[0001] La présente invention concerne un procédé de pistage d'une cible aérienne. Elle concerne
également un radar apte à mettre en oeuvre un tel procédé.
Le domaine technique de l'invention est celui de la poursuite de cibles aériennes
aptes à manoeuvrer, dites manoeuvrantes. Plus particulièrement, le domaine technique
de l'invention est adapté à la poursuite de cibles exécutant une cinématique proche
d'une courbe gauche dans l'espace tridimensionnel (évasive descendante, vrille, etc.).
L'invention s'applique par exemple pour des radars aéroportés air/air, des radars
sol/air ou de poursuite. L'invention peut également s'appliquer pour la poursuite
de cibles se déplaçant dans un espace tridimensionnel dont des paramètres cinématiques
de la cible sont mesurés à l'aide d'un capteur radar.
[0002] Dans le cadre de la poursuite de cibles aériennes, les traitements des signaux sont
basés sur des méthodes d'estimations bayésiennes, telles que le filtre de Kalman.
Ces traitements estiment des informations d'état des cibles à partir :
- d'une part des mesures données par le traitement radar et dites informations a posteriori ;
- d'autre part, d'un modèle d'état sélectionné et paramétré en fonction des caractéristiques
de la cible à poursuivre et fournissant des informations dites a priori.
En général, plus le modèle est propre à un mode particulier de la cinématique réelle
de la cible, plus l'estimation des paramètres d'état de la cible peut être affinée
avec précision dans le temps. Ainsi, un modèle adapté à plusieurs modes réels de cinématique
de cibles fournit à l'estimateur Bayésien des informations
a priori moins précises mais polyvalentes vis-à-vis des modes qu'il couvre.
Par exemple, dans le cas d'un mode où la cible est en mouvement circulaire uniforme
contenu dans un plan horizontal (défini par deux des axes du repère d'état tridimensionnel),
le modèle de Singer [1] et le modèle rotationnel [2] sont capables de fournir à l'estimateur
Bayésien des informations suffisamment proches pour pister la cible. Cependant, le
modèle rotationnel propre au mode de cinématique de la cible fournit à l'estimateur
Bayésien des informations plus vraisemblables. Ceci s'explique par le fait que ce
modèle rotationnel décrit l'évolution du vecteur vitesse de la cible par un couplage
entre deux de ses paramètres associés aux axes du repère d'état et formant un plan
horizontal. Cette description de l'évolution du vecteur vitesse est propre au mouvement
circulaire de la cible contrairement au modèle de Singer qui considère que l'évolution
des paramètres du vecteur vitesse est indépendante sur chaque axe du repère d'état.
En revanche, si la cible change de mode de cinématique et exécute une évasive curviligne
toujours contenue dans le plan horizontal précédent, la description du modèle rotationnel
[2] n'est plus adaptée, et les informations
a priori fournies à l'estimateur Bayésien peuvent être suffisamment éloignées pour perdre
la cible si l'accélération tangentielle est trop importante (puisque supposée nulle
dans ce modèle). Au contraire, pour cette même cinématique le modèle de Singer reste
adapté pour fournir des informations
a priori suffisamment proches à l'estimateur Bayésien pour ne pas perdre le pistage de la
cible.
Enfin, si la cible exécute une évasive curviligne ou circulaire autour d'un axe instantané
non orthogonal au plan horizontal précédent, il est certain que le modèle rotationnel
[2] n'est pas du tout adapté et que parmi les deux modèles, seul celui de Singer fournit
des informations
a priori suffisamment proches à l'estimateur Bayésien pour continuer à pister la cible.
Par ces exemples, on peut comprendre que le modèle de Singer est polyvalent (dans
la limite d'un intervalle d'accélération de la cible à poursuivre défini par son paramétrage)
et permet de suivre de nombreux modes de cinématique de cibles. Cependant, cette polyvalence
se fait au détriment de la finesse des informations
a priori fournit à l'estimateur Bayésien.
La tendance pour les systèmes de poursuite de cibles est d'améliorer la précision
de l'estimation en variant les modèles utilisés par l'estimateur Bayésien en fonction
d'ensembles de modes de cinématique (algorithmes à multiple modèle). L'intérêt pour
un système d'employer un modèle plus précis et adapté à un champ restreint de modes
de cinématique de cibles (fournissant de bonnes informations
a priori à l'estimateur Bayésien) est de permettre de relâcher les contraintes sur l'acquisition
des informations radar
a posteriori : par exemple en relâchant la cadence temporelle des mesures et donc de réduire la
charge de calcul et de traitement.
[0003] Des solutions de l'état de l'art adaptées à la poursuite de cibles manoeuvrantes
décrivant des trajectoires évasives sont connues. L'état de l'art est notamment basé
sur un article de Rong Li et Jilkov [4] qui propose de faire la synthèse des modèles
d'état existants de cibles manoeuvrantes. Comme indiqué précédemment, une solution
parmi les plus courantes utilise le modèle de Singer [1] pour décrire des cibles manoeuvrantes.
Ce modèle est adapté aux cinématiques de cibles en mouvement avec une accélération
variable, bornée et définie corrélée sur une fenêtre de temps. Il ne décrit aucune
relation d'évolution entre les composantes du vecteur vitesse de la cible, c'est-à-dire
qu'il les considère indépendantes sur chaque axe du repère d'état tridimensionnel.
Il est donc polyvalent sur les modes de cinématique de cibles manoeuvrantes d'accélération
non nulle et il n'est pas spécifiquement adapté aux modes d'évasive (mouvement circulaire,
curviligne dans un plan, aux vrilles et plus généralement aux courbes gauches).
Parmi l'état de l'art des systèmes de poursuites de cibles adaptés aux modes de cinématique
de cibles en évasive on peut citer la solution utilisant le modèle rotationnel usuel
[2] précité où le mouvement circulaire est contenu dans un plan horizontal défini
par deux axes du repère associé. Cette solution est restreinte à une rotation sans
accélération tangentielle (norme du vecteur vitesse constante) avec ou sans estimation
de la vitesse angulaire de courbure. Une autre solution utilise un second modèle [5]
étendant le précédent modèle aux mouvements curvilignes contenus dans un plan horizontal,
donc ayant une accélération tangentielle non nulle. Ce modèle présente cependant l'inconvénient
d'être basé sur une description fortement non linéaire conduisant à des hypothèses
d'approximation qui rendent le système de poursuite de cibles inadapté aux cibles
en évasive serrée. D'autres systèmes de poursuite de cibles sont connus, utilisant
des modèles capables de décrire une trajectoire tridimensionnelle parfaitement circulaire
selon un axe de rotation différent des axes du repère utilisé, utilisant notamment
un modèle dit original proposé dans [4] construit sur l'hypothèse d'un vecteur accélération
orthogonal au vecteur vitesse de la cible et un modèle [6] [7] [8] ajoutant l'hypothèse
d'orthogonalité entre le vecteur vitesse et le vecteur de vitesse angulaire ainsi
que la nullité de la dérivée de ce dernier. Enfin, un autre système de poursuite de
cibles peut être mise en oeuvre en utilisant le modèle [9] permettant de suivre une
trajectoire curviligne plane sous hypothèse d'orthogonalité entre le vecteur vitesse
et le vecteur vitesse angulaire. Mais un tel système est très complexe et coûteux
en calculs.
Cependant, même si tous ces systèmes de poursuite de cibles utilisent des modèles
proposant une description tridimensionnelle d'une cinématique de cibles en évasive,
aucune ne permet la description d'une trajectoire non contenue dans un plan. C'est-à-dire
que tous les modèles utilisés supposent une trajectoire de torsion nulle et ne sont
donc pas adaptés aux trajectoires suivant des courbes gauches.
[0004] Un but de l'invention est notamment de pallier les inconvénients précités et permettre
notamment la poursuite de cibles décrivant des courbes gauches.
A cet effet, l'invention a pour objet un procédé de pistage d'une cible par un radar
comportant :
- une étape d'émission de signaux vers ladite cible ;
- une étape de réception des signaux rétrodiffusés par ladite cible, et d'obtention
de mesures relatives à ladite cible à partir desdits signaux rétrodiffusés ;
- une étape d'estimation de paramètres de la trajectoire de ladite cible par application
d'un filtre de Kalman étendu comportant une étape de prédiction et une étape de filtrage
itérées selon un incrément temporel :
- l'étape de prédiction ayant en entrée un premier vecteur d'état, issu de l'étape de
filtrage, contenant les coordonnées x,y,z de la position de ladite cible dans un repère absolu, les composantes tx, ty, tz, nx, ny, nz, bx, by, bz des vecteurs de base d'un repère de Frenet lié à ladite cible, la courbure κ et la torsion τ de ladite trajectoire, la norme v de la vitesse de ladite cible et l'accélération tangentielle aT à ladite trajectoire ;
- l'étape de filtrage, ayant en entrée :
i. un deuxième vecteur d'état, issu de l'étape de prédiction, contenant les coordonnées
de position x,y,z, de vitesse ẋ,ẏ,ż, d'accélération ẍ,ÿ,z̈ et de dérivée de l'accélération



de ladite cible dans ledit repère absolu ;
ii. lesdites mesures relatives à la cible échantillonnées selon ledit incrément temporel
;
le vecteur d'état issu de l'étape de filtrage comportant les paramètres estimés de
ladite trajectoire.
Dans un mode de mise en oeuvre particulier, ledit procédé comporte en outre :
- une étape de transformation, dite 16 vers 12, transformant les seize composantes du
premier vecteur d'état issu de ladite étape de prédiction en douze composantes formant
le deuxième vecteur d'état ;
- une étape, dite 12 vers 16, transformant les douze composantes du deuxième vecteur
d'état issu de ladite étape de filtrage en seize composantes formant le premier vecteur
d'état.
[0005] Le premier vecteur d'état en sortie de ladite étape, dite 12 vers 16, fournit par
exemple les paramètres estimés de ladite trajectoire.
[0006] Lesdites mesures relatives à la cible sont par exemple :
- la distance relative entre ledit radar et ladite cible ;
- le gisement et le site associés à la direction de ladite cible par rapport audit radar
;
- la vitesse radiale relative de ladite cible par rapport audit radar.
[0007] Dans un mode de mise en oeuvre possible :
- l'étape de prédiction a en entrée une première matrice de covariance, issue de l'étape
de filtrage ;
- l'étape de filtrage, a en entrée :
- une deuxième matrice de covariance, issue de l'étape de prédiction ;
- une matrice de covariance des bruits de mesure.
[0008] Les composantes du premier vecteur d'état en sortie de l'étape de prédiction, échantillonnées
à un instant k, sont par exemple fonction des composantes du premier vecteur d'état
en entrée de l'étape de filtrage, échantillonnées à l'instant précédent k-1 :
- les coordonnées de position x,y,z de ladite cible dans ledit repère absolu évoluant entre l'instant k - 1 et l'instant
k comme l'évolution de position de ladite cible par rapport aux vecteurs de ladite
base de Frenet à l'instant k - 1, ladite évolution de position étant fonction de la
courbure κ de la trajectoire, de la torsion τ de la trajectoire, de la norme v de la vitesse et de l'accélération tangentielle aT à la trajectoire de ladite cible à l'instant k - 1, et du temps Tr entre les deux instants k - 1, k ;
- les composantes tx, ty, tz, nx, ny, nz, bx, by, bz des vecteurs de base dudit repère de Frenet évoluant entre l'instant k - 1 et l'instant
k en fonction de la courbure κ de la trajectoire, de la torsion τ de la trajectoire, de la norme v de la vitesse et de l'accélération tangentielle aT à la trajectoire de ladite cible à l'instant k - 1, et du temps Tr entre les deux instants k - 1, k ;
- la courbure κ de la trajectoire et la torsion τ de la trajectoire restant inchangés entre l'instant k - 1 et l'instant k, et la norme
v de la vitesse étant transformée en v + Tr · aT.
[0009] Ledit incrément temporel varie par exemple d'une itération à l'autre.
[0010] L'invention a également pour objet un radar apte à mettre en oeuvre un tel procédé.
[0011] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à l'aide de la
description qui suit, faite en regard de dessins annexés qui représentent :
- La figure 1, une situation de poursuite d'une cible par un radar aéroporté ;
- La figure 2, une illustration des signaux d'entrée et de sortie du procédé de pistage
selon l'invention ;
- La figure 3, une illustration d'une trajectoire suivie par cible, repérée dans un
repère absolu, un repère de Frenet mobile étant associé à la cible ;
- La figure 4, un exemple de mise en oeuvre du procédé de pistage selon l'invention
;
- La figure 5, un autre exemple de mise en oeuvre du procédé de pistage selon l'invention.
[0012] La figure 1 illustre une situation où un radar porté par un aéronef 1 poursuit une
cible aérienne 2. Le radar aéroporté émet des signaux hyperfréquence 3 vers la cible
2. Les signaux rétrodiffusés par la cible sont captés par les moyens de réception
du radar, puis numérisés et traités afin d'obtenir les mesures relatives à la cible,
de façon connue de l'homme du métier. Les moyens de traitement du radar effectuent
un pistage de la cible en estimant la trajectoire suivie par la cible.
Ce traitement de poursuite de cibles exécuté par le radar est basé sur un filtre de
Kalman étendu [3] conformément aux radars de l'état de l'art. Cependant, comme cela
sera décrit par la suite, l'invention combine avantageusement un modèle d'état particulier
au filtre de Kalman.
Pour introduire le filtre de Kalman, on considère un système à espace d'état (
Xk,Yk)
k≥0 qui est un couple de processus, les deux processus étant les suivants :
- Un processus d'état (Xk)k≥0 qui contient les informations recherchées sur la cible, notamment la position, la
vitesse et l'accélération ;
- Un processus d'observations (Yk)k≥1 qui contient les informations observées de la cible, notamment les mesures effectuées
par le radar de poursuite. Il est à noter qu'on ne dispose pas d'observation à l'instant
k = 0.
[0014] L'initialisation n'est réalisée qu'une seule fois au démarrage du filtre de Kalman,
puis la prédiction et le filtrage sont itérés à chaque nouvelle observation de la
cible. En se référant aux notations précédentes, on peut décrire les différentes étapes.
[0015] L'initialisation réalise une estimation sans a priori du vecteur d'état à l'instant
k=0 et de la matrice de covariance associée :
- 1. X̂0 = E[X0]
- 2. P0 = E[(X0- E[X0])(X0 - E[X0])T]
[0016] La prédiction réalise les opérations suivantes :
- 1. X̂k|k-1 = f(X̂k-1|k-1)
- 2.

- 3.

Fk-1 étant la matrice Jacobienne de la fonction de transition
f(·).
[0018] Les systèmes de poursuite de cibles utilisent classiquement un tel filtre de Kalman,
estimateur bayésien particulier permettant d'estimer les informations recherchées.
Différents types de modèles d'état peuvent être intégrés dans cet estimateur. Plusieurs
de ces modèles ont été cités en introduction de la présente description. Les systèmes
de poursuites de cibles intégrant ces différents modèles ne répondent pas au problème
technique posé.
[0019] La figure 2 présente les signaux d'entrée et les signaux de sortie d'un procédé de
poursuite de cibles selon l'invention, ou procédé de pistage.
Le procédé de pistage comporte une étape d'émission et de réception de signaux de
mesures vers une cible à pister. Les signaux de mesures captés sont échantillonnés
à des instants k. Le traitement radar prend en entrée à chaque instant k :
1. (Yk)k≥1, les observations de la cible 2 à pister aux instants k ≥ 1, comportant les signaux de mesures ;
2. (Rk)k>1 les matrices de covariances des bruits d'observations aux instants k ≥ 1, associés aux signaux de mesure ;
3. σκ, στ et σaT les paramètres du procédé de pistage, autorisés par la dynamique de la cible, ces
paramètres représentant les écarts-types des bruits de modèle respectivement sur la
courbure de la trajectoire, sur la torsion de la trajectoire et sur l'accélération
tangentielle à la trajectoire de la cible ;
4. X̂0 et P0 les paramètres d'initialisation du procédé de pistage à l'instant k = 0, X̂0 et P0 étant respectivement le vecteur d'état initial, comportant les informations de cibles
recherchées, et la matrice de covariance initiale associée au vecteur d'état.
[0020] Le procédé de pistage fournit en sortie :
(X̂k)k≥0, représentant les états du système à pister aux instants k,
ces informations permettant le pistage de la cible, une information fournie est par
exemple la vitesse de la cible.
[0021] La figure 3 illustre un repère de Frenet (
T,N,B)
, utilisé par le procédé de pistage selon l'invention, pour décrire la trajectoire
31 de la cible dans l'espace. Ce repère est associé à la cible, représentée par un
point 32. Le repère de Frenet est par ailleurs repéré dans un repère absolu 33.
Le repère de Frenet (
T,N,B) tridimensionnel est défini ainsi :
- T est le vecteur unitaire tangent à la trajectoire et colinéaire au vecteur vitesse
V de la cible,
- N est le vecteur unitaire normal à la trajectoire et dirigé vers le centre du cercle
osculateur à la trajectoire,
- B est le vecteur unitaire et orthogonal droit à T et N.
Comme illustré sur la figure 3, le repère de Frenet se déplace avec la cible tout
en vérifiant les propriétés décrites ci-dessus pour les vecteurs
T,N,B (la figure 3 montre l'évolution du repère de Frenet entre deux instants). Une trajectoire
curviligne peut être décrite en spécifiant la norme du vecteur vitesse
V colinéaire à
T dans la base de Frenet ainsi que la courbure
κ et la torsion
τ de la cible. L'ajout du paramètre d'accélération tangentielle
aT colinéaire à
T, permet de décrire une trajectoire de rayon de courbure variant au cours du temps,
similaire à celle présentée en figure 3.
Le vecteur d'état
X16 utilisé par le modèle d'état particulier au procédé selon l'invention est :

où :
- {x y z} est la position de la cible 32 dans le repère absolu ;
- {tx ty tz nx ny nz bx by bz} sont les composantes respectivement des vecteurs du repère de Frenet T,N,B exprimés dans le repère absolu ;
- κ est la courbure et τ est la torsion,

étant utilisé par la suite ;
- v et aT, représentent respectivement la norme du vecteur vitesse V et l'accélération tangentielle à la trajectoire.
Le modèle d'état particulier à l'invention est basé sur la formulation de Frenet-Serret
suivante, décrivant l'évolution des vecteurs de la base de Frenet (
T,N,B) en fonction du temps :

0
3 et
I3 représentent respectivement la matrice nulle, carrée d'ordre 3, et la matrice identité
d'ordre 3.
[0022] A partir de la relation (1) précédente, on peut obtenir une description physique
du système représenté par le vecteur d'état
X16 et son évolution dans le temps par sa dérivée par rapport au temps
Ẋ16.
Le système dans l'espace d'état à temps continu est alors défini par la relation suivante
:

0
1,3 étant la matrice ligne [0, 0, 0] et 0
3,1 étant la matrice colonne

[0023] Le procédé de pistage de l'invention utilise une version discrétisée de cette description
à temps continu selon un incrément temporel. A cet effet, on utilise l'indice temporel
k. Pour éviter toute confusion avec le vecteur tangent, on note
Tr le temps écoulé entre les instants
k et
(k + 1). Cet incrément temporel
Tr n'est pas nécessairement constant, il peut avantageusement varier d'une itération
à l'autre.
[0024] La figure 4 illustre un exemple de traitement mettant en oeuvre le procédé selon
l'invention, basé sur le modèle d'état particulier présenté ci-dessus.
Le procédé de pistage selon l'invention utilise deux vecteurs d'état appartenant à
deux espaces différents, l'un à 16 dimensions dit espace 16, l'autre à 12 dimensions
dit espace 12 :
- le vecteur d'état X16 utilisé par le modèle d'état particulier à l'invention lors des étapes de prédiction
41 ;
- un vecteur d'état

utilisé par l'étape de filtrage 42 et contenant la position, la vitesse, l'accélération
et la dérivée de l'accélération (dite jerk) de la cible dans le repère absolu.
Ces deux vecteurs d'état, appartenant à deux espaces différents, sont propres à une
même cible.
[0025] L'exploitation de ces deux vecteurs d'état, l'un pour la prédiction 41 et l'autre
pour le filtrage 42, impose l'utilisation d'autres blocs : un bloc de passage 43 de
l'espace 12 à l'espace 16 et un bloc de passage 44 de l'espace 16 à l'espace 12. A
ces blocs, s'ajoute un bloc incrémentation 40.
Dans le traitement de pistage décrit par la figure 4, on discrétise à des instants
k successifs la description définie par la relation (2), comme cela sera décrit par
la suite.
On décrit maintenant successivement les différents blocs de traitement du procédé
selon l'invention. Ces blocs mettent en oeuvre des étapes du procédé selon l'invention.
Ils sont par ailleurs intégrés dans les moyens de traitement du radar.
Bloc d'incrémentation
[0026] Le bloc d'incrémentation 40 prend en entrée :
- X̂16,k|k le vecteur d'état estimé à l'instant k sachant k contenant les 16 éléments décrits précédemment,
- P16,k|k la matrice de covariance estimée à l'instant k sachant k contenant 16x16 éléments,
- X̂0, P0 le vecteur d'état initial et la matrice de covariance initiale nécessaires au démarrage
du pistage.
[0027] Il délivre en sortie :
- X̂16,k-1|k-1 le vecteur d'état filtré à l'instant (k - 1) sachant (k - 1) contenant les 16 éléments,
- P16,k-1|k-1 la matrice de covariance filtrée à l'instant (k - 1) sachant (k - 1) contenant 16x16 éléments.
[0028] L'algorithme du filtre de Kalman étendu étant récursif, la prochaine prédiction à
l'instant
k est réalisée à partir des données du précédent filtrage à l'instant (
k - 1). L'étape d'incrémentation consiste à incrémenter l'indice temporel k de 1 :

Ainsi, les données de l'instant
k deviennent les données à l'instant
(k - 1). Un cas particulier existe lors du démarrage de l'algorithme, c'est-à-dire
pour k = 0. Dans ce cas, on utilise les entrées
X̂0, P0 fournies par le radar pour définir
X̂16,0|0 et
P16,0|0 :

Ces valeurs de démarrage ont une influence sur les performances du procédé de pistage
et elles sont passées comme paramètres d'entrée du procédé.
Bloc de prédiction
[0029] Le bloc de prédiction 41 prend en entrée :
- X̂16,k-1|k-1 le vecteur d'état filtré à l'instant (k - 1) sachant (k - 1) contenant les 16 éléments ;
- P16,k-1|k-1 la matrice de covariance filtrée à l'instant (k - 1) sachant (k - 1) contenant 16x16 éléments ;
- Les paramètres σκ, στ et σaT.
[0030] Il délivre en sortie :
- X̂16,k-1|k-1 le vecteur d'état prédit a priori à l'instant k sachant (k - 1) contenant 16 éléments,
- P16,k|k-1 la matrice de covariance prédite à l'instant k sachant (k - 1) contenant 16x16 éléments,
[0031] Plus particulièrement, il prédit
X̂16,k-1|k-1 à partir de
X̂16,k-1|k-1,selon la relation suivante :

avec :

et

[0032] La matrice C
3,9, à 3 lignes et 9 colonnes, décrit l'évolution de la position de la cible (définie
par ses coordonnées
x y z dans le repère absolu) entre l'instant k et l'instant k - 1, en fonction des vecteurs
de la base de Frenet (
T, N, B) à l'instant k-1. La sous-matrice c
11 I
3 décrit l'évolution de la position par rapport au vecteur
T. De même les sous-matrices c
12 I
3 et c
13 I
3 décrivent l'évolution de la position respectivement par rapport aux vecteurs
N et
B. Plus précisément selon la matrice descriptive de la relation (3), par l'étape de
prédiction, l'évolution de la position de la cible entre deux instants k - 1, k est
fonction des vecteurs de la base de Frenet à l'instant k - 1. La présentation détaillée
des coefficients c
11, c
12 et c
13 en annexe montre que cette évolution dépend des quatre derniers paramètres du vecteur
d'état
κ, τ, v, aT, c'est-à-dire de la courbure de la trajectoire, de la torsion de la trajectoire, de
la norme de la vitesse et de l'accélération tangentielle de la cible, mais aussi du
temps
Tr entre deux instants k - 1, k.
[0033] La matrice R décrit l'application caractérisant l'évolution des vecteurs de la base
de Frenet définis par leurs composantes
tx ty tz nx ny nz bx by bz. La présentation détaillée des coefficients de la matrice R en annexe montre également
que cette évolution dépend de la courbure de la trajectoire, de la torsion de la trajectoire,
de la norme de la vitesse et de l'accélération tangentielle de la cible, ainsi que
du temps
Tr entre deux instants k - 1, k.
[0034] Enfin, la matrice D
4 caractérise l'évolution des quatre éléments restant
κ,τ,v,aT du vecteur d'état
X16. Par D
4,
κ, τ et
aT restent inchangés et
v est transformée en
v +
Tr ·
aT.
[0035] La prédiction de P
16,k|k-1 en fonction de
X̂16,k-1|k-1 est obtenue selon la relation suivante :

avec :

où

et :

où 0
12, 0
4,12 et 0
12,4 sont des matrices nulles complétant la matrice
Qk-1.

et

sont des paramètres d'entrée du bloc de prédiction 41.
[0036] Les définitions des composantes de la matrice

sont présentées en annexe.
[0037] Les matrices

et Q
k-1 décrivent respectivement la matrice Jacobienne contenant les dérivées partielles
de la fonction f(X) au point
X =
X̂k-1|k-1 et la matrice de covariance des bruits du modèle d'état.
Bloc de passage de l'espace 16 à l'espace 12
[0038] Ce bloc 44 réalise le passage de la représentation d'état par les vecteurs de l'espace
16 à la représentation d'état par les vecteurs de l'espace 12. Il permet de fournir
les vecteurs d'état de l'espace 12 au bloc de filtrage 42.
[0039] Il prend en entrée :
- X̂16,k-1|k-1 le vecteur d'état prédit a priori à l'instant k sachant (k - 1) contenant 16 éléments,
- P16,k|k-1 la matrice de covariance prédite à l'instant k sachant (k - 1) contenant 16x16 éléments,
[0040] Il délivre en sortie :
- X̂12,k|k-1 le vecteur d'état prédit a priori à l'instant k sachant (k - 1) contenant 12 éléments, selon la relation X̂12,k|k-1 = g16→12 (X̂16,k|k-1) ;
- P12,k|k-1 la matrice de covariance prédite à l'instant k sachant (k - 1) contenant 12x12 éléments, P12,k|k-1 étant obtenue selon la relation suivante

[0041] La fonction de passage
g16→12 et la matrice Jacobienne
G16→12 contenant les dérivées partielles de la fonction
g16→12 au point
X =
X̂16,k-1|k-1 sont décrites en annexe.
Bloc de filtrage
[0042] Le bloc de filtrage 42 prend en entrée :
- X̂12,k|k-1 le vecteur d'état prédit a priori à l'instant k sachant (k - 1) contenant 12 éléments, issu du bloc de prédiction 41 après passage dans l'espace
12 ;
- P12,k|k-1 la matrice de covariance prédite à l'instant k sachant (k - 1) contenant 12x12 éléments, issue du bloc de prédiction 41 après passage dans
l'espace 12 ;
- Yk le vecteur d'état de l'observation du système à l'instant k, issu des mesures relatives à la cible effectuées par le radar ;
- Rk la matrice de covariance des bruits de mesure associée à l'observation du système
Yk à l'instant k,
[0043] Il fournit en sortie :
- X̂12,k|k le vecteur d'état estimé à l'instant k sachant k contenant 12 éléments,
- P12,k|k la matrice de covariance estimée à l'instant k sachant k contenant 12x12 éléments,
[0045] La fonction d'observation
h(·) change en fonction de la nature de l'observation. Dans le cas d'une mesure fournie
par un radar Doppler, le vecteur de mesure est :

où :
- d est la distance relative entre le radar et la cible ;
- g et s sont respectivement le gisement et le site associés à la direction de la cible par
rapport au radar ;
- vr est la vitesse radiale relative de la cible mesurée par le traitement Doppler par
rapport au radar.
[0046] Il est à noter que lorsque le porteur du radar fournissant l'observation de la cible
est en mouvement, la mesure est donnée dans un repère relatif au porteur différent
du repère absolu utilisé pour réaliser la prédiction du vecteur d'état. Dans ce cas,
un calcul de compensation du porteur est nécessaire en amont du filtrage pour exprimer
le vecteur d'état prédit
X̂12,k|k-1 et la matrice de covariance prédite
P12,k|k-1 dans le repère relatif au porteur avant d'appliquer la fonction d'observation. De
plus, après le filtrage, il faut exprimer les sorties, le vecteur d'état filtré
X̂12,k|k-1 et la matrice de covariance filtrée
P12,k|k, dans le repère absolu nécessaire pour la prochaine prédiction. En complément, lorsque
le radar fournit à l'instant
k plusieurs mesures, il est possible d'appliquer en amont du filtrage une étape d'association
décidant laquelle de ces mesures doit être utilisée pour filtrer l'estimateur.
Bloc de passage de l'espace 12 à l'espace 16
[0047] Ce bloc 43 réalise le passage de la représentation d'état par les vecteurs dans l'espace
12 à la représentation d'état par les vecteurs dans l'espace 16. Il permet de fournir
les vecteurs d'état de l'espace 16 au bloc de prédiction 41.
[0048] Le bloc « Passage 12→16 » prend en entrée :
- X̂12,k|k le vecteur d'état estimé à l'instant k sachant k contenant 12 éléments,
- P12,k|k la matrice de covariance estimée à l'instant k sachant k contenant 12x12 éléments,
[0049] Il délivre en sortie :
- X̂16,k|k le vecteur d'état estimé à l'instant k sachant k contenant 16 éléments, où X̂16,k|k = g12→16(X̂12,k|k);
- P16,k|k la matrice de covariance estimée à l'instant k sachant k contenant 16x16 éléments, où

La fonction de passage
g12→16 et la matrice Jacobienne
G12→16 contenant les dérivées partielles de la fonction
g12→16 au point
X =
X̂12,k|k sont décrites en annexe.
[0050] Le vecteur d'état
X̂16,k|k est le vecteur d'état
X̂16 estimé à l'instant k, comportant les informations de pistage contenues dans ce vecteur
d'état. A chaque instant k, le procédé selon l'invention délivre ainsi la position
estimée de la cible (composantes
x y z du vecteur
X̂16), le vecteur vitesse de la cible (composantes
tx ty tz, et
v du vecteur
X̂16), l'accélération tangentielle à la trajectoire (composante
aT du vecteur
X̂16) et les paramètres de trajectoire (courbure et torsion données par les composantes
κ, τ du vecteur
X̂16).
[0051] Dans une variante de mise en oeuvre, il est possible de prendre le vecteur d'état
X̂12,k|k en sortie du bloc de filtrage, exprimé dans l'espace 12, pour délivrer les informations
de pistage. Les informations de pistage sont alors les composantes du vecteur d'état
X̂12 estimé (position, vitesse, accélération et jerk de la cible).
Le vecteur
X̂16,k|k et la matrice
P16,k|k sont par ailleurs les données d'entrée du bloc d'initialisation 40 dans le processus
récursif du filtre de Kalman étendu.
[0052] La figure 5 présente une variante de mise en oeuvre d'un procédé de pistage selon
l'invention. Dans ce cas, les blocs de traitement 41, 42, 43, 44 de la figure 4 sont
intégrés dans un système de pistage plus complexe appelé IMM (« Interacting Multiples
Models »). Le système de pistage utilise M filtres de Kalman étendus 51, 52, 5M dont
celui de la figure 4 utilisant le modèle d'état particulier décrit relativement à
cette figure. Un objectif du système illustré par la figure 5 est de couvrir plusieurs
modes de cinématique de cibles à pister par l'utilisation de modèles d'états complémentaires.
Le bloc mixage 57 prend en entrée les M vecteurs d'état et les M matrices de covariance
en sortie des blocs de filtrage, exprimés dans l'espace 12, pour les mixer en M vecteurs
d'état et M matrices de covariance par sommation pondérée par les probabilités conditionnelles
de chaque modèle. La présentation détaillée du mixage en annexe montre qu'elle dépend
des probabilités en sortie du bloc 59 et de la chaine de Markov passée comme paramètre
d'entrée du procédé de pistage. Les M vecteurs d'état mixés et les M matrices de covariance
mixées sont par ailleurs les données d'entrée des blocs de passage de l'espace 12
à l'espace utilisé par chaque modèle.
Le bloc fusion 58 prend également en entrée les M vecteurs d'état et les M matrices
de covariance en sortie des blocs de filtrage, exprimés dans l'espace 12, pour les
fusionner en un seul vecteur d'état et une seule matrice de covariance. La présentation
détaillée de la fusion en annexe montre qu'elle dépend des probabilités en sortie
du bloc 59.
Le bloc probabilités 59 prend en entrée les M vraisemblances en sortie des M blocs
de filtrage, les M probabilités à l'instant k - 1 et la chaine de Markov passée comme
paramètre d'entrée du procédé de pistage, pour délivrer en sortie les M probabilités
à l'instant k.
REFERENCES
[0053]
- [1] R. A. Singer, «Estimating Optimal Tracking Filter Performance for Manned Maneuvering
Targets,» IEEE Transactions on Aerospace and Electronics Systems, Vols. %1 sur %2AES-6,
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Air Traffic Control Tracking,» IEEE Transactions on Control Systems Technology, vol.
1, n° %13, pp. 186-194, September 1993.
- [3] A. Gelb, Applied Optimal Estimation, MIT Press, 1974.
- [4] X. R. Li et V. P. Jilkov, «Survey of Maneuvrering Target Tracking. Part I : Dynamic
Models,» IEEE Transactions on Aerospace and Electronic Systems, vol. 39, n° %14, pp.
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- [5] R. A. Best et J. P. Norton, «A New Model and Efficient Tracker for a Target with Curvilinear
Motion,» IEEE Transactions on Aerospace and Electronic Systems, vol. 33, n° %13, pp.
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- [6] S. S. Blackman et R. F. Popoli, Design and Analysis of Modern Tracking Systems, Boston,
MA: Artech House, 1999.
- [7] R. S. Bryan, «Cooperative estimation of targets by multple aircraft,» Wright-Patterson
AFB, Ohio, 1980.
- [8] G. A. Watson et W. D. Blair, «IMM algorithm for tracking targets that maneuver,» Proceedings
of the 1992 SPIE Conference on Signal and Data Processing for Small Targets, vol.
1698, pp. 236-247, 1992.
- [9] S. J. Asseo et R. J. Ardila, «Sensor independant target state estimator design and
evaluation,» Procceedings of the National Aerospace and Electronics Conference (NAECON),
pp. 916-924, 1982.
1. Procédé de pistage d'une cible (2, 32) par un radar,
caractérisé en ce qu'il comporte :
- une étape d'émission de signaux (3) vers ladite cible ;
- une étape de réception des signaux rétrodiffusés par ladite cible, et d'obtention
de mesures relatives à ladite cible à partir desdits signaux rétrodiffusés ;
- une étape d'estimation de paramètres de la trajectoire (31) de ladite cible par
application d'un filtre de Kalman étendu comportant une étape de prédiction (41) et
une étape de filtrage (42) itérées selon un incrément temporel :
• l'étape de prédiction (41) ayant en entrée un premier vecteur d'état, issu de l'étape
de filtrage, contenant les coordonnées x, y, z de la position de ladite cible dans un repère absolu, les composantes tx, ty, tz, nx, ny, nz, bx, by, bz des vecteurs de base d'un repère de Frenet lié à ladite cible, la courbure κ et la torsion τ de ladite trajectoire (31), la norme v de la vitesse de ladite cible et l'accélération tangentielle aT à ladite trajectoire ;
• l'étape de filtrage (42), ayant en entrée :
i. un deuxième vecteur d'état, issu de l'étape de prédiction, contenant les coordonnées
de position x,y,z, de vitesse ẋ, ẏ, ż, d'accélération ẍ, ÿ, z̈ et de dérivée de l'accélération



de ladite cible dans ledit repère absolu ;
ii. lesdites mesures relatives à la cible échantillonnées selon ledit incrément temporel
;
le vecteur d'état issu de l'étape de filtrage (41) comportant les paramètres estimés
de ladite trajectoire (31).
2. Procédé de pistage selon la revendication 1,
caractérisé en ce qu'il comporte en outre :
- une étape (44) de transformation, dite 16 vers 12, transformant les seize composantes
du premier vecteur d'état issu de ladite étape de prédiction (41) en douze composantes
formant le deuxième vecteur d'état ;
- une étape (43), dite 12 vers 16, transformant les douze composantes du deuxième
vecteur d'état issu de ladite étape de filtrage (42) en seize composantes formant
le premier vecteur d'état.
3. Procédé de pistage selon les revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le premier vecteur d'état en sortie de ladite étape (43), dite 12 vers 16, fournit
les paramètres estimés de ladite trajectoire.
4. Procédé de pistage selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce que lesdites mesures relatives à la cible sont :
- la distance relative entre ledit radar et ladite cible ;
- le gisement et le site associés à la direction de ladite cible par rapport audit
radar ;
- la vitesse radiale relative de ladite cible par rapport audit radar.
5. Procédé de pistage selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce que :
- l'étape de prédiction (41) a en entrée une première matrice de covariance, issue
de l'étape de filtrage ;
- l'étape de filtrage (42), a en entrée :
• une deuxième matrice de covariance, issue de l'étape de prédiction ;
• une matrice de covariance des bruits de mesure,
les dites étapes étant effectuées de manière itérative.
6. Procédé de pistage selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce que les composantes du premier vecteur d'état en sortie de l'étape de prédiction (41),
échantillonnées à un instant k, sont fonction des composantes du premier vecteur d'état
en entrée de l'étape de filtrage, échantillonnées à l'instant précédent k-1 :
- les coordonnées de position x, y, z de ladite cible dans ledit repère absolu évoluant entre l'instant k - 1 et l'instant
k comme l'évolution de position de ladite cible par rapport aux vecteurs de ladite
base de Frenet à l'instant k - 1, ladite évolution de position étant fonction de la
courbure κ de la trajectoire, de la torsion τ de la trajectoire, de la norme v de la vitesse et de l'accélération tangentielle aT à la trajectoire de ladite cible à l'instant k - 1, et du temps Tr entre les deux instants k - 1, k ;
- les composantes tx, ty, tz, nx, ny, nz, bx, by, bz des vecteurs de base dudit repère de Frenet évoluant entre l'instant k - 1 et l'instant
k en fonction de la courbure κ de la trajectoire, de la torsion τ de la trajectoire, de la norme v de la vitesse et de l'accélération tangentielle aT à la trajectoire de ladite cible à l'instant k - 1, et du temps Tr entre les deux instants k - 1, k ;
- la courbure κ de la trajectoire et la torsion τ de la trajectoire restant inchangés entre l'instant k - 1 et l'instant k, et la norme
v de la vitesse étant transformée en v + Tr ·aT.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit incrément temporel varie d'une itération à l'autre.
8. Radar, caractérisé en ce qu'il est apte à mettre en oeuvre le procédé selon l'une quelconque des revendications
précédentes.