[0001] La présente invention concerne une installation de contrôle de la circulation des
véhicules ferroviaires sur un réseau ferroviaire.
[0002] Historiquement, le contrôle automatique de la circulation des trains est mis en oeuvre
par une installation de contrôle, dite classique dans ce qui suit, autorisant le mouvement
d'un train selon un principe du type « canton à canton ».
[0003] La figure 1 représente schématiquement une telle installation de contrôle classique
12 de la circulation des trains sur un réseau ferroviaire 10. Cette figure représente
le système d'enclenchement d'itinéraires sans la partie de contrôle de vitesses. Cette
dernière partie n'est pas décrite dans ce document.
[0004] Le réseau ferroviaire 10 comprend des voies 16. Les voies 16 sont divisées en tronçons
fixes, appelés cantons, tels que le canton 14.
[0005] L'installation classique 12 comprend un système de supervision automatique des trains,
dit système ATS, au sol, en central, une pluralité de systèmes d'enclenchement, dits
systèmes IXL, au sol, répartis le long du réseau ferroviaire, et des équipements à
la voie.
[0006] Une pluralité d'équipements à la voie 20 sont installés à proximité des voies 16.
[0007] Les équipements à la voie 20 comprennent par exemple des aiguillages 22, des feux
lumineux 24, des dispositifs d'arrêt de véhicules 26, des dispositifs d'isolement
28 de l'alimentation électrique de canton, et des détecteurs de présence de véhicule
38 pour déterminer l'état occupé ou non-occupé de ce canton. D'autres exemples d'équipements
à la voie pourraient être donnés.
[0008] Les équipements à la voie 20 sont actionnés par des relais d'enclenchement 30, propres
à changer l'état d'enclenchement d'un feu lumineux 24.
[0009] Chaque système IXL est associé à un groupe d'équipements à la voie 20, via au moins
un relais d'enclenchement 30. Par exemple, un système IXL 34 est implanté à proximité
des équipements à la voie 20 associés au canton 14, et est relié aux relais d'enclenchement
30 d'actionnement de ces équipements à la voie 20 pour en commander l'enclenchement.
Le système IXL applique des signaux d'enclenchement au relais 30.
[0010] L'installation de contrôle classique 12 comprend un système ATS 32.
[0011] Pour le mouvement du véhicule 18, le système ATS, qui, d'une part, possède une vue
générale du réseau ferroviaire et est informé à chaque instant des cantons occupés
par des véhicules et qui, d'autre part, connait la mission attribuée à chaque véhicule,
c'est-à-dire la route que doit suivre chaque train, réserve la route et notamment
le ou les cantons que doit emprunter un train.
[0012] Le système ATS génère des signaux de commande adaptés vers le système IXL associé
à cette route, c'est-à-dire à ce ou ces cantons. Le système ATS génère aussi des signaux
de commande adaptés vers le système de pilotage automatique, non représenté sur la
figure 1.
[0013] Le système IXL génère, en fonction des signaux d'enclenchement reçus, une pluralité
de signaux d'enclenchement vers le relais 30.
[0014] Le relais 30 génère, en fonction des signaux d'enclenchement reçu, des signaux d'actionnement
pour placer les différents équipements à la voie dans un état adapté pour que le véhicule
considéré puisse poursuivre sa route en empruntant ce ou ces cantons.
[0015] A l'approche de ce canton, comme le système ferroviaire ne dispose pas d'un système
de contrôle de vitesses, le conducteur du véhicule se fonde sur les informations de
signalisation fournies par les équipements à la voie, notamment les feux de signalisation,
pour déterminer qu'il a l'autorisation de mouvement sur ce canton, les équipements
de voie se trouvant dans un état d'enclenchement lui permettant de poursuivre sa mission.
[0016] De telles installations de contrôle classiques requièrent un nombre important d'équipements
de voie, qu'il faut déployer, certifier et maintenir tout au long de l'exploitation
du réseau.
[0017] Il est ainsi envisagé de mettre en oeuvre une toute autre architecture fondée sur
une installation de contrôle automatique de train du type « à gestion des trains basée
sur la communication », connue sous l'acronyme anglais d'installation CBTC, pour «
Communication Based Train Control », ou installation CBTC dans ce qui suit.
[0018] Une installation CBTC comprend une partie embarquée à bord des trains et une partie
au sol.
[0019] La partie embarquée, également connue sous l'expression anglaise « Carborne Controller
», est désignée par système ATC.
[0020] La partie sol comprend un système ATS, un système IXL et un ATC système sol.
[0021] Dans un système ATC bord, des calculateurs sont connectés à une unité de communication
radio embarquée, propre à mettre une liaison de radiocommunication avec des stations
de base, réparties le long des voies, pour établir une connexion avec le système ATC
sol
[0022] Le système ATC embarqué détermine, à chaque instant, des paramètres de fonctionnement
du véhicule et communique avec le système ATC sol afin de permettre au véhicule de
réaliser, en sécurité, la mission qui lui a été attribuée.
[0023] Le système ATC assure ainsi, d'une part, la couverture des besoins fonctionnels du
véhicule, c'est-à-dire par exemple les stations à desservir, et, d'autre part, le
contrôle du véhicule en des points de sécurité prévus le long de la voie, c'est-à-dire,
par exemple, vérifier que le véhicule n'a pas une vitesse supérieure à une vitesse
seuil associée au point de sécurité à l'instant où le véhicule franchit ce point de
sécurité.
[0024] Le système ATS et le système IXL sont généralement centralisés et mis en oeuvre dans
un central opérationnel.
[0025] Le système ATC sol comprend, notamment, un contrôleur de zone ZC, acronyme de « Zone
Controller » en anglais en charge de suivre la présence de véhicules sur des zones
associées du réseau.
[0026] Dans une installation CBTC, la circulation du véhicule met en oeuvre un second principe
de distance résiduelle, désigné par la suite par son équivalent anglais de « distance
to go ».
[0027] Le principe « distance to go » consiste à mettre à jour périodiquement un point d'extrémité
jusqu'où un véhicule peut étendre son autorisation de mouvement. Ce point d'extrémité
est déterminé par l'ATC bord en fonction des informations qu'il reçoit du sol, notamment
de l'ATC sol. A partir de ce point d'extrémité, l'ATC embarqué calcule une courbe
de vitesse optimisée entre sa position actuelle et le point d'extrémité. L'ATC embarqué
contrôle alors automatiquement le déplacement du véhicule en prenant cette courbe
de vitesse optimisée comme consigne.
[0028] Cependant, la migration des installations classiques vers des installations CBTC
est lente, notamment parce que les opérateurs des réseaux ferroviaires possèdent des
installations fonctionnelles, auxquelles ils sont habituées et qui sont certifiées
par les instances nationales compétentes.
[0029] En revanche, les opérateurs de matériel roulant ont tendance à choisir des véhicules
CBTC, c'est-à-dire équipés de système ATC bord, lors du renouvellement de leur flotte.
[0030] Par conséquent, des véhicules de dernière génération ne peuvent pas circuler sur
un réseau ferroviaire doté d'une installation classique, puisque le système ATC bord
de ces véhicules ne peut pas mettre en oeuvre le principe de circulation « canton
à canton », à moins de le déconnecter et de laisser le conducteur reprendre la main
sur le pilotage du train et de circuler à vue.
[0031] Il existe donc un besoin de disposer d'une solution permettant à un véhicule CBTC,
équipé d'un système ATC bord, fonctionnant selon le principe du « distance to go »,
de circuler sur un réseau ferroviaire équipé d'une installation de contrôle classique,
tout en permettant à des véhicules dépourvus de système ATC bord de continuer à pouvoir
circuler en toute sécurité sur ledit réseau.
[0032] A cet effet, l'invention a pour objet une installation de contrôle du trafic sur
un réseau ferroviaire, l'installation de contrôle comprenant un système de supervision
automatique des trains, dit système ATS, au sol, en central, et une pluralité de systèmes
d'enclenchement, dits systèmes IXL, répartis le long du réseau ferroviaire, les systèmes
IXL gérant l'état d'enclenchement d'une pluralité d'équipements à la voie en appliquant
des signaux électriques de type booléen à un relais correspondant d'actionnement desdits
équipements à la voie, de manière à permettre un mouvement d'un premier véhicule selon
un premier principe du type « canton à canton ».
[0033] L'installation de contrôle est telle que, pour permettre le mouvement d'un second
véhicule selon un second principe du type distance résiduelle, ledit second véhicule
étant équipé d'un système embarqué de contrôle automatique de train, dit système ATC
bord, l'installation de contrôle comprend, associé à chaque système IXL, un système
d'interface comprenant :
- un réseau de communication,
- un encodeur radio prenant en entrée une pluralité de signaux parmi des signaux d'enclenchement
et d'état d'enclenchement courant générés en sortie du système IXL associé et du relais
correspondant, et générant un message propre à être transmis le long du réseau de
communication, et
- un ensemble de stations de base, chaque station de base étant connectée au réseau
de communication et étant propre à établir une liaison temporaire de radiocommunication
avec le système ATC bord, et à transmettre au système ATC bord le message généré par
l'encodeur radio,
l'encodeur radio permettant d'émuler un environnement permettant au système ATC bord
du second véhicule de contrôler le mouvement du second véhicule selon le second principe,
alors que ledit second véhicule circule sur une infrastructure ferroviaire mettant
en oeuvre un contrôle de la circulation selon le premier principe.
[0034] Suivant d'autres aspects avantageux de l'invention, l'installation comprend une ou
plusieurs des caractéristiques suivantes, prise(s) isolément ou suivant toutes les
combinaisons techniquement possibles :
- le système d'interface comprend, en outre, des balises de positionnement installées
le long des voies du réseau ferroviaire, chaque balise de positionnement étant propre
à fournir un signal de positionnement au second véhicule lors du passage du second
véhicule à proximité de ladite balise de positionnement, le système ATC embarqué estimant
une position courante du second véhicule sur les voies à partir du dernier signal
de positionnement reçu ;
- les voies sont divisées en cantons fixes, chaque canton étant caractérisé par une
vitesse maximale autorisée, le premier principe consistant à autoriser le mouvement
d'un véhicule à partir de l'état d'occupation des cantons et des vitesses maximales
autorisées sur lesdits cantons ;
- le système ATC bord du second véhicule comprend une base de données contenant des
règles de circulation propres au réseau ferroviaire et des informations spécifiques
aux cantons ;
- le système ATC bord du second véhicule détermine une autorisation de mouvement à partir
du message reçu de l'encodeur radio ;
- le système ATC bord est propre à calculer, à partir du message reçu de l'encodeur
radio et par lecture dans la base de données, un point d'extrémité à partir duquel
déterminer l'autorisation de mouvement ;
- le réseau de communication est un réseau de communication Ethernet ;
- les équipements à la voie sont choisis dans un groupe consistant en :
+ des feux lumineux,
+ des aiguillages,
+ des capteurs de présence sur un tronçon de voie,
+ des dispositifs d'isolement de portions de voies, et
+ des dispositifs d'arrêt d'urgence des véhicules, et
- le message transmis par l'encodeur radio comprend au moins des données choisies dans
un groupe consistant en :
+ des états d'enclenchement des feux lumineux,
+ des états d'enclenchement des aiguillages, et
+ des états d'occupation de tronçons de voie.
[0035] L'invention a également pour objet un encodeur radio pour une installation telle
que décrite précédemment.
[0036] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui va suivre, donnée
uniquement à titre d'exemple non limitatif et faite en se référant aux dessins annexés
sur lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique d'un réseau ferroviaire existant comprenant une
installation de contrôle du trafic ferroviaire classique, et
- la figure 2 est une vue schématique d'un réseau ferroviaire comprenant un exemple
possible de déploiement d'une installation de contrôle du trafic selon l'invention.
[0037] La figure 2 représente schématiquement une installation 42 de contrôle du trafic
sur un réseau ferroviaire 40.
[0038] Le réseau ferroviaire 40 de la figure 2 présente une structure identique à la celle
du réseau ferroviaire 10 de la figure 1. Pour faciliter la compréhension, des éléments
analogues à ceux décrits en référence à la figure 1 ne sont pas décrits de nouveau
et les mêmes références sont utilisées.
[0039] L'installation de contrôle 42 reprend l'architecture d'une installation de contrôle
classique telle que l'installation 12 de la figure 1. Dit autrement, l'installation
de contrôle 42 vient augmenter une installation classique existante de fonctionnalités
supplémentaires permettant la circulation de trains CBTC.
[0040] L'installation de contrôle 42 comprend ainsi un système ATS 32 au sol, en central,
une pluralité de systèmes IXL 34 répartis le long du réseau ferroviaire 40, une pluralité
de relais 30 et des équipements à la voie 20.
[0041] Les systèmes IXL 34 sont propres à gérer l'état d'enclenchement des équipements à
la voie 20 en appliquant aux relais d'enclenchement 30 correspondants, des signaux
d'enclenchement, qui sont des signaux électriques de type booléen.
[0042] Il en résulte que le réseau ferroviaire 40 de la figure 2 permet la circulation des
véhicules 18 pilotés selon le premier principe, à savoir selon le principe du canton
à canton.
[0043] En outre, l'installation 42 permet la circulation d'un train CBTC 46, de dernière
génération, sur le réseau ferroviaire 40 selon le principe « distance to go ».
[0044] Par rapport au réseau ferroviaire 10 de la figure 1, le réseau ferroviaire 40 de
la figure 2 comprend en plus des différents équipements de voie 20, des balises de
positionnement 44 réparties le long des voies 16. Chaque balise de positionnement
44 est associée à un identifiant unique et est propre à générer un signal de positionnement
représentatif de son identifiant. Les balises de positionnement 44 sont, par exemple,
des dispositifs RFID, de l'anglais « radio frequency identification », propres à émettre
un signal de courte portée sous l'effet d'un courant induit par une antenne réceptrice
équipant le train.
[0045] Le train CBTC 46 comprend un système ATC embarqué 48.
[0046] Le système ATC embarqué 48 comprend au moins une antenne 50, une mémoire, et des
calculateurs, et est adapté pour échanger des messages de radiocommunication au moyen
de l'antenne 50.
[0047] La mémoire stocke un ensemble d'instructions logicielles, les calculateurs étant
propres à exécuter au moins une partie des instructions logicielles.
[0048] La mémoire comprend également une base de données.
[0049] La base de données contient des informations spécifiques aux voies 16, telle la position
des différentes pentes ainsi que leur inclinaison respective, la disposition des aiguilles,
etc. Ces informations enregistrées à bord sont aussi dites « invariants » de la voie.
[0050] De plus, la base de données contient, pour chaque balise de position 44, sa position
sur les voies 16.
[0051] L'installation 42 comprend au moins un système d'interface 52 propre à émuler un
environnement permettant au système ATC embarqué 48 de contrôler le mouvement du train
46 selon le principe du « distance to go » alors que celui-ci circule sur une infrastructure
ferroviaire mettant en oeuvre un contrôle de la circulation selon le principe du «
canton à canton ».
[0052] De préférence, chaque système d'interface 52 est associé à un système IXL 34. Dans
l'exemple de la figure 2, chaque station 14 comprend un système IXL 34 associé à un
système d'interface 52. Alternativement, seules certaines stations 14 comprennent
un système d'interface 52 associé à un système IXL 34. Alternativement, un système
d'interface 52 est associé à au moins deux systèmes IXL 34. De préférence, tous les
systèmes d'interface 52 sont identiques et, dans ce qui suit, un seul système d'interface
52 est décrit.
[0053] Le système d'interface 52 comprend un encodeur radio 56, un réseau de communication
54 et un ensemble de stations de base 58.
[0054] Le réseau de communication 54 est relié d'une part à l'encodeur radio 56 et d'autre
part à l'ensemble de stations de base 58. Il comporte par exemple un commutateur et
des liaisons optiques. Le réseau de communication 54 assure l'échange de messages
entre l'encodeur radio 56 et les stations de base 58, et inversement, de préférence
en mettant en oeuvre un protocole de communication Ethernet, de préférence doté d'un
couche sécuritaire.
[0055] L'encodeur radio 56 est situé à proximité du système IXL 34 auquel il est associé.
[0056] En entrée, l'encodeur radio 56 est connecté à la sortie au système IXL 34 et aux
relais d'enclenchement 30 des équipements à la voie 20 que contrôle ce système IXL
34.
[0057] En sortie, l'encodeur radio 56 est connecté au réseau de communication 54.
[0058] L'encodeur radio 56 reçoit des signaux d'enclenchement émis par le système IXL 34
vers le relais 30 et les signaux d'état d'enclenchement courant des équipements de
voie émis par le relais 30 (tels que par exemple les états d'enclenchement des feux
lumineux 24, des aiguillages 22, et des états d'occupation des canton). Ces signaux
sont par exemple dans un format booléen.
[0059] Par exemple, l'encodeur radio 56 prend en entrée :
- un premier signal Si indiquant l'état d'un i-ème feu lumineux, valant 0 lorsque le feu lumineux est en
état restrictif et 1 lorsque le feu lumineux est en état permissif ;
- un deuxième signal DPNi indiquant l'état d'un i-ème aiguillage, valant 1 lorsque l'aiguille est en position
droite ;
- un troisième signal DPRi indiquant l'état d'un i-ème aiguillage, valant 1 lorsque l'aiguille est en position
déviée, et
- un premier état Ci indiquant l'état d'occupation du i-ème canton, valant 0 lorsque le canton est occupé
et 1 lorsque le canton est libre.
[0060] L'encodeur radio 56 génère à partir de ces informations d'entrée un message de sortie
dans un format adapté et le transmet, via le réseau de communication 54, vers l'ATC
bord 48 du train 46.
[0061] Le message généré est transmis le long du réseau de communication 54.
[0062] Les stations de base 58 sont réparties le long des voies 16. Chaque station de base
58 est connectée au réseau 54 et est propre à établir une liaison temporaire de radiocommunication
avec le système ATC embarqué 48 du train 46.
[0063] En outre, chaque station de base 58 est propre à transmettre au système ATC embarqué
48, le long de la liaison temporaire, le message généré par l'encodeur radio 56.
[0064] Le système ATC embarqué 48 est propre à estimer en temps réel la position du véhicule
46 à partir de la détection des signaux de positionnement émis par les balises de
positionnement 44. A titre d'illustration, le véhicule 46 comprend un dispositif de
couplage propre à détecter la présence d'une balise de position 44 et à recevoir l'identifiant
de ladite balise. Avantageusement, le véhicule 46 comprend des odomètres positionnés
au niveau des roues dudit véhicule 46 et propres à délivrer des informations de patinage
desdites roues. Dans ce cas, le système ATC embarqué 48 est propre à estimer la position
du véhicule à partir de la dernière détection d'une balise de position 44, de la vitesse
instantanée du véhicule 46 et des informations délivrées par les odomètres.
[0065] Le système ATC embarqué 48 met en oeuvre un pilotage du véhicule 46 selon le second
principe, à savoir selon le principe du « distance to go », à partir du ou des message(s)
reçu(s) de l'encodeur 56 et des données contenues dans sa base de données.
[0066] Les informations reçues du sol étant des informations relatives aux cantons, la base
de données du système ATC bord comporte une description par cantons du réseau ferroviaire
40.
[0067] Le système ATC embarqué 48 calcule ainsi un point d'extrémité d'une autorisation
de mouvement à partir des informations contenues dans le message reçu. Ce point d'extrémité
correspond en fait à l'extrémité d'un canton.
[0068] Le système ATC embarqué 48 calcule un profil vitesse optimisé permettant au véhicule
46 d'atteindre le point cible. Par-là, on entend, par exemple, un profil de vitesse
minimisant les besoins en énergie du véhicule 46.
[0069] Le système ATC pilote ensuite le véhicule selon le profil de vitesse optimisé. Par
« pilotage du véhicule », il est entendu la génération d'un ensemble de commandes
transmises à des éléments du véhicule, tels un dispositif de freinage ou un dispositif
de motorisation.
[0070] Le fonctionnement de l'invention est à présent décrit.
[0071] On conçoit qu'un véhicule propre à circuler sur un réseau ferroviaire doté d'une
installation de contrôle classique mettant en oeuvre du premier principe de canton
à canton, est également propre à circuler sur le réseau ferroviaire 40 de la figure
2 équipé d'une installation de contrôle 42 qui conserve le premier principe de « canton
à canton » comme principe de fonctionnement.
[0072] Dans ce qui suit, il est considéré le cas d'un véhicule 46 de dernière génération,
c'est-à-dire équipé d'un système ATC embarqué 48 communiquant par voie radio et propre
à piloter le véhicule 46 selon le principe du « distance to go », circulant sur un
réseau ferroviaire 40 équipé par l'installation de contrôle 42 selon l'invention.
[0073] En circulant le long des voies 16, le véhicule 46 passe à proximité d'une balise
de position 44. Sous l'effet d'un courant induit, la balise de positionnement 44 génère
un champ électromagnétique représentatif de l'identifiant de ladite balise 44. Le
dispositif de couplage du véhicule 46 capte le champ électromagnétique et permet à
l'ATC bord de déduire la position instantanée du train 46. Puis, tout en circulant
le long des voies 16 jusqu'à une prochaine balise, le système ATC bord 48 estime en
temps réel la position du train à partir de données odométriques.
[0074] Le système ATC embarqué 48 reçoit un message émis par l'encodeur radio 56, le message
indiquant, entre autres, l'état d'occupation et d'enclenchement des cantons du réseau
40.
[0075] Puis, le système ATC embarqué 48 détermine le point d'extrémité d'une autorisation
de mouvement s'étendant par exemple sur cinq cantons consécutifs.
[0076] Le système ATC lit dans la base de données les informations spécifiques aux portions
de voies associées aux cinq prochains cantons et détermine une courbe de vitesse.
[0077] Le système ATC embarqué 48 pilote le train selon la courbe de vitesse optimisée et
sa position courante.
[0078] La présente invention présente tout d'abord comme avantage de pouvoir être mise en
oeuvre au sein de tout réseau ferroviaire 10 équipé d'une installation de contrôle
classique 12, comme celle décrite en référence à la figure 1.
[0079] La mise en oeuvre est, en outre, simple puisqu'elle ne nécessite que l'implantation
d'au moins un encodeur radio 56, d'une infrastructure de radiocommunication et de
balises de positionnement 44.
[0080] Une fois ce système d'interface déployé, l'installation permet de contrôler la circulation
sur le réseau ferroviaire aussi bien de véhicules 18 compatibles avec une installation
de contrôle classique 12 fonctionnant sur le principe du « canton à canton » que de
véhicules 46 de dernière génération fonctionnant sur le principe du « distance to
go ».
[0081] En outre, l'invention constitue une première étape d'un processus de mise à niveau
de l'installation de contrôle du réseau ferroviaire 40 pour déployer une installation
CBTC complète en remplacement d'une installation classique.
[0082] Dans ce processus, une seconde étape de mise à niveau consiste, par exemple, à substituer
les systèmes IXL répartis le long des voies par un système IXL centralisé, relié aux
équipements de voie via un réseau information à longue distance adapté.
[0083] Une troisième étape consiste ensuite à déployer un ATC sol, à savoir notamment un
contrôleur de zone ZC.
[0084] Ainsi, le système d'interface constitue un composant que l'on retrouve dans les différentes
installations intermédiaires conduisant à une installation CBTC complète.
1. Installation de contrôle (42) du trafic sur un réseau ferroviaire (40), l'installation
de contrôle (42) comprenant un système de supervision automatique des trains, dit
système ATS (32), au sol, en central, et une pluralité de systèmes d'enclenchement,
dits systèmes IXL (34), répartis le long du réseau ferroviaire (40), les systèmes
IXL (34) gérant l'état d'enclenchement d'une pluralité d'équipements à la voie (20)
en appliquant des signaux électriques de type booléen à un relais correspondant d'actionnement
desdits équipements à la voie (20), de manière à permettre un mouvement d'un premier
véhicule (18) selon un premier principe du type «canton à canton »,
caractérisée en ce que, pour permettre le mouvement d'un second véhicule selon un second principe du type
distance résiduelle, ledit second véhicule (46) étant équipé d'un système embarqué
de contrôle automatique de train, dit système ATC bord (48), l'installation de contrôle
(42) comprend, associé à chaque système IXL (34), un système d'interface (52) comprenant
:
- un réseau de communication (54),
- un encodeur radio (56) prenant en entrée une pluralité de signaux parmi des signaux
d'enclenchement et d'état d'enclenchement courant générés en sortie du système IXL
(34) associé et du relais correspondant, et générant un message propre à être transmis
le long du réseau de communication (54), et
- un ensemble de stations de base (58), chaque station de base (58) étant connectée
au réseau de communication (54) et étant propre à établir une liaison temporaire de
radiocommunication avec le système ATC bord (48), et à transmettre au système ATC
bord (48) le message généré par l'encodeur radio (56),
l'encodeur radio (56) étant configuré pour émuler un environnement permettant au système
ATC bord (48) du second véhicule de contrôler le mouvement du second véhicule (46)
selon le second principe, alors que ledit second véhicule circule sur une infrastructure
ferroviaire mettant en oeuvre un contrôle de la circulation selon le premier principe.
2. Installation de contrôle (42) selon la revendication 1, dans laquelle le système d'interface
(52) comprend, en outre, des balises de positionnement (44) installées le long des
voies (16) du réseau ferroviaire (40), chaque balise de positionnement (44) étant
propre à fournir un signal de positionnement au second véhicule (46) lors du passage
du second véhicule (46) à proximité de ladite balise de positionnement (44), le système
ATC embarqué (48) estimant une position courante du second véhicule (46) sur les voies
(16) à partir du dernier signal de positionnement reçu.
3. Installation de contrôle (42) selon la revendication 1 ou 2, dans laquelle les voies
(16) sont divisées en cantons fixes, chaque canton étant caractérisé par une vitesse maximale autorisée, le premier principe consistant à autoriser le mouvement
d'un véhicule (18) à partir de l'état d'occupation des cantons et des vitesses maximales
autorisées sur lesdits cantons.
4. Installation de contrôle (42) selon la revendication 3, dans laquelle le système ATC
bord (48) du second véhicule (46) comprend une base de données contenant des règles
de circulation propres au réseau ferroviaire (40) et des informations spécifiques
aux cantons.
5. Installation de contrôle (42) selon l'une quelconque des revendications précédentes,
dans lequel le système ATC bord (48) du second véhicule (46) détermine une autorisation
de mouvement à partir du message reçu de l'encodeur radio (56).
6. Installation de contrôle (42) selon les revendications 4 et 5, dans laquelle le système
ATC bord (48) est propre à calculer, à partir du message reçu de l'encodeur radio
(56) et par lecture dans la base de données, un point d'extrémité à partir duquel
déterminer l'autorisation de mouvement.
7. Installation de contrôle (42) selon l'une quelconque des revendications précédentes,
dans laquelle le réseau de communication (54) est un réseau de communication Ethernet.
8. Installation de contrôle (42) selon l'une quelconque des revendications précédentes,
dans laquelle les équipements à la voie (20) sont choisis dans un groupe consistant
en :
- des feux lumineux (24),
- des aiguillages (22),
- des capteurs (38) de présence sur un tronçon de voie,
- des dispositifs d'isolement de portions de voies (28), et
- des dispositifs d'arrêt d'urgence des véhicules (26).
9. Installation de contrôle (42) selon la revendication 8, dans laquelle le message transmis
par l'encodeur radio (56) comprend au moins des données choisies dans un groupe consistant
en :
- des états d'enclenchement des feux lumineux,
- des états d'enclenchement des aiguillages, et
- des états d'occupation de tronçons de voie.
10. Encodeur radio (56) pour une installation selon l'une quelconque des revendications
1 à 9.