Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne un mécanisme de régulation pour dissipation de l'énergie superflue
à l'accomplissement de la fonction d'un mécanisme horloger comportant un mobile fonctionnel.
[0002] L'invention concerne encore un mécanisme d'échappement comportant un tel mécanisme
de régulation.
[0003] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant au moins un tel
mécanisme de régulation.
[0004] L'invention concerne encore une montre comportant un tel mouvement, ou/et au moins
un tel mécanisme de régulation.
[0005] L'invention concerne le domaine des mécanismes d'horlogerie destinés à être intégrés
dans une montre ou dans un appareil mobile.
Arrière-plan de l'invention
[0006] L'amélioration du rendement d'un mécanisme d'échappement est une préoccupation constante
de l'industrie horlogère. A cet effet, on cherche en général à minimiser les dissipations
de tous ordres, dans un échappement, car elles sont difficiles à contrôler, et altèrent
le rendement de l'oscillateur. En particulier les dissipations par accélérations,
notamment dues au fonctionnement propre du mécanisme, ou encore par accélérations
d'origine externe notamment par chocs, et les dissipations par frottements sont des
perturbations nuisibles et difficilement contrôlables.
[0007] Actuellement aucun système de dissipation contrôlée n'est utilisé sur les mécanismes
d'échappement.
Résumé de l'invention
[0008] Les dissipations dans un échappement sont en général minimisées, car elles définissent
le rendement de l'oscillateur. Néanmoins, en contrôlant les instants d'apparition
et de disparition des frottements liés à une fonction particulière, il est possible
de conserver le rendement du mécanisme concerné, tout en exploitant la dissipation
pour des applications fonctionnelles, ou acoustiques, ou encore esthétiques.
[0009] Dans un mécanisme d'échappement où la roue d'échappement est classiquement entraînée
par un barillet, le couple communiqué par le barillet varie au fil de sa décharge,
l'énergie transmise à l'échappement est plus faible après quelques heures de fonctionnement
que juste après remontage. De la même manière, il existe une variation de couple,
et donc d'énergie, dépendant des rouages, en raison notamment des différences de profils,
et des phénomènes tribologiques. Pour qu'un échappement soit à force constante, il
est avantageux de pouvoir rendre superflue l'énergie à partir d'un certain couple,
par le dimensionnement d'un mécanisme adapté; c'est le mode d'opération d'un échappement
magnétique. Cette énergie rendue superflue par le fonctionnement de l'échappement
doit néanmoins être dissipée d'une façon ou d'une autre. De manière plus générale,
dans tout échappement classique l'énergie cinétique de l'ancre après l'impulsion,
avant la venue en butée contre l'étoqueau, est une énergie superflue.
[0010] La présente invention s'attache tout d'abord à agir sur les accélérations dues au
fonctionnement même du mécanisme, par un agencement qui présente en outre l'avantage
de limiter l'effet indésirable des accélérations imposées par un facteur externe.
[0011] L'application du principe d'une dissipation contrôlée à une roue d'échappement permet
d'obtenir une roue qui ralentit graduellement après la fonction d'impulsion. Les avantages
qui en découlent sont :
- un aspect plus continu du fonctionnement,
- une répercussion moindre du choc de chute dans le reste des rouages,
- un choc de chute moins audible par le porteur,
- un choc de chute plus espacé des chocs des autres fonctions lors de la mesure (facilité
de mesure),
- un rebond moindre de la roue d'échappement contre les palettes de l'ancre,
- une usure moindre.
[0012] Actuellement aucun système de dissipation contrôlée n'est utilisé sur un mécanisme
d'échappement. Les dissipations par accélérations intempestives, chocs et frottements
sur des échappements à force constante, qui dépendent de la tribologie, ne sont pas
contrôlées.
[0013] Seul le régulateur magnétique est un système où l'énergie excédentaire est dissipée
par courant de Foucault, mais son action dépend du couple appliqué, et non du positionnement
des mobiles.
[0014] On peut envisager l'utilisation d'autres moyens de dissipation forcée, par exemple
par frottements mécaniques, par chocs, ou par l'utilisation d'une roue folle entraînée
par frottement par le rouage et qui continue de tourner un petit moment lors d'un
rebond à cause de son inertie, augmentant ainsi le frottement lors d'un rebond. A
nouveau, les dissipations mécaniques sont difficiles à contrôler et à dimensionner.
[0015] Tout mécanisme d'échappement nécessitant une dissipation d'énergie excédentaire,
et notamment tout échappement de type échappement magnétique, gagne à inclure un système
où l'amplitude et le pic de dissipation sont contrôlés. Dans l'échappement magnétique
par exemple, cette énergie excédentaire provoque des rebonds visibles de la roue d'échappement
contre ses butées magnétiques, qui risquent de provoquer des dérives de marche lors
de micro-chocs, et sont de plus gênants d'un point de vue esthétique.
[0016] L'invention se propose de gérer la dissipation énergétique dans un mécanisme horloger
comportant au moins un stator et au moins un rotor agencés pour coopérer l'un avec
l'autre, en fonction des positions angulaires respectives entre ce stator et ce rotor,
ou ces stators ou rotors le cas échéant.
[0017] La présente invention se propose, plus particulièrement mais non limitativement,
d'exploiter une dissipation par courants de Foucault contrôlée, pour dissiper toute
l'énergie excédentaire sur un seul rebond.
[0018] A cet effet, l'invention concerne un mécanisme de régulation selon la revendication
1.
[0019] L'invention concerne encore un mécanisme d'échappement comportant un tel mécanisme
de régulation.
[0020] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant au moins un tel
mécanisme de régulation.
[0021] L'invention concerne encore une montre comportant un tel mouvement, ou/et au moins
un tel mécanisme de régulation.
[0022] Le système selon l'invention peut tout aussi bien être introduit dans un échappement
traditionnel, pour profiter du frottement purement visqueux, qui dissipe beaucoup
plus d'énergie avant la chute, là où la vitesse de la roue est maximale, et diminue
l'intensité du choc de chute. Les rebonds de la roue contre la palette de l'ancre,
qui sont parfois très importants, peuvent ainsi être minimisés, et on peut éviter
le risque de rupture des dents de la roue, en particulier quand elle est réalisée
en silicium ou un autre matériau micro-usinable similaire, ou le risque de déformation
plastique.
[0023] L'invention est favorable au contrôle de l'isochronisme. En effet, les rebonds de
la roue sur un échappement limitent la fréquence, car l'alternance suivante doit intervenir
à un moment où les rebonds sont atténués, pour éviter que ces derniers altèrent la
fonction. Amortir rapidement ces frottements permet d'avoir des alternances plus rapprochées
dans le temps, et donc d'atteindre une fréquence d'oscillateur plus élevée, ce qui
permet de ce fait d'engendrer un meilleur pouvoir réglant.
[0024] Une autre application de l'invention consiste en un système de réglage fin de l'amplitude
d'un balancier. En effet, il est important, lors du dimensionnement d'un oscillateur,
de ne pas dimensionner une amplitude de fonctionnement trop élevée, qui risque de
générer des phénomènes de rebat lors du fonctionnement du mouvements. Avec un système
de frein de Foucault selon l'invention, dont la pénétration, et donc la dissipation,
est réglable par l'horloger, il est possible de concevoir des balanciers fonctionnant
à grande amplitude, sans aucun risque de rebat, et avec une dispersion très faible
en production.
Description sommaire des dessins
[0025] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés, où :
- la figure 1 représente, de façon schématisée, et en perspective, une première variante
de mécanisme d'échappement magnétique à deux pistes, entre lesquelles est disposée
une culasse du frein de Foucault ;
- la figure 2 représente, de façon similaire à la figure 1, une deuxième variante sans
dépendance angulaire de la dissipation, et avec un système de réglage fin pour l'horloger
par réglage de la pénétration d'une culasse dans l'entrefer entre les pistes;
- la figure 3 représente, de façon similaire à la figure 1, une troisième variante avec
frein de Foucault sans dépendance angulaire de la dissipation, situé sur un mobile
annexe avec un système de réglage fin pour l'horloger;
- la figure 4 représente, de façon similaire à la figure 1, une quatrième variante avec
un frein magnétique avec réglage fin, dans une application de magnétisation radiale
des composants magnétiques, et sur un mobile annexe ;
- la figure 5 représente, de façon similaire à la figure 1, une cinquième variante avec
un frein magnétique ciblé, dans une application radiale, avec une dépendance angulaire
de la dissipation;
- les figures 6 à 8 sont des schémas de principe, en coupe passant par l'axe de rotation
du mobile, les figures 6 et 7 avec des configurations de reliefs et creux disposés
radialement, et avec deux configurations différentes de parties conductrices et magnétisées,
la figure 8 comporte des creux et reliefs disposés axialement ;
- la figure 9 est un schéma-blocs représentant une montre comportant un mouvement qui
comporte lui-même un mécanisme d'échappement avec un mécanisme de régulation selon
l'invention.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0026] L'invention se propose de gérer la dissipation énergétique dans un mécanisme horloger
comportant au moins un stator et au moins un rotor agencés pour coopérer l'un avec
l'autre, en fonction des positions angulaires respectives entre ce stator et ce rotor,
ou ces stators ou rotors le cas échéant.
[0027] L'invention s'applique aussi bien au cas courant où au moins l'un des composants
antagonistes, classiquement le stator, est fixe, qu'à un cas où le rotor est un mobile
appartenant à un premier mécanisme, et le stator est un autre mobile appartenant à
un deuxième mécanisme.
[0028] Pour contrôler ces variations selon les positions angulaires respectives, un mode
de mise en oeuvre préféré de l'invention plus précisément décrit ici, mais non limitatif,
consiste à exploiter, dans un mécanisme horloger dédié à une fonction particulière,
les propriétés des courants de Foucault pour dissiper de façon ciblée l'énergie qui
n'est pas nécessaire pour l'accomplissement de cette fonction particulière.
[0029] L'invention s'attache aussi à permettre à l'horloger d'effectuer un réglage fin de
l'impact (positionnement) des éléments dissipatifs.
[0030] Dans des variantes particulières, un tel réglage fin peut aussi être commandé par
le mouvement lui-même, en fonction de la réserve de marche restante, ou de tout autre
paramètre de fonctionnement pertinent.
[0031] Ainsi, l'invention concerne un mécanisme de régulation 100 pour dissipation de l'énergie
superflue à l'accomplissement de la fonction d'un mécanisme horloger 200 comportant
un mobile fonctionnel 300, et notamment apte à limiter l'effet des accélérations dues
au fonctionnement propre du mécanisme 200, ainsi que l'effet des accélérations intempestives
d'origine externe, notamment chocs, sur un tel mobile fonctionnel 300.
[0032] Selon l'invention, ce mécanisme de régulation 100 est agencé pour contrôler une dissipation
d'énergie en cas d'emballement du mobile fonctionnel 300. Le mécanisme de régulation
100 comporte au moins un rotor 10, qui est lié cinématiquement au mobile fonctionnel
300, ou bien qui est constitué par le mobile fonctionnel 300 ou est solidaire avec
lui.
[0033] Ce rotor 10 comporte, ou bien une partie rotorique conductrice 11 qui est magnétiquement
perméable, ou bien une partie rotorique magnétisée 12 qui est magnétisée.
[0034] Le mécanisme de régulation 100 comporte, au niveau d'une zone annulaire d'interaction
magnétique, au voisinage direct et vis-à-vis de la partie rotorique conductrice 11
ou respectivement de la partie rotorique magnétisée 12, au moins un stator 20 agencé
pour coopérer avec ce rotor 10.
[0035] Le stator 20 comporte alors une partie statorique magnétisée 21 qui est magnétisée,
ou respectivement une partie statorique conductrice 22 magnétiquement perméable, selon
l'agencement du rotor 10 avec lequel il coopère.
[0036] Par matériau conducteur on entend un conducteur électrique, portant des charges électriques,
tel que cuivre, argent, ou similaire, selon les usages de l'homme du métier.
[0037] Dans la zone annulaire d'interaction magnétique, au moins le rotor 10 ou le stator
20 comporte au moins une zone en relief 15, 25, dans laquelle le rotor 10 ou le stator
20 est susceptible de venir en superposition avec respectivement le stator 20 ou le
rotor 10 dans une interaction magnétique. Et, dans cette même zone annulaire, au moins
le rotor 10 ou le stator 20 comporte au moins une zone en creux 16, 26, dans laquelle
le rotor 10 ou le stator 20 ne peut venir en interaction magnétique avec respectivement
le stator 20 ou le rotor 10. La dissipation d'énergie dépend de la position angulaire
relative du rotor 10 et du stator 20, et ne peut se produire que lorsque des parties
pleines du rotor 10 et du stator 20 sont face à face dans la zone annulaire.
[0038] Plus particulièrement, le mécanisme de régulation 100 est agencé pour contrôler une
dissipation d'énergie par courants de Foucault en cas d'emballement du mobile fonctionnel
300, dans la zone annulaire.
[0039] Plus particulièrement encore, au moins le rotor 10 ou le stator 20 comporte une alternance
de telles zones en relief 15, 25, dans lesquelles le rotor 10 ou le stator 20 est
susceptible de venir en superposition avec respectivement le stator 20 ou le rotor
10 dans une interaction génératrice de courants de Foucault. Et au moins le rotor
10 ou le stator 20 comporte une alternance de telles zones en creux 16, 26, dans lesquelles
le rotor 10 ou le stator 20 n'est pas susceptible de venir en superposition avec respectivement
le stator 20 ou le rotor 10, et où l'interaction entre le rotor 10 et le stator 20
ne peut générer de courants de Foucault.
[0040] La vitesse du rotor 10 dépend du mécanisme 200 à réguler. Mais l'invention n'a pas
pour but de réguler la vitesse de ce rotor, mais de dissiper l'énergie lors d'une
accélération anormale imprimée à ce mécanisme 200.
[0041] L'invention est décrite ici, plus particulièrement pour l'application à un mécanisme
d'échappement. Cette application n'est pas limitative.
[0042] Dans cette application à un mécanisme d'échappement 200, la vitesse du rotor 10 dépend
de la vitesse d'une roue d'échappement 3 que comporte ce mécanisme d'échappement 200.
La partie rotorique conductrice 11, ou la partie rotorique magnétisée 12, peut être
tout ou partie de la roue d'échappement 3 elle-même.
[0043] La première variante de la figure 1 présente une application du système à un mécanisme
d'échappement 200 de type magnétique, comportant deux parties rotoriques magnétisées
12, qui sont une roue supérieure 13 et une roue inférieure 14, ici coaxiales et parallèles,
dans l'entrefer desquels est disposée parallèlement une culasse 23 formant une partie
statorique conductrice 22. Cette culasse 23 comporte en périphérie une alternance
de dents 4 et d'encoches 5. La roue supérieure 13 et une roue inférieure 14 comportent
également des dents périphériques, respectivement 153 et 154. Les dents 4 de la culasse
23 sont agencées pour, dans certaines positions relatives, venir en face et à proximité
immédiate des dents 153 ou 154, permettant l'établissement des courants de Foucault
et la dissipation contrôlée d'énergie. Chacune des encoches 5 de la culasse 23 est
agencée pour interdire l'interaction entre le matériau de la culasse 23 et les dents
153 ou 154 qui sont en regard de cette encoche 5 considérée. Ces dents 4 et encoches
5 de la culasse 23 gèrent ainsi la dépendance angulaire de la dissipation, qui peut
alors être dimensionnée pour être maximale lors des rebonds. Le choix du matériau,
de l'épaisseur et de la pénétration de la partie rotorique conductrice 11 permet de
dimensionner l'intensité de la dissipation, qui peut être choisie pour fonctionner
en amortissement critique, avec un arrêt sans aucun rebond.
[0044] Il est également possible d'implanter un tel dispositif sur au moins un mobile annexe
7, relié à l'échappement par un jeu de rouage, tel que visible sur les figures 3 et
4. Une telle réalisation sur un mobile annexe 7 engendre moins de contraintes d'encombrement,
et peut permettre une dissipation plus importante.
[0045] Il est naturellement possible d'introduire plusieurs systèmes de dissipation ciblée,
sur plusieurs mobiles différents reliés par un train de rouages. L'avantage est d'obtenir
une dissipation plus importante et un moyennage des défauts des différents systèmes.
[0046] Il est avantageux de pouvoir régler l'intensité maximale des courants de Foucault,
en réglant la dissipation de Foucault par une modification, manuelle ou commandée
par un mécanisme, de la pénétration ou de la distance entre les parties conductrice
et aimantée: partie rotorique conductrice 11 coopérant avec une partie statorique
magnétisée 21, ou partie rotorique magnétisée 12 coopérant avec une partie statorique
conductrice 22.
[0047] Un exemple de réalisation selon le schéma de la figure 1 constitue une réalisation
minimale, non optimisée, du concept de l'invention. Une roue supérieure et une roue
inférieure rotoriques comportent chacune six dents séparées par des encoches d'amplitude
angulaire triple de celle des dents, tandis que la culasse statorique comporte six
dents et six encoches de même amplitude. L'épaisseur de la partie statorique conductrice
est de 0.2 mm, et sa conductivité est de 5.998·10
7 S/m dans le cas d'une réalisation en cuivre. Les roues supérieure et inférieure rotoriques
ont chacune l'encombrement d'une roue d'échappement usuelle d'horlogerie, et le champ
rémanent des pistes magnétiques est au minimum de 1 T. La distance entre les aimants
et la partie conductrice est au plus de 0.10 mm. L'énergie dissipée est ainsi de l'ordre
de 0.25 µj·ms, dans une réalisation très simple où la partie conductrice subit un
très faible champ. Bien entendu, une solution avec des aimantations alternées en sens
sur un mobile annexe, notamment selon la figure 3, permet d'augmenter sensiblement
cette dissipation ; il en est de même avec un plus fort dimensionnement des différents
composants. Des mécanismes d'échappement magnétique sont décrits dans les demandes
de brevets
CH02140/13,
CH01416/14 et
CH01129/15 de la Société The Swatch Group Research and Development Ltd,
CH01444/14 et
CH 01445/14 de la Société Nivarox-FAR SA,
CH01290/14 et
CH01127/15 de la Société ETA Manufacture Horlogère Suisse, incorporées ici par référence.
[0048] La figure 2 montre une deuxième variante, relative à une application où le mécanisme
de régulation 100 comporte des premiers moyens de réglage 50 de la position angulaire
du stator 20, ici constitués par une vis excentrique 6 qui permet de régler la pénétration
de la partie statorique conductrice 22, ici limitée à un secteur angulaire, dans l'entrefer
entre une roue supérieure 13 et une roue inférieure 14.
[0049] Une application particulière concerne le réglage fin de l'amplitude d'un balancier,
par réglage de la dissipation de Foucault par une modification manuelle, ou commandée,
de la pénétration ou de la distance entre la partie conductrice et la partie aimantée,
dans la zone annulaire, avec un tel dispositif.
[0050] La figure 3 présente une troisième variante, avec un système de frein sans dépendance
angulaire, sur un mobile annexe 7. Sur ce type de mobile les aimants ont des magnétisations
axiales alternées :N-S, S-N, N-S. Ceci permet de maximiser la variation de champ,
sur la dépendance angulaire, et donc de maximiser la variation de flux magnétique
lorsque la partie conductrice est en mouvement dans le champ des aimants. Le frein
étant proportionnel à la variation de flux, on obtient un frein maximal quand les
aimants de la partie supérieure sont alignés avec ceux de la partie inférieure, N-S
en face de N-S, et un frein minimal quand les aimants sont en opposition, N-S en face
de S-N. Cette variante permet une forte dissipation grâce à une grande liberté de
dimensionnement, car il n'y a pas d'impact direct sur les fonctions de l'échappement,
contrairement à la variante de la figure 2, et grâce à l'utilisation d'aimants en
terre rare.
[0051] Plus particulièrement, le mécanisme de régulation 100 comporte des deuxièmes moyens
de réglage 60 de la position angulaire d'au moins un des rotors 10 par rapport aux
autres : un réglage fin se fait en tournant l'une des roue supérieure 13 et roue inférieure
14, constituées ici de plaques d'aimants, par rapport à l'autre, à l'aide d'un pignon
de commande 61, afin de désindexer les aimants et de diminuer la variation de flux
magnétique provoquée par une rotation du mobile. Les aimants en terre rare peuvent
avoir une direction de magnétisation alternée ou non.
[0052] On peut encore réaliser un tel mécanisme en utilisant une partie rotorique conductrice
11 coopérant avec une partie statorique magnétisée 21, ou une partie rotorique magnétisée
12 coopérant avec une partie statorique conductrice 22, qui sont agencées pour se
rapprocher axialement, au lieu de faire varier la pénétration.
[0053] La modulation de l'amplitude d'énergie dissipée peut, encore, être obtenue grâce
à une variation de l'épaisseur de la partie conductrice ou de la partie magnétisée.
On peut ainsi réaliser un tel mécanisme notamment en utilisant une partie rotorique
conductrice 11 coopérant avec une partie statorique magnétisée 21, ou une partie rotorique
magnétisée 12 coopérant avec une partie statorique conductrice 22, dont l'épaisseur
varie, au lieu de faire varier la pénétration.
[0054] En ce qui concerne la variation de la dissipation en fonction de la variation d'épaisseur,
la dépendance est à peu près linéaire: en imposant une variation d'épaisseur de 50%,
on obtient, sur l'exemple cité plus haut sur la base de la figure 1, une variation
de dissipation voisine de 50%, ce qui, en combinaison avec la vitesse élevée de la
roue d'échappement lors de la phase de dissipation, suffit à dissiper l'énergie superflue
d'origine interne au mécanisme. Le cas limite de variation d'épaisseur est bien sûr
une variation de 100%, ce qui revient aux encoches séparant les dents illustrées sur
les figures. Pour tenir compte de contraintes particulières d'encombrement, on peut
préférer des constructions avec une magnétisation non-axiale, typiquement radiale,
des composants magnétiques.
La figure 4 montre une quatrième variante avec une application radiale, qui est de
ce fait moins encombrante axialement, avec un anneau conducteur 8 formant une partie
rotorique conductrice 11, dont la distance par rapport à un aimant 9 qui constitue
une partie statorique magnétisée 21 et est porté par une bascule 90 réglable par une
vis excentrique 6.
La figure 5 présente une cinquième variante avec un système radial avec réglage fin,
avec une partie rotorique conductrice 11 solidaire d'une roue d'échappement 3, et
avec une dépendance angulaire de la dissipation, obtenue par un profil périphérique
variable avec des reliefs 31 et des creux 32 en périphérie de cette partie rotorique
conductrice 11. Là aussi, une bascule 90 qui porte un aimant 9 qui constitue une partie
statorique magnétisée 21 est réglable en position, par une vis excentrique 6.
[0055] L'invention concerne plus particulièrement un mécanisme d'échappement 200 horloger,
comportant au moins une roue d'échappement 300, et ce mécanisme d'échappement 200
comporte un tel mécanisme de régulation 100, agencé pour limiter l'effet des accélérations,
notamment chocs, sur cette roue d'échappement 300.
[0056] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie 400 comportant au moins un
tel mécanisme d'échappement 200.
[0057] L'invention concerne encore une montre 500 comportant au moins un tel mouvement d'horlogerie
400, ou/et au moins un tel mécanisme de régulation 100.
[0058] Par exemple, la montre 500 comporte un autre mécanisme 600, indépendant du mouvement
400, contrôlé par un tel mécanisme de régulation 100.
[0059] L'invention est encore applicable à d'autres appareils mobiles, tels qu'appareils
d'équipement automobile, naval, aérien, retardateurs pour munitions, ou similaires.
[0060] Afin de protéger l'extérieur de la montre, en particulier le porteur et les appareils
sensibles, contre les champs magnétiques d'un tel système, et afin d'accroître l'efficacité
de ce système il est possible et avantageux d'introduire un blindage ferromagnétique,
non illustré sur les figures.
[0061] La génération de courants de Foucault est liée à une variation de champ, les premiers
étant précisément générés par le second (variation locale au mieux). Sur la variante
de la figure 1, via les dents de la roue et les dégagements, le champ varie de la
même manière qu'il varierait avec une épaisseur qui change (au sens strict, il s'agit
même du cas limite où l'épaisseur varie entre 0 et une valeur fixe). Sur la figure
5 c'est l'épaisseur radiale de conducteur et sa proximité au champ qui varient tous
les deux, le même système est encore envisageable avec une variation axiale d'épaisseur.
[0062] En somme, l'invention procure de nombreux avantages :
- la suppression des rebonds, sans pour autant affecter le rendement,
- l'amélioration des sécurités, avec un fonctionnement amélioré lors de micro-chocs,
- un fonctionnement plus continu des rouages,
- un réglage fin de l'amplitude des oscillateurs, et notamment autorisant une haute
amplitude sans risque de rebat,
- des chocs de chute moins audibles, tout en étant plus facilement identifiables, et
temporellement plus espacés des chocs des autres fonctions, ce qui procure une nouvelle
facilité de mesure,
- une usure moindre, et
- moins de limitation de la fréquence.
1. Mécanisme de régulation (100) pour dissipation de l'énergie superflue à l'accomplissement
de la fonction d'un mécanisme horloger (200) comportant un mobile fonctionnel (300),
caractérisé en ce que ledit mécanisme de régulation (100) est agencé pour contrôler une dissipation d'énergie
en cas d'emballement dudit mobile fonctionnel (300), ledit mécanisme de régulation
(100) comportant au moins un rotor (10) lié cinématiquement audit mobile fonctionnel
(300) ou constitué par ledit mobile fonctionnel (300) et comportant, ou bien une partie
rotorique conductrice (11) qui est magnétiquement perméable, ou bien une partie rotorique
magnétisée (12) qui est magnétisée, et ledit mécanisme de régulation (100) comportant,
au niveau d'une zone annulaire d'interaction magnétique, au voisinage direct et vis-à-vis
de ladite partie rotorique conductrice (11) ou respectivement de ladite partie rotorique
magnétisée (12), au moins un stator (20) comportant une partie statorique magnétisée
(21) qui est magnétisée, ou respectivement une partie statorique conductrice (22)
magnétiquement perméable, et en ce que, dans ladite zone annulaire d'interaction magnétique, au moins ledit rotor (10) ou
ledit stator (20) comporte au moins une zone en relief (15 ; 25) dans laquelle ledit
rotor (10) ou ledit stator (20) est susceptible de venir en superposition avec respectivement
ledit stator (20) ou ledit rotor (10) dans une interaction magnétique, et dans laquelle
zone annulaire au moins ledit rotor (10) ou ledit stator (20) comporte au moins une
zone en creux (16 ; 26) dans laquelle ledit rotor (10) ou ledit stator (20) ne peut
venir en interaction magnétique avec respectivement ledit stator (20) ou ledit rotor
(10), et caractérisé en ce que ledit mécanisme de régulation (100) est agencé pour contrôler une dissipation d'énergie
par courants de Foucault dans ladite zone annulaire en cas d'emballement dudit mobile
fonctionnel (300), la dissipation d'énergie dépendant de la position angulaire relative
dudit rotor (10) et dudit stator (20) et ne se produisant que lorsque des parties
pleines dudit rotor (10 et dudit stator (20) sont face à face dans ladite zone annulaire.
2. Mécanisme de régulation (100) selon la revendication 1, caractérisé en ce que au moins ledit rotor (10) ou ledit stator (20) comporte une alternance de dites zones
en relief (15 ; 25) dans lesquelles ledit rotor (10) ou ledit stator (20) est susceptible
de venir en superposition avec respectivement ledit stator (20) ou ledit rotor (10)
dans une interaction génératrice de courants de Foucault, et en ce que au moins ledit rotor (10) ou ledit stator (20) comporte une alternance de dites zones
en creux (16 ; 26) dans lesquelles ledit rotor (10) ou ledit stator (20) n'est pas
susceptible de venir en superposition avec respectivement ledit stator (20) ou ledit
rotor (10) et où l'interaction entre ledit rotor (10) et ledit stator (20) ne peut
générer de courants de Foucault.
3. Mécanisme de régulation (100) selon la revendication 2, caractérisé en ce que, dans ladite zone annulaire, à la fois ledit rotor (10) et ledit stator (20) comportent
chacun une succession de zones en relief (15 ; 25) dans lesquelles ledit rotor (10)
ou ledit stator (20) est susceptible de venir en superposition avec respectivement
ledit stator (20) ou ledit rotor (10), dans une interaction génératrice de courants
de Foucault, et de zones en creux (16 ; 26) dans lesquelles ledit rotor (10) ou ledit
stator (20) n'est pas susceptible de venir en superposition avec respectivement ledit
stator (20) ou ledit rotor (10), et où l'interaction entre ledit rotor (10) et ledit
stator (20) ne peut générer de courants de Foucault.
4. Mécanisme de régulation (100) selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ledit mécanisme de régulation (100) comporte des premiers moyens de réglage (50)
de la position angulaire dudit stator (20).
5. Mécanisme de régulation (100) selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que ledit mécanisme de régulation (100) comporte une pluralité de dits rotors (10) coaxiaux
dont au moins deux définissent ensemble un entrefer (E) dans lequel est logé un dit
stator (20).
6. Mécanisme de régulation (100) selon la revendication 5, caractérisé en ce que ledit mécanisme de régulation (100) comporte des deuxièmes moyens de réglage (60)
de la position angulaire d'au moins un desdits rotors (10) par rapport aux autres.
7. Mécanisme de régulation (100) selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que lesdites zones en creux (16 ; 26) et en relief (15 ; 25) s'étendent dans un plan
perpendiculaire à l'axe de pivotement dudit rotor (10), pour un rapprochement ou un
éloignement radial dudit rotor (10) et dudit stator (20).
8. Mécanisme de régulation (100) selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que lesdites zones en creux (16 ; 26) et en relief (15 ; 25) s'étendent selon une direction
parallèle à l'axe de pivotement dudit rotor (10), pour un rapprochement ou un éloignement
axial dudit rotor (10) et dudit stator (20).
9. Mécanisme de régulation (100) selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que ladite partie conductrice ou/et ladite partie magnétisée a une épaisseur variable
permettant la modulation de l'amplitude d'énergie dissipée.
10. Mécanisme d'échappement (200) horloger, comportant au moins une roue d'échappement
(300), caractérisé en ce que ledit mécanisme d'échappement (200) comporte un mécanisme de régulation (100) selon
l'une des revendications 1 à 8, agencé pour limiter l'effet des accélérations sur
ladite roue d'échappement (300).
11. Mouvement d'horlogerie (400) comportant au moins un mécanisme d'échappement (200)
selon la revendication 10.
12. Montre (500) comportant au moins un mouvement d'horlogerie (400) selon la revendication
10, ou/et au moins un mécanisme de régulation (100) selon l'une des revendications
1 à 9.