Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie. Elle concerne, plus
particulièrement, un composant horloger destiné à être fixé sur un axe afin de former
un ensemble horloger.
Etat de la technique
[0002] Dans le domaine de l'horlogerie, on souhaite souvent intégrer en rotation un composant
avec un axe afin de pouvoir monter le composant en pivotement dans le mouvement. Typiquement,
cette intégration est effectuée en chassant l'axe dans un trou que comporte le composant.
Ce chassage déforme élastiquement le matériau du composant, et les contraintes ainsi
engendrées servent à serrer l'axe. Les deux éléments sont ainsi rendus solidaires
l'un de l'autre. Lors du chassage, le matériau du composant subit typiquement une
légère déformation plastique en plus.
[0003] Ce procédé de fixation convient parfaitement pour des composants en métal ou en polymère
qui sont relativement élastiques et peuvent subir des déformations plastiques sans
casser.
[0004] Plus récemment, des matériaux cassants sont devenus courant dans l'horlogerie. Ces
matériaux présentent peu ou pas, de domaine plastique et sont donc extrêmement fragiles.
À ce titre, on peut citer des aciers durs, des céramiques, des verres, des vitrocéramiques,
le silicium mono- ou polycristallin, le silicium amorphe, des oxydes nitrures ou carbures
de silicium sous tout régime cristallin, l'alumine, le diamant synthétique et similaires.
[0005] Étant donné que ces matériaux sont cassants, il est très difficile, voire impossible
de chasser un composant fait d'un tel matériau sur un axe de manière traditionnelle,
tout en gardant des tolérances de fabrication acceptables.
[0006] Pour ces raisons, des fabricants horlogers ont développé plusieurs solutions pour
monter des composants faits en de tels matériaux sur des axes. L'une de ces solutions
est de prévoir des structures élastiques au niveau de la zone de montage du composant,
ces structures élastiques permettant un chassage sans développement de contraintes
excessives dans le matériau du composant. Ces structures sont typiquement formées
dans le corps du composant et fléchissent lors de l'introduction de l'axe.
[0007] À ce titre, on peut citer le document
EP2112565 qui décrit une pièce micromécanique dont l'ouverture destinée à sa fixation sur un
axe comporte des zones rigides en alternation avec des zones élastiques. Les zones
rigides assurent le bon positionnement du composant sur l'axe et les zones élastiques
fournissent la force de serrage afin de solidariser les deux éléments l'un par rapport
à l'autre.
[0008] Un autre document intéressant est le
WO2011/116486 qui décrit une virole fendue comprenant deux langues élastiques qui contraignent
et positionnent l'axe contre une surface de positionnement substantiellement rigide
lorsque l'axe est chassé dans la zone de réception définie par les langues et la surface
de positionnement. Des agencements similaires présentant des géométries différentes
sont également dévoilés par le document
WO2013045706. L'ensemble de ces viroles sont adaptées pour un chassage conventionnel selon une
direction axiale, et ne conviennent nullement à une autre utilisation.
[0009] Le document
FR 2394839 décrit un mobile à friction dans laquelle le ressort métallique à friction est clipsé
sur l'axe avec jeu (et donc ne serre pas ce dernier), et s'appuie axialement dans
sa zone centrale contre un épaulement de l'axe. Les extrémités du ressort s'appuient
contre la roue à friction qui est monté pivotant sur l'axe afin de plaquer la roue
contre un deuxième épaulement de manière conventionnelle. Finalement, le document
CH 306105 décrit un ensemble roue-axe dans lequel la roue est maintenu sur l'axe dans la direction
axiale par le biais d'une clavette métallique, légèrement cambrée vers le haut, qui
est clipsé avec jeu sur un tronçon circulaire de l'axe et s'appuie contre un épaulement
afin d'empêcher la roue d'être enlevée de l'axe. Ces documents ne fournissent donc
aucune solution au but recherché.
[0010] Le but de l'invention est par conséquent de proposer un composant horloger dans lequel
les défauts susmentionnés sont au moins partiellement surmontés.
Divulguation de l'invention
[0011] De façon plus précise, l'invention concerne un composant horloger comme défini par
la revendication 1 annexée. Ce composant peut être, par exemple, une roue, l'extrémité
intérieure ou extérieure d'un spiral ou tout autre pièce horlogère destinée à être
fixée sur un axe qui s'étend selon une première direction, axiale.
[0012] Le composant, qui est un ressort spiral, un balancier, un organe d'affichage, une
roue, une ancre ou un plateau de balancier, comprend une première zone de réception
délimitée par au moins une surface de positionnement ainsi qu'au moins deux surfaces
de maintien, tels que des doigts. Au moins l'une, de préférence chacune, de ces surfaces
de maintien est déplaçable à l'encontre d'une force de rappel afin de contraindre
ledit axe contre ladite surface de positionnement, notamment dans le plan dudit composant.
À cet effet, les surfaces de maintien peuvent par exemple être venues de matière avec
des bras élastiques ou peuvent être soumises à des forces élastiques de rappel fournies
par des éléments élastiques distincts.
[0013] Selon l'invention, le composant comporte en outre une deuxième zone de réception
destinée à recevoir ledit axe, les deux zones de réception étant adjacentes et en
communication l'une par rapport à l'autre, lesdites surfaces de maintien étant agencées
de telle sorte à permettre ledit axe d'être déplacé latéralement (c'est-à-dire à un
angle non zéro, notamment perpendiculaire à, ladite première direction) en translation
depuis ladite deuxième zone afin de lui faire entrer dans ladite première zone.
[0014] Cette construction permet de clipser l'axe dans la première zone de réception au
lieu de le chasser là-dedans, le serrage de l'axe s'effectuant par le biais de contraintes
qui s'exercent dans le plan dudit composant afin de serrer son pourtour. La deuxième
zone de réception permet l'insertion de l'axe selon une direction axiale, avantageusement
sans contact, sans risque d'usure des surfaces de maintien ou de la surface de positionnement,
et la solidarisation du composant sur l'axe s'effectue donc en déplaçant l'axe latéralement,
c'est-à-dire dans le plan du composant afin d'écarter les surfaces de maintien pour
permettre le passage de l'axe. Par ailleurs, le montage du composant sur l'axe est
facilité par rapport à un chassage connu, notamment au niveau de la détermination
de la position axiale du composant sur l'axe.
[0015] Avantageusement, ladite deuxième zone est conformée de telle sorte que ledit axe
peut prendre place là-dedans sans déplacement desdites surfaces de maintien. Tout
frottement (et donc tout usure) entre le composant et l'axe lors de l'insertion de
ce dernier est ainsi éliminé. Comme mentionné ci-dessus, cette insertion s'effectue,
bien entendu, selon une direction parallèle à l'axe géométrique longitudinal dudit
axe, le long duquel ledit axe s'étend.
[0016] Avantageusement, ledit composant comprend une partie sensiblement rigide ainsi qu'au
moins un, et avantageusement deux, bras élastiques s'étendant depuis ladite partie
sensiblement rigide, le ou lesdits bras élastiques comprenant des extrémités conformées
pour définir au moins l'une de ladite première zone et ladite deuxième zone, de préférence
chacune desdites zones. Dans un tel cas, le composant peut être choisi parmi un ressort
spiral, un balancier, une roue, une ancre, et un plateau de balancier. En particulier,
le composant peut notamment être un plateau de balancier et la partie substantiellement
rigide peut être une cheville destinée à interagir avec une fourchette d'une ancre.
[0017] Un composant monobloc qui est simple à positionner correctement sur l'axe est ainsi
proposé.
[0018] Avantageusement, lesdites surfaces de maintien font partie de doigts s'étendent chacun
l'un vers l'autre depuis des extrémités respectives de chacun desdits bras élastiques.
Une solution compacte est ainsi proposée.
[0019] Avantageusement, ladite au moins une surface de positionnement est répartie entre
deux surfaces que comportent des éléments qui s'étendent l'un vers l'autre depuis
une extrémité respective de chacun desdits bras élastiques. L'élasticité des bras
peut ainsi être déterminée indépendamment de la forme des surfaces de positionnement.
[0020] Avantageusement, ladite deuxième zone est définie par lesdites surfaces de maintien
ainsi que deux langues constituant chacune une partie terminale d'une respective desdites
extrémités. Les langues permettent de définir une deuxième zone discrète et peuvent
être conformées de telle sorte que l'axe ne puisse pas sortir intempestivement de
la deuxième zone selon une direction indésirée.
[0021] Le composant peut faire partie d'un ensemble horloger dans lequel le composant est
monté sur ledit axe. Cet ensemble peut être par exemple un mobile, un spiral monté
sur un axe de balancier, un spiral monté sur un porte-piton ou tout autre ensemble
approprié.
[0022] Avantageusement, ledit axe comporte au moins un méplat, ou tout contour équivalent
en fonction, en contact avec l'une desdites surfaces de maintien ou avec ladite surface
de positionnement. Ce méplat (ou méplats) augmente la résistance à une rotation du
composant par rapport à l'axe en position de service, ce qui réduit le risque d'une
désindexation de ces deux éléments.
[0023] Avantageusement, ledit au moins un méplat présente une hauteur parallèle audite première
direction qui se situe entre 100% et 120%, de préférence entre 101% et 115%, de l'épaisseur
dudit composant considéré selon la même direction. Le méplat (ou les méplats) peut
ainsi servir pour définir la position axiale du composant sur l'axe sans nécessiter
d'autres moyens de butée. Cependant, la présence d'un épaulement supplémentaire n'est
pas exclue.
[0024] L'invention concerne également un procédé de fixation d'un composant horloger sur
un axe afin de former un ensemble horloger. Ce procédé comprend les étapes de :
- fournir un composant horloger comme défini ci-dessus ;
- fournir un axe ;
- insérer ledit axe dans ladite deuxième zone selon une direction parallèle à ladite
première direction ;
- déplacer ledit axe latéralement en translation afin de le faire entrer dans ladite
première zone.
[0025] Par conséquent, aucun chassage du composant sur l'axe n'est nécessaire, puisque la
fixation de ces deux éléments s'effectue par l'intermédiaire d'un clipsage comme mentionné
ci-dessus. L'usure du composant lors de sa fixation sur l'axe est ainsi réduite.
[0026] Avantageusement, ledit axe comporte au moins un méplat destiné à être en contact
avec au moins l'une desdites surfaces de maintien et/ou ladite surface de positionnement,
ledit procédé comprenant en outre une étape d'alignement dudit méplat avant de faire
entrer ledit axe dans ladite deuxième zone. Tout alignement ultérieur du composant
par rapport à l'axe est ainsi rendu superflu.
Brève description des dessins
[0027] D'autres détails de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description
qui suit, faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- Fig. 1a est une représentation schématique en plan d'un composant horloger selon l'invention
en position de service ;
- Fig. 1b est une représentation schématique en plan du composant horloger de la figure
1a en position d'insertion de l'axe ;
- Fig. 2 est une représentation schématique latérale du composant horloger de la figure
1a en position de service (trait fort) et en position d'insertion (trait discontinu);
- Fig. 3 est une représentation schématique en plan d'une variante d'un composant horloger
selon l'invention en position d'insertion de l'axe ;
- Fig. 4 est une représentation schématique en plan du composant horloger de la figure
3 en position de service ; et
- Fig. 5 est une représentation schématique en plan d'encore une variante d'un composant
horloger en position d'insertion.
- Fig. 6 est une représentation schématique en plan de la variante de la fig. 5 en position
de service
Mode de réalisation de l'invention
[0028] Les figures 1 et 2 représentent un premier mode de réalisation d'un composant horloger
2 selon l'invention.
[0029] Ce composant 2 est représenté schématiquement et peut être une pièce mobile telle
qu'une roue, un balancier, une ancre, l'une des extrémités d'un ressort spiral, un
organe d'affichage, ou un plateau de balancier.
[0030] Le composant 2 s'étend dans un plan XY et comporte une première zone B agencée pour
recevoir et serrer un axe 3, qui s'étend selon un axe perpendiculaire au plan XY du
composant 2, notamment selon la direction Z. L'axe 3 peut être un axe qui est destiné
à être mobile en rotation ou un axe fixe. Dans le contexte de l'invention, le terme
« axe » est synonyme avec « arbre », « plot » ou toute structure similaire s'étendant
le long d'un axe géométrique et auquel un composant horloger 2 peut être fixé.
[0031] Dans la zone B (trait pointillé), l'axe 3 prend appui contre une surface de positionnement
20 substantiellement rigide, contre laquelle il est contraint par une paire de doigts
déplaçables 23 dont les extrémités constituent des surfaces de maintien 22. Ces doigts
23 se trouvent à l'extrémité de deux bras élastiques 21 qui sont venus de matière
avec le composant 2, qui est ainsi monobloc. Ce faisant, lorsque les bras 21 sont
fléchis, ils appliquent une force de rappel servant pour ramener les doigts 23 en
direction de leur position de repos (trait pointillé). La surface de positionnement
20 s'étend perpendiculairement au plan XY du composant 2.
[0032] Les doigts 23 sont conformés de telle sorte que l'axe est ainsi serré contre la surface
de positionnement 20 par les surfaces de maintien 22, la surface de positionnement
20 étant de forme courbée et conformée pour épouser étroitement la forme de l'axe
3. Cependant, la surface de positionnement 20 peut être droite ou peut alternativement
comprendre un ou plusieurs points de contact discrets. À cet effet, les contraintes
exercées par les bras élastiques 21 sur l'axe 3, ainsi que les contraintes entre l'axe
3 et la surface de positionnement 20, s'exercent dans le plan XY du composant 2. Les
surfaces de maintien 22 et la surface de positionnement 23 forment au moins trois
zones de contact distribuées autour du pourtour de l'axe 3 afin de le positionner
et de le maintenir en place. Ces aspects s'appliquent également aux autres modes de
réalisation de l'invention décrits ci-dessous, et ne doivent donc pas être répétés
à chaque reprise.
[0033] L'ensemble composant-axe constitue un composant horloger 1 lorsque le composant 2
et l'axe 3 sont assemblés l'un à l'autre, c'est-à-dire dans la position de service
(trait pointillé).
[0034] Dans la variante illustrée, l'axe 3 comporte deux méplats 31, chacun en contact avec
la surface de maintien 22 d'un doigt 23 correspondant en position de service (trait
pointillé). Ce faisant, lorsque l'axe 3 se trouve dans la première zone B (figure
1a), les bras élastiques sont contraints et les doigts s'appuient contre les méplats
31, ce qui présente davantage de résistance contre une rotation relative entre l'axe
3 et le composant 2 qu'avec un axe de section circulaire. Alternativement, un seul
méplat peut être en contact avec une surface de positionnement 20 étroite ou discrète.
Encore alternativement, si les coefficients de frottement ainsi que les contraintes
exercées lors de l'utilisation du composant le permettent, l'axe 3 peut être circulaire,
mais la résistance à une rotation relative entre l'axe 3 et le composant 2 est bien
entendu diminuée en conséquence. De même, les technologies de fabrication à disposition
pour des matériaux tels que ceux visés par l'invention permettent de réaliser des
microstructures (microdentures, microcannelures, etc.) sur les surfaces respectives
d'un arbre « grossièrement » cylindrique et des surfaces en contact avec celui-ci.
[0035] Comme visible sur la figure 2, les méplats 31 ne s'étendent de préférence pas tout
le long de l'axe 3, mais peuvent occuper une longueur se situant entre 100% et 120%,
de préférence entre 101 et 115% de l'épaisseur du composant 2. L'axe 3 comporte un
épaulement conventionnel 32 contre lequel prend place le composant 2, mais les petits
épaulements formés par les bords des méplats 31 peuvent éventuellement remplir le
même but du positionnement axial du composant 2 sur l'axe 3.
[0036] Pour permettre le montage du composant 2 sur l'axe 3, le composant 2 comporte une
deuxième zone A permettant l'insertion de l'axe 3 selon la direction Z, perpendiculaire
du plan XY du composant 2. Cette deuxième zone A est adjacente à, et en communication
avec, la première zone B. Cette deuxième zone A est définie par des parties courbées
23 des bras 21, qui sont conformées de telle sorte que l'axe 3 peut entrer dans la
zone A selon une direction perpendiculaire au plan XY du composant, et ce sans ou
avec peu de déformation des bras 21, et idéalement sans déformation des parties courbées
23 (trait pointillé). Alternativement, la zone A peut être conformée pour permettre
une légère déformation des bras 21 lors de l'insertion de l'axe 3, cette insertion
étant selon une direction axiale, perpendiculaire au plan XY du composant 2.
[0037] Lorsque les relations axiales et angulaires désirées de l'axe par rapport au composant
2 ont été obtenues en position d'insertion de l'axe 3 (trait fort), ce dernier est
déplacé en translation parallèle au plan XY du composant 2 en direction de la surface
de positionnement 20 afin de faire entrer l'axe dans la première zone B. Les bras
élastiques 21 s'écartent pour permettre le passage de l'axe 3 et effectuent un clipsage
de ce dernier contre la surface de positionnement 20. L'axe 3 et le composant 2 sont
ainsi rendus solidaires en rotation et en translation et forment ainsi un ensemble
horloger 1.
[0038] Afin de désolidariser l'axe 3 et le composant 2, il suffit de surmonter la force
de rétention fournie par les doigts 22, 23 et les bras élastiques 21, en poussant
l'axe en translation parallèle au plan XY en direction de la deuxième zone A. L'axe
3 peut subséquemment être sorti du composant selon la direction Z.
[0039] Grâce à cet agencement, aucun chassage du composant sur l'axe n'est nécessaire, ce
qui réduit l'usure des parties du composant 2 en contact avec l'axe 3. En effet, un
chassage conventionnel engendre des frottements entre les structures élastiques et
l'axe qui peuvent être bien supérieurs à ceux exercés lors du clipsage de l'axe 3
dans la première zone B dans l'agencement de l'invention.
[0040] Les figures 3 et 4 illustrent un deuxième mode de réalisation dans lequel le composant
2 est un plateau de balancier et l'axe 3 est un axe de balancier. Le plateau 2 comporte
une cheville 201 destinée à coopérer de manière connue avec une fourchette d'une ancre
(non représentée). Deux bras élastiques 21 s'étendent symétriquement depuis la cheville
201 et comprennent des extrémités 23 conformées pour définir les zones de réception
A, B. Les bras élastiques 21 sont à nouveau venus de matière avec le composant 2.
Ce faisant, la cheville 201 constitue une partie substantiellement rigide (c'est-à-dire
présentant une rigidité telle que les déformations élastiques en position de service
ne perturbent substantiellement pas la fonction du composant 2), qui sert en tant
que support ou socle pour les bras élastiques 23.
[0041] La première zone de réception B est définie par une ou plusieurs surfaces de positionnement
20 portées par des éléments substantiellement rigides 20a, s'étendant l'un vers l'autre
depuis des parties intermédiaires des extrémités des bras élastiques 21, ainsi que
par deux doigts 22 qui sont déplaçables à l'encontre d'une force de rappel fournie
par les bras élastiques 21 et qui constituent à nouveau des surfaces de maintien.
Ces doigts 22 sont pointus et s'étendent latéralement l'un vers l'autre, la région
derrière chacun des doigts 22 étant ajourée. La deuxième zone de réception A est définie
par des surfaces courbées s'étendant depuis les doigts déplaçables 22 et se terminant
par des langues 24. Ces dernières constituant les parties terminales des extrémités
26 des bras élastiques 22 et entourent partiellement l'axe 3 lorsque ce dernier se
trouve dans sa position d'insertion (figure 3). Comme illustré sur la figure 3, l'axe
3 peut être inséré dans la deuxième zone de réception A selon une direction perpendiculaire
au plan XY, sans contraindre les bras élastiques 21. Par ailleurs, les langues 24
peuvent être conformées de telle sorte que l'axe 3 ne puisse pas sortir de la deuxième
zone A selon une direction opposée à celle de ladite première zone B.
[0042] En alignant le méplat 31 que comporte l'axe 3 avec les surfaces de positionnement
20 et en déplaçant l'axe en direction de la cheville 21, la surface extérieure de
l'axe 3 soulève les doigts déplaçables 22, ainsi fléchissant les bras élastiques 21.
Une fois que les doigts déplaçables 22 ont été dépassés par la partie la plus large
de l'axe 3, les doigts déplaçables 22 exercent une force sur ce dernier tendant à
contraindre son méplat 31 contre les surfaces de positionnement 20. Le composant 2
et l'axe 3 sont ainsi rendus solidaires en rotation l'un de l'autre afin de former
un composant de micromécanique 1, notamment un composant horloger.
[0043] Les figures 5 et 6 illustrent un autre mode de réalisation d'un composant horloger
2 selon l'invention. Dans cette variante, le composant 2 est une ancre d'échappement
au lieu d'un plateau de balancier, et le principe du mode de réalisation des figures
1 et 2 a été utilisé.
[0044] Sur la figure 5, l'axe 3 a été inséré dans la deuxième zone de réception A, entre
les bras élastiques 21, qui sont courbés afin d'épouser la forme de l'axe 3 et sont
venus de matière avec le composant 2. Cette dernière est illustrée en tant qu'un triangle
à coins arrondis, et comporte donc trois méplats 31. En position de service (traits
pleins sur la figure 6), l'axe a été poussé vers la surface de positionnement 20,
contre laquelle l'un des méplats 31 est serré.
[0045] Il faut noter que, même si les variantes illustrées sur les figures 3 à 4 concernent
des plateaux de balancier et celle des figures 5 et 6 concerne une ancre d'échappement,
le même principe s'applique également à d'autres composants horlogers 2. Par exemple,
l'axe 3 peut être l'axe de balancer et le composant horloger 2 peut être un ressort
spiral, dont l'extrémité intérieure est attachée à, ou est venue de matière avec,
la partie substantiellement rigide 201. Le même principe s'applique également à l'extrémité
extérieure d'un ressort spiral. Dans un tel cas, l'axe 3 peut être un piton cylindrique
ou prismique solidaire d'un coq, l'extrémité extérieure du spiral étant attachée à,
ou venue de matière avec, la partie substantiellement rigide 201. Un agencement inverse
est également possible, dans lequel la partie substantiellement rigide 201 est une
partie de la raquetterie et l'axe 3 est un plot ou un arbre court solidaire de l'extrémité
extérieure du spiral.
[0046] Même si le principe de l'invention est particulièrement avantageux lorsque le composant
2 est fabriqué en matériau cassant comme mentionné en préambule, il s'applique également
à des composants 2 en métal ou en polymère conventionnel.
[0047] Bien que l'invention ait été particulièrement montrée et décrite en se référant à
des modes de réalisation particuliers, d'autres variantes sont possibles sans sortir
du cadre de l'invention comme définie dans les revendications. Par exemple, il est
possible que l'une seule des surfaces de maintien 22 soit déplaçable élastiquement,
l'autre étant substantiellement rigide. L'homme du métier est en état de modifier
la géométrie des zones A et B afin d'appliquer cette possibilité.
1. Composant horloger (2) destiné à être fixé sur un axe (3) s'étendant selon une première
direction (Z), ledit composant (2) étant un ressort spiral, ou un organe d'affichage,
ou un balancier, ou une roue, ou une ancre, ou un plateau de balancier et comprenant
une première zone de réception (B) délimitée par au moins une surface de positionnement
(20) ainsi qu'au moins deux surfaces de maintien (22) dont l'au moins une est déplaçable
à l'encontre d'une force de rappel afin de serrer ledit axe (3) contre ladite surface
de positionnement (20) ; caractérisé en ce que ledit composant (2) comporte en outre une deuxième zone de réception (A) destinée
à recevoir ledit axe, ladite deuxième zone de réception (A) étant adjacente à ladite
première zone de réception (B) et en communication avec cette dernière, lesdites surfaces
de maintien (22) étant agencées de telle sorte à permettre ledit axe (3) d'être déplacé
latéralement en translation depuis ladite deuxième zone afin de le faire entrer dans
ladite première zone de réception (B).
2. Composant horloger (2) selon la revendication 1, dans lequel ladite deuxième zone
(A) est conformée de telle sorte que ledit axe (3) peut y prendre place sans engendrer
de déplacement desdites surfaces de maintien.
3. Composant horloger (2) selon l'une des revendications 1 à 2, dans lequel ledit composant
(2) comprend une partie sensiblement rigide (201) ainsi que deux bras élastiques (21)
s'étendant depuis ladite partie sensiblement rigide (201), lesdits bras élastiques
(21) comprenant des extrémités (23) conformées pour définir au moins l'une de ladite
première zone (B) et ladite deuxième zone (A).
4. Composant horloger (2) selon la revendication 3, dans lequel lesdites surfaces de
maintien (22) sont constituées par des doigts s'étendent chacun l'un vers l'autre
depuis des extrémités respectives (23) de chacun desdits bras élastiques (21).
5. Composant horloger (2) selon l'une des revendications 3 à 4, dans lequel ladite au
moins une surface de positionnement (20) est repartie entre deux surfaces que comportent
des éléments (20a) qui s'étendent l'un vers l'autre depuis une extrémité (23) respective
de chacun desdits bras élastiques (21).
6. Composant horloger (2) selon l'une des revendications 3 à 5, dans lequel ladite deuxième
zone (A) est définie par lesdites surfaces de maintien (22) ainsi que deux langues
(24) constituant chacune une partie terminale d'une respectivement desdites extrémités
(23).
7. Ensemble horloger (1) comprenant un composant horloger (2) selon l'une des revendications
précédentes monté sur ledit axe (3).
8. Ensemble horloger (1) selon la revendication précédente, dans lequel ledit axe (3)
comporte au moins un méplat (31) en contact avec l'une desdites surfaces de maintien
(22) ou avec ladite surface de positionnement (20).
9. Ensemble horloger (1) selon la revendication précédente, dans lequel ledit méplat
(31) présente une hauteur parallèle audite première direction (Z) qui se situe entre
100% et 120%, de préférence entre 101% et 115%, de l'épaisseur dudit composant (2)
considéré selon la même direction (Z).
10. Mouvement d'horlogerie comprenant un ensemble horloger (1) selon l'une des revendications
7 à 9.
11. Pièce d'horlogerie comprenant un mouvement selon la revendication 10.
12. Procédé de fixation d'un composant horloger (2) sur un axe (3), comprenant les étapes
de :
- fournir un composant horloger (2) selon l'une des revendications 1 à 6 ;
- fournir un axe (3) ;
- insérer ledit axe (3) dans ladite deuxième zone (A) selon une direction parallèle
à ladite première direction (Z) ;
- déplacer ledit axe (3) latéralement en translation afin de le faire entrer dans
ladite première zone (B).
13. Procédé selon la revendication 12, dans lequel ledit axe (3) comporte au moins un
méplat (31) destiné à être contact avec l'une desdites surfaces de maintien (22) ou
avec ladite surface de positionnement (20), ledit procédé comprenant en outre une
étape d'alignement dudit méplat (31) avant de faire entrer ledit axe (3) dans ladite
deuxième zone (A).