DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention concerne un palier amortisseur de chocs pour une pièce d'horlogerie,
et plus particulièrement le palier de l'axe de balancier d'une montre mécanique, permettant
d'éviter la rupture du pivot de faible diamètre, situé à son extrémité, désigné par
« tigeron », en cas d'un choc axial ou latéral, pouvant résulter simplement d'un mouvement
brusque du poignet du porteur.
ARRIERE-PLAN TECHNOLOGIQUE
[0002] Les constructeurs de montres mécaniques ont conçu depuis longtemps de nombreux dispositifs
permettant de faire absorber l'énergie résultant d'un choc, notamment d'un choc latéral,
par l'axe en venant buter contre une paroi du trou du bloc de base qu'elle traverse,
tout en permettant un déplacement momentané du tigeron avant qu'il ne soit ramené
à sa position de repos sous l'action d'un ressort.
[0003] Les figures 1 à 3 illustrent un dispositif, dit « à double cône inversé » qui est
actuellement utilisé dans des pièces d'horlogerie se trouvant sur le marché. Un dispositif
de ce type est par exemple décrit dans le brevet
FR 1 532 798.
[0004] Un bloc support 1, dont la base comporte un trou 2 pour le passage de l'axe de balancier
3 terminé par un tigeron 3a, permet de positionner un chaton 20 dans lequel sont immobilisées
une pierre percée 4 traversée par le tigeron 3a et une pierre contre-pivot 5. Le chaton
20 est maintenu dans un logement 6 du bloc support 1 par un ressort 10 qui comprend
dans cet exemple des extensions radiales 9 comprimant la pierre contre-pivot 5. Le
logement 6 comporte deux portées 7, 7a en forme de cônes inversés sur lesquelles prennent
appui des portées complémentaires 8, 8a du chaton 20, lesdites portées devant être
exécutées avec une très grande précision. En cas de choc axial, le ressort 10 agit
seul pour ramener l'axe de balancier 3 dans sa position initiale. En cas de choc latéral,
c'est-à-dire lorsque l'extrémité du tigeron déséquilibre le chaton 20 hors de son
plan de repos, le ressort 10 coopère avec les plans inclinés complémentaires 7, 7a
; 8, 8a pour recentrer le chaton 20. Le bloc support 1 comprend un rebord périphérique
11 dans lequel sont réalisées deux ouvertures 11 a diamétralement opposées.
[0005] Le ressort actuel est un ressort lyre sensiblement plat 10. Un tel ressort comprend
une base à partir de laquelle deux bras s'étendent. Ces bras courbes sont symétriques
et s'étendent pour donner une forme de lyre. Idéalement, les bras sont agencés pour
former deux parties d'un même cercle dont le centre est le centre du ressort lyre.
Chaque bras comprend, à son extrémité libre, un crochet permettant de prendre appui
sur des portions saillantes 11 b du rebord s'étendant au niveau des ouvertures.
[0006] Les extensions radiales 9 du ressort s'étendent depuis l'intérieur des bras.
[0007] Dans une variante visible à la figure 3, chaque bras du ressort est agencé pour être
recourbé afin de former une extension. L'extension à une forme d'arc de cercle dont
l'interface avec l'extension se fait par la face concave de ladite tête d'appui 9'.
[0008] Cette configuration à pour inconvénient de d'avoir qu'un seule point d'appui par
bras en toutes circonstances. Ce point de contact se situe dans la partie la plus
rigide de l'extension. Cela provoque ainsi une réponse imparfaite du ressort. En effet,
lors d'un faible choc, avoir un point d'appui dans la partie la plus rigide pourra
entrainer une absorption de l'énergie par le tigeron alors qu'en cas de chocs important,
aucune progressivité ne sera présente.
RESUME DE L'INVENTION
[0009] La présente invention vise donc à pallier les inconvénients de l'art antérieur précité
en procurant un palier amortisseur de chocs comportant une pierre percée et une pierre
contre-pivot assemblées dans un chaton suspendu par un ressort lyre permettant une
réponse plus progressive à des chocs.
[0010] A cet effet l'invention a pour objet un palier amortisseur de chocs pour un tigeron
d'un axe d'un mobile d'une pièce d'horlogerie comportant un bloc support destiné à
être chassé, fixé ou formé dans le bâti de ladite pièce d'horlogerie, ledit bloc support
étant pourvu d'un logement prévu pour recevoir un ressort à déformation axiale et
un chaton supportant une pierre percée traversée par le tigeron et une pierre contre-pivot,
le ressort étant agencé dans le logement entre le chaton et au moins une portion saillante
d'un rebord périphérique du bloc-support, caractérisé en ce que le ressort est formé
par un anneau périphérique à partir duquel s'étendent au moins une extension muni
d'une tête d'appui en contact avec la pierre contre-pivot, cette tête d'appui ayant
une forme d'arc de cercle dont l'interface avec l'extension se fait via sa face convexe.
[0011] Dans un premier mode de réalisation, ledit ressort comporte deux bras en forme d'arc
de cercle reliés entre eux via une traverse et présentant deux extrémités libres comprenant
chacune une zone d'appui, ladite au moins une extension s'étendant depuis l'un des
deux bras.
[0012] Dans un second mode de réalisation, ladite tête d'appui présente une courbure supérieure
à celle des bras.
[0013] Dans un troisième mode de réalisation, ledit ressort est formé d'une bande courbée
afin de réaliser des extensions radiales internes disposées entre des parties annulaires,
lesdites extensions radiales internes portant les tête d'appui.
[0014] Dans un quatrième mode de réalisation, le ressort comprend deux extensions diamétralement
opposées.
[0015] Dans un cinquième mode de réalisation, le ressort comprend trois extensions.
[0016] Dans un sixième mode de réalisation, les trois extensions sont régulièrement réparties.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0017] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus
clairement dans la description suivante d'un exemple de réalisation donné à titre
illustratif et non limitatif en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- les figures 1 à 2 représentent en perspective un palier amortisseur de chocs selon
l'art antérieur;
- la figure 3 représente un ressort de palier amortisseur de chocs selon l'art antérieur;
- les figures 4 à 6 correspondent à un palier amortisseur de chocs et son ressort selon
un premier mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 7 est une variante de réalisation du ressort visible à la figure 6;
- la figure 8 est une autre variante de réalisation du ressort visible à la figure 6;
- la figure 9 représente un second mode de réalisation d'un ressort selon l'invention
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
[0018] En se référant essentiellement aux figures 4 et 5, on décrit ci-après un palier amortisseur
de chocs 100 selon l'invention destinée à éviter la rupture ou le décentrage du tigeron
202 d'un axe de balancier 200 d'une pièce d'horlogerie. Les éléments de construction
identiques ou analogues à ceux de l'art antérieur illustré en préambule par les figures
1 et 2 seront désignés par les mêmes références.
[0019] Le palier comporte un bloc support 1 de forme circulaire délimitant un logement 6
dont le centre est percé d'un trou 2 pour permettre le passage d'un axe de balancier
200 terminé par un tigeron 202.
[0020] Le bloc support 1 peut être, soit une pièce indépendante chassée ou fixée par tout
autre moyen dans le bâti du mouvement horloger, soit faire partie d'une autre pièce
du mouvement, tel qu'un pont ou une platine.
[0021] Comme on peut le voir, le chaton 20 qui supporte la pierre percée 4 traversée par
le tigeron 3a et la pierre contre-pivot 5 est amorti par un ressort 12.
[0022] En effet, le bloc support 1 comprend un rebord périphérique 9 comportant deux ouvertures
10. Ces ouvertures 10 sont diamétralement opposées et permettant la mise en place
du ressort 12. En effet, le rebord périphérique 9 comprend des portions saillantes
11 s'étendant au niveau des ouvertures. Plus précisément, les deux ouvertures 10 permettant
d'avoir un rebord périphérique 9 en deux parties identiques. Chaque partie comprend,
à chaque extrémité, une portion saillante 11 s'étendant vers le centre de l'ouverture.
Ces portions saillantes 11 permettent au ressort 12 d'y prendre appui. Le ressort
12 est un ressort de forme annulaire.
[0023] Dans un premier mode de réalisation visible à la figure 6, le ressort 12 est un ressort
lyre. Un tel ressort 12 est constitué de deux bras 12a en forme d'arc de cercle reliés
entre eux, via une traverse 12b, au niveau d'une de leurs extrémités, le tout formant
une forme d'anneau périphérique 12'. Ce ressort 12 présente ainsi deux extrémités
libres comprenant chacune une zone d'appui 12c. Une telle zone d'appui 12c peut se
présenter sous la forme d'une courbure de chaque bras au niveau de son extrémité libre
afin d'élargir la zone.
[0024] Cette configuration du ressort permet à celui-ci d'être installé dans le logement
6 du bloc support. En effet, une fois le chaton 20 mis en place, le ressort 12 est
installé. Le ressort 12 est installé de sorte à plaquer le chaton dans le logement
tout en ayant la traverse 12b et les zones d'appui 12c plaquées contre les portions
saillantes 11 du rebord périphérique.
[0025] Pour amortir le chaton lors d'un choc, le ressort 12 comprend au moins une extension
13. Cette extension 13 s'étend depuis l'un des bras 12a du ressort vers son centre.
Cette extension faite de matière avec le ressort 12 est utilisé pour exercer une précontrainte
sur la pierre contre-pivot et pour ramener le chaton dans le logement lors d'un choc.
[0026] Le ressort 12 est dimensionné afin que seule l'extension soit au contact de la pierre
contre-pivot. De même, les bras 12a en forme d'arc de cercle sont formés pour avoir
le même centre et former sensiblement un cercle de centre C. Ce centre C devient également
le centre du ressort.
[0027] Astucieusement selon l'invention, l'extension comprend, à son extrémité libre, une
tête d'appui 14 faite de matière avec l'extension. Cette tête appui 14 présente une
forme d'arc de cercle dont l'interface avec l'extension 13 est faite via la face convexe
dudit arc de cercle. Chaque tête d'appui à une forme d'arc de cercle ayant une courbure
plus importante que celle des bras formant le ressort. Le rayon de l'arc de cercle
formant la tête d'appui est donc plus important que si cet arc de cercle avait un
rayon dont el centre était le centre C du ressort. On comprend donc que le centre
C' de l'arc de cercle de chaque bras est décalé avec le centre C du ressort comme
visible à la figure 7. L'extension avec sa tête d'appui 14 présente donc une forme
similaire à un Té.
[0028] Cette conception permet d'obtenir une extension 13 en forme de té dont les bras ont
un meilleur contact avec la pierre contre pivot. La tête d'appui 14 de l'extension
13 présente avantageusement une courbure inverse par rapport à celle de l'art antérieur
décrit précédemment. Cela permet de forcer le contact avec la pierre « contre pivot
» dans les extrémités puisque la tête d'appui à une forme tendant à épouser la forme
de la pierre contre-pivot.
[0029] Un avantage de cette configuration est d'avoir plusieurs points de contacts. Effectivement,
la forme de la tête d'appui 14 lui permet d'être, au repos, au contact de la pierre
contre-pivot 5 en deux endroits E1 et E2. Cette augmentation du nombre de point de
contact permet d'avoir une meilleure stabilité de l'appui sur la pierre contre-pivot
5.
[0030] Lors d'un choc, le chaton 20 est déplacé par l'axe et son tigeron. Ce déplacement
du chaton 20 est amorti par le ressort 12. Ce ressort 12 sous l'effet de la contrainte
exercée par le chaton 20, se déforme. Dans le cas du ressort 12 selon l'invention,
la déformation suite à un choc a pour effet de décaler les points de contacts E1,
E2. Ces points de contacts E1, E2 ont ainsi tendance à se rapprocher du centre de
la tête d'appui 14. Ce décalage des points de contacts E1, E2 est dû à la forme spécifique
de la tête d'appui.
[0031] Or, la zone centrale de la tête d'appui 14 est la partie la plus rigide de sorte
que la déformation de cette partie 14 est moins aisée. Par conséquent, plus le choc
est important et plus le contact entre l'extension 13 du ressort 12 et la pierre contre-pivot
5 se fait sur la zone la plus rigide de ladite extension. Cela permet ainsi d'obtenir
un meilleur amortissement lors de grands chocs.
[0032] Cette configuration de ressort 12 permet également d'avoir une meilleure vue sur
le lubrifiant. Dans un chaton 20 tel que décrit, le lubrifiant est agencé entre la
pierre percée et la pierre contre-pivot. Avec la configuration de l'extension 13 et
notamment de la tête d'appui, la vue sur le centre de la pierre contre-pivot est libérée
et définie. Cela est possible de par la forme de la ou des têtes d'appui qui tendent
à délimiter une zone. Avec une forme d'arc de cercle dont l'interface avec l'extension
se fait par la face concave, les extensions du ressort doivent être plus longues et
les têtes d'appuis offre un visuel ne délimitant pas de zone et bouchant la vue sur
le lubrifiant.
[0033] Dans une variante visible à la figure 7, il sera possible d'avoir un ressort 12 muni
de deux extensions 13, ces extensions étant disposées idéalement de façon diamétralement
opposée.
[0034] Dans une autre variante visible à la figure 8, il sera possible d'avoir un ressort
12 muni de trois extensions 13, ces extensions étant disposées de façon à être angulairement
répartie. Le ressort 12 comprend ainsi 3 bras 12a. Cette répartition se fera idéalement
avec un angle de 60 degré. Dans cette variante, chaque extension présente ainsi son
centre C'.
[0035] Dans un second mode de réalisation visible à la figure 9, le ressort 12 est un anneau
ressort 120. Un tel anneau ressort 301 comprend des extensions radiales internes 121
disposées entre des parties annulaires 122. Ces extensions radiales internes 121 sont
constituées par la bande formant l'anneau 120 qui est recourbée vers l'intérieur de
l'anneau le tout formant une forme d'anneau périphérique 12'. Ces extensions radiales
internes 121 sont, de préférence, régulièrement réparties sur le tour de l'anneau
plat 120 de sorte que ce dernier puisse agir de façon homogène. Ces extensions radiales
internes 121 comprennent chacune la tète d'appui 14 selon l'invention. On comprend
alors que l'anneau ressort 120 peut être orienté d'une manière quelconque par rapport
au bloc-support 1. Ce bloc support 1 comprend également un rebord périphérique muni
d'une portion saillante périphérique s'étendant vers l'intérieur du bloc support.
La portion saillante périphérique pourra comprendre une encoche permettant la mise
en place de l'anneau ressort 120, ladite portion saillante périphérique servant à
retenir l'anneau ressort en place.
[0036] Préférentiellement, l'anneau ressort pourra comprendre trois extensions radiales
internes. Dans ce cas-là, la portion saillante périphérique pourra comprendre trois
encoches permettant la mise en place de l'anneau ressort via une insertion en baïonnette,
ladite extension servant à retenir l'anneau ressort en place.
[0037] On comprendra que diverses modifications et/ou améliorations et/ou combinaisons évidentes
pour l'homme du métier peuvent être apportées aux différents modes de réalisation
de l'invention exposée ci-dessus sans sortir du cadre de l'invention définie par les
revendications annexées.
1. Palier amortisseur de chocs pour un tigeron (3a) d'un axe (3) d'un mobile d'une pièce
d'horlogerie comportant un bloc support (1) destiné à être chassé, fixé ou formé dans
le bâti de ladite pièce d'horlogerie, ledit bloc support (1) étant pourvu d'un logement
(6) prévu pour recevoir un ressort (12) à déformation axiale et un chaton (20) supportant
une pierre percée (4) traversée par le tigeron (3a) et une pierre contre-pivot (5),
le ressort (12) étant agencé dans le logement (6) entre le chaton et au moins une
portion saillante d'un rebord périphérique du bloc-support, caractérisé en ce que le ressort (12) est formé par un anneau périphérique (12') à partir duquel s'étendent
au moins une extension (13, 121) muni d'une tête d'appui (14) en contact avec la pierre
contre-pivot, cette tête d'appui ayant une forme d'arc de cercle dont l'interface
avec l'extension se fait via sa face convexe.
2. Palier amortisseur de chocs selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit ressort comporte deux bras (12a) en forme d'arc de cercle reliés entre eux
via une traverse (12b) et présentant deux extrémités libres comprenant chacune une
zone d'appui (12c), ladite au moins une extension s'étendant depuis l'un des deux
bras (12a).
3. Palier amortisseur de chocs selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite tête d'appui (14) présente une courbure supérieure à celle des bras (12a)
4. Palier amortisseur de chocs selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit ressort est formée d'une bande courbée afin de réaliser des extensions radiales
internes (121) disposées entre des parties annulaires (122), lesdites extensions radiales
internes (121) portant les tête d'appui.
5. Palier amortisseur de chocs selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le ressort comprend deux extensions diamétralement opposées.
6. Palier amortisseur de chocs selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le ressort comprend trois extensions.
7. Palier amortisseur de chocs selon la revendication 6, caractérisé en ce que les trois extensions sont régulièrement réparties.