Domaine technique
[0001] L'invention a trait au domaine de l'horlogerie. Elle concerne plus particulièrement
une boîte de montre à lunette tournante, ainsi qu'une montre équipée d'une telle boîte.
Arrière-plan technologique
[0002] Les boîtes de montre à lunette tournante sont couramment destinées à équiper les
montres de plongée. Cependant elles conviennent à de nombreuses autres activités,
notamment sportives, qui nécessitent un minutage.
[0003] La lunette, qui généralement tourne dans un sens unique (le plus fréquemment dans
le sens antihoraire) est munie d'une graduation, typiquement en dizaines ou en quarts,
et d'un index de zéro (d'ordinaire sous forme d'un triangle dont un sommet pointe
vers le centre de la montre).
[0004] Pour mesurer le temps écoulé lors d'une session de plongée (ou d'une quelconque activité,
notamment sportive), le porteur tourne, au début de la session, la lunette pour venir
aligner l'index sur l'aiguille des minutes. Lors de son parcours, celle-ci indique
alors, au droit de la graduation de la lunette, le temps écoulé lors de la session.
[0005] Certains modèles devenus classiques sont bien connus des plongeurs et des amateurs
: citons notamment les Blancpain Fifty Fathoms, Oméga Seamaster, Certina Action Diver.
Pour assurer la rotation unidirectionnelle de la lunette, les horlogers recourent
le plus souvent à un mécanisme à cliquet.
[0006] Il peut être avantageux pour un porteur de pouvoir remplacer aisément la lunette
tournante. On peut citer diverses raisons : personnalisation de la montre, adaptation
momentanée de celle-ci à certaines activités, notamment sportives (par ex. plongée
sous-marine).
[0007] Une boîte de montre à lunette tournante interchangeable a déjà été imaginée, cf.
par ex. le brevet suisse
CH703400, qui propose un mécanisme comprenant, outre la lunette tournante et une bague moletée
qui lui est solidaire, une rondelle ressort, une bague dentée d'indexage, une bague
de retenue pourvue d'encoches et de saignées, et des cliquets sous forme de goupilles
radiales qui viennent coopérer de manière élastique avec les dents de la bague dentée.
En fonctionnement normal, les goupilles sautent d'une dent à l'autre en étant bloquées
axialement par les encoches de la bague de retenue qui forment ainsi une baïonnette
de fixation de la lunette. Pour désolidariser celle-ci, il convient de la positionner
dans une position angulaire instable dans laquelle les goupilles se trouvent chacune
au sommet d'une dent, puis d'amener les saignées de la bague de retenue au droit des
dents pour libérer celles-ci axialement.
[0008] Ce mécanisme est d'architecture complexe et d'utilisation délicate. Le positionnement
de la lunette dans sa position angulaire instable doit être réalisé de manière extrêmement
précise, faute de quoi les goupilles ont tendance à reprendre leur position d'utilisation
normale dans laquelle elles empêchent le retrait de la lunette. Il s'avère difficile,
pour un utilisateur normal, de procéder lui-même au remplacement de la lunette, a
fortiori au beau milieu d'activités sportives. De fait, il semble que cette opération
ne puisse être conduite avec succès qu'en atelier. En outre, lorsque la lunette est
démontée, la bague dentée d'indexage n'est plus tenue sur la carrure, et il convient
d'être prudent pour ne pas la faire tomber ou encore l'égarer.
[0009] Le besoin persiste par conséquent de proposer une boîte de montre à lunette tournante
amovible, dont le remplacement soit simple et rapide tout en permettant un assemblage
et un verrouillage fiable de la lunette tournante : tel est un premier objectif de
la présente invention.
[0010] Un deuxième objectif est, tout en satisfaisant le premier objectif, de minimiser
le nombre de pièces assurant la tenue de la lunette.
[0011] Un troisième objectif de l'invention est de former un bloc complet interchangeable
(intégrant la lunette), dont les pièces demeurent solidaires lors de la dépose. En
particulier, l'invention se propose de fournir une solution dans laquelle aucune pièce
individuelle, après démontage de la lunette, ne soit pas reliée à la lunette ou à
la carrure de la boîte de montre, de manière à éviter une perte ou détérioration d'une
telle pièce individuelle par un utilisateur de la montre en question ou une erreur
de positionnement lors d'un remontage d'une lunette sur la carrure.
Résumé de l'invention
[0012] Pour atteindre tout ou partie des objectifs précités, il est proposé, selon un premier
objet, une boîte de montre comprenant :
- une carrure définissant une piste périphérique ;
- une lunette tournante ;
- une couronne dentée ;
- au moins un organe d'indexage angulaire qui coopère de manière élastique avec la couronne
dentée pour définir une pluralité de positions angulaires stables de la lunette par
rapport à la carrure ;
- une structure de fixation amovible de la lunette sur la carrure, qui comprend un cerclage
portant des ailettes en saillie radiale, chacune apte à coopérer avec une baïonnette
formée dans la carrure, la lunette étant montée sur la structure de fixation avec
possibilité de débattement axial entre une position déployée et une position rétractée
;
- un système de couplage comprenant une partie mâle et une partie femelle, solidaires
l'une de la lunette, l'autre de la structure de fixation, ce système de couplage étant
agencé pour pouvoir adopter, selon que la lunette est en position déployée ou en position
rétractée, deux configurations respectives :
- une configuration de découplage dans laquelle la partie mâle et la partie femelle
sont désaccouplées, libérant ainsi la lunette en rotation par rapport au cerclage
;
- une position de couplage dans laquelle la partie mâle et la partie femelle sont accouplées,
solidarisant ainsi en rotation la lunette et le cerclage et permettant leur rotation
conjointe bidirectionnelle entre une position angulaire de fermeture dans laquelle
chaque ailette est emboîtée dans une baïonnette, et une position angulaire d'ouverture
dans laquelle chaque ailette est déboîtée de la baïonnette de manière à libérer la
lunette.
[0013] Dans sa position déployée, la lunette est susceptible de tourner pour être placée
dans une ou l'autre des positions de la pluralité de positions angulaires stables.
Pour démonter la lunette, il convient de la mettre dans une position angulaire permettant
son enfoncement, puis d'appuyer sur celle-ci vers sa position rétractée de sorte à
placer le système de couplage en configuration de couplage, et, enfin, de faire tourner
la lunette (ce qui entraîne le cerclage) pour désengager chaque ailette de sa baïonnette
respective. Dès lors, le sous-ensemble comprenant la lunette et la structure de fixation,
embarqué avec elle, peut être retiré de la carrure et remplacé par un autre sous-ensemble
comprenant une lunette différente, la structure de fixation pouvant être assemblée
avec la lunette différente ou chaque lunette possède sa propre structure de fixation.
[0014] Cette procédure est particulièrement simple et peut être conduite par le porteur
lui-même, y compris sur le terrain (plutôt qu'en atelier). La boîte de montre comprend
en outre un nombre limité de pièces, ce qui simplifie sa fabrication et accroît sa
fiabilité.
[0015] Diverses caractéristiques supplémentaires peuvent être prévues, seules ou en combinaison.
Ainsi, par exemple :
- La structure de fixation comprend une bague pourvue d'une collerette et d'au moins
un crochet de fixation à la lunette pour retenir axialement cette lunette, et un anneau
intégrant le cerclage précité et qui est interposé entre la lunette et la bague.
- L'anneau comprend au moins un ressort à cliquet qui fait saillie d'une face supérieure
du cerclage pour former un organe d'indexage angulaire coopérant avec la couronne
dentée.
- La couronne est formée dans la matière de la lunette d'indexage.
- La partie mâle du système de couplage est une goupille solidaire de la lunette et
qui fait saillie d'une face inférieure de celle-ci, et la partie femelle est une ouverture
formée dans le cerclage, apte, dans une position angulaire prédéterminée de la lunette,
à accueillir la goupille en position rétractée de la lunette.
- La goupille est une pièce rapportée, emmanchée dans un trou pratiqué dans la lunette
et débouchant du côté de sa face inférieure.
- L'ouverture se présente sous forme d'un trou oblong permettant un faible débattement
angulaire de la lunette lorsque la goupille s'y trouve logée.
- La ou chaque baïonnette comprend une rainure pratiquée dans un rebord de la carrure,
et une échancrure dans laquelle débouche tangentiellement la rainure.
- Chaque rainure se termine tangentiellement, à l'opposé de l'échancrure, par une extrémité
borgne.
- La bague est pourvue d'une découpe, et l'anneau d'une griffe en saillie, complémentaire
de la découpe et logée dans celle-ci pour solidariser la bague et l'anneau en rotation.
- La bague comprend une série périphérique de crochets de fixation à la lunette.
- L'anneau est pourvu de ressorts à lame qui font saillie d'une face inférieure du cerclage
pour venir s'appliquer contre la piste annulaire de la carrure et ainsi plaquer les
ailettes contre une face supérieure de leur baïonnette respective.
- L'anneau est pourvu d'au moins un ergot en saillie adjacent à une ailette, apte à
venir s'encliqueter dans la carrure à une extrémité borgne de la baïonnette pour verrouiller
l'anneau et ainsi le cerclage dans sa position angulaire de fermeture.
- Alternativement, la carrure est pourvue d'un bossage élastique qui fait saillie de
la piste, et la bague est pourvue d'une encoche apte à venir s'encliqueter sur le
bossage élastique pour maintenir la bague et l'anneau dans une position angulaire
dans laquelle les ailettes sont engagées chacune dans leur baïonnette respective.
[0016] Il est proposé, selon un deuxième objet, une montre équipée d'une boîte de montre
telle que présentée ci-dessus.
[0017] D'autres objets et avantages de l'invention apparaîtront à la lumière de la description
de modes de réalisation, faite ci-après en référence aux dessins.
Brève description des figures
[0018]
- La FIG.1 est une vue partielle en perspective éclatée, de dessus, d'une boîte de montre
équipée d'une lunette tournante unidirectionnelle interchangeable, selon un premier
mode de réalisation ;
- La FIG.2 est une vue partielle en perspective éclatée, de dessous, de la boîte de
montre de la FIG.1 ;
- La FIG.3 est une vue en plan de dessus montrant la carrure et le système de fixation
;
- La FIG.4 est une vue en coupe partielle selon la ligne de coupe brisée IV-IV de la
FIG.3 ;
- La FIG.5 est une vue en coupe partielle selon la ligne de coupe brisée V-V de la FIG.3
;
- La FIG.6 est une vue en plan de dessus montrant la boîte de montre assemblée, avec
sa lunette dans une position angulaire où l'index de zéro est à douze heures ;
- La FIG.7 est une vue de détail en coupe selon le plan de coupe VII-VII de la FIG.6
;
- La FIG.8 est une vue similaire à la FIG.6, où la lunette a été tournée d'un angle
prédéterminé pour l'amener dans une position permettant son déverrouillage ;
- La FIG.9 est une vue en coupe selon le plan IX-IX de la FIG.8 ;
- La FIG.10 est une vue en coupe de détail selon le plan X-X de la FIG.9 ;
- La FIG.11 est une vue partielle en perspective éclatée, de dessus, d'une boîte de
montre équipée d'une lunette tournante unidirectionnelle interchangeable, selon un
deuxième mode de réalisation ;
- La FIG.12 est une vue partielle en perspective éclatée, de dessous, de la montre de
la FIG.11 ;
- La FIG.13 est une vue partielle, de dessus, de la boîte de montre de la FIG.12 ; et
- La FIG.14 est une vue similaire à la FIG.13, montrant la boîte de montre dans une
autre position.
Description détaillée de l'invention
[0019] Sur la FIG.1 est représentée une boîte 1 destinée à équiper une montre. Outre la
boîte 1, la montre comprend différents composants non représentés : mouvement d'horlogerie
(monté dans la boîte 1), bracelet (accroché à la boîte), glace, fond.
[0020] La boîte 1 comprend, en premier lieu, une carrure 2. La carrure 2 peut être réalisée
en métal (par ex. en acier, de préférence inoxydable), ou dans un matériau synthétique
(par ex. dans un matériau composite comprenant une matrice polymère chargée de fibres,
typiquement de carbone).Comme on le voit sur la FIG.1, la carrure 2 est à contour
circulaire. La carrure 2 définit un espace intérieur configuré pour accueillir le
mouvement.
[0021] Selon un mode de réalisation illustré sur la FIG.1, la carrure 2 comprend des cornes
3 sur lesquelles est destiné à venir s'accrocher le bracelet pour le port de la montre
au poignet. Si l'on fait abstraction des cornes 3, la carrure 2 présente une symétrie
générale de révolution autour d'un axe X central.
[0022] Le terme « axial » désigne une direction générale parallèle à l'axe X central. Le
terme « transversal » ou « horizontal » désigne une orientation générale dans un plan
perpendiculaire à l'axe X central. Le terme « radial » désigne une direction générale
suivant un axe perpendiculaire et concourant à l'axe X central. Le terme « tangentiel
» désigne une direction générale suivant un cercle autour de l'axe X central. Les
termes « haut » et « bas » sont employés dans leur définition classique, dans une
position de la boîte 1 où celle-ci est posée à plat, cornes en bas.
[0023] La carrure 2 définit une piste 4 périphérique. Cette piste présente un contour circulaire
autour de l'axe X central et s'étend dans un plan transversal. La piste est bordée
intérieurement par une douille 5 qui s'étend axialement en saillie à partir de la
piste 4, et extérieurement par un rebord 6 qui s'étend également axialement en saillie
à partir de la piste. La hauteur du rebord 6, mesurée à partir de la piste, est inférieure
à celle de la douille 5 (également mesurée à partir de la piste).
[0024] Des baïonnettes sont formées dans la carrure 2. Au moins deux baïonnettes sont prévues,
par ex. diamétralement opposées. Dans l'exemple illustré, trois baïonnettes 7 sont
prévues (ici réparties à 120% autour de l'axe X central). Selon un mode préféré de
réalisation, chaque baïonnette 7 comprend une rainure 8 pratiquée dans le rebord 6,
et une échancrure 9 dans laquelle débouche tangentiellement la rainure 8.
[0025] La rainure 8 est débouchante radialement vers l'intérieur, en regard de la douille
5. La rainure 8 est délimitée :
- vers le bas par une face 10 inférieure qui s'étend dans le prolongement de la piste
4,
- vers le haut par une face 11 supérieure qui s'étend en regard de la face 10 inférieure,
et
- radialement vers l'extérieur, par une paroi 12 externe formée dans le rebord 6.
[0026] Chaque échancrure 9 se présente, dans le mode de réalisation illustré, comme une
découpe dans le rebord 6, qui interrompt tangentiellement la face 11 supérieure de
la rainure 8.
[0027] La baïonnette 7 se termine par une extrémité borgne 13. Cette extrémité borgne est
située tangentiellement à l'opposé de l'échancrure 9, et ferme la rainure 8.
[0028] La boîte 1 de montre comprend, en deuxième lieu, une lunette 14 tournante montée
de manière amovible sur la carrure 1. La lunette se présente sous forme d'une pièce
annulaire. La lunette présente une face 15 supérieure sur laquelle est apposée ou
formée une graduation 16. Dans l'exemple illustré, la graduation comprend des index
dont certains sont figuratifs et se présentent sous forme de chiffres (de préférence
arabes). L'un des index, dit index 17 de zéro, se présente sous forme d'un triangle
pointant vers l'intérieur de la lunette 14, pour former un repère d'origine à partir
duquel l'utilisateur mesure, en minutes, le temps écoulé à partir d'un instant initial
prédéterminé correspondant à une position angulaire précise de la lunette par rapport
à la carrure 2.
[0029] La lunette 14 présente également une face 18 inférieure opposée, qui s'étend en regard
de la carrure 1 - et plus précisément en regard de la piste 4. Comme illustré sur
les FIG.7 et FIG.9, la lunette est pourvue d'une nervure 19 annulaire qui fait saillie
radialement vers l'intérieur. La lunette est de préférence réalisée dans un matériau
métallique, par ex. en acier inoxydable.
[0030] La boîte 1 de montre comprend, en troisième lieu, une couronne 20 dentée. Cette couronne
dentée, qui comme nous le verrons sert à l'indexage angulaire de la lunette 14 par
rapport à la carrure 2, comprend une série périphérique de dents 21, ici au nombre
de soixante. Comme illustré sur la FIG.4, chaque dent 21 est asymétrique, et comprend
une rampe 22 inclinée et une surface 23 d'arrêt verticale, éventuellement reliées
par un plateau 24 horizontal. Selon un mode préféré de réalisation, la couronne 20
dentée est formée dans la matière de la lunette 14, c'est-à-dire qu'elles forment
ensemble une pièce unique monobloc.
[0031] Comme on le voit bien sur la FIG.2, la couronne 20 dentée s'ouvre vers le bas, c'est-à-dire
que chaque dent 21 fait saillie en direction de la carrure 2, du côté de la face 18
inférieure de la lunette 14, au-dessous de la nervure 19 annulaire
[0032] La boîte 1 comprend, en quatrième lieu, une structure SF de fixation amovible de
la lunette 14 sur la carrure 2. Dans les exemples illustrés, la structure SF de fixation
comprend, premièrement, une bague 25. Cette bague est pourvue d'une collerette 26
annulaire. La collerette 26 s'étend transversalement au droit de la piste 4.
[0033] Dans les modes de réalisation illustrés, cf. en particulier les FIG.1 et FIG.11,
la bague 25 comprend également une jupe 27 cylindrique qui fait saillie, axialement,
à partir d'un bord intérieur de la collerette 26, en sorte qu'en section transversale
la bague présente un profil en L (ou en équerre).
[0034] La bague 25 comprend au moins un crochet 28 (ici sous forme d'une patte élastique
crantée) de fixation à la lunette 14. De préférence, la bague 25 comprend une série
périphérique de crochets 28, répartis uniformément (ou non) sur la périphérie de la
bague 24. Le (ou chaque) crochet fait saillie axialement. Dans les exemples illustrés
(FIG.1, FIG.11), le (ou chaque) crochet 28 fait saillie axialement à partir d'un bord
supérieur de la jupe 27.
[0035] Comme on le voit notamment sur les FIG.7 et FIG.9, chaque crochet 28 présente, sur
un bord supérieur, un cran 29 par lequel le crochet 28 est en prise avec la nervure
annulaire 19 de la lunette 14. C'est par l'encliquetage du cran 29 sur la nervure
que la bague 25 se trouve accrochée à la lunette 14, du côté de la face 18 inférieure
de celle-ci. La bague est montée sur la carrure 2 par emboîtement de la jupe 27 sur
la douille 5 (FIG.7 et FIG.9).
[0036] La collerette 26 présente un diamètre extérieur plus faible que le diamètre intérieur
du rebord 6 de la carrure 2, mesuré au droit de la douille 5. De la sorte, la collerette
peut librement être emboîtée sur la carrure 2, ou en être librement retirée.
[0037] Comme nous le verrons ci-après, en position normale d'utilisation, la collerette
26 n'est pas nécessairement en contact avec la piste 4 mais légèrement écartée de
celle-ci.
[0038] La bague 25 est de préférence réalisée dans un matériau métallique (par ex. en acier).
Cependant elle peut être réalisée dans une matière plastique (avantageusement de dureté
élevée, par ex. en polyoxyméthylène ou POM).
[0039] Dans les exemples illustrés, la structure SF de fixation comprend, deuxièmement,
un anneau 30 interposé entre la lunette 14 et la bague 25. Cet anneau est solidaire
en rotation de la bague.
[0040] L'anneau 30 comprend un cerclage 31. Ce cerclage s'étend transversalement de manière
circulaire autour de l'axe X, et à l'aplomb de la collerette 26 de la bague 25. Le
cerclage 31 présente une face supérieure32, en regard de la face 18 inférieure de
la lunette, et, à l'opposé, une face inférieure 33, en regard de la collerette 26
de la bague. Le cerclage 31 porte des ailettes 34 en saillie radiale (vers l'extérieur),
chacune apte à venir s'emboîter de manière démontable dans une baïonnette 7.
[0041] Le diamètre hors tout de l'anneau 30, mesuré au niveau des ailettes 34, est supérieur
au diamètre intérieur du rebord 6 de la carrure 2, mesuré au droit de la baïonnette
7.
[0042] Dans les exemples illustrés, l'anneau 30 est monté sur la bague 25 en étant emboîté
sur la jupe 27. A cet effet, le diamètre intérieur de l'anneau 30 est supérieur au
diamètre extérieur de la jupe 27. Pour permettre l'emboîtement de l'anneau malgré
la présence des crochets 28, dont les crans 29 forment des saillies radiales, le bord
interne du cerclage 31 peut être cannelé au droit des crochets.
[0043] L'anneau 30 comprend, en outre, au moins un ressort 35 à cliquet qui fait saillie
de la face 32 supérieure du cerclage 31 pour former un organe d'indexage angulaire
de la lunette 14. Le ressort 35 à cliquet coopère de manière élastique avec la couronne
20 dentée pour définir une pluralité de positions angulaires stables (autant que de
dents 21, ici par conséquent au nombre de soixante) de la lunette 14 par rapport à
la carrure 2. Avantageusement, au moins deux ressorts à cliquet sont prévus. Dans
les modes de réalisation illustrés, l'anneau 30 comprend trois ressorts 35 à cliquet.
Les ressorts sont dans ce cas répartis de manière à équilibrer les efforts, typiquement
à 120° autour de l'axe X.
[0044] Chaque ressort 35 est de préférence formé de manière intégrale (c'est-à-dire d'une
seule pièce) avec le cerclage 31. Ainsi, dans les modes de réalisation des FIG.1 et
FIG.11, chaque ressort est formé par une lamelle découpée dans un bord interne du
cerclage, puis repoussée vers le haut.
[0045] L'anneau 30 est de préférence fabriqué entièrement dans un acier à ressort, sa mise
en forme étant par ex. réalisée par emboutissage.
[0046] L'anneau 30 est monté sur la bague 25. Comme illustré sur la FIG.7, le cerclage 31
vient se caler axialement en appui contre la collerette 26.
[0047] Comme on le voit sur les FIG.1 et FIG.11, l'anneau 30 comprend par ailleurs au moins
une griffe 36 qui fait saillie de la face 33 inférieure du cerclage 31, et qui coopère
avec une découpe 37 complémentaire, pratiquée en regard dans la bague 25 (et plus
précisément dans la collerette 26).
[0048] L'anneau 30 comprend de préférence, pour répartir les efforts, plusieurs griffes
36 (au nombre de trois dans le mode de réalisation de la FIG.1 ; au nombre de deux
dans le mode de réalisation de la FIG.11), tandis que la bague 25 comprend plusieurs
découpes 37 correspondantes (au nombre de trois dans le mode de réalisation de la
FIG.1 ; au nombre de deux dans le mode de réalisation de la FIG.11).
[0049] Lorsque l'anneau 30 est monté sur la bague 25, chaque griffe 36 vient se loger dans
la découpe 37 correspondante. Il en résulte une solidarisation en rotation de l'anneau
et de la bague.
[0050] L'anneau 30 assure le blocage axial de la bague 25 (et donc de la lunette 14 qui
est accrochée à cette dernière) par rapport à la carrure 2, au moyen du système à
baïonnette comprenant :
- sur l'anneau 30, les ailettes 34,
- sur la carrure 2, les baïonnettes 7 dans lesquelles sont introduites les ailettes
34.
[0051] La fixation de l'anneau 30 sur la carrure 2 est réalisée par un mouvement combiné
comprenant une translation axiale, lors de laquelle les ailettes 34 sont introduites
dans les échancrures 9, suivie d'une rotation autour de l'axe X, lors de laquelle
chaque ailette 34 est introduite tangentiellement dans une rainure 8. Ce mouvement
combiné achevé, la bague 25 se trouve maintenue prisonnière entre l'anneau et la carrure
2. Plus précisément, alors même que la jupe 27 de la bague 25 est emboîtée sur la
douille 5 de la carrure, sa collerette 26 se trouve maintenue axialement prisonnière
entre l'anneau 30 et la piste 4.
[0052] L'extrémité 13 borgne de l'une au moins des rainures 8 forme une butée de fin de
course angulaire de la rotation de l'anneau 30.
[0053] La boîte 1 de montre comprend avantageusement un mécanisme 38 de verrouillage de
l'anneau 30 par rapport à la carrure 2, en fin de course angulaire de l'anneau lors
de son montage.
[0054] Selon un premier mode de réalisation illustré sur les FIG.1 à FIG.9, l'anneau 30
est pourvu de ressorts 39 à lame (ici au nombre de trois disposés à 120° autour de
l'axe X pour une répartition uniforme des efforts) qui font saillie de la face 33
inférieure du cerclage pour venir s'appliquer contre la piste 4 annulaire de la carrure
2, solliciter axialement l'anneau vers le haut et ainsi plaquer les ailettes 34 contre
la face 11 supérieure de la rainure 8 de leur baïonnette 7 respective. Afin de permettre
le libre passage (et la libre flexion) des ressorts 39 à lame, la bague 25 est pourvue,
à l'aplomb de chacun, d'une entaille 40 pratiquée dans la collerette 26.
[0055] Dans ce mode de réalisation, le mécanisme 38 de verrouillage comprend au moins un
ergot 41 formé en saillie sur l'anneau 30, de manière adjacente à une ailette 34,
et apte à venir s'encliqueter dans un évidement de la carrure 2 à l'extrémité 13 borgne
de la baïonnette 7. On notera que chaque ergot et l'évidement qui lui est associé
peuvent être prévus à d'autres endroits, par exemple chaque ergot est placé le long
d'une ailette respective et l'évidement est agencé au milieu de la rainure correspondante
de la baïonnette en question. Pour faciliter le montage de la lunette, on comprend
qu'il est préférable que chaque ailette et chaque baïonnette correspondante soient
pourvues d'un même mécanisme de verrouillage, de sorte qu'une ailette spécifique ne
soit pas dédiée à une seule baïonnette donnée.
[0056] Comme illustré sur la FIG.5, l'ergot 41 comprend un bord 42 avant chanfreiné et un
bord 43 arrière droit. Lors du mouvement combiné de fixation de l'anneau 30 sur la
carrure 2, la translation axiale s'effectue à l'encontre de la force de rappel des
ressorts 39 à lame, qui tend à écarter axialement l'anneau de la piste 4.
[0057] La rotation autour de l'axe X amène le bord 42 avant chanfreiné de l'ergot 41 contre
une arête 44 limitant la face 11 supérieure de la rainure 8, du côté de l'échancrure
9. Alors qu'est poursuivi l'effort de rotation de l'anneau 30, le bord 42 avant chanfreiné
glisse sur l'arête, ce qui comprime les ressorts 39 à lame et force l'ailette 34 à
passer sous la face 11 supérieure de la rainure 8 en permettant à la rotation de l'anneau
30 de se poursuivre jusqu'à la butée angulaire de fin de course.
[0058] Dans l'exemple illustré sur la FIG.5, l'extrémité 13 borgne de la baïonnette 7 est
pourvue d'une réserve 45 dans laquelle vient s'encliqueter l'ergot 41 en fin de course,
par déploiement des ressorts 39 à lame. L'anneau 30 est alors plaqué contre la face
11 supérieure de la rainure 8 par la force de rappel des ressorts à lame et il est
verrouillé en rotation dans cette position de fermeture.
[0059] Simultanément, les ressorts 35 à cliquet exercent sur la couronne 20 (et donc sur
la lunette 14) un effort axial qui tend à écarter la lunette 14 de la carrure 2. Comme
la bague 25 est accrochée à la lunette, la bague est sollicitée axialement jusqu'à
venir se plaquer contre la face 33 inférieure du cerclage 31, ce qui explique la configuration
illustrée sur la FIG.7 (dans laquelle, compte tenu de la position du plan de coupe,
on ne voit pas la baïonnette 7 - celle-ci est toutefois visible sur la FIG.9).
[0060] Selon un deuxième mode de réalisation illustré sur les FIG.11 à FIG.14, le mécanisme
38 de verrouillage de l'anneau 30 par rapport à la carrure 2 comprend :
- un bossage 46 élastique dont est pourvue la carrure 2 et qui fait saillie de la piste
4 ;
- une encoche 47 dont est pourvue la bague 25, cette encoche 47 étant apte à venir s'encliqueter
sur le bossage 46 pour maintenir la bague 25 et l'anneau 30 dans une position angulaire
dans laquelle les ailettes 34 sont engagées chacune dans leur baïonnette 7 respective.
[0061] Dans l'exemple illustré, le bossage 46 élastique se présente sous forme d'une bille
montée sur un support élastique (par ex. un coulisseau monté en translation axiale
dans un trou 48 pratiqué dans la piste 4, avec interposition d'un ressort de rappel).
[0062] Dans ce deuxième mode de réalisation, la bague 25 est avantageusement pourvue, outre
l'encoche 47 qui vient se caler sur la bille 46 en position verrouillée (FIG.14),
d'un évidement 49 plus large et qui vient se positionner autour de la bille 46 lors
de la translation axiale accompagnant la fixation conjointe de l'anneau 30 et de la
bague sur la carrure 2 (FIG.13).
[0063] L'évidement 49 est décalé angulairement de l'encoche 47 d'un angle correspondant
sensiblement à l'extension angulaire d'une baïonnette 7.
[0064] En variante, ou en complément, le mécanisme 38 de verrouillage peut comprendre des
ressorts à cliquet, prévus en saillie radiale sur un bord périphérique de l'anneau
30 (et plus précisément du cerclage 31), et aptes à coopérer par encliquetage avec
des réserves en creux formées radialement dans la carrure.
[0065] La boîte 1 de montre comprend, en cinquième lieu, un système SC de couplage de la
lunette 14 à la structure SF de fixation. Ce système SC de couplage comprend une partie
50 mâle et une partie 51 femelle, solidaires :
- L'une (la partie 50 mâle ou la partie 51 femelle), de la lunette 14 ;
- L'autre (la partie femelle 51 ou, respectivement la partie 50 mâle), de la structure
SF de fixation.
[0066] Ce système SC de couplage est agencé pour adopter deux configurations :
- une configuration de découplage dans laquelle la partie 50 mâle et la partie 51 femelle
sont désaccouplées, libérant ainsi la lunette 14 en rotation par rapport au cerclage
31 ;
- une configuration de couplage dans laquelle la partie 50 mâle et la partie 51 femelle
sont accouplées, solidarisant ainsi en rotation la lunette 14 et le cerclage 31 et
permettant leur rotation conjointe bidirectionnelle entre une position angulaire de
fermeture, dans laquelle chaque ailette 34 est emboîtée dans une baïonnette 7, et
une position angulaire d'ouverture dans laquelle chaque ailette 34 est déboîtée de
la baïonnette 7.
[0067] La lunette 14 est, quant à elle, montée sur la structure SF de fixation avec possibilité
de débattement axial entre :
- une position déployée dans laquelle le système SC de couplage est placé en position
de découplage, et
- une position rétractée dans laquelle le système SC de couplage est placé en position
de couplage.
[0068] Dans les exemples illustrés, la partie 50 mâle du système SC de couplage est solidaire
de la lunette, tandis que la partie 51 femelle est solidaire de la structure SF de
fixation.
[0069] Plus précisément, dans les exemples illustrés, la partie 50 mâle se présente sous
forme d'une goupille qui fait saillie de la face 18 inférieure de la lunette 14.
[0070] La goupille 50 est avantageusement une pièce rapportée. Dans ce cas, la goupille
est emmanchée dans un trou 52 pratiqué dans la lunette 14 et débouchant du côté de
sa face 18 inférieure (cf. le détail en haut à gauche sur la FIG.2).
[0071] Une goupille 50 unique peut être prévue, comme dans l'exemple illustré sur les FIG.11
et FIG.12. En variante, plusieurs goupilles peuvent être prévues.
[0072] Comme illustré dans les médaillons de détail en haut à gauche des FIG.1 et FIG.11,
la partie 51 femelle du système SC de couplage se présente sous forme d'une ouverture
pratiquée dans l'anneau 30. Plus précisément, cette ouverture 51, à contour avantageusement
fermé, est pratiquée dans le cerclage 31. La partie femelle du système de couplage
SC est donc formée par un évidement dans l'anneau et, de manière générale, par une
partie de cet anneau formant deux butées pour la goupille, lors de la rotation de
la lunette dans la position rétractée, respectivement dans les deux sens de rotation.
[0073] Lorsque le système de couplage SC comprend plusieurs goupilles 50, alors, de manière
correspondante, il comprend plusieurs ouvertures 51 pratiquées dans l'anneau 30.
[0074] En position déployée de la lunette 14 (illustrée sur la FIG.7), la goupille 50 est
écartée axialement du cerclage 31. Dans ces conditions, le système SC de couplage
est en configuration de découplage, et la lunette peut librement tourner par rapport
au cerclage ; la lunette peut alors être manoeuvrée par le porteur par exemple pour
mesurer un intervalle de temps.
[0075] Dans une (ou plusieurs) position(s) angulaire prédéterminée(s) de la lunette 14 par
rapport à la carrure 2, où la (ou chaque) goupille 50 est à l'aplomb d'une ouverture
51 correspondante, la lunette peut être déplacée vers sa position rétractée par appui
axial à l'encontre du (des) ressort(s) à cliquet 35 et éventuellement, dans le premier
mode de réalisation des FIG.1 à FIG.9, à l'encontre du (des) ressort(s) 39 à lame.
La goupille 50 vient alors se loger dans l'ouverture 51 (FIG.9) pour coupler en rotation
la lunette avec l'anneau 30. Dans ces conditions, toute rotation de la lunette 14
maintenue dans sa position rétractée se transmet, via la goupille qui vient buter
contre les bords de l'ouverture 51, au cerclage 31 (et donc à l'anneau 30). Dans la
position rétractée de la lunette, le couplage susmentionné permet :
- soit, dans un premier sens de rotation, le démontage de la lunette 14 (avec la structure
SF de fixation) de la carrure 2 par déboîtement de chaque ailette 34 de sa baïonnette
7;
- soit, dans un deuxième sens de rotation (opposé au premier), le montage de la lunette
14 (avec le système de fixation) sur la carrure 2 par emboîtement de chaque ailette
34 dans une baïonnette 7.
[0076] L'ouverture 51 présente de préférence une extension angulaire égale ou légèrement
supérieure au diamètre de la goupille 50. Selon un mode préféré de réalisation, l'ouverture
51 se présente sous forme d'un trou oblong, ce qui permet un faible débattement angulaire
de la lunette 14 lorsque la goupille 50 est logée dans l'ouverture, au bénéfice de
la facilité d'utilisation. De manière générale, l'évidement formant la partie femelle
du système de couplage présente avantageusement un jeu angulaire lorsque la partie
mâle est positionnée à l'intérieur de cet évidement.
[0077] La bague 25 peut, elle aussi, être pourvue, à l'aplomb de l'ouverture 51 dans l'anneau,
d'une ouverture 53 secondaire apte à accueillir une extrémité de la goupille 50 (voir
les médaillons de détail au milieu à gauche sur la FIG.1 et sur la FIG.12).
[0078] Cependant, il est préférable que le débattement axial de la lunette 14 soit limité,
pour éviter une déformation trop importante des ressorts 35 à cliquet qui pourrait
éventuellement les endommager. C'est pourquoi, dans un mode préféré de réalisation,
la boîte 1 comprend une ou plusieurs butée(s) 54 de limitation de la course axiale
de la lunette 14. Cette (ces) butée(s) est (sont) par ex. portée(s) par la lunette
14. Ainsi, dans l'exemple illustré sur les FIG.2 et FIG.10, la (ou chaque) butée se
présente sous forme d'une goupille rapportée, emmanchée dans un trou 55 complémentaire
ménagé dans la lunette 14 du côté de sa face 18 inférieure. La boîte 1 comprend par
exemple au moins deux butées 54 disposées de part et d'autre, et à proximité, de la
(ou chaque) goupille 50, comme illustré sur la FIG.10. Chaque butée est située axialement
en retrait de la goupille 50, de sorte à permettre l'insertion de celle-ci dans l'ouverture
51. Quel que soit le nombre de goupilles, il est préférable de prévoir plusieurs butées
54 réparties sur la circonférence de la lunette 14 pour distribuer les efforts.
[0079] Dans la position rétractée de la lunette 14, la (ou chaque) butée 54 vient s'appuyer
contre la face 32 supérieure du cerclage 31 (FIG.10). On comprend que le débattement
axial de la lunette entre sa position déployée et sa position rétractée dépend de
la saillie axiale que forme chaque butée 54 sur la face 18 inférieure de la lunette.
On veillera à ce que ce débattement soit assez important pour permettre l'insertion
de la goupille 50 dans l'ouverture 51, tout en étant assez faible pour que la mise
en compression des ressorts 35 à cliquet ne les déforme pas au-delà de leur limite
élastique.
[0080] Pour monter la lunette 14 sur la carrure 2, on procède de préférence comme exposé
ci-après.
[0081] On commence par assembler la lunette 14 et le structure SF de fixation. A cet effet,
dans l'architecture illustrée, on monte l'anneau 30 sur la bague 25 en l'enfilant
sur la jupe 27. Les crochets 28 passent dans l'ouverture intérieure du cerclage 31
sans difficulté, d'autant moins si celui-ci est cannelé intérieurement au droit des
crochets. Le cerclage 31 vient reposer sur la collerette 26.
[0082] Puis on encliquette la lunette 14 sur la bague 25, les crochets 28 fléchissant élastiquement
avant de s'accrocher sur la nervure annulaire 19. L'anneau 30 se trouve alors pris
en sandwich entre la lunette et la bague, les ressorts 35 à cliquet coopérant avec
les dents 21 de la couronne 20 et exerçant un effort de rappel axial qui tend à écarter
la lunette 14 de la bague 25 et ainsi à maintenir les crans 29 des crochets en appui
contre la nervure 19. Dans ces conditions, la collerette 26 est appliquée contre la
face 33 inférieure du cerclage 31.
[0083] La longueur de la goupille 50, et son positionnement axial dans son trou 52, sont
tels que, même lorsqu'elle n'est pas alignée avec l'ouverture 51, elle autorise cependant
un débattement axial suffisant de la lunette 14 pour permettre son encliquetage sur
la bague 25.
[0084] Une fois assemblés la lunette 14 et la structure SF de fixation, on peut monter le
sous-ensemble ainsi constitué sur la carrure 2, en fixant l'anneau 25 par le mouvement
combiné précité : positionnement des ailettes 34 au droit des échancrures 9 ; translation
(descente) axiale du sous-ensemble jusqu'à amener les ailettes au niveau des rainures
8, puis rotation du sous-ensemble jusqu'à la fin de course angulaire de l'anneau 30,
déterminé :
- dans le premier mode de réalisation (FIG.1 à FIG.9), par l'encliquetage de l'ergot
41 dans la réserve 45 pratiquée dans la carrure 2 à l'extrémité 13 borgne de la baïonnette
7, verrouillant ainsi le cerclage 31 (et donc l'anneau 30) en rotation par rapport
à la carrure 2. Ce verrouillage est annoncé par un déclic sonore accompagnant la brusque
remontée de l'anneau 30, sous l'effort de rappel des ressorts 39 à lame, jusqu'à venir
buter contre la face 11 inférieure de la rainure 8 ;
- dans le deuxième mode de réalisation (FIG.11 à FIG.14, la rotation de l'anneau 30
étant matérialisée par la flèche noire sur la FIG.14), par l'encliquetage de la bille
46 dans l'encoche 47 pratiquée dans la collerette 26 (ce qui se traduit également
par un déclic sonore lorsque la bille 46, d'abord comprimée axialement vers la piste
4 par l'appui de la collerette, remonte brusquement sous l'effort de rappel de son
ressort de rappel. Lorsque la lunette 14 est relâchée, le ressort de rappel de la
bille 46 tend à plaquer l'anneau 30 (comme dans le premier mode de réalisation), contre
la face 11 inférieure de la rainure 8.
[0085] Comme on peut le voir sur la FIG.7, en l'absence de sollicitation axiale sur la lunette
14, la goupille 50 est écartée du cerclage 31, de sorte que la lunette peut être tournée
sans entraîner avec elle l'anneau 30.
[0086] La lunette 14 est avantageusement unidirectionnelle. Compte tenu de l'orientation
des ressorts 35 à cliquet, la lunette est, ici, astreinte à une rotation (par rapport
à l'anneau 30 et à la bague 25 qui demeurent solidairement fixes en rotation par rapport
à la carrure 2) dans le sens antihoraire. Comme la bague et l'anneau sont invisibles
au porteur, celui-ci ne voit que la rotation de la lunette 14 par rapport à la carrure
2.
[0087] Le minutage d'une activité (par ex. une session de plongée sous-marine) s'effectue
de la manière suivante. Le porteur fait pivoter la lunette 14 jusqu'à amener l'index
17 de zéro dans l'alignement de l'aiguille des minutes. On notera que, la goupille
50 étant écartée de la face 32 supérieure de l'anneau 30, elle ne gêne nullement la
rotation de la lunette.
[0088] Lorsque le porteur relâche la lunette 14, celle-ci se trouve maintenue dans cette
position (qui est une position d'équilibre stable tant qu'aucune rotation ne lui est
imprimée) par les ressorts 35 à cliquet, chacun desquels se trouvant encliqueté entre
deux dents 21 successives de la couronne 20.
[0089] L'écoulement du temps fait parcourir à l'aiguille des minutes un secteur angulaire
sur la lunette 14, ce qui permet au porteur de mesurer sur la graduation le temps
écoulé (par ex. dix ou quinze minutes) depuis l'instant auquel a été effectué le positionnement
de l'index 17 de zéro.
[0090] Pour démonter la lunette 14, il convient de la faire tourner (dans le sens antihoraire
autorisé par les ressorts 35 à cliquet) jusqu'à ce que la goupille 50 soit à l'aplomb
de l'ouverture 51, comme illustré par la flèche en arc de cercle en haut à gauche
sur la FIG.8.
[0091] La position angulaire de la lunette 14 correspondant à l'alignement de la goupille
avec l'ouverture 51 peut être déterminée par l'alignement de repères visuels (par
ex. des traits ou des points) formés respectivement sur la lunette et sur la carrure
2.
[0092] Puis il convient d'appuyer axialement sur la lunette 14 afin de l'enfoncer vers la
carrure 2 en la faisant passer de sa position déployée à sa position rétractée (comme
illustré par la flèche verticale à gauche sur la FIG.9) pour placer le système SC
de couplage de sa configuration de découplage à sa configuration de couplage.
[0093] Plus précisément, dans les exemples illustrés, on appuie axialement sur la lunette
14 pour introduire la goupille 50 dans l'ouverture 51. Tant que la lunette est tenue
enfoncée, la goupille est retenue tangentiellement dans l'ouverture, ce qui maintient
solidaires en rotation la lunette, la bague 25 et l'anneau 30.
[0094] On notera que, dans le premier mode de réalisation, l'appui axial sur la lunette
14 permet de dégager l'ergot 41 de la réserve 45, et donc de déverrouiller l'anneau
30 pour le libérer en rotation par rapport à la carrure 2 et permettre ainsi le démontage
de la lunette.
[0095] Il convient alors de faire pivoter la lunette 14 dans le sens inverse de celui de
la rotation réalisée lors du mouvement combiné de fixation de l'anneau 30 sur la carrure
2. Dans les modes de réalisation illustrés, où la rotation au montage s'effectue dans
le sens horaire, la rotation du démontage s'effectue dans le sens antihoraire. C'est
simple et pratique car, à l'exception du montage, le porteur tourne la lunette toujours
dans le même sens :
- en utilisation courante, pour régler la position angulaire de l'index 17 de zéro,
- puis pour amener la lunette 14 dans la position angulaire d'alignement de la goupille
50 avec l'ouverture 51,
- enfin, pour démonter la lunette 14 de la carrure 2 (avec la bague 25 qui demeure accrochée
à la lunette, et l'anneau 30 intercalé entre elles).
[0096] Le sous-ensemble ainsi retiré peut alors être mis de côté, et remplacé par un autre
sous-ensemble comprenant une lunette 14 de forme et/ou de couleur différente, selon
la procédure de montage déjà décrite.
[0097] Diverses variantes peuvent être envisagées, sans sortir du cadre de l'invention.
Ainsi, la structure SF de fixation de la lunette peut se présenter sous forme d'une
pièce monobloc. Plus précisément, il est envisageable que la bague 25 et l'anneau
30 soient formés dans une même pièce faite d'un seul tenant. A contrario, la structure
SF de fixation pourrait comprendre un plus grand nombre de pièces.
[0098] Ainsi, si nous avons vu, dans le premier mode de réalisation illustré sur les FIG.2
et FIG.3, que des ressorts 39 à lame peuvent être portés par l'anneau 30, il est envisageable,
dans variante, que de tels ressorts à lame soient formés sur une pièce séparée, par
ex. par un anneau de maintien sous-jacent à la bague 25.
[0099] De même, si, dans les exemples illustrés, la jupe 27 est intégrée à la bague 25,
on pourrait envisager, dans une variante, qu'elle se présente sous forme d'une pièce
distincte, qui formerait une bague assurant une solidarisation axiale de la lunette
14 à la collerette 26. Une telle solidarisation peut être réalisée en prévoyant dans
l'usinage intérieur de la lunette une rainure dans laquelle viennent s'insérer les
crochets 28 avec un faible jeu. En particulier, dans une variante avantageuse, les
ressorts 39 peuvent être solidaires non de l'anneau 30 mais de la collerette 26, par
exemple être venus de matière avec cette collerette et réalisés par un découpage de
celle-ci. Dans un tel cas, les goupilles 54, formant des butées de transmission d'une
force axiale appliquée sur la lunette lors de son démontage, peuvent être omises sans
risque de détériorer les ressorts 35 à cliquet et les dents de la couronne dentée
20, car cette force axiale est alors directement transmise de la lunette à la collerette
portant les ressorts 39.
[0100] En outre, si dans les exemples illustrés les ressorts 35 à cliquet et les ailettes
34 sont formés par l'anneau 30, on pourrait imaginer, dans une variante, qu'ils soient
formés par deux pièces séparées mais solidaires en rotation au sein de la structure
SF de fixation.
[0101] On notera que ces trois dernières variantes ne s'excluent pas mutuellement mais pourraient
être combinées au moins en partie.
[0102] Finalement, on remarquera que le système de fixation amovible d'une lunette tournante
sur une carrure selon l'invention présente un avantage particulier par le fait que
les baïonnettes prévues dans une paroi interne de la carrure se prêtent non seulement
à recevoir une lunette tournante, unidirectionnelle ou bidirectionnelle, mais également
une lunette non tournante munies d'ailettes de fixation solidaires d'une telle lunette.
On comprend donc que la présente invention permet d'avoir un très grand choix pour
un jeu de lunettes susceptibles d'être associées alternativement à la carrure de la
boîte de montre pour varier son aspect et, le cas échéant, sa fonctionnalité.
1. Boîte (1) de montre comprenant :
- une carrure (2) définissant une piste (4) périphérique,
- une lunette (14) tournante,
- une couronne (20) dentée,
- au moins un organe (35) d'indexage angulaire qui coopère de manière élastique avec
la couronne dentée pour définir une pluralité de positions angulaires stables de la
lunette (14) par rapport à la carrure,
- une structure (SF) de fixation amovible de la lunette (14) sur la carrure (2) ;
cette boîte de montre étant
caractérisée en ce que :
- la structure de fixation comprend un cerclage (31) portant des ailettes (34) en
saillie radiale, chacune apte à coopérer avec une baïonnette (7) formée dans la carrure
(2),
- la boîte de montre comprend un système de couplage (SC) comprenant une partie (50)
mâle et une partie (51) femelle, solidaires l'une de la lunette (14) et l'autre de
la structure de fixation (SF), ce système de couplage étant agencé pour pouvoir adopter
deux configurations :
• une configuration de découplage dans laquelle la partie mâle et la partie femelle
sont désaccouplées, libérant ainsi la lunette en rotation par rapport au cerclage
(31),
• une position de couplage dans laquelle la partie mâle et la partie femelle sont
accouplées, solidarisant ainsi en rotation la lunette et le cerclage et permettant
leur rotation conjointe bidirectionnelle entre une position angulaire de fermeture
dans laquelle chaque ailette (34) est emboîtée dans une baïonnette (7), et une position
angulaire d'ouverture dans laquelle chaque ailette est déboîtée de la baïonnette de
manière à libérer la lunette,
- la lunette (14) est montée sur la structure de fixation (SF) avec possibilité de
débattement axial entre :
• une position déployée dans laquelle le système de couplage (SC) est placé en position
de découplage et la lunette est susceptible de tourner pour être placée dans une quelconque
des positions de la pluralité de positions angulaires stables,
• une position rétractée dans laquelle le système de couplage (SC) est placé en position
de couplage.
2. Boîte (1) de montre selon la revendication 1, dans laquelle la structure de fixation
(SF) comprend une bague (25) pourvue d'une collerette (26) et d'au moins un crochet
(28) de fixation à la lunette (14), et un anneau (30) qui comprend le cerclage (31)
et est interposé entre la lunette et la bague.
3. Boîte (1) de montre selon la revendication 2, dans lequel l'anneau comprend au moins
un ressort (35) à cliquet qui fait saillie d'une face (32) supérieure du cerclage
(31) pour former un organe d'indexage angulaire coopérant avec la couronne dentée.
4. Boîte (1) selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle la partie mâle
du système de couplage (SC) est une goupille (50) solidaire de la lunette (14) et
qui fait saillie d'une face (18) inférieure de celle-ci, et la partie femelle est
un évidement, en particulier une ouverture (51) formée(e) dans le cerclage (31), apte,
au moins dans une position angulaire prédéterminée de la lunette, à accueillir la
goupille en position rétractée de la lunette.
5. Boîte (1) de montre selon la revendication 4, dans laquelle la goupille (50) est une
pièce rapportée, emmanchée dans un trou (52) pratiqué dans la lunette (14) et débouchant
du côté de sa face (18) inférieure.
6. Boîte (1) de montre selon la revendication 4 ou la revendication 5, dans laquelle
l'évidement présente un certain jeu angulaire pour la goupille lorsque cette dernière
s'y trouve logée, en particulier l'ouverture (51) se présente sous forme d'un trou
oblong permettant un certain débattement angulaire de la lunette (14) lorsque la goupille
(50) logée dans ce trou oblong.
7. Boîte (1) de montre selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle la ou
chaque baïonnette (7) comprend une rainure (8) pratiquée dans un rebord (6) de la
carrure (2), et une échancrure (9) dans laquelle débouche tangentiellement la rainure
(8).
8. Boîte (1) de montre selon la revendication 7, dans laquelle chaque rainure (8) se
termine tangentiellement, à l'opposé de l'échancrure (9), par une extrémité (13) borgne.
9. Boîte (1) de montre selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle la bague
(25) est pourvue d'une découpe (37), et l'anneau d'une griffe (36) en saillie, complémentaire
de la découpe et logée dans celle-ci pour solidariser la bague et l'anneau (30) en
rotation.
10. Boîte (1) de montre selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle la bague
(25) comprend une série périphérique de crochets (28).
11. Boîte (1) de montre selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle l'anneau
(30) est pourvu de ressorts (39) à lame qui font saillie d'une face (33) inférieure
du cerclage (31) pour venir s'appliquer contre la piste (4) annulaire de la carrure
(2) et ainsi plaquer les ailettes (34) contre une face (11) supérieure de leur baïonnette
respective.
12. Boîte (1) de montre selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle l'anneau
(30) est pourvu d'au moins un ergot (41) qui est apte à venir s'encliqueter dans une
réserve (45) de la carrure (2) pour verrouiller l'anneau et ainsi le cerclage dans
sa position angulaire de fermeture.
13. Boîte (1) de montre selon la revendication 12, caractérisée en ce que l'ergot (41) est prévu adjacent à une ailette et la réserve (45) est agencée à une
extrémité borgne (13) d'une baïonnette (7).
14. Boîte (1) de montre selon l'une des revendications 1 à 10, dans laquelle la carrure
(2) est pourvue d'un bossage (46) élastique qui fait saillie de la piste (4), et dans
laquelle la bague (25) est pourvue d'une encoche (47) apte à venir s'encliqueter sur
le bossage (46) pour maintenir la bague et l'anneau (30) dans une position angulaire
dans laquelle les ailettes (34) sont engagées dans leurs baïonnettes (7) respectives.
15. Boîte (1) de montre selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle la couronne
(20) est formée dans la matière de la lunette (14).
16. Montre équipée d'une boîte (1) de montre selon l'une des revendications précédentes.