[0001] L'invention concerne un disjoncteur électrique à courant continu à coupure dans l'air
présentant un pouvoir de coupure d'arc électrique amélioré.
[0002] On connait des disjoncteurs électriques à courant continu et à coupure dans l'air,
qui comportent des contacts électriques, reliés à des terminaux d'entrée et de sortie
du courant électrique et étant sélectivement déplaçables l'un par rapport à l'autre
entre une position fermée, dans laquelle des zones de contact respectives des premier
et deuxième contacts électriques sont en contact l'une avec l'autre pour autoriser
la circulation du courant électrique continu entre les premier et deuxième contacts
électriques, et une position ouverte, dans laquelle ces zones de contact sont distantes
l'une de l'autre.
[0003] De façon connue, ces disjoncteurs permettent de protéger des systèmes électriques
contre des conditions anormales, telles qu'une surintensité électrique ou un court-circuit,
en interrompant rapidement la circulation du courant électrique lorsqu'une telle condition
anormale est détectée. Par « rapidement », on entend que le courant électrique doit
être interrompu en moins de 100ms ou, de préférence, moins de 10ms après la détection
de la condition anormale.
[0004] Pour interrompre la circulation du courant, les conducteurs sont éloignés l'un de
l'autre vers leur position ouverte. Typiquement, un arc électrique se forme alors
entre leurs zones de contact. Cet arc doit être éteint afin d'interrompre la circulation
du courant électrique. En pratique, pour des courants électriques d'intensité élevée,
par exemple supérieure à une dizaine d'ampères, l'arc électrique se déplace par soufflage
en direction d'une chambre de coupure d'arc, où il est éteint, permettant ainsi d'interrompre
la circulation du courant. Un tel effet de soufflage est en partie causé par une force
électromagnétique exercée sur l'arc électrique, sous l'effet du champ magnétique créé
par la circulation du courant électrique dans l'arc électrique lui-même. Toutefois,
en présence d'un courant électrique d'intensité moindre, par exemple inférieur ou
égal à dix ampères ou à un ampère, le champ magnétique généré par l'arc électrique
lui-même n'est pas suffisant pour le déplacer par soufflage vers la chambre de coupure.
L'arc électrique peut ainsi persister longtemps entre les deux zones de contact électriques.
Ceci n'est pas souhaitable, car le disjoncteur n'interrompt pas rapidement la circulation
du courant, ce qui peut causer une situation contraire à la sécurité.
[0005] On connaît de
FR 2 632 772 B1 un disjoncteur dans lequel un aimant permanent est disposé sur une corne d'arc en
entrée de la chambre de coupure, de manière à générer un champ magnétique constant
pour déplacer un arc électrique vers la chambre de coupure quelle que soit la valeur
du courant électrique. Un tel dispositif ne donne cependant pas entière satisfaction
et de plus est compliqué à réaliser industriellement et nécessite des modifications
parfois importantes des disjoncteurs existants pour son intégration.
[0007] C'est à ces inconvénients qu'entend plus particulièrement remédier l'invention en
proposant un disjoncteur électrique à courant continu et à polarité réversible et
dans lequel un arc électrique puisse être interrompu de façon fiable même pour les
faibles valeurs d'intensité de courants électriques, et pouvant être réalisé industriellement
de façon simple.
[0008] A cet effet, l'invention concerne un disjoncteur électrique à courant continu, comportant
:
- des premier et deuxième terminaux d'entrée et de sortie d'un courant électrique continu,
- des premier et deuxième contacts électriques, reliés respectivement aux premier et
deuxième terminaux et étant sélectivement déplaçables l'un par rapport à l'autre,
dans un plan longitudinal du disjoncteur, entre :
- une position fermée, dans laquelle des zones de contact respectives des premier et
deuxième contacts électriques sont en contact l'une avec l'autre pour autoriser la
circulation du courant électrique continu entre les premier et deuxième contacts électriques,
et
- une position ouverte, dans laquelle ces zones de contact sont distantes l'une de l'autre,
- une chambre de formation d'un arc électrique, dans laquelle sont placées les zones
de contact ;
- une chambre de coupure d'un arc électrique.
[0009] Le disjoncteur comporte en outre un circuit magnétique incluant un aimant et générant
un champ magnétique qui est apte à guider, en direction de la chambre de coupure,
un arc électrique se formant entre les zones de contact dans la position ouverte,
le champ magnétique généré par le circuit magnétique présentant à cet effet des lignes
de champ recourbées qui s'étendent essentiellement perpendiculairement à des parois
latérales opposées de la chambre de formation d'arc électrique, ces parois latérales
étant disposées de part et d'autre des zones de contact essentiellement parallèlement
au plan longitudinal, ces lignes de champ convergeant, au niveau d'une région centrale
de la chambre de formation d'arc contenant les zones de contact, vers la chambre de
de coupure en s'étendant parallèlement au plan longitudinal, et l'aimant est apte
à générer un champ magnétique supérieur ou égal à 0,5 Tesla, ou, de préférence, supérieur
ou égal à 1 Tesla.
[0010] Grâce à l'invention, le champ magnétique créé par l'aimant et par le circuit magnétique
exerce une force sur l'arc électrique qui déplace d'abord ce dernier à l'écart des
zones de contact électriques et perpendiculairement au plan longitudinal. Du fait
de la configuration des lignes de champ magnétique, la force exercée sur l'arc électrique
change alors de direction, de sorte à diriger ensuite l'arc électrique vers la chambre
de coupure. Du fait de la configuration symétrique par rapport au plan longitudinal,
l'arc électrique est déplacé vers la chambre de coupure quel que soit le sens de circulation
du courant électrique dans le disjoncteur. De plus, le circuit magnétique est facilement
intégrable à des disjoncteurs existants, sans leur imposer de modifications structurelles
importantes.
[0011] Selon des aspects avantageux mais non obligatoires de l'invention, un tel disjoncteur
peut incorporer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises dans toute
combinaison techniquement admissible :
- Le circuit magnétique comporte en outre un noyau magnétique réalisé en matériau ferromagnétique
et qui s'étend au moins en partie le long du premier contact électrique, l'aimant
étant placé à une des extrémités du noyau magnétique.
- L'aimant présente un axe magnétique orienté parallèlement à une direction longitudinale
contenue dans le plan longitudinal.
- L'espacement entre l'aimant et l'extrémité du noyau magnétique est inférieure ou égale
à 2mm ou, de préférence, inférieure ou égale à 1 mm, ou encore de préférence nulle.
- L'aimant est un aimant permanent.
- L'aimant est réalisé dans un alliage synthétique contenant un élément de la famille
des terres rares, par exemple un alliage de Samarium-Cobalt.
- Le noyau magnétique est réalisé en acier ou en fer.
- Les parois latérales sont réalisées en un matériau ferromagnétique.
[0012] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaitront plus
clairement à la lumière de la description qui va suivre, d'un mode de réalisation
d'un disjoncteur donnée uniquement à titre d'exemple et faite en référence aux dessins
annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une représentation schématique selon une vue en perspective d'une
portion interne d'un disjoncteur électrique à courant continu conforme à l'invention
;
- la figure 2 est une représentation schématique, d'une portion du disjoncteur de la
figure 1, selon la vue illustrée par la flèche F2 de la figure 1 ;
- les figures 3 et 4 représentent schématiquement des lignes de champ magnétique créées
par le circuit magnétique du disjoncteur de la figure 1, selon des vues en coupe longitudinale
dans le plan P1 et transversale dans le plan P2 de la figure 1 ;
- la figure 5 est une représentation schématique d'une portion du disjoncteur de la
figure 1, selon le plan de coupe P2 de la figure 1 ;
- les figures 6 et 7 représentent schématiquement la direction d'une force électromagnétique
exercée sur un arc électrique pour deux sens opposés de circulation du courant électrique
dans le disjoncteur de la figure 1.
[0013] La figure 1 représente une partie d'un disjoncteur 1 à courant continu et à coupure
dans l'air. Le disjoncteur 1 comporte ici un boîtier fermé, à l'intérieur duquel sont
placés des composants de ce disjoncteur 1. Ce boîtier est par exemple réalisé en matière
plastique thermoformée. Pour plus de clarté, le boîtier du disjoncteur 1 n'est pas
représenté sur la figure 1.
[0014] Le disjoncteur 1 comporte des terminaux électriques 2 et 2' d'entrée et de sortie
d'un courant électrique. Les terminaux 2 et 2' sont configurés pour raccorder électriquement
le disjoncteur 1 à un circuit électrique qu'on souhaite protéger. Les terminaux 2
et 2' sont réalisés en un matériau électriquement conducteur, par exemple un métal
tel que du cuivre. Ces terminaux 2 et 2' sont ici accessibles depuis l'extérieur du
boîtier pour raccorder le disjoncteur 1 au circuit à protéger.
[0015] Dans cet exemple, les polarités du disjoncteur 1 sont réversibles, c'est-à-dire que
les terminaux 2 et 2' peuvent alternativement et indifféremment servir de terminaux
d'entrée ou de sortie du courant électrique dans le disjoncteur 1.
[0016] Le disjoncteur 1 comporte ici deux sous-ensembles 1a et 1b chacun associés à un terminal
2, 2'. Le premier sous-ensemble 1a comporte les éléments suivants : un premier contact
électrique 21 raccordé au terminal 2, une chambre de coupure d'arc 4 et un circuit
magnétique 5. Le deuxième sous-ensemble 1 b comporte les éléments suivants: un contact
électrique 21' raccordé au terminal 2', une chambre 4' de coupure d'arc et un circuit
magnétique 5'.
[0017] Chacun de ces deux sous-ensembles 1a et 1b décrits fonctionne de façon analogue.
Aussi, seul le premier sous-ensemble est décrit en détail dans ce qui suit.
[0018] Dans cet exemple, les éléments du deuxième sous-ensemble 1b sont identiques et ont
une fonction analogue à ceux du premier sous-ensemble 1a. Les éléments du deuxième
sous-ensemble 1b portent la même référence numérique que ceux du premier sous-ensemble
1 a, augmentée du symbole « ' ». Par exemple, le contact 21' est analogue au contact
21, et n'en diffère ici que par sa position dans le disjoncteur 1.
[0019] Le disjoncteur 1 comporte en outre une partie mobile 3, déplaçable en rotation autour
d'un axe fixe X1 du disjoncteur 1. Par exemple, la partie mobile 3 est montée pivotante
autour d'un axe autour d'un arbre solidaire du boîtier du disjoncteur 1. La partie
mobile 3 est ici électriquement conductrice entre des zones de contact 30 et 30' opposées.
[0020] On note « P1 » un plan géométrique longitudinal du disjoncteur 1. Dans cet exemple,
le plan P1 forme un plan de symétrie du disjoncteur 1. Ici, les éléments du disjoncteur
1 sont en outre disposés de façon symétrique par rapport à l'axe X1. L'axe X1 est
perpendiculaire au plan P1. On note « Z1 » un axe géométrique perpendiculaire à l'axe
X1 et contenu dans le plan P1 et qui définit ici une direction verticale.
[0021] Le contact électrique 21 est pourvu d'une zone de contact 22 destinée à être mise
en contact avec la zone 30 correspondante de la partie 3. Par exemple, les zones de
contact 22 et 30 comportent chacune une pastille de contact électriquement conductrice,
par exemple réalisée en un matériau métallique, tel que de l'argent ou du cuivre.
[0022] Le contact électrique 21 est raccordé électriquement au terminal 2, tandis que la
partie mobile 3 est reliée électriquement au terminal 2', comme expliqué dans ce qui
suit.
[0023] Ici, le contact 21 est fixe par rapport au disjoncteur 1.
[0024] Dans cet exemple, le contact électrique 21 se présente sous la forme d'une barre
réalisée en un matériau électriquement conducteur, par exemple en cuivre, qui s'étend
parallèlement à un axe fixe Y1 du disjoncteur. L'axe Y1 s'étend ici longitudinalement
par rapport au plan P1 et selon une direction horizontale. Dans cet exemple illustratif,
le contact électrique 21 est formé d'un seul tenant avec le terminal 2. Plus précisément,
la barre comporte deux portions droites superposées, s'étendant parallèlement l'une
à l'autre selon l'axe Y1 et raccordées entre elles par une portion 20 de cette barre,
cette portion 20 étant recourbée en forme de « U ». La zone de contact 22 est ménagée
sur une des portions droites du contact électrique 21. La partie du terminal 2 destinée
à être raccordée à l'extérieur est ménagée sur la portion droite opposée du contact
électrique 21. Plus précisément, la zone de contact 22 est ménagée sur une partie
supérieure du contact électrique 21 faisant face à la zone de contact 30 correspondante
de la partie mobile 3.
[0025] La partie mobile 3 joue ici le rôle de contact électrique vis-à-vis du contact électrique
21.
[0026] La partie mobile 3 et le contact électrique 21 sont déplaçables l'un par rapport
à l'autre, sélectivement et réversiblement entre des positions fermée et ouverte.
Dans la position fermée, les zones de contact 22 et 30 sont en contact direct l'une
avec l'autre pour autoriser la circulation du courant électrique entre la partie mobile
3 et le contact électrique 21. Dans la position ouverte, les zones de contact 22 et
30 sont distantes l'une de l'autre, ce qui empêche la circulation du courant électrique
lorsqu'aucun arc électrique n'est présent entre les contacts 22 et 30. Par exemple,
dans cette position ouverte, les zones de contact 22 et 30 sont distantes d'au moins
5 mm, de préférence au moins 15 mm.
[0027] Les flèches F1 illustrent le sens du déplacement de la partie mobile 3 depuis la
position fermée vers la position ouverte.
[0028] Dans cet exemple, le déplacement de la partie mobile 3 entre les positions fermée
et ouverte est réalisé selon le plan P1, c'est-à-dire que la trajectoire de la zone
de contact 30 lors du déplacement est parallèle au plan P1. Dans la position ouverte,
les zones de contact 21 et 30 sont essentiellement alignées le long d'un axe parallèle
à l'axe Z1.
[0029] La partie 3 est ici reliée indirectement au terminal 2', par l'intermédiaire, notamment,
du contact électrique 21' du deuxième sous-ensemble 1 b.
[0030] On définit, de façon analogue, des positions ouverte et fermée de la partie mobile
3 par rapport au contact électrique 21'. Le contact électrique 21' s'étend ici selon
un axe fixe Y1' parallèle à l'axe Y1.
[0031] Le disjoncteur 1 est agencé de telle façon que la partie 3 se trouve simultanément
soit dans la position ouverte, soit dans la position fermée, vis-à-vis des contacts
électriques 21 et 21'. Ainsi, par symétrie, le déplacement vers la position ouverte
se fait simultanément pour chacun de ces deux sous-ensembles 1a et 1b. Lorsque la
partie mobile 3 est dans la position fermée, le courant électrique peut circuler entre
les terminaux 2 et 2' en passant par les zones de contact 21 et 21', par la partie
mobile 3 et par leurs zones de contact respectives. Le déplacement de la partie mobile
3 vers sa position ouverte vise à empêcher la circulation de ce courant électrique
entre les terminaux 2 et 2'. Lorsque la partie mobile 3 est dans la position ouverte,
en l'absence d'arc électrique entre les zones de contact respectives des contacts
électriques 21, 21' et la partie mobile 3, le courant électrique est empêché de circuler
entre les terminaux 2 et 2'.
[0032] De façon connue, lorsque la partie mobile 3 est déplacée vers la position ouverte
alors qu'un courant électrique circule entre les terminaux 2 et 2', il peut se former
un arc électrique entre les deux zones de contact 22 et 30. Cet arc électrique permet
au courant électrique de continuer à circuler et doit être éteint pour interrompre
ce courant électrique.
[0033] Le disjoncteur 1 comporte également un circuit de déclenchement, non illustré, configuré
pour déplacer automatiquement la partie mobile 3 vers la position d'ouverture lorsqu'une
anomalie de fonctionnement est détectée, telle qu'une surintensité du courant électrique
qui circule entre les terminaux 2 et 2'.
[0034] Par exemple, la chambre 4 est au moins en partie délimitée par des parois du boîtier
du disjoncteur.
[0035] De façon connue, la chambre de coupure 4 comporte un empilement de plaques de coupure
d'arc 41, électriquement conductrices et superposées les unes avec les autres. Ces
plaques sont destinées à éteindre l'arc électrique une fois que cet arc électrique
a pénétré à l'intérieur de la chambre de coupure 4. Dans cet exemple, ces plaques
sont identiques entre elles et présentent une forme plane, inscrite dans un quadrilatère
est dans lesquelles est ménagée une incision essentiellement en forme de « V » sur
un bord tourné vers les zones 22 et 30. L'empilement de plaques 41 est surmonté par
une corne supérieure 43 d'arc disposée au-dessus d'une plaque 42 d'extrémité de l'empilement.
[0036] Dans cet exemple, le disjoncteur 1 comporte une chambre de formation d'arc. Cette
chambre est, par exemple, au moins en partie définie par des parois internes du boîtier
du disjoncteur 1. Les zones de contact 22 et 30 sont situées à l'intérieur de cette
chambre de formation d'arc. La chambre de formation d'arc est en communication avec
la chambre de coupure 4 et débouche à l'intérieur de celle-ci. La chambre de formation
d'arc et la chambre de coupure 4 sont toutes deux remplies d'air.
[0037] On note « P2 » un plan géométrique perpendiculaire au plan P1 et s'étendant selon
la direction Z1. Le plan P2 forme ici un plan de coupe longitudinale de la chambre
de formation d'arc.
[0038] A titre d'exemple, la chambre de formation d'arc présente une forme de prisme à base
parallélépipédique dont des faces latérales parallèles au plan P1 sont formées par
les parois latérales 31, 32.
[0039] Dans cet exemple, le disjoncteur comporte en outre des parois latérales 31 et 32,
qui délimitent des faces opposées de cette chambre de formation d'arc parallèlement
au plan P1. Ici, les parois 31 et 32 présentent une forme essentiellement plane et
parallèle au plan P1. Les parois 31 et 32 opposées sont disposées de part et d'autre
des zones de contact 22 et 30 en se faisant face l'une avec l'autre. Par exemple,
les parois 31 et 32 sont réalisées dans un matériau ferromagnétique, tel que de l'acier
ou du fer.
[0040] A titre d'illustration, les parois 31 et 32 sont placées chacune à une distance comprise
entre 10 mm et 100 mm de la zone de contact 22, cette distance étant mesurée selon
une direction parallèle à l'axe X1.
[0041] Le circuit magnétique 5 est configuré pour générer un champ magnétique apte à guider,
en direction de la chambre de coupure 4, un arc électrique 6 se formant entre les
zones de contact 22 et 30 suite au déplacement, vers la position ouverte, de la partie
mobile 3. Du fait de l'agencement des zones de contact 22 et 30 dans la position ouverte,
l'arc électrique 6 s'étend essentiellement le long d'une direction parallèle au plan
P1 et à l'axe Z1.
[0042] Tout ce qui est décrit en référence au circuit magnétique 5 s'applique également
au circuit magnétique 5' vis-à-vis des éléments correspondants du sous-ensemble 1
b.
[0043] La figure 2 représente la chambre de formation d'arc et de la chambre de coupure,
dans une vue de dessus selon la flèche F2 de la figure 1. La référence 51 désigne
les lignes de champ magnétique associées au champ magnétique créé par le circuit magnétique
5.
[0044] On note « R2 » une région centrale de la chambre de formation d'arc, ici délimitée
de part et d'autre par des plans géométriques parallèles au plan P1 de part et d'autre
du contact 22 et s'étendant selon l'axe Z1.
[0045] La région centrale R2 englobe les zones de contact 22 et 30. Elle présente ici une
forme de prisme, dont la base inférieure est formée par une partie de la surface supérieure
du contact électrique 21, et s'étend en hauteur essentiellement parallèlement à la
direction verticale Z1.
[0046] On note « R1 » et « R3 » deux régions latérales de la chambre de formation d'arc
qui sont disposées latéralement de part et d'autre de la région centrale R2. Ici,
ces régions latérales R1 et R3 sont délimitées latéralement extérieurement par les
parois 31 et 32. Les régions R1 et R3 ne contiennent pas les zones de contact 22 et
30.
[0047] Le circuit magnétique 5 est conformé de telle sorte que :
- dans les régions latérales R1 et R3, les lignes de champ 51 s'étendent essentiellement
perpendiculairement aux parois latérales 31 et 32, et
- dans la région centrale R2, les lignes de champ 51 s'étendent essentiellement parallèlement
au plan P1 en convergeant vers la chambre de coupure 4. Par exemple, dans la région
centrale, le flux magnétique est tel que le champ magnétique vu par l'arc est supérieur
ou égal à 20 microTeslas.
Les figures 3 et 4 représentent ces lignes de champ 51 selon des vues dans les plans
P1 et P2 respectivement.
La figure 5 représente la chambre de formation d'arc et la chambre de coupure 4 dans
le plan de coupe P2, selon l'angle de vue illustré par la flèche F3 à la figure 1.
La partie mobile 3 est illustrée dans la position ouverte.
[0048] Dans cet exemple, les lignes de champ 51 de la figure 2 sont calculées au moyen d'un
programme de simulation numérique par éléments finis, tel que le logiciel connu sous
la dénomination commerciale « Flux » et commercialisé par la société CEDRAT.
[0049] Le circuit magnétique 5 comporte ici un aimant permanent 50 et un noyau 23 ferromagnétique
qui a pour fonction de guider au moins en partie le champ magnétique créé par l'aimant
50. Le noyau 23 s'étend au moins en partie le long du contact électrique 21, le long
de l'axe Y1. Les parois 31 et 32 font ici partie du circuit magnétique 5 et participent
au guidage du flux magnétique créé par l'aimant 50 notamment pour obtenir la disposition
spatiale des lignes de champ 51.
[0050] Dans cet exemple, le noyau 23 présente une forme de barreau rectiligne qui s'étend
entre les deux portions droites du contact électrique 21. Ce noyau 23 est réalisé
ici sous la forme d'un empilement de tôles en métal ferromagnétique. En variante,
le noyau 23 est formé par une pièce d'un seul tenant.
[0051] L'aimant 50 est ici fixé, par exemple par collage, sur une extrémité de cette pièce
23, ici sur l'extrémité située à l'opposé de la partie 20 en forme de U.
[0052] L'aimant 50 est apte à générer un champ magnétique supérieur ou égal à 0,5 tesla
ou, de préférence supérieur ou égal à 1 tesla et présente ici un axe magnétique d'aimantation
M orienté parallèlement à l'axe Y1.
[0053] De préférence, l'aimant 50 est un aimant permanent, par exemple réalisé dans un alliage
synthétique contenant un élément de la famille des terres rares. Ici, on utilise un
alliage de Samarium-Cobalt. Avantageusement, l'aimant 50 est entouré par une carapace
de protection réalisée dans un matériau amagnétique, tel que du plastique.
[0054] Ici, l'espacement entre l'aimant 50 et l'extrémité du noyau 23 sur laquelle il est
placé, est inférieur ou égal à 2 mm ou, de préférence, inférieur ou égal à 1 mm, ou
encore de préférence nul, c'est-à-dire égal à 0 mm. Cet espacement est ici mesuré
comme étant la distance entre les bords adjacents de l'aimant 50 et de l'extrémité
du noyau 23. En réduisant autant que possible l'écart entre l'aimant 50 et cette extrémité
du noyau 23, on diminue l'entrefer entre l'aimant 50 et le noyau 23, ce qui permet
d'assurer une meilleure canalisation du flux magnétique généré par l'aimant 50.
[0055] La figure 6 représente les directions du champ magnétique créé par le circuit magnétique
5 selon une vue dans le plan P2 depuis la chambre de coupure 4.
[0056] On note :
- « B1 », « B2 » et « B3 » les vecteurs d'induction magnétique dans les régions, respectivement
R1, R2 et R3 de la chambre de formation d'arc ;
- « J » le vecteur densité de courant électrique associé à l'arc électrique 6 ;
- « E1 », « E2 » et « E3 » la force électromagnétique exercée sur l'arc électrique 6
sous l'action du champ magnétique créé par le circuit magnétique 5, pour chacune de
ces régions R1, R2 et R3.
[0057] Le vecteur J est ici parallèle à la direction Z1.
[0058] Les forces électromagnétiques E1, E2 et E3 sont des forces de Lorentz et sont proportionnelles
au produit vectoriel entre le vecteur J et à l'induction magnétique, respectivement,
B1, B2 et B3 dans la région R1, R2 ou R3 correspondante. Dans cet exemple, du fait
de l'orientation des lignes de champ 51 et de la direction du courant J, les forces
E1 et E3 ont des directions parallèles à l'axe Y1 et sont de sens opposés. La force
E2 est dirigée parallèlement à l'axe X1.
[0059] Ainsi, lorsqu'un arc électrique 6 se forme entre les zones de contact 22 et 30, il
subit une force E2 qui le dirige d'abord vers une des régions latérales, en l'occurrence
ici la région latérale R3. Du fait de l'orientation perpendiculaire du vecteur B3
par rapport au vecteur B2 et de la direction du vecteur J, la force E3 exercée sur
l'arc électrique 6, lorsqu'il est situé dans la région latérale R3, est dirigée vers
l'intérieur de la chambre de coupure 4 et donc vers l'empilement de plaques de coupure
41. L'arc électrique 6 est donc déplacé vers la chambre 4 par la force E3.
[0060] La figure 7 est analogue à la figure 6 et n'en diffère que par le sens de circulation
du courant électrique J dans l'arc électrique 6, ce sens étant inversé par rapport
à celui illustré à la figure 6. Dans ce cas, on constate que la force E2 exercée sur
l'arc électrique 6, lorsqu'il est dans la région R2 entre les zones de contact 22
et 30, est telle que l'arc électrique 6 est déplacé vers la région latérale R1 opposée
à la région latérale R3. Cependant, du fait de l'orientation relative du vecteur B1
par rapport au vecteur B2 et du fait du changement de signe du vecteur J par rapport
au cas de la figure 6, la force E1 dirige l'arc électrique 6 vers la chambre de coupure
4.
[0061] Ainsi, grâce au circuit magnétique 5, notamment du fait de la disposition spatiale
des lignes de champ 51, l'arc électrique 6 est déplacé vers la chambre de coupure
4 quel que soit le sens de circulation du courant électrique et quelle que soit sa
valeur d'intensité. Même si l'intensité du courant d'arc électrique 6 est faible,
l'arc électrique 6 sera déplacé dans une région où la force électromagnétique E1 ou
E3 est suffisante pour le déplacer vers la chambre de coupure 4. Le fonctionnement
du disjoncteur 1 s'en trouve ainsi amélioré.
[0062] Le circuit magnétique 5 peut être réalisé différemment.
[0063] En variante, la partie mobile 3 est directement raccordée au terminal 2', le deuxième
sous-ensemble 1 b étant alors omis.
[0064] Les modes de réalisation et les variantes envisagés ci-dessus peuvent être combinés
entre eux pour générer de nouveaux modes de réalisation.
1. Disjoncteur électrique (1) à courant continu, comportant :
- des premier (2) et deuxième (2') terminaux d'entrée et de sortie d'un courant électrique
continu,
- des premier (21 ; 21') et deuxième (3) contacts électriques, reliés respectivement
aux premier et deuxième terminaux et étant sélectivement déplaçables l'un par rapport
à l'autre, selon un plan longitudinal (P1) du disjoncteur, entre :
• une position fermée, dans laquelle des zones de contact (22, 30) respectives des
premier et deuxième contacts électriques sont en contact l'une avec l'autre pour autoriser
la circulation du courant électrique continu entre les premier et deuxième contacts
électriques, et
• une position ouverte, dans laquelle ces zones de contact sont distantes l'une de
l'autre,
- une chambre de formation d'un arc électrique (6), dans laquelle sont placées les
zones de contact (22, 30) ;
- une chambre de coupure (4) d'un arc électrique (6) ;
le disjoncteur (1) étant
caractérisé en ce qu'il comporte en outre un circuit magnétique (5) incluant un aimant (50, 50') et générant
un champ magnétique qui est apte à guider, en direction de la chambre de coupure (4),
un arc électrique (6) se formant entre les zones de contact (22, 30) dans la position
ouverte, le champ magnétique généré par le circuit magnétique (5) présentant à cet
effet des lignes de champ (51) recourbées qui s'étendent essentiellement perpendiculairement
à des parois latérales (31, 32) opposées de la chambre de formation d'arc électrique,
ces parois latérales étant disposées de part et d'autre des zones de contact (22,
30) essentiellement parallèlement au plan longitudinal (P1), ces lignes de champ (51)
convergeant, au niveau d'une région centrale (R2) de la chambre de formation d'arc
contenant les zones de contact (22, 30), vers la chambre de de coupure (4) en s'étendant
parallèlement au plan longitudinal (P1), et
en ce que l'aimant (50, 50') est apte à générer un champ magnétique supérieur ou égal à 0,5
Tesla, ou, de préférence, supérieur ou égal à 1 Tesla.
2. Disjoncteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que le circuit magnétique (5) comporte en outre un noyau magnétique (23, 23') réalisé
en matériau ferromagnétique et qui s'étend au moins en partie le long du premier contact
électrique (21), l'aimant (50, 50') étant placé à une des extrémités du noyau magnétique
(23, 23').
3. Disjoncteur selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'aimant (50, 50') présente un axe magnétique orienté parallèlement à une direction
longitudinale (Y1) contenue dans le plan longitudinal (P1).
4. Disjoncteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'espacement entre l'aimant (50, 50') et l'extrémité du noyau magnétique (23, 23')
est inférieure ou égale à 2mm ou, de préférence, inférieure ou égale à 1 mm, ou encore
de préférence nulle.
5. Disjoncteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'aimant (50, 50') est un aimant permanent.
6. Disjoncteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'aimant (50, 50') est réalisé dans un alliage synthétique contenant un élément de
la famille des terres rares, par exemple un alliage de Samarium-Cobalt.
7. Disjoncteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le noyau magnétique (23, 23') est réalisé en acier ou en fer.
8. Disjoncteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les parois latérales (31, 32) sont réalisées en un matériau ferromagnétique.