[0001] La présente invention concerne un procédé de régulation d'un appareil de chauffage,
du type comportant : une enveloppe définissant un espace intérieur et un espace extérieur
audit appareil ; un élément chauffant électrique apte à convertir une énergie électrique
en chaleur, situé dans l'espace intérieur ; un élément inertiel formé d'un matériau
à inertie thermique, apte à emmagasiner la chaleur émise par l'élément chauffant électrique
et à restituer ladite chaleur à un air extérieur à l'appareil ; un capteur d'une température
dudit air extérieur ; ledit procédé de régulation comprenant un premier mode de fonctionnement
de l'appareil, destiné à maintenir l'air extérieur à une première température T
1, et un deuxième mode de fonctionnement de l'appareil, destiné à maintenir l'air extérieur
à une deuxième température T
c supérieure à la première température.
[0002] Dans un tel appareil de chauffage, dit à inertie thermique, la chaleur de l'élément
chauffant est transférée à l'air extérieur par l'élément inertiel. Ainsi, les variations
de température extérieure sont atténuées par rapport à un transfert direct, ce qui
améliore le confort des utilisateurs.
[0003] Les procédés de régulation des appareils de chauffage électrique prévoient généralement
un « mode économique » et un « mode confort », chacun visant à maintenir l'air extérieur
à une température différente. Le mode économique, qui correspond à la température
la plus basse, est généralement adopté en l'absence des utilisateurs. Lors du passage
en mode confort, l'élément chauffant est alimenté en électricité pour faire remonter
la température de la pièce.
[0004] Dans un tel cas, la présence d'un élément inertiel ralentit la montée en température
par rapport à un transfert de chaleur direct entre l'élément chauffant et l'air.
[0005] Une solution pour accélérer la montée en température est d'augmenter la puissance
de chauffe maximale de l'appareil. Cette solution est néanmoins coûteuse en énergie.
[0006] La présente invention a pour but de proposer un appareil de chauffage permettant
une montée rapide en température sans augmenter significativement le coût énergétique.
[0007] A cet effet, l'invention a pour objet un procédé du type précité, dans lequel : l'appareil
de chauffage comprend en outre un dispositif de soufflage, apte à diriger un flux
d'air vers l'élément chauffant électrique et/ou vers l'élément inertiel, ledit flux
d'air étant en communication avec l'air extérieur ; et ledit procédé comprend les
étapes suivantes : l'appareil étant dans le premier mode de fonctionnement et le dispositif
de soufflage étant à l'arrêt, réception d'un ordre de passage au deuxième mode de
fonctionnement ; puis augmentation de l'énergie électrique fournie à l'élément chauffant,
et mise en marche du dispositif de soufflage ; puis arrêt du dispositif de soufflage
si la température de l'air extérieur atteint une première valeur prédéterminée égale
à T
1 + α(T
c - T
1), telle que 0<α≤1.
[0008] Suivant d'autres aspects avantageux de l'invention, le procédé comporte l'une ou
plusieurs des caractéristiques suivantes, prises isolément ou suivant toutes les combinaisons
techniquement possibles :
- α est compris entre 70% et 99%, plus préférentiellement entre 80% et 95% ;
- lors de la mise en marche du dispositif de soufflage, ledit dispositif fonctionne
selon un premier débit d'air d1 ; puis si la température de l'air extérieur atteint une deuxième valeur prédéterminée
égale à T1 + β(Tc - T1), avec 0<β < α, le dispositif de soufflage fonctionne selon un deuxième débit d'air
d2 tel que 0<d2<d1 ;
- le premier débit d'air est sensiblement constant et le deuxième débit d'air est décroissant
dans le temps ;
- une première durée est mesurée entre un premier instant de mise en marche du dispositif
de soufflage et un deuxième instant où la température de l'air extérieur atteint la
deuxième valeur prédéterminée ; puis à compter dudit instant deuxième instant, un
débit d'air du dispositif de soufflage varie selon un modèle de forme prédéterminée,
configuré de sorte à faire diminuer ledit débit d'air entre les valeurs d1 et 0 sur une deuxième durée calculée en fonction de la première durée ;
- β est compris entre 50% et 90%, plus préférentiellement entre 60% et 70% ;
- lors de l'augmentation de l'énergie électrique fournie à l'élément chauffant, une
puissance électrique est fournie audit élément chauffant ; puis si la température
de l'air extérieur atteint une troisième valeur prédéterminée égale à T1 + γ(Tc - T1), avec 0<γ < α, la puissance électrique fournie diminue ;
- l'appareil de chauffage comporte en outre un détecteur de présence à proximité dudit
appareil ; le procédé comprenant en outre : une étape d'arrêt du dispositif de soufflage
(20) lorsqu'une présence est détectée ; et une étape de remise en marche du dispositif
de soufflage lorsqu'aucune présence n'est détectée, et si la température de l'air
extérieur est inférieure à la première valeur prédéterminée.
[0009] L'invention se rapporte en outre à un appareil de chauffage comprenant : une enveloppe
définissant un espace intérieur et un espace extérieur audit appareil ; un élément
chauffant électrique apte à convertir une énergie électrique en chaleur, situé dans
l'espace intérieur ; un élément inertiel formé d'un matériau à inertie thermique,
apte à emmagasiner la chaleur émise par l'élément chauffant électrique et à restituer
ladite chaleur à un air extérieur à l'appareil ; un capteur d'une température dudit
air extérieur ; et un dispositif de soufflage, apte à diriger un flux d'air vers l'élément
chauffant électrique et/ou vers l'élément inertiel, ledit flux d'air étant en communication
avec l'air extérieur ; ledit appareil de chauffage étant muni de moyens de mise en
oeuvre d'un procédé de régulation tel que décrit ci-dessus.
[0010] Suivant d'autres aspects avantageux de l'invention, l'appareil de chauffage comporte
l'une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prises isolément ou suivant toutes
les combinaisons techniquement possibles :
- l'élément inertiel forme une façade incluse dans l'enveloppe de l'appareil, ladite
façade ayant une face interne orientée vers l'intérieur de l'appareil, l'élément chauffant
électrique étant au contact de ladite face interne ;
- l'élément inertiel est formé d'un matériau apte à émettre un rayonnement infrarouge
sous l'effet d'une augmentation de sa température ;
- le dispositif de soufflage comprend au moins un ventilateur, de préférence au moins
deux ventilateurs, situé(s) dans l'espace intérieur.
[0011] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée
uniquement à titre d'exemple non limitatif et faite en se référant aux dessins sur
lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique, en coupe, d'un appareil de chauffage selon un
mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 2 est une vue schématique d'un dispositif de régulation de l'appareil de
la figure 1 ;
- la figure 3 représente sous forme de logigramme un procédé selon un mode de réalisation
de l'invention ; et
- la figure 4 représente graphiquement des variations de température et de puissance
fournie en fonction du temps, pour l'appareil de chauffage de la figure 1.
[0012] La figure 1 représente schématiquement, en coupe, un appareil 10 de chauffage selon
un mode de réalisation de l'invention. De préférence, l'appareil 10 est un appareil
de chauffage domestique, ou radiateur. Dans la description qui suit, l'appareil 10
est considéré comme installé dans une pièce d'un bâtiment d'habitation.
[0013] L'appareil 10 comprend notamment un élément électrique chauffant principal 12 et
un élément inertiel 14 formant une façade de l'appareil 10. L'appareil 10 comprend
en outre une carrosserie arrière 16, assemblée à la façade 14 pour former une enveloppe
de l'appareil 10. L'enveloppe définit un espace intérieur 17 et un espace extérieur
18 audit appareil.
[0014] Dans la suite de la description, les termes « intérieur » et « extérieur » se réfèrent
respectivement aux espaces intérieur 17 et extérieur 18 de l'appareil 10. L'espace
extérieur 18 est considéré comme limité à la pièce d'habitation où est installé l'appareil
10.
[0015] L'appareil 10 comprend en outre un dispositif de soufflage 20. Dans le mode de réalisation
de la figure 1, l'appareil 10 comprend en outre un élément électrique chauffant secondaire
22. Le dispositif de soufflage 20 et l'élément électrique chauffant secondaire 22
sont disposés dans l'espace intérieur 17.
[0016] L'appareil 10 comprend également un dispositif électronique 23 de régulation de l'alimentation
électrique des éléments chauffants 12, 22 et du dispositif de soufflage 20.
[0017] La façade 14 est apte à emmagasiner la chaleur émise par les éléments chauffants
12, 22 et à restituer ladite chaleur à un air extérieur à l'appareil 10. La façade
14 est de préférence formée d'un matériau à inertie thermique, notamment de type verre,
pierre ou métal tel que la fonte.
[0018] De préférence, le matériau de la façade 14 est également émissif, c'est-à-dire apte
à émettre un rayonnement infrarouge sous l'effet d'une augmentation de température.
[0019] Dans le mode de réalisation de la figure 1, la façade 14 a une forme sensiblement
plane, disposée verticalement dans une position de fonctionnement de l'appareil 10.
Selon des variantes, la façade 14 a une forme recourbée ou à facettes.
[0020] La façade 14 comprend une face avant 25 et une face arrière 26, respectivement orientées
vers l'extérieur et vers l'intérieur de l'appareil 10.
[0021] L'élément électrique chauffant principal 12 est une résistance électrique, en contact
thermique avec la face arrière 26 de la façade 14. Dans le mode de réalisation de
la figure 1, la résistance électrique 12 est sérigraphiée sur un film plastique 28,
ledit film plastique étant collé sur la face arrière 26 de la façade. Selon une variante
de réalisation non représentée, la résistance électrique est formée par un câble chauffant
plaqué sur la face arrière 26 de la façade.
[0022] La carrosserie arrière 16 est par exemple réalisée en métal et comporte des moyens
(non représentés) de fixation à une paroi verticale. Ladite carrosserie arrière 16
comporte en outre des ouvertures inférieures 30 et supérieures 31 permettant une circulation
d'air sensiblement verticale dans l'espace intérieur 17.
[0023] Le dispositif de soufflage 20 est de préférence situé en partie basse de l'appareil
10, notamment à proximité des ouvertures inférieures 30 de la carrosserie arrière
16. Le dispositif de soufflage 20 comporte préférentiellement au moins un ventilateur,
et plus préférentiellement deux ventilateurs, par exemple disposés de part et d'autre
d'un plan médian vertical de l'appareil 10. Le dispositif de soufflage 20 est apte
à diriger un flux d'air 21 vers la résistance électrique 12 et vers la façade 14.
Ledit flux d'air est par exemple orienté obliquement, du bas vers le haut.
[0024] L'élément chauffant secondaire 22 est de préférence un élément de chauffage par convection.
L'élément chauffant secondaire 22 comporte par exemple une résistance électrique noyée
dans un corps de chauffe en fonte, en céramique ou en aluminium. Ledit corps de chauffe
est par exemple fixé à la carrosserie arrière 16.
[0025] On considère un ratio entre des puissances maximales P
max1 et P
max2 d'alimentation des éléments électriques chauffants, respectivement principal 12 et
secondaire 22. De préférence, ledit ratio est compris entre 1 et 4.
[0026] Le dispositif électronique de régulation 23 est représenté schématiquement à la figure
2. Le dispositif électronique de régulation 23 comporte notamment un boîtier de commande
32, situé en partie supérieure de l'appareil 10. Le boîtier de commande 32 comporte
par exemple un microprocesseur 33, une mémoire de programme 34 et au moins un bus
de communication 36.
[0027] Le boîtier de commande 32 comporte également une interface homme/machine 40, de type
écran/clavier, permettant à un utilisateur de sélectionner des paramètres du procédé
de régulation, tels qu'une température de consigne T
c de l'appareil 10.
[0028] Le dispositif électronique de régulation 23 comporte également une sonde de température
42, située en partie inférieure de l'appareil 10 et reliée au boîtier de commande
32. La sonde 42 permet de mesurer une température T de l'air extérieur à l'appareil
10.
[0029] De manière optionnelle, le dispositif électronique de régulation 23 comporte en outre
un détecteur de présence 43, apte à détecter une présence à proximité de l'appareil
10. Il s'agit par exemple d'un détecteur optique, notamment infra-rouge, ou d'un détecteur
acoustique.
[0030] Le dispositif électronique de régulation 23 est apte à alimenter électriquement les
résistances électriques des éléments chauffants 12, 22, ainsi que le dispositif de
soufflage 20.
[0031] Plus précisément, la mémoire de programme 34 renferme un programme 44 contrôlant
l'alimentation électrique des éléments chauffants 12, 22, en fonction de la température
extérieure T mesurée par la sonde 42 et de la température de consigne T
c réglée au niveau de l'interface 40.
[0032] Dans le cas où l'appareil 10 comporte un élément chauffant secondaire 22, l'élément
chauffant principal 12 est de préférence prioritaire au niveau du programme 44. En
d'autres termes, tant que la puissance d'alimentation de la résistance 12 est inférieure
à la puissance maximale P
max1, la résistance de l'élément chauffant secondaire 22 n'est pas alimentée en électricité.
[0033] Le programme 44 prévoit un premier mode de fonctionnement de l'appareil 10, dit mode
économique. Le mode économique est destiné à maintenir la température extérieure T
à une première valeur T
1. De préférence, T
1 est égale à T
c - ΔT, T
c étant la température de consigne réglable au niveau de l'interface 40 et ΔT étant
un intervalle prédéfini dans la mémoire de programme 34.
[0034] Le programme 44 prévoit en outre un deuxième mode de fonctionnement de l'appareil
10, dit mode confort. Le mode confort est destiné à maintenir la température extérieure
T à une deuxième valeur T
2, supérieure à la première valeur T
1. Dans la suite de la description, on considère que T
2 est égale à la température de consigne T
c.
[0035] De préférence, dans le mode économique comme dans le mode confort, le dispositif
de soufflage 20 est par défaut à l'arrêt. En d'autres termes, le fonctionnement de
l'appareil 10 est prioritairement basé sur le rayonnement, soit l'émission d'infra-rouges
par la façade 14, et sur la convection naturelle, soit le transfert de chaleur des
éléments chauffants 12, 22 à l'air sans soufflage.
[0036] Lors du passage du mode économique au mode confort, le programme 44 exécute les étapes
d'un procédé selon un mode de réalisation de l'invention, tel que décrit ci-dessous.
Ledit procédé est représenté par un logigramme à la figure 3.
[0037] L'appareil 10 étant en mode économique, une première étape du procédé est la réception
100 par le programme 44 d'un ordre de passage en mode confort. Cet ordre est par exemple
généré par une programmation horaire de l'appareil 10. Alternativement, l'ordre de
passage en mode confort est généré par la détection d'une présence par le détecteur
43.
[0038] L'ordre de passage en mode confort conduit à l'alimentation électrique 102 des éléments
chauffants 12, 22, ou à l'augmentation de la puissance fournie par rapport au mode
économique. De préférence, à réception de l'ordre de passage en mode confort, chacun
desdits éléments chauffant est alimenté à sa puissance maximale, respectivement P
max1 et P
max2.
[0039] De manière sensiblement simultanée, le programme 44 déclenche 104 le fonctionnement
du dispositif de soufflage 20, soit du ou des ventilateurs, selon un premier débit
d'air d
1. De préférence, d
1 est égal à ou proche d'un débit d'air maximal dudit dispositif de soufflage.
[0040] Le dispositif de soufflage 20 dirige ainsi un flux d'air 21 sur la résistance 12
et sur la façade 14, ledit flux d'air étant dirigé du bas vers le haut. En d'autres
termes, de l'air extérieur entre dans l'espace intérieur 17 par les ouvertures inférieures
30 de la carrosserie arrière 16. Ledit air est réchauffé au contact de la résistance
12 et/ou de la façade 14 et ressort ensuite dans l'espace extérieur 18 par les ouvertures
supérieures 31.
[0041] De préférence, l'espace intérieur 17 est suffisamment restreint pour que le flux
d'air 21 soit également réchauffé par l'élément chauffant secondaire 22.
[0042] L'air extérieur est ainsi réchauffé par convection forcée au sein de l'appareil 10,
ce qui accélère la montée de la température T par rapport à un fonctionnement en rayonnement/convection
naturelle.
[0043] Le dispositif de soufflage 20 est ensuite arrêté 106 lorsque la température T de
l'air extérieur, mesurée par la sonde 42, atteint une troisième valeur T
3 définie en fonction de la température de consigne T
c. T
3 est par exemple calculée selon une formule prédéfinie dans la mémoire de programme
34, telle que T
3 = T
1 + α(ΔT), avec 0<α≤1. En d'autres termes, le dispositif de soufflage 20 s'arrête lorsque
la température de l'air extérieur a atteint, ou au moins s'est suffisamment rapprochée
de, la température de consigne T
c.
[0044] De préférence, la valeur α est comprise entre 70% et 99%, plus préférentiellement
entre 80% et 95%.
[0045] Selon une première variante du procédé, représentée par la flèche 108 sur la figure
3, le débit d'air du dispositif de soufflage 20 reste sensiblement constant jusqu'à
l'étape d'arrêt 106.
[0046] Le graphique de la figure 4 représente la variation de la température extérieure
T en fonction du temps, pour un appareil de chauffage 10 tel que décrit ci-dessus,
au cours d'un procédé selon la première variante ci-dessus. La courbe 50 représente
un premier cas dit « dynamique », correspondant à une valeur α égale à 95%. La courbe
52 représente un deuxième cas correspondant à une valeur α égale à 65%.
[0047] La courbe 54 représente un troisième cas de référence, dit « statique ». Dans ledit
cas « statique », le dispositif de soufflage 20 n'est pas utilisé, les autres étapes
du procédé ci-dessus étant conservées.
[0048] L'origine de l'axe des temps correspond à l'ordre de passage du mode économique au
mode confort. Dans l'exemple représenté à la figure 4, T
c = 19 °C ; ΔT = 3,5 °C ; et la puissance électrique totale de l'appareil 10, correspondant
à P
max1 + P
max2, est de 1000 W.
[0049] Il est constaté que dans le cas « dynamique », la température de 18,8 °C (soit T
c-5% ΔT) est atteinte au bout de 35 minutes, contre 48 minutes dans le cas « statique
». Un gain de temps 56 pour la montée en température, lié à l'utilisation d'un soufflage,
est donc d'environ 27%.
[0050] Dans le cas de la courbe 52, à compter de l'arrêt du dispositif de soufflage 20,
on constate que la montée en température ralentit brutalement. En effet, le matériau
inertiel de la façade 14, précédemment refroidi par le flux d'air 21, absorbe l'essentiel
de la chaleur émise par la résistance 12. A partir de l'arrêt du dispositif de soufflage
20, la courbe 52 se rapproche donc de la courbe 54 (cas « statique »).
[0051] Afin d'optimiser à la fois le confort de chauffe et les nuisances sonores liées au
dispositif de soufflage 20, une deuxième variante du procédé prévoit une diminution
progressive du débit d'air jusqu'à l'arrêt du soufflage.
[0052] Selon cette deuxième variante, représentée par la flèche 110 sur la figure 3, l'étape
104 correspond à une première phase de fonctionnement du dispositif de soufflage 20,
selon le premier débit d'air d
1. La température T augmente, jusqu'à atteindre une quatrième valeur T
4 définie en fonction de la température de consigne T
c. T
4 est par exemple calculée selon une formule prédéfinie dans la mémoire de programme
34, telle que T
4 = T
1 + β(ΔT), avec 0< β< α. Préférentiellement, la valeur β est comprise entre 50% et
90%, plus préférentiellement entre 60% et 70%.
[0053] Le programme 44 passe alors à une deuxième phase 112 de fonctionnement du dispositif
de soufflage 20 selon un deuxième débit d'air d
2 avec 0<d
2<d
1. La température T continue d'augmenter, jusqu'à atteindre la valeur T
3, ce qui conduit à l'arrêt total du dispositif de soufflage 20.
[0054] La diminution du débit d'air permet de limiter le bruit du dispositif de soufflage
20 lorsqu'un certain confort de chauffe est déjà assuré dans la pièce.
[0055] Selon un premier mode de réalisation, le deuxième débit d'air d
2 est constant sur toute la durée de la deuxième phase 112, avec par exemple d
2/d
1 = 30%.
[0056] Selon un deuxième mode de réalisation, d
2 décroît au cours de la deuxième phase 112, jusqu'à l'étape 106 d'arrêt du dispositif
de soufflage 20. La décroissance de d
2 durant la deuxième phase 112 s'effectue selon un modèle de forme prédéterminée, mémorisée
dans la mémoire de programme 34. Il s'agit par exemple d'une décroissance par paliers,
ou encore d'une décroissance continue, notamment linéaire.
[0057] Selon une première alternative du deuxième mode de réalisation, une durée τ
2 de décroissance du débit d
2 entre les valeurs d
1 et 0 est prédéfinie dans la mémoire de programme 34, à partir de données expérimentales.
[0058] Il est cependant difficile de paramétrer la durée τ
2 avant l'installation de l'appareil 10, car la vitesse de montée en température dépend
de plusieurs paramètres extérieurs audit appareil. De tels paramètres sont notamment
la taille de la pièce d'installation, ainsi que les caractéristiques thermiques du
bâtiment.
[0059] Ainsi, si la durée τ
2 est choisie trop courte, le dispositif de soufflage 20 s'arrête avant que la température
T n'ait atteint la troisième valeur T
3. Si la durée τ
2 est choisie trop longue, les nuisances sonores liées au fonctionnement du dispositif
de soufflage 20 ne sont pas optimisées.
[0060] Aussi, selon une deuxième alternative du deuxième mode de réalisation, la durée τ
2 de décroissance du débit d
2 entre les valeurs d
1 et 0 est calculée en fonction d'une durée τ
1 de la première phase 104.
[0061] On considère un exemple où β = 63% et α = 95%. La durée τ
1 de la première phase 104 est mesurée, entre un instant t
0 de mise en fonctionnement du dispositif de soufflage et un instant t
1 où la température T atteint la quatrième valeur T
4. Puis, à compter dudit instant t
1, définissant le début de la deuxième phase 112, le débit d'air d
2 du dispositif de soufflage diminue selon un modèle de forme prédéterminée, par exemple
linéaire. Ledit modèle est configuré de sorte à faire passer le débit d'air de d
1 à 0 sur une durée τ
2 calculée en fonction de la durée τ
1 précédemment mesurée.
[0062] Le programme 44 prévoit par exemple que τ
1 = τ
2. D'autres rapports peuvent être définis entre les durées τ
1 et τ
2, selon les valeurs de α et de β.
[0063] Si la température T atteint la troisième valeur T
3 avant la fin de la durée τ
2, le dispositif de soufflage 20 est arrêté (étape 106). Ainsi, dans cet exemple, la
deuxième phase 112 est configurée pour avoir une durée maximale égale à la durée τ
1 de la première phase 104.
[0064] L'exemple précédemment décrit est illustré sur la figure 4 par la courbe 58, représentant
la variation de température T. Cette courbe 58 est très proche de la courbe 50 du
cas « dynamique ». L'exemple précédemment décrit assure donc un confort de chauffe
comparable au cas « dynamique », tout en diminuant les nuisances sonores du dispositif
de soufflage 20.
[0065] Selon une troisième alternative du deuxième mode de réalisation, le programme 44
prévoit une détermination de τ
2 par auto-apprentissage de l'appareil 10. En d'autres termes, la durée τ
2 est calculée sur la base d'une moyenne des durées τ
1 mesurés dans des phases précédentes de passage du mode économique au mode confort.
[0066] En parallèle au fonctionnement du dispositif de soufflage 20, il est possible de
faire varier l'alimentation électrique des éléments chauffants 12, 22 en fonction
du temps, afin d'éviter une surchauffe de l'appareil 10.
[0067] Par exemple, le programme 44 prévoit que l'étape 102 correspond à une première phase
de fonctionnement des éléments chauffants 12, 22, à une première puissance électrique.
De préférence, à réception de l'ordre de passage en mode confort, chacun desdits éléments
chauffant est alimenté à sa puissance maximale, respectivement P
max1 et P
max2.
[0068] La température T augmente, jusqu'à atteindre une cinquième valeur T
5 définie en fonction de la température de consigne T
c. Par exemple, T
5 est calculée selon une formule prédéfinie dans la mémoire de programme 34, telle
que T
5 = T
1 + γ(ΔT), avec 0<γ<α. Préférentiellement, la valeur γ est comprise entre 50% et 90%,
plus préférentiellement entre 60% et 70%.
[0069] Le programme 44 passe alors à une deuxième phase 114 de fonctionnement des éléments
chauffants 12, 22. Durant cette deuxième phase, la puissance totale fournie aux éléments
chauffants 12, 22 diminue progressivement.
[0070] De préférence, la puissance fournie à l'élément chauffant principal 12 est sensiblement
maintenue à P
max1 tant que la température de consigne T
c, ou encore la troisième valeur T
3, n'est pas atteinte. Durant la deuxième phase 114, c'est donc la puissance fournie
à l'élément chauffant secondaire 22 qui diminue progressivement.
[0071] Les courbes 60 et 62 de la figure 4 représentent respectivement les variations de
la puissance électrique fournie en fonction du temps, respectivement dans les cas
« dynamique » et « statique » tels que décrits ci-dessus. La puissance électrique
fournie est exprimée en pourcentage de la puissance totale de l'appareil 10.
[0072] On constate que l'utilisation d'un soufflage permet à la courbe 60 du cas « dynamique
» de diminuer plus tôt que dans le cas « statique ». Un espace 64 entre les courbes
60 et 62 illustre une économie d'énergie pour la montée en température, liée à l'utilisation
d'un soufflage. Cette économie d'énergie est de l'ordre de 6%. Un tel gain énergétique
compense largement l'énergie consommée par les ventilateurs du dispositif de soufflage
20.
[0073] Dans le cas « dynamique » décrit ci-dessus, le soufflage est maintenu au premier
débit d
1 jusqu'à l'obtention de la troisième valeur T
3 de la température T. Selon une variante, le dispositif de soufflage 20 est synchronisé
avec les éléments chauffants. Plus précisément, le programme 44 correspond à la deuxième
variante décrite ci-dessus, représentée par la flèche 110 sur la figure 3, avec T
5 = T
4. Ainsi, à partir du moment où T atteint la quatrième valeur T
4, le débit du dispositif de soufflage 20 et la puissance fournie à l'élément chauffant
secondaire 22 diminuent conjointement.
[0074] De préférence, le dispositif électronique de régulation 23 offre la possibilité à
l'utilisateur de désactiver l'exécution du programme 44. Ainsi, ledit utilisateur
peut s'affranchir du bruit lié au dispositif de soufflage 20 s'il est présent dans
la pièce.
[0075] Selon un mode de réalisation, dans le cas où l'ordre 100 de passage en mode confort
n'est pas lié au détecteur de présence 43, le programme 44 prévoit un arrêt du dispositif
de soufflage 20 tant que ledit détecteur 43 détecte une présence à proximité de l'appareil
10. Ainsi, le soufflage fonctionne uniquement lorsque la pièce est inoccupée, pour
diminuer les nuisances sonores.
[0076] Le procédé tel que décrit ci-dessus permet des remontées en température plus rapides
que dans le cas des appareils dépourvus de dispositif de soufflage. En conséquence,
il est possible de configurer un intervalle ΔT, entre les températures des modes économique
et confort, plus important que pour les radiateurs de l'état de la technique.
[0077] De préférence, ΔT est supérieur à 3,0 °C et plus préférentiellement compris entre
3,5 °C et 5,0 °C. Un tel procédé permet donc des économies d'énergie en mode économique,
sans dégrader le confort de chauffe en mode confort.
[0078] De même, le procédé décrit ci-dessus est utilisable dans le cas d'un passage d'un
mode hors gel au mode confort. Le mode hors gel est caractérisé par une température
T
hg plus basse que le mode économique. Par exemple T
hg = T
c - 10 °C.
1. Procédé de régulation d'un appareil de chauffage (10), ledit appareil comprenant :
- une enveloppe (14, 16) définissant un espace intérieur (17) et un espace extérieur
(18) audit appareil ;
- un élément chauffant électrique (12, 22) apte à convertir une énergie électrique
en chaleur, situé dans l'espace intérieur ;
- un élément inertiel (14) formé d'un matériau à inertie thermique, apte à emmagasiner
la chaleur émise par l'élément chauffant électrique et à restituer ladite chaleur
à un air extérieur à l'appareil ;
- un capteur (42) d'une température (T) dudit air extérieur ;
ledit procédé de régulation comprenant un premier mode de fonctionnement de l'appareil,
destiné à maintenir l'air extérieur à une première température (T
1) et un deuxième mode de fonctionnement de l'appareil, destiné à maintenir l'air extérieur
à une deuxième température (T
c) supérieure à la première température ;
caractérisé en ce que l'appareil de chauffage comprend en outre un dispositif de soufflage (20), apte à
diriger un flux d'air (21) vers l'élément chauffant électrique et/ou vers l'élément
inertiel, ledit flux d'air étant en communication avec l'air extérieur ;
et
en ce que ledit procédé comprend les étapes suivantes :
- l'appareil étant dans le premier mode de fonctionnement et le dispositif de soufflage
étant à l'arrêt, réception (100) d'un ordre de passage au deuxième mode de fonctionnement
; puis
- augmentation (102) de l'énergie électrique fournie à l'élément chauffant, et mise
en marche (104) du dispositif de soufflage ; puis
- arrêt (106) du dispositif de soufflage si la température (T) de l'air extérieur
atteint une première valeur prédéterminée (T3) égale à T1 + α(Tc - T1), telle que 0< α ≤1.
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel α est compris entre 70% et 99%, plus
préférentiellement entre 80% et 95%.
3. Procédé selon la revendication 1 ou la revendication 2, dans lequel :
- lors de la mise en marche (104) du dispositif de soufflage, ledit dispositif fonctionne
selon un premier débit d'air (d1) ; puis
- si la température de l'air extérieur atteint une deuxième valeur prédéterminée (T4) égale à T1 + β(Tc - T1), avec 0< β < α, le dispositif de soufflage fonctionne (112) selon un deuxième débit
d'air (d2) tel que 0<d2<d1.
4. Procédé selon la revendication 3, dans lequel le premier débit d'air (d1) est sensiblement constant et le deuxième débit d'air (d2) est décroissant dans le temps.
5. Procédé selon la revendication 4, dans lequel
- une première durée (τ1) est mesurée entre un premier instant (t0) de mise en marche du dispositif de soufflage et un deuxième instant (t1) où la température de l'air extérieur atteint la deuxième valeur prédéterminée (T4) ; puis
- à compter dudit instant deuxième instant (t1), un débit d'air du dispositif de soufflage varie selon un modèle de forme prédéterminée,
configuré de sorte à faire diminuer ledit débit d'air entre les valeurs d1 et 0 sur une deuxième durée (τ2) calculée en fonction de la première durée.
6. Procédé selon l'une des revendications 3 à 5, dans lequel β est compris entre 50%
et 90%, plus préférentiellement entre 60% et 70%.
7. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel :
- lors de l'augmentation (102) de l'énergie électrique fournie à l'élément chauffant,
une puissance électrique est fournie audit élément chauffant ; puis
- si la température de l'air extérieur atteint une troisième valeur prédéterminée
(T5) égale à T1 + γ(Tc - T1), avec 0< γ < α, la puissance électrique fournie diminue.
8. Procédé selon l'une des revendications précédentes, dans lequel l'appareil de chauffage
(10) comporte en outre un détecteur (43) de présence à proximité dudit appareil ;
le procédé comprenant en outre :
- une étape d'arrêt du dispositif de soufflage (20) lorsqu'une présence est détectée
; et
- une étape de remise en marche du dispositif de soufflage lorsqu'aucune présence
n'est détectée, et si la température (T) de l'air extérieur est inférieure à la première
valeur prédéterminée (T3).
9. Appareil de chauffage (10) comprenant :
- une enveloppe (14, 16) définissant un espace intérieur (17) et un espace extérieur
(18) audit appareil ;
- un élément chauffant électrique (12, 22) apte à convertir une énergie électrique
en chaleur, situé dans l'espace intérieur ;
- un élément inertiel (14) formé d'un matériau à inertie thermique, apte à emmagasiner
la chaleur émise par l'élément chauffant électrique et à restituer ladite chaleur
à un air extérieur à l'appareil ;
- un capteur (42) d'une température (T) dudit air extérieur ;
- un dispositif de soufflage (20), apte à diriger un flux d'air vers l'élément chauffant
électrique et/ou vers l'élément inertiel, ledit flux d'air étant en communication
avec l'air extérieur ;
ledit appareil de chauffage étant muni de moyens (23, 44) de mise en oeuvre d'un procédé
de régulation selon l'une des revendications précédentes.
10. Appareil de chauffage selon la revendication 9, dans lequel l'élément inertiel (14)
forme une façade incluse dans l'enveloppe de l'appareil, ladite façade ayant une face
interne (26) orientée vers l'intérieur de l'appareil, l'élément chauffant électrique
(12) étant au contact de ladite face interne.
11. Appareil de chauffage selon la revendication 9 ou la revendication 10, dans lequel
l'élément inertiel (14) est formé d'un matériau apte à émettre un rayonnement infrarouge
sous l'effet d'une augmentation de sa température.
12. Appareil de chauffage selon l'une des revendications 9 à 11, dans lequel le dispositif
de soufflage (20) comprend au moins un ventilateur, de préférence au moins deux ventilateurs,
situé(s) dans l'espace intérieur (17).