[0001] L'invention concerne la protection des personnes amenées à manipuler fréquemment
des vêtements suspendus à des cintres, notamment dans le secteur de la confection
et de la grande distribution.
[0002] Cette situation se présente par exemple lorsqu'il s'agit de ranger des collections
de vêtements, de ramener des vêtements des cabines d'essayage aux présentoirs, d'aller
chercher des vêtements pour les ranger sur des portants, etc.
[0003] Dans toutes ces situations la personne est amenée à porter et transporter des cintres,
souvent plusieurs à la fois, en les accrochant suspendus sur sa main dans la région
située entre l'index et le pouce, avec ces deux doigts dépliés. Le crochet du ou des
cintres vient alors en appui sur cette région de la main, de même que le haut du cintre,
et la main est de ce fait sollicitée de façon importante, d'autant plus que le vêtement
est lourd et que plusieurs cintres sont portés à la fois.
[0004] Dans le cas des personnes employées à la manutention de volumes importants de vêtements
dans des ateliers de confection ou des magasins, ces manipulations répétées entrainent
à la longue, localement, des lésions de la main au niveau de la peau par abrasion
ou écrasement, ou plus en profondeur au niveau des tendons et des muscles de cette
région fortement sollicitée de la main.
[0005] Le but de l'invention est de proposer un article assurant une protection efficace
de la main à l'encontre de ces lésions ou risques de lésion qui, pour autant, soit
confortable à porter et ne gêne pas la personne dans ses mouvements - il importe en
effet que les doigts puissent continuer à pouvoir être pliés, notamment que les extrémités
du pouce et de l'index puissent être rapprochées pour conserver l'"effet de pince"
même pendant le transport de plusieurs cintres.
[0006] On peut envisager le port de gants de travail par exemple en cuir épais, comme il
en existe pour de nombreuses activités professionnelles. Mais de tels gants sont en
général très raides (et d'autant plus raides qu'ils protègent bien) donc inconfortables.
Cet inconfort est accru si la manutention se fait dans des ateliers ou magasins surchauffés,
ce qui rend très désagréable un port prolongé d'une telle protection.
[0008] Aucun de ces articles ne procure toutefois une protection convenable dans le cas
précis de l'activité indiquée plus haut.
[0009] L'invention a pour objet de résoudre l'ensemble des problèmes précité, en proposant
un article de protection de la main à l'encontre des abrasions et écrasements spécifiquement
produits par la manutention de cintres suspendus à un bord latéral de la main, et
qui :
- soit à la fois très efficace et confortable en toutes circonstances ;
- ne gêne pas la personne qui la porte dans les mouvements de ses doigts ; et
- préserve la sensibilité tactile de la pulpe des doigts en laissant les extrémités
des doigts nues et libres de travailler.
[0010] À cet effet, l'invention propose un article de protection de la main à l'encontre
des abrasions et écrasements produits par la manutention de cintres suspendus à un
bord latéral de la main, comprenant de façon caractéristique une partie de gant recouvrant
partiellement la main en couvrant au moins une région proximale du pouce et une région
proximale de l'index.
[0011] La partie de gant comprend une partie non renforcée et au moins deux parties renforcées
non attenantes, avec une partie renforcée principale et une partie renforcée additionnelle.
[0012] La partie renforcée principale s'étend dans la région du bord latéral de la main
comprise entre le pouce et l'index au niveau du muscle adducteur transverse et du
muscle court fléchisseur du pouce et, de part et d'autre de cette région du bord latéral,
sur la région de la main couvrant le deuxième et le troisième métacarpiens, tandis
que la partie renforcée additionnelle s'étend sur la région de la main couvrant au
moins la première phalange de l'index.
[0013] La partie non renforcée s'étend autour des deux parties renforcées sur le reste de
la partie de gant, et la déformabilité de la partie non renforcée est supérieure à
celle de la partie renforcée.
[0014] Selon diverses caractéristiques subsidiaires avantageuses :
- la partie de gant comprend en outre une troisième partie renforcée s'étendant dans
la région du pouce côté externe au niveau au moins de la première phalange et du muscle
extenseur du pouce ;
- la partie de gant s'étend en direction distale le long du pouce et de l'index sur
une région de la main couvrant au moins la première phalange du pouce, et également
sur une région de la main couvrant au moins la première phalange de l'index, la partie
de gant découvrant la région de la phalange distale du doigt correspondant ;
- la partie renforcée principale comprend un empiècement incorporant une couche d'un
matériau en mousse, notamment une mousse dont la densité est d'au moins 50 kg/m3, de préférence au moins 100 kg/m3, et dont l'épaisseur est d'au moins 2 mm, de préférence 3 mm ;
- l'épaisseur de mousse de la partie renforcée additionnelle est inférieure ou égale
à l'épaisseur de mousse de la partie renforcée principale ;
- l'article comprend en outre un moyen de maintien additionnel de la partie de gant
sur la main, du groupe comprenant : patte de fixation rabattable, attenante à la partie
de gant côté médial et munie d'une fixation à bande agrippante ou bouton-pression
; manchette périphérique élastique ou ajustable, attenante à la partie de gant au
niveau du poignet ; sangle latérale élastique ou ajustable, attenante à la partie
de gant côté médial et reliant un bord palmaire et un bord dorsal de la partie de
gant.
[0015] On va maintenant décrire un exemple de mise en oeuvre de la présente invention, en
référence aux dessins annexés où les mêmes références désignent d'une figure à l'autre
des éléments identiques ou fonctionnellement semblables.
La Figure 1 illustre un premier mode de réalisation de l'article de l'invention, vu
côté face dorsale de la main, montrant les différentes régions fonctionnelles de cet
article.
La Figure 2 illustre la manière d'utiliser l'article de la Figure 1 pour porter un
cintre.
Les Figures 3a à 3c sont des vues d'une main sur laquelle est enfilé un article selon
le premier mode de réalisation de l'invention, respectivement avec la main à plat
vue côté face dorsale, avec la main à plat vue côté face palmaire, et avec la main
vue depuis le côté latéral, pouce écarté vers le bas.
La Figure 4 est une vue en coupe schématique explicitant la structure de l'article
selon l'invention au niveau d'une partie renforcée.
La Figure 5 illustre un second mode de réalisation de l'article selon l'invention,
dans une vue homologue de celle de la Figure 1.
Les Figures 6a à 6c sont des vues d'une main revêtue d'un article selon le second
mode de réalisation de l'invention, selon des vues respectives homologues de celles
des Figures 3a à 3c.
Les Figures 7 et 8 illustrent une première variante de moyens de fixation de l'article,
adaptés respectivement au premier et au second mode de réalisation ci-dessus.
Les Figures 9 et 10 illustrent une seconde variante de moyens de fixation de l'article,
adaptés respectivement aux premier et second modes de réalisation ci-dessus.
[0016] Les Figures 1, 2 et 3a à 3c illustrent une première forme de réalisation de l'article
de protection selon l'invention.
[0017] Sur la Figure 1, cet article a été représenté après avoir été enfilé sur une main
gauche vue face dorsale, avec le pouce 10, l'index 12, le majeur 14, l'annulaire 16
et l'auriculaire 18.
[0018] L'article de protection 100 se présente sous forme approximative d'un gant ou d'une
mitaine à trois doigts, avec une partie centrale 112 entourant la main dans la région
du métacarpe côté dorsal (Figure 1 et Figure 3a) et côté palmaire (Figure 3b). Cette
partie centrale 112 est prolongée distalement par une partie de doigt attenante 114
dans laquelle est enfilé le pouce 10, par une partie de doigt 116 attenante dans laquelle
est enfilé l'index 12 et par une partie de doigt attenante 118 dans laquelle est enfilé
le majeur 14.
[0019] Avantageusement, les parties de doigt 114, 116 et 118 ne couvrent que partiellement
le doigt respectif, par exemple en couvrant au moins la région de la phalange proximale
et en découvrant la région de la phalange distale du doigt correspondant.
[0020] La partie centrale 112 comprend une première partie renforcée 120 au niveau de la
région du bord latéral de la main située au niveau du muscle adducteur transverse
et du muscle court fléchisseur du pouce (c'est-à-dire approximativement au niveau
de la tranche de la main, côté latéral entre le pouce et l'index). Cette première
partie renforcée 120 s'étend de part et d'autre de cette région du bord latéral de
manière à couvrir également la région située approximativement au droit de l'index
12 et du majeur 14 (cf. Figure 1 et Figure 3a), c'est-à-dire la région des deuxième
et troisième métacarpiens, qui est également celle de l'artère radiale de l'index.
Côté opposé, c'est-à-dire côté face palmaire, la partie renforcée 120 s'étend de manière
à couvrir également la région du métacarpe située approximativement au droit de l'index
12 (cf. Figure 3b).
[0021] La partie centrale 112 comprend avantageusement en outre une seconde partie renforcée
122 s'étendant de manière à couvrir la région de l'index 12 au moins au niveau de
la première phalange côté latéral de l'index (c'est-à-dire du côté tourné vers le
pouce, cf. Figure 3c).
[0022] On notera qu'il est avantageux que les deux parties renforcées 120 et 122 soient
proches l'une de l'autre mais non attenantes, de manière à laisser subsister un intervalle
126 non renforcé au niveau du pli de flexion de l'articulation de l'index 12, afin
de procurer une aisance du pliage de ce doigt au niveau de la première phalange.
[0023] Une troisième partie renforcée 128 peut être éventuellement prévue pour couvrir et
protéger le pouce côté externe au niveau au moins de la première phalange et du muscle
extenseur du pouce. Ici encore, il est avantageux que dans ce cas la partie renforcée
128 ne soit pas attenante à la partie renforcée 12, afin de procurer une aisance du
pliage du pouce à ce niveau.
[0024] Autour des parties renforcées 120 et 122 (et 128 le cas échéant), le reste de la
partie centrale 112 du gant est une partie non renforcée 124.
[0025] La Figure 2 illustre la manière d'utiliser l'article de protection 100 des Figures
1 et 3a à 3c après que l'utilisateur l'a enfilé sur sa main.
[0026] Avec sa main tenue devant lui, verticalement avec la face latérale (tranche de la
main côté pouce) tournée vers le haut, et le pouce relevé, l'utilisateur peut accrocher
un cintre 200 sur cette face latérale, de la manière habituelle à ce genre de manipulation.
[0027] Dans cette configuration le crochet 202 du cintre 200 va se trouver en appui contre
la partie renforcée 120, qui va de ce fait protéger la main de l'utilisateur localement
contre toute irritation, inconfort ou même lésion. Le bout 204 du crochet 202 pourra
également toucher cette partie renforcée 120, mais ne blessera pas la main, la partie
renforcée venant s'interposer entre le dos de la main et cet élément saillant et dur.
[0028] Si l'utilisateur vient à accrocher plusieurs cintres semblables au cintre 200 côte
à côte sur sa main pour pouvoir en transporter plusieurs à la fois, alors la seconde
partie renforcée 122 permettra de prolonger la protection le long de l'index 12.
[0029] Pour autant, l'utilisateur ne sera pas gêné dans ses mouvements car les parties renforcées
120 et 122 (et 128 le cas échéant) ne sont présentes que localement aux endroits qui
risquent le plus d'être sollicités, et la souplesse de la partie non protégée laisse
l'utilisateur libre dans ses mouvements pour plier les doigts, rapprocher en pince
le pouce et l'index, etc. De plus, en ne couvrant qu'une partie de la main et en laissant
les extrémités des doigts libres, la sensibilité tactile du bout des doigts est préservée,
tout en augmentant bien sûr le confort.
[0030] La Figure 4 est une vue en coupe schématique montrant la structure de l'article selon
l'invention au niveau de l'une des parties renforcées 120 ou 122 (et 128 le cas échéant).
[0031] La partie renforcée peut notamment être réalisée sous forme d'un empiècement rapporté,
avec une épaisseur d'une mousse 130 dense interposée entre la couche 132 de la matière
dans laquelle est réalisé la partie de gant et une doublure intérieure 134, avec une
liaison appropriée 136 telle que piqûre ou autre autour de la pièce de mousse 130
afin de maintenir en place celle-ci.
[0032] Un exemple de mousse appropriée est la référence
Vetelyne de la société VT Plastics, qui est une mousse réticulée thermoformable à cellules
fermées de densité 100 kg/m
2.
[0033] L'épaisseur de la pièce de mousse est par exemple de 3 mm pour la partie renforcée
120 et de 2 mm pour la partie renforcée 122.
[0034] Le matériau de la couche 132 constituant la partie de gant de l'article de protection
est de préférence un cuir naturel ou synthétique, de préférence un cuir naturel de
flanc de bovin, choisi pour sa résistance élevée à l'abrasion, sa bonne malléabilité,
son confort au porter et son caractère lavable.
[0035] Les Figures 5 et 6a à 6c illustrent une seconde forme de réalisation de l'article
de protection selon l'invention, qui diffère du mode de réalisation précédemment décrit
en ce qu'il ne comporte que deux parties de doigt 114 et 116 pour le pouce 10 et l'index
12 au lieu de trois, le majeur 14 étant ici entièrement découvert.
[0036] En revanche, la partie renforcée 120 couvre toujours le métacarpe y compris au niveau
du majeur 14, c'est-à-dire que son étendue sur le dos de la main est essentiellement
la même que dans la première forme de réalisation.
[0037] Dans la mesure où cette seconde forme de réalisation ne comporte que deux parties
de doigts au lieu de trois, le bon maintien en place sur la main de l'article de protection
peut nécessiter un moyen de maintien additionnel, qui dans l'exemple illustré est
une manchette 140 en un matériau ou une structure élastique (bord-côtes par exemple).
[0038] Les Figures 7 et 8 illustrent une première variante, adaptée respectivement aux première
et seconde formes de réalisation décrites plus haut, dans laquelle l'article de protection
comprend un moyen permettant d'assurer un maintien ferme en place sur la main, grâce
à une patte de fixation 142 prolongeant la partie centrale 112 côté médial de la main
et qui peut être rabattue du côté de la paume et maintenue sur celle-ci par exemple
au moyen d'une bande agrippante permettant à l'utilisateur d'ajuster parfaitement
à sa main l'article de protection.
[0039] Les Figures 9 et 10 sont homologues des Figures 7 et 8, pour un autre type de moyen
de maintien, ici constitué d'une bande élastique 144 reliant, côté médial de la main,
le bord dorsal et le bord palmaire de la partie centrale 112.
1. Un article (100) de protection de la main à l'encontre des abrasions et écrasements
produits par la manutention de cintres suspendus à un bord latéral de la main,
caractérisé en ce qu'il comprend une partie de gant recouvrant partiellement la main en couvrant au moins
une région proximale du pouce (10) et une région proximale de l'index (12), et
en ce que :
- la partie de gant comprend une partie non renforcée (124) et au moins deux parties
renforcées (120, 122) non attenantes, avec :
• une partie renforcée principale s'étendant dans la région du bord latéral de la
main comprise entre le pouce (10) et l'index (12) au niveau du muscle adducteur transverse
et du muscle court fléchisseur du pouce et, de part et d'autre de cette région du
bord latéral, sur la région de la main couvrant le deuxième et le troisième métacarpiens
; et
• une partie renforcée additionnelle (122) s'étendant sur la région (116) de la main
couvrant au moins la première phalange de l'index (12) ;
- la partie non renforcée s'étend autour des deux parties renforcées sur le reste
de la partie de gant ; et
- la déformabilité de la partie non renforcée (124) est supérieure à celle de la partie
renforcée (120).
2. L'article de la revendication 1, dans lequel la partie de gant comprend en outre une
troisième partie renforcée (128) s'étendant dans la région du pouce (10) côté externe
au niveau au moins de la première phalange et du muscle extenseur du pouce.
3. L'article de la revendication 1, dans lequel la partie de gant s'étend en direction
distale le long du pouce et de l'index sur une région (114) de la main couvrant au
moins la première phalange du pouce (10), et également sur une région (116) de la
main couvrant au moins la première phalange de l'index (12), la partie de gant découvrant
la région de la phalange distale du doigt correspondant.
4. L'article de la revendication 1, dans lequel la partie renforcée principale (120)
comprend un empiècement incorporant une couche d'un matériau en mousse (130).
5. L'article de la revendication 4, dans lequel la densité de la mousse (130) est d'au
moins 50 kg/m3, de préférence au moins 100 kg/m3.
6. L'article de la revendication 4, dans lequel l'épaisseur de la mousse (130) est d'au
moins 2 mm, de préférence 3 mm.
7. L'article de la revendication 4, dans lequel l'épaisseur de mousse de la partie renforcée
additionnelle (122) est inférieure ou égale à l'épaisseur de mousse de la partie renforcée
principale (120).
8. L'article de la revendication 1, comprenant en outre un moyen de maintien additionnel
de la partie de gant sur la main, du groupe comprenant : patte de fixation rabattable
(142), attenante à la partie de gant côté médial et munie d'une fixation à bande agrippante
ou bouton-pression ; manchette périphérique (140) élastique ou ajustable, attenante
à la partie de gant au niveau du poignet ; sangle latérale (144) élastique ou ajustable,
attenante à la partie de gant côté médial et reliant un bord palmaire et un bord dorsal
de la partie de gant.