[0001] La présente invention concerne un missile pourvu d'au moins une coque éjectable faisant
partie d'une coiffe de protection largable ou séparable.
[0002] La présente invention s'applique, plus particulièrement bien que non exclusivement,
à un missile comprenant au moins un étage propulsif qui est destiné à propulser le
missile et qui peut être séparé de ce dernier, ainsi qu'un véhicule terminal qui est
agencé à l'avant de cet étage propulsif et qui réalise un vol terminal vers une cible.
Généralement, un tel véhicule terminal comprend au moins un capteur faisant par exemple
partie d'un autodirecteur, qui est sensible à la température.
[0003] Bien que non exclusivement, la présente invention s'applique plus particulièrement
à un missile présentant un domaine de vol restant dans l'atmosphère et qui dispose
de performances cinématiques permettant d'amener le véhicule terminal à des vitesses
supersoniques. A ces hautes vitesses, la température de surface du missile peut atteindre
plusieurs centaines de degrés Celsius sous l'effet du flux aérothermique, ce qui peut
être préjudiciable pour la tenue et les performances des structures, et des équipements
électroniques et capteurs présents. Aussi, le missile est généralement pourvu à l'avant
d'une coiffe de protection, qui comprend en général plusieurs coques individuelles
et qui est destinée à protéger thermiquement et mécaniquement le véhicule terminal.
[0004] Cette coiffe de protection, et au moins certaines et de préférence l'ensemble des
coques, doivent pourvoir être enlevées au moment opportun, notamment pour permettre
l'utilisation du capteur placé sur le véhicule terminal dans la phase terminale du
vol.
[0005] En outre, en particulier pour assurer une bonne trajectoire du missile, il convient
de maîtriser l'angle d'éjection des coques, c'est-à-dire l'angle à partir duquel les
coques de la coiffe ne sont plus liées au corps du missile.
[0006] On connaît différents systèmes usuels pour éjecter les coques avec les problématiques
suivantes. En particulier :
- sur des missiles subsoniques volant à basse atmosphère, on assure simplement, en général,
que les coques de la coiffe ne se referment pas sous l'effet du flux aérodynamique
en garantissant un angle minimal d'ouverture. Ceci est incompatible d'une séparation
à basse altitude et à vitesse élevée, car les coques auraient alors une vitesse de
rotation trop importante et risqueraient de se rabattre violemment sur le corps du
missile ;
- pendant toute la phase de pré-décoiffage (transport logistique, vol, ...), la coiffe
est soumise à des facteurs de charge importants susceptibles de la déformer. C'est
pourquoi des solutions usuelles d'articulation ne permettent pas de maintenir la base
de la coiffe ; et
- une architecture qui prévoit que les coques de la coiffe de protection sont articulées
sur le véhicule terminal, génère une importante masse résiduelle sur le véhicule,
due notamment à la masse de charnières ou d'articulations des coques utilisées à cet
effet, et pénalise ses performances lors du vol terminal, phase la plus cruciale.
[0007] Ces solutions usuelles ne sont pas satisfaisantes pour permettre une éjection d'au
moins une coque d'une coiffe du missile dans les applications envisagées (par exemple
à basse altitude et à vitesse élevée).
[0008] La présente invention a pour objet de remédier à cet inconvénient. Elle concerne
un missile pourvu d'un corps présentant un axe longitudinal dit axe longitudinal principal
et d'au moins une coiffe séparable, ladite coiffe comprenant au moins une coque éjectable,
ladite coque étant liée par une extrémité dite arrière à un élément de support du
missile et étant définie autour d'un axe longitudinal dit axe longitudinal secondaire.
[0009] Selon l'invention, ledit élément de support présente une forme d'arc de cercle centré
sur l'axe longitudinal principal et agencé orthogonalement par rapport à ce dernier,
ledit élément de support étant pourvu d'un ensemble à rebord et d'un élément de couronne
présentant chacun une forme d'arc de cercle centré sur l'axe longitudinal principal,
ledit élément de couronne étant agencé coaxialement à l'intérieur dudit ensemble à
rebord de manière à créer entre eux un logement, l'extrémité arrière de la coque présentant
une épaisseur adaptée audit logement de manière à pouvoir être logée dans ledit logement
avec un contact transversal dans le fond du logement, un premier contact longitudinal
avec l'ensemble à rebord et un second contact longitudinal avec l'élément de couronne,
ledit ensemble à rebord étant configuré de manière à autoriser un pivotement de la
coque par rapport au corps du missile à partir d'une position de montage dans laquelle
l'axe longitudinal secondaire de la coque est sensiblement parallèle audit axe longitudinal
principal (de préférence l'axe longitudinal secondaire de la coque est parallèle en
étant confondu audit axe longitudinal principal) vers au moins une position pivotée
dans laquelle l'axe longitudinal secondaire présente un angle non nul par rapport
audit axe longitudinal principal, ledit ensemble à rebord étant également configuré
de manière :
- à conserver au moins partiellement ledit premier contact longitudinal avec ladite
extrémité arrière de la coque, tant que la coque présente une orientation par rapport
au corps du missile pour laquelle ledit axe longitudinal secondaire présente par rapport
audit axe longitudinal principal un angle inférieur à un angle prédéterminé dit angle
d'éjection ; et
- à supprimer ledit premier contact longitudinal avec ladite extrémité arrière de la
coque, dès que ledit axe longitudinal secondaire présente par rapport audit axe longitudinal
principal un angle supérieur ou égal audit angle d'éjection.
[0010] Ainsi, grâce notamment à la configuration dudit élément de support, combinée à celle
de l'extrémité arrière de la coque, on est en mesure de prévoir un angle (dit angle
d'éjection) à partir duquel l'extrémité arrière de la coque n'est plus en contact
radialement vers l'extérieur (contre ledit ensemble à rebord), et la coque ainsi libérée
de ce contact (dit premier contact longitudinal) peut être éjectée du missile, comme
précisé ci-dessous. Ces configurations et architectures particulières, bien que particulièrement
bien adaptées à un missile volant à basse altitude et à vitesse élevée, peuvent être
employées sur tout type de missile,quel que soit son domaine de vol.
[0011] Avantageusement, ledit ensemble à rebord comporte deux tronçons de rebord en arc
de cercle, agencés symétriquement par rapport à un plan longitudinal contenant l'axe
longitudinal principal, chacun desdits tronçons de rebord étant configuré pour que
sa projection orthogonale sur ledit plan longitudinal présente un bord avant rectiligne
formant avec son bord arrière un angle égal audit angle d'éjection, ledit bord arrière
étant orthogonal audit axe longitudinal principal.
[0012] De plus, de façon avantageuse, ladite extrémité arrière de la coque comprend, en
épaisseur, une partie arrière amincie destinée à se loger avec contact dans ledit
logement, suivie vers l'avant d'une partie épaissie formant un épaulement permettant
un contact transversal auxiliaire de la coque sur le bord avant de l'ensemble à rebord
dans la position de montage.
[0013] Dans un premier mode de réalisation, ledit élément de support correspond à une partie
du corps du missile.
[0014] En outre, dans un second mode de réalisation, ledit élément de support est une pièce
rapportée, apte à être montée sur le corps du missile.
[0015] De préférence, les caractéristiques notamment d'épaisseur sont formées (de préférence
usinées) directement dans l'extrémité arrière de la coque. Toutefois, dans un mode
de réalisation particulier, ladite extrémité arrière est pourvue d'une pièce d'interface
qui est fixée à l'arrière de la coque.
[0016] En outre, de façon avantageuse, le missile comporte au moins un dispositif d'actionnement
commandable apte à générer une force susceptible d'entraîner un pivotement de la coque
de la position de montage à une position d'éjection dans laquelle l'axe longitudinal
secondaire de la coque présente un angle égal à l'angle d'éjection par rapport audit
axe longitudinal principal du corps du missile.
[0017] Dans un mode de réalisation préféré, le missile comporte deux coques complémentaires
formant ladite coiffe, et une pièce de support annulaire formée de deux éléments de
support identiques, chacune desdites coques étant liée via son extrémité arrière à
l'un desdits éléments de support de la pièce du support.
[0018] Les figures annexées feront bien comprendre comment l'invention peut être réalisée.
Sur ces figures, des références identiques désignent des éléments semblables.
Les figures 1 et 2 montrent schématiquement un exemple de missile auquel s'applique
la présente invention, pourvu d'une coiffe de protection qui est, respectivement,
dans une position montée sur le missile et dans une position d'ouverture.
La figure 3 montre la coiffe dans une position d'ouverture.
Les figures 4 à 11 représentent différentes vues schématiques montrant le maintien
et l'éjection d'une coque de coiffe par rapport au missile, ces figures 4 à 11 permettant
de bien mettre en évidence les caractéristiques principales de l'invention.
[0019] La présente invention s'applique à un missile 1 représenté schématiquement sur les
figures 1 et 2. Le missile 1 est pourvu d'un corps 7, au moins en partie cylindrique,
présentant un axe longitudinal X-X dit axe longitudinal principal. Le missile 1 est
munie à l'avant d'une coiffe de protection 2.
[0020] Cette coiffe de protection 2 (dite « coiffe 2 » ci-après) comporte une pluralité
de coques 3 et 4, en l'occurrence deux coques 3 et 4 sur les exemples considérés dans
la description ci-dessous. Les adverbes avant et arrière sont définis par rapport
au sens de déplacement F du missile 1.
[0021] Dans l'exemple particulier représenté sur la figure 1, le missile 1 comprend au moins
un étage propulsif 5 largable (à l'arrière) et un véhicule terminal 6 qui est agencé
à l'avant (dans le sens de déplacement F) de cet étage propulsif 5.
[0022] En général, un tel véhicule terminal 6 volant comprend, notamment, au moins un capteur
8 agencé à l'avant, faisant par exemple partie d'un autodirecteur et susceptible d'être
sensible à la température. L'étage propulsif 5 et le véhicule terminal 6 qui peuvent
être de tout type usuel, ne sont pas décrits davantage dans la description suivante.
De façon usuelle, le ou les étages propulsifs 5 d'un tel missile 1 sont destinés à
la propulsion dudit missile 1, à partir du tir jusqu'à l'approche d'une cible (devant
être neutralisée par le missile 1). La phase terminale du vol est, quant à elle, réalisée
de façon autonome par le véhicule terminal 6, qui utilise notamment les informations
issues du capteur 8 embarqué, par exemple un capteur optoélectronique destiné à aider
à la détection de la cible. Pour ce faire, le véhicule terminal 6 comprend tous les
moyens usuels (non décrits davantage), qui sont nécessaires pour réaliser ce vol terminal.
Avant de mettre en oeuvre la phase terminale, la coiffe 2 est larguée, après une séparation
des différentes coques 3 et 4, par pivotement, comme précisé ci-dessous, pour libérer
le véhicule terminal 6 (volant) qui se sépare ensuite du reste du missile 1.
[0023] Le missile 1 est donc pourvu à l'avant d'une coiffe 2 séparable (ou largable) qui
est destinée, notamment, à protéger thermiquement et mécaniquement le véhicule terminal
6. Cette coiffe de protection 2 doit cependant pourvoir être enlevée au moment opportun,
notamment pour permettre l'utilisation du capteur 8 placé sur le véhicule terminal
6 dans la phase terminale du vol.
[0024] Dans la situation de la figure 1, la coiffe 2 est montée sur le missile 1 dans une
position dite de montage (de protection). Le véhicule terminal 6 représenté en tirets
est monté à l'intérieur de la coiffe 2.
[0025] En outre, dans la situation des figures 2 et 3, les coques 3 et 4 sont en train de
se séparer, en étant pivotées, comme illustré respectivement par des flèches α1 et
α2, durant une phase d'ouverture ou de largage de la coiffe 2. La libération (ou éjection)
des coques 3 et 4 et l'impulsion pour générer les mouvements illustrés par les flèches
α1 et α2 (en s'écartant de l'axe X-X), peuvent être engendrées par un dispositif d'actionnement
9 approprié, par exemple un actionneur pyrotechnique agencé de préférence à l'avant
de la coiffe 2 (à l'intérieur de cette dernière), comme représenté schématiquement
en tirets sur la figure 1.
[0026] Bien que non exclusivement, la présente invention est particulièrement bien appropriée
à un missile 1 présentant un domaine de vol restant dans l'atmosphère et qui dispose
de performances cinématiques permettant d'amener le véhicule terminal 6 à des vitesses
hypersoniques. A ces hautes vitesses, la température de surface du missile 1 peut
atteindre plusieurs centaines de degrés Celsius sous l'effet du flux aérothermique,
ce qui nécessite de prévoir une coiffe 2 efficace pour permettre la tenue et les performances
des structures, des équipements électroniques et des capteurs embarqués. Toutefois,
la présente invention peut s'appliquer à un missile évoluant dans tous les cas du
domaine de vol (en et hors atmosphère) et pour des vitesses allant du subsonique au
haut supersonique/hypersonique.
[0027] Selon l'invention, la coiffe 2 est liée par une extrémité arrière 2A à un pièce de
support 10 du missile 1, comme représenté sur la figure 3. Dans l'exemple représenté,
les deux coques 3 et 4 sont liées, chacune, par leur extrémité arrière 3A et 4A à
un élément de support 11, 12 (figures 4 et 7) faisant partie de la pièce de support
10.
[0028] Chacune de ces coques 3 et 4 est définie autour d'un axe longitudinal dit axe longitudinal
L-L secondaire, comme représenté sur les figures 4 et 5 notamment.
[0029] Dans le mode de réalisation préféré, la pièce de support 10 annulaire est formée
de deux éléments de support 11 et 12 identiques. Chacune des coques 3 et 4 est donc
liée via son extrémité arrière 3A, 4A à l'un desdits éléments de support 11 et 12.
[0030] De plus selon l'invention, chaque élément de support 11, 12 présente une forme d'arc
de cercle centré sur l'axe longitudinal principal X-X et agencé dans un plan P (figure
2) qui est orthogonal audit axe X-X.
[0031] Le dispositif d'actionnement 9 commandable est apte à générer une force (illustrée
par une double flèche E sur les figures 2 et 3) susceptible d'entraîner un pivotement
des coques 3 et 4 de la position de montage de la figure 1 à une position d'éjection,
dans laquelle l'axe longitudinal secondaire L-L de chaque coque 3, 4 présente un angle
égal à un angle dit d'éjection α0 par rapport audit axe longitudinal principal X-X
du corps 7 du missile 1, comme illustré sur la figure 5 pour la coque 3 et précisé
ci-dessous.
[0032] Comme représenté sur les figures 6 et 7, chaque élément de support 11, 12 est pourvu
d'un ensemble à rebord 13 et d'un élément de couronne 14. L'ensemble à rebord 13 et
l'élément de couronne 14 présentent, chacun, une forme d'arc de cercle centré sur
l'axe longitudinal principal X-X.
[0033] De plus, l'élément de couronne 14 est agencé coaxialement selon l'axe X-X, radialement
à l'intérieur dudit ensemble à rebord 13 de manière à créer entre eux un logement
15 en forme d'arc de cercle.
[0034] On décrit la réalisation de l'invention ci-après pour la coque 3. La réalisation
est identique pour la coque 4.
[0035] L'extrémité arrière 3A de la coque 3 présente une épaisseur E1 adaptée à l'écartement
radial dudit logement 15 de manière à pouvoir être logée dans ledit logement 15. L'extrémité
arrière 3A est logée dans le logement 15 (dans la position de montage) avec de préférence
un triple contact, comme représenté sur la figure 9B qui est une vue agrandie de la
partie V1 de la figure 9A, à savoir :
- un contact transversal C1 dans le fond 15A du logement 15 ;
- un premier contact longitudinal C2 (radialement externe) avec l'ensemble à rebord
13 ; et
- un second contact longitudinal C3 (radialement interne) avec l'élément de couronne
14.
[0036] Ces contacts permettent un maintien simple et efficace de la coque 3 à sa base (extrémité
arrière 3A). Ce maintien est réalisé à partir de l'intégration de la coque jusqu'à
son éjection. Les contacts longitudinaux C2 et C3 ne sont toutefois pas toujours simultanés
et/ou uniformément répartis sur la coque 3.
[0037] De plus, l'ensemble à rebord 13 est configuré de manière à autoriser un pivotement
de la coque 3 par rapport au corps 7 du missile 1 :
- à partir d'une position de montage (dans laquelle l'axe longitudinal secondaire L-L
de la coque 3 est sensiblement parallèle audit axe longitudinal principal X-X, et
de préférence l'axe longitudinal secondaire L-L de la coque 3 est confondu avec l'axe
longitudinal principal X-X), comme représenté sur la figure 4 ;
- vers au moins une position pivotée (dans laquelle l'axe longitudinal secondaire L-L
présente un angle non nul par rapport audit axe longitudinal principal X-X), comme
représenté sur la figure 5.
[0038] De plus, l'ensemble à rebord 13 est également configuré de manière :
- à conserver (au moins partiellement) ledit premier contact longitudinal C2 avec ladite
extrémité arrière 3A de la coque 3, tant que la coque 3 présente une orientation par
rapport au corps 7 du missile 1 pour laquelle ledit axe longitudinal secondaire L-L
présente par rapport audit axe longitudinal principal X-X un angle inférieur audit
angle d'éjection α0 prédéterminé ; et
- à supprimer ledit premier contact longitudinal C2 avec ladite extrémité arrière 3A
de la coque 3, dès que ledit axe longitudinal secondaire L-L présente par rapport
audit axe longitudinal principal X-X un angle supérieur ou égal audit angle d'éjection
α0, comme représenté sur la figure 5.
[0039] Ainsi, grâce notamment à la configuration dudit élément de support 11, 12 combinée
à celle de l'extrémité arrière 3A, 4A de la coque 3, 4, on dispose d'un angle d'éjection
α0 à partir duquel l'extrémité arrière 3A, 4A de la coque 3, 4 n'est plus en contact
radialement vers l'extérieur (contre ledit ensemble à rebord 13), et la coque 3, 4
ainsi libérée de ce contact (dit premier contact longitudinal C2) peut être éjectée
du missile 1.
[0040] Cette configuration de l'élément de support 11, 12 combinée à celle de l'extrémité
arrière 3A, 3B d'une coque 3, 4, ou plus généralement la configuration de la pièce
de support 10 combinée à celle de l'extrémité arrière 2A de la coiffe 2, forme un
système S de maintien et d'éjection permettant de maintenir la coiffe 2 et permettant
son éjection en maîtrisant l'angle d'éjection.
[0041] L'angle d'éjection α0 peut notamment être adapté au missile (type, taille,...) considérée
et aux des conditions d'éjection (altitude, atmosphère, trajectoire du misile,...)
envisagées. Cet angle d'éjection α0 peut être afinée par des essais. Bien que non
exlusivement, l'angle d'éjection α0 peut par exemple être défini dans un domainde
de valeurs de 6° à 15°.
[0042] Comme représenté sur les figures 8 et 9A notamment, ledit ensemble à rebord 13 destiné
à une coque 3 ou 4 comporte deux tronçons de rebord 16 en arc de cercle. Ces tronçons
de rebord 16 sont agencés symétriquement par rapport à un plan longitudinal OXZ contenant
l'axe longitudinal principal X-X.
[0043] Sur les figures 9A et 10A notamment, on a représenté un repère OXYZ, dans lequel
O représente l'intersection de l'axe X-X avec le plan P, OX est défini selon l'axe
X-X dans le sens F, OY est tel que le plan OXY correspond sensiblement à un plan de
séparation entre les coques 3 et 4, et OZ est tel que le plan OXZ forme sensiblement
un plan de symétrie pour chacune des coques 3 et 4.
[0044] Chacun desdits tronçons de rebord 16 est configuré pour que sa projection orthogonale
sur ledit plan longitudinal OXZ présente un bord avant 17 rectiligne formant avec
son bord arrière 18 (rectiligne) un angle β égal audit angle d'éjection α0, comme
représenté sur la figure 11.
[0045] Deux tronçons de rebord 16 dont l'un est destiné à la coque 3 et l'autre à la coque
4 forment à chaque fois une pièce de rebord 19, comme représenté sur la figure 11.
[0046] La pièce de support 10 comprend donc deux pièces de rebord 19 de ce type, qui sont
montées systématiquement par rapport au plan longitudinal OXZ, comme montré sur la
figure 8. Dans un mode de réalisation particulier, les deux pièces de rebord 19 sont
réalisées dans une (seule) pièce d'un seul tenant.
[0047] De même, la pièce de support 10 comprend deux éléments de couronne 14, identiques
et symétriques par rapport au plan OXY. Ces deux éléments de couronne 14 forment une
couronne 20 (figure 7) centrée sur l'axe X-X. Cette couronne 20 est de préférence
une pièce rapportée. Elle peut également correspondre à une partie de la surface externe
du véhicule terminal 6 comme illustré sur la figure 8.
[0048] De plus, l'extrémité arrière 3A de la coque 3 comprend, en épaisseur, une partie
arrière amincie 21 (d'épaisseur E1) destinée à se loger avec contact dans ledit logement
15, suivie vers l'avant d'une partie épaissie 22 (d'épaisseur E2 supérieure à l'épaisseur
E1) formant un épaulement 23 permettant un contact transversal auxiliaire C4 de la
coque 3 sur le bord avant 17 de l'ensemble à rebord 13 dans la position de montage,
comme représenté sur la figure 9B.
[0049] Cet épaulement 23 présente une forme adaptée à celle des bords avant 17 des deux
tronçons de rebord 16 associés.
[0050] Ainsi, comme représenté sur les figures 10A et 10B, au niveau de la zone V2 agrandie
de la figure 10B correspondant à l'intersection de l'axe OZ avec la coque 3, l'extrémité
arrière 3A de la coque 3 ne comporte pas de partie amincie mais uniquement la partie
épaissie 22 d'épaisseur E2.
[0051] Le système S permet un maintien des coques 3 et 4 comme illustré par des flèches
G sur la figure 8, et un pivotement des coques 3 et 4 comme illustré par des flèches
H sur cette figure 8.
[0052] De plus, le pivotement de la coque 3 est réalisé sans charnière par simple contact
au niveau d'une zone 25 (figures 2, 10A, 10B) située à proximité de l'intersection
de l'axe OZ avec la coque 3.
[0053] Dans un premier mode de réalisation, la pièce de support 10 correspond à une partie
du corps 7 du missile 1.
[0054] En outre, dans un second mode de réalisation, la pièce de support 10 est une pièce
rapportée, apte à être montée (et fixée) sur le corps 7 du missile 1.
[0055] Par ailleurs de préférence, les caractéristiques notamment d'épaisseur (E1 et E2)
sont formées (de préférence usinées) directement dans l'extrémité arrière 3A, 4A de
la coque 3, 4. Toutefois, dans une variante de réalisation (non représentée), l'extrémité
arrière 3A, 4A de chaque coque 3, 4, présentant ces caractéristiques, est pourvue
d'une pièce d'interface qui est fixée à l'arrière de la coque 3, 4.
[0056] Le fonctionnement du système S de maintien et d'éjection (avec maîtrise de l'angle
d'éjection), tel que décrit ci-dessus, est le suivant, lors de l'éjection.
[0057] Lorsque les coques 3, 4 de la coiffe 2 doivent être séparées, le dspositif d'actionnement
9 est activé pour générer des forces illustrées par la double flèche E (sur les figures
2 et 3) afin de faire pivoter les coques 3 et 4 dans les sens illustrés par les flèches
α1 et α2 (figure 2). Grâce au système S, les coques 3 et 4 sont maintenues sur la
pièce de support 10 jusqu'à ce que les angles de pivotement α1 et α2 atteignent la
valeur α0 d'angle d'éjection. A cette position de pivotement, les coques 3 et 4 ne
sont plus maintenues par la pièce de support 10 et sont libérées du missile 1, duquel
elles s'écartent, ce qui aboutit au largage de la coiffe 2.
[0058] Les caractéristiques précitées du système S de maintien et d'éjection, et notamment
la configuration de la pièce de support 10 et des extrémités arrières 3A, 4A des coques
3, 4, permettent de maîtriser l'angle de séparation des coques 3 et 4 de la coiffe
2. L'angle d'éjection est un paramètre primordial qui est difficile à maîriser par
les solutions usuelles, en fonction notamment des conditions d'éjection (altitude,
atmosphère, trajectoire du misile,...). Grâce à cette maîtrise, on peut s'assurer
que l'éjection n'endommage pas le missile et ne perturbe pas sa phase terminale.
[0059] Le système S fonctionne dans tous les cas du domaine de vol (en et hors atmosphère)
d'un missile 1 et pour des vitesses allant du subsonique au haut supersonique/hypersonique.
[0060] Le système S présente ainsi de nombreux avantages. En particulier :
- il est basé sur une architecture purement mécanique, ce qui lui confère une excellente
répétabilité ;
- il est basé sur une solution passive, simple, fiable et robuste, qui est adaptable
à tous types de missiles pourvus de coques (de coiffe) éjectables ;
- la simplicité de la géométrie minimise la masse embarquée sur le missile 1, et garantit
sa facilité de fabrication et d'intégration ;
- en phases de stockage, de transport logistique et de vol avant le décoiffage, le système
S permet une reprise des efforts entre les coques 3 et 4 ; et
- l'architecture du système S est entièrement configurable en fonction du domaine de
vol et pour chacune des coques 3 et 4 (avec une asymétrie possible si besoin).
1. Missile pourvu d'un corps (7) présentant un axe longitudinal dit axe longitudinal
principal (X-X) et d'au moins une coiffe (2) séparable, ladite coiffe (2) comprenant
au moins une coque (3, 4) éjectable, ladite coque (3, 4) étant liée par une extrémité
(3A, 4A) dite arrière à un élément de support (11, 12) du missile (1) et étant définie
autour d'un axe longitudinal dit axe longitudinal secondaire (L-L),
caractérisé en ce que ledit élément de support (11, 12) présente une forme d'arc de cercle centré sur l'axe
longitudinal principal (X-X) et agencé orthogonalement par rapport à ce dernier, ledit
élément de support (11, 12) étant pourvu d'un ensemble à rebord (13) et d'un élément
de couronne (14) présentant chacun une forme d'arc de cercle centré sur l'axe longitudinal
principal (X-X), ledit élément de couronne (14) étant agencé coaxialement à l'intérieur
dudit ensemble à rebord (13) de manière à créer entre eux un logement (15), l'extrémité
arrière (3A, 4A) de la coque (3, 4) présentant une épaisseur (E1) adaptée audit logement
(15) de manière à pouvoir être logée dans ledit logement (15) avec un contact transversal
(C1) dans le fond (15A) du logement (15), un premier contact longitudinal (C2) avec
l'ensemble à rebord (13) et un second contact longitudinal (C3) avec l'élément de
couronne (14), ledit ensemble à rebord (13) étant configuré de manière à autoriser
un pivotement de la coque (3, 4) par rapport au corps (7) du missile (1) à partir
d'une position dite de montage, dans laquelle l'axe longitudinal secondaire (L-L)
de la coque (3, 4) est sensiblement parallèle audit axe longitudinal principal (X-X),
vers au moins une position pivotée, dans laquelle l'axe longitudinal secondaire (L-L)
présente un angle (α1, α2) non nul par rapport audit axe longitudinal principal (X-X),
ledit ensemble à rebord (13) étant également configuré de manière :
- à conserver au moins partiellement ledit premier contact longitudinal (C2) avec
ladite extrémité arrière (3A, 4A) de la coque (3, 4), tant que la coque (3, 4) présente
une orientation par rapport au corps (7) du missile (1) pour laquelle ledit axe longitudinal
secondaire (L-L) présente par rapport audit axe longitudinal principal (X-X) un angle
inférieur à un angle prédéterminé dit angle d'éjection (α0) ; et
- à supprimer ledit premier contact longitudinal (C2) avec ladite extrémité arrière
(3A, 4A) de la coque (3, 4), dès que ledit axe longitudinal secondaire (L-L) présente
par rapport audit axe longitudinal principal (X-X) un angle supérieur ou égal audit
angle d'éjection (α0).
2. Missile selon la revendication 1,
caractérisé en ce que ledit ensemble à rebord (13) comporte deux tronçons de rebord (16) en arc de cercle,
agencés symétriquement par rapport à un plan longitudinal (OXZ) contenant l'axe longitudinal
principal (X-X), chacun desdits tronçons de rebord (16) étant configuré pour que sa
projection orthogonale sur ledit plan longitudinal (OXZ) présente un bord avant (17)
rectiligne formant avec son bord arrière (18) un angle (β) égal audit angle d'éjection
(α0), ledit bord arrière (18) étant orthogonal audit axe longitudinal principal (X-X).
3. Missile selon l'une des revendications 1 et 2,
caractérisé en ce que ladite extrémité arrière (3A, 4A) de la coque (3, 4) comprend, en épaisseur, une
partie arrière amincie (21) destinée à se loger avec contact dans ledit logement (15),
suivie vers l'avant d'une partie épaissie (22) formant un épaulement (23), ledit épaulement
(23) permettant un contact transversal auxiliaire (C4) de la coque (2) sur le bord
avant (17) de l'ensemble à rebord (13) dans la position de montage.
4. Missile selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ledit élément de support (11, 12) correspond à une partie du corps (7) du missile
(1).
5. Missile selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce ledit élément
de support (11, 12) est une pièce rapportée, apte à être montée sur le corps (7) du
missile (1).
6. Missile selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite extrémité arrière est pourvue d'une pièce d'interface qui est fixée à la coque.
7. Missile selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un dispositif d'actionnement (9) commandable apte à générer une
force (F) susceptible d'entraîner un pivotement de la coque (3, 4) de la position
de montage à une position d'éjection, dans laquelle l'axe longitudinal secondaire
(L-L) de la coque (3, 4) présente un angle égal à l'angle d'éjection (α0) par rapport
audit axe longitudinal principal (X-X) du corps (7) du missile (1).
8. Missile selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte deux coques (3, 4) complémentaires formant ladite coiffe (2), et une pièce
de support (10) annulaire formée de deux éléments de support (11, 12) identiques,
chacune desdites coques (3, 4) étant liée via son extrémité arrière (3A, 4A) à l'un
desdits éléments de support (11, 12) de la pièce de support (10).