale
sensiblement perpendiculaire à la direction longitudinale, chaque moteur (24) étant
relié à deux des roues (16) du bogie (1) par des moyens de transmission.