Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne un procédé de fabrication d'un ressort spiral destiné à équiper
un balancier d'un mouvement d'horlogerie.
Arrière-plan de l'invention
[0002] La fabrication de ressorts spiraux pour l'horlogerie doit faire face à des contraintes
souvent à première vue incompatibles :
- nécessité d'obtention d'une limite élastique élevée,
- facilité d'élaboration, notamment de tréfilage et de laminage,
- excellente tenue en fatigue,
- stabilité des performances dans le temps,
- faibles sections.
[0003] La réalisation de ressorts spiraux est en outre centrée sur le souci de la compensation
thermique, de façon à garantir des performances chronométriques régulières. Il faut
pour cela obtenir un coefficient thermoélastique proche de zéro. On recherche également
à réaliser des ressorts spiraux présentant une sensibilité aux champs magnétiques
limitée.
[0004] De nouveaux spiraux ont été développés à partir d'alliages de niobium et de titane.
Toutefois, ces alliages posent des problèmes de collement et de grippage dans les
filières d'étirage ou de tréfilage (diamant ou métal dur) et contre les rouleaux de
laminage (métal dur ou acier), ce qui les rend quasiment impossibles à transformer
en fils fins par les procédés standard utilisés par exemple pour l'acier.
[0005] Toute amélioration sur au moins l'un de ces points, et en particulier sur la facilité
d'élaboration, notamment de tréfilage et de laminage, représente donc une avancée
significative.
Résumé de l'invention
[0006] Un objet de la présente invention est de proposer un procédé de fabrication d'un
ressort spiral destiné à équiper un balancier d'un mouvement d'horlogerie permettant
de faciliter les déformations, et plus particulièrement d'obtenir un laminage aisé.
[0007] A cet effet, l'invention concerne un procédé de fabrication d'un ressort spiral destiné
à équiper un balancier d'un mouvement d'horlogerie qui comprend :
- une étape d'élaboration d'une ébauche dans un alliage de niobium et de titane constitué
de :
- niobium : balance à 100% en poids,
- titane: entre 40 et 60% en poids,
- traces d'éléments sélectionnés parmi le groupe constitué de O, H, C, Fe, Ta, N, Ni,
Si, Cu, Al, chacun desdits éléments étant présent dans une quantité comprise entre
0 et 1600 ppm en poids, la quantité totale constituée par l'ensemble desdits éléments
étant comprise entre 0% et 0.3% en poids,
- une étape de trempe de type β de ladite ébauche à un diamètre donné, de façon à ce
que le titane dudit alliage soit essentiellement sous forme de solution solide avec
le niobium en phase β (structure cubique centrée), la teneur en titane en phase α
(structure hexagonale compacte) étant inférieure ou égale à 5% en volume,
- au moins une étape de déformation dudit alliage alternée avec au moins une étape de
traitement thermique de sorte que l'alliage de niobium et de titane obtenu présente
une limite élastique supérieure ou égale à 600 MPa et un module d'élasticité inférieur
ou égal à 100 GPa, une étape d'estrapadage pour former le ressort-spiral étant effectuée
avant une dernière étape de traitement thermique.
[0008] Selon l'invention, le procédé comprend avant l'étape de déformation, une étape de
dépôt, sur l'ébauche en alliage, d'une couche superficielle d'un matériau ductile
choisi parmi le groupe comprenant le cuivre, le nickel, le cupro-nickel, le cupro-manganèse,
l'or, l'argent, le nickel-phosphore Ni-P et le nickel-bore Ni-B, pour faciliter la
mise en forme sous forme de fil, l'épaisseur de la couche de matériau ductile déposée
étant choisie de sorte que le rapport surface de matériau ductile/surface de l'alliage
NbTi pour une section de fil donnée est inférieur à 1, de préférence inférieur à 0.5,
et plus préférentiellement compris entre 0.01 et 0.4.
[0009] Un tel procédé de fabrication permet de faciliter la mise en forme sous forme de
fil de l'ébauche en alliage NbTi, et plus spécifiquement de faciliter l'étirage, le
tréfilage et le laminage.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0010] L'invention concerne un procédé de fabrication d'un ressort spiral destiné à équiper
un balancier d'un mouvement d'horlogerie et réalisé dans un alliage de type binaire
comportant du niobium et du titane.
[0011] Pour réaliser ce ressort spiral, on utilise une ébauche dans un alliage de niobium
et de titane constitué de :
- niobium : balance à 100% en poids,
- titane : entre 40 et 60% en poids,
- traces d'éléments sélectionnés parmi le groupe constitué de O, H, C, Fe, Ta, N, Ni,
Si, Cu, Al, chacun desdits éléments étant présent dans une quantité comprise entre
0 et 1600 ppm en poids, la quantité totale constituée par l'ensemble desdits éléments
étant comprise entre 0% et 0.3% en poids,
et dans lequel le titane est essentiellement sous forme de solution solide avec le
niobium en phase β, la teneur en titane en phase α étant inférieure ou égale à 5%
en volume.
[0012] La teneur en titane sous forme α dans l'alliage de l'ébauche est de préférence inférieure
ou égale à 2.5% en volume, voire voisine ou égale à 0.
[0013] D'une manière avantageuse, l'alliage utilisé dans la présente invention comprend
entre 40 et 49% en poids de titane, de préférence entre 44 et 49% en poids de titane,
et plus préférentiellement entre 46% et 48% en poids de titane, et de préférence ledit
alliage comprend plus de 46.5% en poids de titane et ledit alliage comprend moins
de 47.5% en poids de titane.
[0014] Si le taux de titane est trop élevé, il apparait une phase martensitique entrainant
des problèmes de fragilité de l'alliage lors de sa mise en oeuvre. Si le taux de niobium
est trop élevé, l'alliage sera trop mou. La mise au point de l'invention a permis
de déterminer un compromis, avec un optimum entre ces deux caractéristiques voisin
de 47 % en poids de titane.
[0015] Aussi, plus particulièrement, la teneur en titane est supérieure ou égale à 46.5%
en poids par rapport au total de la composition.
[0016] Plus particulièrement, la teneur en titane est inférieure ou égale à 47.5% en poids
par rapport au total de la composition.
[0017] D'une manière particulièrement avantageuse, l'alliage NbTi utilisé dans la présente
invention ne comprend pas d'autres éléments à l'exception d'éventuelles et inévitables
traces. Cela permet d'éviter la formation de phases fragiles.
[0018] Plus particulièrement, la teneur en oxygène est inférieure ou égale à 0.10% en poids
du total, voire encore inférieure ou égale à 0.085% en poids du total.
[0019] Plus particulièrement, la teneur en tantale est inférieure ou égale à 0.10% en poids
du total.
[0020] Plus particulièrement, la teneur en carbone est inférieure ou égale à 0.04% en poids
du total, notamment inférieure ou égale à 0.020% en poids du total, voire encore inférieure
ou égale à 0.0175% en poids du total.
[0021] Plus particulièrement, la teneur en fer est inférieure ou égale à 0.03% en poids
du total, notamment inférieure ou égale à 0.025% en poids du total, voire encore inférieure
ou égale à 0.020% en poids du total.
[0022] Plus particulièrement, la teneur en azote est inférieure ou égale à 0.02% en poids
du total, notamment inférieure ou égale à 0.015% en poids du total, voire encore inférieure
ou égale à 0.0075% en poids du total.
[0023] Plus particulièrement, la teneur en hydrogène est inférieure ou égale à 0.01 % en
poids du total, notamment inférieure ou égale à 0.0035% en poids du total, voire encore
inférieure ou égale à 0.0005% en poids du total.
[0024] Plus particulièrement, la teneur en silicium est inférieure ou égale à 0.01% en poids
du total.
[0025] Plus particulièrement, la teneur en nickel est inférieure ou égale à 0.01% en poids
du total, notamment inférieure ou égale à 0.16% en poids du total.
[0026] Plus particulièrement, la teneur en matériau ductile, tel que le cuivre, dans l'alliage,
est inférieure ou égale à 0.01% en poids du total, notamment inférieure ou égale à
0.005% en poids du total.
[0027] Plus particulièrement, la teneur en aluminium est inférieure ou égale à 0.01% en
poids du total.
[0028] Le ressort spiral réalisé selon l'invention a une limite élastique supérieure ou
égale à 600 MPa.
[0029] De manière avantageuse, ce ressort spiral a un module d'élasticité inférieur ou égal
à 100 GPa, et de préférence compris entre 60 GPa et 80 GPa.
[0030] En outre le ressort spiral réalisé selon l'invention présente un coefficient thermoélastique,
dit aussi CTE, lui permettant de garantir le maintien des performances chronométriques
malgré la variation des températures d'utilisation d'une montre incorporant un tel
ressort spiral.
[0031] Pour former un oscillateur chronométrique répondant aux conditions COSC, le CTE de
l'alliage doit être proche de zéro (± 10 ppm/°C) pour obtenir un coefficient thermique
de l'oscillateur égal à ± 0.6 s/j/°C.
[0032] La formule qui lie le CTE de l'alliage et les coefficients de dilatation du spiral
et du balancier est la suivante :

[0033] Les variables M et T sont respectivement la marche et la température. E est le module
de Young du ressort-spiral, et, dans cette formule, E, β et α s'expriment en °C
-1.
[0034] CT est le coefficient thermique de l'oscillateur, (1/E. dE/dT) est le CTE de l'alliage
spiral, β est le coefficient de dilatation du balancier et α celui du spiral.
[0035] Un CTE et donc un CT adéquats sont facilement obtenus lors de la mise en oeuvre des
différentes étapes du procédé de l'invention comme on le verra ci-dessous.
[0036] Conformément à la présente invention, le procédé de fabrication d'un ressort spiral
en alliage de type binaire NbTi tel que défini ci-dessus, comprend:
- une étape d'élaboration d'une ébauche dans un alliage de niobium et de titane constitué
de :
- niobium : balance à 100% en poids,
- titane: entre 40 et 60% en poids,
- traces d'éléments sélectionnés parmi le groupe constitué de O, H, C, Fe, Ta, N, Ni,
Si, Cu, Al, chacun desdits éléments étant présent dans une quantité comprise entre
0 et 1600 ppm en poids, la quantité totale constituée par l'ensemble desdits éléments
étant comprise entre 0% et 0.3% en poids,
- une étape de trempe de type β de ladite ébauche à un diamètre donné, de façon à ce
que le titane dudit alliage soit essentiellement sous forme de solution solide avec
le niobium en phase β, la teneur en titane en phase α étant inférieure ou égale à
5% en volume,
- au moins une étape de déformation dudit alliage alternée avec au moins une étape de
traitement thermique de sorte que l'alliage de niobium et de titane obtenu présente
une limite élastique supérieure ou égale à 600 MPa et un module d'élasticité inférieur
ou égal à 100 GPa, une étape d'estrapadage pour former le ressort-spiral étant effectuée
avant la dernière étape de traitement thermique, cette dernière étape permettant de
fixer la forme du spiral et d'ajuster le coefficient thermoélastique,
- et, avant l'étape de déformation, une étape de dépôt, sur l'ébauche en alliage, d'une
couche superficielle d'un matériau ductile choisi parmi le groupe comprenant le cuivre,
le nickel, le cupro-nickel, le cupro-manganèse, l'or, l'argent, le nickel-phosphore
Ni-P et le nickel-bore Ni-B, pour faciliter la mise en forme sous forme de fil, l'épaisseur
de la couche de matériau ductile déposée étant choisie de sorte que le rapport surface
de matériau ductile/surface de l'alliage NbTi pour une section de fil donnée est inférieur
à 1, de préférence inférieur à 0.5, et plus préférentiellement compris entre 0.01
et 0.4.
[0037] Une telle épaisseur de matériau ductile, et notamment de cuivre, permet d'étirer,
de tréfiler et de laminer aisément le matériau composite Cu/NbTi.
[0038] Le matériau ductile, de préférence du cuivre, est ainsi déposé à un moment donné
pour faciliter la mise en forme du fil par étirage et tréfilage, de telle manière
à ce qu'il en reste une épaisseur de préférence comprise entre 1 et 500 micromètres
sur le fil au diamètre total de 0.2 à 1 millimètre.
[0039] L'apport de matériau ductile, notamment du cuivre, peut être galvanique, PVD ou CVD,
ou bien mécanique, c'est alors une chemise ou un tube de matériau ductile tel que
le cuivre qui est ajusté sur une barre d'alliage niobium-titane à un gros diamètre,
puis qui est amincie au cours de la ou des étapes de déformation du barreau composite.
[0040] Selon une première variante, le procédé de l'invention peut comprendre, après l'étape
de déformation, une étape d'élimination de ladite couche superficielle de matériau
ductile. De préférence, le matériau ductile est éliminé une fois toutes les opérations
de traitement de déformation effectuées, c'est-à-dire après le dernier laminage, avant
l'estrapadage.
[0041] De préférence, le fil est débarrassé de sa couche de matériau ductile, tel que le
cuivre, notamment par attaque chimique, avec une solution à base de cyanures ou à
base d'acides, par exemple d'acide nitrique.
[0042] Selon une autre variante du procédé de l'invention, la couche superficielle de matériau
ductile est conservée sur le ressort spiral, le coefficient thermoélastique de l'alliage
de niobium et de titane étant adapté en conséquence de manière à compenser l'effet
du matériau ductile. Comme on le verra ci-dessous, le coefficient thermoélastique
de l'alliage de niobium et de titane peut être ajusté facilement en choisissant le
taux de déformation et les traitements thermiques appropriés. La couche superficielle
de matériau ductile conservée permet d'obtenir une section finale de fil parfaitement
régulière. Le matériau ductile peut être ici du cuivre ou de l'or, déposé par voie
galvanique, PVD ou CVD.
[0043] Le procédé de l'invention peut en outre comprendre une étape de dépôt, sur la couche
superficielle de matériau ductile conservée, d'une couche finale d'un matériau choisi
parmi le groupe comprenant Al
2O
3, TiO
2, SiO
2 AlO, par PVD ou CVD. On peut également prévoir une couche finale d'or déposée par
flash d'or galvanique si l'or n'a pas déjà été utilisé comme matériau ductile de la
couche superficielle. On peut aussi utiliser le cuivre, le nickel, le cupro-nickel,
le cupro-manganèse, l'argent, le nickel-phosphore Ni-P et le nickel-bore Ni-B pour
la couche finale, pour autant que le matériau de la couche finale soit différent du
matériau ductile de la couche superficielle.
[0044] Cette couche finale présente une épaisseur de 0.1 µm à 1 µm et permet de colorer
le spiral ou d'obtenir une insensibilité au vieillissement climatique (température
et humidité).
[0045] De préférence, l'étape de trempe β est un traitement de mise en solution, avec une
durée comprise entre 5 minutes et 2 heures à une température comprise entre 700°C
et 1000°C, sous vide, suivie d'un refroidissement sous gaz.
[0046] Plus particulièrement encore, cette trempe bêta est un traitement de mise en solution,
entre 5 minutes et 1 heure à 800°C sous vide, suivie d'un refroidissement sous gaz.
[0047] De préférence, le traitement thermique est réalisé pendant une durée comprise entre
1 heure et 80 heures, voire plus, de préférence entre 1 heure et 15 heures à une température
comprise entre 350°C et 700°C. Plus préférentiellement, le traitement thermique est
réalisé pendant une durée comprise entre 5 heures et 10 heures à une température comprise
entre 350°C et 600°C. Encore plus préférentiellement, le traitement thermique est
réalisé pendant une durée comprise entre 3 heures et 6 heures à une température comprise
entre 400°C et 500°C.
[0048] Une étape de déformation désigne d'une manière globale un ou plusieurs traitements
de déformation, qui peuvent comprendre le tréfilage et/ou le laminage. Le tréfilage
peut nécessiter l'utilisation d'une ou plusieurs filières lors de la même étape de
déformation ou lors de différentes étapes de déformation si nécessaire. Le tréfilage
est réalisé jusqu'à l'obtention d'un fil de section ronde. Le laminage peut être effectué
lors de la même étape de déformation que le tréfilage ou dans une autre étape de déformation
ultérieure. Avantageusement, le dernier traitement de déformation appliqué à l'alliage
est un laminage, de préférence à profil rectangulaire compatible avec la section d'entrée
d'une broche d'estrapadage.
[0049] D'une manière particulièrement avantageuse, le taux de déformation total, le nombre
de traitement thermique ainsi que les paramètres des traitements thermiques sont choisis
pour obtenir un ressort spiral présentant un coefficient thermoélastique le plus proche
possible de 0. Par ailleurs, en fonction du taux de déformation total, du nombre de
traitement thermique et des paramètres des traitements thermiques, on obtient un alliage
NbTi monophasé ou biphasé.
[0050] Plus particulièrement, selon une première variante, le nombre d'étapes de traitement
thermique et de déformation est limité de sorte que l'alliage de niobium et de titane
du ressort spiral obtenu conserve une structure dans laquelle le titane dudit alliage
est essentiellement sous forme de solution solide avec le niobium en phase β (structure
cubique centrée), la teneur en titane en phase α étant inférieure ou égale à 10% en
volume, de préférence inférieure ou égale à 5% en volume, plus préférentiellement
inférieure ou égale à 2.5% en volume.
[0051] De préférence, le taux de déformation total est compris entre 1 et 5, de préférence
entre 2 et 5.
[0052] D'une manière particulièrement avantageuse, on utilise une ébauche dont les dimensions
sont au plus proche des dimensions finales recherchées de manière à limiter le nombre
d'étapes de traitement thermique et de déformation et conserver une structure essentiellement
monophasée β de l'alliage NbTi. La structure finale de l'alliage NbTi du ressort spiral
peut être différente de la structure initiale de l'ébauche, par exemple la teneur
en titane sous forme α peut avoir varié, l'essentiel étant que la structure finale
de l'alliage NbTi du ressort spiral soit essentiellement monophasée, le titane dudit
alliage étant essentiellement sous forme de solution solide avec le niobium en phase
β, la teneur en titane en phase α étant inférieure ou égale à 10% en volume, de préférence
inférieure ou égale à 5% en volume, plus préférentiellement inférieure ou égale à
2.5% en volume. Dans l'alliage de l'ébauche après la trempe β, la teneur en titane
en phase α est de préférence inférieure ou égale à 5% en volume, plus préférentiellement
inférieure ou égale à 2.5% en volume, voire voisine ou égale à 0.
[0053] Ainsi, selon cette variante, on obtient un ressort spiral réalisé dans un alliage
NbTi présentant une structure essentiellement monophasée sous forme de solution solide
β-Nb-Ti, la teneur en titane sous forme α étant inférieure ou égale à 10% en volume.
[0054] De préférence, le procédé comprend une seule étape de déformation avec un taux de
déformation compris entre 1 et 5, de préférence entre 2 et 5.
[0055] Ainsi, un procédé particulièrement préféré de l'invention comprend, après l'étape
de trempe β, l'étape de dépôt, sur l'ébauche en alliage, de la couche superficielle
de matériau ductile, une étape de déformation incluant un tréfilage au moyen de plusieurs
filières puis un laminage, une étape d'estrapadage puis une dernière étape de traitement
thermique (appelée fixage).
[0056] Le procédé de l'invention peut en outre comprendre au moins une étape de traitement
thermique intermédiaire, de sorte que le procédé comprend par exemple après l'étape
de trempe β, l'étape de dépôt, sur l'ébauche en alliage, de la couche superficielle
de matériau ductile, une première étape de déformation, une étape de traitement thermique
intermédiaire, une seconde étape de déformation, l'étape d'estrapadage puis une dernière
étape de traitement thermique.
[0057] Plus le taux de déformation après la trempe β est élevé, plus le coefficient thermique
CT est positif. Plus le matériau est recuit après la trempe β, dans la gamme de température
adéquate, par les différents traitements thermiques, plus le coefficient thermique
CT devient négatif. Un choix approprié du taux de déformation et des paramètres des
traitements thermiques permet de ramener l'alliage NbTi monophasé à un CTE proche
de zéro, ce qui est particulièrement favorable.
[0058] Selon une seconde variante, on applique une succession de séquences d'une étape de
déformation alternée avec une étape de traitement thermique, jusqu'à l'obtention d'un
alliage de niobium et de titane de structure biphasée comprenant une solution solide
de niobium avec du titane en phase β (structure cubique centrée) et une solution solide
de niobium avec du titane en phase α (structure hexagonale compacte), la teneur en
titane en phase α étant supérieure à 10% en volume.
[0059] Pour obtenir une telle structure biphasée, il est nécessaire de précipiter une partie
de la phase α par des traitements thermiques, selon les paramètres indiqués ci-dessus,
avec une forte déformation entre les traitements thermiques. De préférence, on applique
toutefois des traitements thermiques plus longs que ceux utilisés pour obtenir un
alliage de ressort monophasé, par exemple des traitements thermiques réalisés pendant
une durée comprise entre 15 heures et 75 heures à une température comprise entre 350°C
et 500°C. Par exemple on applique des traitements thermiques de 75h à 400h à 350°C,
de 25h à 400°C ou de 18h à 480°C.
[0060] Dans cette seconde variante « biphasée », on utilise une ébauche qui présente, après
la trempe β un diamètre beaucoup plus grand que celui de l'ébauche préparée pour la
première variante « monophasée ». Ainsi, dans la seconde variante, on utilise par
exemple une ébauche de 30 mm de diamètre après la trempe β, alors qu'on utilise, pour
la première variante, une ébauche de 0.2 à 2.0 mm de diamètre après la trempe β.
[0061] De préférence, dans ces séquences couplées de déformation-traitement thermique, chaque
déformation est effectuée avec un taux de déformation compris entre 1 et 5, le cumul
global des déformations sur l'ensemble de ladite succession de séquences amenant un
taux total de déformation compris entre 1 et 14.
[0062] Le taux de déformation répond à la formule classique 21n(d0/d), où d0 est le diamètre
de la dernière trempe bêta ou de celui d'une étape de déformation, et d est le diamètre
du fil écroui obtenu à l'étape de déformation suivante.
[0063] D'une manière avantageuse, le procédé comporte dans cette seconde variante entre
trois et cinq séquences couplées de déformation-traitement thermique.
[0064] Plus particulièrement, la première séquence couplée de déformation-traitement thermique
comporte une première déformation avec au moins 30 % de réduction de section.
[0065] Plus particulièrement, chaque séquence couplée de déformation-traitement thermique,
autre que la première, comporte une déformation entre deux traitements thermiques
avec au moins 25 % de réduction de section.
[0066] Dans cette seconde variante, l'alliage en phase β écroui présente un CT fortement
positif, et la précipitation de la phase α qui possède un CT fortement négatif, permet
de ramener l'alliage biphasé à un CTE proche de zéro, ce qui est particulièrement
favorable.
[0067] Le procédé de l'invention permet la réalisation, et plus particulièrement la mise
en forme, d'un ressort spiral pour balancier en alliage de type niobium-titane, typiquement
à 47 % en poids de titane (40-60%), présentant une microstructure essentiellement
monophasée de β-Nb-Ti dans laquelle le titane est sous forme de solution solide avec
le niobium en phase β ou une microstructure biphasée lamellaire très fine comprenant
une solution solide de niobium avec du titane en phase β et une solution solide de
niobium avec du titane en phase α. Cet alliage présente des propriétés mécaniques
élevées, en combinant une limite élastique très élevée, supérieure à 600 MPa, et un
module d'élasticité très bas, de l'ordre de 60 Gpa à 80 GPa. Cette combinaison de
propriétés convient bien pour un ressort spiral.
[0068] Un tel alliage est connu et utilisé pour la fabrication de supraconducteurs, tels
qu'appareils d'imagerie par résonance magnétique, ou accélérateurs de particules,
mais n'est pas utilisé en horlogerie.
[0069] Un alliage de type binaire comportant du niobium et du titane, du type sélectionné
ci-dessus pour la mise en oeuvre de l'invention, présente également un effet similaire
à celui de l' « Elinvar », avec un coefficient thermo-élastique pratiquement nul dans
la plage de températures d'utilisation usuelle de montres, et apte à la fabrication
de spiraux auto-compensateurs.
[0070] De plus, un tel alliage est paramagnétique.
[0071] La présente invention sera maintenant illustrée plus en détails par les exemples
non limitatifs qui suivent.
[0072] Différents spiraux ont été fabriqués selon le procédé de l'invention à partir de
différents fils de diamètre donné en alliage à base de niobium constitué de 53% en
poids de niobium et de 47% en poids de titane monophasé (exemples 1 à 3) et biphasé
(exemple 4) et recouverts d'une couche superficielle de cuivre de différentes épaisseurs,
avant le tréfilage.
[0073] Puis les fils sont laminés à plat.
[0074] Les résultats sont indiqués dans le tableau ci-dessous :
| Ex. |
Diamètre total du fil (mm) |
Diamètre section en NbTi (mm) |
Epaisseur Cu (µm) |
Surface NbTi (mm2) |
Surface cuivre (mm2) |
rapport surface Cu /surface NbTi |
Laminage |
| 1 |
0.1 |
0.086 |
7 |
0.0058 |
0.0020 |
0.35 |
Possible |
| 2 |
0.232 |
0.2 |
16 |
0.0314 |
0.0108 |
0.34 |
Possible |
| 3 |
0.312 |
0.2 |
56 |
0.0314 |
0.0450 |
1.4 |
Impossible |
| 4 |
0.212 |
0.2 |
6 |
0.0314 |
0.0039 |
0.12 |
Possible |
[0075] Ces exemples démontrent que seul un rapport surface de cuivre/surface de l'alliage
NbTi pour une section de fil donnée inférieur à 1, de préférence inférieur à 0.5,
et plus préférentiellement compris entre 0.01 et 0.4 permet de pouvoir laminer aisément
le composite Cu/NbTi. L'épaisseur de cuivre est optimisée pour que la pointe, créée
par limage ou par étirage à chaud) nécessaire à l'introduction du fil dans la filière
lors de l'étirage ou du tréfilage soit recouverte de cuivre.
1. Procédé de fabrication d'un ressort spiral destiné à équiper un balancier d'un mouvement
d'horlogerie, comprenant :
- une étape d'élaboration d'une ébauche dans un alliage de niobium et de titane constitué
de :
- niobium : balance à 100% en poids,
- titane: entre 40 et 60% en poids,
- traces d'éléments sélectionnés parmi le groupe constitué de O, H, C, Fe, Ta, N,
Ni, Si, Cu, Al, chacun desdits éléments étant présent dans une quantité comprise entre
0 et 1600 ppm en poids, la quantité totale constituée par l'ensemble desdits éléments
étant comprise entre 0% et 0.3% en poids,
- une étape de trempe de type β de ladite ébauche à un diamètre donné, de façon à
ce que le titane dudit alliage soit essentiellement sous forme de solution solide
avec le niobium en phase β, la teneur en titane en phase α étant inférieure ou égale
à 5% en volume,
- au moins une étape de déformation dudit alliage alternée avec au moins une étape
de traitement thermique de sorte que l'alliage de niobium et de titane obtenu présente
une limite élastique supérieure ou égale à 600 MPa et un module d'élasticité inférieur
ou égal à 100 GPa, une étape d'estrapadage pour former le ressort-spiral étant effectuée
avant la dernière étape de traitement thermique,
caractérisé en ce qu'il comprend, avant l'étape de déformation, une étape de dépôt, sur l'ébauche en alliage,
d'une couche superficielle d'un matériau ductile choisi parmi le groupe comprenant
le cuivre, le nickel, le cupro-nickel, le cupro-manganèse, l'or, l'argent, le nickel-phosphore
Ni-P et le nickel-bore Ni-B, pour faciliter la mise en forme sous forme de fil, l'épaisseur
de la couche de matériau ductile déposée étant choisie de sorte que le rapport surface
de matériau ductile/surface de l'alliage NbTi pour une section de fil donnée est inférieur
à 1, de préférence inférieur à 0.5, et plus préférentiellement compris entre 0.01
et 0.4.
2. Procédé de fabrication selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend, après l'étape de déformation, une étape d'élimination de ladite couche
superficielle de matériau ductile.
3. Procédé de fabrication selon la revendication 1, caractérisé en ce que la couche superficielle de matériau ductile est conservée, le coefficient thermoélastique
de l'alliage de niobium et de titane étant adapté en conséquence.
4. Procédé de fabrication selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de dépôt, sur la couche superficielle de matériau ductile conservée,
d'une couche finale d'un matériau choisi parmi le groupe comprenant le cuivre, le
nickel, le cupro-nickel, le cupro-manganèse, l'argent, le nickel-phosphore Ni-P, le
nickel-bore Ni-B, l'or, choisis différents du matériau ductile de la couche superficielle,
Al2O3, TiO2, SiO2 et AlO.
5. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape de déformation comprend un tréfilage et/ou un laminage.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que le dernier traitement de déformation appliqué à l'alliage est un laminage.
7. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le taux de déformation total, le nombre de traitement thermique ainsi que les paramètres
des traitements thermiques sont choisis pour obtenir un ressort spiral présentant
un coefficient thermoélastique le plus proche possible de 0.
8. Procédé de fabrication selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite étape de trempe β est un traitement de mise en solution, avec une durée comprise
entre 5 minutes et 2 heures à une température comprise entre 700°C et 1000°C, sous
vide, suivie d'un refroidissement sous gaz.
9. Procédé de fabrication selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le traitement thermique est réalisé pendant une durée comprise entre 1 heure et 80
heures à une température comprise entre 350°C et 700°C.
10. Procédé de fabrication selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le nombre d'étapes de traitement thermique et de déformation est limité de sorte
que l'alliage de niobium et de titane du ressort spiral obtenu conserve une structure
dans laquelle le titane dudit alliage est essentiellement sous forme de solution solide
avec le niobium en phase β, la teneur en titane en phase α étant inférieure ou égale
à 10% en volume.
11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce qu'il comprend une seule étape de déformation avec un taux de déformation compris entre
1 et 5, de préférence entre 2 et 5.
12. Procédé selon l'une des revendications 10 à 11, caractérisé en ce qu'il comprend après l'étape de trempe β, une étape de déformation, une étape d'estrapadage
et une étape de traitement thermique.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de traitement thermique intermédiaire.
14. Procédé de fabrication selon l'une des revendications 10 à 13, caractérisé en ce que le traitement thermique est réalisé pendant une durée comprise entre 5 heures et
10 heures à une température comprise entre 350°C et 600°C.
15. Procédé de fabrication selon la revendication 14, caractérisé en ce que le traitement thermique est réalisé pendant une durée comprise entre 3 heures et
6 heures à une température comprise entre 400°C et 500°C.
16. Procédé de fabrication selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce qu'on applique une succession de séquences d'une étape de déformation alternée avec une
étape de traitement thermique, jusqu'à l'obtention d'un alliage de niobium et de titane
de structure biphasée comprenant une solution solide de niobium avec du titane en
phase β et une solution solide de niobium avec du titane en phase α, la teneur en
titane en phase α étant supérieure à 10% en volume.
17. Procédé de fabrication selon la revendication 16, caractérisé en ce que chaque déformation est effectuée avec un taux de déformation compris entre 1 et 5,
le cumul global des déformations sur l'ensemble de ladite succession de séquences
amenant un taux total de déformation compris entre 1 et 14.
18. Procédé de fabrication selon l'une des revendications 16 à 17, caractérisé en ce que le traitement thermique est réalisé pendant une durée comprise entre 15 heures et
75 heures à une température comprise entre 350°C et 500°C.