Objet de l'invention
[0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie et plus spécifiquement
à une construction pour un cadran réalisé dans un matériau fragile. Elle se rapporte
également à l'agencement de ce cadran au sein d'une montre.
Arrière-plan technologique
[0002] Les cadrans de montre peuvent être réalisés dans des matériaux tels que la nacre,
l'aventurine, etc. qui présentent un aspect esthétique attractifs mais qui ont pour
inconvénient d'être fragiles. En conséquence, ils sont susceptibles de se fracturer
ou de se fissurer lorsque la montre qui est équipée subie un choc par exemple si la
montre vient à chuter sur un sol dur .Dès lors ces montres peuvent ne pas remplir
les conditions du test aux chocs régi par la norme NIHS_91-10.
[0003] Dans une construction classique représentée à la figure 1, le cadran 2 comporte deux
plaques 3,4 collées l'une sur l'autre avec une plaque de support 3 réalisée dans un
matériau métallique tel que le laiton et une plaque 4 visible au travers de la glace
5 et qui est réalisée dans le matériau fragile en question. Dans cette construction,
les deux plaques ont le même diamètre et sont délimitées par des tranches axialement
alignées. Ces dernières sont montées en regard de la collerette 7a de la carrure 7
avec un jeu destiné à la reprise des chocs radiaux. De par l'alignement des tranches,
les plaques sont montées en regard de la carrure avec un même jeu avec, pour conséquence,
qu'en cas de choc radial, les deux plaques viennent buter contre la carrure. Par ailleurs,
la plaque fragile 4 est montée en regard de la lunette à réhaut 6 avec un jeu destiné
à la reprise des chocs verticaux. Cela signifie qu'en cas de choc, c'est la plaque
fragile qui entre en collision avec la lunette. On voit ainsi que cette construction
présente pour désavantage que, lors d'un choc radial ou vertical, la plaque fragile
est sollicitée autant, voire plus, que la plaque de support ce qui risque de la fissurer
ou de la fracturer.
Résumé de l'invention
[0004] Pour remédier au désavantage précité, la présente invention a pour objet principal
de proposer une nouvelle construction de cadran permettant de réduire les sollicitations
sur la plaque fragile lors d'un choc qu'il soit radial ou vertical.
[0005] A cet effet, la présente invention propose un cadran formé de deux plaques accolées
de dimensions différentes avec une plaque de support ayant une dimension supérieure
à celle de la plaque fragile de manière à libérer sur la plaque de support un rebord
périphérique destiné à être monté dans une direction verticale en regard de la lunette
en lieu et place du rebord périphérique de la plaque fragile. Un tel cadran est défini
par la revendication 1 du brevet.
[0006] La présente invention a également pour objet une montre, typiquement une montre bracelet
telle que définie à la revendication 8 du brevet.
[0007] Ainsi, en cas de choc vertical, c'est la plaque de support qui vient buter contre
la lunette alors que la plaque fragile peut se déplacer sur une même course sans rencontrer
d'obstacles. Il s'ensuit que le risque de fissurer ou fracturer la plaque fragile
est fortement réduit.
[0008] Dans cette nouvelle construction de cadran, les tranches respectives des plaques
ne sont pas alignées verticalement. Cela permet de monter le cadran au sein de la
boîte de montre avec des jeux radiaux distincts pour les deux plaques. Il est ainsi
possible de monter la tranche de la plaque fragile avec un jeu radial supérieur à
celui pour la tranche de la plaque de support de manière à ce que, lors d'un choc
radial, ce soit uniquement la tranche de la plaque de support qui arrive à butée contre
la boîte. De nouveau, il s'ensuit que la plaque fragile ne sera sollicitée que de
manière négligeable lors d'un choc radial.
[0009] D'autres avantages ressortiront des caractéristiques exprimées dans les revendications,
de la description détaillée de l'invention illustrée ci-après à l'aide des dessins
annexés donnés à titre d'exemples nullement limitatifs.
Brève description des figures
[0010]
La figure 1 représente une vue partielle en coupe d'une construction selon l'art antérieur
d'un cadran fragile agencé au sein de la boîte de montre.
La figure 2A représente une vue partielle en coupe d'une construction selon l'invention
d'un cadran fragile agencé au sein de la boîte de montre.
La figure 2B est un agrandissement de la figure 2A.
Description détaillée de l'invention
[0011] La présente invention se rapporte à une construction de cadran et à son agencement
au sein d'une boîte de montre comprenant un mouvement d'horlogerie M surmonté d'un
cadran 2 au-dessus duquel se déplacent des aiguilles d'heures, H de minutes m et de
secondes S entrainées par le mouvement M. Se référant aux figures 2A et 2B, le cadran
2 est formé de deux plaques collées avec une plaque de support 3 réalisée, de préférence,
dans un matériau métallique tel que laiton et avec une plaque 4 réalisée dans le matériau
fragile. On entend par matériau fragile tout matériau susceptible de se casser/fissurer
et non de se déformer sous l'effet d'un choc ou en d'autres termes un matériau ne
présentant pas de déformation plastique sous contrainte. Par exemple, pour en citer
quelques-uns, il peut s'agir du quartz avec une de ses variétés qui est l'aventurine,
de la nacre, de la céramique, du silicium, etc. Les plaques 3 et 4 sont de manière
avantageuse collées au moyen d'un ruban adhésif double face (non représenté) interposé
entre elles. L'utilisation d'un tel ruban permet d'assure un bon maintien des plaques
ensemble tout en permettant une liaison capable d'amortir des chocs subis par la plaque
métallique.
[0012] De manière conventionnelle, la boîte de montre 1 comporte une glace 5, un fond 8
et un élément de jonction entre la glace 5 et le fond 8 réalisé en une ou plusieurs
pièces et comprenant une lunette 6, un réhaut 6a et une carrure 7. La plaque fragile
4 est disposée du côté de la glace 5 et la plaque de support 3 est disposée du côté
du fond 8 de la boîte de montre 1. La plaque de support ainsi que la plaque fragile
définissent un plan horizontal, les plaques étant disposées l'une au-dessus de l'autre
selon une direction perpendiculaire à ce plan, c.à.d. selon une direction verticale.
De manière classique, la plaque de support 3 et la plaque fragile 4 sont percés d'orifices
9 pour le passage de l'axe 10 des aiguilles. Par ailleurs, la plaque de support 3
pourrait être évidée en son centre.
[0013] Selon l'invention, la plaque fragile 4 a une surface qui est inférieure à celle de
la plaque de support 3 et qui en projection verticale sur la plaque support 3 ne dépasse
pas le contour de cette dernière, de manière à libérer sur la plaque de support 3
un rebord périphérique 3b destiné à être monté en regard d'une paroi de l'élément
de jonction et, plus précisément, du réhaut 6a qui est solidaire de la lunette 6 dans
l'exemple illustré.
[0014] Ce rebord 3b est dimensionné pour être en grande partie masqué par le réhaut depuis
l'extérieur de la glace. Il est sensiblement horizontal et destiné à être monté en
regard d'une surface complémentaire du réhaut 6a avec un jeu Dz permettant de reprendre
les chocs verticaux. Ce jeu Dz est sensiblement constant et compris entre 0.01 et
0.1 mm, et préférentiellement entre 0.03 et 0.07 mm.
[0015] Le rebord périphérique 3b s'étend jusqu'à la tranche 3c de la plaque de support 3,
cette tranche 3c étant sensiblement verticale et destinée à être montée en regard
d'une autre paroi de l'élément de jonction avec un jeu Dx
1 afin de reprendre les chocs radiaux. Plus précisément, la tranche 3c est montée en
regard d'une paroi 7b de forme complémentaire (en l'occurrence droite et perpendiculaire
au plan du cadran 2) de la collerette intérieure 7a de la carrure 7.
[0016] Les deux plaques sont disposées de manière sensiblement concentrique par rapport
à l'axe central 10 de la boîte qui est l'axe des aiguilles. Ainsi, dans le cas d'un
cadran circulaire, la plaque fragile a un diamètre moindre que le diamètre de la plaque
de support et le rebord périphérique forme un anneau de largeur constante autour de
la plaque fragile.
[0017] Selon la variante préférée représentée aux figures 2A et 2B, la plaque de support
3 comporte un logement 3a dans lequel est fixée la plaque fragile 4. Ce logement a
une forme sensiblement complémentaire à celle de la plaque de support. Préférentiellement,
il a une profondeur qui est inférieure à l'épaisseur de la plaque fragile de manière
à ce qu'une partie de la tranche 4a de la plaque fragile 4 se dresse en dehors du
logement 3a. Il est également envisageable que le logement 3a ait une profondeur sensiblement
égale à l'épaisseur de la plaque fragile 4 auquel cas le rebord périphérique 3b et
la face supérieure de la plaque fragile 4 sont sensiblement dans un même plan. Dans
ce cas, la plaque fragile 4 est donc entièrement contenue dans la plaque de support
3.
[0018] Selon une autre variante non représentée, la plaque de support est dépourvue d'un
logement et la plaque fragile 4 est superposée sur la plaque de support 3 tout en
maintenant un rebord périphérique 3b de la plaque de support 3 libre pour un montage
en regard du réhaut 6a.
[0019] Selon encore une autre variante (non représentée) la plaque de support 3 est évidée
en son centre et forme un cadre comprenant un rebord intérieur défini par une portion
périphérique intérieure de fond du logement 3a.
[0020] Se référant à la variante préférée des figures 2A et 2B, au moins une partie de la
tranche 4a de la plaque fragile 4 se dresse verticalement au-dessus du rebord périphérique
3b. Cette partie est montée en regard d'une paroi verticale de l'élément de jonction,
et plus précisément d'une paroi verticale 6b du réhaut 6a. Elle est montée avec un
jeu Dx
2 sensiblement constant. Selon l'invention, le jeu Dx
2 est supérieur au jeu Dx
1 afin que, lors d'un choc radial, la plaque de support 3 arrive en butée contre la
paroi 7b de la collerette 7a sans que la tranche 4a de la plaque fragile 4 n'entre
en collision avec la paroi 6b du réhaut 6a. Dx
2 est choisi de manière à être supérieure à Dx
1 tout en étant suffisant petit que pour être peu perceptible voire invisible à l'oeil
nu au travers de la glace. Ainsi, préférentiellement, Dx
2 est compris entre 0.05 et 0.15 mm et Dx
1 est compris entre 0.01 et 0.1 mm avec Dx
2 > Dx
1. Plus préférentiellement, Dx
2 est compris entre 0.08 et 0.12 mm et Dx
1 est compris entre 0.03 et 0.07 mm
(Idem). Avantageusement la surface du rebord périphérique de la plaque de support et/ou la
paroi 6b du réhaut sont revêtues d'une couche de couleur sombre.
[0021] De même, lorsque la plaque de support est superposée sur la plaque fragile, la tranche
de la plaque fragile est montée avec un jeu Dx
2 supérieur à Dx
1.
[0022] Enfin, si la plaque fragile est entièrement contenue dans le logement de la plaque
de support, seule cette dernière est sollicitée lors d'un choc radial.
Légende
[0023]
- (1) Boîte de montre
- (2) Cadran
- (3) Plaque de support, aussi appelée première plaque
- a. Logement
- b. Rebord périphérique
- c. Tranche
- (4) Plaque fragile, aussi appelée deuxième plaque a. Tranche
- (5) Glace
- (6) Lunette
- a. Réhaut
- (7) Carrure
- a. Collerette intérieure
- (8) Fond
- (9) Orifices pour le passage des aiguilles
- (10) Axe des aiguilles
Dx : Jeu horizontal, aussi dit radial
Dz : Jeu vertical
1. Cadran (2) destiné à être monté dans une boîte de montre (1), le cadran (2) comportant
une première plaque de support (3) et une deuxième plaque (4) réalisée dans un matériau
fragile, les deux plaques (3,4) définissant un plan horizontal et étant accolées l'une
sur l'autre de manière sensiblement concentrique selon une direction verticale par
rapport au plan horizontal, chaque plaque (3,4) étant délimitée par une tranche (3c,4a),
la tranche (3c) de la première plaque (3) formant une première surface d'assemblage
du cadran (2) destinée à être montée avec jeu au sein de la boîte de montre (1), le
cadran (2) étant caractérisé en ce que la deuxième plaque (4) a une surface inférieure à la surface de la première plaque
(3) et qui en projection verticale sur la première plaque (3) ne dépasse pas le contour
de la première plaque (3) de manière à libérer sur la première plaque (3) un rebord
périphérique (3b), ledit rebord périphérique (3b) formant une deuxième surface d'assemblage
du cadran (2) destinée à être montée avec jeu au sein de la boîte de montre (1).
2. Cadran (2) selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'au moins une partie de la tranche (4a) de la deuxième plaque (4) se dresse dans la
direction verticale au-dessus du rebord périphérique (3b) de la première plaque (3),
ladite au moins partie de la tranche (4a) formant une troisième surface d'assemblage
du cadran (2) destinée à être montée avec jeu au sein de la boîte de montre (1).
3. Cadran (2) selon la revendication 2, caractérisé en ce que la deuxième plaque (4) est superposée sur la première plaque de support (3) de manière
à ce que toute la tranche (4a) de la deuxième plaque se dresse dans la direction verticale
au-dessus du rebord périphérique (3b) de la première plaque (3).
4. Cadran (2) selon la revendication 2, caractérisé en ce que la première plaque de support (3) comporte un logement (3a) dans lequel est accolée
la deuxième plaque (4), le logement (3a) étant encadré par le rebord périphérique
(3b), la profondeur du logement (3a) étant inférieure à l'épaisseur de la tranche
(4a) de la deuxième plaque (4) de manière à ce que ladite partie de la tranche (4a)
de la deuxième plaque (4) se dresse dans la direction verticale au-dessus du rebord
périphérique (3b) de la première plaque (3).
5. Cadran (2) selon la revendication 1, caractérisé en ce que la première plaque de support (3) comporte un logement (3a) dans lequel est accolée
la deuxième plaque (4), le logement (3a) étant encadré par le rebord périphérique
(3b), la profondeur du logement (3a) étant sensiblement égale à l'épaisseur de la
tranche (4a) de la seconde plaque (4) de manière à ce que toute la tranche (4a) soit
contenue dans la première plaque (3).
6. Cadran (2) selon la revendication 4 ou 5, caractérisé en ce que le logement (3a) a une forme sensiblement complémentaire à celle de la deuxième plaque
(4).
7. Cadran (2) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première plaque de support (3) est réalisée dans un matériau métallique dont notamment
le laiton et en ce que la deuxième plaque (4) est réalisée dans un matériau fragile choisi parmi la liste
comprenant la nacre, le quartz dont l'aventurine, la céramique et le silicium.
8. Montre comprenant une boîte (1) délimitant un volume dans lequel est monté le cadran
(2) selon l'une quelconque des revendications précédentes, la boîte (1) étant munie
d'un fond (8), d'une glace (5) et d'un élément de jonction entre le fond (8) et la
glace (5) réalisé en une ou plusieurs pièces et comprenant une carrure (7), la première
plaque de support (3) étant disposée du côté du fond (8) et la deuxième plaque (4)
étant disposée du côté de la glace (5), la première surface d'assemblage du cadran
(2) étant montée dans la direction du plan horizontal en regard d'une première paroi
de l'élément de jonction avec un jeu Dx1 destiné à reprendre les chocs horizontaux, caractérisée en ce que, dans la direction verticale, la deuxième surface d'assemblage du cadran (2) est
montée en regard d'une deuxième paroi de l'élément de jonction avec un jeu Dz afin
que, lors de chocs verticaux, seule la première plaque de support (3) du cadran (2)
vienne à butée contre l'élément de jonction.
9. Montre selon la revendication 8, caractérisée en ce que la troisième surface d'assemblage du cadran (2) est montée dans la direction du plan
horizontal en regard d'une troisième paroi de l'élément de jonction avec un jeu Dx2, le jeu Dx2 étant supérieur au jeu Dx1 afin que, lors de chocs horizontaux, seule la première plaque de support (3) du cadran
(2) vienne à butée contre l'élément de jonction.
10. Montre selon la revendication 9, caractérisée en ce que Dx2 est sensiblement constant et compris entre 0.05 et 0.15 mm, préférentiellement entre
0.08 et 0.12 mm et en ce que Dx1 est sensiblement constant et compris entre 0.01 et 0.1 mm, préférentiellement entre
0.03 et 0.07 mm.
11. Montre selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, caractérisée en ce que Dz est sensiblement constant et compris entre 0.01 et 0.1 mm, préférentiellement
entre 0.03 et 0.07 mm.
12. Montre selon l'une quelconque des revendications 8 à 11, caractérisée en ce que la première paroi est une paroi sensiblement verticale de la carrure (7).
13. Montre selon l'une quelconque des revendications 8 à 12 comprenant un réhaut disposé
entre la glace et le cadran, caractérisée en ce que la deuxième paroi est une paroi sensiblement horizontale du réhaut (6a).
14. Montre selon l'une quelconque des revendications 9 à 13 comprenant un réhaut disposé
entre la glace et le cadran, caractérisée en ce que la troisième paroi est une paroi sensiblement verticale du réhaut (6a).
15. Montre selon l'une quelconque des revendications 8 à 14 comprenant un réhaut disposé
entre la glace et le cadran, caractérisée en ce que le rebord périphérique (3b) est dimensionné pour être en grande partie masqué par
le réhaut (6a) depuis l'extérieur de la montre à travers la glace (5).