[0001] La présente invention concerne un dispositif mécanique antichoc, notamment pour l'horlogerie.
[0002] Dans l'horlogerie on utilise souvent des organes mobiles, en particulier des bascules,
en appui contre des butées fixes ou mobiles telles que des cames ou roues.
[0003] La plupart de ces organes mobiles sont sensibles aux chocs. Pour les bascules, cela
est dû à leur balourd. Par conséquent, lorsque la montre reçoit un choc il peut arriver
que l'organe mobile perde le contact avec la butée ce qui peut avoir des conséquences
négatives sur le fonctionnement ou le réglage de la montre.
[0004] La présente invention vise à remédier à cet inconvénient et propose à cette fin un
dispositif mécanique comprenant :
- un organe mobile ;
- une butée fixe ou mobile ; et
- un dispositif de maintien pour maintenir l'organe mobile en appui contre la butée,
caractérisé en ce que le dispositif de maintien comprend au moins un élément mobile
en appui contre l'organe mobile et en ce que les géométrie(s), masse(s) et position(s)
de l'au moins un élément mobile sont telles que, lors de tout choc linéaire tendant
à éloigner l'organe mobile de la butée, l'au moins un élément mobile exerce sur l'organe
mobile sous l'effet du choc une action antagoniste à l'action exercée par le choc
sur l'organe mobile, cette action antagoniste maintenant l'organe mobile contre la
butée.
[0005] La présente invention propose en outre un procédé de réalisation d'un tel dispositif
mécanique.
[0006] L'organe mobile est par exemple une bascule ou un organe guidé en translation. De
même, le ou chaque dit élément mobile peut être une bascule ou un élément guidé en
translation.
[0007] Par le terme « bascule » on entend dans la présente invention une bascule proprement
dite ou tout organe pivotant similaire tel qu'un levier ou un doigt.
[0008] Par ailleurs, le terme « appui » s'entend d'un appui direct ou indirect.
[0009] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description détaillée suivante faite en référence aux dessins annexés
dans lesquels :
- la figure 1 est une vue plane de dessus d'un dispositif mécanique selon un premier
mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 2 est une vue plane de dessus d'une variante du dispositif mécanique selon
le premier mode de réalisation de l'invention ;
- les figures 3 et 4 sont des diagrammes de valeurs de moments de force obtenus avec
deux exemples numériques du dispositif mécanique selon le premier mode de réalisation
de l'invention ;
- la figure 5 est une vue plane de dessus d'un dispositif mécanique selon un exemple
d'application du premier mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 6 est une vue plane de dessus d'un dispositif mécanique selon un deuxième
mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 7 est une vue plane de dessus d'un dispositif mécanique selon une variante
du deuxième mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 8 est une vue plane de dessus d'un dispositif mécanique selon un troisième
mode de réalisation de l'invention ; et
- la figure 9 est une vue plane de dessus d'un dispositif mécanique selon un quatrième
mode de réalisation de l'invention.
[0010] En référence à la figure 1, un dispositif mécanique, notamment pour un mécanisme
horloger, selon un premier mode de réalisation de l'invention comprend une première
bascule B et deux bascules supplémentaires B1, B2. La première bascule B est maintenue
en appui contre une butée T fixe ou mobile par les bascules supplémentaires B1, B2.
Les bascules supplémentaires B1, B2 sont elles-mêmes maintenues en appui contre la
première bascule B par des ressorts respectifs S1, S2 (cf. figure 1) ou par un unique
ressort S reliant les bascules supplémentaires B1, B2 (cf. figure 2). Dans le cas
d'un unique ressort S, celui-ci peut être en une seule pièce avec l'une des bascules
supplémentaires B1, B2 pour agir sur l'autre bascule supplémentaire comme représenté
à la figure 2. En plus du ou des ressorts S, S1, S2 positionnant les bascules supplémentaires
B1, B2 contre la première bascule B, cette dernière pourrait avoir son propre ressort
qui la plaquerait contre la butée T.
[0011] Les bascules B, B1, B2 sont typiquement rigides et sont rotatives autour de centres
(plus exactement autour d'axes) respectifs distincts C, C1, C2 qui sont fixes par
rapport à un support sur lequel est monté le dispositif mécanique. Ledit support est
par exemple le bâti fixe du mécanisme horloger ou un bâti mobile monté sur ce bâti
fixe.
[0012] Sous l'action d'un organe extérieur (non représenté) la première bascule B peut quitter
sa position où elle est en appui contre la butée T et déplacer avec elle les bascules
supplémentaires B1, B2 en vainquant la force du ou des ressorts S, S1, S2 pour remplir
une fonction particulière et/ou désactiver la fonction qu'elle remplissait lorsqu'elle
était en appui contre la butée T.
[0013] Sur la figure 1 ont été représentés les centres de masse G, G1, G2 et les centres
de rotation C, C1, C2 des bascules B, B1, B2. On appelle R
b la distance entre le centre de masse G et le centre de rotation C de la première
bascule B, R
1 la distance entre le centre de masse G1 et le centre de rotation C1 de la bascule
supplémentaire B1 et R
2 la distance entre le centre de masse G2 et le centre de rotation C2 de l'autre bascule
supplémentaire B2. Ces distances R
b, R
1, R
2 sont toutes non nulles, en d'autres termes les bascules B, B1, B2 présentent chacune
un balourd. On appelle aussi L
b1 la distance (bras de levier) entre le centre de rotation C de la première bascule
B et la droite d'action D1 des forces d'action-réaction exercées entre la première
bascule B et la bascule supplémentaire B1, L
1 la distance entre le centre de rotation C1 de la bascule supplémentaire B1 et ladite
droite d'action D1, L
b2 la distance entre le centre de rotation C de la première bascule B et la droite d'action
D2 des forces d'action-réaction exercées entre la première bascule B et l'autre bascule
supplémentaire B2, et L
2 la distance entre le centre de rotation C2 de la bascule supplémentaire B2 et ladite
droite d'action D2. Dans un repère (O, x, y) on définit la position angulaire β
b, β
1, β
2 de chaque bascule B, B1, B2, respectivement, comme étant l'angle orienté entre le
demi-axe (O, x) et la demi-droite partant du centre de rotation de la bascule et passant
par son centre de masse. Par ailleurs, on désigne par α la direction (y compris le
sens) de tout choc linéaire reçu par le dispositif mécanique et le mécanisme horloger
le comprenant. L'angle α est un angle orienté entre le demi-axe (O, x) et le vecteur
a représentant l'accélération du choc. Dans l'exemple représenté, le demi-axe (O, x)
est parallèle à la droite joignant le centre de rotation C et le centre de masse G
de la première bascule B, mais il pourrait en être autrement.
[0014] Les bascules supplémentaires B1, B2 servent à empêcher la première bascule B de perdre
le contact avec la butée T lors d'un choc linéaire. L'effet d'un choc linéaire sur
chacune des bascules B, B1, B2 dépend de la position du centre de masse de la bascule
et de la direction α du choc. Le choc exerce en effet au centre de masse de la bascule
une force qui se traduit en un moment de force par rapport au centre de rotation de
la bascule. En fonction de la direction α du choc, deux cas sont possibles pour le
dispositif illustré à la figure 1 :
- 1) Le choc produit sur la première bascule B un moment tendant à plaquer la première
bascule B contre la butée T. La direction α du choc est donc favorable et il n'y a
pas de risque que la première bascule B s'éloigne de la butée T. Dans l'exemple de
la figure 1, ce cas correspond à un angle α compris entre 0° et 180°.
- 2) Le choc produit sur la première bascule B un moment tendant à éloigner la première
bascule B de la butée T. La direction α du choc est donc défavorable et ce sont les
bascules supplémentaires B1, B2, ou seulement l'une d'entre elles, qui, sous l'effet
du choc, maintiennent la première bascule B contre la butée T. Dans l'exemple de la
figure 1, ce cas correspond à un angle α compris entre 180° et 360°. La configuration
où la direction α du choc est neutre pour la première bascule B (c'est-à-dire égale
à 180° ou 360° dans l'exemple de la figure 1) est considérée comme comprise dans ce
cas. Les bascules supplémentaires B1, B2 peuvent aussi agir, bien entendu, dans le
cas 1).
[0015] Dans un but de simplification il n'est pas tenu compte de la force des ressorts S1,
S2, S dans la présente invention. Ceux-ci sont considérés comme servant uniquement
à positionner, en l'absence de choc, la première bascule B contre la butée T et les
bascules supplémentaires B1, B2 contre la première bascule B.
[0016] Dans le cas 2) ci-dessus, trois sous-cas sont possibles en fonction de la direction
α du choc :
- a) Sous l'effet du choc les deux bascules supplémentaires B1, B2 agissent sur la première
bascule B pour maintenir cette dernière contre la butée T. Chaque bascule supplémentaire
B1, B2 exerce donc un moment sur la première bascule B et la somme de ces deux moments
(par rapport au centre de rotation de la première bascule B) est antagoniste et supérieure
au moment qu'exerce directement le choc sur la première bascule B. Cette configuration
peut s'exprimer de la manière suivante :

où m1, m2 et mb sont les masses respectives des bascules supplémentaires B1, B2 et de la première
bascule B, et α, βb, β1, β2, R1, R2, L1, L2, Rb, Lb1, Lb2 sont les grandeurs définies plus haut.
- b) Sous l'effet du choc seule la bascule supplémentaire B1 agit sur la première bascule
B pour maintenir cette dernière contre la butée T, l'autre bascule supplémentaire
B2 étant entraînée par le choc dans le sens qui l'éloigne de la première bascule B
(sens horaire sur la figure 1). La bascule supplémentaire B1 exerce donc sur la première
bascule B un moment (par rapport au centre de rotation de la première bascule B) antagoniste
et supérieur à celui qu'exerce directement le choc. Cette configuration peut s'exprimer
de la manière suivante :

- c) Sous l'effet du choc seule la bascule supplémentaire B2 agit sur la première bascule
B pour maintenir cette dernière contre la butée T, l'autre bascule supplémentaire
B1 étant entraînée par le choc dans le sens qui l'éloigne de la première bascule B
(sens horaire sur la figure 1). La bascule supplémentaire B2 exerce donc sur la première
bascule B un moment (par rapport au centre de rotation de la première bascule B) antagoniste
et supérieur à celui qu'exerce directement le choc. Cette configuration peut s'exprimer
de la manière suivante :

[0017] Dans la présente invention on choisit donc la géométrie, la masse et la position
des bascules supplémentaires B1, B2 pour que lors de tout choc linéaire (quelles que
soient sa direction α et son intensité) tendant à éloigner la première bascule B de
la butée T, un ou des moments soient exercés par l'ensemble de bascules supplémentaires
B1, B2 sur la première bascule B sous l'effet du choc, selon l'une des configurations
a), b) et c) ci-dessus, ce moment ou la somme de ces moments maintenant la première
bascule B contre la butée T. Ceci peut être exprimé par l'inéquation suivante :

avec :


où :

et où a est la norme du vecteur accélération
a du choc.
[0018] Il existe une multitude d'agencements permettant d'obtenir l'effet souhaité. Deux
exemples numériques sont présentés ci-dessous en relation avec le premier mode de
réalisation illustré à la figure 1.
| |
Exemple 1 |
Exemple 2 |
| Rb |
0.66 mm |
0.4 mm |
| mb |
100 mg |
80 mg |
| βb |
180° |
70° |
| R1 |
0.49 mm |
1 mm |
| m1 |
390 mg |
120 mg |
| β1 |
240° |
130° |
| L1 |
0.48 mm |
0.48 mm |
| Lb1 |
0.88 mm |
0.88 mm |
| R2 |
0.27 mm |
1 mm |
| m2 |
150 mg |
30 mg |
| β2 |
120° |
10° |
| L2 |
0.79 mm |
0.79 mm |
| Lb2 |
0.3 mm |
0.3 mm |
[0019] Les courbes A1 et A2 des figures 3 et 4 représentent, respectivement pour les exemples
numériques 1 et 2 ci-dessus, le moment total M, en Nmm, reçu par la première bascule
B sous l'effet du choc en fonction de la direction α dudit choc et pour une accélération
a égale à 1 g (9,81 m/s
2). Ce moment total M est égal à M
1 + M
2 - M
b cumulé aux exécutions conditionnelles (I5) et (I6) ci-dessus. Comme on peut le voir
sur ces figures 3 et 4, le moment total M est strictement positif quelle que soit
la direction α du choc, ce qui implique que la première bascule B reste toujours en
contact avec la butée T. Dans le choix des valeurs numériques on peut même prévoir
un facteur de sécurité, c'est-à-dire imposer que le moment total M soit toujours supérieur
à une valeur prédéfinie, par exemple égale à 0.2 Nmm, illustrée par les cercles A3
et A4.
[0020] Il va de soi que le nombre de bascules supplémentaires n'est pas limité à deux mais
peut être plus grand. L'inéquation I4 peut en effet être généralisée ainsi :

avec

où M
i, calculé pour chaque bascule supplémentaire de la même manière que pour les bascules
B1 et B2 précédemment décrites, représente le moment (par rapport au centre de rotation
de la première bascule B) appliqué à la première bascule B par chaque bascule supplémentaire
sous l'effet du choc, et où N est le nombre de bascules supplémentaires.
[0021] Comme déjà indiqué, la butée T peut être mobile. La figure 5 illustre un exemple
d'application du dispositif mécanique selon le premier mode de réalisation de l'invention,
dans lequel la butée T est une roue d'entraînement et la première bascule B est une
bascule d'embrayage portant une roue d'embrayage B' qui engrène avec la roue d'entraînement
T lorsque la bascule d'embrayage B est dans sa position embrayée. Les bascules supplémentaires
B1, B2 permettent de maintenir l'engrènement entre les roues B' et T même en cas de
choc linéaire. Un tel engrènement est précontraint. Il peut fonctionner grâce à la
flexibilité donnée par le ressort S. En variante, la bascule d'embrayage B pourrait
être en appui contre une butée fixe positionnée pour que les roues B' et T engrènent
l'une avec l'autre. Dans d'autres exemples d'application, la butée T est une came
et la bascule B comporte un palpeur ou suiveur de came. Le dispositif selon l'invention
est alors dimensionné sur la base de la position angulaire la plus défavorable de
la came.
[0022] La figure 6 montre un dispositif mécanique, notamment pour un mécanisme horloger,
selon un deuxième mode de réalisation de l'invention. Dans ce deuxième mode de réalisation
une seule bascule supplémentaire B1 est prévue et les centres de rotation C, C1 et
de masse G, G1 de la première bascule B et de la bascule supplémentaire B1 sont (en
vue plane de dessus) alignés tous les quatre sur une droite D. Cette bascule supplémentaire
B1 est soumise à l'action d'un ressort S1 et plaque la première bascule B contre la
butée T. La géométrie et la masse de la bascule supplémentaire B1 sont choisies pour
que lors de tout choc linéaire (quelles que soient sa direction et son intensité)
tendant à éloigner la première bascule B de la butée T, la bascule supplémentaire
B1 exerce sur la première bascule B sous l'effet du choc un moment de force antagoniste
et supérieur à celui qu'exerce le choc directement sur la première bascule B, maintenant
ainsi la première bascule B contre la butée T. L'inéquation I4' ci-dessus combinée
avec l'exécution conditionnelle I5' est applicable dans ce deuxième mode de réalisation
en donnant à N la valeur 1, le moment M
i étant calculé de la même manière que pour l'une ou l'autre des bascules supplémentaires
B1, B2 du premier mode de réalisation.
[0023] Par rapport au premier mode de réalisation, ce deuxième mode de réalisation présente
l'avantage de ne comporter qu'une bascule supplémentaire. Par contre, il nécessite
un alignement précis des centres de rotation C, C1 et de masse G, G1 de la première
bascule B et de la bascule supplémentaire B1 pour que la bascule supplémentaire B1
puisse agir sur la première bascule B dans toutes les directions de choc tendant à
éloigner la première bascule B de la butée T.
[0024] Dans les exemples illustrés aux figures 1, 2, 5 et 6 les bascules B, B1, B2 sont
montées autour d'axes de rotation physiques, de manière classique. Ces bascules pourraient
néanmoins être montées autour d'axes de rotation virtuels, au moyen de systèmes de
guidage flexible. A titre d'illustration, la figure 7 montre une variante du deuxième
mode de réalisation dans laquelle la bascule supplémentaire B1 est reliée à une partie
de fixation F par une lame élastique E permettant la rotation de la bascule supplémentaire
B1 autour d'un axe virtuel, représenté par le centre de rotation C1, situé à environ
1/3 de la longueur de la lame E.
[0025] La figure 8 montre un dispositif mécanique, notamment pour un mécanisme horloger,
selon un troisième mode de réalisation de l'invention. Dans ce troisième mode de réalisation,
la bascule B est maintenue en appui contre la butée T, et est empêchée de perdre le
contact avec la butée T en cas de choc linéaire, non pas par une bascule supplémentaire
mais par un élément poussoir P1 guidé en translation. L'élément poussoir P1 est guidé
en translation par exemple par des lames élastiques E1 qui remplissent en outre une
fonction de rappel tendant à appliquer l'élément poussoir P1 contre la bascule B.
La géométrie, la masse et la position de l'élément poussoir P1 sont choisies pour
que lors de tout choc linéaire
a (quelles que soient sa direction α et son intensité) tendant à éloigner la bascule
B de la butée T, l'élément poussoir P1 exerce sur la bascule B (par rapport au centre
de rotation C de cette dernière) un moment antagoniste et supérieur à celui qu'exerce
le choc directement sur la bascule B, maintenant ainsi la bascule B en appui contre
la butée T. Ceci peut s'exprimer par l'inéquation suivante :

où m
b et m
1 sont les masses respectives de la bascule B et de l'élément poussoir P1, R
b est la distance entre le centre de masse G et le centre de rotation C de la bascule
B, β
b est la position angulaire, mesurée comme précédemment, de la bascule B, α est la
direction (y compris le sens), mesurée comme précédemment, de tout choc linéaire reçu,
L
b1 est la distance (bras de levier) entre le centre de rotation C de la bascule B et
la droite d'action des forces d'action-réaction exercées entre la bascule B et l'élément
poussoir P1, et β
1 est la position angulaire de l'élément poussoir P1, c'est-à-dire l'angle orienté
entre le demi-axe (O, x) du repère (O, x, y) et la force d'action exercée par l'élément
poussoir P1 sur la bascule B, cette force d'action étant parallèle à la direction
de déplacement Dp de l'élément poussoir P1.
[0026] Dans l'exemple de la figure 8 où un seul élément poussoir P1 est prévu, l'angle entre
la direction de déplacement Dp de l'élément poussoir P1 et la droite D' passant par
le centre de rotation C et le centre de masse G de la bascule B doit être un angle
droit pour que l'élément poussoir P1 puisse agir sur la bascule B dans toutes les
directions de choc tendant à éloigner la bascule B de la butée T. Pour éviter de devoir
positionner précisément l'élément poussoir P1 on peut utiliser plusieurs éléments
poussoirs, à l'instar des bascules supplémentaires B1, B2 du premier mode de réalisation.
L'inéquation I4' ci-dessus combinée avec l'exécution conditionnelle I5' est applicable
par analogie. On peut aussi utiliser à la fois un ou plusieurs éléments poussoirs
et une ou plusieurs bascules supplémentaires.
[0027] La figure 9 montre un dispositif mécanique, notamment pour un mécanisme horloger,
selon un quatrième mode de réalisation de l'invention. Dans ce quatrième mode de réalisation
la bascule B est remplacée par un organe H guidé en translation par exemple par des
lames élastiques E2 qui remplissent en outre une fonction de rappel tendant à appliquer
l'organe H contre la butée T. L'organe H est par exemple un élément poussoir d'un
mécanisme horloger. Une bascule B1 soumise à l'action d'un ressort de rappel S1 agit
sur l'organe H pour le maintenir contre la butée T en cas de choc linéaire. Plus précisément,
la géométrie, la masse et la position de la bascule B1 sont choisies pour que lors
de tout choc linéaire
a (quelles que soient sa direction α et son intensité) tendant à éloigner l'organe
H de la butée T, la bascule B1 exerce sur l'organe H sous l'effet du choc une force
antagoniste et supérieure à celle qu'exerce le choc directement sur l'organe H, maintenant
ainsi l'organe H en appui contre la butée T. Ceci peut s'exprimer par l'inéquation
suivante :

où m
h et m
1 sont les masses respectives de l'organe H et de la bascule B1, R
1 est la distance entre le centre de masse G1 et le centre de rotation C1 de la bascule
B1, β
1 est la position angulaire, mesurée comme précédemment, de la bascule B1, α est la
direction (y compris le sens), mesurée comme précédemment, de tout choc linéaire reçu,
L
1 est la distance (bras de levier) entre le centre de rotation C1 de la bascule B1
et la droite d'action des forces d'action-réaction exercées entre la bascule B1 et
l'organe H, et β
h est la position angulaire de l'organe H, c'est-à-dire l'angle orienté entre le demi-axe
(O, x) du repère (O, x, y) et la force exercée par l'organe H sur la bascule B1, cette
force étant parallèle à la direction de déplacement D
h de l'organe H.
[0028] Dans l'exemple de la figure 9 où une seule bascule B1 est prévue, l'angle entre la
direction de déplacement D
h de l'organe H et la droite D1' passant par le centre de rotation C1 et le centre
de masse G1 de la bascule B1 doit être un angle droit pour que la bascule B1 puisse
agir sur l'organe H dans toutes les directions de choc tendant à éloigner l'organe
H de la butée T. Pour éviter de devoir positionner précisément la bascule B1 on peut
utiliser plusieurs bascules, à l'instar des bascules supplémentaires B1, B2 du premier
mode de réalisation. En alternative à la bascule B1 ou aux bascules, ou en plus de
cette ou ces bascules, un ou des éléments poussoirs du type de l'élément P1 du troisième
mode de réalisation peut être employé.
1. Dispositif mécanique comprenant :
- un organe mobile (B ; H) ;
- une butée (T) fixe ou mobile ; et
- un dispositif de maintien (B1, B2, S1, S2, S ; P1, E1) pour maintenir l'organe mobile
(B ; H) en appui contre la butée (T),
caractérisé en ce que le dispositif de maintien comprend au moins un élément mobile (B1, B2 ; P1) en appui
contre l'organe mobile (B ; H) et
en ce que les géométrie(s), masse(s) et position(s) de l'au moins un élément mobile (B1, B2
; P1) sont telles que, lors de tout choc linéaire tendant à éloigner l'organe mobile
(B ; H) de la butée (T), l'au moins un élément mobile (B1, B2 ; P1) exerce sur l'organe
mobile (B ; H) sous l'effet du choc une action antagoniste à l'action exercée par
le choc sur l'organe mobile (B ; H), cette action antagoniste maintenant l'organe
mobile (B ; H) contre la butée (T).
2. Dispositif mécanique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'organe mobile (B) est une bascule.
3. Dispositif mécanique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'organe mobile (H) est un élément guidé en translation.
4. Dispositif mécanique selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le dispositif de maintien comprend plusieurs dits éléments mobiles (B1, B2).
5. Dispositif mécanique selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'au moins un élément mobile (B1, B2) comprend au moins une bascule.
6. Dispositif mécanique selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'au moins un élément mobile (B1, B2) comprend au moins deux bascules.
7. Dispositif mécanique selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'au moins un élément mobile (B1, B2) comprend au moins deux bascules dont les centres
de rotation (C1, C2) sont, en vue plane de dessus, différents l'un de l'autre ou les
uns des autres.
8. Dispositif mécanique selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que l'organe mobile (B) est une première bascule et en ce que l'au moins un élément mobile comprend une bascule supplémentaire (B1) dont le centre
de rotation (C1) et le centre de masse (G1) sont, en vue plane de dessus, alignés
avec le centre de rotation (C) et le centre de masse (G) de la première bascule (B)
lorsque la première bascule (B) est maintenue en appui contre la butée (T) par le
dispositif de maintien.
9. Dispositif mécanique selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'au moins un élément mobile (P1) comprend au moins un élément poussoir guidé en
translation.
10. Dispositif mécanique selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que le ou chaque dit élément mobile (B1, B2 ; P1) est rigide.
11. Dispositif mécanique selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que l'organe mobile (B ; H) est rigide.
12. Mécanisme horloger comprenant un dispositif mécanique selon l'une quelconque des revendications
1 à 11.
13. Mécanisme horloger selon la revendication 12, caractérisé en ce que l'organe mobile (B) est une bascule d'embrayage.
14. Procédé de réalisation d'un dispositif mécanique comprenant :
- un organe mobile (B ; H) ;
- une butée (T) fixe ou mobile ; et
- un dispositif de maintien (B1, B2, S1, S2, S ; P1, E1) pour maintenir l'organe mobile
(B ; H) en appui contre la butée (T),
caractérisé en ce que le dispositif de maintien comprend au moins un élément mobile (B1, B2 ; P1) en appui
contre l'organe mobile (B ; H) et
en ce qu'on choisit les géométrie(s), masse(s) et position(s) de l'au moins un élément mobile
(B1, B2 ; P1) pour que, lors de tout choc linéaire tendant à éloigner l'organe mobile
(B ; H) de la butée (T), l'au moins un élément mobile (B1, B2 ; P1) exerce sur l'organe
mobile (B ; H) sous l'effet du choc une action antagoniste à l'action exercée par
le choc sur l'organe mobile (B ; H), cette action antagoniste maintenant l'organe
mobile (B ; H) contre la butée (T).