[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication d'un composant horloger
réalisé à partir d'un matériau micro-usinable.
[0002] Il est connu de fabriquer des composants horlogers à partir d'un matériau micro-usinable
tel que le silicium et par des techniques de micro-usinage, notamment par gravure
sèche, par exemple par gravure ionique réactive profonde (en anglais
Deep Reactive Ion Etching DRIE) ou par gravure chimique humide (en anglais
chemical wet etching).
[0003] Un tel procédé de fabrication de l'état de la technique, représenté par la figure
1, comprend une première étape E1 (figure 1a) consistant à se munir d'une plaque 1
qui est appelée par sa dénomination anglaise « wafer », constituée d'une première
plaquette 2 en matériau micro-usinable, par exemple en silicium, dont l'épaisseur
correspond à celle du composant final, de l'ordre de 10 à 200 microns, et destinée
à être travaillée pour former le composant. Cette première plaquette 2 est assemblée
à une seconde plaquette 4, d'épaisseur de l'ordre de 0,5 mm, destinée à servir de
support et se présentant par exemple de même en silicium, par l'intermédiaire d'une
couche intermédiaire 3 d'oxyde de silicium. Un tel wafer 1 est généralement dénommé
«wafer SOI » pour « wafer silicon on insulator ». La seconde plaquette 4 et la couche
intermédiaire 3 forment ainsi un support, qui permet la rigidification de l'ensemble
du wafer 1, sa manutention sans risque, ainsi que sa manipulation facile lors de la
fabrication du composant horloger.
[0004] Le procédé de fabrication comprend ensuite une étape consistant à ajouter un masque
sur la face apparente du wafer 1, par l'intermédiaire du dépôt (étape E2, figure 1b)
d'une couche de résine 5, dans laquelle des zones libres 6 sont formées (étape E3,
figure 1 c) par suppression partielle de la résine au moyen de techniques de photolithographie.
En remarque, nous désignerons par le terme général de « wafer » une plaquette ou un
assemblage de plaquettes, et/ou comprenant éventuellement des couches supplémentaires,
utilisé dans un procédé de fabrication comprenant au moins une gravure, à partir d'une
étape de masquage correspondant à l'étape E2. Ce wafer comprend deux faces : la face
apparente, que nous appellerons aussi surface supérieure par convention, qui sera
gravée, et la face inférieure.
[0005] Le masque formé à l'étape précédente permet ensuite la formation d'au moins un composant
horloger, par gravure (étape E4, figure 1d) de la première plaquette 2 du wafer 1
dans les zones libres 6 de résine. Le(s) composant(s) est/sont ainsi formé(s) selon
une géométrie déterminée par le masque formé précédemment.
[0006] Enfin, la résine restante est retirée (étape E5, figure 1e), puis l'au moins un composant
horloger 9, illustré par la figure 1f, est obtenu par la séparation de la première
plaquette 2 de la deuxième plaquette 4 par le biais d'une étape de libération E6.
Cette étape de libération a donc pour effet de séparer le ou les composants horlogers,
gravés dans la première plaquette 2, de la couche intermédiaire 3, mais également
du matériau micro-usinable dont la deuxième plaquette 4 est constituée. Cette étape
de libération E6 est une étape complexe. Elle peut être réalisée par une dissolution
complète du matériau de la couche intermédiaire 3 à partir de la face supérieure du
wafer 1, plus précisément à partir des gravures 7 réalisées dans la première plaquette
2 du wafer 1, ce qui présente l'inconvénient d'une durée d'étape très longue. En variante,
il est possible de dégager sélectivement, à partir de la face inférieure du wafer
1 et dans la deuxième plaquette 4, les espaces situés en dessous des composants horlogers
formés, par des étapes de fabrication similaires aux étapes E2 à E5 décrites précédemment
réalisées sur le wafer retourné, de manière à rendre la couche intermédiaire 3 plus
accessible et à en accélérer la dissolution. Dans tous les cas, l'étape de libération
E6 est longue et exige des équipements de fabrication complexes, ce qui représente
un inconvénient important de la solution de l'état de la technique.
[0007] Un objet de la présente invention est de proposer un procédé de fabrication d'un
composant horloger qui améliore le procédé de l'état de la technique.
[0008] Plus particulièrement, l'objet de la présente invention est de proposer un procédé
de fabrication simplifié d'un composant horloger.
[0009] A cet effet, l'invention repose sur un procédé de fabrication d'un composant horloger,
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- se munir d'un wafer comprenant une plaquette comprenant un matériau du composant,
notamment du silicium, du diamant, du quartz ou de la céramique,
- optionnellement revêtir au préalable la surface inférieure de ladite plaquette par
une couche inférieure,
- graver ladite plaquette du wafer à partir de sa surface supérieure pour former au
moins un composant horloger,
- révéler au moins un composant horloger, en retirant une couche ayant servi de masque
pour la gravure,
- et optionnellement libérer ladite plaquette et le au moins un composant horloger gravé
par enlèvement de la couche inférieure.
[0010] L'étape consistant à se munir d'un wafer peut comprendre une étape consistant à se
munir d'un wafer d'épaisseur sensiblement égale à l'épaisseur maximale du composant
horloger à fabriquer.
[0011] Le procédé peut comprendre une étape de gravure du matériau du composant dans toute
l'épaisseur de l'ensemble du matériau du composant présent dans le wafer et/ou dans
toute l'épaisseur de l'unique plaquette comprenant le matériau du composant du wafer.
[0012] L'invention est plus précisément définie par les revendications.
[0013] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante de modes de réalisation particuliers faits
à titre non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente schématiquement les étapes de fabrication d'un composant horloger
selon l'état de la technique.
Chaque figure 1a à 1f représente plus précisément une étape de la fabrication selon
l'état de la technique.
La figure 2 représente schématiquement les étapes de fabrication d'un composant horloger
selon un premier mode de réalisation de l'invention.
Chaque figure 2a à 2d et 2f représente plus précisément une étape de la fabrication
selon le premier mode de réalisation de l'invention.
La figure 3 représente schématiquement les étapes de fabrication d'un composant horloger
selon un deuxième mode de réalisation de l'invention.
Chaque figure 3a à 3f représente plus précisément une étape de la fabrication selon
le deuxième mode de réalisation de l'invention.
[0014] Selon les modes de réalisation de l'invention, le procédé de fabrication d'un composant
horloger est amélioré en ce qu'il simplifie fortement la fin du procédé de l'état
de la technique, en simplifiant, voire en supprimant l'étape de libération E6 décrite
précédemment. Par convention, comme mentionné précédemment, nous utiliserons l'adjectif
supérieur pour désigner une surface du côté de la face d'un wafer qui va subir la
première gravure, et l'adjectif inférieur pour une surface d'un côté opposé.
[0015] La figure 2 représente un procédé de fabrication d'un composant horloger selon un
premier mode de réalisation de l'invention.
[0016] A l'instar du procédé de l'état de l'art décrit plus haut, un tel procédé de fabrication
comprend une première étape E11 (figure 2a) consistant à se munir d'un wafer 11 en
matériau micro-usinable, par exemple en silicium. Selon ce mode de réalisation, un
tel wafer comprend une seule plaquette 12 destinée à être travaillée pour former le
composant horloger. Cette plaquette 12 unique présente de préférence une épaisseur
supérieure ou égale à 100 microns, voire supérieure ou égale à 120 microns. Cette
épaisseur peut notamment être comprise entre 100 ou 120 microns et 300 microns, voire
même jusqu'à 500 microns.
[0017] Le procédé de fabrication comprend ensuite une étape consistant à ajouter un masque
sur la surface supérieure du wafer 11, par l'intermédiaire du dépôt (étape E12, figure
2b) d'une couche de résine 15, dans laquelle des zones libres 16 sont formées (étape
E13, figure 2c) par suppression partielle de la résine au moyen de techniques de photolithographie.
[0018] Le masque formé à l'étape précédente permet ensuite la formation d'au moins un composant
horloger, par gravure (étape E14, figure 2d) du wafer 11 au travers des zones libres
16 du masque de résine. Le(s) composant(s) est/sont ainsi formé(s) selon une géométrie
déterminée par le masque formé précédemment. De préférence, des attaches sont prévues
pour maintenir le(s) composant(s) rattachés au wafer 11.
[0019] Enfin, la résine restante est supprimée par dissolution, dans une étape de révélation
(étape E15, figure 2f) qui permet d'obtenir directement la plaquette 12 usinée comportant
le(s) composant(s) horloger(s) 19.
[0020] Les étapes E12 à E15 correspondent sensiblement aux étapes E2 à E5 de la solution
de l'état de la technique, et ne sont donc pas décrites en détail. Notamment, la gravure
est réalisée de manière conventionnelle, par photolithographie et DRIE. Le grand avantage
de ce premier mode de réalisation de l'invention est d'avoir supprimé la deuxième
plaquette de support du wafer, ce qui permet de supprimer l'étape fastidieuse de libération
E6 de l'état de la technique par dissolution de la couche intermédiaire 3.
[0021] En variante, le wafer 11 en matériau micro-usinable pourrait se présenter en plusieurs
couches superposées, et/ou en plusieurs matériaux. La caractéristique importante du
mode de réalisation est que le wafer ne comprend aucune couche dont la fonction se
limite à former un support et qu'il est gravé dans toute son épaisseur. Autrement
dit, le composant horloger obtenu présente une épaisseur finale maximale sensiblement
égale à l'épaisseur du wafer 11 utilisé, c'est-à-dire à l'épaisseur de la plaquette
12.
[0022] Ainsi, le mode de réalisation décrit ci-dessus permet bien de simplifier fortement
le procédé de fabrication d'un composant horloger. Il repose principalement sur la
suppression de tout support dans un wafer 11 en matériau micro-usinable, et sur la
constatation inattendue qu'il est possible de fabriquer un composant horloger à partir
d'une plaquette ne comprenant pas de support.
[0023] La figure 3 représente un procédé de fabrication d'un composant horloger selon un
deuxième mode de réalisation de l'invention.
[0024] Un tel procédé de fabrication comprend une première étape E21 (figure 3a) consistant
à se munir d'un wafer 21 comprenant un matériau micro-usinable, par exemple du silicium.
Selon ce deuxième mode de réalisation, un tel wafer 21 comprend une plaquette 22 en
matériau micro-usinable, qui correspond au matériau du composant horloger, d'une épaisseur
supérieure ou égale à 100 microns, voire supérieure ou égale à 120 microns, destinée
à être travaillée pour former le composant horloger. Le wafer 21 comprend de plus
une couche inférieure 24, de préférence métallique.
[0025] Ainsi, ce deuxième mode de réalisation comprend une étape préalable non représentée,
consistant à déposer ou assembler une couche inférieure 24 métallique à une plaquette
22 en matériau micro-usinable, pour former le wafer 21. Selon un premier mode de réalisation,
cette étape préalable consiste à revêtir une surface d'une plaquette en matériau micro-usinable
d'une couche de métal déposé par une technique de dépôt physique en phase vapeur,
aussi dénommée par son sigle PVD (pour « Physical Vapor Déposition »). A titre d'exemple,
une telle couche inférieure métallique peut être une couche d'aluminium pur de 2 microns.
En variante, une telle couche inférieure peut présenter toute autre épaisseur, de
préférence comprise entre 0.5 et 5 microns inclus. Alternativement, toute technique
de déposition d'un métal pur et/ou d'un alliage peut être utilisée pour revêtir la
surface inférieure de la plaquette en matériau micro-usinable par une couche métallique.
Préférentiellement, le métal déposé est de l'aluminium, de l'or ou du platine. En
complément, il est possible de déposer préalablement une couche d'accroche sur la
plaquette en matériau micro-usinable, par exemple en titane ou en chrome, pour améliorer
l'adhésion de la couche inférieure métallique. En variante, toute autre technique
de déposition ou d'assemblage d'une couche inférieure métallique formant un revêtement
sur la surface de la plaquette en matériau micro-usinable peut être utilisée (p.ex.
croissance électrolytique, déposition chimique en phase vapeur, collage d'une feuille
...).
[0026] Le procédé de fabrication comprend ensuite une étape consistant à ajouter un masque
sur la surface supérieure du wafer 21, par l'intermédiaire du dépôt (étape E22, figure
3b) d'une couche de résine 25, dans laquelle des zones libres 26 sont formées (étape
E23, figure 3c) par suppression partielle de la résine au moyen de techniques de photolithographie.
[0027] Le masque formé à l'étape précédente permet ensuite la formation d'au moins un composant
horloger, par gravure (étape E24, figure 3d) du wafer 21 au travers des zones libres
26 du masque de résine. Le(s) composant(s) est/sont ainsi formé(s) selon une géométrie
déterminée par le masque formé précédemment.
[0028] Enfin, la résine restante est supprimée par dissolution, dans une étape de révélation
(étape E25, figure 3e). Les étapes E22 à E25 correspondent sensiblement aux étapes
E2 à E5 et E12 à E15.
[0029] Le procédé selon ce deuxième mode de réalisation comprend ensuite une étape de libération
E26 (figure 3f), qui consiste à retirer la couche inférieure 24 métallique. Cette
étape de libération E26 est très simple et rapide : elle est réalisée en dissolvant
le métal, par exemple dans un bain d'acide de gravure d'aluminium (mélange HNO3, H3PO4,
CH3COOH, H2O). La composition du bain doit être adaptée au métal constituant la couche
inférieure pour en permettre la dissolution, de manière connue de l'homme de métier.
Ainsi, le matériau de la couche inférieure est intégralement dissout. Dans la solution
de l'état de la technique rappelée précédemment, seule la couche intermédiaire 3 d'oxyde
de silicium est dissoute, la deuxième plaquette 4 inférieure en silicium se séparait
ensuite de la plaquette supérieure portant les composants.
[0030] Ainsi, ce deuxième mode de réalisation reste de même très simple, puisque la séparation
finale du composant horloger 29, par la suppression des résidus de fabrication comme
la résine et la couche inférieure, qui se présente comme une couche métallique de
support selon un mode de réalisation, comprend une étape de libération E26 grandement
simplifiée par rapport au procédé de l'état de la technique qui utilise un support
constitué de deux parties dont l'une correspond au matériau du composant, et qui ne
peut de ce fait pas être dissoute chimiquement sans avoir préalablement protégé les
composants gravés dans la première plaquette par une couche additionnelle.
[0031] Ainsi, le deuxième mode de réalisation décrit ci-dessus permet bien de simplifier
fortement le procédé de fabrication d'un composant horloger. Il repose sur l'utilisation
d'un support métallique pour une plaquette constituée d'un matériau micro-usinable,
et sur la constatation inattendue qu'il est possible de fabriquer un composant horloger
à partir d'un wafer comprenant une seule plaquette de matériau micro-usinable et une
fine couche inférieure métallique, beaucoup plus fine que le support de l'état de
la technique réalisé également en matériau micro-usinable. L'homme du métier aurait
eu un préjugé négatif sur une telle solution, considérant notamment que le métal allait
diffuser au sein du matériau micro-usinable en modifiant ses propriétés. L'homme du
métier aurait également un préjugé négatif sur la faisabilité de ce procédé de fabrication,
car les équipements de traitement sont en général conçus pour des wafers d'une certaine
rigidité pour assurer la précision et la robustesse.
[0032] En remarque et par rapport au premier mode de réalisation, la couche inférieure métallique
utilisée dans ce deuxième mode de réalisation présente en outre les autres avantages
suivants :
- elle sert de couche d'arrêt lors de l'étape de gravure E24, elle permet de protéger
le porte-plaquette en évitant qu'il ne soit exposé au bombardement ionique en fin
de gravure ;
- elle évacue la chaleur produite dans les structures lors de la gravure (réaction chimique
exothermique + bombardement ionique) ;
- elle permet aussi d'éviter les défauts qui peuvent apparaître dans certains cas en
fond de gravure, souvent dénommés par leur terme anglais de « notching » ;
- elle protège la face inférieure de la couche en matériau micro-usinable, c'est-à-dire
la plaquette, et maintient les composants gravés sur toute leur surface, évitant que
les structures flexibles ne se déforment lors du gravage.
[0033] Ce deuxième mode de réalisation a été décrit sur la base d'une couche inférieure
en métal. En variante, il est également possible de déposer ou faire croître une couche
d'oxyde de silicium SiO
2 ou de polymère, par exemple un film polymère de poly-p-xylylène mieux connu sous
le nom de parylène, sur la face inférieure de la plaquette en matériau micro-usinable,
qui remplit notamment la même fonction de rigidification qu'une couche métallique.
L'étape de libération E26 consistera simplement en une dissolution de la couche de
SiO
2 ou de polymère au moyen d'acides tels que des mélanges à base d'acide flurohydrique
ou par traitement plasma oxygène.
[0034] Finalement, le concept mis en oeuvre dans les deux modes de réalisation de l'invention
décrits précédemment consiste à proposer un procédé de fabrication d'un composant
horloger qui s'affranchit de l'étape de libération d'un support en matériau micro-usinable
complexe et chronophage, en évitant d'utiliser un matériau micro-usinable comme support.
Autrement dit, la totalité de l'épaisseur du matériau micro-usinable présent dans
le wafer est utilisé pour former le composant horloger, sans fonction de support.
Il ne comprend donc pas de plaquette de matériau micro-usinable utilisée pour la seule
fonction de support : l'unique plaquette de matériau micro-usinable présente au sein
du wafer 11, 21 est destinée à la formation d'au moins un composant horloger par gravure.
Ainsi, dans les modes de réalisation précédents, le procédé ne comprend pas de gravure
de matériau micro-usinable par la face inférieure du wafer pour faciliter l'étape
de libération E6, mais uniquement une gravure par la face supérieure. Le composant
horloger obtenu présente de préférence une épaisseur maximale correspondant sensiblement
à l'épaisseur de l'ensemble du matériau micro-usinable (correspondant à la somme de
l'épaisseur de toutes les couches en matériau micro-usinable dans le cas d'une plaquette
multicouches) présent initialement dans le wafer servant à sa fabrication.
[0035] En variante, le procédé de fabrication d'un composant horloger peut également comprendre
des étapes supplémentaires de traitement, réalisées avant ou après libération du composant
de la résine et/ou du support métallique, telles qu'un amincissement de la plaquette
de matériau micro-usinable ou du composant, une reprise mécanique ou par faisceau
laser, un dépôt de revêtement, un traitement thermique d'oxydation, un nettoyage/dégraissage,
etc.
[0036] Bien évidemment, le procédé de l'invention s'applique à la fabrication d'une multitude
de composants horlogers. Le composant horloger peut être une entité prête à être montée
dans un mouvement (par exemple un levier, un ressort, etc.) ou une pièce destinée
à être assemblée à une ou plusieurs autres pièces du mouvement (par exemple un spiral
à l'axe de balancier, une planche de roue à son axe, une ancre à la tige (ou axe)
d'ancre, un balancier à l'axe de balancier, etc). Alternativement, le composant horloger
peut être un composant d'habillage, comme une aiguille. Ce procédé est particulièrement
adapté à la fabrication de composants horlogers 2.5D (deux dimensions et demi) simples,
d'épaisseur supérieure ou égale à 100 µm. Le deuxième mode de réalisation sera préféré
pour les composants les plus fragiles, présentant des structures fines, risquant d'être
abimés, ou les plus souples, risquant de se déformer lors de l'étape de gravure, comme
les ressorts spiraux ou encore les plus fines, notamment d'épaisseur inférieure à
100 microns. Le premier mode de réalisation sera préféré pour les composants moins
fragiles, notamment plus massifs, comme les roues ainsi que pour des composants d'épaisseur
strictement supérieure à 100 µm. Toutefois, les deux modes de réalisation restent
adaptés pour la fabrication de tous ces composants horlogers.
[0037] Dans les exemples de réalisation décrits ci-dessus, la couche déposée qui sert comme
masque pour la gravure est réalisée en une résine photosensible. Cette couche en résine
photosensible peut être substituée par toute autre couche qui peut servir comme masque
contre une attaque de type DRIE, par exemple une couche en oxyde de silicium, nitrure
de silicium, métallique, etc. L'homme du métier choisira la couche adaptée pour convenir
à ses besoins.
[0038] Dans les modes de réalisation de l'invention décrits précédemment, nous entendons
par matériau micro-usinable tout matériau adapté pour le micro-usinage, incluant notamment
tout matériau qui peut être gravé de manière directionnelle au travers d'un masque.
Nous entendons de plus par micro-usinage l'ensemble des techniques permettant de venir
réaliser des structures de taille micrométrique dans un matériau au travers d'un masque,
comme par exemple les attaques chimiques ou la photolithographie. Le matériau micro-usinable
utilisé dans les exemples de réalisation décrits ci-dessus est le silicium, mais peut
être substitué par le silicium dopé, le silicium poreux, etc.... D'autres matériaux
micro-usinables pourraient évidemment être utilisés, comme par exemple le diamant,
le quartz, le saphir et la céramique. Il peut aussi s'agir d'un matériau hybride.
Le matériau micro-usinable peut aussi être tout matériau microstructurable, suffisamment
rigide pour pouvoir être manipulé. Ainsi, l'invention convient plus généralement à
la fabrication d'un composant horloger constitué de ou comprenant un matériau dit
« matériau du composant » qu'on peut découper au travers d'un masque. Avantageusement,
ce matériau du composant sera travaillé à partir d'une plaquette d'épaisseur supérieure
ou égale à 100 µm, agencée au sein d'un wafer, comme explicité dans les modes de réalisation
décrits, ou plus généralement dans un wafer comprenant une couche comprenant un ou
plusieurs matériau(x) du composant dont la totalité de l'épaisseur, de préférence
supérieure ou égale à 100 µm, sera gravée pour former le composant. De plus, un tel
wafer pourra éventuellement comprendre un support dans un autre matériau, notamment
un métal ou un alliage métallique, dit matériau du support, différent du matériau
du composant et compatible avec lui, c'est-à-dire n'étant pas affecté lors de la gravure
du matériau du composant, telle que mise en oeuvre dans les étapes de gravure E14,
E24 décrites précédemment. Avantageusement, l'épaisseur de l'éventuel support est
très faible, inférieure ou égale à 10 µm, voire inférieure ou égale à 5 µm, voire
inférieure ou égale 3 µm. De plus, cette épaisseur est de préférence supérieure ou
égale à 0,5 µm. Cette épaisseur est donc considérée comme négligeable relativement
à l'épaisseur de la plaquette en matériau du composant, du wafer, et du composant
horloger fabriqué.
1. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19 ; 29),
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
• se munir (E11 ; E21) d'un wafer (11 ; 21) comprenant une seule plaquette (12 ; 22)
comprenant un matériau du composant, notamment du silicium, du diamant, du quartz,
du saphir ou de la céramique,
• optionnellement revêtir au préalable la surface inférieure de ladite plaquette (22)
par une couche inférieure (24),
• graver (E12 à E14 ; E22 à E24) ladite plaquette (12 ; 22) du wafer (11 ; 21) à partir
de sa surface supérieure pour former au moins un composant horloger,
• révéler (E15 ; E25) au moins un composant horloger (19 ; 29), en retirant une couche
ayant servi de masque pour la gravure,
• et optionnellement libérer (E26) ladite plaquette et le au moins un composant horloger
gravé par enlèvement de la couche inférieure (24).
2. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19 ; 29) selon la revendication précédente,
caractérisé en ce que l'étape consistant à se munir d'un wafer (11 ; 21) comprend une étape consistant
à se munir d'un wafer (11 ; 21) d'épaisseur sensiblement égale à l'épaisseur maximale
du composant horloger (19 ; 29) à fabriquer.
3. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19 ; 29) selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de gravure (E12 à E14 ; E22 à E24) du matériau du composant
de la plaquette (12 ; 22) dans toute l'épaisseur de l'ensemble du matériau du composant
présent dans le wafer (11 ; 21) et/ou dans toute l'épaisseur de la plaquette (12 ;
22) du wafer (11 ; 21).
4. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19) selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que l'étape consistant à se munir (E11) d'un wafer (11) consiste à se munir d'un wafer
(11) constitué de la seule plaquette (12) en matériau du composant.
5. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19) selon la revendication précédente,
caractérisé en ce que ladite plaquette (12) comprend une épaisseur supérieure ou égale à 100 microns, voire
supérieure ou égale à 120 microns.
6. Procédé de fabrication d'un composant horloger (29) selon l'une des revendications
1 à 3, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de revêtement de la surface inférieure de la plaquette (22)
par une couche inférieure (24) métallique, ou d'oxyde de silicium SiO2 ou de film polymère.
7. Procédé de fabrication d'un composant horloger (29) selon la revendication précédente,
caractérisé en ce que l'étape de revêtement comprend le revêtement de la surface inférieure de la plaquette
(22) par une couche inférieure (24) en métal, notamment en aluminium, en or ou en
platine, déposée sur la plaquette (22), notamment par une technique de dépôt physique
en phase vapeur ou de dépôt chimique en phase vapeur ou de croissance électrolytique,
ou assemblée à la plaquette (22).
8. Procédé de fabrication d'un composant horloger (29) selon l'une des revendications
6 ou 7, caractérisé en ce que l'étape de revêtement comprend le revêtement de la surface inférieure de la plaquette
(22) par une couche inférieure (24) d'épaisseur inférieure ou égale à 10 µm, voire
inférieure ou égale à 5 µm, voire inférieure ou égale 3 µm, et/ou supérieure ou égale
à 0,5 µm.
9. Procédé de fabrication d'un composant horloger (29) selon l'une des revendications
6 à 8, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de libération (E26) consistant à retirer la couche inférieure
(24) du matériau du composant du wafer (22).
10. Procédé de fabrication d'un composant horloger (29) selon la revendication précédente,
caractérisé en ce que l'étape de libération (E26) consiste à dissoudre la couche inférieure (24), notamment
dans un bain d'acide ou par traitement plasma oxygène.
11. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19 ; 29) selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que la plaquette (12 ; 22) du wafer (11 ; 21) présente une épaisseur inférieure ou égale
à 300 microns, voire inférieure ou égale à 500 microns.
12. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19 ; 29) selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une étape ultérieure de traitement thermique d'oxydation, et/ou de nettoyage/dégraissage
du au moins un composant horloger.
13. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19 ; 29) selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend la fabrication d'une entité pour un mouvement horloger comme un levier
ou un ressort, un ressort-spiral, une planche de roue, une ancre ou un balancier,
ou la fabrication d'une entité pour un composant d'habillage comme une aiguille.
14. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19 ; 29) selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que le matériau du composant comprend du silicium, du diamant, du quartz ou de la céramique.
15. Procédé de fabrication d'un composant horloger (19 ; 29) selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce que l'étape de gravure de ladite plaquette (12; 22) du wafer (11 ; 21) comprend la réalisation
d'attaches permettant le maintien temporaire d'au moins un composant horloger gravé
à la plaquette (12 ; 22) dans laquelle il est gravé.