Domaine technique
[0001] L'invention a trait au domaine de l'horlogerie. Elle concerne, plus précisément,
un mécanisme, couramment dénommé complication astronomique, permettant d'afficher
à la fois :
- Le jour lunaire, dont la durée sépare deux passages successifs par un méridien donné
(qui peut être figuré, dans l'horloge ou la montre équipée du mécanisme, par deux
passages successifs à midi) ;
- et la phase de lune, c'est-à-dire la portion (variable) de la lune éclairée par le
soleil.
Arrière-plan technologique
[0003] La valeur moyenne du jour lunaire (séparant deux passages au méridien) est de 24
heures, 50 minutes, 28,328 secondes.
[0004] Le rapport du jour solaire au jour lunaire est donc de :

[0005] Quant à la valeur moyenne de la lunaison (durée séparant deux pleines lunes), elle
est de 29 jours, 12 heures, 44 minutes, 2,8 secondes.
[0006] Affirmant s'inspirer de Ferguson, E. Cloux, dans son cours d'horlogerie dispensé
à l'Ecole professionnelle de la Vallée de Joux en 1949, dessinait un mécanisme d'affichage
du jour lunaire et de la phase de lune, en superposition au jour solaire (d'une valeur
moyenne de 24 heures).
[0007] Le mécanisme dessiné par E. Cloux, représenté sur la figure 1, comportait les éléments
suivants :
- Un palier 101 de lune pourvu d'une roue 102 de méridien (à 59 dents) et monté en rotation
autour d'un axe X1 principal ;
- Une sphère 103 figurant la lune, montée en rotation par rapport au palier 101 de lune
autour d'un axe X2 radial perpendiculaire à l'axe X1 principal, l'axe Y1 radial portant
un pignon 104 de lune (à 20 dents) ;
- Un premier élément 105 tournant (à 57 dents) monté en rotation autour de l'axe X1
principal et dont on comprend qu'il doit engrener un mécanisme d'entraînement (non
représenté) employé par ailleurs pour l'affichage des minutes et/ou des heures du
jour solaire ;
- Un mobile 106 de lune (à deux roues solidaires de 57 dents chacune) couplant en rotation,
avec réduction, le premier élément 105 tournant à la roue 102 de méridien ;
- Une roue 107 centrale (à 20 dents), solidaire du premier 105 élément tournant et engrenant
le pignon 104 de lune.
[0008] Ce mécanisme très astucieux permet d'afficher un passage de la lune au méridien en
24 heures, 50 minutes, 31,58 secondes, et une lunaison en 29,5 jours.
[0009] On voit que l'un et l'autre sont des approximations du jour lunaire moyen et de la
lunaison moyenne, imposées par le choix du rapport d'engrenage :

[0010] Cependant le mécanisme dessiné par E.Cloux ne comprend pas d'organe permettant d'apporter
à l'affichage les corrections rendues nécessaires soit par les dérives résultant des
approximations précitées, soit, tout simplement, par l'arrêt du mécanisme consécutif
à l'épuisement de la source d'énergie (le plus fréquemment un ressort de barillet
dans les montres mécaniques, qui à défaut de remontage finit par se détendre complètement).
[0011] Un objectif de l'invention est par conséquent de proposer une solution permettant,
de manière simple et fiable, de corriger le jour lunaire et la lunaison dans un mécanisme
tel que présenté ci-dessus.
Résumé de l'invention
[0012] Pour atteindre l'objectif précité, il est proposé un mécanisme horloger d'affichage
du jour lunaire et de la phase de lune, qui comprend :
- un premier élément tournant monté en rotation autour d'un axe principal et engrenant
un mécanisme d'entraînement,
- un palier de lune pourvu d'une roue de méridien et monté en rotation autour d'un axe
principal,
- une sphère figurant la lune, montée en rotation par rapport au palier de lune autour
d'un axe radial perpendiculaire à l'axe principal, l'axe radial portant un pignon
de lune,
- un mobile de lune couplant en rotation, avec réduction, le premier élément tournant
à la roue de méridien,
- une roue centrale, montée en rotation autour d'un axe principal sur le premier élément
tournant et engrenant le pignon de lune,
- un deuxième élément tournant, engrenant le mobile de lune et monté avec friction,
à une interface, sur le premier élément tournant pour lui être solidaire en rotation
autour de l'axe principal tant que le couple résultant d'efforts circonférentiels
différents s'exerçant respectivement sur le premier élément tournant et sur le deuxième
élément tournant est inférieur à un couple de friction déterminant la limite d'adhérence
à l'interface, le deuxième élément tournant ensemble avec le mobile de lune et le
palier de lune formant une première chaîne cinématique en aval du premier élément
tournant,
- une roue de transmission, solidaire en rotation de la roue centrale et pourvu extérieurement
d'une denture et intérieurement d'au moins un sautoir en prise d'encliquetage avec
une roue étoilée solidaire en rotation du deuxième élément tournant, pour coupler
en rotation ce deuxième élément tournant avec la roue centrale tant que le couple
résultant d'efforts circonférentiels différents s'exerçant respectivement sur la roue
étoilée et sur la roue de transmission est inférieur à un couple de saut, au-delà
duquel le sautoir est déporté radialement par glissement sur la roue étoilée jusqu'à
s'en décliqueter, ledit au moins un sautoir et la roue étoilée étant configurés de
sorte que le couple de saut est inférieur audit couple de friction, la roue de transmission
ensemble avec la roue centrale et le pignon de lune formant une deuxième chaîne cinématique
en aval de la roue étoilée,
- un système de correction de l'affichage du jour lunaire, qui comprend un premier élément
d'entraînement apte à présenter au moins momentanément une relation d'engrènement
avec la première chaîne cinématique pour forcer la rotation du palier de lune autour
de l'axe principal, via un premier rouage de correction formé partiellement par au
moins une partie de la première chaîne cinématique, lorsqu'un premier couple de correction,
supérieur audit couple de friction, est appliqué à ce premier rouage de correction
par un utilisateur, et
- un système de correction de la phase de lune, qui comprend un deuxième élément d'entraînement
apte à présenter au moins momentanément une relation d'engrènement avec la deuxième
chaîne cinématique pour forcer la rotation de la sphère autour dudit axe radial, via
un deuxième rouage de correction formé partiellement par au moins une partie de la
deuxième chaîne cinématique et indépendant de la première chaîne cinématique, lorsqu'un
deuxième couple de correction, supérieur audit couple de saut, est appliqué à ce deuxième
rouage de correction par un utilisateur.
[0013] Grâce à ce système de correction double, qui agit par l'intermédiaire de deux chaînes
cinématiques distinctes, il est possible de corriger de manière simple et fiable l'affichage
du jour lunaire et celui de la phase de lune.
[0014] Selon un mode de réalisation principal, le système de correction de l'affichage du
jour lunaire et le système de correction de la phase de lune comprennent un dispositif
de correction conjoint pour actionner l'affichage du jour lunaire et, sans actionnement
de l'affichage du jour lunaire, la phase de lune. Ce dispositif de correction conjoint
comprend un pignon baladeur qui forme seul les premier et deuxième éléments d'entraînement,
ce pignon baladeur étant propre à adopter deux positions de réglage, à savoir :
- une position de réglage du jour lunaire, dans laquelle le pignon baladeur engrène
le mobile de lune pour forcer la rotation du palier de lune autour dudit axe principal
via ladite au moins une partie de la première chaîne cinématique ;
- une position de réglage de la phase de lune, dans laquelle le pignon baladeur engrène
la roue de transmission pour forcer la rotation de la sphère autour dudit axe radial
via ladite au moins une partie de la deuxième chaîne cinématique.
[0015] Le dispositif de correction comprend avantageusement un pignon porteur qui engrène
le pignon baladeur, et au moins une biellette qui accouple les axes de rotation du
pignon baladeur et du pignon porteur.
[0016] Le premier élément tournant comprend par exemple une roue dentée qui s'étend perpendiculairement
à l'axe principal, solidaire d'un canon qui s'étend suivant l'axe principal. Quant
au deuxième élément tournant, il comprend alors une roue auxiliaire qui s'étend perpendiculairement
à l'axe principal, solidaire d'une douille emmanchée avec friction sur le canon du
premier élément tournant.
[0017] La liaison à friction entre le deuxième élément tournant et le premier élément tournant
est avantageusement réalisée par un lanternage, qui se présente par ex. sous forme
d'une déformation ponctuel du diamètre intérieur du tube du deuxième élément tournant,
de manière à assurer une friction sur la gorge conique réalisée dans le canon du premier
élément.
[0018] Selon un mode préféré de réalisation, le mobile de lune comprend deux roues solidaires
superposées, à savoir :
- une roue inférieure, qui engrène la roue auxiliaire du deuxième élément tournant,
et
- une roue supérieure, qui engrène la roue de méridien du palier de lune.
[0019] Selon un mode particulier de réalisation :
- la roue auxiliaire du deuxième élément tournant comprend 64 dents,
- la roue inférieure du mobile de lune comprend 43 dents,
- la roue supérieure du mobile de lune comprend 37 dents, et
- la roue de méridien du palier de lune comprend 57 dents.
[0020] La roue centrale porte de préférence une denture en couronne engrenée par le pignon
de lune ; en outre, la roue centrale est avantageusement emboîtée sur le canon du
premier élément tournant.
[0021] Le palier de lune est, quant à lui, de préférence monté sur la roue centrale, en
étant par ex. emboîté sur celle-ci avec interposition d'un palier lisse.
[0022] La roue de transmission comprend avantageusement une paire de sautoirs diamétralement
opposés.
[0023] Enfin, la roue étoilée comprend typiquement 29 ou 30 dents, ou dans une variante
préférée, 59 dents.
Brève description des figures
[0024] D'autres objets et avantages de l'invention apparaîtront à la lumière de la description
d'un mode de réalisation, faite ci-après en référence aux dessins annexés dans lesquels
:
- La figure 1 est une vue en coupe d'un mécanisme connu d'affichage du jour lunaire
et de la phase de lune, tel que proposé par E.Cloux;
- la figure 2 est une vue en perspective éclatée illustrant une montre équipée d'un
mécanisme d'affichage du jour lunaire et de la phase de lune, selon l'invention ;
- la figure 3 est une vue en perspective, à plus grande échelle, du mécanisme d'affichage
de la figure 2 ;
- la figure 4 est une vue en coupe partielle du mécanisme de la figure 3, selon le plan
de coupe IV-IV ; dans un médaillon est montré un détail à plus grande échelle ;
- la figure 5 est une vue en plan du mécanisme de la figure 4 (pour rendre visibles
des composants sous-jacents, on a retiré le palier de lune) ;
- la figure 6 est une vue d'un détail, à plus grande échelle, du mécanisme, pris à la
fois dans le médaillon VI en haut à gauche de la figure 5;
- la figure 7 est une de dessus du mécanisme, illustrant la correction du jour lunaire
;
- la figure 8 est une vue similaire à la figure 5, illustrant la correction de la phase
de lune ;
- la figure 9 est une vue d'un détail, à plus grande échelle, du mécanisme, pris dans
le médaillon IX en haut à gauche de la figure 8.
Description détaillée de l'invention
[0025] Sur la figure 2 est représentée une pièce d'horlogerie. Il pourrait s'agir d'une
horloge ou d'une pendule, mais, dans l'exemple illustré, il s'agit d'une montre 1
- et plus précisément d'une montre-bracelet, apte à être portée au poignet. De manière
classique, cette montre 1 comprend un boîtier 2 qui inclut une carrure 3, un fond
et une glace (non représentés), ainsi que, fixé sur des cornes 4 de la carrure, un
bracelet 5 pour le port au poignet.
[0026] La montre 1 comprend, logé dans le boîtier 2, un mouvement 6 d'horlogerie qui inclut
une platine 7 et, monté sur la platine, au moins un mécanisme 8 horloger conçu pour
assurer l'affichage du jour lunaire et de la phase de lune.
[0027] Comme nous le verrons, le mécanisme 8 est également conçu pour assurer l'affichage
des minutes et de l'heure du jour solaire moyen, mais un tel affichage est facultatif
est pourrait être réalisé par un mécanisme séparé.
[0028] Le mécanisme 8 appartient à la famille des complications dites astronomiques ; il
est organisé autour d'un axe A1 principal perpendiculaire au plan général de la platine
7.
[0029] La lune est affichée en volume, sous forme d'une sphère 9 animée d'un double mouvement
:
- révolution autour de l'axe A1 principal pour donner l'indication du jour lunaire ;
- rotation autour d'un axe A3 propre (radial) pour donner l'indication de la phase de
lune.
[0030] Selon un mode de réalisation illustré sur la figure 4, l'axe A1 principal est matérialisé
par un arbre 10 qui, dans cet exemple, est formé sur un mobile 11 de centre, lui-même
monté sur la platine 7. Ce mobile de centre est ici pourvu d'une roue 12 dont la fonction
n'intervient pas dans le présent cadre.
[0031] Comme on le voit sur la figure 4, le mécanisme 8 d'affichage est attaqué par un mécanisme
13 d'entraînement, ci-après dénommé mobile de minuterie, qui comprend plusieurs roues
superposées solidaires en rotation d'un axe A2 commun déporté par rapport à l'axe
A1 principal et parallèle à celui-ci. Dans l'exemple illustré, le mobile 13 de minuterie
comprend trois roues superposées, à savoir :
- Une grande roue 14, pourvue d'une denture périphérique comprenant typiquement un nombre
de dents Z1=72 ;
- Une roue 15 moyenne, pourvue d'une denture périphérique comprenant typiquement un
nombre de dents Z2=24 ;
- Une petite roue 16, pourvue d'une denture périphérique comprenant typiquement un nombre
de dents Z3=12.
[0032] Le mobile 13 de minuterie est entraîné en rotation par un dispositif moteur (non
représenté) incluant une source d'énergie et une transmission. Les complications astronomiques
étant, de coutume, associées aux montres mécaniques, il est préférable que la source
d'énergie soit un ressort de barillet associé à un régulateur à balancier spiral.
Néanmoins, que la source d'énergie soit une pile associée à un régulateur à quartz
ne sortirait pas du cadre de la présente invention.
[0033] Comme nous l'avons évoqué, le mécanisme 8 est conçu pour afficher les minutes et
l'heure du jour solaire moyen.
[0034] Pour l'affichage des minutes, le mécanisme 8 comprend une chaussée 17, montée en
rotation autour de l'axe A1 principal et pourvue d'un pignon 18 des minutes engrenant
la grande roue 14, et d'un tube 19 emmanché (avec possibilité de rotation) sur l'arbre
10 du mobile 11 de centre. La chaussée 17 porte une aiguille 20 des minutes qui, comme
illustré sur la figure 4, est chassée sur le tube 19, à une extrémité supérieure de
celui-ci. Le pignon 18 des minutes est pourvu d'une denture périphérique comprenant
typiquement un nombre de dents Z4=16. La chaussée 17 effectue une révolution autour
de l'axe A1 principal en une heure.
[0035] Pour l'affichage des heures, le mécanisme 8 comprend un mobile 21 des heures, monté
en rotation autour de l'axe A1 principal et pourvu d'une roue 22 des heures engrenant
la roue 15 moyenne, et un fût 23 emmanché (avec possibilité de rotation) sur le tube
19 de la chaussée 17. Le mobile 21 des heures porte une aiguille 24 des heures qui,
comme illustré sur la figure 4, est chassée sur le fût 23, à une extrémité supérieure
de celui-ci.
[0036] La roue 22 des heures est pourvue d'une denture périphérique comprenant typiquement
un nombre de dents Z5=64, en sorte que le rapport de réduction (c'est-à-dire le rapport
des vitesses de rotation) entre la roue 22 des heures et le pignon 18 des minutes
est de :

[0037] De la sorte, le mobile 21 des heures effectue une révolution autour de l'axe A1 principal
en 12 heures.
[0038] Pour l'affichage du jour lunaire et de la phase de lune, le mécanisme 8 comprend,
en premier lieu, un premier élément 25 tournant monté en rotation autour de l'axe
A1 principal et engrenant le mobile 13 de minuterie.
[0039] Plus précisément, dans l'exemple illustré notamment sur la figure 4, le premier élément
25 tournant comprend une roue dentée, dite roue 26 solaire (ou roue de 24h), qui s'étend
perpendiculairement à l'axe A1 principal, et un canon 27, solidaire de la roue solaire
et qui s'étend suivant l'axe A1 principal.
Selon un mode de réalisation illustré sur la figure 4, le canon 27 est emmanché (avec
possibilité de rotation) sur le fût 23 du mobile 21 des heures.
[0040] Dans l'exemple illustré, le canon 27 est étagé, et comprend un étage 28 inférieur,
dont est solidaire la roue 26 solaire, et un étage 29 supérieur, de diamètre inférieur
à celui de l'étage 28 inférieur. L'étage inférieur et l'étage supérieur sont séparés
par un épaulement 30.
[0041] La roue 26 solaire engrène la petite roue 16 du mobile 13 de minuterie. Cette roue
solaire est pourvue d'une denture périphérique comprenant typiquement un nombre de
dents Z6=64, en sorte que le rapport de réduction entre le premier élément 25 tournant
et le mobile 21 des heures est de :

[0042] De la sorte, le premier élément 25 tournant effectue une révolution autour de l'axe
A1 principal en 24 heures. En d'autres termes, le premier élément tournant peut servir
de mesure du jour solaire moyen. Il peut d'ailleurs être employé pour afficher le
jour solaire moyen. Ainsi, dans le mode de réalisation illustré (cf. figure 3), le
premier élément tournant porte, à une extrémité supérieure de l'étage 29 supérieur
du canon 27, une aiguille 31 solaire (également appelée aiguille de 24h), qui pour
figurer le soleil peut être de forme ronde et/ou présenter une ouverture circulaire.
[0043] Le mécanisme 8 comprend, en deuxième lieu, un palier 32 de lune monté en rotation
autour de l'axe A1 principal. Le palier de lune est pourvu d'une roue 33 de méridien.
Le palier de lune est également pourvu d'un couvercle 34 de lune, fixé sur la roue
de méridien pour lui être solidaire en rotation. En variante, la roue de méridien
et le couvercle de lune forment une unique pièce monobloc.
[0044] La roue 33 de méridien est pourvue d'une denture périphérique comprenant typiquement
un nombre de dents Z7=57.
[0045] Comme on le voit sur la figure 4, le palier 32 de lune est creux, et présente une
cavité interne 35 ménagée dans le couvercle 34 de lune.
Le mécanisme 8 comprend, en troisième lieu, une sphère 9 figurant la lune, montée
en rotation par rapport au palier 32 de lune autour d'un axe A3 radial, perpendiculaire
à l'axe A1 principal. La sphère 9 comprend avantageusement deux hémisphères de couleurs
contrastées, à savoir :
- Un hémisphère 36 sombre (grisé sur les dessins), figurant la portion de la face de
la lune non éclairée par le soleil ;
- Un hémisphère 37 clair (blanc sur les dessins), figurant la portion de la lune éclairée
par le soleil.
[0046] Les hémisphères 36, 37 peuvent être rendus distincts par application d'une peinture.
Cependant, selon un préféré mode de réalisation, les hémisphères sont des calottes
hémisphériques réalisées dans des matériaux différents et assemblées pour former la
sphère 9. Ainsi, l'hémisphère 36 sombre peut être réalisé en mica biotite, en obsidienne
ou dans toute autre minéral de couleur sombre, tandis que l'hémisphère 37 clair peut
être réalisé en métal (par ex. en argent ou en or gris), ou dans un minéral de couleur
claire (par ex. en pierre de lune).
[0047] Par ailleurs, dans l'exemple illustré, l'axe A3 radial est formé par une broche 38
qui traverse la sphère 9 et lui est solidaire en rotation. A une extrémité interne,
la broche est montée dans un fourreau 39 emmanché dans un trou 40 pratiqué dans le
palier 32 de lune.
[0048] Comme on le voit sur la figure 4, l'axe A3 radial (c'est-à-dire la broche 38) porte,
à une extrémité interne, un pignon 41 de lune, qui lui est solidaire en rotation.
Le pignon de lune est logé dans la cavité 35 interne du palier 32 de lune.
[0049] Le pignon 41 de lune est pourvu d'une denture périphérique comprenant typiquement
un nombre de dents Z8=14.
[0050] Le mécanisme 8 comprend, en quatrième lieu, un deuxième élément 42 tournant, monté
en rotation autour de l'axe A1 principal. Selon un mode de réalisation illustré sur
la figure 4, le deuxième élément tournant comprend une roue 43 auxiliaire, qui s'étend
perpendiculairement à l'axe A1 principal, et une douille 44 solidaire de la roue auxiliaire
et qui s'étend selon l'axe A1 principal. La roue 43 auxiliaire est pourvue d'une denture
périphérique comprenant typiquement un nombre de dents Z9=64 dents.
[0051] Le deuxième élément 42 tournant est monté sur le premier élément 25 tournant avec
friction à leur interface, notée 45 (l'interface est la surface où le premier élément
tournant et le deuxième élément tournant font contact).
[0052] Plus précisément, la douille 44 est emmanchée avec friction sur le canon 27 du premier
élément tournant. Plus précisément encore, la douille est emmanchée avec friction
sur l'étage 28 inférieur du canon. Ce montage avec friction vise à rendre le deuxième
élément 42 tournant solidaire (en rotation autour de l'axe A1 principal) du premier
élément 25 tournant, tant que le couple, noté C1, résultant d'efforts circonférentiels
différents s'exerçants respectivement sur le premier élément tournant et sur le deuxième
élément tournant est inférieur à un couple de friction, noté CF, déterminant la limite
d'adhérence à l'interface 45.
[0053] En d'autres termes :
- tant que C1 < CF, le premier élément 25 tournant et le deuxième élément 42 tournant
sont solidaires en rotation, sans glissement à leur interface 45, et se comportent
comme une pièce monobloc ;
- dès lors que C1 ≥ CF, la limite d'adhérence à l'interface 45 entre le premier élément
25 tournant et le deuxième élément 42 tournant est atteinte, et ils se désolidarisent
en rotation, de sorte que le deuxième élément tournant peut pivoter indépendamment
du premier élément tournant autour de l'axe A1 principal, avec glissement à l'interface
45.
[0054] La liaison à friction à l'interface 45 entre le deuxième élément tournant et le premier
élément tournant peut, en pratique, être réalisée par un lanternage 46, qui se présente
par exemple, comme illustré dans le médaillon de détail de la figure 4, sous forme
d'une gorge conique réalisée dans le canon 27 du premier élément tournant.
[0055] Le deuxième élément 42 tournant est pourvu d'une roue 47 étoilée. Cette roue 47 étoilée,
formée de manière périphérique, est par ex. taillée extérieurement dans la douille
44. Elle comprend une série de dents 48 triangulaires, qui sont ici au nombre de 30
mais pourraient être au nombre de 29, ou encore au nombre de 59 (ce qui correspond
au nombre approximatif de demi-journées dans une lunaison).
[0056] Le mécanisme 8 comprend, en cinquième lieu, une roue 49 centrale, montée sur le premier
élément 25 tournant et en prise d'engrenage avec le pignon 41 de lune. Cette roue
centrale porte avantageusement une denture 50 en couronne (c'est-à-dire dont les dents
s'étendent parallèlement à l'axe A1 principal) engrenée par le pignon 41 de lune.
Cette denture est par ex. cycloïdale et comprend un nombre de dents Z10 égal à au
nombre de dents Z8 du pignon de lune (soit, ici, Z10=14).
[0057] Dans l'exemple illustré sur la figure 4, la roue 49 centrale est emboîtée sur le
canon 27 du premier élément 25 tournant. Plus précisément, la roue centrale est emboîtée
sur l'épaulement 30. L'interface entre la roue centrale et le premier élément tournant
est glissante, de sorte que la roue centrale peut tourner indépendamment du premier
élément tournant.
[0058] Selon un mode préféré de réalisation illustré sur la figure 4, le palier 32 de lune
est monté sur la roue 49 centrale. Pour permettre la rotation du palier 32 de lune
par rapport à la roue centrale, un palier 51 lisse est interposé entre eux.
[0059] Le mécanisme 8 comprend, en sixième lieu, un mobile 52 de lune qui couple en rotation,
avec réduction, le premier élément 25 tournant à la roue 33 de méridien (et donc au
palier 32 de lune) pour permettre l'entraînement en rotation du palier de lune par
le premier élément 25 tournant. Plus précisément, le mobile 52 de lune couple en rotation
le deuxième élément 42 tournant (solidaire en rotation du premier élément 25 tournant
tant que C1 < CF) à la roue de méridien.
[0060] Le mobile 52 de lune est déporté, monté en rotation autour d'un axe A4 parallèle
à l'axe A1 principal. Selon un mode de réalisation illustré sur la figure 4, le mobile
de lune comprend deux roues solidaires superposées, à savoir :
- Une roue 53 inférieure, qui engrène la roue 43 auxiliaire du deuxième élément 42 tournant
;
- Une roue 54 supérieure, qui engrène la roue 33 de méridien du palier 32 de lune.
[0061] La roue 53 inférieure est pourvue d'une denture périphérique comprenant typiquement
un nombre de dents Z11=43. La roue 54 supérieure est pourvue d'une denture périphérique
comprenant typiquement un nombre de dents Z12=37 dents. De la sorte, le rapport de
réduction, noté R, de la roue 26 solaire à la roue 33 de méridien (égal au rapport
des vitesses de rotation du palier 32 de lune et du premier élément 25 tournant) est
de :

[0062] Ce rapport de réduction fournit la valeur du jour lunaire moyen affiché, noté J :

[0063] C'est une excellente approximation du jour lunaire moyen réel. De fait, le retard
du jour lunaire affiché au jour lunaire réel n'est que de 5/100e de seconde par jour
solaire (soit un jour de retard tous les huit ans).
[0064] L'affichage du jour lunaire est assuré par le parcours circulaire (c'est-à-dire la
révolution) de la sphère 9 autour de l'axe A1 principal. Le passage de la lune au
zénith est figuré par le passage de la sphère 9 à douze heures.
[0065] Selon un mode de réalisation préféré, illustré en pointillés sur la figure 3, la
montre est avantageusement pourvue d'une barrette 55, visible pour le porteur, et
qui figure la ligne d'horizon terrestre.
[0066] Le parcours de 180° environ de la sphère 9 au-dessus de la barrette 55 (du point
de vue du porteur) figure la course de la lune dans le ciel visible (jour lunaire),
tandis que le parcours de 180° environ de la sphère 9 au-dessous de la barrette figure
la course de la lune dans le ciel non visible (nuit lunaire).
[0067] Le mobile 52 de lune est avantageusement monté sur un pont 56 lui-même fixé sur la
platine 7. Son axe A4 de rotation est par ex. formé par une vis en prise hélicoïdale
avec le pont 56.
[0068] Le mécanisme 8 comprend, en septième lieu, une roue 57 de transmission solidaire
de la roue 49 centrale, conçu pour solidariser celle-ci en rotation au deuxième élément
42 tournant en fonctionnement normal du mécanisme 8, et pour permettre au contraire
leur rotation relative lors d'une correction de l'affichage, dans des conditions qui
seront exposées ci-après.
[0069] La roue 57 de transmission est pourvue extérieurement d'une denture 58 et intérieurement
d'au moins un sautoir 59.
[0070] Selon un mode de réalisation illustré sur la figure 8, la roue 57 de transmission
est pourvue d'une paire de sautoirs 59 diamétralement opposés. Ce nombre est non limitatif.
Ainsi, trois sautoirs répartis à 120° pourraient être prévus.
[0071] Comme illustré sur les figure 6 et figure 9, le (ou chaque) sautoir 59 comprend une
lame 60 ressort (courbe dans l'exemple illustré), qui s'étend dans une échancrure
61 pratiquée dans la roue 57 de transmission. Lorsque vue de dessus, la lame ressort
60 se déploie d'une extrémité 61 fixe à une extrémité 63 libre dans le sens antihoraire
(cf. figure 6). Le sautoir 59 est par ailleurs muni, à l'extrémité libre de la lame
ressort, d'une tête 64 triangulaire de taille et forme complémentaires de l'espace
séparant deux dents 48 voisines de la roue 47 étoilée.
[0072] Le (ou chaque) sautoir 59 est en prise d'encliquetage (par sa tête 64) avec la roue
47 étoilée. Dans sa position d'équilibre (en l'absence de toute contrainte), le sautoir
59 occuperait une position dans laquelle la tête 64 serait espacée de l'axe A1 principal
d'une distance inférieure au rayon de la roue étoilée.
[0073] En fonctionnement normal, le (ou chaque) sautoir 59 est encliqueté par sa tête 64
entre deux dents 48 voisines de la roue 47 étoilée. Le sautoir 59 est maintenu dans
cette position par sa propre force de rappel élastique qui tend à solliciter la tête
64 en direction de l'axe A1 principal.
[0074] En fonctionnement normal, le deuxième élément 42 tournant, solidaire du premier élément
25 tournant (et donc entraîné par lui en rotation) tourne autour de l'axe A1 principal
dans le sens horaire (lorsque vu de dessus). La roue 47 étoilée exerce par conséquent
sur la tête 64 du (ou de chaque) sautoir 59 un effort qui sollicite celle-ci en arc-boutement,
ce qui tend à maintenir la tête 64 entre deux dents 48 voisines de la roue étoilée.
Dans ces conditions, le deuxième élément tournant (avec le premier élément tournant)
et la roue 57 de transmission (avec la roue 49 centrale) sont solidaires en rotation
autour de l'axe A1 principal, et tournent conjointement dans le sens horaire autour
de celui-ci (figure 6).
[0075] La roue 49 centrale est rendue solidaire de la roue 57 de transmission par exemple
au moyen de pieds 65, formés en saillie sur la roue centrale, chassés dans des trous
percés dans la roue 57 de transmission. En variante, cette fixation peut être réalisée
par vissage.
[0076] Lors d'une correction de l'affichage de la phase de lune, un couple moteur est appliqué
à la roue 57 de transmission pour l'entraîner en rotation autour de l'axe A1 principal
(dans le sens antihoraire lorsque vu de dessus, cf. figure 8 et figure 9) sans toutefois
que cette rotation ne se transmette par la roue 47 étoilée au deuxième élément 42
tournant.
[0077] Le deuxième 42 élément tournant, monté en friction sur le premier élément 25 tournant,
oppose une résistance à la rotation de la roue 57 de transmission, et l'on note C2
le couple résultant des efforts circonférentiels différents qui s'exercent respectivement
sur le deuxième élément 42 tournant et sur la roue 57 de transmission.
[0078] C'est alors qu'intervient l'élasticité du (ou des) sautoirs 56. Chaque sautoir 59
est en effet taré - c'est-à-dire dimensionné - pour :
- demeurer encliqueté avec la roue 47 étoilée tant que le couple C2 est inférieur à
un couple CS de saut ;
- être déporté radialement par glissement sur la roue 47 étoilée (et plus précisément
par glissement de la tête 64 sur les dents 48) jusqu'à s'en décliqueter, comme illustré
en pointillés sur la figure 9, dès lors que le couple C2 est supérieur au couple CS
de saut. On notera que ce déport radial est permis par la flexibilité de la lame ressort
60.
[0079] Le couple CS de saut est inférieur au couple CF de friction, soit :

[0080] Il en résulte que l'application du seul couple C2 ne peut jamais provoquer le glissement
du deuxième élément tournant 42 par rapport au premier élément 25 tournant. Le premier
élément et le deuxième élément tournant demeurent par conséquent solidaires en rotation
(et donc fixes) lors d'une correction de la phase de lune.
[0081] En fonctionnement normal, la roue 49 centrale (avec la denture 50 en couronne) tourne
de manière solidaire du deuxième élément tournant (et donc du premier élément tournant)
à raison d'une révolution complète autour de l'axe principal A1 en 24 heures.
[0082] Compte tenu du rapport R de réduction présenté ci-dessus, le palier 32 de lune (avec
la sphère 9) effectue sa propre révolution complète plus lentement (en 24h, 50 min,
28,378 s), et, compte tenu du fait que le pignon 41 de lune lunaire et la denture
50 en couronne comprennent le même nombre de dents (Z8=Z10), la sphère 9 est entraînée
lentement en rotation autour de l'axe A3 radial (dans le sens horaire lorsqu'on observe
le mécanisme 8 par la tranche, dans la direction de l'axe A3 radial).
La sphère 9 effectue une rotation complète autour de son axe A3 en un nombre L de
jours correspondant à la valeur de la lunaison affichée, soit :

[0083] C'est une excellente approximation de la lunaison réelle, avec un retard sur celle-ci
de 7 minutes environ par mois (soit un jour de retard tous les 17 ans seulement).
[0084] Nous avons vu que les écarts entre le jour lunaire affiché et le jour lunaire réel,
d'une part, et la phase de lune affichée et la phase de lune réelle d'autre part,
sont faibles. Une correction du jour lunaire et une correction de la lunaison seraient
nécessaires après un fonctionnement ininterrompu de la montre 1 pendant plusieurs
années.
[0085] Au demeurant, les porteurs suffisamment assidus pour ne pas laisser s'épuiser la
réserve de marche d'une montre mécanique sont rares. Aussi les corrections dues à
la nécessité de recaler les affichages après un arrêt de la montre 1 dû à la distraction
du porteur sont-elles plus fréquentes que les corrections dues à la nécessité de rattraper
les retards accumulés par le mécanisme 8 au cours d'un fonctionnement ininterrompu.
[0086] Pour corriger l'affichage du jour lunaire, le mécanisme 8 est équipé d'un dispositif
66 de correction comprenant un pignon 67 apte à engrener le mobile 52 de lune pour
forcer la rotation du palier 32 de lune autour de l'axe A1 principal via un premier
rouage de correction qui contourne la roue 57 de transmission et qui comprend le mobile
52 de lune et la roue 33 de méridien.
Pour corriger l'affichage de la phase de lune, le mécanisme 8 est équipé d'un dispositif
66 de correction qui comprend un pignon 67 apte à engrener la roue 57 de transmission
pour forcer la rotation de la sphère 9 autour de l'axe A3 radial via un deuxième rouage
qui comprend la roue de transmission, la roue 49 centrale, et le pignon 41 de lune.
[0087] Le mécanisme 8 pourrait comprendre deux dispositifs de correction distincts pour
corriger séparément l'affichage du jour lunaire et l'affichage de la phase de lune.
Pour les actionner séparément, la montre 1 pourrait être équipée de deux remontoirs
distincts que le porteur (ou un horloger) manipulerait indépendamment l'un de l'autre.
[0088] Cependant, dans un mode préféré de réalisation illustré sur les dessins, et plus
particulièrement sur les figure 5, figure 7 et figure 8, le mécanisme 8 comprend un
unique dispositif 66 de correction de l'affichage du jour lunaire et de la phase de
lune.
[0089] Ce dispositif 66 de correction comprend un pignon 67 baladeur propre à adopter deux
positions de réglage, à savoir :
- Une position de réglage du jour lunaire, dans laquelle le pignon 67 baladeur engrène
le mobile 52 de lune pour forcer la rotation du palier 32 de lune autour de l'axe
A1 principal via la première chaîne cinématique (figure 7) ;
- Une position de réglage de la phase de lune, dans laquelle le pignon 67 baladeur engrène
la roue 57 de transmission pour forcer la rotation de la sphère 9 autour de l'axe
A3 radial via la deuxième chaîne cinématique (figure 8).
[0090] Dans l'exemple illustré sur les figure 7 et figure 8, le dispositif 66 de correction
comprend un pignon 68 porteur qui engrène le pignon 67 baladeur, et au moins une biellette
69 qui accouple les axes de rotation du pignon baladeur et du pignon porteur. En pratique,
le dispositif 66 de correction comprend une paire de biellettes 69 superposées, disposées
de part et d'autre du pignon porteur et du pignon baladeur.
[0091] Le pignon 68 porteur est monté sur le pont 56 en rotation autour d'un axe A5 parallèle
à l'axe A1 principal et avantageusement formé par une vis en prise hélicoïdale avec
le pont 56.
[0092] Le dispositif 66 de correction comprend un remontoir 70 pourvu d'une tige 71 montée
en pivot glissant autour et le long d'un axe A6 de remontoir perpendiculaire à l'axe
A1 principal, et d'une couronne 72 solidaire en rotation de la tige 71. La tige traverse
la carrure 3, la couronne étant accessible pour le porteur.
[0093] Selon un mode de réalisation particulier illustré sur la figure 8, le dispositif
66 de correction comprend une roue dentée de renvoi de phase (ci-après plus simplement
nommée renvoi 73 de phase) qui engrène la roue 57 de transmission et via lequel, en
position de réglage de la phase de lune, le pignon 67 baladeur engrène la roue de
transmission. Le renvoi de phase est monté en rotation sur le pont autour d'un axe
A7 sous forme d'une vis en prise hélicoïdale avec le pont 56.
[0094] Le dispositif 66 de correction comprend par ailleurs une navette 74 pourvue d'un
pignon 75 de remontoir (par ex. à denture Breguet) et d'un pignon 76 coulant, montée
en pivot glissant autour et le long de l'axe A6 de remontoir, et couplée au remontoir
70 par ex. par un mécanisme classique à tirette et bascule (non représenté), entre
:
- une position de correction (figure 7 et figure 8) dans laquelle le pignon 76 coulant
est accouplé au pignon 68 porteur, et
- une position de libération dans laquelle le pignon 76 coulant est désaccouplé du pignon
68 porteur (et dans laquelle le pignon 75 de remontoir est accouplé à un pignon de
remontoir non représenté, via lequel le ressort de barillet de la montre 1 est réarmé
par rotation de la couronne 72 de remontoir).
[0095] La transmission de la rotation du remontoir 70 au pignon 68 porteur se fait avantageusement
via un train de renvois, qui comprend typiquement un premier renvoi 77, engrené par
le pignon 76 coulant, et un deuxième renvoi 78, interposé entre le premier renvoi
et le pignon porteur.
[0096] Enfin, selon un mode de réalisation illustré notamment sur les figure 2 et figure
4, le mécanisme 8 comprend un cache 79 sous forme d'un disque solidaire du palier
32 de lune (et par ex. pris en sandwich entre la roue 33 de méridien et le couvercle
34 de lune). Le cache 79 présente une ouverture 80 à contour circulaire dans laquelle
est logée la sphère 9. Ce cache, qui tourne avec le palier 32 de lune, est destiné
à symboliser la voûte céleste. A cet effet, dans l'exemple illustré, le cache 79 porte
des symboles 81 (gravés, peints, ou encore formés en saillie) figurant une constellation
étoilée.
[0097] La correction de l'affichage du jour lunaire induit une rotation de la sphère 9 autour
de son axe A3 et par conséquent une modification de l'affichage de la phase de lune.
C'est pourquoi La correction de l'affichage du jour lunaire doit précéder la correction
de l'affichage de la phase de lune.
[0098] Avant toute correction, il convient de placer la navette 74 en position de correction,
en tirant (de manière classique pour le porteur ou l'horloger) sur la couronne 72
de remontoir, ce qui repousse le pignon 76 coulant vers le premier renvoi 77 pour
les mettre en prise d'engrenage.
[0099] Pour corriger l'affichage du jour lunaire, la couronne 72 de remontoir doit être
tournée dans un sens déterminé qui dépend du nombre de pignons dans le train de renvois
77, 78. Dans le mode de réalisation illustré sur la figure 7, la couronne de remontoir
doit être tournée dans le sens horaire lorsque vue suivant l'axe A6 de remontoir.
[0100] La rotation de la couronne 72 de remontoir entraîne alors, via le train de renvois
77, 78, le pignon 68 porteur dans le sens horaire (lorsque vu de dessus), ce qui tend
à faire pivoter les biellettes 69 également dans le sens horaire et provoque (ou maintient)
la prise d"engrenage du pignon 67 baladeur avec le mobile 52 de lune.
[0101] La rotation horaire du pignon 68 porteur entraîne alors successivement en rotation
:
- Le pignon 67 baladeur, engrené par le pignon 68 porteur, dans le sens antihoraire,
- Le mobile 52 de lune, engrené par le pignon 67 baladeur, dans le sens horaire,
- Le palier 32 de lune, dont la roue 33 de méridien est engrenée par la roue 54 supérieure
du mobile de lune, dans le sens antihoraire.
Il en résulte que la sphère 9 est entraînée dans un mouvement de révolution autour
de l'axe A1 principal dans le sens antihoraire. Tous ces mouvements sont illustrés
par des flèches sur la figure 7.
[0102] On notera que, lors de la correction du jour lunaire, le couple C2 résultant qui
s'exerce sur la roue 43 auxiliaire dépasse le couple CF de friction, de sorte que,
tandis que le premier élément 25 tournant demeure fixe en rotation autour de l'axe
A1 (car il est bloqué par le mobile 13 de minuterie), le lanternage 46 cède et permet
le glissement de la roue auxiliaire par rapport au canon 27 à leur interface 45.
[0103] La rotation de la couronne 72 de remontoir est arrêtée lorsque la position angulaire
de l'axe A3 radial de la sphère 9 autour de l'axe A1 principal est décrétée correcte,
ce qui achève la correction de l'affichage du jour lunaire.
[0104] Il convient alors de corriger l'affichage de la phase de lune. Pour ce faire, la
couronne 72 de remontoir doit être tournée dans le sens inverse du sens suivi lors
de la correction de l'affichage du jour lunaire. Dans l'exemple illustré sur la figure
8, la couronne 72 de remontoir doit être tournée dans le sens antihoraire lorsque
vue suivant l'axe A6 de remontoir.
[0105] La rotation de la couronne 72 de remontoir entraîne, via le train de renvois 77,
78, le pignon 68 porteur dans le sens antihoraire (lorsque vu de dessus), ce qui fait
basculer les biellettes 69 également dans le sens antihoraire jusqu'à provoquer la
prise d'engrenage du pignon 67 baladeur avec le renvoi 73 de phase.
[0106] La rotation de la couronne 72 de remontoir se poursuivant, la rotation antihoraire
du pignon 68 porteur entraîne successivement en rotation :
- Le pignon 67 baladeur, engrené par le pignon 68 porteur, dans le sens horaire,
- Le renvoi 73 de phase, engrené par le pignon baladeur, dans le sens antihoraire.
[0107] Dès lors que le couple C2 atteint le couple CS de saut (ce que les doigts du porteur
ou de l'horloger sont à même de produire), la roue 57 de transmission, dont la denture
58 est engrenée par le renvoi 73 de phase, est lui-même entraîné en rotation dans
le sens horaire. Tous ces mouvements sont illustrés par des flèches sur la figure
8.
[0108] Cependant, le couple CS de saut est inférieur au couple CF de friction du deuxième
élément 42 tournant sur le premier élément 25 tournant. Par conséquent, en dépit de
la rotation de la roue 57 de transmission, le deuxième élément tournant demeure fixe,
car il est solidaire en rotation du premier élément tournant, lequel est bloqué par
le mobile 13 de minuterie.
[0109] Par conséquent, le(s) sautoir(s) 59 est (sont) déporté(s) radialement et saute(nt)
d'une dent à l'autre au fur et à mesure de la rotation de la roue 57 de transmission,
comme illustré en pointillés sur la figure 9.
[0110] La roue 49 centrale, solidaire en rotation de la roue 57 de transmission, est entraînée,
avec sa denture 50, en rotation autour de l'axe A1 dans le sens horaire. Comme le
palier 32 de lune demeure fixe, cette rotation de la roue centrale provoque, via le
pignon 41 de lune qu'elle engrène, la rotation de la sphère 9 autour de son axe A3
radial, dans le sens horaire (lorsque vu selon l'axe A3). Dans une première variante,
en ajoutant par exemple un mobile additionnel au rouage de correction de la phase
de lune entre la roue de transmission et le pignon baladeur, la sphère tourne alors
dans le sens antihoraire, ce qui correspond à son sens de rotation en fonctionnement
normal. Dans une deuxième variante, en acceptant lors d'une correction du jour lunaire
que la sphère 9 soit entraînée dans un mouvement de révolution autour de l'axe A1
principal dans le sens horaire, alors le mobile additionnel peut être introduit dans
la chaîne cinématique du dispositif 66 de correction. A titre d'alternative, dans
une troisième variante, il est prévu d'enlever un mobile dans la chaîne cinématique
du dispositif 66 de correction. Finalement, il est aussi possible d'obtenir une correction
de la phase de lune en inversant la position relative du mobile de lune et de la roue
de transmission, la correction de la phase de lune étant ainsi effectuée par une rotation
de la couronne dans le sens horaire alors que la correction du jour lunaire est effectuée
par une rotation de la couronne dans le sens antihoraire.
[0111] Lorsque la roue 47 étoilée comprend 29 ou 30 dents, chaque saut du (des) sautoir(s)
59 d'une dent 48 à l'autre correspond à une correction d'un jour. Lorsque la roue
étoilée comprend 59 dents, chaque saut du (des) sautoir(s) d'une dent à l'autre correspond
à une correction d'une demi-journée. Le porteur ou l'horloger est averti de cette
correction (d'une journée ou, respectivement, d'une demi-journée) par le déclic sonore
accompagnant le saut du (des) sautoir(s).
[0112] Une fois achevées les corrections de l'affichage du jour lunaire et de l'affichage
de la phase de lune, le porteur repousse la couronne 72 de remontoir, ce qui translate
la navette 74 en désaccouplant le pignon 76 coulant du premier renvoi 77.
[0113] Pendant le fonctionnement normal de la montre 1, il n'est pas gênant que le pignon
67 baladeur demeure engrené avec le mobile 52 de lune (comme illustré sur la figure
5) ou avec le renvoi 73 de phase, puisque le remontoir 70 est désaccouplé du pignon
68 porteur.
[0114] On voit que le dispositif 66 de correction présenté ci-dessus permet, de manière
simple, efficace, précise et fiable, de corriger le jour lunaire et la phase de lune
dans le mécanisme 8. Pour le porteur ou l'horloger, seul le sens de rotation détermine
la correction appliquée.
1. Mécanisme (8) horloger d'affichage du jour lunaire et de la phase de lune, qui comprend
:
- un premier élément (25) tournant monté en rotation autour d'un axe (A1) principal
et engrenant un mécanisme (13) d'entraînement,
- un palier (32) de lune pourvu d'une roue (33) de méridien et monté en rotation autour
de l'axe (A1) principal,
- une sphère (9) figurant la lune, montée en rotation par rapport au palier de lune
autour d'un axe (A3) radial perpendiculaire à l'axe principal, l'axe radial portant
un pignon (41) de lune,
- un mobile (52) de lune couplant en rotation, avec réduction, le premier élément
tournant à la roue de méridien,
- une roue (49) centrale, montée en rotation autour de l'axe (A1) principal sur le
premier élément tournant et engrenant le pignon de lune ;
ce mécanisme (8) étant
caractérisé en ce qu'il comprend :
- un deuxième élément (42) tournant, engrenant le mobile (52) de lune et monté avec
friction, à une interface (45), sur le premier élément (25) tournant pour lui être
solidaire en rotation autour de l'axe (A1) principal tant que le couple (C1) résultant
d'efforts circonférentiels différents s'exerçant respectivement sur le premier élément
tournant et sur le deuxième élément tournant est inférieur à un couple (CF) de friction
déterminant la limite d'adhérence à l'interface (45), le deuxième élément tournant
ensemble avec le mobile de lune et le palier de lune formant une première chaîne cinématique
en aval du premier élément tournant,
- une roue (57) de transmission solidaire en rotation de la roue (49) centrale et
pourvu extérieurement d'une denture (58) et intérieurement d'au moins un sautoir (59)
en prise d'encliquetage avec une roue (47) étoilée solidaire en rotation du deuxième
élément tournant, pour coupler en rotation ce deuxième élément tournant avec la roue
centrale tant que le couple (C2) résultant d'efforts circonférentiels différents s'exerçant
respectivement sur la roue étoilée et sur la roue (57) de transmission est inférieur
à un couple (CS) de saut, au-delà duquel le sautoir (59) est déporté radialement par
glissement sur la roue (47) étoilée jusqu'à s'en décliqueter, ledit au moins un sautoir
et la roue étoilée étant configurés de sorte que le couple de saut est inférieur audit
couple de friction, la roue de transmission ensemble avec la roue centrale et le pignon
de lune formant une deuxième chaîne cinématique en aval de la roue étoilée,
- un système de correction de l'affichage du jour lunaire, qui comprend un premier
élément d'entraînement (67) apte à présenter au moins momentanément une relation d'engrènement
avec ladite première chaîne cinématique pour forcer la rotation du palier (32) de
lune autour de l'axe (A1) principal, via un premier rouage de correction formé partiellement
par au moins une partie de la première chaîne cinématique, lorsqu'un premier couple
de correction, supérieur audit couple de friction, est appliqué à ce premier rouage
de correction par un utilisateur, et
- un système de correction de la phase de lune, qui comprend un deuxième élément d'entraînement
(67) apte à présenter au moins momentanément une relation d'engrènement avec ladite
deuxième chaîne cinématique pour forcer la rotation de la sphère (9) autour de l'axe
(A3) radial, via un deuxième rouage de correction formé partiellement par au moins
une partie de la deuxième chaîne cinématique et indépendant de la première chaîne
cinématique, lorsqu'un deuxième couple de correction, supérieur audit couple de saut,
est appliqué à ce deuxième rouage de correction par un utilisateur.
2. Mécanisme (8) selon la revendication 1,
caractérisé en ce que le système de correction de l'affichage du jour lunaire et le système de correction
de la phase de lune comprennent un dispositif (66) de correction conjoint pour actionner
l'affichage du jour lunaire et, sans actionnement de l'affichage du jour lunaire,
la phase de lune, ce dispositif de correction conjoint comprenant un pignon (67) baladeur
qui forme seul les premier et deuxième éléments d'entraînement, ce pignon baladeur
étant propre à adopter deux positions de réglage, à savoir :
- une position de réglage du jour lunaire, dans laquelle le pignon baladeur engrène
le mobile (52) de lune pour forcer la rotation du palier (32) de lune autour de l'axe
(A1) principal via ladite au moins une partie de la première chaîne cinématique ;
- une position de réglage de la phase, dans laquelle le pignon baladeur engrène la
roue (57) de transmission pour forcer la rotation de la sphère (9) autour de l'axe
(A1) radial via ladite au moins une partie de la deuxième chaîne cinématique.
3. Mécanisme (8) selon la revendication 2, caractérisé en ce que le dispositif (66) de correction conjoint comprend un pignon (68) porteur qui engrène
le pignon (67) baladeur, et au moins une biellette (69) qui accouple les axes de rotation
du pignon (67) baladeur et du pignon porteur.
4. Mécanisme (8) selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la roue (47) étoilée et le deuxième élément (42) tournant sont coaxiaux et solidaires
; et en ce que la roue (57) de transmission et la roue (49) centrale sont coaxiales et solidaires.
5. Mécanisme (8) selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier élément d'entraînement est apte à engrener le mobile de lune au moins
lors d'une correction de l'affichage du jour lunaire ; et en ce que le deuxième élément d'entraînement est apte à engrener la roue de transmission au
moins lors d'une correction de la phase de lune.
6. Mécanisme (8) selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier élément (25) tournant comprend une roue (26) dentée qui s'étend perpendiculairement
à l'axe (A1) principal, solidaire d'un canon (27) qui s'étend suivant l'axe principal.
7. Mécanisme (8) selon la revendication 6, caractérisé en ce que le deuxième élément (42) tournant comprend une roue (43) auxiliaire, qui s'étend
perpendiculairement à l'axe (A1) principal, solidaire d'une douille (44) emmanchée
avec friction sur le canon (27) du premier élément (25) tournant.
8. Mécanisme (8) selon la revendication 7,
caractérisé en ce que le mobile (52) de lune comprend deux roues solidaires superposées, à savoir :
- Une roue (53) inférieure, qui engrène la roue (43) auxiliaire du deuxième élément
(42) tournant ;
- Une roue (54) supérieure, qui engrène la roue (33) de méridien du palier (32) de
lune.
9. Mécanisme (8) selon la revendication 8,
caractérisé en ce que :
- la roue auxiliaire du deuxième élément tournant comprend 64 dents,
- la roue inférieure du mobile de lune comprend 43 dents,
- la roue supérieure du mobile de lune comprend 37 dents,
- la roue de méridien du palier de lune comprend 57 dents.
10. Mécanisme (8) selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la roue (49) centrale porte une denture (50) en couronne engrenée par le pignon (41)
de lune.
11. Mécanisme (8) selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la roue (49) centrale est montée libre en rotation sur le premier élément (25) tournant.
12. Mécanisme (8) selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le palier (32) de lune est monté libre en rotation sur la roue (49) centrale.
13. Mécanisme (8) selon la revendication 12, caractérisé en ce que le palier (32) de lune est emboîté sur la roue centrale avec interposition d'un palier
(51) lisse.
14. Mécanisme (8) selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la roue (57) de transmission comprend une paire de sautoirs (59) diamétralement opposés.
15. Mécanisme (8) selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la roue (47) étoilée comprend 29, 30 ou 59 dents.