Domaine technique
[0001] L'invention a trait au domaine de l'horlogerie. Elle concerne, plus précisément,
un mécanisme horloger de remise à zéro de la seconde ainsi qu'une montre équipée d'un
tel mécanisme.
Arrière-plan technologique
[0002] On peut trouver un mécanisme de remise à zéro de la seconde :
- dans la plupart des montres à chronographe,
- et dans certaines montres pourvues d'une aiguille trotteuse (également appelée aiguille
des secondes, ou plus simplement trotteuse) et dont le réglage de l'heure est accompagné
d'une remise à zéro automatique de la trotteuse.
[0003] Classiquement, un tel mécanisme comprend (outre l'aiguille trotteuse et son arbre
des secondes) :
- une came solidaire en rotation de l'arbre des secondes et dont un bord périphérique
forme un chemin de came ;
- un marteau portant un suiveur de came, ce marteau étant monté en rotation autour d'un
axe de marteau entre une position débrayée dans laquelle le suiveur de came est écarté
du chemin de came, et une position embrayée dans laquelle le suiveur de came est en
appui sur le chemin de came pour produire un couple moteur sur l'arbre des secondes.
[0005] Dans les chronographes, le marteau est une pièce complexe pourvue de plusieurs suiveurs
de cames qui viennent frapper simultanément plusieurs cames respectives, solidaires
de l'aiguille des heures, de l'aiguille des minutes, de l'aiguille des secondes (et,
plus occasionnellement, d'une aiguille des dixièmes).
[0006] Dans les montres à remise à zéro automatique de la trotteuse, comme celle décrite
dans le brevet européen
EP2224294 (Glasshütte) le marteau est de forme plus simple mais le principe est le même.
[0007] Dans tous les cas, le suiveur de came est ordinairement formé par une extrémité du
marteau en forme de sabot de cheval, qui vient, en fin de course (angulaire ou linéaire),
s'appliquer contre un bossage double formé sur le coeur pour en assurer le maintien
dans une position stable correspondant à la remise à zéro de la trotteuse.
[0008] Ce type de mécanisme, très largement répandu, souffre cependant de plusieurs inconvénients.
[0009] Premièrement, la position de la trotteuse lors de la remise à zéro est, le plus souvent,
assez aléatoire et manque de précision. Cela est particulièrement préjudiciable dans
le cas d'une aiguille sautante, qui est supposée se trouver à chaque seconde dans
une position angulaire bien précise (chaque position angulaire étant écartée de la
suivante de 6°).
[0010] Deuxièmement, compte tenu de la géométrie respective du coeur et du marteau, les
efforts de frottement à leur interface ne sont pas constants. Il en résulte une usure
non uniforme de ces pièces, préjudiciable à long terme sur la fiabilité du mécanisme.
[0011] Troisièmement, dans certaines positions angulaires du coeur, le marteau frotte sur
elle par une arête vive, comme illustré sur la FIG.11.29 du manuel précité, ce qui
accroît la concentration de contraintes, l'usure et la fatigue mécanique de ces pièces.
[0012] Quatrièmement, l'élan acquis par le coeur lors de sa rotation fait qu'il ne se trouve
pas immédiatement bloqué en fin de course par l'appui de l'extrémité du marteau dans
l'arbre des secondes, mais demeure, avant de s'immobiliser, animé d'oscillations amorties
qui nuisent à la perception de précision attendue par un utilisateur averti.
[0013] Cinquièmement, la complexité des mécanismes connus les rend lourds et de fabrication
fastidieuse.
[0014] Un premier objectif est de proposer un mécanisme de remise à zéro de la seconde qui
procure une position précise de la trotteuse, exactement en regard d'une graduation
prédéterminée du cadran (typiquement un index de douze heures).
[0015] Un deuxième objectif ayant une plus grande fiabilité, et par conséquent une plus
grande longévité.
[0016] Un troisième objectif est de proposer un mécanisme de remise à zéro de la seconde
d'architecture plus simple (et donc moins encombrante, plus légère et de fabrication
plus facile) que les mécanismes connus.
Résumé de l'invention
[0017] Pour atteindre tout ou partie des objectifs précités, il est proposé, en premier
lieu, un mécanisme horloger de remise à zéro de la seconde, qui comprend :
- un arbre des secondes ;
- une aiguille trotteuse solidaire en rotation de l'arbre des secondes ;
- une came solidaire en rotation de l'arbre des secondes et dont un bord périphérique
forme un chemin de came ;
- un marteau pourvu d'un suiveur de came, ce marteau étant monté en rotation autour
d'un axe de marteau entre une position débrayée dans laquelle le suiveur de came est
écarté du chemin de came, et une position embrayée dans laquelle le suiveur de came
est en appui sur le chemin de came pour produire un couple moteur sur l'arbre des
secondes ; ce mécanisme étant remarquable :
- en ce que la came se présente sous forme d'un colimaçon, le chemin de came s'étendant
en spirale autour de l'arbre des secondes depuis une extrémité interne jusqu'à une
extrémité externe reliées entre elles par une surface de butée qui s'étend sensiblement
radialement par rapport à l'arbre des secondes et contre laquelle vient buter le suiveur
de came dans une position angulaire de fin de course de l'aiguille trotteuse ;
- en ce qu'il comprend un système à cliquet anti-retour comprenant une roue dentée montée
sur l'arbre des secondes, et un cliquet porté par la came et qui attaque la roue dentée.
[0018] Grâce à cette architecture, le mécanisme demeure efficace tout en étant assez simple,
léger et peu encombrant. Lors de la remise à zéro, l'aiguille des secondes peut retrouver
une position précise en regard d'une graduation.
[0019] Diverses caractéristiques supplémentaires peuvent être prévues, seules ou en combinaison.
Ainsi, par exemple :
- le mécanisme peut comprendre un ressort de marteau pourvu d'une tête fixe et d'une
lame élastique qui sollicite le marteau vers sa position embrayée.
- le marteau peut porter un pion primaire en saillie, contre lequel la lame du ressort
est en appui permanent.
- le mécanisme peut comprendre un actionneur monté mobile entre une position de retenue
dans laquelle il place le marteau dans sa position débrayée, et une position de libération
dans laquelle il permet au marteau d'occuper sa position embrayée.
- le marteau peut porter un pion secondaire en saillie, contre lequel un épaulement
formé sur l'actionneur est en appui en position de retenue de celui-ci.
- le mécanisme peut comprendre un système à cliquet anti-retour qui n'autorise la rotation
de la came que dans un sens.
- le système à cliquet peut comprendre une roue dentée montée de manière coaxiale à
l'arbre des secondes, et un cliquet porté par la came et qui attaque la roue dentée.
- l'axe de marteau peut être pourvu d'un excentrique dont la rotation fait débattre
le marteau en ajustant la position angulaire de fin de course de l'aiguille trotteuse.
[0020] Il est proposé, en deuxième lieu, une montre équipée d'un tel mécanisme.
[0021] Selon un mode préféré de réalisation, la montre peut être équipée d'un cadran muni
d'une graduation incluant un index de douze heures avec laquelle l'aiguille est sensiblement
alignée lorsqu'elle est en position angulaire de fin de course.
Brève description des figures
[0022] D'autres objets et avantages de l'invention apparaîtront à la lumière de la description
d'un mode de réalisation, faite ci-après en référence aux dessins annexés dans lesquels
:
- la FIG.1 est une vue en plan d'une montre équipée d'un mécanisme de remise à zéro
de la seconde ;
- la FIG.2 est une vue de détail en perspective du mécanisme de remise à zéro de la
seconde ;
- la FIG.3 est une vue de détail en coupe du mécanisme de remise à zéro, selon le plan
de coupe III-III de la FIG.1 ;
- les FIG.4, FIG.5, FIG.6, FIG.7 et FIG.8 sont des vues de détail en plan, à plus grande
échelle, du mécanisme de remise à zéro de la seconde et illustrant diverses phases
de son fonctionnement.
Description détaillée de l'invention
[0023] Sur la FIG.1 est représentée une montre 1. Cette montre 1 comporte une carrure 2,
qui peut être réalisée en métal (par ex. en acier), ou dans un matériau synthétique
(par ex. dans un matériau composite comprenant une matrice polymère chargée de fibres,
typiquement de carbone).
[0024] La montre 1 peut comprendre, pour le port au poignet, un bracelet 3 (en trait mixte
sur la FIG.1) qui vient se fixer sur la carrure 2 entre des cornes 4 formées en saillie
sur celle-ci.
[0025] Dans l'exemple illustré, la carrure 2 est à contour circulaire, mais cette forme
n'est pas limitative. En particulier, ce contour pourrait être rectangulaire (par
ex. carré).
[0026] La carrure 2 définit un espace 5 intérieur. La montre 1 comprend, pour fermer cet
espace 5 intérieur, une glace et un fond (non représentés), fixés de part et d'autre
de la carrure 2.
[0027] La montre 1 est équipée d'un cadran 6 muni d'une graduation 7. Selon un mode de réalisation
illustré sur les dessins, et plus particulièrement sur la FIG.1, la graduation 7 comprend
des index 8 pour chaque heure et des index 9 intermédiaires pour chaque minute. Les
index 9 intermédiaires des minutes sont de préférence de taille inférieure aux index
8 des heures.
[0028] Dans l'exemple illustré, les index 8 des heures ne sont pas figuratifs. Cependant,
en variante, les index 8 des heures pourraient être figuratifs, et se présenter sous
forme de chiffres (par ex. romains, arabes, gothiques, grecs). Quoiqu'il en soit,
la graduation comprend un index 10 des douze heures, indiquant minuit et midi pour
les heures, et indiquant le zéro des minutes et des secondes.
[0029] La montre 1 comporte un mouvement d'horlogerie (ci-après simplement dénommé « mouvement
»), qui comprend une platine destinée à venir se loger dans la carrure 2 en étant
fixée à celle-ci, par ex. au moyen de vis. La platine forme un support pour divers
mécanismes tels que rouage, échappement, transmission, minuterie, remontoir (liste
non exhaustive).
[0030] Le mouvement comprend un mobile 11 de minuterie, qui inclut une roue des heures et
une roue des minutes (non représentée) ainsi qu'une roue 12 des secondes. Le mobile
11 de minuterie est monté en rotation autour d'un axe A1.
[0031] Le mobile 11 de minuterie est entraîné en rotation par un dispositif moteur (non
représenté). Il est préférable que la source d'énergie soit un ressort de barillet
associé à un régulateur à balancier spiral. Néanmoins, que la source d'énergie soit
une pile associée à un régulateur à quartz ne sortirait pas du cadre de la présente
invention.
[0032] La montre 1 comprend une aiguille des heures et une aiguille des minutes (non représentées),
respectivement pour l'affichage des heures et des minutes.
[0033] La montre est équipée d'un mécanisme 13 de remise à l'heure, qui inclut un remontoir
couplé aux aiguilles des heures et des minutes. Ce remontoir comprend notamment une
couronne 14 accessible pour le porteur sur un côté de la carrure 2. La couronne 14
est mobile entre :
- une position rentrée, illustrée en trait plein sur la FIG.1 et dans laquelle la couronne
14 est désaccouplée des aiguilles des heures et des minutes, qui demeurent entraînées
en rotation par le mobile 11 de minuterie, et
- une position sortie, illustrée en pointillés sur la FIG.1 et dans laquelle la couronne
14 est accouplée aux aiguilles pour permettre la remise à l'heure.
[0034] Comme illustré, la montre 1 comprend en outre une aiguille 15 des secondes (également
appelée « aiguille trotteuse » ou plus simplement « trotteuse »), couplée à la roue
12 des secondes.
[0035] L'aiguille 12 des secondes est entraînée en rotation, par le mobile 11 de minuterie,
autour d'un axe A2 autour duquel elle effectue une révolution complète en une minute.
Dans l'exemple illustré, l'aiguille 15 des secondes est une grande trotteuse au centre,
son axe A2 de rotation étant confondu avec l'axe central du cadran 6.
[0036] L'aiguille 15 des secondes présente une extrémité 16 distale qui parcourt, lors de
la rotation de l'aiguille 15, le cadran 6 en passant successivement au droit de chaque
index 8, 9 de la graduation 7.
[0037] L'aiguille 15 des secondes est montée (en étant par ex. chassée) sur un arbre 17
des secondes qui s'étend selon l'axe A2. Comme on le voit sur la FIG.3, l'arbre 17
des secondes comprend une section 18 supérieure, sur laquelle est montée l'aiguille
15 des secondes, et une section 19 inférieure.
[0038] Sur l'arbre 17 des secondes est monté un pignon 20 qui engrène la roue 12 des secondes.
Plus précisément, comme illustré sur la FIG.3, le pignon 20 est monté sur la section
19 inférieure de l'arbre 17 des secondes.
[0039] Comme on le voit sur la FIG.3, et plus particulièrement dans le médaillon de détail
en bas à gauche, la section 19 inférieure de l'arbre 17 des secondes est pourvue d'un
ou plusieurs bourrelet(s) 21 de plus grand diamètre, sur lequel (lesquels) le pignon
20 est emmanché. Il en résulte une diminution de l'interface entre l'arbre 17 des
secondes et le pignon 20.
[0040] De la sorte, l'arbre 17 des secondes et le pignon 20 sont solidaires en rotation
tant que l'arbre 17 des secondes n'est soumis à aucun couple moteur (ou résistant)
appliqué indépendamment du pignon 20.
[0041] Dès lors, en revanche, qu'un couple moteur (ou résistant) dépassant un seuil prédéterminé
est appliqué à l'arbre 17 des secondes indépendamment du pignon 20, l'arbre 17 des
secondes peut tourner librement par rapport au pignon 20, qui demeure fixe car engrenant
le mobile 11 de minuterie. Dans ce cas, il se produit un glissement à l'interface
entre l'arbre 17 des secondes et le pignon 20.
[0042] La montre 1 est équipée d'un mécanisme 22 horloger de remise à zéro de la seconde.
Par ce mécanisme 22, l'aiguille 15 des secondes est désolidarisée du mobile 11 de
minuterie et remise au droit de l'index 10 des douze heures (c'est-à-dire à zéro)
lorsqu'une remise à l'heure est initiée par le porteur, notamment par traction sur
la couronne 14.
[0043] Outre l'arbre 17 des secondes et l'aiguille 15 des secondes déjà évoqués, le mécanisme
22 de remise à zéro de la seconde comprend une came 23 solidaire en rotation de l'arbre
17 des secondes et dont un bord périphérique forme un chemin 24 de came.
[0044] Selon un mode préféré de réalisation illustré sur les dessins, et notamment sur la
FIG.3, la came 23 est une pièce rapportée montée serrée (typiquement par chassage)
sur l'arbre 17 des secondes.
[0045] Dans l'exemple illustré sur la FIG.3, la came 23 est emmanchée sur la section 18
supérieure de l'arbre 17 des secondes. Sa position en hauteur est fixée par une collerette
25 formée sur l'arbre 17 des secondes à la jonction entre la section 18 supérieure
et la section 19 inférieure, et contre laquelle est calée la came 23.
[0046] Comme on le voit bien sur les FIG.4 à FIG.8, la came 23 se présente sous forme d'un
colimaçon : le chemin 24 de came s'étend en spirale autour de l'axe A2 (c'est-à-dire
autour de l'arbre 17 des secondes) depuis une extrémité 26 interne (proche de l'axe
A2), jusqu'à une extrémité 27 externe (éloignée de l'axe A2). Le chemin 24 de came
est lisse, sans aspérité.
[0047] L'extrémité 26 interne et l'extrémité 27 externe sont reliées entre elles par une
surface 28 de butée qui s'étend sensiblement radialement par rapport à l'arbre des
secondes. Lorsque vu de face (c'est-à-dire suivant l'axe A2), le contour de la came
23 est ainsi similaire au contour de la coquille d'un céphalopode marin de l'espèce
nautilus.
[0048] La came 23 est avantageusement une pièce métallique, par ex. en acier. Elle est de
préférence ajourée, afin d'être légère et de présenter un faible moment d'inertie.
[0049] Le mécanisme 22 de remise à zéro de la seconde comprend, par ailleurs, un marteau
29 pourvu d'un suiveur 30 de came. Ce marteau 29 est monté en rotation autour d'un
axe A3 de marteau entre :
- une position débrayée (FIG.4, FIG.8) dans laquelle le suiveur 30 de came est écarté
du chemin de came, et
- une position embrayée (FIG.5, FIG.6, FIG.7) dans laquelle le suiveur 30 de came est
en appui sur le chemin 24 de came pour produire un couple moteur sur l'arbre 17 des
secondes.
[0050] Le suiveur 30 de came se présente par ex. sous forme d'un ergot qui fait saillie
à une extrémité 31 libre du marteau, à distance de l'axe A3 de marteau. Le suiveur
30 de came est avantageusement réalisé dans un matériau à faible coefficient de frottement,
par ex. dans une matière plastique (notamment en polytétrafluoroéthylène, également
connu sous les dénominations PTFE et Téflon®), ou dans une pierre précieuse (notamment
en rubis). Le suiveur 30 de came est avantageusement fixé rigidement (de manière indémontable)
sur le marteau 29. Alternativement, le marteau 29 et le suiveur 30 de came peuvent
former un élément monobloc, formée à partir d'une pièce unique usinée.
[0051] En fonctionnement normal de la montre 1, le marteau 29 est dans sa position débrayée.
Dans ce cas, l'aiguille 15 des secondes est solidaire, avec l'arbre 17 des secondes,
du pignon 20 qu'engrène la roue 12 des secondes.
[0052] Lorsqu'une remise à l'heure est initiée par l'utilisateur, typiquement par traction
sur la couronne 14, le marteau 29 est déplacé vers sa position embrayée pour entraîner
en rotation, via le suiveur 30 de came en appui sur le chemin 24 de came, l'arbre
17 des secondes (et avec lui l'aiguille 15 des secondes) - ce indépendamment du pignon
20 - jusqu'à amener l'aiguille 15 des secondes dans une position angulaire de fin
de course où elle se trouve sensiblement au droit de l'index 10 des douze heures (remise
à zéro).
[0053] La position angulaire de fin de course de l'aiguille 15 des secondes (position à
zéro) est déterminée par la venue en butée du suiveur 30 de came contre la surface
28 de butée. Dans cette position, illustrée sur la FIG.7 (et plus particulièrement
dans le médaillon de détail au milieu en bas), la rotation de la came 23 (et donc
de l'arbre 17 des secondes et de l'aiguille 15 des secondes) est stoppée.
[0054] L'appui du suiveur 30 de came sur le chemin 24 de came est procuré par un effet de
levier exercé sur le marteau 29, qui tend à le faire pivoter (ici dans le sens horaire)
autour de l'axe A3 de marteau.
[0055] A cet effet, le mécanisme 22 comprend un ressort 32 de marteau. Ce ressort 32 de
marteau est pourvu d'une tête 33 fixe et d'une lame 34 élastique qui sollicite le
marteau 29 vers sa position embrayée.
[0056] Selon un mode de réalisation, le marteau 29 porte un pion 35 primaire en saillie,
contre lequel la lame 34 du ressort est en appui permanent. L'effet de levier exercé
sur le marteau 29 par la lame 34 élastique du ressort 32 de marteau via le pion 35
primaire est illustré par la flèche noire en haut sur la FIG.5.
[0057] La rotation induite du marteau 29 est indiquée par la flèche noire au milieu de la
FIG.5. Cette rotation amène le suiveur 30 de came au contact du chemin 24 de came.
Comme le chemin 24 de came et lisse, et le suiveur 30 de came présente un faible coefficient
de frottement, celui-ci peut librement glisser sur le chemin de came 24.
[0058] L'effet de levier appliqué par le ressort 32 de marteau sur le marteau 29 se poursuivant,
le suiveur 30 de came glisse sur la surface 24 de came en exerçant sur elle (et donc
sur la came 23) un effort non concourant avec l'axe A3 des secondes, d'où il résulte
un couple moteur induit sur la came 23 (et donc sur l'arbre 17 des secondes).
[0059] La came 23, le marteau 29 et le ressort 32 de marteau sont configurés pour que, quelle
que soit la position angulaire de la came 23, le couple induit sur celle-ci par le
suiveur 30 de came soit toujours supérieur au seuil au-delà duquel se produit un glissement
à l'interface entre l'arbre 17 des secondes et le pignon 20.
[0060] Il en résulte que l'arbre 17 des secondes, et avec lui l'aiguille 15 des secondes,
est entraîné en rotation autour de l'axe A2, comme illustré par la flèche noire en
bas à droite sur la FIG.5, le suiveur 30 de came glissant sur la surface 24 de came
jusqu'à ce qu'il atteigne la surface 28 de butée, ce qui stoppe net la rotation de
la came 23 (et donc l'aiguille 15 des secondes).
[0061] Selon un mode de réalisation illustré sur les dessins, le mécanisme 22 de remise
à zéro de la seconde comprend un actionneur 36 monté mobile entre :
- une position de retenue dans laquelle l'actionneur 36 place le marteau 29 dans sa
position débrayée (FIG.4, FIG.8), et
- une position de libération dans laquelle l'actionneur 36 permet au marteau 29 d'occuper
sa position embrayée (FIG.5, FIG.6, FIG.7).
[0062] Dans l'exemple illustré, l'actionneur 36 se présente sous forme d'une tige montée
en translation (mais elle pourrait être montée en rotation).
[0063] Le marteau 29 porte quant à lui un pion 37 secondaire en saillie, contre lequel un
épaulement 38 formé sur l'actionneur 36 est en appui en position de retenue de celui-ci.
Cet épaulement 38 est par ex. défini par une griffe 39 formée en saillie à une extrémité
de l'actionneur 36.
[0064] Le mouvement de l'actionneur 36 est commandé par le remontoir, et plus précisément
par la couronne 14. Ainsi, en position rentrée de la couronne 14, celle-ci place l'actionneur
36 en position de retenue, ce qui maintient le marteau 29 en position débrayée et
permet la rotation de l'arbre 17 des secondes (et avec lui de l'aiguille 15 des secondes)
induite par le mobile 11 de minuterie.
[0065] En revanche, en position sortie de la couronne 14, celle-ci place l'actionneur 36
en position de libération (flèche noire horizontale, en haut à gauche sur la FIG.5),
ce qui permet au ressort 32 de marteau d'exercer son effet de levier sur le marteau
29 pour appliquer le suiveur 30 de came sur le chemin 24 de came.
[0066] Selon un mode préféré de réalisation illustré notamment sur la FIG.4, et plus particulièrement
dans le médaillon de détail en bas à gauche, le mécanisme 22 de remise à zéro de la
seconde comprend un système 40 à cliquet anti-retour qui n'autorise la rotation de
la came 23 que dans un sens (le sens horaire dans l'exemple illustré).
[0067] Le système 40 à cliquet comprend une roue 41 dentée montée de manière coaxiale à
l'arbre 17 des secondes, et un cliquet 42 porté par la came 23 et qui attaque la roue
41 dentée.
[0068] Plus précisément, la roue 41 dentée est solidaire en rotation du pignon 20, le cas
échéant (comme illustré sur la FIG.2) via une poupée 43 chassée sur le pignon 20.
Selon un mode de réalisation, la poupée 43 est intégrée à une roue 44 de transmission
engrenant par ex. un mobile de sonnerie (non représenté).
[0069] Selon un mode préféré de réalisation, la roue 41 dentée est à denture de type Breguet,
c'est-à-dire que les dents sont triangulaires et asymétriques. Dans l'exemple illustré,
la roue 41 dentée comprend soixante dents, qui indexent chacune, via le cliquet 42,
une position déterminée de l'aiguille 15 des secondes (qui est alors dite « sautante
») correspondant à chacune des soixante secondes contenues dans une minute. En d'autres
termes, les positions de l'aiguille 15 des secondes sont séparées les unes des autres
d'un angle de 6°.
[0070] Dans l'exemple illustré sur la FIG.4, le cliquet 42 est sollicité en direction de
la roue 41 dentée au moyen d'une lame 45 ressort également portée par la came 23.
[0071] Le fonctionnement du mécanisme 22 de remise à zéro de la seconde est le suivant.
[0072] En position rentrée de la couronne 14, celle-ci maintient l'actionneur 36 en position
de retenue, ce qui maintient le marteau 29 (et le suiveur 30 de came) en position
débrayée, à l'écart de la came 23.
[0073] L'arbre 17 des secondes (et avec lui l'aiguille 15 des secondes) est solidaire en
rotation du pignon 20, qui, engrené par le mobile 11 de minuterie, l'entraîne en rotation
autour de l'axe A2. Dans ces conditions, l'aiguille 15 des secondes joue son rôle
de trotteuse et fournit au porteur l'indication des secondes écoulées dans la minute
en cours.
[0074] En position sortie de la couronne 14, celle-ci place l'actionneur 36 en position
de libération, ce qui permet au marteau 29 de se déplacer, sous l'effet de levier
procuré par le ressort 32 de marteau, vers sa position embrayée, dans laquelle le
suiveur 30 de came est en appui glissant contre le chemin 24 de came.
[0075] L'appui glissant du suiveur 30 de came contre le chemin 24 de came induit, comme
expliqué ci-dessus, la rotation de la came 23, et avec elle de l'arbre 17 des secondes
(qui glisse à son interface avec le pignon 20, lequel demeure fixe en rotation autour
de l'axe A2 en demeurant engrené par le mobile 11 de minuterie).
[0076] La rotation de la came 23 (dans le sens horaire) et de l'aiguille 15 des secondes,
qui lui est solidaire, se poursuit jusqu'à ce que le suiveur 30 de came vienne s'appliquer
contre la surface 28 de butée, ce qui stoppe la rotation de la came 23 (et donc de
l'arbre 17 des secondes et de l'aiguille 15 des secondes). L'aiguille 15 des secondes
est alors dans sa position de fin de course, et se trouve sensiblement au droit de
l'index 10 des douze heures sur la graduation 7 du cadran 6. Le cliquet 42 vient se
positionner entre deux dents successives de la roue 41 dentée, et bloque ainsi tout
rebond de l'aiguille lorsqu'elle parvient en fin de course, au bénéfice de la précision
de la remise à zéro.
[0077] Il se peut que l'aiguille 15 des secondes, en fin de course, ne soit pas exactement
au droit de l'index 10 des douze heures.
[0078] Pour permettre un réglage fin de la position de fin de course de l'aiguille 15 des
secondes, et garantir que dans cette position l'aiguille 15 des secondes se trouve
exactement au droit de l'index des douze heures, l'axe A3 de marteau est défini par
un arbre 46 pourvu d'un excentrique 47.
[0079] La rotation de l'excentrique 47 fait débattre le marteau 29 en ajustant la position
angulaire de fin de course de l'aiguille 15 des secondes (comme le suggèrent les différentes
positions esquissées en pointillés sur la FIG.8).
[0080] La rotation de l'excentrique 47 est par ex. effectuée par une action manuelle, typiquement
au moyen d'un tournevis. A cet effet, comme illustré notamment sur la FIG.7, une extrémité
de l'excentrique 47 est conformée en empreinte 48 (par ex. une fente) pour un tournevis.
On a illustré, dans le médaillon de détail en bas à gauche sur la FIG.7, la rotation
de l'excentrique (double flèche noire), et son effet (en pointillés) sur le positionnement
du marteau 29.
[0081] Dès lors que la couronne 14 est replacée dans sa position rentrée, l'actionneur 37
est replacé dans sa position de retenue (FIG.8). Le déplacement de l'actionneur 37
exerce une traction sur le pion 37 secondaire et entraîne en rotation le marteau 29
à l'encontre de l'effort de rappel du ressort 32. La rotation du marteau fait coulisser
le suiveur 30 de came le long de la surface 28 de butée, puis échapper le suiveur
30 de came de la came 23. Dès lors, aucun couple moteur ou résistant ne s'applique
plus sur l'arbre 17 des secondes, dont les forces de frottement à l'interface entre
le(s) bourrelet(s) 21 et le pignon 20 le réaccouple en rotation à celui-ci.
[0082] Il en résulte que la rotation du pignon 20, engrené par le mobile 11 de minuterie
(et plus précisément par la roue 12 des secondes) entraîne en rotation l'arbre 17
des secondes, et avec lui l'aiguille 15 des secondes dans le mouvement cyclique ordinaire.
[0083] Le mécanisme 22 de remise à zéro des secondes qui vient d'être décrit présente les
avantages suivants.
[0084] Premièrement, en comparaison des mécanismes à coeur connus, le présent mécanisme
22 est d'architecture plus simple. Le marteau 29, en particulier, est de forme moins
complexe. L'absence de talon, et la présence du suiveur 30 de came qui, en fin de
course, vient simplement buter contre la surface 28 de butée, évite les rebonds de
l'aiguille 15 des secondes, au bénéfice de la fiabilité du mécanisme 22.
[0085] Comme déjà évoqué, les rebonds sont également empêchés par le système 40 à cliquet,
qui assure le caractère unidirectionnel de la rotation de l'aiguille 15 des secondes
lors de sa remise à zéro.
[0086] Etant plus simple, ce mécanisme 22 est léger, peu encombrant, et de fabrication facile.
[0087] Il en résulte notamment une plus grande fiabilité, et par conséquent une plus grande
longévité du mécanisme 22 (et donc de la montre 1).
1. Mécanisme (22) horloger de remise à zéro de la seconde, qui comprend :
- Un arbre (17) des secondes ;
- Une aiguille (15) trotteuse solidaire en rotation de l'arbre (17) des secondes ;
- Une came (23) solidaire en rotation de l'arbre (17) des secondes et dont un bord
périphérique forme un chemin (24) de came ;
- Un marteau (29) pourvu d'un suiveur (30) de came, ce marteau (29) étant monté en
rotation autour d'un axe (A3) de marteau entre une position débrayée dans laquelle
le suiveur (30) de came est écarté du chemin (24) de came, et une position embrayée
dans laquelle le suiveur (30) de came est en appui sur le chemin (24) de came pour
produire un couple moteur sur l'arbre (17) des secondes ;
ce mécanisme (22) étant
caractérisé :
- en ce que la came (23) se présente sous forme d'un colimaçon, le chemin (24) de came s'étendant
en spirale autour de l'arbre (17) des secondes depuis une extrémité (26) interne jusqu'à
une extrémité (27) externe reliées entre elles par une surface (28) de butée qui s'étend
sensiblement radialement par rapport à l'arbre (17) des secondes et contre laquelle
vient buter le suiveur (30) de came dans une position angulaire de fin de course de
l'aiguille (15) trotteuse ;
- en ce qu'il comprend un système à cliquet anti-retour comprenant une roue (41) dentée montée
sur l'arbre (17) des secondes, et un cliquet (42) porté par la came et qui attaque
la roue (41) dentée.
2. Mécanisme (22) selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend un ressort (32) de marteau pourvu d'une tête (33) fixe et d'une lame (34)
élastique qui sollicite le marteau (32) vers sa position embrayée.
3. Mécanisme (22) selon la revendication 2, caractérisé en ce que le marteau (29) porte un pion (35) primaire en saillie, contre lequel la lame (34)
du ressort est en appui permanent.
4. Mécanisme (22) selon la revendication 2 ou la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comprend un actionneur (36) monté mobile entre une position de retenue dans laquelle
il place le marteau (29) dans sa position débrayée, et une position de libération
dans laquelle il permet au marteau (29) d'occuper sa position embrayée.
5. Mécanisme (22) selon la revendication 4, caractérisé en ce que le marteau (29) porte un pion (37) secondaire en saillie, contre lequel un épaulement
(38) formé sur l'actionneur (36) est en appui en position de retenue de celui-ci.
6. Mécanisme (22) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la roue (41) dentée comprend une denture de type Breguet.
7. Mécanisme (22) selon la revendication 6, caractérisé en ce que la roue (41) dentée comprend soixante dents.
8. Mécanisme (22) selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'axe (A3) de marteau est formé par un arbre (46) pourvu d'un excentrique (47) dont
la rotation fait débattre le marteau (29) en ajustant la position angulaire de fin
de course de l'aiguille (15) trotteuse.
9. Montre (1) équipée d'un mécanisme (22) horloger de remise à zéro de la seconde selon
l'une des revendications précédentes.
10. Montre (1) selon la revendication 9, équipée d'un cadran (6) muni d'une graduation
(7) incluant un index (10) de douze heure avec laquelle l'aiguille (15) des secondes
est sensiblement alignée lorsqu'elle est en position angulaire de fin de course.