Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie. Elle concerne, plus
particulièrement, un système d'embrayage pour un mécanisme de chronographe.
Etat de la technique
[0002] Les embrayages communément utilisés dans des chronographes sont typiquement de deux
types, à savoir des embrayages horizontaux et des embrayages verticaux.
[0003] Dans un embrayage horizontal, un mobile intermédiaire est monté basculant dans le
plan du mouvement afin de relier cinématiquement un mobile d'entrée, menant, et un
mobile de sortie, mené. Le mobile d'entrée est typiquement la roue sur champ, solidaire
en rotation du mobile des secondes du mouvement horloger, et le mobile de sortie est
typiquement la roue de chronographe, solidaire en rotation de l'aiguille des secondes
du chronographe.
[0004] En fonction de la position angulaire d'une bascule qui porte le mobile intermédiaire,
le mobile d'entrée et le mobile de sortie sont reliés cinématiquement (état embrayé),
ou cette liaison est rompue car le mobile intermédiaire est hors de portée du mobile
de sortie (état débrayé). La position de la bascule est typiquement commandée par
l'intermédiaire d'une roue à colonnes, d'une navette, d'une came ou d'un moyen de
commande similaire.
[0005] Ce genre d'embrayage est de faible épaisseur et permet de construire des mécanismes
de chronographe relativement minces. Cependant, puisque e mobile intermédiaire et
le mobile de sortie portent chacun une denture, les tolérances nécessaires pour le
bon fonctionnement de l'embrayage engendrent un ébat d'engrenage. Cet ébat peut engendrer
des frétillements de l'organe d'affichage associé, en l'absence d'autres mesures de
compensation telles que l'introduction délibérée de frottements dans le système, par
exemple par l'intermédiaire d'un ressort de friction. Par ailleurs, il existe un risque
que le sommet d'une dent du mobile intermédiaire entre en contact avec un flanc d'une
dent du mobile de sortie lorsque l'embrayage est amené dans son état embrayé, ce qui
a pour résultat que l'aiguille des secondes du chronographe saute d'un certain angle
dans un sens ou dans l'autre au moment de la mise en marche du chronographe.
[0006] Afin de minimiser la probabilité que ce saut ait lieu et de diminuer son amplitude
lorsqu'il arrive, le mobile intermédiaire comporte typiquement une denture triangulaire
pointue, le mobile de sortie comportant également le même type de denture, mais encore
plus fine. Habituellement le pas de la denture du mobile de sortie est par exemple
la moitié, ou un tiers, de celle du mobile intermédiaire.
[0007] Afin d'éviter que l'aiguille des secondes du chronographe puisse sauter de manière
intempestive comme décrit ci-dessus, l'embrayage vertical a été proposé. Dans ce type
d'embrayage, la liaison cinématique entre les mobiles d'entrée et de sortie est effectuée
au moyen d'une paire de disques à friction, qui sont coaxiaux et qui sont soumis à
une force de rappel tendant à les amener en contact mutuel par l'une de leurs faces
planes. En état embrayé, le couple est transmis entre le mobile d'entrée et le mobile
de sortie par les frottements entre ces disques à friction. Cette liaison cinématique
par frottements élimine tout ébat d'engrenage de l'embrayage.
[0008] Pour rompre la liaison cinématique et arrêter le chronographe, une pince, typiquement
commandée par une roue à colonnes, permet de séparer les disques à friction par l'intermédiaire
de surfaces de cale qui s'interposent entre lesdits disques. En retirant ces cales,
les disques à friction retombent l'un sur l'autre, et la liaison cinématique est rétablie.
[0009] Puisqu'il n'y a aucune pénétration d'une denture dans une autre au moment de l'actuation
de l'embrayage vertical, tout saut intempestif de l'aiguille des secondes du chronographe
est évité. Cependant, un tel embrayage vertical nécessite beaucoup de place dans la
hauteur du mécanisme afin d'aménager plusieurs roues dentées, les disques à friction
ainsi que leurs ressorts de rappel, de manière coaxiale. Afin de surmonter ces inconvénients,
le document
EP1437633 a proposé un embrayage horizontal qui tente d'éviter tout saut intempestif, dans
lequel les dentures du mobile intermédiaire et du mobile de sortie sont conformées
de telle sorte qu'aucun contact entre le sommet d'une dent du mobile intermédiaire
et le flanc inactif du mobile de sortie n'est mathématiquement possible. En effet,
dans le pire des cas, c'est-à-dire lorsque les sommets de deux dents entrent directement
en contact lors de l'embrayage, les flancs inactifs des dents du mobile de sortie
suivent la trajectoire épicycloïdale du sommet d'une dent du mobile intermédiaire.
Par conséquent, il est en principe impossible que l'activation de l'embrayage engendre
un saut intempestif en arrière du mobile de sortie.
[0010] Cependant, cette solution nécessite que la forme des dentures, ainsi que la mise
au point du mécanisme soient mathématiquement quasi-parfaites, ce qui est difficile
à maîtriser lors de la fabrication. Par ailleurs, une éventuelle usure du mobile intermédiaire
et/ou du mobile de sortie nuira à cette forme parfaite, et donc le risque d'un saut
intempestif augmentera au fil du temps. Cette solution, cependant, ne contribue rien
à résoudre le problème des frétillements mentionné ci-dessus, puisqu'en pratique une
tolérance doit encore être présente pour assurer une interaction fonctionnelle entre
les dentures de l'engrenage. L'introduction de frottements dans le système, par l'intermédiaire
d'un ressort à friction par exemple, reste donc nécessaire à cet effet.
[0011] Le document
EP2085832 propose une autre variante d'un embrayage horizontal évitant tout frétillement et
tout saut intempestif, dans lequel le couple est transmis entre le mobile d'entrée
et le mobile de sortie par l'intermédiaire de trois bras élastiques s'étendant depuis
un moyeu vers une surface cylindrique de friction. Lorsque les extrémités de ces bras
élastiques s'appuient contre cette surface cylindrique, qui est la paroi interne d'un
cylindre creux, la transmission de couple entre le moyeu et ladite surface est assurée
par frottements, ce qui élimine tout ébat d'engrenage. Afin de débrayer l'embrayage,
les extrémités des bras élastiques sont munies de goupilles qui s'étendent perpendiculairement
aux bras, et qui prennent place dans des chemins de came pratiqués dans une roue de
commande. En pivotant cette roue de commande par rapport aux bras élastiques dans
un premier sens, les extrémités de ces derniers peuvent être écartées de ladite surface
cylindrique, et remises en contact avec cette dernière lorsque la roue de commande
pivote dans le sens opposé au premier.
[0012] Cette construction est néanmoins très complexe, et n'est pas compatible avec des
mouvements standards, nécessitant ainsi une construction dédiée.
[0013] Le but de l'invention est par conséquent de proposer un système d'embrayage pour
chronographe dans lequel les inconvénients susmentionnés sont au moins partiellement
surmontés.
Divulguation de l'invention
[0014] De façon plus précise, l'invention concerne un système d'embrayage pour mécanisme
de chronographe, comme défini par la revendication indépendante. Ce système comprend
un mobile d'entrée destiné à être entraîné par un organe moteur, tel qu'un barillet,
un moteur ou similaire, un mobile de sortie destiné à entraîner au moins un organe
d'affichage tel qu'une aiguille de secondes de chronographe, ainsi qu'un mobile intermédiaire.
[0015] Ce mobile intermédiaire est en liaison cinématique permanente avec un premier mobile
choisi parmi ledit mobile d'entrée et ledit mobile de sortie, typiquement le mobile
d'entrée, mais l'agencement inverse est également possible. Le mobile intermédiaire
est monté de telle sorte qu'il peut évoluer entre un état embrayé dans lequel ledit
mobile d'entrée est en liaison cinématique avec ledit mobile de sortie et le chronographe
fonctionne, et un état débrayé dans lequel ladite liaison cinématique est rompue et
le chronographe est à l'arrêt.
[0016] Selon l'invention, l'embrayage comporte en outre une première roue à friction solidaire
en rotation dudit mobile intermédiaire, et une seconde roue à friction solidaire en
rotation d'un deuxième mobile choisi parmi ledit mobile d'entrée et ledit mobile de
sortie, ce deuxième mobile étant le mobile opposé audit premier mobile, typiquement
donc le mobile de sortie. Ces roues à friction sont au moins partiellement coplanaires,
c'est-à-dire qu'elles se trouvent au moins partiellement dans un même plan, et sont
agencées pour transmettre une rotation entre ledit mobile intermédiaire et ledit deuxième
mobile, ou inversement selon l'agencement choisi, lorsque ledit mobile intermédiaire,
et donc ledit système d'embrayage, est en état embrayé.
[0017] L'embrayage comporte en outre une première roue de sécurité solidaire en rotation
du mobile intermédiaire, qui comprend une première denture de sécurité, et une seconde
roue de sécurité solidaire en rotation dudit deuxième mobile, qui comprend une seconde
denture de sécurité. Ces dentures de sécurité sont conformées afin de s'interpénétrer
mutuellement lorsque ledit mobile intermédiaire est en état embrayé.
[0018] Puisque la rotation entre le mobile intermédiaire et le deuxième mobile s'effectue
par frottements entre les roues à friction au lieu d'un engrènement entre dentures,
aucun frétillement de la roue de sortie (et donc d'un organe d'indication associé)
ne se produit lors de la mise en marche du chronographe. Par ailleurs, puisque la
construction globale reprend celle d'un embrayage horizontal conventionnel, le système
d'embrayage de l'invention peut être intégré aisément dans un mouvement standard,
sans (ou avec peu de) modification.
[0019] Avantageusement, le mobile intermédiaire est monté pivotant sur une bascule commandée
par un élément élastique. L'utilisation d'un élément élastique pour commander la bascule
permet de prédéterminer la force de contact entre les roues à friction, et ainsi de
l'optimiser.
[0020] Avantageusement, l'élément élastique est porté par un levier de commande, qui peut,
par exemple, être commandé par un organe de commande tel qu'une roue à colonnes, une
navette ou une came, et qui comporte des butées agencées de manière à empêcher le
mobile intermédiaire (et ainsi le système d'embrayage) de changer d'état lors d'un
choc. Le levier de commande définit donc une limite de déplacement du mobile intermédiaire
dans chacun de ses états, ce qui évite des déplacements angulaires intempestifs du
mobile de sortie en état débrayé, et évite de rompre la liaison cinématique lorsque
le mobile intermédiaire est en état embrayé.
[0021] Avantageusement, l'élément élastique comprend une extrémité libre qui interagit avec
ladite bascule afin de la commander, lesdites butées se situant de part et d'autre
de l'extrémité libre. Par conséquent, en cas de choc, l'extrémité libre de l'élément
élastique, qui peut par exemple prendre la forme d'une fourchette, entre en contact
avec l'une de ces butées. Un agencement simple et compact est ainsi proposé.
[0022] Avantageusement, l'une desdites butées est agencée pour empêcher que ledit mobile
intermédiaire et ledit deuxième mobile interagissent lors d'un choc lorsque ledit
mobile intermédiaire se trouve dans son état débrayé, l'autre desdites butées étant
agencée pour empêcher que lesdites dentures de sécurité puissent se rendre hors de
portée l'une de l'autre lors d'un choc lorsque ledit système se trouve dans son état
embrayé.
[0023] Le système peut comprendre en outre un renvoi engrenant d'une part avec ledit premier
mobile et d'autre part avec ledit mobile intermédiaire. Ce renvoi peut, le cas échéant,
comprendre une denture à rattrapage de jeu.
[0024] Avantageusement, les dentures de sécurité comprennent chacune des dents présentant
une largeur d'au maximum un quart, de préférence d'au maximum un cinquième, du pas
de ladite denture, mesuré à la profondeur maximale d'interpénétration desdites dentures
de sécurité. La probabilité que les dentures butent l'une contre l'autre lors de la
mise en marche du chronographe est ainsi diminuée, et la grandeur du saut, s'il doit
y en avoir en, est minimisée puisque les dentures de sécurité sont relativement fines.
[0025] Ledit premier mobile peut être ledit mobile d'entrée et ledit deuxième mobile peut
être ledit mobile de sortie. Dans ce cas, avantageusement, les flancs amonts de la
première roue de sécurité ainsi que les flancs avals de la seconde roue de sécurité
sont courbes. Par conséquent, dans le cas où une dent de la première roue de sécurité
bute contre une dent de la seconde roue de sécurité, une légère accélération supplémentaire
du deuxième mobile peut se produire avant que la liaison cinématique par frottements
ne soit établie. Cette accélération est moins visible pour un utilisateur qu'un saut.
Dans le cas inverse, c'est-à-dire si le premier mobile est le mobile de sortie et
le deuxième mobile est le mobile d'entrée, les flancs amonts de la seconde roue de
sécurité, ainsi que les flancs avals de la première roue de sécurité, peuvent être
courbes avec le même effet.
[0026] L'invention porte également sur un mouvement d'horlogerie comprenant un mécanisme
de chronographe muni d'un système d'embrayage comme décrit ci-dessus, ainsi qu'une
pièce d'horlogerie comprenant un tel mouvement.
Brève description des dessins
[0027] D'autres détails de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description
qui suit, faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- Figure 1 est une vue isométrique d'un système d'embrayage selon l'invention en état
débrayé ;
- Figure 2 est une vue isométrique du système d'embrayage de la figure 1 en état embrayé
; et
- Figure 3 est une vue en plan du mobile intermédiaire et du mobile de sortie du système
de la figure 1, vus de dessous par rapport à l'orientation de la figure 1.
Mode de réalisation de l'invention
[0028] Les figures 1 et 2 illustrent un système d'embrayage 1 pour chronographe selon l'invention,
en état débrayé respectivement embrayé.
[0029] Comme généralement connu, le système 1, de type horizontal, comprend un mobile d'entrée
3, agencé pour être entraîné par un mouvement de base (non illustré) que comporte
la pièce d'horlogerie dans laquelle le système 1 est intégré. Le mobile d'entrée 3
peut, par exemple, être solidaire en rotation du mobile des secondes dudit mouvement,
ou entraîné par ce dernier. Alternativement, un autre mobile approprié peut être utilisé
dans le même but.
[0030] Le mobile d'entrée 3 est en liaison cinématique sélective avec un mobile de sortie
5, qui est un mobile de secondes de chronographe dans le cas d'espèce, et qui porte
également une came de remise à zéro 7.
[0031] Cette liaison cinématique sélective est effectuée par l'intervention d'un premier
mobile intermédiaire 9, monté libre en rotation sur une bascule 11 et en liaison cinématique
permanente avec le mobile d'entrée 3. Cette bascule 11 porte également un renvoi 13
qui engrène en permanence d'une part avec le mobile d'entrée 3, et d'autre part avec
une denture 15 que comporte le mobile intermédiaire 9. Un pivotement de la bascule
peut établir ou rompre une liaison cinématique entre le premier mobile intermédiaire
9 et le mobile de sortie 5. L'état embrayé respectivement débrayé du mobile intermédiaire
9 détermine donc l'état correspondant du système d'embrayage 1.
[0032] Alternativement, dans une construction inverse, le premier mobile intermédiaire 9
peut être en liaison cinématique permanente avec le mobile de sortie 5, par l'intermédiaire
du renvoi 13 de façon analogue à la première variante, un pivotement de la bascule
amenant ainsi le premier mobile intermédiaire 9 en liaison cinématique avec le mobile
d'entrée. La description qui suit traite la première de ces variantes, telle qu'illustrée
dans les figures ; les modifications pour mettre en oeuvre la deuxième variante sont
à la portée de l'homme du métier et ne doivent pas être décrites en détails.
[0033] Dans le mode de réalisation représenté, le renvoi 13 comprend une denture à rattrapage
de jeu à dents fendues, mais une roue classique est également possible. Il est également
envisageable de ne prévoir qu'un seul mobile intermédiaire 9, engrenant donc directement
avec le mobile d'entrée 3.
[0034] La bascule 11 est montée pivotante autour du même axe de rotation que le mobile d'entrée,
mais un léger décalage entre les axes de rotation de ces éléments est admissible.
[0035] Afin d'entraîner le mobile de sortie 5 lorsque le système 1 est à l'état embrayé,
le mobile intermédiaire 9 comporte une première roue à friction 17, qui est agencée
pour entrer en contact avec une seconde roue à friction 19 que comporte le mobile
de sortie 5. Les matériaux des roues à friction ainsi que leur finition (présence
de couches, rugosité, etc.) peuvent être choisis selon les besoins de l'horloger pour
assurer la transmission de couple avec une force de contact appropriée.
[0036] Cette force de contact est assurée par un élément élastique 21, qui commande également
la bascule 11, comme cela apparaîtra plus clairement par la suite.
[0037] L'élément élastique 21 est un ressort lame porté par un levier de commande 25, monté
pivotant autour d'un axe de rotation 29 et soumis à une force de rappel par l'intermédiaire
d'un élément élastique de rappel 31 qui tend à le faire pivoter dans le sens antihoraire
(selon l'orientation des figures), et ainsi à maintenir sa queue 33 en contact avec
la roue à colonnes 27. Cette dernière commande le levier de commande 25 de manière
conventionnelle. Alternativement, le levier de commande 25 peut être commandé par
un système à navette, une came, ou un système similaire.
[0038] L'extrémité libre de l'élément élastique 21 comporte une fourchette 35, qui interagit
avec un tenon 23 situé à une extrémité éloignée de l'axe de pivotement 29 du levier
de commande 25. Lorsque le levier de commande 25 pivote dans le sens horaire sous
la commande de la roue à colonnes 27, l'élément élastique applique une force qui fait
pivoter la bascule 11 dans le sens antihoraire. Les roues à friction 17, 19 entrent
par conséquent en contact l'une avec l'autre, et le mobile d'entrée 3 est ainsi en
liaison cinématique avec le mobile de sortie 5 (voir la figure 2). L'élément élastique
21 fournit la force nécessaire pour maintenir les roues à friction 17, 19 en contact
l'une avec l'autre, et pour générer la force radiale nécessaire pour assurer la bonne
transmission de couple sans glissement.
[0039] À partir de l'orientation des composants illustrée sur la figure 2, lorsque la roue
à colonnes 27 pivote d'un pas, l'élément élastique de rappel 31 fait pivoter le levier
de commande 25 dans le sens antihoraire, et l'élément élastique 21 fait pivoter la
bascule 11 de telle sorte que la première roue à friction 17 s'écarte de la seconde
roue à friction 19. Les composants reviennent ainsi dans leur position illustrée dans
la figure 1, et la liaison cinématique entre le mobile d'entrée 3 et le mobile de
sortie 5 est rompue.
[0040] En comparaison avec la force nécessaire pour maintenir l'engrenage entre les dentures
du mobile intermédiaire et du mobile de sortie dans un embrayage horizontal classique,
celle fournie par l'élément élastique 21 de la présente invention est relativement
faible.
[0041] Afin de rendre le système 1 insensible aux chocs malgré la force relativement faible
exercée entre les roues à friction 17, 19, plusieurs aménagements sont prévus.
[0042] En premier lieu, au niveau du mobile intermédiaire 9 et du mobile de sortie 5, des
roues de sécurité respectives 37, 39 sont prévues. Ces roues de sécurités 37, 39 sont
visibles à échelle agrandie sur la figure 3, dans laquelle leur orientation est inversée
par rapport à celle des figures 1 et 2.
[0043] Une première roue de sécurité 37 comportant une première denture de sécurité est
solidaire en rotation du mobile intermédiaire 9, et une seconde roue de sécurité 39
comprenant une seconde denture de sécurité est solidaire en rotation du mobile de
sortie 5. Ces dentures sont conformées de telle sorte que, lors du fonctionnement
normal de l'embrayage, elles n'entrent pas en contact l'une avec l'autre. Il n'y a
donc pas d'engrènement entre ces roues 37, 39, et elles ne contribuent pas à la transmission
de couple entre le mobile intermédiaire 9 et le mobile de sortie 5 lors du fonctionnement
normal du système d'embrayage 1.
[0044] À ce titre, lorsque l'embrayage est en état débrayé (voir figure 1), ces dentures
sont hors de portée l'une de l'autre. Lorsque l'embrayage est en état embrayé (voir
figures 2 et 3), les dents de ces dentures s'interpénètrent, et sont donc à portée
les unes des autres.
[0045] Lors d'un choc qui déplace le mobile de sortie 5 angulairement par rapport au mobile
intermédiaire 9, les dentures de sécurité interagissent afin de limiter ce déplacement
angulaire. Ce déplacement est ainsi limité à l'angle parcouru jusqu'à ce qu'une dent
de la première denture de sécurité entre en contact avec une dent de la seconde denture
de sécurité. Le pas de ces dents étant faible, l'utilisateur ne remarquera pas ce
léger déplacement de l'aiguille de secondes du chronographe.
[0046] La forme des dents des dentures de sécurité est également particulière, puisque les
dents ne participent pas à la transmission de couple, et ne servent qu'en tant que
butées en cas de choc. En effet, lors du fonctionnement normal du système 1, elles
n'engrènent pas selon l'utilisation habituelle du terme, puisqu'elles s'interpénètrent
librement et sans contact ni transmission de couple. Les dents sont par conséquent
relativement mince par rapport à leur longueur. Dans la variante représentée aux figures,
la largeur des dents est substantiellement d'un quart du pas de ladite denture, mesuré
à la profondeur maximale d'interpénétration.
[0047] Les sommets des dents sont pointus et asymétriques ; en considérant la première roue
de sécurité 37, les faces avales de ses dents sont substantiellement orientées radialement,
tandis que les faces amonts desdites dents présentent une courbure. Les dents de la
seconde roue de sécurité 39 présentent la forme inverse, pour que, si les dentures
butent dans le sens de rotation de fonctionnement, les flancs respectifs les plus
courbes interagissent, les flancs respectifs les moins courbes interagissant dans
le cas d'un choc entraînant une rotation du mobile de sortie dans le sens contraire.
[0048] La faible largeur des dents minimise la probabilité que les dentures interagissent
lors d'un embrayage du système 1, et minimise le saut lorsqu'il arrive. Par ailleurs,
la forme asymétrique choisie pour les dentures de sécurité favorise un « saut » vers
l'avant. Dans le cas d'une telle interaction, la face courbée amont d'une dent glisse
sur la face courbée de l'autre jusqu'à ce que les roues à friction 17, 19 agissent
à nouveau pour l'entraînement du mobile de sortie 5. Cette interaction des dentures
de sécurité engendre une légère accélération momentanée imperceptible de l'aiguille
de secondes de chronographe et pas un saut visible, au moment de la mise en marche
du chronographe. Un saut intempestif perceptible est ainsi éliminé. Il faut remarquer
ici que les flancs « inactifs » des dents dans le sens du
brevet EP1437633, c'est-à-dire les flancs avals des dents de la première roue de sécurité 37 et les
flancs amonts des dents de la deuxième roue de sécurité, sont très pentus, et s'étendent
selon une direction essentiellement radiale. Cependant, d'autres formes de dentures
sont également possibles.
[0049] L'élément élastique 21 est relativement faible pour pouvoir absorber toutes les imperfections
de fabrication tel que des mals-ronds, des positionnements inexacts des pivots etc.
et pour minimiser les contraintes exercées sur ces derniers. La première roue à friction
17 est donc appuyée moins fortement contre la seconde roue à friction 19 qu'avec des
dentures classiques, et il existe également par conséquent un risque qu'un choc puisse
déplacer angulairement la bascule 11 de sa position normale. Sans la provision des
moyens de sécurité décrits ci-dessous, ce déplacement pourrait par exemple interrompre
momentanément la liaison cinématique dans l'état embrayé, ou pourrait créer une liaison
cinématique transitoire entre le mobile intermédiaire 9 et le mobile de sortie 5 en
état débrayé de l'embrayage.
[0050] Afin d'éviter ce risque, le levier de commande 25 comporte également un premier bras
de sécurité 41 et un second bras de sécurité 43 situés de part et d'autre de la fourchette
35 à l'extrémité de l'élément élastique. Ces bras de sécurité 41, 43 sont solidaires
en rotation du levier de commande 25, et servent chacun en tant que butée pour la
fourchette 35 en cas de choc.
[0051] Le premier bras de sécurité 41 est positionné et formé de telle sorte que, en état
débrayé (figure 1), il est impossible que les dents de la première roue de sécurité
37 soient à portée de celles de la seconde roue de sécurité 39. En d'autres mots,
la fourchette 3 bute contre le premier bras de sécurité avant que ces dents puissent
interagir.
[0052] De la même manière, le second bras de sécurité 43 est positionné et formé de telle
sorte que, en état embrayé (figure 2), il est impossible que les dents des deux roues
de sécurité 37, 39 se rendent hors de portée les unes des autres. Dans ce cas, le
retard de l'aiguille des secondes engendré par un choc qui romprait la liaison cinématique
est limité à l'arc parcouru jusqu'à ce qu'une dent de la première roue de sécurité
bute contre une dent de la seconde roue de sécurité. Puis, une fraction de seconde
plus tard, les roues à friction 17, 19 rétabliront leur liaison cinématique sous l'effet
de l'élément élastique 21, et l'entraînement du mobile de sortie 5 par frottements
continus comme décrit ci-dessus.
[0053] Dans un tel cas, bien que l'indication des secondes chronométrées ait été décalée
d'une fraction de seconde dans un sens ou dans l'autre, il est peu probable que l'utilisateur
le perçoive suite au choc.
[0054] Bien que l'invention ait été décrite en liaison avec un mode de réalisation particulier,
des variations sont possibles sans sortir du cadre de l'invention comme défini par
les revendications annexées.
1. Système d'embrayage (1) pour mécanisme de chronographe, ledit système (1) comprenant
:
- un mobile d'entrée (3) destiné à être entraîné par un organe moteur ;
- un mobile de sortie (5) destiné à entraîner au moins un organe d'affichage ;
- un mobile intermédiaire (9) en liaison cinématique permanente avec un premier mobile
(3 ; 5) choisi parmi ledit mobile d'entrée (3) et ledit mobile de sortie (5), ledit
mobile intermédiaire (9) étant monté de telle sorte qu'il peut évoluer entre un état
embrayé dans lequel ledit mobile d'entrée (3) est en liaison cinématique avec ledit
mobile de sortie (5), et un état débrayé dans lequel ladite liaison cinématique est
rompue ;
caractérisé en ce que ledit système (1) comporte en outre :
- une première roue à friction (17) solidaire en rotation dudit mobile intermédiaire
(9) et une seconde roue à friction (19) solidaire en rotation d'un deuxième mobile
(5 ; 3) choisi parmi ledit mobile d'entrée (3) et ledit mobile de sortie (5), lesdites
roues à friction (17, 19) étant au moins partiellement coplanaires et étant agencées
pour transmettre de la rotation entre ledit mobile intermédiaire (9) et ledit deuxième
mobile (5 ; 3), ou inversement, lorsque ledit système (1) est en état embrayé ;
- une première roue de sécurité (37) solidaire en rotation dudit mobile intermédiaire
(9) et comprenant une première denture de sécurité, et une seconde roue de sécurité
(39) solidaire en rotation dudit deuxième mobile (5 ; 3) et comprenant une seconde
denture de sécurité, lesdites dentures de sécurité étant conformées afin d'interpénétrer
mutuellement lorsque ledit mobile intermédiaire (9) est en état embrayé.
2. Système (1) selon la revendication précédente, dans lequel ledit mobile intermédiaire
(9) est monté pivotant sur une bascule (11) commandée par un élément élastique (21).
3. Système (1) selon la revendication 2, dans lequel ledit élément élastique (21) est
porté par un levier de commande (25) comportant des butées (41, 43) agencées de manière
à empêcher ledit mobile intermédiaire (9) de changer d'état lors d'un choc.
4. Système (1) selon la revendication 3, dans lequel ledit élément élastique (21) comprend
une extrémité libre (35) qui est agencée pour interagir avec ladite bascule (11),
lesdites butées (41, 43) se situant de part et d'autre de ladite extrémité libre (35).
5. Système (1) selon l'une des revendications 3 et 4, dans lequel l'une desdites butées
(41) est agencée pour empêcher que ledit mobile intermédiaire (9) et ledit deuxième
mobile (5 ; 3) puissent interagir lors d'un choc lorsque ledit mobile intermédiaire
(9) se trouve dans son état débrayé, l'autre desdites butées (43) étant agencée pour
empêcher que lesdites dentures de sécurité puissent se rendre hors de portée l'une
de l'autre lors d'un choc lorsque ledit mobile intermédiaire (9) se trouve dans son
état embrayé.
6. Système (1) selon l'une des revendications précédentes, comprenant en outre un renvoi
(13) engrenant d'une part avec ledit premier mobile (3 ; 5) et d'autre part avec ledit
mobile intermédiaire (9).
7. Système (1) selon la revendication 6, dans lequel ledit renvoi (13) comprend une denture
à rattrapage de jeu.
8. Système (1) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel lesdites dentures
de sécurité comprennent chacune des dents présentant une largeur d'au maximum un quart,
de préférence d'au maximum un cinquième, du pas de ladite denture, mesuré à la profondeur
maximale d'interpénétration desdites dentures de sécurité .
9. Système (1) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel ledit premier
mobile (3 ; 5) est ledit mobile d'entrée (3) et ledit deuxième mobile (5 ; 3) est
ledit mobile de sortie (5).
10. Système (1) selon la revendication précédente, dans lequel les flancs amonts de la
première roue de sécurité ainsi que les flancs avals de la seconde roue de sécurité
sont courbes.
11. Mouvement d'horlogerie comprenant un mécanisme de chronographe muni d'un système d'embrayage
(1) selon l'une des revendications précédentes.
12. Pièce d'horlogerie comprenant un mouvement selon la revendication 11.