[0001] La présente invention se rapporte à un mécanisme de remontage automatique et/ou manuel
pour une pièce d'horlogerie comportant au moins deux barillets alimentant des mécanismes
indépendants tels que le rouage de finissage et l'indication horaire, un mécanisme
de compteur ou chronomètre ou toute autre complication horlogère ou mécanisme d'animation.
[0002] Le brevet américain
US 1 245 245 A décrit une horloge-réveil comprenant un premier organe moteur pour l'horloge et un
second organe moteur pour le réveil ainsi que des moyens de remontage manuels pour
lesdits organes moteur. Les moyens de remontage sont agencés pour que l'utilisateur
puisse choisir de remonter soit l'organe moteur du réveil uniquement, soit les deux
organes moteur simultanément.
[0003] Le brevet allemand
DE 317 294 C décrit une pièce d'horlogerie comprenant un premier mécanisme et un second mécanisme
alimentés respectivement par un premier barillet et un second barillet ainsi que des
moyens de remontage électriques qui remonte les deux barillets ensemble. Un mécanisme
différentiel est agencé entre les axes des premier et second barillets de sorte que
l'énergie stockée dans un des deux barillets peut être transmise à celui des premier
et second mécanismes qui en a le plus besoin.
[0004] Le but de la présente invention est de pouvoir remonter au moins deux barillets alimentant
des mécanismes indépendants à l'aide d'un seul mécanisme de remontage automatique
et/ou indépendant et ceci de manière à pouvoir avantager l'armage d'un des barillets.
[0005] La présente invention a pour objet un mécanisme de remontage pour pièce d'horlogerie
dont le mouvement comporte des moyens de remontage automatiques et/ou manuels fournissant
un couple de remontage à au moins un premier organe moteur et un second organe moteur
alimentant chacun des mécanismes indépendants qui se distingue par les caractéristiques
énoncées à la revendication 1.
[0006] L'invention a également pour objet une pièce d'horlogerie équipée d'un tel mécanisme
de remontage.
[0007] Le dessin annexé illustre schématiquement et à titre d'exemple deux formes d'exécution
du mécanisme de remontage pour pièce d'horlogerie selon l'invention.
La figure 1 est une vue en perspective d'un mécanisme de remontage automatique de
deux barillets indépendants selon une première forme d'exécution.
La figure 2 est une vue en perspective d'un mécanisme de remontage manuel de deux
barillets indépendants selon une seconde forme d'exécution.
La figure 3 illustre en perspective et à plus grande échelle un différentiel de distribution
et le pignon de remontage d'un premier barillet.
La figure 4 est une coupe suivant la ligne A-A de la figure 3.
La figure 5 illustre les courbes de recharge de deux barillets en fonction du temps
obtenues avec un mécanisme de remontage selon l'invention.
[0008] La première forme d'exécution illustrée aux figures 1, 3 et 4 est un mécanisme de
remontage automatique pour une pièce d'horlogerie comportant un mouvement présentant
au moins deux organes moteurs, chacun comprenant au moins un barillet, alimentant
des mécanismes indépendants, c'est-à-dire que chaque organe moteur alimente exclusivement
son propre mécanisme sans interaction avec le mécanisme entraîné par l'autre organe
moteur. Ces mécanismes indépendants peuvent être le rouage moteur du mouvement, un
mécanisme de chronomètre du mouvement ou un mécanisme d'une complication du mouvement
ou un mécanisme d'animation que comporte la pièce d'horlogerie.
[0009] Dans cette première forme d'exécution, le mécanisme de remontage est automatique
et comprend des moyens de remontage en forme d'une masse de remontage 1, pivotée sur
une partie fixe du mouvement de la pièce d'horlogerie, comportant une roue d'entraînement
2 en prise avec un pignon baladeur 3, pivoté sur une partie fixe du mouvement, et
pouvant se déplacer d'une position active, en prise avec la roue 4.1 d'un mobile de
remontage 4 à une position inactive, débrayée, de la roue 4.1 du mobile de remontage
4 suivant le sens de rotation de la masse de remontage automatique 1.
[0010] Le premier organe moteur, ici un premier barillet 5, qui est de préférence le barillet
moteur du mouvement de la pièce d'horlogerie, comporte un axe 5.1, une cage 5.2 pivotée
sur l'axe 5.1 et présentant sur sa périphérie une denture 5.3 apte à entraîner le
rouage moteur du mouvement et un couvercle 5.4. Un ressort moteur, non illustré, est
fixé par son extrémité intérieure à l'axe 5.1 du premier barillet 5 et par son extrémité
extérieure, éventuellement par l'intermédiaire d'une bride glissante, à la cage 5.2
de ce premier barillet 5.
[0011] Ce premier barillet 5 comporte encore un rochet 5.5 solidaire de son axe de barillet
5.1 et dont la denture en dent de loup coopère avec un cliquet non illustré pivoté
sur le couvercle 5.4 du barillet pour ne permettre une rotation relative de l'axe
5.1 du barillet 5 par rapport à sa cage 5.2 et son couvercle 5.4 que dans le sens
de remontage du ressort moteur.
[0012] L'axe 5.1 de ce premier barillet 5 est solidaire d'un premier pignon de remontage
6.
[0013] Ce mécanisme de remontage automatique comporte encore un différentiel de distribution
7 illustré aux figures 3 et 4 qui comprend un train d'engrenage épicycloïdal. Dans
la forme d'exécution illustrée, ce différentiel comprend un premier planétaire 7.1
pivoté sur l'arbre 5.1 du premier barillet 5 présentant une denture 7.2 en prise avec
le pignon (non illustré) du mobile de remontage 4. Ce premier planétaire 7.1 comporte
des rayons 7.3, 7.4 servant de porte-satellite. Ce différentiel de distribution comporte
encore deux satellites 7.5, 7.6 pivotés sur les rayons diamétralement opposés 7.3,
7.4 respectivement. Ces satellites 7.5, 7.6 engrènent avec le premier pignon de remontage
6 du premier barillet 5 en deux points diamétralement opposés.
[0014] Le différentiel de distribution 7 comporte encore un second planétaire 7.7 pivoté
sur l'axe 5.1 du premier barillet 5 comportant une denture intérieure 7.8 en prise
avec au moins un et de préférence deux satellites 7.5, 7.6. Le second planétaire 7.7
comporte encore une denture extérieure 7.9.
[0015] Selon des variantes, le différentiel de distribution 7 peut être positionné à un
autre endroit, par exemple à côté du premier barillet 5. Dans ce cas, les planétaires
7.1, 7.7 pivotent autour d'un axe du différentiel de distribution qui est parallèle
à l'arbre 5.1 du premier barillet, et le premier pignon de remontage 6 est lié cinématiquement
à une roue de sortie solidaire de l'axe du différentiel de distribution. Une telle
variante permet de réduire l'épaisseur du mécanisme de remontage.
[0016] Le second organe moteur, ici en forme d'un second barillet 9, comporte une cage 9.1,
munie d'une denture extérieure 9.2 et un axe 9.3. Cet axe 9.3 est relié à la cage
9.1 par un ressort moteur. L'axe 9.3 de ce second barillet 9 comporte un rochet (non
illustré) de façon classique et un second pignon de remontage (non illustré). Le rochet
est soumis à l'action d'un cliquet (non illustré) ne permettant la rotation relative
de la cage 9.1 par rapport à l'axe 9.3 du second barillet que dans le sens du remontage
du ressort de ce second barillet 9. La denture extérieure 9.2 de ce second barillet
9 est en prise avec un rouage d'entraînement d'un mécanisme indépendant, une complication
ou une animation de la pièce d'horlogerie.
[0017] La denture externe 7.9 du second planétaire 7.7 du différentiel de distribution 7
est reliée directement par une liaison cinématique au second pignon de remontage du
second barillet 9. On entend par directement, comme illustré à titre d'exemple à la
figure 1 ou 2, une liaison cinématique sans différentiel. Cette liaison cinématique
comporte dans l'exemple illustré une roue 10 en prise avec la denture extérieure 7.9
du second planétaire 7.7 du différentiel de distribution, un premier mobile 11, une
deuxième roue 12 et une troisième roue 13 en prise avec le second pignon de remontage
du second barillet 9.
[0018] La seconde forme d'exécution du mécanisme de remontage illustrée à la figure 2 est
un mécanisme de remontage manuel.
[0019] Dans cette forme d'exécution, les moyens de remontage comprennent une tige de remontoir
20 qui actionne, lorsqu'elle est en position axiale de remontage, une couronne de
remontage 21 par l'intermédiaire d'une liaison cinématique 22, 23, 24. La couronne
de remontage 21 est en prise avec la denture extérieure 7.2 du premier planétaire
7.1 du différentiel de distribution 7 monté sur l'axe 5.1 du premier barillet 5.
[0020] Dans cette forme d'exécution, la masse de remontage automatique 1 et sa liaison cinématique
2, 3, 4 est remplacée par la tige de remontoir et sa liaison cinématique 21, 22, 23,
24.
[0021] Dans une variante, le mécanisme de remontage pourrait être automatique et manuel,
le premier planétaire 7.1 du différentiel de distribution 7 monté sur le premier barillet
5 étant relié cinématiquement d'une part à la masse de remontage automatique 1 et
d'autre part à la couronne de remontoir 20.
[0022] Lorsque le premier planétaire 7.1 du différentiel de distribution est entraîné en
rotation, soit par la masse de remontage automatique 1, soit par la couronne de remontoir
20, un premier couple est transmis (directement ou indirectement) à l'axe 5.1 du premier
barillet 5 par l'intermédiaire du différentiel de distribution 7, soit dans l'exemple
illustré par l'intermédiaire des satellites 7.5, 7.6 et du premier pignon de remontage
6 et entraîne l'axe 5.1 du premier barillet 5 à une première vitesse de rotation.
Un second couple est transmis à l'axe du second barillet par le second planétaire
7.7 du différentiel de distribution 7 et la liaison cinématique 10, 11, 12, 13 de
celui-ci à l'axe 9.1 du second barillet 9 et entraîne l'axe 9.1 du second barillet
9 à une seconde vitesse de rotation, généralement plus faible que la première vitesse.
[0023] De façon plus générale, selon la présente invention le différentiel de distribution
7 reçoit un couple de remontage des moyens de remontage et distribue ce couple de
manière non égale entre le premier organe moteur et le deuxième organe moteur. Selon
des variantes, le différentiel de distribution peut être adapté pour distribuer le
couple de remontage à plus de deux organes moteurs.
[0024] En jouant sur le couple et les vitesses de rotation de remontage des ressorts des
deux barillets 5, 9 par le rapport d'engrenage de la liaison cinématique 10, 11, 12,
13, reliant le second planétaire 7.7 à l'axe 9.1 du second barillet, il est possible
d'avantager l'armage d'un des barillets par rapport à l'autre comme cela est illustré
à la figure 5 où la ligne pleine illustre la recharge du premier barillet 5 et la
ligne en pointillés la recharge du second barillet 9 en fonction du temps.
[0025] De préférence, on privilégiera le remontage du premier barillet 5 destiné à l'entraînement
du mouvement horloger par rapport au second barillet 9 destiné à l'entraînement d'un
mécanisme secondaire de la pièce d'horlogerie, par exemple un mécanisme d'animation.
1. Mécanisme de remontage pour pièce d'horlogerie, dont le mouvement comporte des moyens
de remontage automatiques et/ou manuels fournissant un couple de remontage à au moins
un premier organe moteur (5) et un second organe moteur (9) alimentant des premier
et second mécanismes indépendants, caractérisé par le fait qu'il comporte un différentiel de distribution (7) recevant un couple de remontage des
moyens de remontage et distribuant ce couple de manière non égale entre le premier
organe moteur (5) et le deuxième organe moteur (9).
2. Mécanisme selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le différentiel de distribution (7) comprend un train d'engrenage épicycloïdal (7.1,
7.2, 7.3, 7.4, 7.5, 7.6, 7.7, 7.8, 7.9).
3. Mécanisme selon la revendication 2, caractérisé par le fait que le différentiel de distribution (7) comporte un premier planétaire (7.1) pivoté sur
un axe du différentiel de distribution, au moins un satellite (7.5, 7.6) pivoté sur
le premier planétaire (7.1) engrenant d'une part avec une roue de sortie solidaire
de l'axe du différentiel de distribution et d'autre part avec un second planétaire
(7.7) pivoté sur l'axe du différentiel de distribution, le premier planétaire (7.1)
étant relié cinématiquement aux moyens de remontage, la roue de sortie étant reliée
cinématiquement au premier organe moteur (5) et le second planétaire (7.7) étant relié
cinématiquement au second organe moteur (9).
4. Mécanisme selon la revendication 3, caractérisé par le fait qu'une liaison cinématique (10,11,12,13) relie directement une denture (7.9) du second
planétaire (7.7) au second organe moteur (9).
5. Mécanisme selon la revendication 4, caractérisé par le fait que chaque satellite (7.5, 7.6) engrène avec une denture interne (7.8) du second planétaire
(7.7), et par le fait que la liaison cinématique (10, 11, 12, 13) relie la denture (7.9) du second planétaire
(7.7) au second organe moteur (9).
6. Mécanisme selon l'une des revendications 3à 5, caractérisé par le fait que le premier organe moteur comprend un premier barillet (5) et le second organe moteur
comprend un second barillet (9), la roue de sortie étant reliée cinématiquement à
un premier pignon de remontage (6) solidaire de l'arbre du premier barillet (5), et
le second planétaire (7.7) étant relié cinématiquement à un second pignon de remontage
solidaire de l'arbre (9.3) du second barillet (9).
7. Mécanisme selon la revendication 6, caractérisé par le fait que l'axe du différentiel est constitué par l'arbre (5.1) du premier barillet (5), la
roue de sortie du différentiel de distribution étant le premier pignon de remontage
(6) du premier barillet (5).
8. Mécanisme selon la revendication 6, caractérisé par le fait que l'axe du différentiel de distribution est parallèle à l'arbre (5.1) du premier barillet
(5).
9. Mécanisme selon l'une des revendications 3 à 8, caractérisé par le fait que le différentiel de distribution (7) comporte deux satellites (7.5, 7.6).
10. Mécanisme selon l'une des revendications 3 à 9, caractérisé par le fait que le premier planétaire (7.1) comporte une denture extérieure (7.2).
11. Mécanisme selon l'une des revendications 3 à 10, caractérisé par le fait que le premier planétaire (7.1) est relié cinématiquement à une masse de remontage automatique
(1) du mouvement.
12. Mécanisme selon l'une des revendications 3 à 11, caractérisé par le fait que le premier planétaire (7.1) est relié cinématiquement à une tige de remontoir (20)
du mouvement lorsque celle-ci est en position de remontage.
13. Mécanisme selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que le premier organe moteur (5) alimente un mouvement horloger de la pièce d'horlogerie
et le second organe moteur (9) alimente un mécanisme secondaire de la pièce d'horlogerie,
le remontage du premier organe moteur (5) étant privilégié par rapport au remontage
du second organe moteur (9).
14. Pièce d'horlogerie comportant des moyens de remontage manuels et/ou automatiques,
caractérisée par le fait qu'elle est équipée d'un mécanisme de remontage selon l'une des revendications 1 à 13.