Domaine de l'invention
[0001] L'invention se rapporte à un procédé de détection et de calcul de hauteur d'un saut.
Le procédé est particulièrement adapté à la détection et au calcul de hauteur d'un
saut effectué globalement vers le bas (selon un référentiel terrestre) et sans l'aide
de moyens de déplacement pour prendre de l'élan avant le saut. C'est notamment le
cas d'un saut dans l'eau, par exemple depuis une falaise, un plongeoir ou un pont.
[0002] Par hauteur, on entend la différence entre l'altitude de l'individu ou du sportif
au moment où il débute le saut, et l'altitude du sportif à sa réception. Dans le cas
d'un saut dans l'eau, on appelle réception l'entrée du sportif dans l'eau.
[0003] Par saut globalement vers le bas, on n'exclut pas les cas où le sportif prendrait
une impulsion de départ le faisant partir vers le haut avant d'être entraîné vers
le bas par la gravité, si la hauteur parcourue vers le haut est négligeable par rapport
à la hauteur parcourue vers le bas.
[0004] Par moyens de déplacement permettant de prendre de l'élan avant le saut, on entend
des moyens externes au sportif et au contact du sol avant le saut, tels qu'un vélo,
un skateboard, des skis, un snowboard, des rollers, etc.
Arrière-plan de l'invention
[0005] On connaît du document
US2002/0116147 un procédé de détection d'un saut au moyen d'une unité de mesure montée sur des moyens
de déplacement utilisés par un sportif pour prendre de l'élan avant le saut et se
trouvant en contact avec le sol avant et après le saut. Les moyens de déplacement
sont par exemple des skis ou un snowboard. Une unité de calculs, par exemple une montre
portée par le sportif, permet de déterminer et d'afficher des paramètres du saut,
notamment la durée du saut, à partir des mesures réalisées par l'unité de mesure.
Plus précisément, l'unité de mesure relève des vibrations des moyens de déplacement,
pour détecter lorsque les moyens de déplacement quittent le sol et retournent au sol,
ce qui permet de détecter un saut.
[0006] Ce procédé présente l'inconvénient de ne pouvoir être utilisé que lorsque le sportif
utilise des moyens de déplacement soumis à des vibrations au contact du sol et lui
permettant de prendre de la vitesse avant le saut. Ce dispositif n'est donc pas adapté
aux sauts effectués sans ce genre de moyens.
Résumé de l'invention
[0007] Le but de la présente invention est de pallier l'inconvénient cité précédemment.
[0008] A cet effet, l'invention se rapporte à un procédé de détection et de calcul de hauteur
d'un saut effectué par un individu, comportant les étapes suivantes : une détection
d'une réception consécutive au saut, cette étape comprenant une sous-étape de détection
d'un pic de pression d'amplitude supérieure à une première amplitude seuil, au sein
de mesures de pression fournies par un capteur de pression embarqué dans une montre
portée au poignet de l'individu, et un calcul d'une hauteur du saut par différence
d'une altitude de départ correspondant à une dernière pression stable mesurée avant
le pic de pression et d'une altitude d'arrivée correspondant à une première pression
stable mesurée après le pic de pression. Une pression stable est définie comme une
pression dont les variations n'excèdent pas 0,1 hectopascals pendant au moins 2 secondes.
[0009] L'invention tire profit du constat qu'une réception consécutive à un saut est à l'origine
d'un fort pic de pression observé au sein des données mesurées par un capteur de pression
ou d'un altimètre. Une détection d'un pic de pression ou d'altitude est donc un indice
d'une réception au sol.
[0010] Lorsqu'une réception a été détectée, les mesures de pression relevées pendant les
instants précédant et suivant cette réception sont utilisées pour calculer la hauteur
du saut. En effet, dans le cas d'un saut effectué globalement vers le bas et sans
l'aide de moyens de déplacement pour prendre de l'élan avant le saut, les mesures
de pression présentent deux phases stables : l'une précédant le saut, l'autre suivant
la réception après le saut. Naturellement, durant ces phases stables, les pressions
instantanées peuvent varier, mais les mesures de pression oscillent autour d'une valeur
stable.
[0011] Outre les caractéristiques précitées, le procédé selon l'invention peut comprendre
les caractéristiques suivantes, prises seules ou en combinaison selon toutes les combinaisons
techniquement possibles.
[0012] Dans un mode de réalisation non limitatif, l'étape de détection d'une réception comprend
également une sous-étape de détection d'un pic d'accélération d'amplitude supérieure
à une deuxième amplitude seuil, à partir de mesures d'accélération fournies par un
accéléromètre trois axes embarqué dans la montre, et une sous-étape de comparaison
de l'instant associé au pic d'accélération et de l'instant associé au pic de pression.
[0013] Par mesure d'accélération, on entend la norme d'un vecteur d'accélération à 3 composantes,
c'est-à-dire la racine carrée de la somme des carrés des composantes.
[0014] Les caractéristiques avantageuses précitées tirent profit du constat qu'une réception
consécutive à un saut est à l'origine d'un fort pic d'accélération observé au sein
des données mesurées par un accéléromètre triaxial. Une détection d'un pic d'accélération
est donc un indice d'une réception qui permet de confirmer qu'un saut a bien eu lieu
par corrélation avec le pic de pression.
[0015] Dans un mode de réalisation non limitatif, la deuxième amplitude seuil est supérieure
à 2g, où g est l'accélération de la pesanteur à la surface de la terre, c'est-à-dire
9,80665 m.s
-2.
[0016] Dans un mode de réalisation non limitatif, la première amplitude seuil est supérieure
à 10 hectopascals.
Description sommaire des dessins
[0017] D'autres particularités et avantages ressortiront clairement de la description qui
en est faite ci-après, à titre indicatif et nullement limitatif, en référence aux
dessins annexés, dans lesquels :
- La figure 1 représente une montre électronique permettant la mise en oeuvre du procédé
selon un mode de réalisation non limitatif de l'invention.
- La figure 2 montre une courbe représentant des mesures de pression au cours d'un saut
dans l'eau depuis une falaise.
- La figure 3 montre un diagramme fonctionnel représentatif des étapes du procédé selon
un mode de réalisation non limitatif de l'invention.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0018] Dans un mode de réalisation non limitatif, le procédé METH selon l'invention est
intégralement mis en oeuvre par une montre MT électronique portée par un individu
réalisant un saut. Dans un mode de réalisation non limitatif montré à la figure 1,
la montre MT comporte :
- un ensemble de capteurs CP, dont un accéléromètre CP_AC et un capteur de pression
CP_PR (ou altimètre)
- une mémoire MD pour enregistrer des mesures réalisées par les capteurs CP. Les mesures
sont avantageusement enregistrées dans la mémoire de manière glissante, selon le principe
FIFO (« first in, first out »)
- un microprocesseur MP pour traiter les informations contenues dans la mémoire MD
- des moyens d'affichage MA numériques ou analogiques, pour afficher les résultats des
calculs réalisés par le microprocesseur MP
- des moyens d'activation MC, mécaniques, électroniques ou tactiles, des capteurs CP,
de la mémoire MD, du microprocesseur MP et des moyens d'affichage MA, permettant de
déclencher le procédé PR.
[0019] La figure 2 montre une courbe représentant la pression PR mesurée par le capteur
de pression CP_PR de la montre MT en fonction du temps t, et en particulier lors de
quatre phases P
1, P
2, P
3 et P
4.
[0020] Dans la première phase P
1, l'individu est en contact avec le sol. Durant cette première phase, la pression
PR
d mesurée par le capteur de pression CP_PR est sensiblement constante. Cette pression
permet de calculer une altitude AT
d dite de départ. Puis, l'individu décolle du sol et se retrouve rapidement en chute
libre, ce qui correspond à la deuxième phase P
2. Ensuite, l'individu entre dans l'eau (il se réceptionne), et nage alors pour sortir
de l'eau, ce qui correspond à la troisième phase P
3. Le début de la troisième phase P
3 est reconnaissable grâce au pic de pression PC
PR visible sur la première courbe. Enfin, dans une quatrième phase P
4, l'individu sort de l'eau et est à nouveau en contact avec le sol. Durant cette quatrième
phase P
4, la pression PR
a mesurée par le capteur de pression CP_PR est sensiblement constante. Cette pression
permet de calculer une altitude AT
a dite d'arrivée.
[0021] Une première étape du procédé METH selon l'invention consiste à détecter qu'un saut
a été effectué (étape METH_Dr sur la figure 3). Plus particulièrement, l'étape de
détection METH_Dr comporte une première sous-étape METH_Dr_PC
PR consistant à détecter un pic de pression PC
PR dans les mesures fournies par le capteur de pression CP_PR. En effet, lorsqu'un saut
est effectué, on observe un pic de pression PC
PR à l'instant correspondant à la réception au sol de l'individu. Lorsqu'un tel pic
PC
PR est détecté, il est comparé à une valeur seuil au-delà de laquelle il est décidé
que le pic PC
PR correspond bien à une réception au sol consécutive à un saut.
[0022] Dans un mode de réalisation, pour confirmer que ce pic de pression PC
PR correspond bien à une réception consécutive à un saut, l'étape de détection METH_Dr
comporte également une deuxième sous-étape METH_Dr_PC
AC consistant à détecter un pic d'accélération PC
AC dans les mesures fournies par l'accéléromètre CP_AC. Un tel pic d'accélération PC
AC devrait être relevé à un instant sensiblement identique à celui auquel le pic de
pression PC
PR a été détecté. Les instants correspondants au pic de pression PC
PR et au pic d'accélération PC
AC sont donc comparés. Si la norme de la différence entre ces instants est inférieure
à une valeur seuil, par exemple 0.5 seconde, alors il est décidé que les pics PC
PR, PC
AC correspondent bien à une réception au sol consécutive à un saut.
[0023] Une deuxième étape du procédé METH selon l'invention consiste à calculer la hauteur
Ht du saut (étape METH_Ht). Pour cela, l'altitude d'arrivée AT
a est retranchée à l'altitude de départ AT
d. On note que l'altitude de départ AT
d est calculée au moyen de la dernière pression stable PR
d mesurée avant la réception, c'est-à-dire la pression stable relevée durant la première
phase P
1. L'altitude d'arrivée AT
a est calculée au moyen de la première pression stable PR
a mesurée après la réception, c'est-à-dire la pression stable relevée durant la quatrième
phase P
4.
[0024] Bien entendu, la présente invention ne se limite pas à l'exemple illustré mais est
susceptible de diverses variantes et modifications qui apparaîtront à l'homme de l'art.
1. Procédé (METH) de détection et de calcul de hauteur d'un saut effectué par un individu,
comportant les étapes suivantes :
- Une détection (METH_Dr) d'une réception consécutive au saut, cette étape comprenant
une sous-étape de détection (METH_Dr_PCPR) d'un pic de pression (PCPR) d'amplitude supérieure à une première amplitude seuil, au sein de mesures de pression
(PR) fournies par un capteur de pression (CP_PR) embarqué dans une montre (MT) portée
au poignet de l'individu,
- Un calcul (METH_Ht) d'une hauteur (Ht) du saut par différence d'une altitude de
départ (ATd) correspondant à une dernière pression stable (PRd) mesurée avant le pic de pression (PCPR) et d'une altitude d'arrivée (Ata) correspondant à une première pression stable (PRa) mesurée après le pic de pression (PCPR) via le capteur de pression (CP_PR), une pression stable étant définie comme une
pression dont les variations n'excèdent pas 0,1 hectopascals pendant au moins 2 secondes.
2. Procédé (METH) selon la revendication précédente, l'étape de détection (METH_Dr) d'une
réception comprenant une sous-étape de détection (METH_Dr_PCAC) d'un pic d'accélération (PCAC) d'amplitude supérieure à une deuxième amplitude seuil, à partir de mesures d'accélération
(AC) fournies par un accéléromètre (CP_AC) trois axes embarqué dans la montre (MT),
et une sous-étape de comparaison de l'instant associé au pic d'accélération (PCAC) et de l'instant associé au pic de pression (PCPR).
3. Procédé (METH) selon la revendication précédente, dans lequel la deuxième amplitude
seuil est supérieure à 2g, où g est l'accélération de la pesanteur à la surface de
la Terre.
4. Procédé (METH) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel la première
amplitude seuil est supérieure à 10 hectopascals.