Domaine de l'invention
[0001] La présente invention se rapporte à un procédé de fabrication d'un fil en alliage
d'or de 8 à 11 carats coulé à un diamètre initial inférieur ou égal à 20 mm pour obtenir
un fil d'un diamètre final qui est compris entre le diamètre initial coulé et 0.1
mm.
[0002] L'invention concerne le domaine de la métallurgie des alliages pour l'horlogerie
et la bijouterie.
Arrière-plan de l'invention
[0003] Il existe sur le marché principalement deux sortes d'alliages d'or gris : les alliages
dans lesquels le métal de blanchiment de l'or est le nickel, et ceux où ce métal est
le palladium.
[0004] Bien que toujours moins utilisés, en bijouterie, pour cause de propriétés allergènes,
les alliages au nickel peuvent être encore utilisés en horlogerie pour des pièces
qui ne sont jamais au contact de la peau. De plus, le faible coût matière du nickel
par rapport au palladium en fait des alliages intéressants pour ces applications horlogères.
[0005] Chacun de ces alliages d'or présente toutefois des inconvénients.
[0006] En effet, bien que ces alliages d'or au nickel, présentent une chromaticité très
faible, ce qui les rend très attractifs pour leur relative blancheur, ils ne peuvent
avoir qu'un seul mode de mise en forme, la coulée par cire perdue, car à l'état recuit
ils ont une dureté élevée, typiquement supérieure à 260 Hv pour un alliage d'or 18K
avec 21% en masse de nickel. Or cette dureté les rend peu déformables à froid et donc
peu aptes aux conditions de travail des bijoutiers et des fabricants de pièces d'habillage
horloger, telles que des boites de montres des aiguilles, appliques de cadran, etc.,
principaux utilisateurs de ces alliages. On a notamment remarqué lors d'essais avec
ces alliages d'or au nickel qu'ils étaient sensibles à la fissuration lors d'opérations
d'étirage à froid ainsi qu'au cours de traitement thermique/trempe, lors de recuit
de recristallisation après déformation, notamment dès que la teneur en nickel dépassait
5% en masse.
[0007] On notera également que les alliages à relativement faible teneur en or, typiquement
les alliages 9 carats, sont sensibles à la fissuration et à la corrosion sous contrainte
comme cela est décrit par exemple par B. Neumeyer dans la publication intitulée
« A facile chemical screening method for the détection of stress corrosion cracking
in 9 carat gold alloys", Gold Bulletin, volume 42 N°3 2009. Ce document divulgue en particulier, page 75, table 1, un alliage d'or 10 carats,
comportant 10.3 à 20% de Ni, 25.2 à 41.6% de Cu, et 4.3 à 13.1% de Zn, qui est utilisable
comme un fil ou comme une tôle, et dont un procédé d'élaboration comporte plusieurs
étapes de laminage, et un recuit sous une atmosphère de N
2 et H
2 à 800 °C,
[0008] Les alliages d'or au palladium sont chers compte tenu du prix du palladium, et du
fait qu'il doit être ajouté dans l'alliage en quantité substantielle pour obtenir
un effet blanchissant. Par ailleurs la dureté des alliages d'or au palladium typiquement
de 120 HV permet certes une déformation à froid satisfaisante mais n'est toutefois
pas suffisante pour satisfaire aux exigences requises pour la réalisation de pièces
d'habillage horloger.
[0009] L'élaboration par laminage de fils en alliage d'or au nickel est difficile : la multiplication
des passes de laminage produit des défauts métallurgiques indésirables, ainsi la malléabilité
de l'alliage diminue au fur et à mesure de l'avancée du laminage. Malheureusement
les recuits de recristallisation, effectués pour la restauration des propriétés homogénéisent
l'alliage, avec un durcissement, par mise en solution du nickel, défavorable aux déformations
ultérieures.
Description sommaire des dessins
[0010] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés, où la figure
unique représente, sous forme de logigramme, les étapes du procédé selon l'invention.
Résumé de l'invention
[0011] D'autres éléments tels que le cobalt, le fer et l'argent peuvent être ajoutés pour
tenter de pallier les inconvénients du nickel et du palladium, tout en participant
à l'effet blanchissant des alliages d'or. Toutefois on s'est aperçu que leur quantité
dans l'alliage pour atteindre les propriétés de couleur et de ductilité exigées dans
le domaine de l'horlogerie et la bijouterie, amenait d'autres inconvénients.
[0012] Typiquement, le cobalt, qui a des propriétés voisines de celles du nickel, peut être
substitué au moins partiellement au nickel, mais cette substitution augmente très
fortement la plupart des caractéristiques mécaniques au détriment de la ductilité
de l'alliage.
[0013] L'ajout de fer après quelques pourcents provoque un effet ferromagnétique. Cet effet
se manifeste pour les alliages d'or au palladium comme ceux au nickel. Cet effet peut
se révéler néfaste pour certaines applications, notamment pour une utilisation dans
le domaine horloger dans lequel l'influence d'un champ magnétique externe peut perturber
les performances chronométriques d'un mouvement horloger.
[0014] L'argent à faible teneur ne participe pas à un effet blanchissant, mais comme il
est relativement neutre dans les propriétés métallurgiques des alliages d'or, il peut
servir à faire la balance pour boucler la composition au titre, avec pour inconvénient
d'amener au-delà de quelques pourcents le ternissement de l'alliage, et aussi de favoriser
une démixtion avec les éléments ferreux : nickel, cobalt et fer, provoquant ainsi
l'effet ferromagnétique.
[0015] Le marché a déjà tenté de remédier aux problèmes susmentionnés en proposant un alliage
d'or blanc ou gris au nickel comprenant, exprimé en masse, entre 37,5 et 37,7% d'or,
de l'ordre 9% de nickel, de l'ordre de 2% de palladium, de l'ordre de 9% d'argent,
de l'ordre de 32 % de Cu et de l'ordre de 10% de zinc, le reste étant formé de différent
éléments destinés à améliorer les propriétés de l'alliage. Cet alliage d'or gris présente
une bonne résistance à la fissuration sous diverses conditions de sollicitations mécaniques,
notamment en fatigue et en déformation à froid, mais sa relative faible teneur en
nickel fait qu'il présente en revanche une couleur avec des reflets jaunes qui ne
lui permet pas de répondre aux critères de blancheur requis pour une utilisation dans
la bijouterie ou l'horlogerie.
[0016] Un autre alliage d'or blanc ou gris au nickel mais exempt de palladium et d'argent
a également été testé par la demanderesse. Cet alliage d'or blanc ou gris au nickel
comprend, exprimé en masse, entre 37,5 et 37,7% d'or, de l'ordre 19% de nickel, de
l'ordre de 31 % de Cu, de l'ordre de 12% de zinc et de l'ordre de 0,5% de manganèse,
le reste étant formé de différents éléments destinés à améliorer les propriétés de
l'alliage. Cet alliage d'or gris présente un éclat et une couleur répondant aux critères
requis pour une utilisation dans la bijouterie ou l'horlogerie, mais il présente toutefois
une mauvaise résistance à la fissuration sous diverses conditions de sollicitations,
notamment lors de traitements thermiques de recristallisation.
[0017] La présente invention a donc pour but de déterminer les conditions d'obtention de
fil en alliage d'or permettant d'améliorer substantiellement les alliages d'or blanc
ou gris en fournissant un alliage d'or gris sans cobalt, sans fer, sans argent et
sans palladium et à haute teneur en nickel permettant d'éliminer le palladium sans
réduire ses propriétés de déformabilité ni ses propriétés métallurgiques, et en mettant
au point un procédé de transformation permettant l'obtention de fil de petit diamètre
de bonne qualité métallurgique, homogène et sans micro-fissures.
[0018] A cet effet, l'invention concerne un procédé de fabrication d'un fil en alliage d'or
de 8 à 11 carats coulé à un diamètre initial inférieur ou égal à 20 mm pour obtenir
un fil d'un diamètre final, compris entre le diamètre initial coulé et 0.1 mm, selon
la revendication 1.
[0019] La mise au point de l'invention permet la sélection d'un alliage d'or gris sans cobalt,
sans fer, sans argent et sans palladium et à haute teneur en nickel, dont la déformabilité
permet sa transformation par la technique d'étirage à froid sans risque de fissuration,
et qui est économique à réaliser et aisé à mettre en oeuvre.
[0020] Un avantage de la présente invention est l'obtention d'un fil en alliage d'or présentant
un compromis intéressant entre une couleur et un éclat d'une blancheur suffisante
pour répondre aux exigences esthétiques du domaine de l'habillage horloger et la résistance
à la fissuration lors de sa mise en forme par déformation à froid.
[0021] Un autre avantage est la facilité de polissage, et l'obtention d'une grande blancheur
après polissage.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0022] A cet effet, la présente invention concerne un procédé de fabrication d'un fil en
alliage d'or de 8 à 11 carats coulé à un diamètre initial inférieur ou égal à 20 mm
pour obtenir un fil d'un diamètre final, compris entre le diamètre initial coulé et
0.1 mm.
[0023] Ce procédé utilise la technologie dite de laminage au fil, qui est en fait un étirage,
où on contraint le matériau à passer successivement par des passages de sections de
plus en plus réduites, sous forme d'encoches ou plus classiquement sous forme de filières.
[0024] Ce procédé comporte les étapes suivantes:
- (10) on effectue une composition d'alliage comportant, en pourcentage en masse du
total:
Au entre 33,33% à 45,84%,
Zn entre 3,64% et 12,44%,
Cu entre 18,46% et 45,02%,
Ni entre 9,88% et 33,78 %,
et de 0,0 à 5,0% d'au moins un des éléments choisi parmi Ir, In, Ti, Si, Ga, Re,
et le total des teneurs des éléments dudit alliage étant limité à 100% par adaptation
de la teneur en Cu,
- (11) on effectue la coulée d'une barre en coulée continue, dont la section est inscrite
dans un diamètre de 8,0 à 20,0 mm,
- (12) on lamine au fil la barre obtenue brute de coulée, de préférence sous une section
sensiblement rectangulaire, de préférence en tournant le produit intermédiaire obtenu
d'un quart de tour avant chaque passe de laminage, et on limite la déformation de
la section à une valeur inférieure ou égale à 20% par passe,
- (13) on mesure la déformation cumulée sur le produit intermédiaire par rapport à la
section initiale de la barre brute de coulée,
- (14) on cesse le laminage au fil quand la déformation cumulée de la section est comprise
entre 60% et 75%, pour effectuer un recuit sur un produit intermédiaire de section
intermédiaire entre 600 et 650 °C durant 30 minutes sous protection de gaz réducteur,
de préférence N2+H2,
- (15) on reprend le laminage au fil avec les mêmes paramètres, on mesure la déformation
cumulée sur le produit intermédiaire par rapport à cette section intermédiaire, et
on cesse le laminage quand la déformation cumulée de la section, entre la section
du produit intermédiaire et la section intermédiaire, est comprise entre 60% et 75%,
pour effectuer un recuit, et on réitère le processus de laminage au fil, de mesure,
et de recuit jusqu'à l'atteinte de la section de produit intermédiaire souhaitée,
- (16) on étire le produit intermédiaire pour ramener la section à un profil sensiblement
circulaire et obtenir un fil profilé.
[0025] Plus particulièrement, lors du laminage au fil, on limite la déformation de la section
à une valeur inférieure ou égale à 13% par passe.
[0026] De préférence, on limite à trois le nombre de recuits.
[0027] Dans une mise en oeuvre particulière, on limite à trois le nombre de passes d'étirage.
[0028] Dans une mise en oeuvre particulière, on redresse le fil obtenu par ces passes d'étirage.
[0029] Dans une mise en oeuvre particulière, on coupe le fil profilé à longueur après son
élaboration complète.
[0030] Dans une mise en oeuvre particulière, on limite, au sein de la composition d'alliage,
en pourcentage en masse du total, les teneurs :
Au entre 33,33% à 45,84%,
Zn entre 4.48% et 12,44%,
Cu entre 22.72% et 45,02%,
Ni entre 12,16% et 33,78 %.
[0031] Dans une autre mise en oeuvre particulière, on limite, au sein de la composition
d'alliage, en pourcentage en masse du total, les teneurs :
- Au entre 37,50% et 37,70%,
- Zn entre 4,20% et 11,67%
- Cu entre 21,23% et 42,21%
- Ni entre 11,36% et 31,67%.
[0032] Dans une autre encore mise en oeuvre particulière, on limite, au sein de la composition
d'alliage, en pourcentage en masse du total, les teneurs :
- Au entre 41,67% et 42,50%,
- Zn entre 3,86% et 10,89%
- Cu entre 19,59% et 39,39%,
- Ni entre 10,49% et 29,55%.
[0033] Dans une autre encore mise en oeuvre particulière, on limite, au sein de la composition
d'alliage, en pourcentage en masse du total, les teneurs :
Au entre 33,33% à 45,84%,
Zn entre 3,64% et 10,11%,
Cu entre 18,46% et 36,58%,
Ni entre 9,88% et 27,44 %,
[0034] Plus particulièrement, on incorpore, au sein de la composition d'alliage, au moins
un des éléments Ir, Ti, Si, entre 0,002% et 1,000 % en pourcentage en masse du total.
[0035] Plus particulièrement, on incorpore, au sein de la composition d'alliage, du Si,
entre 0,30% et 1,00 % en pourcentage en masse du total.
[0036] Plus particulièrement, on incorpore, au sein de la composition d'alliage, du Ti,
entre 20 et 500 ppm.
[0037] Plus particulièrement, on incorpore, au sein de la composition d'alliage, du Re,
entre 0,000% et 0,002 % en pourcentage en masse du total.
[0038] Plus particulièrement, on incorpore, au sein de la composition d'alliage, du In entre
1,00% et 4,00 % en pourcentage en masse du total.
[0039] Plus particulièrement, on réalise ledit fil avec un diamètre supérieur ou égal à
0,1 mm.
[0040] Plus particulièrement, on réalise ledit fil avec un diamètre inférieur ou égal à
20,0 mm.
[0041] Dans une mise en oeuvre préférée, on transforme ce fil par emboutissage pour former
un cadran, ou une applique de cadran, ou une aiguille.
[0042] Avec un alliage répondant à la définition susmentionnée on obtient un alliage d'or
gris répondant à l'ensemble des critères requis pour des alliages destinés à être
utilisés dans le domaine horloger et de la bijouterie notamment pour ce qui concerne
sa couleur et son éclat ainsi que son aptitude à être déformé à froid sans risque
de fissuration. A cela s'ajoute une résistance satisfaisante à la corrosion. On notera
également que l'absence de palladium et d'argent permet d'obtenir un alliage économique.
[0043] Selon un mode particulier de réalisation, l'alliage d'or est un alliage à 7 carats
et comporte exprimé en masse, entre 29 et 30% d'or, entre 4,8 et 13% de Zn, entre
24,2 et 47 % de Cu et entre 13 et 35 % de nickel, et éventuellement au plus 5% d'au
moins un des éléments choisi parmi Ir, In, Ti, Si, Ga, Re.
[0044] Selon un mode de réalisation de l'invention, l'alliage d'or est un alliage à 9 carats
et comporte entre 37,5 et 38,5% d'or, entre 4,2 et 11,5% de Zn, entre 21,5 et 41,5%
de Cu et entre 11,5 et 31,2 % de nickel, et éventuellement au plus 5% d'au moins un
des éléments choisi parmi Ir, In, Ti, Si, Ga, Re.
[0045] Selon un autre mode de réalisation de l'invention, l'alliage d'or est un alliage
à 10 carats et comporte, exprimé en masse, entre 41,5 et 42,5% d'or, entre 3,9 et
10,7% de Zn, entre 19,9 et 38,8% de Cu et entre 10,7 et 29,1 % de nickel, et éventuellement
au plus 5% d'au moins un des éléments choisi parmi Ir, In, Ti, Si, Ga, Re.
[0046] Selon une autre variante encore, l'alliage d'or est un alliage à 13 carats et comporte
exprimé en masse, entre Au 54 et 55%, entre 3,1 et 8,4% de Zn, entre 15,7 et 30,4%
de Cu et entre 8,4 et 22,8 % de nickel, et éventuellement au plus 5% d'au moins un
des éléments choisi parmi Ir, In, Ti, Si, Ga, Re.
[0047] Selon une variante des modes de réalisation ci-dessus, l'alliage d'or comporte au
moins un des éléments Ir, Ti, Si, dans une proportion pour chaque élément comprise
entre 0,002 et 1 % en masse, et, quand il comprend du Si, la proportion de Si est
de préférence comprise 0,3 et 1 % en masse, et, quand il comprend du Ti, la proportion
de Ti est de préférence comprise 20 et 500 ppm, et, quand il comprend du Re, la proportion
de Re est de préférence de 0,002% en masse, et, quand il comprend de l'indium, la
proportion d'indium est de préférence comprise entre 1 et 4% en masse.
[0048] Les alliages d'or selon l'invention trouvent une application particulière pour la
réalisation de pièce d'horlogerie, de bijouterie ou de joaillerie et en particulier
pour la réalisation de cadrans, d'appliques de cadran et d'aiguilles indicatrices
pour pièce d'horlogerie. Dans cette application cet alliage permet notamment d'éviter
le dépôt galvanique de rhodium qui est couramment utilisé dans le domaine horloger
pour conférer aux pièces traitées un éclat et une couleur d'une blancheur satisfaisante.
[0049] Pour préparer la composition d'alliage d'or gris selon l'invention on procède de
la façon suivante :
Les principaux éléments entrant dans la composition de l'alliage ont une pureté de
999.9 pour mille et sont désoxydés.
[0050] On place les éléments de la composition de l'alliage dans un creuset que l'on chauffe
jusqu'à fusion des éléments.
[0051] Le chauffage est réalisé dans un four à induction étanche sous pression partielle
d'azote.
[0052] L'alliage fondu est coulé dans une lingotière.
[0053] Après solidification, on fait subir au lingot une trempe à l'eau.
[0054] Le lingot trempé est ensuite laminé à froid puis recuit. Le taux d'écrouissage entre
chaque recuit est de 66 à 80 %, et de préférence entre 60 et 75%.
[0055] Chaque recuit dure 20 à 30 minutes et se fait entre 600 et 650 °C sous une atmosphère
réductrice composée de N
2 et H
2.
[0056] Le refroidissement après les recuits peut se faire par une trempe à l'eau.
[0057] Les exemples qui vont suivre ont été réalisés conformément aux conditions exposées
dans le tableau 1 ci-dessous et se rapportent tous à des alliages d'or gris de 7 à
13 carats. Les proportions indiquées sont exprimées en pourcentage en masse. Ce tableau
1 est séparé en deux parties : alliages strictement selon l'invention, et variantes.
Tableau 1 : alliages selon l'invention
N° |
Au. |
Pd. |
Ag. |
Cu. |
Ni. |
Zn. |
Ti. |
Mn. |
3 |
37.70 |
0.00 |
0.00 |
40.30 |
15.00 |
7.00 |
0.00 |
0.00 |
4 |
37.60 |
0.00 |
0.00 |
38.40 |
17.00 |
7.00 |
0.00 |
0.00 |
5 |
37.60 |
0.00 |
0.00 |
36.40 |
19.00 |
7.00 |
0.00 |
0.00 |
8 |
41.70 |
0.00 |
0.00 |
34.00 |
17.75 |
6.55 |
0.00 |
0.00 |
Tableau 1 : variantes
N° |
Au. |
Pd. |
Ag. |
Cu. |
Ni. |
Zn. |
Ti. |
Mn. |
0 |
37.57 |
2.00 |
9.00 |
31.83 |
9.30 |
10.30 |
0.00 |
0.00 |
1 |
37.70 |
0.00 |
0.00 |
30.80 |
19.00 |
12.00 |
0.00 |
0.50 |
6 |
29.15 |
0.00 |
0.00 |
41.33 |
21.57 |
7.95 |
0.00 |
0.00 |
7 |
54.20 |
0.00 |
0.00 |
26.70 |
14.00 |
5.10 |
0.00 |
0.00 |
2 |
37.70 |
0.00 |
0.00 |
31.27 |
19.00 |
12.00 |
0.03 |
0.00 |
[0058] L'alliage No 0 est un alliage de l'art antérieur qui n'est pas assez blanc par manque
de nickel et les alliages No 1 et 2 réalisés et testés par la demanderesse fissurent
lors de des traitements thermiques de recristallisation.
[0059] Différentes compositions de l'invention, à savoir les alliages Nos 3 à 8, ont été
élaborées et testées en déformation pour répondre à la triple contrainte d'éclat,
de blancheur et de capacité de déformation requise pour des alliages destinés à être
utilisés dans le domaine horloger et de la bijouterie et y ont répondu de manière
satisfaisante.
[0060] On trouvera dans le tableau 2 ci-dessous différentes propriétés des alliages selon
les exemples No 0 à No 8 du tableau 1. Le tableau 2 donne en particulier les indications
relatives à la dureté de l'alliage à l'état coulé, recuit et écroui ainsi qu'à la
couleur mesurée dans un système de coordonnées à trois axes. Ce système de mesure
à trois dimensions dénommé CIELab, CIE étant le sigle de la Commission Internationale
de l'Eclairage et Lab les trois axes de coordonnées, l'axe L mesurant la composante
blanc-noir (noir=0 ; blanc =100), l'axe
a mesurant la composante rouge-vert (rouge = valeurs positives +a ; vert =valeurs négatives
-a) et l'axe
b mesurant la composante jaune-bleu (jaune = valeurs positives +b ; bleu =valeurs négatives
-b). (cf. norme ISO7724 établie par la Commission Internationale de l'Eclairage).
Tableau 2
N° |
L. |
a*. |
b*. |
Hv coulé |
Hv recuit |
Hv écroui |
Ecr.% |
0 |
87.66 |
0.72 |
9.16 |
165 |
180 |
300 |
75 |
1 |
85.14 |
-0.04 |
5.27 |
150 |
180 |
290 |
70 |
2 |
85.34 |
0.04 |
5.84 |
140 |
180 |
290 |
70 |
3 |
86.05 |
1.05 |
7.01 |
130 |
170 |
280 |
70 |
4 |
85.66 |
0.58 |
6.05 |
135 |
170 |
295 |
70 |
5 |
86.08 |
0.54 |
5.64 |
180 |
195 |
295 |
70 |
[0061] Il ressort du tableau 2 que l'alliage No 0 de l'art antérieur présente une forte
composante b* qui lui confère un aspect jaunâtre non acceptable pour une application
horlogère tandis que les alliages de l'invention No 3 à No 5 présentent une composante
b* notablement inférieure rendant la composante jaunâtre de la couleur de l'alliage
imperceptible à l'oeil nu. Les alliages No 1 et 2 répondent au critère esthétique
en termes de couleur mais ne se laissent pas déformer mécaniquement à froid sans fissuration.
1. Procédé de fabrication d'un fil en alliage d'or de 8 à 11 carats coulé à un diamètre
initial inférieur ou égal à 20 mm pour obtenir un fil d'un diamètre final, compris
entre le diamètre initial coulé et 0.1 mm,
caractérisé en ce que:
- (10) on effectue une composition d'alliage comportant, en pourcentage en masse du
total:
Au entre 33,33% à 45,84%,
Zn entre 3,64% et 12,44%,
Cu entre 18,46% et 45,02%,
Ni entre 9,88% et 33,78 %,
et de 0,0 à 5,0% d'au moins un des éléments choisi parmi Ir, In, Ti, Si, Ga, Re,
et le total des teneurs des éléments dudit alliage étant limité à 100% par adaptation
de la teneur en Cu,
- (11) on effectue la coulée d'une barre en coulée continue, dont la section est inscrite
dans un diamètre de 8,0 à 20,0 mm ;
- (12) on lamine au fil ladite barre brute de coulée sous une section sensiblement
rectangulaire, en tournant le produit intermédiaire obtenu d'un quart de tour avant
chaque passe de laminage au fil, et on limite la déformation de la section à une valeur
inférieure ou égale à 20% par passe,
- (13) on mesure la déformation cumulée sur le produit intermédiaire par rapport à
la section initiale de ladite barre brute de coulée,
- (14) on cesse le laminage au fil quand la déformation cumulée de la section est
comprise entre 60% et 75%, pour effectuer un recuit sur un produit intermédiaire de
section intermédiaire, à une température comprise entre 600 °C et 650°C, pendant une
durée de 20 à 30 minutes, sous atmosphère réductrice composée de N2 et H2, ledit recuit étant suivi d'un refroidissement sous gaz ou à l'eau ;
- (15) on reprend le laminage au fil avec les mêmes paramètres, on mesure la déformation
cumulée sur le produit intermédiaire par rapport à ladite section intermédiaire, et
on cesse le laminage au fil quand la déformation cumulée de la section, entre la section
du produit intermédiaire et ladite section intermédiaire, est comprise entre 60% et
75%, pour effectuer un recuit, et on réitère le processus de laminage au fil, de mesure,
et de recuit jusqu'à l'atteinte de la section de produit intermédiaire souhaitée,
- (16) on étire le produit intermédiaire pour ramener la section à un profil sensiblement
circulaire et obtenir un fil profilé.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que, lors du laminage au fil, on limite la déformation de la section à une valeur inférieure
ou égale à 13% par passe.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'on limite à trois le nombre de dits recuits.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'on limite à trois le nombre de passes d'étirage.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'on redresse ledit fil obtenu par lesdites passes d'étirage.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'on coupe ledit fil profilé à longueur après son élaboration complète.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6,
caractérisé en ce qu'on limite, au sein de ladite composition d'alliage, en pourcentage en masse du total,
les teneurs :
Au entre 33,33% à 45,84%,
Zn entre 4.48% et 12,44%,
Cu entre 22.72% et 45,02%,
Ni entre 12,16% et 33,78 %,
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6,
caractérisé en ce qu'on limite, au sein de ladite composition d'alliage, en pourcentage en masse du total,
les teneurs :
- Au entre 37,50% et 37,70%,
- Zn entre 4,20% et 11,67%
- Cu entre 21,23% et 42,21%
- Ni entre 11,36% et 31,67%.
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6,
caractérisé en ce qu'on limite, au sein de ladite composition d'alliage, en pourcentage en masse du total,
les teneurs :
- Au entre 37,5 et 38,5% d'or,
- Zn entre 4,2 et 11,5%,
- Cu entre 21,5 et 41,5%,
- Ni entre 11,5 et 31,2 % de nickel.
10. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6,
caractérisé en ce qu'on limite, au sein de ladite composition d'alliage, en pourcentage en masse du total,
les teneurs :
- Au entre 41,67% et 42,50%,
- Zn entre 3,86% et 10,89%
- Cu entre 19,59% et 39,39%,
- Ni entre 10,49% et 29,55%.
11. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6,
caractérisé en ce qu'on limite, au sein de ladite composition d'alliage, en pourcentage en masse du total,
les teneurs :
Au entre 33,33% à 45,84%,
Zn entre 3,64% et 10,11%,
Cu entre 18,46% et 36,58%,
Ni entre 9,88% et 27,44 %,
12. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'on incorpore, au sein de ladite composition d'alliage, au moins un des éléments Ir,
Ti, Si, entre 0,002% et 1,000 % en pourcentage en masse du total.
13. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'on incorpore, au sein de ladite composition d'alliage, du Si, entre 0,30% et 1,00
% en pourcentage en masse du total.
14. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'on incorpore, au sein de ladite composition d'alliage, du Ti, entre 20 et 500 ppm.
15. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'on incorpore, au sein de ladite composition d'alliage, du Re, entre 0,000% et 0,002
% en pourcentage en masse du total.
16. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'on incorpore, au sein de ladite composition d'alliage, du In entre 1,00% et 4,00 %
en pourcentage en masse du total.
17. Procédé selon l'une des revendications 1 à 16, caractérisé en ce qu'on transforme ledit fil par emboutissage pour former un cadran, ou une applique de
cadran, ou une aiguille.