[0001] Le sujet de l'invention présente est un appareil électrique de mise à la terre, comprenant
une dérivation isolante permettant d'éviter la formation d'un arc électrique et permettant
une mise à la terre du circuit dans un temps très court, ainsi que son procédé de
fermeture.
[0003] Le dispositif de l'invention comporte aussi une dérivation entre les contacts, qui
permet de mettre le circuit principal à la terre en un temps très court.
[0004] Outre par son temps de commutation plus rapide, le dispositif de l'invention est
plus avantageux en ce que des réouvertures rapides sont aussi possibles après la fermeture,
ce qui permet une remise en service rapide si le défaut est auto-extinguible, c'est-à-dire
s'il disparaît de lui-même. Le dispositif peut donc être réarmé rapidement et être
prêt à intervenir pour un défaut persistant ou un deuxième défaut. Et il ne fait pas
appel à des actionneurs coûteux, magnétiques par exemple, ni à des condensateurs ou
des batteries électriques qui sont peu fiables et nécessitent une maintenance régulière.
[0005] Ce moyen de commutation d'état de la dérivation a aussi l'avantage de rendre très
vite la dérivation passante, ce qui est particulièrement apprécié pour des appareils
électriques de mise à la terre, qui se referment en cas de court-circuit pour éliminer
au plus vite l'arc de défaut dans un équipement électrique et ainsi éviter les dommages
sur cet équipement : on peut espérer réaliser une circulation au bout d'un instant
de l'ordre de la milliseconde, au lieu de 30 millisecondes typiquement avec un interrupteur
habituel, où il est nécessaire d'attendre la jonction des contacts.
[0006] Sous une forme générale, un aspect de l'invention est un procédé de fermeture d'un
appareil électrique comprenant un contact fixe relié à un circuit électrique et un
contact mobile relié à la terre et actionnable entre une position d'ouverture dans
laquelle le contact mobile est distant du contact fixe et une position de fermeture
dans laquelle le contact mobile est connecté au contact fixe, caractérisé en ce que
le procédé consiste, tandis que le contact mobile passe de la position d'ouverture
à la position de fermeture, à commuter un dispositif électronique de commutation placé
sur une dérivation reliant le contact mobile au contact fixe, de manière à rendre
la dérivation passante avant qu'une distance entre le contact mobile et le contact
fixe soit inférieure à une distance de seuil d'allumage d'arc.
[0007] Il est avantageux que le dispositif électronique soit de nouveau commuté en mode
bloquant, de manière à bloquer la dérivation, quand le contact mobile a touché l'autre
contact. En soulageant le dispositif électronique par ce blocage de la dérivation,
on atténue son usure. Le blocage est réinstauré avantageusement avant même la fin
de course de mise à la terre du contact mobile, et il subsiste pendant toute la durée
de mise à la terre, puis quand la ligne principale de mise à la terre est à nouveau
ouverte.
US-5 536 980-A décrit un appareil d'ouverture et de fermeture d'un circuit équipé d'une dérivation
à dispositif électronique qui accélère aussi la commutation, mais le dispositif électronique
reste passant tant que le circuit reste fermé, et même pendant le mouvement de réouverture
des contacts principaux, jusqu'à la fin de la course d'ouverture du contact mobile.
OA-8318-A décrit un appareil souffrant d'un défaut analogue.
[0008] Un autre aspect de l'invention est un appareil électrique de mise à la terre, comprenant
un premier contact fixe, un contact mobile relié à la terre et actionnable entre une
position d'ouverture dans laquelle le contact mobile est distant du contact fixe et
une position de fermeture dans laquelle le contact mobile est connecté au contact
fixe, caractérisé en ce qu'il comprend une dérivation reliant le contact mobile au
contact fixe et équipée d'un dispositif électronique de commutation apte à rendre
la dérivation tour à tour bloquante et passante de l'électricité, et un moyen de commande
du dispositif électronique.
[0009] Le mode de réalisation principalement envisagé pour le dispositif électronique comprend
deux thyristors en parallèle et en sens opposés sur la dérivation, notamment quand
du courant alternatif est envisagé ; avec un réseau en courant continu, un seul thyristor
serait suffisant.
[0010] Le moyen de commande peut comprendre une portion liée au contact mobile et donc parfaitement
synchronisée à lui, pour s'assurer de mises à l'état passant presque immédiates de
la dérivation. Il peut comprendre, dans le cas de thyristors, un circuit électrique
d'application d'une tension, passant par des gâchettes de thyristors, de façon à les
déclencher, et rendre les thyristors passants, lorsque un capteur a détecté un défaut
électrique que l'on veut éliminer rapidement, et a donné un ordre de déclenchement
des thyristors (directement ou par l'intermédiaire d'un relais).
[0011] Le moyen de commande peut être conçu pour rendre la dérivation à nouveau bloquante
avant la position finale de fermeture de l'appareil électrique ; la dérivation est
avantageusement alors rendue à nouveau bloquante à un état où le contact mobile a
rejoint le contact fixe ; une construction possible et avantageuse comprend une piste
sur laquelle frotte ladite portion, en rendant alors la dérivation passante, pendant
une partie médiane de course de ladite portion entre la position d'ouverture et la
position de fermeture du contact mobile, en excluant les deux extrémités de cette
course.
[0012] Ces aspects, caractéristiques et avantages de l'invention, ainsi que d'autres, seront
maintenant décrits plus en détail au moyen des figures suivantes, qui donnent une
description complète d'une réalisation préférée de l'invention :
- les figures 1, 2, 3 et 4 illustrent l'appareil électrique et son mode de fonctionnement
en fermeture ; et
- la figure 5 illustre un mécanisme de commande possible du dispositif électronique.
[0013] La figure 1 illustre un appareil électrique 1, qui est destiné ici à une mise à la
terre 3 d'un circuit 2. Un premier contact fixe 4 est relié au circuit 2, un second
contact fixe 5 est relié à la terre 3, et l'appareil électrique comprend encore un
contact mobile 6, toujours en connexion avec le second contact fixe 5, qui peut à
volonté être séparé du premier contact fixe 4 et isoler ainsi le circuit 2 de la terre,
ou, au contraire, raccordé à ce contact 4 et mettre le circuit 2 à la terre 3, ce
qui est fait usuellement quand le circuit 2 subit un court-circuit et qu'une fermeture
rapide de l'appareil électrique 1 est donc souhaitée. L'appareil est représenté dans
un état de fin de course, correspondant à une position d'ouverture, du contact mobile
6.
[0014] L'appareil électrique 1 est complété par une dérivation 7 reliant les contacts fixes
4 et 5 et qui est munie d'un dispositif électronique 8 composé de deux thyristors
9 et 10 montés en parallèle et placés dans des sens opposés, c'est-à-dire que quand
ils sont passants, l'un d'entre eux permet des circulations de courant du premier
contact fixe 4 au second contact fixe 5, et l'autre du second contact fixe 5 au premier
contact fixe 4. Les thyristors 9 et 10 sont commutés entre l'état bloquant et l'état
passant par un dispositif de commande décrit plus loin. A l'état normal, et notamment
quand l'appareil électrique 1 est en position d'ouverture stable, l'état bloquant
est maintenu et aucun courant ne passe donc par la dérivation 7.
[0015] Lorsqu'un court-circuit a été détecté dans le circuit 2, on souhaite évidemment fermer
l'appareil électrique de mise à la terre 1 le plus rapidement possible de façon à
limiter le pic de courant de court-circuit qui pourrait endommager les équipements
raccordé au circuit 2 et éliminer l'arc électrique de défaut de façon très rapide
afin de réduire les dommages à l'équipement en défaut, notamment en limitant le pic
de pression et ensuite en limitant les effets thermiques. Ceci est possible grâce
à l'invention, qui permet de ne pas attendre le temps nécessaire au mouvement de fermeture
mécanique du contact mobile 6 vers le contact fixe 4.
[0016] Ainsi quand une fermeture de l'appareil électrique 1 est demandée, les thyristors
9 et 10 sont donc rendus passants, et le courant de court-circuit peut circuler librement
entre le circuit 2 et la terre par les contacts fixes, respectivement 4 et 5, et à
travers la dérivation 7 (figure 2). Pour une évacuation du courant du circuit 2 plus
rapide, il est avantageux que cette commutation des thyristors 9 et 10 soit précoce
et s'effectue même avant le début du mouvement du contact mobile 6 vers le premier
contact fixe 4, si le système de commande et de détection de l'arc le permet.
[0017] Le courant dans la dérivation 7 cesse quand le contact mobile 6 a été déplacé et
a rejoint le contact fixe 4 (figure 3) : le courant passe désormais par l'appareil
électrique 1 proprement dit plutôt que par sa dérivation 7, à travers les contacts
4, 6 et 5. Aucun arc électrique n'est cependant apparu à la jonction entre les contacts
4 et 6, puisque la tension aux bornes de la dérivation 7 est seulement de quelques
volts, qui correspondent à la tension des thyristors en mode passant même quand la
distance entre le premier contact fixe 4 et le contact mobile 6 est devenue très petite.
Quand l'état de la figure 3 est atteint, les thyristors 9 et 10 peuvent être rendus
de nouveau bloquants. On arrive à l'état final de la fermeture de l'appareil électrique
1 (figure 4) dit position de fermeture et correspondant à une fin de course du contact
mobile 6, et le courant continue à circuler à travers les contacts 4, 6 et 5, aussi
longtemps que nécessaire.
[0018] La dérivation 7 permet non seulement d'éviter un arc à la fermeture de l'appareil
électrique 1, mais d'accélérer la mise à la terre du circuit 2, puisque la dérivation
7 est rendue passante bien avant la fermeture de l'appareil électrique 1 proprement
dit (par exemple 1 milliseconde après le début de la fermeture, au lieu de 30 millisecondes).
Après la coupure du courant de court-circuit par le système de protection du réseau
électrique, la réouverture, suivie s'il le faut d'une refermeture de l'interrupteur
1, peut s'ensuivre presque immédiatement sans inconvénient.
[0019] Le dispositif de l'invention permet donc des commutations successives très rapides.
[0020] La mise à l'état passant des thyristors 9 et 10 est entreprise avant ou à un instant
quelconque du mouvement de fermeture du contact mobile 6, même si on préfère qu'elle
soit précoce ainsi qu'on l'a indiqué ci-dessus ; elle devrait se produire tant que
la distance entre le premier contact fixe 4 et le contact mobile 6 reste trop grande
pour permettre l'allumage d'un arc. La mise à l'état bloquant peut s'ensuivre dès
que les contacts 4 et 6 se sont joints, ou bien être légèrement postérieure, par exemple
après le premier passage à zéro du courant. Il est avantageux qu'elle soit précoce
elle aussi, afin de soulager le dispositif électronique composé ici des thyristors
9 et 10 et qu'elle intervienne avant la fin de course du contact mobile 6, et en tout
cas qu'elle subsiste tant que la mise à la terre subsiste.
[0021] Il est à noter que le dispositif électronique 8 est à la fois fiable, peu coûteux,
et peu sujet à l'usure, surtout s'il redevient bloquant rapidement après la fermeture.
[0022] La figure 5 schématise un dispositif de commande possible pour le dispositif électronique
8. Il comprend une ligne électrique 11 qui est capable, par l'intermédiaire de transformateurs
16, de commander des gâchettes 12 des thyristors 9 et 10 quand un courant circule
dans la ligne 11 et qui comprend une piste 13 sur laquelle vient frotter l'extrémité
d'un contact de position 14 solidaire (mécaniquement, mais pas électriquement) du
contact mobile 6 pendant la portion de son mouvement de fermeture où la dérivation
7 doit être rendue passante. A cet effet, l'autre extrémité du contact de position
14 est reliée à un potentiel haut 15. Quand le contact de position 14 frotte sur la
piste 13, les gâchettes 12 sont mises à ce potentiel haut et rendent donc les thyristors
9 et 10 passants. Conformément aux préconisations précédentes, la piste 13 ne s'étend
pas jusqu'à la fin de la course du contact de position 14 vers la mise à la terre,
mais seulement sur une partie médiane de cette course, en excluant les deux extrémités.
[0023] Un tel dispositif se révèle toutefois relativement lent ; la commande des thyristors
9 et 10 peut être accomplie par d'autres moyens de commande, par exemple purement
électroniques, qu'on peut probablement préférer à cause de leur temps de déclenchement
plus rapide, de l'ordre de 1 µs environ.
[0024] L'appareil électrique de l'invention peut être appliqué aux tensions moyennes, de
l'ordre de 1 kV à 50 kV, sans que d'autres domaines de tension soient exclus. Il peut
concerner aussi des appareils appelés différemment, mais ayant les mêmes propriétés.
La dérivation 7, qui est raccordée indirectement au contact mobile 6 par le second
contact fixe 5, pourrait lui être raccordée autrement, par exemple directement en
frottant sur lui, ou en finissant en une bague de guidage, dans laquelle le contact
mobile 6 coulisserait.
[0025] La description des exemples a porté sur un appareil convenant à un réseau parcouru
par un courant alternatif. L'invention pourra être mise en oeuvre avec un seul des
thyristors 9 et 10, choisi dans le sens convenable, dans le cas d'un réseau parcouru
par un courant continu.
1. Procédé de fermeture d'un appareil électrique (1) de mise à la terre comprenant un
contact fixe (4) relié à un circuit électrique et un contact mobile (6) relié à la
terre et actionnable entre une position d'ouverture dans laquelle le contact mobile
(6) est distant du contact fixe (4) et une position de fermeture dans laquelle le
contact mobile (6) est connecté au contact fixe (4), caractérisé en ce que le procédé consiste, tandis que le contact mobile (6) passe de la position d'ouverture
à la position de fermeture, à commuter un dispositif électronique de commutation (8)
placé sur une dérivation (7) reliant le contact mobile (6) au contact fixe (4), de
manière à rendre la dérivation passante avant qu'une distance entre le contact mobile
(6) et le contact fixe (4) soit inférieure à une distance de seuil d'allumage d'arc.
2. Procédé de fermeture d'un appareil électrique selon la revendication 1, caractérisé en ce que, quand le contact mobile (6) est connecté au contact fixe (4), le dispositif électronique
de commutation (8) est à nouveau commuté de manière à bloquer le passage du courant
dans la dérivation, lors d'un passage à zéro du courant.
3. Appareil électrique de mise à la terre, comprenant un premier contact fixe (4), un
contact mobile (6) relié à la terre et actionnable entre une position d'ouverture
dans laquelle le contact mobile (6) est distant du contact fixe (4) et une position
de fermeture dans laquelle le contact mobile (6) est connecté au contact fixe (4),
caractérisé en ce qu'il comprend une dérivation (7) reliant le contact mobile (6) au contact fixe (4) et
équipée d'un dispositif électronique de commutation (8) apte à rendre la dérivation
tour à tour bloquante et passante de l'électricité, et un moyen de commande du dispositif
électronique.
4. Appareil électrique de mise à la terre selon la revendication 3, caractérisé en ce que la dérivation (7) est reliée au contact mobile (6) par un second contact fixe (5)
sur lequel le contact mobile (6) se déplace, et le contact mobile (6) est relié à
la terre par le second contact fixe (5).
5. Appareil électrique de mise à la terre selon la revendication 3 ou 4, caractérisé en ce que le dispositif électronique consiste en deux thyristors (9, 10) montés en parallèle
et dans des sens opposés.
6. Appareil électrique de mise à la terre selon l'une quelconque des revendications 3
à 5, caractérisé en ce que le moyen de commande du circuit électronique comprend une portion (14) reliée mécaniquement
au contact mobile (6).
7. Appareil électrique de mise à la terre selon les revendications 5 et 6, caractérisé en ce que ladite portion (14) appartient à un circuit électrique de commande de tension passant
par des gâchettes des thyristors (9, 10).
8. Appareil électrique de mise à la terre selon l'une quelconque des revendications 3
à 7, caractérisé en ce que le moyen de commande du dispositif électronique est conçu pour rendre la dérivation
(7) à nouveau bloquante avant un état final de fermeture de l'appareil électrique.
9. Appareil électrique de mise à la terre selon la revendication 8, caractérisé en ce que la dérivation (7) est rendue à nouveau bloquante à un état où le contact mobile (6)
a rejoint le contact fixe (4).
10. Appareil électrique selon l'une quelconque des revendications 8 et 9 et la revendication
7, caractérisé en ce que le moyen de commande comprend une piste (13) sur laquelle frotte ladite portion (14),
en rendant alors la dérivation passante, pendant une partie médiane de course de ladite
portion (14) entre la position d'ouverture et la position de fermeture du contact
mobile, en excluant les deux extrémités de cette course.