Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie. Elle concerne, un mécanisme
d'échappement et, plus particulièrement, un mécanisme d'échappement libre à impulsions
directes.
Etat de la technique
[0002] L'échappement est une partie essentielle des mouvements d'horlogerie mécanique. Il
est généralement placé entre un rouage et un oscillateur. Le rouage transmet à l'échappement
un couple provenant de la source d'énergie, qui entretient et compte les oscillations
de l'oscillateur.
[0003] Il existe principalement deux types d'échappement libre, les échappements à ancre
à impulsions indirectes qui possèdent deux positions de repos et les échappements
à détente à impulsions directes qui n'ont qu'une seule position de repos et un coup
perdu.
[0004] L'échappement à détente est celui des deux qui a le meilleur rendement énergétique.
Il est en revanche sensible aux fortes accélérations et aux chocs avec des risques
importants de galop et de trébuchement. Il en résulte que l'échappement à détente
est peu répandu car il supporte mal d'être porté et s'accouple difficilement avec
les oscillateurs à fréquence élevée, qui tendent aujourd'hui à s'imposer en raison
de leur meilleure précision.
[0005] L'échappement à ancre ne connait pas ces risques mais présente comme inconvénient
une consommation énergétique plus élevée à cause des chocs plus nombreux, de l'inertie
et des frottements plus importants au niveau de l'ancre.
[0006] La présente invention a pour but de remédier aux inconvénients précités en proposant
un échappement qui soit compatible avec les fortes accélérations d'un oscillateur
à fréquence élevée et aux contraintes d'un portage au poignet tout en conservant une
faible consommation d'énergie.
Divulguation de l'invention
[0007] L'invention concerne un mécanisme d'échappement libre à coup perdu pour pièce d'horlogerie
comportant :
- un rouage destiné à être entrainé par un organe moteur et comportant un mobile de
rouage et une roue d'échappement, solidaires l'un de l'autre en rotation autour d'un
axe de rotation respectif,
- un oscillateur apte à recevoir une impulsion de la roue d'échappement afin d'entretenir
ses oscillations.
[0008] Le mécanisme d'échappement de l'invention se caractérise par le fait qu'il comporte
en outre :
- un mobile de dégagement agencé pour coopérer en rotation avec la roue d'échappement
et se déplacer, lors d'une phase de dégagement, sous une impulsion de l'oscillateur,
entre une position d'engagement dans laquelle l'avance du rouage est bloquée et une
position de dégagement dans laquelle l'avance du rouage est libre, et
- un dispositif d'entrainement unidirectionnel du mobile de dégagement agencé pour transmettre
ladite impulsion de l'oscillateur au mobile de dégagement pour le faire passer de
la position d'engagement à la position de dégagement,
de telle sorte qu'une portion de l'énergie fournie par une impulsion de l'oscillateur
lors du dégagement du mobile de dégagement, contribue à l'accélération du rouage.
[0009] Les revendications dépendantes proposent d'autres caractéristiques de l'invention.
Brève description des dessins
[0010] D'autres détails de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description
qui suit, faite en référence au dessin annexé dans lequel :
- les figures 1 à 6 représentent un premier mode de réalisation d'un mécanisme d'échappement
à turbo détente selon l'invention,
- la figure 1 représente une vue en perspective du premier mode de réalisation,
- les figures 2 à 6 proposent des vues chronologiques de l'ensemble de la figure 1,
à différentes étapes de son fonctionnement,
- la figure 7 représente une vue en perspective d'un deuxième mode de réalisation de
l'invention,
- les figures 8 à 12 proposent des vues chronologiques de l'ensemble de la figure 7,
à différentes étapes de son fonctionnement.
Mode de réalisation de l'invention
[0011] Afin de réduire l'énergie perdue lors du dégagement et de perturber le moins possible
l'isochronisme de l'oscillateur, les ressorts des bascules de détente sont conçus
pour exercer une faible force de rappel. L'augmentation de cette force de rappel permettrait
de réduire la sensibilité au choc et de supporter des fréquences élevées en accélérant
le retour de la bascule dans sa position de repos mais aurait pour inconvénient d'accroitre
la consommation d'énergie lors du dégagement. D'une façon originale, la présente invention
met en oeuvre un mécanisme d'échappement particulier dans lequel on cherche à récupérer
l'énergie nécessaire au dégagement plutôt qu'à la réduire. Comme tout échappement
à détente, ce mécanisme possède une seule position de repos, le dégagement et l'impulsion
s'effectuent une alternance sur deux, l'autre étant un coup perdu.
[0012] On notera que les figures servent simplement à illustrer les principes de fonctionnement
de l'invention. L'homme du métier saura dimensionner les différents éléments de façon
à conférer au mécanisme les performances désirées.
[0013] Un premier mode de réalisation d'un mécanisme d'échappement selon l'invention est
présenté sur les figures 1 à 6. Le mécanisme comporte un mobile de rouage 1 relié
cinématiquement à une roue d'échappement 2 et formant avec elle un rouage entrainé
par un organe moteur non représenté, typiquement un barillet. La roue d'échappement
comporte des dents d'impulsion 3 destinées à donner périodiquement une impulsion à
un oscillateur prenant ici la forme d'un balancier dont seul le plateau 4 et la cheville
5 sont représentés. Le mobile de rouage 1 comporte des plots de repos 6 disposés en
cercle à l'extrémité de bras s'étendant radialement. Le mécanisme d'échappement comporte
en outre un mobile de dégagement 7 prenant la forme d'une roue pivotée sur le même
axe que la roue d'échappement. Le mobile de dégagement 7 comporte des chevilles de
repos 8 et un dispositif d'entrainement unidirectionnel formé par des lames flexibles
9 s'étendant radialement et venant en appui contre des butées de cliquet 10 dans leur
position de repos. Dans le mode de réalisation présenté, les butées de cliquet 10
sont adjacentes aux chevilles de repos mais il pourrait en être autrement comme on
le verra par la suite. L'amplitude angulaire de la rotation du mobile de dégagement
7 par rapport à la roue d'échappement 2 est limitée par une butée de positionnement
11, solidaire du mobile de dégagement 7. Un ressort de rappel 12 disposé entre la
roue d'échappement 2 et le mobile de dégagement 7 tend à ramener le mobile de dégagement
7 dans une position angulaire définie en référence à la roue d'échappement 2.
[0014] La figure 2 représente le mécanisme d'échappement au repos, le balancier venant de
parcourir librement l'arc supplémentaire et la cheville 5 s'apprêtant à entrer en
contact avec une lame flexible 9 du mobile de dégagement 7. Le rouage est à l'arrêt,
un plot de repos 6 du mobile de rouage étant en appui contre une cheville de repos
8 du mobile de dégagement 7.
[0015] La figure 3 représente le mécanisme d'échappement durant la phase de dégagement lors
de laquelle le mobile de dégagement 7 se déplace d'une position d'engagement vers
une position de dégagement sous l'impulsion du balancier transmise par l'intermédiaire
de la lame flexible 9. La lame flexible 9 est en appui contre la butée de cliquet
10 en formant un mécanisme de cliquet de sorte que l'impulsion du balancier provoque
la rotation du mobile de dégagement 7 dans le sens antihoraire tel que représenté
sur les figures. Pendant la phase de dégagement, les surfaces d'appui du plot de repos
6 et de la cheville de repos 8 glissent l'une contre l'autre. De préférence, les surfaces
de contact des chevilles de repos 8 sont des portions de cylindre à base circulaire
coaxiales avec l'axe de pivot du mobile de dégagement 7 de façon à ce que le dégagement
du mobile de dégagement 7 ne provoque pas d'avance ni de recul du mobile de rouage
1. Cette configuration correspond à un angle de tirage nul. Alternativement la surface
des chevilles de repos pourrait présenter un angle de tirage positif pour sécuriser
le blocage du mobile de dégagement 7 ou au contraire un angle de tirage négatif pour
faciliter son dégagement. Pendant toute la phase de dégagement jusqu'au dégagement
complet de la cheville de repos 8, le mobile de rouage 1 est entravé dans sa rotation
et ne transmet pas de couple moteur à la roue d'échappement 2 qui reste dans sa position
d'attente. Pendant le dégagement, le mobile de dégagement 7 pivote en référence à
la roue d'échappement 2 et le ressort de rappel 12 accumule, sous forme élastique,
de l'énergie cinétique provenant du balancier.
[0016] De façon avantageuse, les bras flexibles 9 et les chevilles de repos 8 sont disposés
radialement selon une répartition angulaire régulière de sorte que le mobile de dégagement
7 est équilibré sur son axe de rotation et, de ce fait, peu sensible aux accélérations
subies par la pièce d'horlogerie. Par ailleurs, le ressort de rappel 12 tend à maintenir
le mobile de dégagement 7 en butée contre la roue d'échappement 2 dans sa position
d'engagement. Ainsi il n'est pas nécessaire de prévoir un angle de tirage positif
pour sécuriser davantage le mobile de dégagement 7 ce qui permet de minimiser les
perturbations causées à l'oscillateur lors du dégagement.
[0017] La figure 4 représente le mécanisme d'échappement dans la phase d'impulsion. Une
fois que le mobile de dégagement 7 a atteint la position de dégagement, le mobile
de rouage est libéré et le rouage démarre sous l'action de l'organe moteur. La roue
d'impulsion accélère et la dent d'impulsion 3 la plus proche rattrape la cheville
5 du balancier à qui il transmet alors une parcelle d'énergie pour entretenir son
oscillation. Durant au moins une partie de la phase d'accélération de la roue d'échappement,
la cheville 5 continue à entrainer le mobile de dégagement 7 par l'intermédiaire de
la lame flexible 9 si bien que le mobile de dégagement 7 continue à pivoter à une
vitesse sensiblement constante dans le sens antihoraire malgré l'action du ressort
de rappel 12. Ainsi, l'énergie stockée sous forme élastique dans le ressort de rappel
12 est-elle restituée et contribue à l'accélération du rouage, le ressort de rappel
12 exerçant un couple moteur sur la roue d'échappement 2 pour la faire accélérer et
rattraper le mobile de dégagement 7.
[0018] La figure 5 représente le mécanisme d'échappement à la fin de la phase d'impulsion
et immédiatement avant l'arrêt du rouage provoqué par la rencontre d'un plot de repos
6 avec une cheville de repos 8. Les trajectoires circulaires des plots de repos et
des chevilles de repos sont sécantes et le mécanisme est agencé pour qu'un plot 6
rencontre une goupille 8 lorsque le mobile de dégagement 7 est dans la position d'engagement,
c'est-à-dire quand la roue d'échappement 2 a rattrapé le mobile de dégagement 7, la
butée de positionnement 11 en appui contre la roue d'échappement 2. Par conséquent,
l'avance du rouage est limitée lorsque le mobile de dégagement est dans la position
d'engagement.
[0019] La figure 6 représente le mécanisme d'échappement au repos au moment du coup perdu
lors de l'alternance suivante. Le balancier pivote dans le sens antihoraire et la
cheville 5 écarte le bras flexible 9 sans entrainer en rotation le mobile de dégagement
7. La lame flexible 9 constitue avec la butée de cliquet 10 un système d'entrainement
unidirectionnel de type cliquet.
[0020] D'une façon connue, le dos des dents d'impulsion possède un profil circulaire épousant
la forme du plateau du balancier pour empêcher le recul accidentel de la roue d'échappement
pendant que le balancier parcourt l'arc supplémentaire.
[0021] De façon originale, le rouage est animé par une double motorisation : l'organe moteur
qui propulse le rouage d'une façon conventionnelle, et le ressort de rappel 12 qui
tracte la roue d'échappement 2 lors de son démarrage. L'action du ressort de rappel
12 est d'autant plus efficace qu'il est fixé sur le mobile de dégagement 7 qui est
lui-même entrainé en rotation par l'oscillateur. Une portion de l'énergie contribuant
à l'accélération du rouage provient donc de l'oscillateur ce qui va à l'encontre de
l'idée généralement admise qu'il faut éviter de freiner l'oscillateur pour ne pas
perturber son isochronisme et limiter la consommation d'énergie. Le transfert de l'énergie
de l'oscillateur vers le rouage est optimisé grâce au mobile de dégagement 7 et au
ressort de rappel 12 qui joue le rôle d'amortisseur et limite la perte d'énergie au
moment du choc de la cheville sur le bras flexible. L'accélération du rouage est donc
donnée sans à-coup mais comme elle est plus forte que celle qui serait donnée par
un seul organe moteur, le temps nécessaire à la roue d'échappement 2 pour rattraper
la cheville 5 du balancier est réduit. Cela signifie que le dispositif peut fonctionner
à des fréquences plus élevées mais aussi que l'angle d'impulsion parcouru par le balancier
dans la phase d'impulsion est plus grand. Alternativement il est possible de profiter
de la double motorisation et de l'angle d'impulsion élargi pour réduire la puissance
de l'organe moteur afin d'augmenter son autonomie.
[0022] De façon originale, l'arrêt du rouage est causé par la rencontre de deux éléments
mobiles en référence au bâti, cinématiquement liés de façon discontinue.
[0023] Contrairement à une bascule de détente qui effectue un mouvement de va-et-vient en
dissipant l'énergie qu'elle reçoit du balancier, le mobile de dégagement pivote toujours
dans le même sens qui est également celui de l'impulsion donnée par l'oscillateur
ainsi que celui du déplacement de la roue d'échappement. L'énergie accumulée sous
forme élastique à chaque dégagement dans le ressort de rappel est restituée lors du
démarrage de la roue d'échappement. La récupération d'une partie de l'énergie prise
à l'oscillateur dans la phase de dégagement caractérise un nouveau type d'échappement
que l'on peut désigner par le terme de « turbo-détente », Celui-ci présentant des
performances intéressantes en termes de rendement énergétique ainsi que de fréquence
et de sureté de fonctionnement.
[0024] Selon une variante non représentée du premier mode de réalisation, le plateau du
balancier comporte une cheville qui effectue le dégagement et une palette d'impulsion,
distincte de la cheville, agencée pour recevoir l'impulsion de la roue d'échappement.
Les positions angulaires et radiales respectives de la cheville et de la palette par
rapport à l'axe du balancier, définissent le début des phases de dégagement et d'impulsion
et les vitesses angulaires de dégagement et d'impulsion. Pour raccourcir la phase
de dégagement il est par exemple possible d'augmenter la vitesse angulaire du mobile
de dégagement en éloignant la cheville 5 de l'axe du balancier alors que la palette
d'impulsion en reste proche. Dans cette configuration, la vitesse angulaire du mobile
d'échappement est plus élevée que la vitesse atteinte par la roue d'échappement au
début de l'impulsion. L'homme du métier saura configurer le mécanisme de sorte que
l'entrainement du mobile de dégagement 7 prenne fin avant le début de l'impulsion.
Dans le laps de temps précédent l'impulsion où le mobile d'échappement n'est plus
entrainé, ce dernier ralentit sous l'action du ressort de rappel en contribuant à
l'accélération du rouage. A l'instar d'un relais entre deux coureurs d'américaine,
le transfert d'énergie cinétique entre le mobile de dégagement et le rouage s'opère
sans choc grâce à l'action du ressort de rappel 12. Ainsi le mécanisme d'échappement
selon l'invention peut être agencé de manière à ce que l'énergie cinétique acquise
par le mobile de dégagement lors de la phase de dégagement soit au moins partiellement
restituée et contribue à l'accélération du rouage.
[0025] L'homme du métier saura apporter d'autres variantes d'exécution à ce premier mode
de réalisation sans sortir du cadre des revendications. En particulier, le dispositif
d'entrainement unidirectionnel pourrait être placé sur l'oscillateur. Plutôt que d'être
pivoté sur le bâti, Le mobile de dégagement pourrait être relié à la roue d'échappement
par des éléments flexibles. Dans ce cas, le mouvement de dégagement du mobile de dégagement
sous l'action de l'oscillateur pourrait être assimilé à une rotation où à toute autre
trajectoire adaptée au dégagement des chevilles de repos. Ces mêmes éléments flexibles
pourraient également jouer le rôle de ressort de rappel.
[0026] Les figures 7 à 12 représentent un deuxième mode de réalisation d'un mécanisme d'échappement
selon l'invention. Comme dans le premier mode de réalisation on retrouve un rouage
formé d'un mobile de rouage 1 et d'une roue d'échappement 2 reliés cinématiquement
l'un à l'autre ainsi qu'un balancier dont est visible le plateau 4 muni de sa cheville
5. Le mécanisme comporte également un dispositif d'entrainement unidirectionnel composé
d'une pluralité de lames flexibles 9 en butée sur des butées de cliquet 10. Le dispositif
d'entrainement unidirectionnel est ici monté solidaire de la roue d'échappement 2.
De façon originale la roue d'échappement n'est pas pivotée sur le bâti de la pièce
d'horlogerie mais sur le mobile de dégagement 7 qui prend ici la forme d'une bascule
pivotée sur le même axe que le mobile de rouage 1. Le mécanisme comporte également
une butée de positionnement 11 apte à positionner le mobile de dégagement 7 dans une
position d'engagement dans laquelle la rotation de la roue d'échappement est limitée.
Lorsque le mobile de dégagement est dans sa position d'engagement, les axes de rotation
du mobile de rouage 1, de la roue d'échappement et du balancier sont coplanaires.
L'organe moteur, non représenté, tend à entrainer le mobile de rouage 1 dans le sens
horaire en référence aux figures.
[0027] Dans la configuration de la figure 8, le balancier parcourt librement l'arc supplémentaire
et le rouage est à l'arrêt, une dent d'impulsion 3 de la roue d'échappement étant
en appui contre une palette de repos 13 fixe en référence au bâti.
[0028] La figure 9 représente le mécanisme d'échappement dans la phase de dégagement. La
cheville de plateau 5 a percuté une lame flexible 9 en appui sur une butée de cliquet
10. La rotation de la roue d'échappement 2 étant entravée par la palette de repos
13, c'est l'ensemble composé du mobile de dégagement 7, de la roue d'échappement 2
et du mobile de rouage 1 qui est entrainé en rotation dans le sens antihoraire autour
de l'axe de pivot du mobile de rouage. Le recul du rouage dans la phase de dégagement
entraine le ré-armage de l'organe moteur si bien que l'énergie fournie par l'oscillateur
lors du dégagement est stockée sous forme élastique par l'organe moteur avant d'être
restituée pour propulser le rouage. Dès que la dent en prise quitte la palette de
repos 13, la roue d'échappement 2 et le rouage sont libérés. Le rouage accélère et
le mobile de dégagement 7 revient dans sa position d'engagement contre la butée de
positionnement 11. Le plan de repos de la palette de repos est de préférence un plan
orthoradial en référence à l'axe de rotation du mobile de dégagement qui correspond
à un angle de tirage nul. Alternativement, le plan de repos peut avoir une inclinaison
différente ou un profil non rectiligne.
[0029] La figure 10 représente le mécanisme d'échappement dans la phase d'impulsion après
que le mobile de dégagement 7 est revenu dans sa position d'engagement en appui contre
la butée de positionnement 11 et qu'une dent d'impulsion 3 de la roue d'échappement
2 a rattrapé la cheville 5 du balancier.
[0030] La figure 11 représente le mécanisme à la fin de la phase d'impulsion et juste avant
l'arrêt du rouage provoqué par la rencontre de la dent d'impulsion 3 suivante avec
la palette de repos 13.
[0031] La figure 12 montre le mécanisme au repos lors du coup perdu au retour du balancier
au moment du passage du cliquet.
[0032] Comme dans le premier mode de réalisation, l'énergie fournit par l'oscillateur lors
du dégagement est au moins partiellement restituée pour entrainer le rouage. De façon
originale ce deuxième mode de réalisation utilise directement l'organe moteur pour
stocker temporairement, sous forme élastique, l'énergie provenant de l'oscillateur
lors du dégagement. C'est aussi la force motrice qui maintient le mobile de dégagement
7 dans la position d'engagement. A noter que dans les échappements de l'art antérieur,
le rouage recule légèrement lors du dégagement lorsque l'angle de tirage est positif,
cette disposition ayant pour but de sécuriser la détente et non pas de récupérer de
l'énergie.
[0033] De façon originale c'est le déplacement de l'axe de la roue d'échappement et non
le déplacement de la palette de repos, qui provoque le dégagement.
[0034] L'homme du métier saura apporter des variantes d'exécution à ce deuxième mode de
réalisation sans sortir du cadre des revendications. En particulier, le dispositif
d'entrainement unidirectionnel pourrait ne comporter qu'un seul cliquet et être solidaire
du mobile de dégagement ou de l'oscillateur. Les fonctions de dégagement et d'impulsion
pourraient être assurées par des dents distinctes sur la roue d'échappement et par
des palettes distinctes sur l'oscillateur. Le mobile d'échappement pourrait être translaté
plutôt qu'être pivoté. Il pourrait également être relié au bâti par un élément flexible.
Le mobile de dégagement pourrait comporter un contre poids afin que l'ensemble mobile
qu'il compose avec la roue d'échappement soit équilibré sur son axe de rotation. Le
mécanisme pourrait comporter une deuxième butée pour limiter l'amplitude du déplacement
du mobile de dégagement ainsi qu'un ressort de rappel pour accélérer le retour du
mobile de dégagement dans sa position d'engagement. Le mécanisme pourrait également
comporter un dispositif de sécurité qui limiterait le déplacement du mobile de dégagement
dans les phases de libre oscillation de l'oscillateur.
[0035] Ainsi est proposé un type nouveau de mécanisme d'échappement pour montre mécanique,
qui présente les avantages des échappements à ancre et des échappements à détente
sans en posséder les inconvénients.
1. Mécanisme d'échappement libre à coup perdu pour pièce d'horlogerie comportant :
- un rouage destiné à être entrainé par un organe moteur et comportant un mobile de
rouage (1) et une roue d'échappement (2), solidaires l'un de l'autre en rotation autour
d'un axe de rotation respectif,
- un oscillateur apte à recevoir une impulsion de la roue d'échappement (2) afin d'entretenir
ses oscillations,
caractérisé en ce qu'il comporte en outre :
- un mobile de dégagement (7) agencé pour coopérer en rotation avec la roue d'échappement
et se déplacer, lors d'une phase de dégagement, sous une impulsion de l'oscillateur,
entre une position d'engagement dans laquelle l'avance du rouage est bloquée et une
position de dégagement dans laquelle l'avance du rouage est libre, et
- un dispositif d'entrainement unidirectionnel du mobile de dégagement (7) agencé
pour transmettre ladite impulsion de l'oscillateur au mobile de dégagement (7) pour
le faire passer de la position d'engagement à la position de dégagement,
de telle sorte qu'une portion de l'énergie fournie par une impulsion de l'oscillateur
lors du dégagement du mobile de dégagement (7), contribue à l'accélération du rouage.
2. Mécanisme d'échappement selon la revendication 1, caractérisé en ce que le mobile de dégagement (7) et le rouage (1) sont agencés l'un par rapport à l'autre
de telle sorte qu'il existe un tirage nul ou négatif entre les deux.
3. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce le
rouage et le mobile de dégagement (7) sont agencés pour que ladite portion d'énergie
transmise par l'oscillateur lors de la phase de dégagement soit accumulée sous forme
élastique avant de contribuer à l'accélération du rouage.
4. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte une butée de positionnement (11) apte à positionner le mobile de dégagement
(7) dans la position d'engagement.
5. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les axes de rotation du mobile de rouage (1), de la roue d'échappement (2) et du
mobile de dégagement (7) sont parallèles et coplanaires.
6. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'oscillateur est mobile en rotation autour d'un axe et en ce que les axes de rotation de l'oscillateur, du mobile de rouage (1), de la roue d'échappement
(2) et du mobile de dégagement (7) sont parallèles et coplanaires lorsque le mobile
d'engagement (7) est dans la position d'engagement.
7. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le dispositif d'entrainement unidirectionnel comporte une pluralité de cliquets disposés
de façon radiale selon une répartition angulaire régulière.
8. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que le dispositif d'entrainement unidirectionnel est solidaire du mobile de dégagement
(7) ou de l'oscillateur.
9. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le mobile de dégagement (7) est coaxial avec la roue d'échappement (2).
10. Mécanisme d'échappement selon la revendication 9 et la revendication 5, caractérisé en ce qu'il comporte un organe élastique, en particulier un ressort de rappel (12), monté entre
le mobile de dégagement (7) et la roue d'échappement (2), et qui tend à ramener le
mobile de dégagement (7) dans sa position d'engagement, de préférence contre la butée
de positionnement (11) dans la position d'engagement.
11. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 9 ou 10, caractérisé en ce que le mobile de dégagement (7) comporte des chevilles de repos (8), en ce que le mobile de rouage (1) comporte des plots de repos (6), en ce que les trajectoires des plots de repos (6) et des chevilles de repos (8) sont sécantes
et en ce que le mécanisme est agencé pour que les plots de repos (6) rencontrent les goupilles
de repos (8) en provocant l'arrêt du rouage lorsque le mobile d'engagement (7) est
dans la position d'engagement.
12. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que le dispositif d'entrainement unidirectionnel est solidaire de la roue d'échappement
(2).
13. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 10 ou la revendication
12, caractérisé en ce que la roue d'échappement (2) est montée mobile sur le mobile de dégagement (7) et en ce que la roue d'échappement (2) comporte des dents de repos (3) destinés à venir en appui
contre une palette de repos (13) fixe en référence au bâti de la pièce d'horlogerie.
14. Mécanisme d'échappement selon la revendication 13, caractérisé en ce que le mobile de dégagement (7) est une bascule pivotée sur l'axe du mobile de rouage
(1).
15. Mécanisme d'échappement selon les revendications 5 et 14, caractérisé en ce que la butée de positionnement (11) est fixe en référence à l'axe de rotation du mobile
de dégagement (7).