Objet de l'invention
[0001] La présente invention se rapporte à un mécanisme de sécurité intégré à un mécanisme
de départ de tir d'une mitrailleuse.
Etat de la technique
[0002] Une mitrailleuse est traditionnellement une arme utilisée pour le tir de suppression.
L'objectif du tir de suppression est d'arroser la zone de combat avec une quantité
importante de projectiles. On parle alors de la qualité de « puissance de feu » de
l'arme utilisée.
[0003] Afin de réaliser ce tir de suppression, le tir avec une bande de munitions est privilégié
car il permet de tirer une quantité importante de munition sans devoir s'interrompre
pour changer de chargeur.
[0004] A cause de cette quantité importante de munitions, il y a un échauffement très important
de l'arme et du canon. En conséquence, il y a un risque important que la poudre d'une
cartouche en attente de tir dans la chambre du canon s'auto-enflamme (cook-off). Le
cook-off est donc un départ de coup de feu intempestif et non désiré (le tireur n'ayant
pas appuyé sur la détente de l'arme pour commander le tir). Les fusils fonctionnant
à « culasse fermée » ont tous ce risque de défaut de sécurité. Fonctionner à culasse
fermée signifie que la culasse est verrouillée sur la chambre du canon en attente
du départ d'un coup. A contrario, traditionnellement, les mitrailleuses généralement
tirent à « culasse ouverte », c'est-à-dire qu'elles n'ont pas la culasse verrouillée
sur la chambre du canon dans l'attente du tir. La culasse est en arrière de la carcasse,
en attente d'être libérée pour alimenter une munition dans la chambre. De cette manière,
le risque de cook-off en culasse ouverte est nul puisque la munition à tirer est dans
une zone froide (hors chambre du canon).
[0005] Du fait de leur emploi à des régimes de tir élevés, la commande de tir inclut généralement
uniquement une fonction automatique. C'est-à-dire que l'arme tire uniquement en rafale.
Elle ne tire pas en semi-automatique, c'est-à-dire tirer uniquement un coup chaque
fois que la détente est pressée. Les fusils à culasse fermée ont souvent la double
fonctionnalité : tir semi-automatique et tir automatique.
[0006] Historiquement, le principe d'une commande de tir pour mitrailleuses a peu évolué
depuis la MG42 développée en Allemagne durant la seconde guerre mondiale. Le mécanisme
de départ est constitué d'une queue de détente, d'un arrêtoir arrêtant les pièces
mobiles en position ouverte, à l'arrière de la carcasse, et d'un déclencheur maintenant
l'arrêtoir en position basse lors du mouvement vers l'avant des pièces mobiles. Pour
libérer le mouvement des pièces mobiles (culasse et support de culasse), il faut appuyer
sur la détente qui pousse sur l'arrêtoir pour l'effacer de la course des pièces mobiles.
Lors de ce mouvement de la détente l'extrémité avant de l'arrêtoir est interceptée
par le déclencheur qui n'est pas dans le chemin des pièces mobiles tant que l'opérateur
appuie sur la queue de détente. Lorsque l'opérateur relâche la queue de détente le
déclencheur remonte dans le chemin des pièces mobiles en maintenant l'arrêtoir dans
la position de tir jusqu'à ce que les pièces mobiles reculent. Au recul des pièces
mobiles, ces dernières poussent le déclencheur vers l'arrière, ce qui qui libère l'arrêtoir.
Les pièces mobiles sont alors à nouveau bloquées par l'arrêtoir en position arrière
sous la pression du ressort récupérateur de l'arme.
[0007] Le mécanisme de déclencheur permet une certaine limitation de l'usure de la gâchette
de l'arrêtoir car il garantit un arrêt des pièces mobiles dans la position la plus
à l'arrière possible. Lorsque les pièces mobiles sont à l'arrière, leurs vitesse est
faible, ce qui implique que l'énergie cinétique des pièces mobiles, qui sera communiquée
à l'arrêtoir lors de l'arrêt, sera à son minimum. De plus ce mécanisme permet d'éviter
le risque que les pièces mobiles ne soient retenues par le cran anti-runaway alors
que la mitrailleuse ne subit pas de manque recul. Le cran anti-runaway est un cran
de blocage au-dessous des pièces mobiles permettant de bloquer celles-ci lorsqu'elles
ne reculent pas suffisamment pour accrocher le cran normal. En absence d'un tel cran
un manque de recul peut empêcher l'accroche des pièces mobiles à l'arrêtoir lorsque
la queue de détente est relâchée, induisant un tir de rafale alors que l'opérateur
cherche à arrêter le tir. Pour empêcher un tel « runaway », le cran anti-runaway est
disposé de façon à bloquer les pièces mobiles dans leurs mouvements vers l'avant juste
après avoir accroché l'arrière de la cartouche en attente. De cette façon, un manque
de recul qui n'accrocherait pas le cran anti-runaway ne pourrait pas charger de nouvelle
cartouche, empêchant ainsi la poursuite du tir.
[0008] Sur la MG 42 et les armes qui ont repris son mécanisme de départ, la sécurité est
réalisée par un système de poussoir transversal à l'axe du canon de l'arme. Dans la
position autorisant le tir automatique le poussoir permet l'abaissement de l'arrêtoir
qui libère les pièces mobiles. Lorsque la sécurité est engagée, l'arrêtoir vient en
butée sur le poussoir avant que les pièces mobiles ne puissent se décrocher de la
gâchette d'arrêtoir. Ce mécanisme particulièrement simple et efficace ne permet pas
le réarmement de l'arme lorsque la sécurité est engagée ni le tir semi-automatique.
[0009] Les mécanismes de départ d'armes fonctionnant à culasse ouverte ne possèdent pas
tous le système de déclencheur. En l'absence de déclencheur, la queue de détente commande
directement l'arrêtoir. Cela signifie qu'il est possible que l'opérateur libère l'arrêtoir
alors que les pièces mobiles se déplacent vers l'avant. Dans ce cas, l'arrêtoir n'accrochera
pas forcement les pièces mobiles avec un contact optimal (face contre face), cela
avec une vitesse des pièces mobiles potentiellement importante (si le cran d'arrêt
intercepté par l'arrêtoir n'est pas le cran correspondant aux pièces mobiles en position
arrière mais le cran anti runaway), ce qui implique que l'usure de la gâchette d'arrêtoir
est augmentée comparée à celle d'un mécanisme disposant d'un déclencheur. Une détérioration
trop importante de la gâchette d'arrêtoir peut compromettre la sécurité et la fiabilité
de l'arme.
[0010] Pour ce système la sécurité est constitué d'un axe mobile transversal à l'arme et
limitant le mouvement de l'arrêtoir lors que l'arme est en position « safe ». Cela
implique que l'arme ne peut pas être réarmée si la sécurité est engagée car l'arrêtoir
ne peut pas s'effacer du chemin des pièces mobiles lorsque celles-ci reculent. Une
autre conséquence est que la sécurité ne peut pas être engagée si les pièces mobiles
sont en avant car le déclencheur maintien l'arrêtoir effacé tant que les pièces mobiles
n'ont pas été reculées manuellement.
[0011] Pour permettre le réarmement d'une arme tirant en culasse ouverte lorsque la sécurité
de celle-ci est engagée, le brevet
EP 2205925 B1 décrit un mécanisme particulier dans lequel l'arrêtoir est constitué de deux pièces
: un levier d'arrêtoir et un levier de sécurité. Un ressort entre le levier d'arrêtoir
et le levier de sécurité force ce dernier dans une position de repos de sorte qu'il
ne réalise pas sa fonction de buté contre le sélecteur de tir lorsque les pièces mobiles
sont tirées en arrière alors que la sécurité est engagée. Lorsque les pièces mobiles
retournent vers l'avant sous la contrainte du ressort de récupération, les pièces
mobiles font basculer le levier de sécurité et s'arrêtent sur le levier d'arrêtoir.
En basculant, le levier de sécurité se place dans une position qui lui permet de réaliser
une fonction de limitation de la course de l'arrêtoir lorsque la sécurité est engagée.
[0012] Un inconvénient, du système proposé dans le brevet
EP 2205925 B1 est que pour permettre à l'utilisateur d'engager la sécurité quel que soit la condition
de l'arme, il est nécessaire de laisser une certaine amplitude de mouvement à la queue
de détente, cela même en position de sécurité. Pour permettre un blocage net de la
course de la queue de détente par le levier de sécurité, le brevet
EP 2831531 B1 décrit un mécanisme modifié de manière à permettre à l'utilisateur d'engager la sécurité
quel que soit la position de l'arrêtoir. Dans ce nouveau mécanisme, la queue de détente
et le déclencheur ont été désolidarisé par l'introduction d'une pièce intermédiaire.
De fait, la course de la queue de détente peut être annulée par le sélecteur de tir
lorsque ce dernier est en position de sécurité cela alors que l'arrêtoir est maintenu
en position basse par le déclencheur.
[0013] Les mécanismes présents dans les brevets
EP 2205925 B1 et
EP 2831531 B1 présentent un défaut majeur en ce qui concerne la sécurité de l'arme en particulier
en condition adverse. La position de repos du levier de sécurité est obtenue via un
ressort et correspond à une position permettant le décrochage des pièces mobiles.
Cela implique que le levier de sécurité est plus facilement susceptible d'être bloqué
dans une position permettant la libération des pièces mobiles par l'arrêtoir par un
débris d'une taille relativement modeste pouvant se glisser entre l'arrêtoir et le
levier de sécurité. Dans ce cas, l'arme peut être placée en position de sécurité et
présenter l'ensemble des symptômes d'une arme en sécurité alors que la course de l'arrêtoir
n'est nullement limitée. Dans ces circonstances l'arme présente un risque majeur pour
son opérateur et l'ensemble de l'unité de combat car l'arme est manipulée comme si
elle était sans danger alors que rien n'entrave la libération des pièces mobiles par
l'arrêtoir. La probabilité pour l'arme de présenter cette situation à risque est d'autant
plus grande que l'intégration du levier de sécurité directement sur l'arrêtoir nécessite
l'utilisation de pièces de très petite taille (ressort de rappel du levier de sécurité,
levier de sécurité, axe du levier de sécurité...), chacune d'entre elles pouvant être
à l'origine d'une défaillance.
[0014] Un autre inconvénient du système présenté par
EP 2205925 B1 et
EP 2831531 B1 est le fait que le levier de sécurité prend directement appui sur l'axe de la sécurité
(levier pivotant servant de sélecteur de tir à deux positions : safe et automatique).
Cette architecture présente l'inconvénient de faire porter les efforts liés à la limitation
du mouvement de l'arrêtoir sur une pièce intermédiaire par rapport à la sous-garde.
Outre la plus faible maitrise intrinsèque de la position de l'arrêtoir lorsque la
sécurité est engagée (les dispersions liées à la réalisation des pièces se cumulent,
donc plus il y a de pièces moins le positionnement est précis), il est à noter que
le contact qui limite les mouvements de l'arrêtoir (entre le levier de sécurité et
l'axe de la sécurité) est réalisé sur une partie en forme de came. Cette forme de
came est nécessaire pour permettre le mouvement de l'arrêtoir lorsque le levier de
sélecteur est en position de tir automatique, mais aussi pour permettre la descente
de l'arrêtoir lorsque les pièces mobiles sont ramenées en arrière alors que la sécurité
est engagée.
[0015] Dans les brevets
EP 2205925 B1 et
EP 2831531 B1, le sélecteur passe de la position « safe » à la position « auto » par rotation de
l'axe de la sécurité. Ce mouvement de rotation est un plus ergonomique pour l'opérateur,
mais une incertitude de position angulaire (qui n'est pas nécessairement lié à un
défaut de fabrication de l'arme mais aussi à une manipulation incertaine de l'opérateur
ou des sollicitations de l'environnement...) de l'axe de sécurité entrainera un risque
important pour la sécurité des personnes étant à proximité de la mitrailleuse. En
effet, un mauvais positionnement angulaire de l'axe de sécurité se traduira par la
possibilité pour le levier de sécurité de déraper contre la surface de la came et
ainsi autoriser le mouvement de l'arrêtoir permettant le départ accidentel d'un coup.
[0016] Enfin un autre inconvénient du mécanisme de départ décrit dans les brevets
EP 2205925 B1 et
EP 2831531 B1 est le manque d'une fonction de tir semi-automatique. L'absence de la capacité de
tir en semi-automatique porte préjudice à la flexibilité d'une mitrailleuse qui se
veut versatile. Le besoin de versatilité de l'arme est lié à des questions de déploiement
et en particulier au niveau auquel l'arme doit être distribuée.
[0017] Historiquement, des armes ne tirant pas de bande de munition mais fonctionnant à
culasse ouverte disposaient à la fois de la fonction semi-automatique et de la fonction
automatique. On peut notamment citer le fusil mitrailleur Bren et le pistolet mitrailleur
Uzi. Ces armes sont des hybrides entre les armes de soutien et les armes individuelles
qui permettent à leurs opérateurs de remplir le rôle de soutien pour une durée limitée
pour appuyer d'autres opérateurs utilisant des armes à la puissance de feu plus limitée
(un fusil ou un pistolet). Cependant l'alimentation par chargeur a des limites intrinsèques
qui ne permet pas à l'utilisateur d'un fusil mitrailleur (ou d'un pistolet mitrailleur)
de maintenir sa puissance de feu sur une durée suffisamment longue pour assurer un
soutien aussi important que celui d'une mitrailleuse.
[0018] Le fonctionnement semi-automatique de ces armes à culasse ouverte est souvent obtenu
via un déconnecteur entre la queue de détente et l'arrêtoir. La course de la queue
de détente est plus limitée lorsque le sélecteur de tir est en position de tir automatique
de sorte que la queue de détente maintienne l'arrêtoir en position basse (effacée
par rapport aux crans d'arrêt sur les pièces mobiles). Lorsque le sélecteur de tir
est en position de tir semi-automatique, la course de la queue de détente est suffisante
pour que le déconnecteur vienne en buté avant la queue de détente et libère l'arrêtoir
qui intercepte les pièces mobiles après le premier coup tiré. Si cette solution a
été acceptée un temps pour certaines armes, elle présente l'inconvénient d'être théoriquement
faillible si l'opérateur appuie suffisamment fort sur la queue de détente pour libérer
la glissière mais pas suffisamment pour que la course soit complétement réalisée.
A ce moment l'arme tir en rafale alors que l'opérateur s'attendait à un tir unique
ce qui est un problème de sécurité majeur.
[0019] Pour conserver une course de la queue de détente identique lorsque le sélecteur est
en position de tir semi-automatique et lorsque le sélecteur est en position de tir
automatique, le sélecteur de tir du pistolet mitrailleur UZI n'agit pas sur la course
de la queue de détente mais directement sur le déconnecteur. Lorsque le sélecteur
est en position de tir semi-automatique, une butée est présente sur le mouvement du
déconnecteur qui libère ainsi l'arrêtoir. Cette solution est particulièrement simple,
mais ne résout pas le risque d'un tir en rafale lorsque le sélecteur de tir est sur
la position de tir semi-automatique. Ce défaut est toutefois limité par la chute de
l'effort nécessaire sur la queue de détente au moment du décrochage des pièces mobiles.
[0020] Ce principe a été repris dans le brevet
US 2011/0168008 A1 pour permettre le tir semi-automatique à une mitrailleuse MAG 58 (M240). Outre le
défaut de sécurité en tir semi-automatique d'un tel système, ce mécanisme présente
comme principal désavantage l'absence du système de déclencheur pourtant présent dans
les mitrailleuses MAG 58 et M240. En l'absence du mécanisme de déclencheur, l'usure
de la gâchette d'arrêtoir est un problème suffisamment important pour compromettre
la fiabilité (variation de l'effort nécessaire sur la queue de détente qui sera interprété
comme un fonctionnement dégradé) et la sécurité (accrochage moins important des pièces
mobiles sur la gâchette d'arrêtoir) de l'arme au cours de sa durée de vie.
[0021] Pour permettre la réalisation d'un mode de tir semi-automatique plus sûr, les concepteurs
du fusil mitrailleur BREN ont opté pour un mécanisme ayant un déconnecteur assez particulier.
Ce dernier possède deux possibilités de contact pour entrainer l'abaissement de l'arrêtoir
ainsi qu'une excroissance pouvant venir dans la trajectoire des pièces mobiles. Lorsque
le sélecteur est en position de tir automatique, le déconnecteur joint la queue de
détente à l'arrêtoir par le bas de ce dernier de sorte que l'excroissance du déconnecteur
ne soit pas dans le chemin des pièces mobiles. Dans ce cas la course de la queue de
détente est plutôt longue avec un effort assez faible (le bras de levier du déconnecteur
sur l'arrêtoir étant à son maximum). Lorsque le sélecteur de tir est en position de
tir semi-automatique, le déconnecteur est en position haute de manière à ce que l'excroissance
se trouve sur le chemin des pièces mobiles. Lorsque l'opérateur presse la détente,
l'effort et transmis à l'arrêtoir qui libère les pièces mobiles. Lorsque les pièces
mobiles avancent, elles appuient sur le déconnecteur qui libère la remontée du l'arrêtoir.
Cela se passe dès la libération des pièces mobiles de sorte que l'arrêtoir est à nouveau
en position pour arrêter les pièces mobiles après le premier coup tiré. Comme la liaison
entre le déconnecteur et l'arrêtoir se fait par le haut, le bras de levier du déconnecteur
sur l'arrêtoir est faible. Il en résulte une diminution de la course de la queue de
détente avec un effort maximal pour déclencher le tir.
Buts de l'invention
[0022] Les différents aspects de l'invention visent à résoudre au moins un des problèmes
suivants :
- permettre le tir en semi-automatique avec une architecture de mitrailleuse à culasse
ouverte, tout en conservant la fonction de déclencheur entre le mouvement de la détente
et l'accrochage des pièces mobiles par l'arrêtoir.
- Permettre d'engager la sécurité de tir quel que soit la condition de l'arme (notamment
la position des pièces mobiles) et une fois la sécurité engagée de permettre le réarmement
de l'arme (de déplacer les pièces mobiles de l'avant vers l'arrière au moyen de la
manette d'armement).
- Conserver le mécanisme d'arrêt de tir avec déclencheur que ce soit en tir automatique
ou en tir semi-automatique pour limiter l'usure de la gâchette de l'arrêtoir et conserver
un même niveau de fiabilité et de sécurité tout au long de la durée de vie du produit.
- Accessoirement, toutes ces opérations doivent être réalisées au moyen d'un sélecteur
de tir rotatif, c'est-à-dire un sélecteur de tir semblable à celui d'un fusil classique.
[0023] Ces requis ont pour objectif de permettre à une mitrailleuse de posséder une ergonomie
de commande comparable à celle d'un fusil sans compromettre ses capacités de soutien.
Résumé de l'invention
[0024] La présente invention concerne un dispositif de sécurité d'une arme à feu permettant
d'empêcher le déclenchement d'un tir, sans bloquer la fonction de réarmement, et pouvant,
de préférence, être engagé quel que soit l'état de l'arme, ladite arme comprenant
un arrêtoir déplaçable entre une position d'arrêt bloquant les pièces mobiles de l'arme
en position arrière et une position de libération permettant le mouvement dans les
deux directions desdites pièces mobiles ledit dispositif de sécurité comprenant un
élément de sécurité déplaçable entre une position de blocage de l'arrêtoir en position
d'arrêt et une position de libération de l'arrêtoir, ledit élément de sécurité prenant
appui sur une partie immobile de l'arme et ledit élément de sécurité pouvant être
déplacé vers la position de libération de l'arrêtoir par un mouvement vers l'arrière
des pièces mobiles.
[0025] Selon des forme préférées, le dispositif de sécurité de l'invention comprend une
combinaison appropriée d'au moins une des caractéristiques suivantes :
- le relèvement de l'arrêtoir est commandé par un déclencheur pivotant autour d'un axe
disposé sur une partie avant de l'arrêtoir et étant maintenu par un crochet à une
queue détente ou une bascule connectable ou déconnectable de la queue de détente lors
du relâchement de la queue de détente ou la déconnection de la bascule jusqu'au passage
des pièces mobiles vers l'arrière de l'arme ;
- l'élément de sécurité est placé dans la trajectoire de l'arrêtoir par un élément élastique
de rappel ;
- la libération du mouvement de retour de l'élément de sécurité sous l'arrêtoir est
réalisée avant la remontée de l'arrêtoir dans chaque cran de gâchette des pièces mobiles
;
- l'avance de la libération du mouvement de retour de l'élément de sécurité sous l'arrêtoir
sur la remontée de l'arrêtoir est obtenue par un décalage longitudinal entre la crémaillère
formée par les surfaces de glissement des pièces mobiles agissant sur l'élément de
sécurité et la crémaillère formée par les crans de gâchette des pièces mobiles ;
- l'avance de la libération du mouvement de retour de l'élément de sécurité sous l'arrêtoir
sur la remontée de l'arrêtoir est obtenue par un décalage longitudinal entre la surface
de l'élément de sécurité et le cran de gâchette de l'arrêtoir (par cran de gâchette,
on entend les surfaces sous les pièces mobiles sur lesquelles prend appui l'arrêtoir
pour arrêter les pièces mobiles);
- l'avance de la libération du mouvement de retour de l'élément de sécurité sous l'arrêtoir
sur la remontée de l'arrêtoir est obtenue par une opposition entre le sens du mouvement
de l'élément de sécurité vers la position de libération de l'arrêtoir et le recul
des pièces mobiles ;
- le mouvement de l'élément de sécurité vers la position de libération de l'arrêtoir
par le mouvement de recul des pièces mobiles est obtenu par un levier intermédiaire
ou une roue intermédiaire ;
- l'élément de sécurité pivote autour d'un axe fixe dans l'arme ;
- l'élément de sécurité est effacé par les pièces mobiles par la coopération entre les
surfaces de glissement des pièces mobiles et la surface de glissement de l'élément
de sécurité ;
- l'élément de sécurité coulisse suivant une direction orthogonale au mouvement de l'arrêtoir.
[0026] Un second aspect de l'invention concerne un mécanisme de départ intégrant le dispositif
de sécurité d'une arme à feu selon le premier aspect de l'invention.
[0027] Avantageusement, le mécanisme de départ de l'invention comprend une fonction de tir
semi-automatique qui est obtenue par un mécanisme comprenant en outre, une bascule
actionnant l'arrêtoir, et une queue de détente liée à la bascule par un déconnecteur
pouvant soit assurer un couplage mécanique entre la queue de détente et la bascule,
soit déconnecter ledit couplage mécanique entre la queue de détente et la bascule,
ledit déconnecteur étant disposé de façon à faire basculer la bascule de la position
de tir à la position de repos de façon à empêcher le départ du coup suivant lorsque
la queue de détente est maintenue en position de tir.
[0028] De préférence, la fonction de sélection de la fonction de tir automatique, semi-automatique
et la fonction de sélection de la fonction de sécurité sont réalisées par une même
commande pour l'opérateur.
[0029] Avantageusement, le mécanisme de commande est constitué d'un levier rotatif actionnant
un coulisseau pouvant se déplacer en translation et permettant une activation ou une
désactivation des fonctions liées au tir semi-automatique et à la sécurité de manière
à ce que trois positions du levier correspondent à une position de sécurité, une position
de tir semi-automatique et une position de tir automatique.
[0030] Avantageusement, le coulisseau comprend une lumière de commande de sécurité dans
laquelle se déplace un ergot de commande de sécurité fixé à l'élément de sécurité
dont la forme permet le positionnement permanent de l'élément de sécurité en position
de libération de l'arrêtoir lorsque le sélecteur de tir est en position semi-automatique
ou automatique, et permet le déplacement de l'élément de sécurité entre la position
de blocage de l'arrêtoir et la position de libération de l'arrêtoir lorsque le sélecteur
est en position de sécurité.
[0031] De préférence, la forme du coulisseau bloque la queue de détente lorsque la sécurité
est engagée et libère celle-ci lorsque le sélecteur de tir est en position semi-automatique
ou automatique.
[0032] Avantageusement, les différentes lumières de coulisseau comprennent des encoches
dans lesquelles les différents ergots se logent lorsque le sélecteur est à une position
de sélection, de façon à éviter que le sélecteur ne puisse trouver une position d'équilibre
stable entre deux positions, rendant l'état de l'arme mal défini.
[0033] Enfin, l'invention concerne aussi une arme à feu fonctionnant à culasse ouverte et
comprenant un mécanisme de départ intégrant le dispositif de sécurité d'une arme à
feu selon le premier aspect de l'invention.
Description des figures
[0034]
La figure 1 montre une vue en éclaté d'un exemple de dispositif de départ selon l'invention.
Les figures 2a à 2d représentent différentes coupes d'un exemple de mécanisme de l'invention
avec les différentes pièces assemblées, les pièces mobiles étant disposées en position
arrière et la sécurité étant engagée.
La figure 2e représente une vue en perspective de l'exemple de mécanisme des figures
2a à 2d (en position de sécurité).
La figure 3 représente une coupe d'un dispositif selon l'invention, sélecteur en position
semi-automatique.
La figure 4 représente une coupe du dispositif de la figure 3 où le coulisseau n'est
plus visible, queue de détente pressée, pièces mobiles en mouvement vers l'avant.
La figure 5 représente la même coupe que la figure 4, après décrochage du déconnecteur.
La figure 6 montre une coupe du dispositif de la figure 2, le coulisseau étant visible,
le sélecteur à la position automatique et l'arme au repos.
Les figures 7 et 7a montrent une coupe du dispositif de la figure 6, permettant de
mieux observer l'interaction entre les différentes pièces.
La figure 8 montre une alternative du mécanisme de déconnexion entre la gâchette et
la bascule, queue de détente partiellement engagée.
La figure 9 montre le mécanisme de déconnexion de la figure 8, queue de détente à
bout de course.
La figure 10 montre le mécanisme de la figure 8, en mode automatique.
La figure 11 montre une alternative de fonctionnement automatique.
Légende des figures
[0035]
1. Elément de sécurité
2. Pièces mobiles
3. Surface de glissement l'élément de sécurité
4. Surfaces de commande de la sécurité sous les pièces mobiles (et d'abaissement de
l'arrêtoir)
5. Arrêtoir
6. Ressort de l'élément de sécurité
7. Axe d'élément de sécurité
8. Ergot de commande de sécurité
9. Butée de l'arrêtoir
10. Déclencheur d'arrêtoir
11. Déconnecteur
12. Bascule
13. Queue de détente
14. Gâchette de déconnecteur
15. Crochet de déclencheur
16. Axe de déclencheur
17. Axe de queue de détente et de bascule
18. Axe de déconnecteur (fixé à la bascule)
19. Ergot de commande de bascule
20. Coulisseau
21. Lumière de commande d'élément de sécurité
22. Lumière de commande de bascule
23. Lumière de commande de gâchette de déconnecteur
24. Levier de sélecteur de tir et de sécurité
25. Boitier d'assemblage de commande de tir
26. engrenage de commande de coulisseau
27. Poignée
28. Carcasse de commande de tir
29. Axe
30. Ergot de déconnecteur
31. Ergot de déclencheur
32. Ergot de commande de gâchette de déconnecteur
33. Dégagement de libération de la queue de détente
34. Ergot de blocage de queue de détente
35. Levier de déconnexion de la gâchette de déconnecteur
36. Came de déconnexion de la gâchette de déconnecteur
37. Crémaillère de commande de coulisseau
38. Axe de gâchette de déconnecteur
39. Cran antirunaway
40. Butée de déconnecteur
41. ergot de commande de butée de déconnecteur
42. encoche de sélection
50. Second ergot de déconnecteur
Description détaillée
[0036] Il y a deux contraintes à prendre en compte dans la mise au point d'un mécanisme
de sécurité permettant à une mitrailleuse de répondre à des critères de sécurité similaires
à ceux d'un fusil (en terme de manipulation de l'arme) :
- Le réarmement de l'arme doit être possible lorsque le sélecteur de tir est en position
de sécurité.
- Le sélecteur de tir doit pouvoir passer en position de sécurité quel que soit la condition
de l'arme.
[0037] La réalisation de ces deux fonctions ne doit pas compromettre la sécurité de l'opérateur
à partir du moment où le sélecteur de tir est en position de sécurité.
[0038] Pour ce faire, selon l'invention, lorsque le sélecteur de tir est en position de
sécurité, la course de l'arrêtoir est limitée par un élément de sécurité prenant appui
sur une partie immobile de l'arme. Cet élément de sécurité peut être effacé de la
course de l'arrêtoir pour permettre le passage des pièces mobiles de l'avant vers
l'arrière de l'arme. Des cames sous les pièces mobiles permettent cet effacement.
Un ressort de rappel ramène l'élément de sécurité dans le chemin de l'arrêtoir à chaque
fois qu'un cran d'arrêt des pièces mobiles dépasse la gâchette de l'arrêtoir.
[0039] Le sélecteur de tir est relié à l'élément de sécurité de manière à lui permettre
une amplitude de mouvement lorsque le sélecteur de tir est dans la position de sécurité
mais forçant l'effacement de l'élément de sécurité de la course de l'arrêtoir lorsque
le sélecteur de tir est dans une position de tir (semi-automatique ou automatique).
[0040] Sur un fusil, l'engagement de la sécurité se traduit par le blocage du mouvement
de la queue de détente ainsi que l'incapacité pour l'arme de faire feu. La possibilité
de d'engager la sécurité d'une arme quel que soit sa condition est un élément appréciable
car cela réduit les risque pour l'opérateur sans complexifier le maniement de l'arme.
[0041] Pour permettre l'engagement de la sécurité et le rechargement par l'opérateur alors
que l'arrêtoir et maintenu en position basse par le déclencheur, le déclencheur n'est
pas monté en rotation sur la queue de détente mais monté directement sur l'arrêtoir
ou sur une bascule mobile positionnée entre la queue de détente et le déclencheur.
[0042] De préférence, lorsque le déclencheur est monté sur l'arrêtoir, la liaison entre
le déclencheur et la queue de détente est réalisée via une forme de crochet permettant
à la queue de détente de retourner dans sa position de repos cela même si le déclencheur
continue de maintenir l'arrêtoir dans une position basse. Cette particularité permet
de résoudre la problématique d'engagement de la sécurité de l'arme quel que soit sa
condition en se passant de la séparation en deux pièces de la queue de détente qui
est la solution proposée dans le brevet
EP 2831531 B1 (solution plus onéreuse). Néanmoins, une bascule intermédiaire peut s'avérer utile
pour une utilisation en semi-automatique. Dans ce cas, le crochet du déclencheur ne
prend plus appui directement sur la queue de détente, mais, sur la bascule intermédiaire.
Notons que dans ce cas, la bascule n'a d'utilité que pour le tir en semi-automatique
: lors du réarmement sécurité engagée, la bascule n'est pas obligatoirement désolidarisée
de la queue de détente
[0043] En ce qui concerne la réalisation de la sécurité permettant des manipulations analogues
à celle d'un fusil, l'élément indispensable est la présence d'un élément de sécurité
prenant appui sur une partie rigide de l'arme, limitant la course de l'arrêtoir de
manière à empêcher le mouvement des pièces mobiles, mais pouvant être effacé par les
pièces mobiles lorsque celle-ci sont en mouvement de l'avant vers l'arrière.
[0044] De préférence, le déclencheur est monté sur l'arrêtoir et non sur la queue de détente,
permettant l'intégration dans le sélecteur de tir d'une butée permettant de limiter
la course de la queue de détente tout en permettant la mise en sécurité de l'arme
quel que soit la condition de l'arme. Limiter la course de la queue de détente est
un indicateur simple et efficace pour indiquer à l'opérateur que le sélecteur de tir
est en position de sécurité.
[0045] Avantageusement, le sens d'effacement de l'élément de sécurité est vers l'avant,
de sorte que l'action des pièces mobiles lors de leur mouvement vers l'arrière sur
l'élément de sécurité s'interrompe avant que le cran d'arrêt des pièces mobiles n'ait
complètement dépassé la gâchette de l'arrêtoir. Ainsi, l'élément de sécurité reprend
sa fonction sitôt que l'arrêtoir remonte après le franchissement de chaque cran d'arrêt
des pièces mobiles de manière à ce qu'il n'y ait pas de risque qu'une position intermédiaire
où les pièces mobiles pourraient reposer sur l'arrêtoir sans que la sécurité soit
engagée.
[0046] L'inversion entre le sens d'effacement de l'élément de sécurité et le mouvement autorisé
des pièces mobiles peut être obtenue via un contact oblique entre les deux ensembles
(des formes de cames) où au travers d'un levier intermédiaire aux deux ensembles.
[0047] Si la disposition concernant l'inversion de sens du mouvement autorisé des pièces
mobiles et du mouvement d'effacement de l'élément de sécurité ne peut pas être respectée,
il n'en est pas moins important d'avancer le relâchement de l'élément de sécurité
par les pièces mobiles par rapport au franchissement de la gâchette d'arrêtoir par
le cran d'arrêt des pièces mobiles. Cela peut être obtenu via un décalage longitudinal
de la crémaillère effaçant l'élément de sécurité par rapport aux crans d'arrêt des
pièces mobiles, ou par un décalage longitudinal de l'index escamotant l'élément de
sécurité par rapport à la position de la gâchette d'arrêtoir.
[0048] Pour permettre la réalisation du fonctionnement en semi-automatique, le mécanisme
de départ a été modifié selon le principe suivant :
- La queue de détente est divisée en deux éléments. L'un de ces éléments assure toujours
la fonction de queue de détente par rapport à l'utilisateur. Cet élément est désigné
ci-après comme la queue de détente. L'autre pièce réalise les fonctions internes à
l'arme à savoir pousser sur l'arrêtoir pour libérer le mouvement des pièces mobiles
et agir sur le déclencheur pour permettre l'arrêt des pièces mobiles. Cette pièce
est nommée ci-après la bascule.
- Une fonction de déconnection est ajoutée entre la queue de détente et la bascule de
sorte que, lorsque le sélecteur de tir est placé sur la position de tir semi-automatique,
le mouvement d'avance des pièces mobiles provoque une désolidarisation entre la queue
de détente et la bascule permettant à cette dernière de basculer en position d'arrêt
de tir alors que l'opérateur appuie toujours sur la queue de détente.
[0049] De façon alternative, la déconnection peut être obtenue par une butée disposée dans
le chemin du déconnecteur. Selon une première alternative, cette butée est placée
dans le chemin du déconnecteur uniquement lorsque le sélecteur de tir est en position
semi-automatique. Selon une seconde alternative, la butée est fixe, mais la course
de la queue de détente est limitée en automatique de façon à empêcher le contact entre
la butée et le déconnecteur.
[0050] Dans le cas d'une déconnection par les pièces mobiles, la fonction de déconnection
entre la bascule et la queue de détente peut être réalisée par une seule pièce si
la course de la queue de détente est différente entre le mode de tir automatique et
le mode de tir semi-automatique. Dans ce cas les pièces mobiles agissent directement
sur le déconnecteur lorsque le sélecteur de tir est sur la position semi-automatique.
Cette méthode est simple de réalisation mais présente le désavantage de modifier l'effort
de commande demandé à opérateur selon qu'il tire en semi-automatique ou en automatique.
[0051] Il n'est pas rare d'observer une différence dans le positionnement des impacts d'une
arme (erreur de justesse) en fonction de la variation de l'effort de commande demandé
à l'opérateur. En effet celui-ci aura dépointé son arme d'une manière différente s'il
doit forcer différemment sur la queue de détente en rafale ou en coup par coup. De
plus, une variation importante de l'effort ou de la course nécessaire à la libération
des pièces mobiles peut être interprétée par l'opérateur comme un disfonctionnement
de l'arme. Cette possibilité de confusion entre le fonctionnement de l'arme et un
fonctionnement dégradé a tendance à saper la confiance de l'opérateur dans son arme
qu'il pense être de mauvaise qualité.
[0052] Pour cette raison il est préférable d'avoir recours pour la déconnection à un mécanisme
à deux pièces (à savoir le déconnecteur et une gâchette de déconnecteur). Dans ce
type de mécanisme le déconnecteur agit toujours entre la queue de détente et la bascule,
mais la commande de déconnexion est communiquée par les pièces mobiles au déconnecteur
via la gâchette de déconnecteur. Dans ce cas, le sélecteur de tir n'agit plus sur
la course de la queue de détente mais sur le positionnement de la gâchette de déconnecteur
avant le tir. Lorsque le sélecteur de tir est en position de tir semi-automatique,
la gâchette de déconnecteur se trouve dans une position de repos dans la trajectoire
des pièces mobiles, alors que, lorsque le sélecteur de tir est en position de tir
automatique, la gâchette de déconnecteur est placée dans une position hors de la trajectoire
des pièces mobiles.
[0053] Enfin il est à noter que s'il n'est pas nécessaire que le sélecteur de tir permettant
la mise en sécurité de l'arme soit le même que celui permettant la sélection entre
un fonctionnement semi-automatique et un fonctionnement automatique, il est préférable
que le choix entre ces différentes fonctions passe par la même commande sous la forme
d'un levier rotatif à trois position. La jonction entre le levier et les différents
éléments réalisant les fonctions de sécurité et de semi-automatique peut être directe.
Dans ce cas, il peut être compliqué de contrôler simultanément de nombreuses pièces
potentiellement éloignées les unes des autres.
[0054] Un autre aspect de l'invention concerne donc un coulisseau de sélecteur transformant
la position du levier en un positionnement possible des pièces (en particulier l'élément
de sécurité et la gâchette de déconnecteur) via des lumières dont la forme permet
soit de bloquer des ergots sur les pièces à contrôler, soit de laisser un degré de
liberté audit ergot (par exemple pour la sécurité). Ce coulisseau est particulièrement
intéressant dans l'exemple décrit ci-après, mais, il est plus généralement avantageux
chaque fois que les différents éléments à contrôler sont nombreux et distants les
uns des autres.
[0055] Il peut être intéressant que le lien être le sélecteur de tir et le coulisseau de
sélecteur soit une liaison engrainée de type pignon crémaillère. D'autres alternatives
sont néanmoins possibles (excentrique sur le sélecteur passant dans un trou oblong
vertical dans le coulisseau de sélecteur ou système bielle manivelle...).
[0056] Enfin, pour permettre la réalisation d'une combinaison entre un système intégrant
la fonction semi-automatique et le système de sécurité permettant le réarmement de
l'arme dans un encombrement réduit, il peut être utile que l'axe du sélecteur de tir
réalise aussi la fonction d'axe de rotation pour l'arrêtoir.
Exemple
[0057] La figure 1 montre une vue en éclaté d'un exemple de dispositif de départ selon l'invention.
[0058] Ce dispositif comprend un arrêtoir 5 permettant d'arrêter les pièces mobiles 2 en
position arrière en prenant appui sur des encoches ménagées dans le bas des pièces
mobiles 2.
[0059] Cet arrêtoir 5 comprend dans sa partie avant un axe 16 supportant un déclencheur
10. Ce déclencheur comprend à sa base un crochet 15. L'ensemble arrêtoir et déclencheur
sont fixés aux dispositifs via un axe 29. Ce déclencheur 10 permet de maintenir l'arrêtoir
5 hors du chemin des pièces mobiles 2 lors de leur mouvement vers l'avant, même lorsque
la queue de détente 13 est relâchée. Le positionnement du déclencheur 10 en bout d'arrêtoir
permet la mise en sécurité et le rechargement de l'arme quel que soit l'état de l'arme.
[0060] Une bascule 12 est disposée entre la queue de détente 13 et l'arrêtoir 5. Cette bascule
12 permet de déconnecter la queue de détente 13 de l'arrêtoir 5 ce qui, comme nous
le verrons plus loin, permettra la sélection d'un tir en semi-automatique.
[0061] La fonction de tir en semi-automatique est essentiellement implémentée par la présence
d'un déconnecteur 11 et d'une gâchette de déconnecteur 14, permettant de désolidariser
la queue de détente 13 de la bascule 5.
[0062] La fonction de sécurité est essentiellement implémentée par l'ajout d'un élément
de sécurité 1 et par la présence d'un ergot de blocage 34 de la queue de détente 13.
[0063] La sélection des différents modes de fonctionnement de l'arme à savoir sécurité,
tir en coup par coup, ou tir automatique est effectuée au moyen d'un coulisseau 20
actionnés par un engrenage 26 disposée sur un axe 29 et actionné par le sélecteur
de tir 24.
Fonctionnement de la sécurité
[0064] Les figures 2a à d représentent différentes coupes d'un mécanisme de l'invention
avec les différentes pièces assemblées, les pièces mobiles étant disposées en position
arrière et la sécurité étant engagée.
[0065] Comme on le voit les pièces mobiles 2 sont bloquées en position arrière par l'arrêtoir
5, l'arrêtoir 5 étant en outre maintenu en position haute par l'élément de sécurité
1 bloquant la butée 9 de l'arrêtoir en position haute. Cet élément de sécurité 1 est
maintenu dans cette position par un ressort 6. On le voit dans cette situation le
fait d'appuyer sur la queue de détente 13 ne permet pas de déplacer l'arrêtoir et
de libérer les pièces mobiles.
[0066] On observe aussi que la lumière 21 de commande de sécurité du coulisseau 20 permet
la rotation, et donc l'effacement de l'élément de sécurité lorsque les pièces mobiles
sont déplacées vers l'arrière. Cet effacement est induit par le glissement de la surface
de glissement 3 sur les surfaces 4 correspondantes sous les pièces mobiles.
[0067] Par ailleurs, le mouvement de la bascule 12 est limité par l'ergot 19 dans la lumière
22 et le mouvement de la queue de détente 13 est limité par l'ergot de blocage 34
de la queue de détente 13 prenant appui sous le coulisseau 20.
Fonctionnement semi-automatique
[0068] La figure 3 représente une coupe d'un dispositif selon l'invention, sélecteur en
position semi-automatique. Dans cette position, le coulisseau 20 pousse l'élément
de sécurité 1 hors du chemin de la butée 9 au moyen de l'ergot de commande 8 de sécurité
coulissant dans la lumière de commande de sécurité 21, la lumière de commande 22 de
bascule libère le mouvement de l'ergot 19 de commande de bascule et l'ergot 34 de
blocage de queue de détente peut se mouvoir dans le dégagement 33 de libération de
la queue de détente. Enfin, la lumière de commande 23 de gâchette de déconnecteur
laisse remonter la gâchette de déconnecteur dans le chemin des pièces mobiles 2.
[0069] La figure 4 représente une coupe du dispositif de la figure 3 où le coulisseau n'est
plus visible, de façon à voir le mouvement de la bascule 12, de la queue de détente
13, du déconnecteur 11 et de la gâchette de déconnecteur 14 en fonctionnement semi-automatique.
Cette figure montre l'état du cycle où la détente est pressée, les pièces mobiles
avancent vers l'avant, et la gâchette de déconnecteur 14 n'a pas encore découplé la
bascule 12 de la queue de détente 13.
[0070] Lorsque la queue de détente 13 est pressée, elle tourne autour de l'axe 17, entrainant
la bascule 12 qui pousse via l'ergot de commande de bascule 19 sur l'arrêtoir 5, entrainant
la libération des pièces mobile 2. Le couplage entre la queue de détente 13 et la
bascule 12 est assurée par le déconnecteur 11 tournant autour d'un axe fixé à la bascule
12 et s'accrochant à un ergot 30 sur la queue de détente 13.
[0071] Lors du mouvement de l'arrêtoir 5, celui-ci entraine vers le haut le déclencheur
10 dont le crochet 15 vient s'accrocher à l'ergot de déclencheur 31 sur la bascule
12. Cet accrochage permettra de maintenir l'arrêtoir 5 hors du chemin des pièces mobiles
lors de leur mouvement vers l'avant.
[0072] Un levier 35 de la gâchette de déconnecteur 14 se place entre la bascule 12 et le
déconnecteur 11, de telle façon que, lorsque les pièces mobiles 2 appuient sur la
came 36 de la gâchette de déconnecteur 14, ledit levier 35 décroche le déconnecteur
11 de l'ergot 30 de la queue de détente 13. Ce décrochage a pour effet de faire retourner
la bascule 12 à sa position de repos, plaçant le déclencheur 10 dans le passage de
pièces mobiles 2.
[0073] La figure 5 montre les différentes pièces après la déconnexion de la bascule 12 de
la queue de détente 13 par la gâchette de déconnecteur 14.
[0074] Lors du mouvement de retour des pièces mobiles 2 vers l'arrière, celles-ci décrochent
le déclencheur 10 de l'ergot 31 de la bascule, ce qui permet à l'arrêtoir 5 de retrouver
sa position de blocage des pièces mobiles vers l'avant.
[0075] La figure 8 montre une alternative de sélectionneur de tir semi-automatique dans
lequel la déconnexion est assurée par une butée 40 disposée dans la trajectoire du
déconnecteur 11. Dans cette alternative, en mode semi-automatique, lorsque la queue
de détente 13 est pressée, le déconnecteur 11 entre en contact avec la butée 40 juste
après la libération des pièces mobiles 2 par la butée d'arrêtoir 9. Ce contact fait
tourner le déconnecteur 11 autour de son axe 18, ce qui découple le déconnecteur 11
de la queue de détente 13.
[0076] La figure 9 montre le dispositif de la figure 8 juste après déconnexion de la bascule
12, suite à la prolongation de la course de la queue de détente 13.
[0077] A la figure 10, la butée 40 a été effacée de la trajectoire du déconnecteur pour
un tir automatique. Une telle position de la butée 40 peut avantageusement être obtenue
par une géométrie particulière d'une lumière d'un coulisseau de commande de tir, déplaçant
l'ergot 41 de commande de butée de déconnexion.
[0078] Dans tous les cas, en mode semi-automatique, le déconnecteur retrouve sa position
de couplage entre la queue de détente 13 et la bascule 12 lorsque la queue de détente
est relâchée par l'opérateur.
Fonctionnement automatique
[0079] La figure 6 montre une coupe du dispositif de la figure 2, le coulisseau étant visible,
et le sélecteur à la position automatique. Dans cette position, on voit que la lumière
de commande 23 de gâchette de déconnecteur déplace, par l'ergot 32, la gâchette de
déconnecteur 14 hors du chemin de pièces mobiles 2, empêchant ainsi la déconnection
entre la queue de détente 13 et la bascule 12, permettant le tir automatique.
[0080] La figure 7 et 7a montrent deux coupes du dispositif de la figure 6, permettant de
mieux observer l'interaction entre les différentes pièces. A la figure 7, la queue
de détente est au repos, alors qu'à la figure 7a, la détente est pressée. On remarque
en particulier, que lorsque la queue de détente est en position de tir, le levier
de gâchette de déconnecteur 14 vient derrière le levier de déconnecteur 11 et maintien
le déconnecteur en position couplée. Cette caractéristique peut se révéler utile dans
le cadre de tir en rafale, provoquant de très fortes vibrations pouvant entraîner
un découplage intempestif entre la bascule 12 et la queue de détente 13.
[0081] Lorsque la queue de détente 13 pressée, l'ergot 19 fait basculer l'arrêtoir 5 qui
fait remonter le déclencheur 10 dont le crochet 15 vient s'accrocher à l'ergot 31.
Lorsque la queue de détente est relâchée, l'arrêtoir 5 est maintenu en position hors
du chemin des pièces mobiles par le déclencheur 10, jusqu'au mouvement des pièces
mobiles 2 vers l'arrière, celles-ci décrochant au passage le déclencheur 10 de la
bascule 12.
[0082] La figure 11 montre une alternative de fonctionnement automatique, dans lequel un
second ergot 50 de déconnecteur est disposé sur la bascule. Cet ergot 50 supplémentaire
est disposé de façon à ce que, lorsque le déconnecteur 11 y prend appui, il n'est
plus dans la course du levier de déconnexion de la gâchette de déconnecteur 35. Dans
ce cas, tel que montré à la figure 11, lorsque le mode automatique est sélectionné,
la gâchette de déconnecteur ne peut plus déconnecter le couplage entre la queue de
détente 13 et la bascule 12. Notons que cette alternative est aussi transposable exactement
de la même manière à l'alternative dans laquelle la déconnexion est assurée par une
butée 40 disposée dans la trajectoire du déconnecteur 11. Notons que dans ce dernier
cas, la butée 40 peut être un élément fixe, puisqu'elle ne doit plus être déplacée
pour le mode automatique.
[0083] Notons que de façon alternative, l'axe de déconnecteur pourrait aisément être placé
sur la queue de détente, et le ou les ergots de déconnecteur sur la bascule.
1. Dispositif de sécurité d'une arme à feu permettant d'empêcher le déclenchement d'un
tir, sans bloquer la fonction de réarmement, ledit dispositif de sécurité comprenant
un arrêtoir (5) déplaçable entre une position d'arrêt bloquant les pièces mobiles
(2) de l'arme en position arrière et une position de libération permettant le mouvement
dans les deux directions desdites pièces mobiles (2), ledit dispositif de sécurité
comprenant un élément de sécurité (1) déplaçable entre une position de blocage de
l'arrêtoir (5) en position d'arrêt et une position de libération de l'arrêtoir (5),
ledit élément de sécurité (1) prenant appui sur une partie immobile du dispositif
de sécurité et ledit élément de sécurité (1) pouvant être déplacé vers la position
de libération de l'arrêtoir (5) par un mouvement vers l'arrière des pièces mobiles
(2).
2. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon la revendication 1 dans lequel le relèvement
de l'arrêtoir (5) est commandé par un déclencheur (10) pivotant autour d'un axe disposé
sur l'arrêtoir (5) et étant maintenu par un crochet à une queue détente (13) ou une
bascule (12) connectable ou déconnectable de la queue de détente (13) lors du relâchement
de la queue de détente (13) ou la déconnection de la bascule (12) jusqu'au passage
des pièces mobiles (2) vers l'arrière de l'arme.
3. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon les revendications 1 ou 2 dans lequel
l'élément de sécurité (1) est placé dans la trajectoire de l'arrêtoir (5) par un élément
élastique de rappel.
4. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon la revendication 3 dans lequel la libération
du mouvement de retour de l'élément de sécurité (1) sous l'arrêtoir (5) est réalisée
avant la remontée de l'arrêtoir (5) dans chaque cran de gâchette des pièces mobiles
(2).
5. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon la revendication 4 dans lequel l'avance
de la libération du mouvement de retour de l'élément de sécurité (1) sous l'arrêtoir
(5) sur la remontée de l'arrêtoir (5) est obtenue par un décalage longitudinal entre
la crémaillère formée par les surfaces de glissement (4) des pièces mobiles (2) agissant
sur l'élément de sécurité (1) et la crémaillère formée par les crans de gâchette des
pièces mobiles (2).
6. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon la revendication 4 ou 5 dans lequel
l'avance de la libération du mouvement de retour de l'élément de sécurité (1) sous
l'arrêtoir (5) sur la remontée de l'arrêtoir (5) est obtenue par un décalage longitudinal
entre la surface (3) de l'élément de sécurité (1) et le cran de gâchette de l'arrêtoir
(5).
7. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon l'une des revendications 4 à 6 dans
lequel l'avance de la libération du mouvement de retour de l'élément de sécurité (1)
sous l'arrêtoir (5) sur la remontée de l'arrêtoir (5) est obtenue par une opposition
entre le sens du mouvement de l'élément de sécurité (1) vers la position de libération
de l'arrêtoir (5) et le recul des pièces mobiles(2).
8. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon la revendication 7 dans lequel le mouvement
de l'élément de sécurité (1) vers la position de libération de l'arrêtoir (5) par
le mouvement de recul de la culasse (2) est obtenu par un levier intermédiaire ou
une roue intermédiaire.
9. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon l'une des revendications précédentes
dans lequel l'élément de sécurité (1) pivote autour d'un axe (7) fixe dans l'arme.
10. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon les revendications 7 et 9 dans lequel
l'élément de sécurité (1) est effacé par la culasse (2) par la coopération entre les
surfaces de glissement (4) de la culasse (2) et la surface de glissement (3) de l'élément
de sécurité (1).
11. Dispositif de sécurité d'une arme à feu selon la revendication 1 dans lequel l'élément
de sécurité (1) coulisse suivant une direction orthogonale au mouvement de l'arrêtoir
(5).
12. Mécanisme de départ intégrant le dispositif de sécurité d'une arme à feu selon l'une
des revendications précédentes.
13. Mécanisme de départ selon la revendication 12 dans lequel une fonction de tir semi-automatique
est obtenue par un mécanisme comprenant en outre, une bascule(12) actionnant l'arrêtoir
(5), un déclencheur (10) maintenant l'arrêtoir en position de libération lors du départ
et de l'arrêt des tirs et une queue de détente (13) liée à la bascule (12) par un
déconnecteur (11) pouvant soit assurer un couplage mécanique entre la queue de détente
(13) et la bascule (12), soit déconnecter ledit couplage mécanique entre la queue
de détente (13) et la bascule (12), ledit déconnecteur (11) étant disposé de façon
à faire basculer la bascule (12) de la position de tir à la position de repos de façon
à empêcher le départ du coup suivant lorsque la queue de détente (13) est maintenue
en position de tir.
14. Mécanisme de départ selon la revendication 13 dans lequel la fonction de sélection
de la fonction de tir automatique, semi-automatique et la fonction de sélection de
la fonction de sécurité sont réalisées par une même commande pour l'opérateur.
15. Mécanisme de départ selon la revendication 14 dans lequel le mécanisme de commande
est constitué d'un levier rotatif (24) actionnant un coulisseau (20) pouvant se déplacer
en translation et permettant une activation ou une désactivation des fonctions liées
au tir semi-automatique et à la sécurité de manière à ce que trois positions du levier
correspondent à une position de sécurité, une position de tir semi-automatique et
une position de tir automatique.
16. Mécanisme de départ selon la revendication 15 dans lequel le coulisseau (20) comprend
une lumière de commande de sécurité (21) dans laquelle se déplace un ergot de commande
de sécurité (8) fixé à l'élément de sécurité (1) dont la forme permet le positionnement
permanent de l'élément de sécurité (1) en position de libération de l'arrêtoir (5)
lorsque le sélecteur de tir (24) est en position semi-automatique ou automatique,
et permet le déplacement de l'élément de sécurité (1) entre la position de blocage
de l'arrêtoir (5) et la position de libération de l'arrêtoir (5) lorsque le sélecteur
est en position de sécurité.
17. Mécanisme de départ selon la revendication 16 dans lequel la forme du coulisseau (20)
bloque la queue de détente (13) lorsque la sécurité est engagée et libère celle-ci
lorsque le sélecteur de tir (24) est en position semi-automatique ou automatique.