[0001] L'invention concerne une semelle de chaussure de ski de fond, et une chaussure de
sport en tant que telle intégrant une telle semelle. Elle concerne aussi un procédé
de fabrication d'une telle semelle et d'une telle chaussure de sport.
[0002] Une chaussure de ski de fond, voire de randonnée, permet une rotation de la chaussure
autour d'un axe situé vers l'avant de la chaussure. Pour cela, elle est dotée d'une
semelle qui comprend une rigidité et une résistance importantes, pour supporter de
manière fiable une fixation avec le ski de fond et participer à une bonne transmission
des efforts pendant la pratique du ski de fond. Notamment, cette semelle doit permettre
:
- un déroulement maximum du pied vers l'avant, pour offrir une grande amplitude de foulée
dans la pratique dite "traditionnelle" ou "classique" du ski de fond, caractérisée
par une articulation metatarso-phalangienne marquée ; et
- un contrôle optimal du ski dans la pratique du pas alternatif ou de patineur, aussi
appelée "skating" par sa dénomination anglo-saxonne, qui exige un contact maximum
du pied sur le ski, pour un bon contrôle de ce dernier.
[0003] En complément, une telle chaussure de ski de fond se doit de présenter un poids minimal
pour favoriser la performance. Enfin, elle doit garantir un niveau de confort satisfaisant
au skieur, notamment pour les phases hors de la pratique du ski, comme la marche.
Face à ces exigences contradictoires, les solutions existantes restent insatisfaisantes.
[0004] A titre d'exemple, le document
WO2013058658 répond à ces exigences en décrivant une semelle complexe formée par l'assemblage
de plusieurs composants aux propriétés complémentaires, notamment un renfort amovible
en partie centrale de la semelle. Cette solution reste toutefois coûteuse et non optimale.
[0005] Ainsi, un premier objet de la présente invention consiste à proposer une semelle
de chaussure qui permet d'atteindre une rigidité suffisante, notamment une résistance
à la flexion et/ou à la torsion, pour une utilisation pour la pratique du ski de fond.
[0006] Un second objet de la présente invention consiste à proposer une semelle de chaussure
présentant un poids minimal.
[0007] Un troisième objet de la présente invention consiste à proposer une semelle de chaussure
qui permet d'atteindre un confort satisfaisant.
[0008] Un quatrième objet de la présente invention consiste à proposer une semelle de chaussure
qui peut être fabriquée à un coût raisonnable.
[0009] Selon le concept de l'invention, la semelle de chaussure comprend un premier composant
formant un châssis et au moins un second composant assemblé au premier composant,
caractérisée en ce que le second composant comprend une partie antérieure s'étendant
sensiblement longitudinalement en partie antérieure de la semelle.
[0010] L'invention est plus précisément définie par les revendications.
[0011] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante d'un mode d'exécution particulier illustré
sur une chaussure de ski de fond à titre non-limitatif en relation avec les figures
jointes parmi lesquelles :
Les figures 1 et 2 représentent respectivement une vue en perspective de dessous et
une vue de dessous d'un premier composant formant un châssis d'une semelle selon un
mode de réalisation de l'invention.
Les figures 3 et 4 représentent respectivement une vue en perspective de dessous et
une vue de dessous d'un second composant formant un insert de la semelle selon le
mode de réalisation de l'invention.
Les figures 5 et 6 représentent respectivement une vue en perspective de dessous et
une vue de dessous d'un second composant formant un insert de la semelle selon une
variante du mode de réalisation de l'invention.
La figure 7 représente une vue en coupe de la partie arrière du second composant formant
un insert selon les variantes du mode de réalisation de l'invention.
La figure 8 représente une vue en perspective de dessous de la semelle selon le mode
de réalisation de l'invention.
La figure 9 représente une vue en perspective de dessous de la semelle selon la variante
du mode de réalisation de l'invention.
La figure 10 représente une vue de face de l'avant de la semelle selon le mode de
réalisation de l'invention.
Les figures 11 et 12 représentent respectivement une vue en perspective de dessus
et une vue de dessus d'un troisième composant formant une pièce de renfort d'une semelle
pour porter l'axe de liaison avec une fixation selon une variante du mode de réalisation
de l'invention.
[0012] Dans la description suivante, la direction verticale désigne la direction de bas
en haut, c'est-à-dire de la semelle de la chaussure vers le haut de la chaussure.
Ainsi, le terme « dessous de la semelle » désignera la surface inférieure de la semelle,
visible depuis l'extérieur de la chaussure et destinée à venir en contact sur le sol
ou un ski, le terme « dessus de la semelle » désignant inversement la surface supérieure
de la semelle, orientée vers l'intérieure de la chaussure. La direction longitudinale
désigne la direction perpendiculaire à la direction verticale, orientée de l'arrière
vers l'avant de la chaussure (et de la semelle). La direction transversale est la
direction perpendiculaire à la direction longitudinale dans le plan de la semelle.
Les deux directions longitudinale et transversale définissent un plan horizontal,
dans lequel se trouve sensiblement posée la semelle d'une chaussure à l'arrêt.
[0013] Dans les différents modes de réalisation, les mêmes références sont utilisées pour
désigner les mêmes caractéristiques ou des caractéristiques similaires.
[0014] Les figures 8 et 9 illustrent des vues en perspective de dessous d'une semelle 20
de chaussure de ski de fond selon un mode de réalisation de l'invention. Selon ce
mode de réalisation, la semelle est composée de deux composants principaux distincts,
assemblés. Les figures 1 et 2 illustrent le premier composant 1, formant un châssis
de la semelle. Les figures 3 à 7 illustrent le second composant 21 de la semelle.
[0015] Les figures 1 et 2 illustrent ainsi un premier composant 1 formant un châssis d'une
semelle 20 selon le mode de réalisation. Ce châssis forme l'ensemble de la semelle
20, à l'exception d'ouvertures 2, 12 en partie centrale destinées à recevoir le second
composant 21, comme cela sera explicité par la suite. Ce châssis 1 s'étend sur toute
la longueur de la semelle 20. Il forme notamment tout le contour de la semelle 20.
Ainsi, il forme le talon de la semelle 20, comprenant quelques crampons 3 selon une
géométrie conventionnelle. Il comprend ensuite une partie antérieure formant un support
pour une barre ou axe de liaison 4 orienté transversalement et permettant la liaison
avec une fixation, tel que standardisé. Ensuite, à l'arrière de cet axe 4, la partie
antérieure du châssis comprend deux parties latérales 7 délimitées par une ouverture
centrale longitudinale 12, qui se prolonge vers l'ouverture centrale/arrière 2, plus
large située plus en arrière, approximativement dans la partie arrière de la semelle.
Ces deux parties latérales 7 comprennent chacune une succession de crampons antérieurs
5, sensiblement alignés dans la direction longitudinale, et délimités par des rainures
6. Les crampons antérieurs 5 et rainures transversales 6 des deux parties latérales
sont alignés de part et d'autre de l'ouverture centrale longitudinale 12. En particulier,
l'ouverture centrale/arrière 2 est positionnée entre les crampons arrière 3 et les
crampons avant 5.
[0016] Le châssis est avantageusement formé dans un matériau plastique, comme par exemple
un polyuréthane, ou du Pebax® (polyéther bloc amide) de dureté comprise entre 50 et
70 Shore D. Il est de préférence constitué par un matériau unique pour réduire les
coûts mais on ne sortira pas du cadre de l'invention s'il est composé de plusieurs
matériaux. En particulier, la zone du talon pourrait être réalisée dans un autre matériau
par exemple. Il est avantageusement fabriqué par une étape d'injection. Il permet
de garantir le confort d'utilisation de la chaussure et participe aux propriétés mécaniques
de la semelle en flexion, torsion et flexion latérale. Par ailleurs, ce châssis peut
comporter deux nervures longitudinales 8 formant renfort, s'étendant de part et d'autre
de l'ouverture centrale/arrière 2, permettant principalement de rigidifier la semelle
en torsion.
[0017] Les figures 3 à 7 illustrent un second composant 21 de la semelle 20, destiné à un
assemblage avec le premier composant 1 décrit ci-dessus, notamment au niveau de ses
ouvertures 2, 12. Ce second composant 21 a pour fonction d'apporter la rigidité/souplesse
nécessaire pour l'ensemble de la semelle, pour atteindre une bonne performance lors
de la pratique du ski. Pour cela, il se présente de préférence dans un matériau différent
de celui du châssis. Il est de préférence dans un matériau plus rigide dans le cadre
d'une pratique "skating", limitant ainsi la flexion de la semelle 20, notamment dans
la partie antérieure. Pour la pratique dite "classique", il est de préférence dans
un matériau plus souple ou de rigidité similaire à celui du châssis pour créer une
zone de flexion dans la partie antérieure de la semelle principalement dans la zone
des métatarses. Par exemple, le second composant 21 peut être en un matériau plastique,
comme un polyuréthane ou du Pebax® (polyéther bloc amide) de dureté comprise entre
50 et 70 Shore D. En variante, il peut être dans un matériau plastique chargé en fibres
ou en matériau composite. En variante, il peut être tout ou partie en métal. Le second
composant 21 est de préférence formé intégralement dans un même matériau, par souci
de simplicité, mais peut en variante comprendre plusieurs matériaux, et atteindre
des propriétés de rigidité/souplesse telles que recherchées.
[0018] Les figures 3 et 4 illustrent le second composant 21 du premier mode de réalisation
qui correspond à un composant adapté plus particulièrement pour la pratique du skating.
[0019] Ce second composant 21 comprend une partie arrière 22 de surface importante, se présentant
comme une plaque de renfort, destinée à occuper l'ouverture sensiblement centrale
2 et/ou arrière de la semelle. Dans cette zone, le second composant 21 rigide est
destiné à occuper une surface importante de la surface de la semelle 20 finie, s'étendant
sur plus de la moitié de la largeur de la semelle, pour remplir une fonction de résistance
à la torsion de la semelle.
[0020] Ensuite, il comprend une partie antérieure 32 de faible largeur, qui s'étend dans
la direction longitudinale, destinée à occuper l'ouverture centrale longitudinale
12 du châssis 1 entre les crampons latéraux 5 du châssis. Cette partie antérieure
32 se comporte comme une poutre de renfort central en partie avant de la semelle 20,
où elle remplit plus particulièrement une fonction de résistance à la flexion. Naturellement,
cette partie antérieure 32 du second composant 21 de la semelle 20 peut présenter
d'autres formes (en vue de dessus) que celle représentée, comprenant notamment tout
ou partie des caractéristiques suivantes :
- une forme globalement allongée, de largeur moyenne constante ou plus étroite vers
l'avant que vers l'arrière ;
- une forme rectangulaire ou triangulaire ;
- une forme avec des côtés rectilignes ou courbes, parallèles ou non.
[0021] Ce second composant 21 permet d'obtenir une semelle 20, représentée par la figure
8, après association avec le châssis 1, illustré par les figures 1 et 2.
[0022] Les deux parties arrière 22 et antérieure 32 peuvent être formées par la même pièce,
ou par deux pièces différentes assemblées entre elles, par exemple par collage.
[0023] Selon le mode de réalisation, le second composant 21 intègre au moins une nervure
longitudinale 24, pour créer une zone renforcée. Cette nervure s'étend au moins partiellement
dans la partie antérieure 32, et de préférence approximativement sur toute la longueur
de cette partie antérieure 32. Cette nervure est d'une largeur comprise entre 5 à
15 mm, de préférence 10 mm. Cette nervure est en relief de 1 à 4 mm environ, mais
est toujours en retrait de la surface inférieure des crampons latéraux 5, cette partie
centrale ne venant pas au contact de la fixation ou du ski. Selon la variante de réalisation,
cette même nervure s'étend aussi de manière continue dans la partie arrière 22 du
second composant 21. La nervure 24 est de préférence d'une hauteur non constante,
mesurée par rapport à la surface plane de l'insert, suivant la rigidité recherchée
dans cette zone. Par exemple, la partie antérieure de la nervure pourrait être d'une
hauteur supérieure à la partie arrière de la nervure, et inversement. Par exemple,
une hauteur de 1 à 2 mm dans la partie arrière, et jusqu'à 3 à 4 mm dans la partie
antérieure de cette nervure. Dans une variante, la hauteur de la nervure 24 pourrait
être constante sur toute la longueur de la nervure. Le second composant 21 intègre
de plus une seconde nervure 27 dans sa partie arrière 22, notamment visible sur la
figure 7, d'une hauteur h mesurée par rapport à la surface plane de du second composant
21, comprise entre 1 à 5 mm, pour augmenter la raideur en torsion dans la partie centrale/arrière
de la semelle. Bien entendu, d'autres configurations de nervures dans la partie arrière
22 peuvent être choisies sans sortir du cadre de l'invention, en particulier au niveau
de leur nombre, de leurs dimensions, et/ou de leurs orientations par rapport à l'axe
longitudinal.
[0024] Les figures 5 et 6 représentent un second composant 21 selon une variante de réalisation.
Il diffère du second composant 21 décrit précédemment en ce que sa partie antérieure
32 ne comprend pas de nervure continue mais des crampons 25. Ces crampons sont alignés
dans la direction longitudinale et sont ici au nombre de 5, mais leur nombre pourrait
cependant être réduit. Le second composant 21 permet d'obtenir une semelle 20, représentée
par la figure 9, après son association avec un châssis 1 tel que décrit précédemment,
en relation avec les figures 1 et 2. Selon cette variante, la partie antérieure 32
porte des crampons 25, séparés par des rainures transversales 26. Ces crampons ont
une surface inférieure atteignant le même niveau que les crampons du châssis sur la
semelle finie, ceci dans le but de venir en contact avec la plaque de la fixation
et/ou le ski. Cette zone de crampons 25 peut s'étendre sur une longueur similaire
à celle de la zone couverte par les crampons 5, ou éventuellement sur une longueur
plus restreinte. Selon cette variante, le matériau utilisé pour le second composant
21 est moins rigide que le matériau utilisé pour le premier composant 1, améliorant
ainsi la flexion de la semelle 20, notamment dans la partie antérieure et particulièrement
dans la zone des métatarses. Dans une autre variante, le second composant 21 et le
premier composant 1 peuvent être de rigidité (et/ou dureté) équivalente. De même que
dans le premier mode de réalisation, la partie arrière 22 du second composant 21,
de largeur plus large que la partie antérieure 32, peut également comporter des nervures
de renfort 24, 27, (visibles sur la figure 7) pour augmenter la rigidité en torsion
de la semelle. En particulier, une nervure 24 peut s'étendre dans le prolongement
de la série de crampons 25.
[0025] La semelle selon cette variante de réalisation est destinée de préférence à une pratique
du ski de fond traditionnelle ou "classique".
[0026] Ce second composant 21, pour les deux variantes de réalisation, peut être fabriqué
par tout moyen. Par exemple, il peut être fabriqué par injection plastique dans un
mode de réalisation en matériau plastique.
[0027] Dans tous les cas, les crampons 3, 5, 25 des deux composants 1, 21 peuvent être formés
en même temps que le composant qui les intègre, formant ainsi un ensemble monolithique
avec ledit composant, ou être formés de manière distincte par une étape séparée. Dans
ce dernier cas, cela présente l'avantage de pouvoir utiliser un autre matériau que
celui utilisé pour les deux composants décrits précédemment, notamment un matériau
très souple particulièrement adapté pour amortir les chocs, favoriser la marche et/ou
éviter les glissements. Dans le mode de réalisation préféré, chaque composant 1, 21
forme la base des crampons, qui est ensuite recouverte d'un matériau souple, de type
caoutchouc et/ou antidérapant. On peut également utiliser un polyuréthane de dureté
comprise entre 40 et 60 Shore D. Pour cela, le procédé de fabrication peut comprendre
une étape d'injection plastique supplémentaire sur la semelle obtenue par l'assemblage
des deux composants décrits, pour former le revêtement de surface des crampons. Par
ailleurs, le revêtement peut s'étendre au-delà de la surface des crampons pour recouvrir
tout ou partie de l'insert et/ou du châssis.
[0028] Les figures 8 à 10 représentent la semelle 20 terminée, formée par l'assemblage des
deux composants 1, 21 décrits ci-dessus. Ces deux composants peuvent être fabriqués
séparément puis assemblés par tout moyen, mécanique ou non, comme un collage. Selon
un mode de réalisation préféré, le second composant 21, fabriqué au préalable lors
d'une première injection dans un premier moule spécifique, est ensuite disposé dans
un moule de fabrication de la semelle, pour former le châssis lors d'une deuxième
injection dans ce deuxième moule. Le châssis est alors solidarisé au second composant
lors de cette deuxième injection pour former la semelle. Avec cette approche, le second
composant forme un insert et la semelle est obtenue par surmoulage du premier composant
autour et sur cet insert. Ce mode de réalisation de fabrication de la semelle garantit
la bonne fixation des deux composants l'un avec l'autre, tout en représentant un procédé
peu coûteux puisqu'il ne nécessite pas une étape séparée de fixation des deux composants.
Pour augmenter la bonne fixation respective des deux composants ensemble, le second
composant formant l'insert comprend plusieurs trous traversants 28 agencés sur son
pourtour, dans une zone qui sera recouverte sur ses deux surfaces inférieure et supérieure
par le matériau injecté formant le châssis, ceci ajoutant un accrochage mécanique
des deux composants l'un avec l'autre. Dans cette zone périphérique, le châssis 1
est surmoulé sur l'insert (second composant 21), et son matériau traverse les trous
traversants 28 de l'insert.
[0029] Par ailleurs, dans la partie avant de la semelle, il est connu d'utiliser une pièce
de renfort 40 pour porter l'axe de liaison 4 avec une fixation, comme représenté sur
les figures 11 et 12. L'utilisation de cette pièce de renfort garantit un bon maintien
de l'axe de liaison 4 indépendamment du choix des matériaux pour le châssis ou le
second composant. La pièce de renfort 40 a sensiblement une forme en U ou V. Cette
pièce de renfort est fabriquée par injection, indépendamment des injections permettant
de réaliser les composants de l'invention. Pour cela, on injecte un matériau plastique
rigide emprisonnant l'axe de liaison 4 au niveau de ses deux extrémités. Le matériau
utilisé peut être un polyuréthane de dureté comprise entre 50 et 70 Shore D. Dans
le cas où l'axe de liaison 4 est également en forme de U, les branches latérales de
l'axe peuvent être noyées dans les parties latérales 7 du châssis. Cet élément de
renfort 40 portant l'axe de liaison 4 est positionné ensuite dans le moule de fabrication
de la semelle en même temps que le second composant 21, puis la matière destinée à
former le premier composant 1 est injectée dans le moule pour former la semelle 20.
Cette pièce de renfort 40 permet ainsi de rigidifier la semelle dans cette partie
portant l'axe de liaison 4 afin de résister aux efforts de liaison avec la fixation
de ski.
[0030] Les figures 8 à 10 représentent donc la semelle obtenue par l'assemblage des deux
composants 1, 21 décrits précédemment. L'architecture proposée permet d'atteindre
un compromis entre la souplesse et le confort, et la rigidité nécessaire pour la bonne
pratique du ski. Comme explicité par les exemples précédemment, les matériaux sont
choisis pour atteindre les propriétés mécaniques souhaitées. En remarque, la rigidité,
notamment vis-à-vis de la flexion et/ou de la torsion, est particulièrement considérée,
comme décrit en détail ci-dessus. Dans le cas des matériaux plastiques, la dureté
est la grandeur considérée représentative de cette rigidité et/ou des autres propriétés
mécaniques mentionnées, selon une pratique courante de l'homme du métier.
[0031] Notamment, la partie antérieure 32 du second composant 21 permet d'ajuster la flexion
optimale de la semelle. Pour cela, cette partie antérieure 32 s'étend vers l'avant
depuis sensiblement le centre C de la semelle. Avantageusement, elle s'étend approximativement
jusqu'au niveau de l'axe de liaison 4 situé à l'extrémité avant de la semelle. Avantageusement,
elle s'étend sur une longueur supérieure ou égale au quart, voire au tiers, de la
longueur totale de la semelle. Elle s'étend entre les deux parties latérales 7 du
premier composant 1. Ainsi, elle s'étend entre les deux rangées de crampons antérieurs
5 latéraux de la semelle. En variante, elle peut ne s'étendre que partiellement entre
les crampons antérieurs 5. Ces crampons peuvent présenter une autre configuration
: leur nombre peut être diminué, auquel cas le crampon le plus reculé n'est pas nécessairement
disposé dès le centre C de la semelle. Sa largeur est constante ou en variante variable.
Elle est avantageusement d'une largeur moyenne comprise entre 10 et 25 mm, préférentiellement
proche de 20 mm.
[0032] Les crampons 5, 25 de la semelle 20 sont tous alignés dans la direction transversale,
de même que les rainures 6, 26 : cela favorise et guide la bonne flexion de la semelle.
[0033] La partie arrière 22 du second composant 21 occupe une surface importante, qui s'étend
sur presque toute la largeur de la semelle. Elle s'étend vers l'arrière depuis sensiblement
le centre C de la semelle. Avantageusement, elle s'étend sur au moins un quart de
la longueur totale de la semelle. Elle joue en particulier le rôle d'un renfort en
torsion. Ainsi, la frontière entre la partie arrière 22 et la partie antérieure 32
du second composant 21 est sensiblement positionnée au niveau du centre C de la semelle
20. En variante, cette frontière peut être légèrement avancée ou reculée. Dans tous
les cas, le second composant 21 comprend une partie antérieure 32 s'étendant sensiblement
longitudinalement en partie antérieure de la semelle 20.
[0034] Ainsi, la semelle obtenue par l'association des deux composants selon l'invention
possède des propriétés de rigidité élevées, pour la pratique du skating, en torsion
et en flexion, ce qui permet de fournir un maximum de transfert d'énergie du pied
au ski lors de la propulsion. La semelle obtenue pour la pratique classique possède
des propriétés de rigidité en torsion, qui restent élevées et similaires à la semelle
destinée à la pratique du skating, mais est plus souple en flexion sur l'avant du
pied, afin de faciliter le mouvement de va et vient vers l'arrière, permettant ainsi
un bon déroulé du pied et une bonne impulsion.
[0035] En vue de diminuer les coûts de fabrication et de proposer des semelles adaptées
aux deux pratiques de ski de fond dite classique et skating, l'approche retenue selon
l'invention permet d'adapter l'architecture de la semelle par la simple modification
du second composant 21, le châssis restant inchangé. Ainsi, le même moule de fabrication
de la semelle, et plus précisément du châssis, est utilisé dans tous les cas, seul
le moule de l'insert étant légèrement modifié.
[0036] L'invention porte aussi sur une chaussure de sport, notamment de ski de fond, comprenant
une semelle telle que décrite précédemment. Elle porte aussi sur une série de chaussures,
comprenant au moins deux semelles différant uniquement par le second composant, leur
premier composant étant identique, au moins par leur forme, et de préférence de forme
et matériau identiques. Comme cela a été décrit, l'invention est particulièrement
adaptée à une utilisation pour une semelle de ski de fond. Toutefois, rien n'empêche
de l'utiliser pour un autre sport.
[0037] Enfin, l'invention porte aussi porte aussi sur un procédé de fabrication d'une semelle
de chaussure et plus généralement d'une chaussure de sport, qui comprend les étapes
décrites précédemment.
[0038] Naturellement, l'invention ne se limite pas au mode de réalisation et ses variantes
décrites. Notamment, la semelle peut comprendre plus de deux composants, comme cela
a été vu selon la dernière variante de réalisation. En variante, le talon peut aussi
être formé par un composant distinct. Le châssis et/ou le second composant peuvent
être formés par l'assemblage de plusieurs pièces, ou être monolithiques comme décrit
précédemment. D'autre part, la fixation du second composant sur le châssis peut être
amovible, ou non amovible, comme décrit précédemment par le procédé de surmoulage.
Dans le cas d'un second composant amovible, il est possible de modifier facilement
les propriétés de la semelle d'une chaussure de sport par le simple changement du
second composant, notamment de passer d'une chaussure de ski de fond adaptée à la
pratique classique à la pratique en skating et vice versa. Selon une autre variante,
l'ensemble de la semelle peut être amovible, pour permettre de monter des semelles
de propriétés différentes sur la même tige de chaussure.
[0039] Finalement, la solution selon l'invention présente donc les avantages suivants :
elle permet de fabriquer une semelle légère, à moindre coût, qui réunit des propriétés
de confort et de rigidité, notamment de résistance à la flexion et à la torsion. Elle
atteint donc bien les objets recherchés.
1. Semelle (20) de chaussure de sport, notamment de ski de fond, comprenant un premier
composant (1) formant un châssis et au moins un second composant (21) assemblé au
premier composant (1), caractérisée en ce que le second composant (21) comprend une partie antérieure (32) s'étendant sensiblement
longitudinalement en partie antérieure de la semelle (20).
2. Semelle (20) de chaussure de sport selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la partie antérieure (32) du second composant (21) de la semelle (20) s'étend entre
deux partie latérales (7) de la partie antérieure du premier composant (1) et/ou au
moins partiellement entre deux rangées latérales de crampons antérieurs (5) du premier
composant (1) de la semelle.
3. Semelle (20) de chaussure de sport selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce que la partie antérieure (32) du second composant (21) de la semelle (20) présente tout
ou partie des caractéristiques complémentaires suivantes :
- elle présente une forme globalement allongée, de largeur moyenne constante ou plus
étroite vers l'avant que vers l'arrière ;
- elle présente une forme rectangulaire ou triangulaire ;
- elle présente des côtés rectilignes ou courbes, parallèles ou non.
4. Semelle (20) de chaussure de sport selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la partie antérieure (32) du second composant (21) de la semelle (20) comprend une
nervure (24) s'étendant sur tout ou partie de sa longueur ou comprend une rangée de
crampons (25) alignés en direction transverse avec des crampons antérieurs (5) latéraux
du premier composant (1).
5. Semelle (20) de chaussure de sport selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le second composant (21) comprend une partie arrière (22) en forme de plaque, de
largeur supérieure à celle de la partie antérieure (32) s'étendant en direction avant
de la semelle.
6. Semelle (20) de chaussure de sport selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la partie arrière (22) du second composant (21) comprend au moins une nervure.
7. Semelle (20) de chaussure de sport selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le premier composant (1) et le second composant (21) présentent des duretés et/ou
des rigidités différentes.
8. Semelle (20) de chaussure de sport selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le premier composant (1) de la semelle (20) forme la totalité du contour de la semelle
(20).
9. Semelle (20) de chaussure de sport selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que tout ou partie de ses crampons (3, 5, 25) comprennent une couche en surface dans
un matériau souple et/ou antidérapant.
10. Chaussure de ski de fond, caractérisée en ce qu'elle comprend une semelle (20) selon l'une des revendications précédentes dont le
premier composant (1) comprend un dispositif de fixation sur une planche de glisse
de type ski de fond comprenant un axe de liaison (4) transverse situé à proximité
de son extrémité antérieure.
11. Chaussure de ski de fond destinée à la pratique du skating, caractérisée en ce qu'elle comporte une semelle (20) selon l'une des revendications 1 à 9 et en ce que le deuxième composant (21) est constitué d'un matériau d'une rigidité ou dureté supérieure
à la rigidité ou dureté du matériau du premier composant (1).
12. Chaussure de ski de fond selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la partie antérieure (32) du deuxième composant (21) présente une nervure (24) de
renfort.
13. Chaussure de ski de fond destinée à la pratique dite "classique" caractérisée en ce qu'elle comporte une semelle (20) selon l'une des revendications 1 à 9 et en ce que le deuxième composant (21) est constitué d'un matériau d'une rigidité ou dureté inférieure
ou égale à la rigidité ou dureté du matériau du premier composant (1).
14. Chaussure de ski de fond selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la partie antérieure (32) du deuxième composant (21) comporte des crampons (25).
15. Série de chaussures de ski de fond,
caractérisée en ce qu'elle comprend :
- une première chaussure de ski de fond destinée à la pratique dite classique du ski,
comprenant une semelle (20) selon l'une des revendications 1 à 9 dans laquelle la
partie antérieure (32) du second composant (21) comprend une rangée de crampons (25),
- une seconde chaussure de ski de fond destinée à la pratique du ski en skating, comprenant
une semelle (20) selon l'une des revendications 1 à 9 dans laquelle la partie antérieure
(32) du second composant (21) ne comprend pas de crampons (25),
les premiers composants (1) des semelles (20) desdites première et seconde chaussures
de ski de fond étant identiques.
16. Procédé de fabrication d'une semelle (20) de chaussure de sport selon l'une des revendications
1 à 9,
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- fabrication d'un second composant (21) ;
- fabrication d'un premier composant (1) ;
- assemblage des deux composants (1, 21), de sorte que le second composant (21) comprend
une partie antérieure (32) qui s'étendant sensiblement longitudinalement en partie
antérieure de la semelle (20).
17. Procédé de fabrication d'une semelle (20) de chaussure de sport selon la revendication
précédente, caractérisé en ce que l'assemblage des deux composants (1, 21) est obtenu par une étape de surmoulage du
premier composant (1) sur le second composant (21) disposé dans un moule d'injection.