[0001] L'invention concerne un système de fixation d'un mouvement horloger à un élément
de boîte de montre. L'invention concerne aussi un ensemble horloger comprenant un
tel système. L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comprenant un tel
système ou un tel ensemble. L'invention concerne enfin un procédé de fonctionnement
d'un tel système ou d'un tel ensemble ou d'une telle pièce d'horlogerie.
[0002] On emploie généralement deux ou trois brides d'emboîtage pour l'assemblage ou la
fixation d'un mouvement horloger au sein d'une boîte de montre, notamment au sein
d'une carrure.
[0003] Lors de l'assemblage du mouvement au sein de la boîte, chaque bride d'emboîtage est
insérée dans une découpe formée sur la circonférence interne de la carrure, puis fixée
au mouvement par le biais d'un moyen de fixation.
[0004] Cette découpe peut notamment être conformée de façon à ce que la bride puisse induire
une force de précontrainte adéquate, qui permet de plaquer le mouvement à l'encontre
de la carrure de la boîte afin de satisfaire des critères prédéfinis. Un critère peut,
par exemple, être une minimisation de l'amplitude de débattement du mouvement pour
une intensité donnée de choc, ainsi qu'une géométrie et un matériau donnés de bride,
sans risque de plastification des brides.
[0005] Les figures 1 et 2 illustrent une construction d'un tel dispositif d'emboîtage à
brides. Au moins une bride 1* est plaquée à l'encontre de surfaces 2a*, 3a* planes
et parallèles, qui sont respectivement associées à un mouvement 2* et à une carrure
3* d'une boîte 30*. La bride 1* est ainsi déformée élastiquement lors de l'assemblage
du mouvement de sorte à ce que la force de rappel élastique de la bride maintienne
une surface 2b* du mouvement 2* à l'encontre d'une surface 3b* de la carrure 3*. La
tenue de la bride sur le mouvement est ici assurée par une vis 4*.
[0006] Toutefois, une telle solution peut poser des problèmes. Il existe en effet un risque
de plastification des brides lors de l'assemblage et/ou sous l'effet d'un choc. Ceci
peut conduire à une perte de contact non souhaitée du mouvement et de la carrure,
voire à des risques de démontage non souhaités des brides.
[0007] Le but de l'invention est de fournir un système de fixation d'un mouvement horloger
dans une boîte de montre permettant de remédier aux inconvénients mentionnés précédemment
et d'améliorer les dispositifs connus de l'art antérieur. En particulier, l'invention
propose un système de fixation dont la fiabilité et la robustesse est améliorée relativement
aux systèmes connus de l'art antérieur.
[0008] Selon un premier aspect de l'invention, un système de fixation d'un mouvement horloger
est déterminé par les définitions qui suivent.
- 1. Système de fixation d'un mouvement horloger à un élément de boîte de montre, le
système comprenant :
- au moins une bride, en particulier au moins deux brides, de préférence trois brides
ou quatre brides, destinée à venir en contact avec le mouvement d'une part et avec
l'élément de boîte de montre d'autre part, et
- un dispositif de modification de la rigidité de l'au moins une bride, notamment de
modification de la rigidité de flexion de l'au moins une bride, lorsque le mouvement
est fixé et/ou déplacé relativement à l'élément de boîte de montre.
- 2. Système selon la définition 1, caractérisé en ce que le dispositif de modification
de la rigidité de l'au moins une bride est agencé de sorte que la longueur fléchie
de l'au moins une bride est modifiée, notamment de sorte que la longueur fléchie de
l'au moins une bride est diminuée, lorsque le mouvement est fixé à l'élément de boîte
de montre ou déplacé relativement à l'élément de boîte de montre depuis une position
de repos dans laquelle une première surface du mouvement est en contact contre une
deuxième surface de l'élément de boîte.
- 3. Système selon la définition 1 ou 2, caractérisé en ce que l'appui ou le contact
d'une première extrémité fléchie de l'au moins une bride à l'encontre du mouvement
et/ou l'appui ou le contact d'une deuxième extrémité fléchie de l'au moins une bride
à l'encontre de l'élément de boîte est (sont) modifié lorsque le mouvement est fixé
à l'élément de boîte de montre ou déplacé relativement à l'élément de boîte de montre
depuis une position de repos dans laquelle une première surface du mouvement est en
contact contre une deuxième surface de l'élément de boîte.
- 4. Système selon l'une des définitions 1 à 3, caractérisé en ce que le dispositif
de modification de la rigidité de l'au moins une bride comprend, à l'état fixé du
mouvement à l'élément de boîte et le mouvement se trouvant en position de repos dans
laquelle une première surface du mouvement est en contact contre une deuxième surface
de l'élément de boîte, un premier jeu entre la bride et un point du mouvement contre
lequel la bride peut venir en contact par flexion de la bride, la valeur du premier
jeu étant inférieure à Lc1, voire inférieure à Lc1/3, voire inférieure à Lc1/4 et/ou
la valeur du premier jeu est supérieure à Lc1/60, voire supérieure à Lc1/30, avec
Lc1 étant la longueur d'une projection dans le plan du mouvement d'une troisième surface
contre laquelle la bride peut venir en appui et la longueur Lc1 étant comprise entre
Lf/10 et Lf avec Lf étant la longueur de bride fléchie, et/ou en ce que le dispositif
de modification de la rigidité de l'au moins une bride comprend, à l'état fixé du
mouvement à l'élément de boîte et le mouvement se trouvant en position de repos dans
laquelle une première surface du mouvement est en contact contre une deuxième surface
de l'élément de boîte, un deuxième jeu entre la bride et un point de l'élément de
boîte contre lequel la bride peut venir en contact par flexion de la bride, la valeur
du deuxième jeu étant inférieure à Lc2, voire inférieure à Lc2/3, voire inférieure
à Lc2/4 et/ou la valeur du deuxième jeu est supérieure à Lc2/60, voire supérieure
à Lc2/30, avec Lc2 étant la longueur d'une projection dans le plan du mouvement d'une
cinquième surface contre laquelle la bride peut venir en appui et la longueur Lc2
étant comprise entre Lf/10 et Lf avec Lf mesurée à l'état de repos.
- 5. Système selon l'une des définitions 1 à 4, caractérisé en ce que le dispositif
de modification de la rigidité de l'au moins une bride comprend :
- une troisième surface formant un premier angle non nul avec un quatrième surface contre
laquelle la bride est en appui lorsque le mouvement est dans une position de repos
dans laquelle une première surface du mouvement est en contact contre une deuxième
surface de l'élément de boîte, et/ou
- une cinquième surface formant un deuxième angle non nul avec une sixième surface contre
laquelle la bride est en appui lorsque le mouvement est dans une position de repos
dans laquelle une première surface du mouvement est en contact contre une deuxième
surface de l'élément de boîte.
- 6. Système selon la définition 5, caractérisé en ce que le premier angle est inférieur
à 45°, voire inférieur à 20°, voire inférieur à 15°, voire inférieur à 10° et/ou est
supérieur à 1°, voire supérieur à 2° et/ou en ce que le deuxième angle est inférieur
à 45°, voire inférieur à 20°, voire inférieur à 15°, voire inférieur à 10° et/ou est
supérieur à 1°, voire supérieur à 2°.
- 7. Système selon la définition 5 ou 6, caractérisé en ce que la première surface est
plane et/ou en ce que la deuxième surface est plane et/ou en ce que la troisième surface
est plane et/ou en ce que la quatrième surface est plane et/ou en ce que la cinquième
surface est plane et/ou en ce que la sixième surface est plane.
- 8. Système selon la définition 5 ou 6, caractérisé en ce que la troisième surface
est bombée, notamment la troisième surface est une portion de cylindre, et/ou en ce
que la cinquième surface est bombée, notamment la cinquième surface est une portion
de cylindre.
- 9. Système selon l'une des définitions 1 à 8, caractérisé en ce que l'au moins une
bride comprend une section transversale dont le moment quadratique évolue selon un
axe longitudinal, notamment par évolution de la largeur et/ou de l'épaisseur et/ou
de sorte que la section transversale est telle que le profil des contraintes maximales
est constant ou au moins sensiblement constant sur au moins une partie de la longueur
de l'au moins une bride, notamment sur au moins la moitié de la longueur de ladite
bride.
- 10. Système selon l'une des définitions 1 à 9, caractérisé en ce que l'au moins une
bride est en un alliage superélastique et/ou en un alliage à mémoire de forme, notamment
en un alliage nickel-titane tel que le Nitinol ou en ce que l'au moins une bride est
en un alliage de nickel.
- 11. Système selon l'une des définitions 1 à 10, caractérisé en ce que l'au moins une
bride comprend un élément de fixation au mouvement ou à l'élément de boîte, notamment
un trou de passage de vis.
Selon le premier aspect de l'invention, un ensemble horloger est déterminé par les
définitions qui suivent.
- 12. Ensemble horloger, notamment mouvement horloger et/ou élément de boîte de montre
ou boîte de montre, comprenant un système selon l'une des définitions 1 à 11.
- 13. Ensemble horloger selon la définition 12, caractérisé en ce que l'élément de boîte
de montre est une carrure.
- 14. Ensemble horloger selon la définition 12 ou 13, caractérisé en ce que la troisième
surface est réalisée sur le mouvement et/ou en ce que la quatrième surface est réalisée
sur l'élément de boîte.
- 15. Ensemble horloger selon la définition 12 ou 13, caractérisé en ce que l'élément
de boîte comprend un cercle d'emboîtage et/ou en ce que la quatrième surface est réalisée
au moins en partie sur un cercle d'emboîtage ou en ce que le mouvement comprend un
cercle d'emboîtage et/ou en ce que la troisième surface est réalisée au moins en partie
sur un cercle d'emboîtage.
Selon le premier aspect de l'invention, une pièce d'horlogerie est déterminée par
la définition qui suit.
- 16. Pièce d'horlogerie, notamment montre bracelet, comprenant un ensemble selon l'une
des définitions 12 à 15 et/ou ou un système selon l'une des définitions 1 à 11.
Selon un deuxième aspect de l'invention, un système de fixation d'un mouvement horloger
est déterminé par les définitions qui suivent.
- 17. Système de fixation d'un mouvement horloger à un élément de boîte de montre, le
système comprenant au moins une bride, en particulier au moins deux brides, de préférence
trois brides ou quatre brides, destinée à venir en contact avec le mouvement d'une
part et avec l'élément de boîte de montre d'autre part, l'au moins une bride étant
en un alliage superélastique et/ou en un alliage à mémoire de forme, notamment en
un alliage nickel-titane tel que le Nitinol.
- 18. Système selon la définition 17, caractérisé en ce que l'au moins une bride comprend
une section transversale dont le moment quadratique évolue selon un axe longitudinal,
notamment par évolution de la largeur et/ou de l'épaisseur et/ou de sorte que la section
transversale est telle que le profil des contraintes maximales est constant ou sensiblement
constant sur au moins une partie de la longueur de l'au moins une bride, notamment
sur au moins la moitié de la longueur de la bride.
- 19. Système selon l'une des définitions 17 à 18, caractérisé en ce que l'au moins
une bride comprend un élément de fixation au mouvement ou à l'élément de boîte de
montre, notamment un trou de passage de vis.
- 20. Système selon l'une des définitions 17 à 19, caractérisé en ce que l'épaisseur
de l'au moins une bride est supérieure ou égale à 0,5 mm.
- 21. Système selon l'une des définitions 17 à 20, caractérisé en ce que la longueur
fléchie de l'au moins une bride est inférieure ou égale à 1,35 mm.
Selon le deuxième aspect de l'invention, un ensemble horloger est déterminé par la
définition qui suit.
- 22. Ensemble horloger, notamment mouvement horloger ou élément de boîte de montre,
comprenant un système selon l'une des définitions 17 à 21.
Selon le deuxième aspect de l'invention, une pièce d'horlogerie est déterminée par
la définition qui suit.
- 23. Pièce d'horlogerie, notamment montre bracelet, comprenant un ensemble selon la
définition 22 et/ou ou un système selon l'une des définitions 17 à 21.
[0009] Sauf incompatibilité logique ou technique, toute combinaison des caractéristiques
des premier et deuxième aspects peut être réalisée.
[0010] Les figures annexées représentent, à titre d'exemples, deux modes de réalisation
d'une pièce d'horlogerie selon l'invention.
Les figures 1 et 2 sont des vues en coupe d'un assemblage connu de l'art antérieur.
Les figures 3 et 4 sont des vues d'un premier mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie
dans deux états.
Les figures 5 et 6 sont des vues d'un deuxième mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie
dans deux états.
La figure 7 est une vue en perspective de détail d'une première géométrie de bride
pouvant être utilisée dans un système de fixation selon l'invention.
La figure 8 est un tableau récapitulatif illustrant le comportement de brides de même
géométrie dans différents modes de réalisation.
La figure 9 est un graphique illustrant les comportements de systèmes de de fixation
de la figure 8 lorsque le mouvement est déplacé relativement à la boîte.
La figure 10 est une vue en perspective de détail d'une deuxième géométrie de bride
pouvant être utilisée dans un système de fixation selon l'invention.
La figure 11 est une vue en coupe longitudinale d'une troisième géométrie de bride
pouvant être utilisée dans un système de fixation selon l'invention.
Les figures 12 et 13 sont des vues de détail d'exemples de géométries de surfaces
de mouvement destinées à coopérer avec des brides.
La figure 14 est une vue d'un troisième mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie
dans un état de repos.
Les figures 15 à 17 sont des graphiques représentant des efforts de rappel d'un mouvement
en fonction de son déplacement relativement à une boîte pour différents types de brides.
[0011] Un premier mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie 400 est décrit ci-après en
référence aux figures 3 et 4. La pièce d'horlogerie est par exemple une montre, en
particulier une montre bracelet. La pièce d'horlogerie comprend un boîtier de montre
ou une boîte 30 de montre comprenant une carrure 3. La boîte 30 de montre contient
un mouvement horloger 2. Le mouvement peut être un mouvement mécanique ou un mouvement
électronique.
[0012] Le mouvement horloger 2 et/ou un élément 3 de la boîte de montre et/ou la boîte 30
de montre peut constituer ou faire partie d'un ensemble horloger 200 comprenant ou
prenant part à un système 10 de fixation du mouvement horloger 2 à l'élément 3 de
boîte 30 de montre. L'élément de boîte de montre peut par exemple être une carrure
ou un cercle d'agrandissement.
[0013] Le système 10 de fixation du mouvement horloger 2 à l'élément 3 de boîte de montre
comprend :
- au moins une bride 1, en particulier au moins deux brides, de préférence trois brides
ou quatre brides, destinée à venir en contact avec le mouvement d'une part et avec
l'élément de boîte de montre d'autre part, et
- un dispositif 2a' de modification de la rigidité de l'au moins une bride, notamment
de modification de la rigidité de flexion de l'au moins une bride, lors de la fixation
du mouvement à l'élément de boîte et/ou lorsque le mouvement est déplacé relativement
à l'élément de boîte de montre.
[0014] Le système présente la particularité de mettre en oeuvre des brides d'emboîtage élastiques
dont les rigidités sont susceptibles de varier en fonction des sollicitations qui
leur sont appliquées, en particulier lors du déplacement du mouvement horloger en
regard de la boîte de montre en cas de choc ou lors de l'assemblage du mouvement à
la boîte. Selon un autre aspect, le système présente la particularité de mettre en
oeuvre un emboîtage particulièrement rigide et peu sensible aux variations de tolérances
de fabrication et/ou d'assemblage. Une telle réalisation a pour avantage de proposer
un système de fixation pérenne, qui obvie notamment aux risques de déformation plastique
des brides prenant part à l'assemblage et/ou aux risques de démontage intempestif
des moyens de fixation desdites brides, notamment en cas de choc de la montre.
[0015] La rigidité d'une bride peut être caractérisée par l'intensité de sa flèche suite
à une sollicitation ou à un effort donné. Il est possible de moduler la rigidité d'une
bride en modifiant sa longueur active et/ou en modifiant ses points ou surfaces d'appui
lors de son chargement. Le dispositif de modification de la rigidité exploite cette
possibilité.
[0016] Le dispositif de modification de la rigidité de l'au moins une bride est de préférence
agencé de sorte que la longueur fléchie de l'au moins une bride est modifiée, notamment
de sorte que la longueur fléchie de l'au moins une bride est diminuée, lorsque le
mouvement est fixé à l'élément de boîte de montre ou déplacé relativement à l'élément
de boîte de montre depuis une position de repos dans laquelle une première surface
2b du mouvement est en contact contre une deuxième surface 3b de l'élément de boîte.
La première surface 2b est par exemple une face du mouvement. La deuxième surface
3b est par exemple une surface de portée réalisée dans la boîte, par exemple dans
la carrure.
[0017] A l'état assemblé du mouvement dans la boîte, au moins une bride 1 est plaquée à
l'encontre d'une surface 2A du mouvement. L'au moins une bride est en appui contre
une surface 3A de la boîte, notamment contre une extrémité d'une surface 3A de la
boîte. La surface 3A est par exemple une portée d'une découpe 31 ou d'un chambrage
31 réalisé dans l'élément de boîte, notamment dans la carrure. La bride 1 est ainsi
déformée élastiquement lors de l'assemblage du mouvement de sorte à ce que la force
de rappel élastique de la bride maintienne la surface 2b du mouvement 2 à l'encontre
de la surface 3b de la boîte 3. La tenue de la bride sur le mouvement est ici assurée
par une vis 4. La vis 4 est par exemple vissée dans un taraudage prévu dans le mouvement.
La vis passe au travers d'un trou 14 pratiqué dans la bride 1. La tête de la vis est
en appui à l'encontre d'une surface de la bride 1. Les première et deuxième surfaces
2b et 3b sont par exemple planes. Elles sont de préférence perpendiculaires à un axe
A1 du mouvement. Cet axe A1 est perpendiculaire à un plan du mouvement, notamment
à un plan d'un bâti du mouvement et/ou l'axe A1 est parallèle à la direction selon
laquelle le mouvement est introduit dans l'élément 3 de boîte de montre.
[0018] La longueur active de flexion Lf de la bride correspond à une portion limitée de
la longueur totale L de la bride. La longueur active de flexion Lf s'étend entre une
première zone formant une première extrémité 12 fléchie et une deuxième zone formant
une deuxième extrémité fléchie 13. La première extrémité 12 se trouve à la limite
de contact entre le mouvement et la bride. La deuxième extrémité 13 se trouve à la
limite de contact entre la boîte et la bride. La longueur La est la longueur de la
bride qui est en appui sur le mouvement. Cette longueur peut éventuellement être discontinue.
Elle s'étend entre les limites extrêmes où la bride 1 est en appui sur le mouvement.
[0019] Dans le premier mode de réalisation, la surface d'appui 2A du mouvement comporte
au moins une portion 2a' de surface formant un angle α avec le bâti du mouvement.
Cette portion 2a' est adjacente à une portion 2a contre laquelle la vis 4 plaque la
bride à l'encontre du bâti du mouvement. La portion 2a est par exemple plane. Ainsi,
la portion de surface 2a' forme l'angle α non nul avec la portion 2a contre laquelle
la bride est en appui lorsque le mouvement est dans une position de repos dans laquelle
la première surface 2b du mouvement est en contact contre la deuxième surface 3b de
l'élément de boîte.
[0020] Lors de l'assemblage du mouvement 2 au sein de la boîte 30, la bride 1 est déformée
élastiquement par le contact avec tout ou partie de la surface 3A sous l'action de
la vis 4. La bride est déformée élastiquement sur une distance axiale d'interférence
correspondant à l'interférence de matière entre la bride et la boîte avant déformation
élastique de la bride. Une fois le mouvement emboîté, la bride est plaquée à l'encontre
de la surface 2A et maintenue en état de pré-tension par le biais de la vis 4. Dans
les différentes configurations, la longueur de flexion Lf de la bride est notamment
définie par la géométrie de la surface 2A. Au sein de la construction spécifique illustrée
sur la figure 3, Lf ∼ La/1.5, ce qui confère à la bride une première rigidité qu'elle
conserve jusqu'à ce que la bride rentre en contact avec la portion 2a', notamment
lors d'un choc dont l'intensité est supérieure à une valeur seuil donnée. Lorsque
cette valeur seuil est atteinte, comme représenté sur la figure 4, le mouvement est
déplacé axialement d'une distance d relativement à la boîte. En conséquence, la bride
vient en contact avec la portion 2a'. Ce contact modifie les points d'appui de la
bride, ce qui permet notamment d'augmenter la force de rappel de la bride tout en
obviant à sa déformation plastique, en particulier par un déplacement axial minimisé
du mouvement du fait de l'augmentation de la force de rappel. La géométrie de la portion
2a' vient ainsi conférer à la bride au moins une deuxième rigidité qu'elle est susceptible
de conserver jusqu'à la restitution de la force de rappel élastique de ladite bride,
soit tant que la bride est en contact avec la portion 2a'. Par ailleurs, la portion
2a' permet de répartir les contraintes sur une plus grande surface de la bride et
évite ainsi les concentrations de contraintes trop conséquentes, susceptibles de dépasser
la limite élastique du matériau dans lequel est réalisée la bride.
[0021] Lors du passage de la configuration de la figure 3 à celle de la figure 4, la longueur
de flexion Lf de la bride est susceptible de varier, celle-ci peut notamment être
comprise entre La/4 (figure 4) et La/1.5 (figure 3). Notamment, la longueur Lf est
ici susceptible de varier abruptement de La/1.5 à La/4 entre la configuration de la
figure 3 et la configuration de la figure 4. Le mode de sollicitations de la bride
est également susceptible d'être modifié abruptement en passant d'une configuration
assimilable à celle d'une poutre encastrée à une configuration assimilable à celle
d'une poutre en flexion quatre points.
[0022] L'angle α est préférentiellement strictement inférieur à 45 °, voire inférieur à
20°, voire inférieur à 15°, voire inférieure à 10°. Cet angle α est préférentiellement
supérieur à 1°, notamment supérieur à 2°. Ainsi, la portion 2a' doit être distinguée
d'un simple chanfrein issu de la fabrication de la surface 2A. La portion 2a' peut,
par ailleurs, occuper tout ou partie de la surface 2A.
[0023] Bien entendu, il est possible de plaquer la bride à l'encontre de la portion 2a'
dès l'assemblage, c'est-à-dire lors de l'assemblage ou lors de la fixation du mouvement
au sein de la boîte, à savoir lorsque la distance d séparant le mouvement et la boîte
est nulle. Une telle configuration a pour avantage d'augmenter la force de rappel
produite par la bride dès l'assemblage du mouvement, et ce sans générer de contraintes
susceptibles d'engendrer une déformation résiduelle de la bride.
[0024] Ainsi, l'appui ou le contact de la première extrémité fléchie 12 de la bride à l'encontre
du mouvement est modifié lorsque le mouvement est fixé à l'élément de boîte de montre
ou déplacé relativement à l'élément de boîte de montre depuis une position de repos
dans laquelle la première surface 2b du mouvement est en contact contre la deuxième
surface 3b de l'élément de boîte.
[0025] Dans ce premier mode de réalisation, le dispositif de modification de la rigidité
de l'au moins une bride comprend la portion 2a'. La portion 2a' est par exemple plane.
[0026] Un deuxième mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie 400 est décrit ci-après
en référence aux figures 5 et 6. Selon le deuxième mode de réalisation, la pièce d'horlogerie
peut ne se différentier de celle du premier mode que par le dispositif de modification
de la rigidité de l'au moins une bride.
[0027] Dans le deuxième mode de réalisation, la surface d'appui 3A de la boîte comporte
au moins une portion 3a' de surface formant un angle β avec le bâti du mouvement ou
avec un plan perpendiculaire à l'axe A1 du mouvement. Cette portion 3a' est adjacente
à une portion 3a contre laquelle la bride repose en position de repos du mouvement
ou en cours de fixation du mouvement dans la boîte. La portion 3a est par exemple
plane et est par exemple perpendiculaire à l'axe A1 du mouvement. Ainsi, la portion
3a' de surface 3A forme un angle β avec la portion 3a de surface 3A.
[0028] Lors de l'assemblage du mouvement 2 au sein de la boîte 30, la bride 1 est déformée
élastiquement par le contact avec tout ou partie de la surface 3A sous l'action de
la vis 4. La bride est déformée élastiquement sur une distance axiale d'interférence
correspondant à l'interférence de matière entre la bride et la boîte avant déformation
élastique de la bride. Une fois le mouvement emboîté, la bride est plaquée à l'encontre
de la surface 2A et maintenue en état de pré-tension par le biais de la vis 4. Dans
les différentes configurations, la longueur de flexion Lf de la bride est notamment
définie par la géométrie de la surface 3A. Au sein de la construction spécifique illustrée
sur la figure 5, Lf ∼ La/2.5, ce qui confère à la bride une première rigidité qu'elle
conserve jusqu'à ce que la bride rentre en contact avec la portion 3a', notamment
lors d'un choc dont l'intensité est supérieure à une valeur seuil donnée. Lorsque
cette valeur seuil est atteinte, comme représenté sur la figure 6, le mouvement est
déplacé axialement d'une distance d relativement à la boîte. En conséquence, la bride
vient en contact avec la portion 3a'. Ce contact modifie les points d'appui de la
bride, ce qui permet notamment d'augmenter la force de rappel de la bride tout en
obviant à sa déformation plastique, en particulier par un déplacement axial minimisé
du mouvement du fait de l'augmentation de la force de rappel. La géométrie de la portion
3a' vient ainsi conférer à la bride au moins une deuxième rigidité qu'elle est susceptible
de conserver jusqu'à la restitution de la force de rappel élastique de ladite bride,
soit tant que la bride est en contact avec la portion 3a'.
[0029] Lors du passage de la configuration de la figure 5 à celle de la figure 6, la longueur
de flexion Lf de la bride est susceptible de varier, celle-ci peut notamment être
comprise entre La/4 (figure 6) et La/2.5 (figure 5). Notamment, la longueur Lf est
ici susceptible de varier de La/2.5 à La/4 entre la configuration de la figure 5 et
la configuration de la figure 6. L'angle β est préférentiellement strictement inférieur
à 45 °, voire inférieur à 20°, voire inférieur à 15°, voire inférieur à 10°. Cet angle
β est préférentiellement supérieur à 1°, notamment supérieur à 2°. Ainsi, la portion
3a' doit être distinguée d'un simple chanfrein issu de la fabrication de la surface
3A. La portion 3a' peut, par ailleurs, occuper tout ou partie de la surface 3A.
[0030] Bien entendu, il est possible de plaquer la bride à l'encontre de la portion 3a'
dès l'assemblage du mouvement au sein de la boîte, à savoir lorsque la distance d
séparant le mouvement et la boîte est nulle. Une telle configuration a pour avantage
d'augmenter la force de rappel produite par la bride dès l'assemblage du mouvement,
et ce sans générer de contraintes susceptibles d'engendrer une déformation résiduelle
de la bride.
[0031] Ainsi, l'appui ou le contact de la deuxième extrémité fléchie 13 de la bride à l'encontre
de l'élément de boîte est modifié lorsque le mouvement est fixé à l'élément de boîte
de montre ou déplacé relativement à l'élément de boîte de montre depuis une position
de repos dans laquelle la première surface 2b du mouvement est en contact contre la
deuxième surface 3b de l'élément de boîte.
[0032] Dans ce deuxième mode de réalisation, le dispositif de modification de la rigidité
de l'au moins une bride comprend la portion 3a'. La portion 3a' est par exemple plane.
[0033] Un troisième mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie 400 est décrit ci-après.
Ce mode est représenté sur la figure 14. Il combine le premier mode de réalisation
et le deuxième mode de réalisation. Ainsi, dans ce troisième mode de réalisation,
le dispositif de modification de la rigidité de l'au moins une bride comprend une
portion inclinée sur le mouvement destinée à coopérer avec l'au moins une bride (notamment
comme la portion 2a' du premier mode de réalisation représentée sur les figures 3
et 4) et une portion inclinée sur l'élément de boîte destiné à coopérer avec l'au
moins une bride (notamment comme la portion 3a' du deuxième mode de réalisation représentée
sur les figures 5 et 6).
[0034] Ainsi, l'appui ou le contact de la première extrémité fléchie 12 de la bride à l'encontre
du mouvement et l'appui ou le contact de la deuxième extrémité fléchie 13 de la bride
à l'encontre de l'élément de boîte sont modifiés lorsque le mouvement est fixé à l'élément
de boîte de montre ou déplacé relativement à l'élément de boîte de montre depuis une
position de repos dans laquelle la première surface 2b du mouvement est en contact
contre la deuxième surface 3b de l'élément de boîte.
[0035] Dans les différents modes de réalisation, un dispositif de modification de la rigidité
de bride est avantageusement prévu au niveau de chaque bride. De préférence, dans
une même pièce d'horlogerie, les dispositifs de modification de la rigidité de bride
sont identiques pour chaque bride.
[0036] Chaque bride peut être de forme parallélépipédique ou sensiblement parallélépipédique
comme représenté sur la figure 7.
[0037] Avantageusement, une bride ou chaque bride comprend une section transversale S dont
le moment quadratique évolue selon un axe longitudinal 11 de la bride.
[0038] Dans une première variante représentée sur la figure 10, la largeur L' de la bride
évolue le long de l'axe longitudinal 11. Cette évolution est présente entre l'élément
de fixation 14 et l'extrémité 15 de la bride, en particulier sur plus de la moitié
de la portion s'étendant entre l'élément de fixation 14 et l'extrémité 15 de la bride.
La largeur L' décroît de préférence à mesure qu'on s'approche de l'extrémité 15.
[0039] Dans une deuxième variante représentée sur la figure 11, l'épaisseur e de la bride
évolue le long de l'axe longitudinal 11. Cette évolution est présente entre l'élément
de fixation 14 et l'extrémité 15 de la bride, en particulier sur plus de la moitié
de la portion s'étendant entre l'élément de fixation 14 et l'extrémité 15 de la bride.
L'épaisseur e décroît de préférence à mesure qu'on s'approche de l'extrémité 15.
[0040] L'évolution de la largeur et/ou de l'épaisseur et/ou de la géométrie de la bride
peut être telle que les sections transversales évoluent de sorte que le profil des
contraintes maximales dans les sections est constant ou sensiblement constant au moins
sur une partie de la longueur de la bride, notamment entre l'élément de fixation 14
et l'extrémité 15 de la bride, en particulier sur plus de la moitié de la portion
s'étendant entre l'élément de fixation 14 et l'extrémité 15 de la bride. Autrement
dit, la bride peut, notamment, présenter un profil d'égale résistance à la flexion
ou «iso-contrainte». Plus généralement, les sections de la bride peuvent évoluer de
façon à répartir au mieux les contraintes en son sein, et ainsi à les minimiser.
[0041] Dans tous les modes de réalisation décrits plus haut, les portions 2a' ont été décrites
comme réalisées sur le mouvement et les portions 3a' ont été décrites comme réalisées
sur l'élément de boîte.
[0042] Dans tous les modes de réalisation décrits plus haut, le mouvement est prévu pour
être assemblé directement au sein d'une carrure. Toutefois, alternativement, le mouvement
peut être assemblé sur un autre élément de boîte, comme notamment un fond ou une lunette,
prévu pour être rapporté sur une carrure.
[0043] Bien entendu, l'ensemble horloger 200 peut également comprendre un cercle d'emboîtage
ou cercle d'agrandissement, ce cercle d'emboîtage ou d'agrandissement pouvant être
solidarisé au mouvement ou à la carrure par des moyens de fixation connexes. Dans
une telle situation, les portions 2a' peuvent être réalisées au moins en partie sur
le cercle d'emboîtage ou les portions 3a' peuvent être réalisées au moins en partie
sur le cercle d'emboîtage.
[0044] Dans tous les modes de réalisation décrits plus haut, les brides d'emboîtage ont
été décrites fixées sur le mouvement. Alternativement, les moyens de fixation des
brides peuvent être montés sur un cercle d'emboîtage. Alternativement encore, les
moyens de fixation des brides peuvent être montés sur un élément de boîte, notamment
sur une carrure.
[0045] Dans tous les modes de réalisation décrits plus haut, les portions 2a' et 3a' ont
été décrites comme des portions planes.
[0046] Toutefois, alternativement, la portion 2a' et/ou la portion 3a' peut(vent) être convexe(s)
ou bombée(s), notamment se présenter sous la forme d'une portion de cylindre, comme
représenté sur la figure 12 pour la portion 2a'.
[0047] Alternativement encore, la portion 2a' et/ou la portion 3a' peut(vent) être discontinue(s),
notamment être formée(s) par un escalier, comme représenté sur la figure 13 pour la
portion 2a'.
[0048] Plus généralement, de préférence, à l'état fixé du mouvement à l'élément de boîte,
le mouvement se trouvant en position de repos dans laquelle la première surface 2b
du mouvement est en contact contre la deuxième surface 3b de l'élément de boîte, il
peut exister un jeu e1 (Figure 3) entre la bride et un point du mouvement contre lequel
la bride peut venir en contact par flexion de la bride. La valeur du jeu e1 est inférieure
à Lc1, voire inférieure à Lc1/3, voire inférieure à Lc1/4 et/ou la valeur du jeu e1
est supérieure à Lc1/60, voire supérieure à Lc1/30, avec Lc1 la longueur de la projection
dans le plan du bâti du mouvement de la portion 2a'. De plus, la longueur Lc1 est
comprise entre Lf/10 et Lf avec Lf mesurée à l'état de repos.
[0049] Plus généralement, de préférence, à l'état fixé du mouvement à l'élément de boîte,
le mouvement se trouvant en position de repos dans laquelle la première surface 2b
du mouvement est en contact contre la deuxième surface 3b de l'élément de boîte, il
peut exister un jeu e2 (Figure 14) entre la bride et un point de l'élément de boîte
contre lequel la bride peut venir en contact par flexion de la bride. La valeur du
jeu e2 est inférieure à Lc2, voire inférieure à Lc2/3, voire inférieure à Lc2/4 et/ou
la valeur du jeu e2 est supérieure à Lc2/60, voire supérieure à Lc2/30, avec Lc2 la
longueur de la projection dans le plan de l'élément de boîte de la portion 3a'. De
plus, la longueur Lc2 est comprise entre Lf/10 et Lf avec Lf mesurée à l'état de repos.
[0050] Quelle que soit la variante de bride, chaque bride présente un élément de fixation
14 au mouvement ou à l'élément de boîte. Cet élément est par exemple un trou 14 de
passage pour le passage d'une vis 4.
[0051] Quelle que soit la variante de bride, la bride peut être réalisée en acier ou en
un alliage superélastique et/ou en un alliage à mémoire de forme, notamment en un
alliage nickel-titane tel que le Nitinol ou en un alliage de nickel.
[0052] Quelle que soit la variante de bride, la bride 1 peut être plate ou non. Ainsi, la
bride peut présenter une géométrie coudée. La bride 1 peut présenter un profil symétrique
ou non.
[0053] La figure 8 illustre un tableau récapitulatif faisant état du comportement de brides
de même géométrie (L=3.3 mm, L'=2.05 mm Lf=1.0 mm et e=0.35 mm) à sections constantes
et réalisées en un même matériau (acier durnico) pour différentes configurations A,
B, C, D d'assemblage.
[0054] La configuration A correspond à une configuration d'emboîtage selon l'art antérieur
illustrée par les figures 1 et 2.
[0055] La configuration B correspond à la configuration d'emboîtage du premier mode de réalisation
illustrée par les figures 3 et 4.
[0056] La configuration C correspond à la configuration d'emboîtage du deuxième mode de
réalisation illustrée par les figures 5 et 6.
[0057] La configuration D correspond à la configuration d'emboîtage du troisième mode de
réalisation illustrée par la figure 14.
[0058] On remarque que pour une même interférence I boîte - brides définissant une déformation
élastique donnée des brides, les forces F de rappel élastique produites par les brides,
suite à un choc d'une intensité donnée sur la pièce, varient sensiblement selon les
configurations. Cela se traduit par des déplacements axiaux d des mouvements vis-à-vis
de leur boîte respective, qui varient notablement, et donc des déformations résiduelles
des brides Def qui peuvent subvenir de manière plus ou moins importante en fonction
des configurations.
[0059] Le tableau de la figure 8 met notamment en évidence le fait que les configurations
B, C, D permettent de proposer un assemblage particulièrement rigide, tout en minimisant
les déformations résiduelles des brides, alors que les brides de la configuration
A sont grandement plastifiées du fait, notamment, d'un déplacement axial d trop conséquent
produit lors du choc. Etant donné que dans cette configuration Def > I, la plastification
de la bride induit ici le déplacage du mouvement de la carrure, à savoir la perte
de contact entre le mouvement et la carrure. Après choc, le mouvement n'est donc plus
assemblé de manière satisfaisante dans la boîte. De manière avantageuse, la configuration
D permet, quant à elle, de limiter au maximum le déplacement du mouvement vis-à-vis
de la boîte et de limiter autant que faire se peut la déformation résiduelle des brides.
[0060] La figure 9 illustre les caractéristiques de rigidité des brides dans chacune des
configurations A, B, C, D en fonction de leur déplacement ou déformation axial d',
avec d'=d+I. A la différence de la courbe représentant la caractéristique de rigidité
de la bride prenant part à la configuration A, les courbes représentant les caractéristiques
de rigidité des brides prenant part respectivement aux configurations B, C et D sont
dotées d'un point d'inflexion. Cela se traduit par une première rigidité de bride
notamment lors de l'assemblage du mouvement (d' ≤ I+d
0) et une deuxième rigidité de bride notamment lors d'un choc d'une intensité prédéfinie
lorsque le mouvement est déplaqué de la boîte d'une distance d supérieure à d
0 (entraînant une déformation axiale de bride d' > I+d
0), avec la distance d
0 propre à la géométrie de la réalisation et pouvant correspondre au déplacement de
mouvement provoquant un nouveau contact de bride avec le mouvement ou avec l'élément
de boîte. D'une manière plus générale, les brides peuvent présenter une première et
une deuxième rigidités lors de l'assemblage du mouvement au sein de l'élément de boîte
ou présenter une deuxième rigidité une fois le mouvement assemblé, suite à un choc
d'une intensité prédéfinie par exemple.
[0061] La figure 9 met ainsi en évidence une modulation de rigidité des brides des configurations
B, C, et D du fait d'une modification de leur longueur active ou d'une modification
de leurs points ou de leurs surfaces d'appui lorsque celles-ci sont sollicitées, que
ce soit lors de l'assemblage du mouvement ou lors d'un choc de la boîte de montre
après assemblage du mouvement.
[0062] Comme vu précédemment, la bride peut être réalisée en acier, en particulier en acier
durnico. Un alliage à mémoire de forme, comme le Nitinol, peut avantageusement être
choisi pour ses propriétés superélastiques. Une bride formée en un tel alliage a,
en effet, pour avantage de générer une force variant significativement moins qu'une
bride réalisée en un acier durnico au-delà d'un seuil donné de précontrainte, et ce
du fait du changement de phase du matériau selon son taux de déformation selon les
sollicitations qu'elle subit lors de l'emboîtage ou qu'elle est susceptible de subir
lors d'un choc. Cette propriété est donc particulièrement avantageuse pour pallier
au mieux les variations de force induites par les variations de configurations d'assemblages
causées par les tolérances de fabrication et/ou d'assemblage du mouvement et de la
boîte, et permet donc de proposer un dispositif d'assemblage particulièrement robuste.
[0063] Par ailleurs, une bride formée en un tel alliage superélastique permet de générer
des forces de rappel élastiques très conséquentes en regard de celles connues des
dispositifs d'emboîtage à brides connus de l'art antérieur. Le choix d'un tel matériau
est donc particulièrement avantageux dans le but d'augmenter la rigidité de l'emboîtage,
dont les avantages sont ceux mis en évidence par le biais d'études de la demanderesse,
et qui sont exposés dans la demande de brevet
EP2458456, à savoir notamment une diminution spectaculaire de l'accélération subie par le mouvement,
par exemple lors d'un choc sur une surface dure.
[0064] L'invention porte aussi sur un procédé de fonctionnement d'un système de fixation
objet de l'invention, notamment un procédé de fonctionnement des modes de réalisation
décrits précédemment. Selon ce procédé de fonctionnement et/ou dans les différents
modes de réalisation décrits précédemment, le système de fixation présente un fonctionnement
comprenant une étape de modification de la rigidité de l'au moins une bride, notamment
de modification de la rigidité de flexion de l'au moins une bride, lorsqu'on fixe
le mouvement et/ou lorsqu'on déplace le mouvement relativement à l'élément de boîte
de montre.
[0065] En particulier, on modifie la longueur fléchie de l'au moins une bride, notamment
on diminue la longueur fléchie de l'au moins une bride, lorsqu'on fixe le mouvement
et/ou lorsqu'on déplace le mouvement relativement à l'élément de boîte de montre depuis
une position de repos dans laquelle la première surface 2b du mouvement est en contact
contre la deuxième surface 3b de l'élément de boîte de montre.
[0066] Ainsi, selon un deuxième aspect de l'invention, la pièce d'horlogerie 400, notamment
une montre bracelet, ou l'ensemble 200 comprend un système 10 de fixation d'un mouvement
horloger 2 à un élément 3 de boîte de montre 30, le système comprenant au moins une
bride 1, en particulier au moins deux brides, de préférence trois brides ou quatre
brides, destinée à venir en contact avec le mouvement d'une part et avec l'élément
de boîte de montre d'autre part, l'au moins une bride étant en un alliage superélastique
et/ou en un alliage à mémoire de forme, notamment en un alliage nickel-titane tel
que le Nitinol.
[0067] Le Nitinol est un alliage superélastique et à mémoire de forme. En effet, dans une
plage de température correspondant à l'utilisation qui est faite des brides (-10°C
à 40°C par exemple), le Nitinol est en phase austénitique, donc superélastique.
[0068] Le Nitinol est un alliage de Nickel et de Titane dans lequel ces deux éléments sont
approximativement présents dans les mêmes pourcentages soit environ 55% pds ou 60%
pds de Nickel et environ 45% pds ou 40% pds de titane et éventuellement des éléments
d'addition en proportion moindre tels que le Chrome, le Cobalt, ou le Niobium. D'autres
alliages à mémoire de forme existent tels que AuCd, CuAlBe, CuAINi ou CuZnAl sous
forme monocristalline ou polycristalline.
[0069] Les alliages peuvent par ailleurs subir des traitements thermiques particuliers pour
acquérir leur caractère de superélasticité.
[0070] Par exemple, l'alliage 60NiTi est constitué nominalement de 60%pds de nickel et 40%pds
de titane. L'alliage 55NiTi est constitué nominalement de 55% pds de nickel et 45%pds
de titane. L'alliage Nitinol#1 est constitué de 54.5% pds à 57.0% pds de nickel et
entre 43.0% pds et 45.5% pds de titane avec au maximum 0.25%pds d'autres éléments
tels que le chrome, le cobalt, le cuivre le fer ou le niobium notamment.
[0071] L'alliage de Nitinol ayant fait l'objet d'études dont les résultats sont représentés
sur les figures 15 à 17 est notamment constitué d'environ 56 %pds de nickel et d'environ
44%pds de titane et des éléments d'addition tels que le Cr, le Cu, et le Fe.
[0072] Par exemple, l'alliage CuAl12Be(0.45-0.68) est constitué nominalement de 12% pds
d'Aluminium et de 0.45% pds à 0.68% pds de Beryllium, avec un solde de Cuivre.
[0073] Par exemple, l'alliage CuAl13Ni4 est constitué nominalement de 83% pds de Cuivre,
13% pds d'Aluminium et de 4% pds de Nickel.
[0074] Tous les matériaux évoqués ci-dessus conviennent pour réaliser des brides.
[0075] A titre d'exemple, la figure 15 illustre un graphique faisant état de l'évolution
de la force de rappel générée par deux brides dans leur domaine élastique, respectivement
faites en acier durnico (courbe 6) et en Nitinol (courbe 5a, 5b), en fonction de leur
état de pré-tension « interférence I», une fois le mouvement emboîté selon une configuration
A. Leur géométrie « iso-contrainte » est ici assimilable à celle illustrée sur la
figure 10 avec Lf= 1,35 mm et une largeur L' de plus grande dimension de 2.05 mm.
Les épaisseurs diffèrent toutefois avec e = 0,37 mm pour la bride en acier durnico
et e = 0.7 mm pour la bride en Nitinol.
[0076] Ce graphique fait état d'une courbe 5a, 5b comportant deux portions distinctes 5a,
5b de pentes sensiblement différentes, à la différence de la courbe 6 qui ne présente
qu'une seule portion limitée. En configuration assemblée, la bride en Nitinol est
précontrainte d'une telle manière qu'elle se comporte selon la caractéristique de
la portion 5b de la courbe. Ainsi, pour une variation donnée d'interférence, la variation
de force produite par une bride en Nitinol est minimisée en regard de celle qu'est
susceptible de produire une bride en acier durnico.
[0077] Afin de rigidifier au mieux l'emboîtage et de contenir le caractère superélastique
de l'alliage en phase d'emboîtage, la géométrie d'une bride en Nitinol pourra évoluer
en regard des brides connues de l'art antérieur. L'épaisseur e d'une bride en Nitinol
pourra, par exemple, être augmentée en regard de celle d'une bride faite en acier
durnico, et/ou la longueur de flexion Lf, constante ou non en fonction des sollicitations,
pourra être minimisée.
[0078] Préférentiellement, e≥0,5 mm pour une bride en Nitinol.
[0079] Préférentiellement, Lf≤1,35 mm pour une bride en Nitinol.
[0080] A titre d'exemple, la figure 16 illustre un graphique faisant état de l'évolution
de la force de rappel générée respectivement par deux brides dans leur domaine élastique,
respectivement faites en acier durnico (courbe 6) et en Nitinol (courbe 5a, 5b), en
fonction de leur état de pré-tension « interférence I», une fois le mouvement emboîté
selon une configuration A. Leur géométrie « iso-contrainte » est ici assimilable à
celle de la figure 10 avec Lf=1,35 mm et une largeur L' de plus grande dimension de
2.05 mm. Les épaisseurs diffèrent toutefois avec e=0,37 mm pour la bride en acier
durnico et e=1,75 mm pour la bride en Nitinol.
[0081] On remarque ici une force de rappel élastique considérablement augmentée en regard
de celle produite par une bride en acier durnico, et ce sans risque de déformation
résiduelle de la bride en Nitinol.
[0082] Pour limiter l'augmentation d'épaisseur de la bride, on peut dans un même temps diminuer
la longueur Lf de la bride. A titre d'exemple, la figure 17 illustre un graphique
faisant état de l'évolution de la force de rappel générée respectivement par deux
brides dans leur domaine élastique, respectivement faites en acier durnico (courbe
6) et en Nitinol (courbe 5a, 5b), en fonction de leur état de pré-tension « interférence
I», une fois le mouvement emboîté selon une configuration A. Leur géométrie « iso-contrainte
ici assimilable à celle de la figure 10 avec une largeur L' de plus grande dimension
de 2.05 mm. Les épaisseurs diffèrent toutefois avec e=0,37 mm pour la bride en acier
durnico et e=0.5 mm pour la bride en Nitinol. Les longueurs Lf diffèrent également
avec Lf=1,35 mm pour la bride en acier durnico et Lf=0,72 mm pour la bride en Nitinol.
[0083] On remarque également une force de rappel élastique considérablement augmentée en
regard de celle produite par une bride en acier durnico, et ce sans risque de déformation
résiduelle de la bride en Nitinol. Par ailleurs, pour une variation donnée d'interférence,
la variation de force produite par une bride en Nitinol est minimisée en regard de
celle qu'est susceptible de produire une bride en acier durnico. Ainsi, selon un deuxième
aspect de l'invention, le système présente la particularité de mettre en oeuvre un
emboîtage particulièrement rigide et peu sensible aux variations de tolérances de
fabrication et/ou d'assemblage.
[0084] Dans la réalisation connue de l'art antérieur et représenté sur les figures 1 et
2, la longueur active de flexion Lf* de la bride correspond à une portion limitée
de la longueur totale L* de la bride. La longueur Lf* est notamment sensiblement inférieure
à la longueur d'appui La* de la bride à l'encontre du mouvement, en particulier Lf*
∼ La*/4. Cette longueur Lf* peut s'avérer insuffisante lors de l'assemblage du mouvement
dans la boîte, ce qui risque d'induire une déformation résiduelle de la bride pouvant
amoindrir la force de rappel élastique potentiellement produite par ladite bride.
Cette situation peut notamment conduire à la perte du contact entre les surfaces 2b*
et 3b*, qui sont respectivement associées au mouvement 2* et à la boîte 3*. Cette
situation peut également réduire les efforts sous la tête de la vis 4*, ce qui peut
conduire à un risque de dévissage intempestif de ladite vis 4*.
[0085] A contrario, si la longueur Lf* est augmentée en regard de ces considérations, cette
longueur Lf* peut alors s'avérer excessive une fois le mouvement assemblé dans la
boîte, notamment en regard d'un seuil prédéfini de tenue aux chocs et/ou d'une amplitude
donnée de déplacement du mouvement, ce qui risque également d'induire une déformation
résiduelle de la bride pouvant amoindrir la force de rappel élastique initialement
produite par ladite bride.
[0086] Ainsi, le volume à disposition au niveau de l'interface du mouvement et de la boîte,
les matériaux connus de l'art antérieur pouvant être choisis pour réaliser les brides,
ne peuvent ainsi suffire pour obvier totalement aux risques de plastification résiduelle
desdites brides à partir d'une valeur seuil donnée de choc.
[0087] Grâce aux solutions décrites dans ce document, ces problèmes peuvent être résolus
et les systèmes de fixation peuvent être plus robustes et/ou plus fiables, du fait
des matériaux utilisés pour les brides et/ou des géométries sur lesquelles reposent
les brides. En effet, notamment selon des solutions décrites dans ce document les
rigidités de brides élastiques d'emboîtage sont susceptibles de varier en fonction
des sollicitations qui leur sont appliquées, en particulier en fonction du déplacement
du mouvement horloger en regard de la boîte de montre, notamment lors de l'emboîtage
et/ou lors d'un choc.
[0088] Dans ce document, par "alliage superélastique", on entend de préférence un alliage
dont la déformation à la limite élastique est supérieure à 2%, voire supérieure à
5%, voire supérieure à 8%.
[0089] Dans ce document, les pourcentages en poids des éléments sont notés «%pds».