DESCENDEUR AUTOBLOQUANT A POIGNEE DEBRAYABLE

Abstract

 Le descendeur comprend une poignée (5) et une came mobiles entre des positions de blocage de corde (1) et de glissement. La came définit une première butée (11) et un deuxième pion (16). La poignée (5) possède un premier pion (10) venant en contact de la première butée (11) pour former une première liaison mécanique et une deuxième butée (15) venant en contact du deuxième pion (16). Un mouvement de la poignée (5) entraine un déplacement de la came entre les positions de blocage et de glissement. Dans une position seuil de la poignée (5), la première liaison mécanique disparait et la came retourne en blocage. La deuxième butée (15) est mobile par rapport à la poignée (5) au moyen d'un ressort (9). Lors du mouvement de la poignée (5), le deuxième pion (16) entre en contact avec la deuxième butée (15) avant que la poignée (5) contraigne un ressort (9) et atteigne la position seuil.

Description

Domaine technique de l'invention

[0001] L'invention est relative à un descendeur autobloquant pour la descente le long d'une corde.

État de la technique

[0002] Le document EP 688581 de la demanderesse décrit un descendeur du genre mentionné, dans lequel la poignée d'actionnement manuel est connectée à la poulie par une liaison mécanique à genouillère. Le mouvement de descente de l'utilisateur est autorisé lors du passage de la poignée vers une position intermédiaire permettant le déblocage de la came. Un double blocage de la corde est possible dans l'état de charge pour deux positions distinctes de la poignée :

• soit une position relevée après relâchement de la poignée,
• soit après débrayage de la liaison mécanique lors de l'abaissement de la poignée au-delà de la position intermédiaire.

[0003] Après débrayage, il est nécessaire de réarmer le mécanisme pour rétablir la liaison mécanique. Le seuil de débrayage dépend de la position angulaire de la poignée, et de l'effort à fournir en fonction de la charge appliquée à l'appareil.

[0004] Le document EP 2018894 décrit une amélioration d'un descendeur autobloquant qui possède un débrayage contrôlé de la liaison mécanique entre la poulie et la poignée. Le descendeur possède une fonction dite « anti-panique » qui permet lorsque la poignée de régulation de la force de frottement atteint une position seuil de briser la connexion mécanique entre la poignée et la came qui réalise le frottement contre la corde. Une fois la connexion mécanique perdue, la came revient dans une position de blocage qui bloque la corde et arrête la descente. Il est possible de réarmer le descendeur en déplaçant la poignée dans le sens opposé. Le descendeur possède également un bouton monté sur l'extrémité de la poignée et qui coopère avec une rampe afin de former un autre contact mécanique entre la poignée et la came de manière à autoriser la descente de l'utilisateur lorsque la poignée se trouve au-delà de la position seuil. En appuyant sur le bouton, la fonction anti-panique est désactivée.

[0005] Il s'est avéré qu'à l'usage, de nombreux utilisateurs éprouvent des difficultés à maintenir la poignée juste en dessous de la position seuil qui représente la rupture de la liaison mécanique entre la poignée et la came. Lorsque la descente en rappel s'effectue sur une pente dont l'inclinaison est faible, la rupture de la connexion mécanique entre la poignée et la came peut intervenir trop tôt selon l'impression des utilisateurs. Ces derniers ont alors désactivé la fonction anti-panique en appuyant continument sur le bouton tout au long de la descente. L'intérêt de la fonction est alors nié et le risque d'accident est accru car l'utilisateur peut se crisper en appuyant continument sur le bouton.

Objet de l'invention

[0006] L'objet de l'invention consiste à réaliser un descendeur autobloquant à débrayage contrôlé de la liaison mécanique entre la came et la poignée, le débrayage étant réalisé de manière automatique tout en informant l'utilisateur que la poignée est proche de la position seuil.

[0007] Le descendeur selon l'invention est remarquable en ce qu'il comporte :

• une came mobile entre une première position destinée à bloquer une corde, et une deuxième position destinée à autoriser un glissement de la corde, la came définissant une première butée,
• une poignée montée mobile au moins selon un premier sens de déplacement, la poignée possédant un premier pion agencé pour venir en contact de la première butée de la came et former une première liaison mécanique.

[0008] Le premier pion et la première butée sont agencés de sorte que :

∘ un premier mouvement de la poignée selon le premier sens de déplacement entraine un déplacement de la came depuis la première position jusqu'à la deuxième position, et

∘ lorsque la poignée atteint une position seuil selon le premier sens de déplacement, la première liaison mécanique disparait et la came retourne dans la première position.

[0009] Le descendeur comporte également:

• un deuxième pion monté sur de la came,
• une deuxième butée fixée à la poignée pour coopérer avec le deuxième pion, la deuxième butée étant mobile par rapport à la poignée au moyen d'un ressort déplaçant la deuxième butée vers une première position.

[0010] Le deuxième pion et la deuxième butée sont agencés de sorte que, lors du premier mouvement de la poignée selon le premier sens de déplacement, le deuxième pion vient en contact avec la deuxième butée avant que la poignée contraigne le ressort et atteigne la position seuil.

[0011] Selon un mode de réalisation préférentiel, le deuxième pion et la deuxième butée sont agencés de sorte que le deuxième pion échappe la deuxième butée lorsque la poignée atteint la position seuil.

[0012] Dans un développement, une rampe est fixée à la poignée de manière mobile, la rampe définissant la deuxième butée et le ressort liant la rampe avec la poignée.

[0013] Préférentiellement, une deuxième rampe est fixée à la came, la deuxième rampe étant montée mobile par rapport à la came et étant configurée pour venir en contact du premier pion avant que la poignée atteigne la position seuil.

[0014] Il est particulièrement avantageux de prévoir que le premier pion soit formé par une biellette mobile en rotation, la deuxième rampe forçant le basculement de la biellette pour interrompre la première liaison mécanique et interrompre la connexion mécanique entre le deuxième pion et la deuxième butée.

[0015] L'invention a également pour objet un procédé d'utilisation d'un descendeur qui est plus facile à utiliser.

[0016] Le procédé est remarquable en ce qu'il comporte :

• fournir un descendeur autobloquant selon l'un des modes de réalisation précédents, avec une poignée liée mécaniquement à une came au moyen d'une première liaison mécanique,
• déplacer la poignée dans un premier sens de déplacement de sorte que la poignée définisse successivement une première position de blocage de corde où la came bloque la corde, une position de descente où la came autorise un glissement de la corde et une première position seuil où la première liaison mécanique entre la poignée et la came s'interrompt, la came retournant dans la position de blocage.

[0017] Le procédé est également remarquable en ce que la poignée contraint un ressort entre la position de descente et la première position seuil avant d'atteindre la position seuil.

[0018] La mise en contrainte du ressort permet d'imposer un effort minimal et prédéterminé sur la poignée pour permettre à l'utilisateur de mieux ressentir qu'il s'approche de la position seuil.

[0019] Dans un développement, un deuxième pion est monté en saillie de la came et une rampe est fixée à la poignée, la rampe définissant une deuxième butée pour le deuxième pion, la deuxième butée étant mobile par rapport à la poignée au moyen d'un ressort déplaçant la deuxième butée vers une première position. Le deuxième pion et la deuxième butée sont agencés de sorte que, lors du premier mouvement de la poignée selon le premier sens de déplacement, le deuxième pion entre en contact avec la deuxième butée avant que la poignée contraigne le ressort et atteigne la position seuil.

[0020] L'utilisation du deuxième pion et de la deuxième butée permet de former une deuxième connexion mécanique entre la came et la poignée ce qui rend plus facile la définition de l'effort à fournir pour atteindre l'effort minimal avant la position seuil et/ou la position de la poignée où le ressort est contraint.

[0021] Préférentiellement, une deuxième rampe est fixée à la came, la deuxième rampe étant montée mobile par rapport à la came et étant configurée de manière à venir en contact du premier pion lors du mouvement de la poignée en direction de la position seuil.

[0022] Dans un mode de réalisation préféré, le premier pion est monté à basculement et le déplacement de la poignée vers la première position seuil force le basculement du premier pion au moyen de la deuxième rampe.

Description sommaire des dessins

[0023] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description qui va suivre d'un mode de réalisation de l'invention, donné à titre d'exemple non limitatif et représenté aux dessins annexés, dans lesquels :

• la figure 1 est une vue schématique du descendeur fermé équipé d'une corde et d'un connecteur pour se fixer à l'utilisateur, le descendeur étant dans une position de blocage de la corde ;
• la figure 2 illustre, de manière schématique, une vue éclatée d'une poignée selon l'invention;
• la figure 3 illustre de manière schématique la poignée séparée du reste du descendeur et notamment les flasques ;
• les figures 4A et 4B illustrent, de manière schématique, la position des différents éléments du descendeur les uns par rapport aux autres en l'absence de corde, la poignée étant en position d'attente ;
• les figures 5A et 5B illustrent, de manière schématique, la position des différents éléments du descendeur les uns par rapport aux autres avec une corde installée dans le descendeur, la poignée étant liée mécaniquement à la came, la came bloquant la corde ;
• les figures 6A et 6B illustrent, de manière schématique, la position des différents éléments du descendeur les uns par rapport aux autres avec une corde installée dans le descendeur, la poignée étant liée mécaniquement à la came, la came autorisant un glissement de la corde ;
• les figures 7A et 7B illustrent, de manière schématique, la position des différents éléments du descendeur les uns par rapport aux autres avec une corde installée dans le descendeur, la poignée se trouvant dans la première position seuil ;
• les figures 8A et 8B illustrent, de manière schématique, la position des différents éléments du descendeur les uns par rapport aux autres avec une corde installée dans le descendeur, la poignée se trouvant au-delà de la première position seuil, la came bloquant la corde.

Description détaillée de l'invention

[0024] La figure 1 illustre un descendeur de sécurité autobloquant pour la descente le long d'une corde 1. Le descendeur possède un orifice traversant destiné à coopérer avec un connecteur 2, par exemple un mousqueton afin de fixer mécaniquement le descendeur à l'utilisateur et avantageusement fixer le descendeur à un harnais porté par l'utilisateur.

[0025] Le descendeur possède deux orifices d'entrée/sortie qui se rejoignent pour la circulation de la corde 1 à l'intérieur du descendeur. Dans le mode de réalisation illustré, le descendeur possède un premier flasque 3 présenté comme un flasque fixe et un deuxième flasque 4 présenté comme un flasque mobile. Dans l'exemple illustré, le flasque mobile 4 est monté mobile en rotation par rapport au flasque fixe 3 autour d'un axe de rotation 4a. D'autres configurations sont envisageables. Le premier et/ou le deuxième flasques 3 et 4 peuvent être réalisés en métal, par exemple en aluminium ou alliage d'aluminium et encore en acier ou dans un autre alliage à base de fer. Le deuxième flasque 4 est avantageusement monté à basculement pour autoriser la mise en place aisée de la corde 1.

[0026] Le descendeur possède une poignée d'actionnement 5 qui est montée mobile, de préférence en rotation par rapport au flasque fixe 3 au moins. La poignée 5 est configurée pour se déplacer selon un premier sens de déplacement, par exemple selon le sens antihoraire ou éventuelle horaire. La poignée 5 peut être montée mobile en rotation autour d'un axe 5a. Dans le mode de réalisation illustré à la figure 1, la poignée 5 est par exemple en plastique ou en métal et elle définit une cavité. La poignée 5 possède une zone d'actionnement, c'est-à-dire la zone où sera placée la main de l'utilisateur pour gérer la position de la poignée et donc les frottements sur la corde 1.

[0027] Comme illustré aux figures 3, 4A, 4B, 5A, 5B, 6A, 6B, 7A, 7B, 8A et 8B, le descendeur autobloquant comporte un premier flasque 3 et une came 6 qui est montée sur le premier flasque 1. La came 6 est montée mobile sur le premier flasque 1 et de manière préférentielle mobile en rotation autour d'un axe 6a ce qui facilite la réalisation du descendeur et l'utilisation de la came 6. Cependant, en alternative, il est possible de prévoir que le mouvement de la came 6 par rapport au premier flasque 1 soit différent d'une rotation ou comporte une rotation et un autre mouvement. Dans le mode de réalisation illustré, la came 6 est montée mobile autour de l'axe 2a. Comme illustré sur les figures 4B, 5B, 6B, 7B et 8B, le premier flasque 1 définit un chemin de circulation de corde au moyen d'une paroi latérale de sorte que la corde circule autour de la came 6, plus précisément entre la came 6 et un patin 7 fixé au premier flasque 3 ou formé par la paroi latérale du premier flasque 3. De manière avantageuse, la came 6 est équipée d'une gorge d'enroulement de la corde 1.

[0028] Dans son mouvement, la came 6 se déplace successivement entre une première position de came 6 dite position de blocage de la corde (figures 4B et 5B), une deuxième position de came 6 dite position de descente autorisant la circulation de la corde 1 entre le patin et la came 6 (figure 6B). La première position de came 6 est une position de blocage où la distance entre la came 6 et le patin est telle que la corde 1 est bloquée et ne peut glisser. En position de blocage, l'utilisateur est fixé à la corde 1. De manière avantageuse, la position de blocage correspond à la distance minimale entre la came 6 et le patin 7.

[0029] Le déplacement de la poignée 5 entraine le déplacement de la came 6. Selon le déplacement de la came 6, la distance entre la came 6 et le patin 7 augmente ou diminue pour définir la position de blocage et l'intensité de la force de frottement.

[0030] La position de descente est une position autorisant la descente de l'utilisateur le long de la corde 1 et donc le glissement de la corde 1 entre la came 6 et le patin 7. La position de descente est illustrée sur la figure 6B. Dans le mode de réalisation illustré, la came 6 est montée à rotation limitée autour d'un premier axe 6a, et coopère avec une surface de freinage d'un patin 7 fixe pour bloquer ou débloquer la corde 1. L'axe 6a et le patin 7 sont montés sur le premier flasque 3.

[0031] Un ressort de rappel peut être monté de manière à solliciter la came 6 vers la position de blocage pour faciliter le blocage de la corde 1. De manière avantageuse, le ressort peut être un ressort à torsion qui est préférentiellement enfilé sur l'axe 6a. Dans l'exemple illustré, le descendeur est dépourvu d'un tel ressort.

[0032] Il est avantageux de prévoir plusieurs positions de descente de la came 6 qui autorisent la circulation de la corde 1 entre la came 6 et le patin 7, c'est-à-dire le glissement de la corde 1. Les différentes positions de descente sont associées à différentes forces de frottement de la came 6 contre la corde 1 ce qui représente différentes forces d'appui de la came 6 contre la corde 1 qui est en appui contre le patin 7. Ces différentes forces de frottement représentent différentes distances entre la paroi latérale du patin 7 et la paroi latérale de la came 6.

[0033] Dans un mode de réalisation avantageux illustré sur les figures 5B et 6B, la modulation de l'intensité des forces de frottement est réalisée de manière continue en modulant la forme de la paroi latérale de la came 6 afin de moduler l'espace qui existe entre la paroi latérale de la came 6 et la paroi latérale du chemin de circulation défini par le premier flasque 1.

[0034] Le descendeur possède encore un connecteur mécanique interruptible qui est configuré pour réaliser une première liaison mécanique entre la poignée 5 d'actionnement et la came 6 de sorte qu'un premier mouvement de la poignée 5 entraine un déplacement de la came 6 depuis la première position jusqu'à la deuxième position. Ce déplacement est illustré entre les figures 5A et 6A ainsi qu'entre les figures 5B et 6B.

[0035] Au moyen de la première liaison mécanique entre la poignée 5 et la came 6, un mouvement de la poignée 5 cause un mouvement de la came 6 qui permet à la came 6 de se déplacer entre la position de blocage et une ou plusieurs positions de descente. Lorsque la poignée 5 se déplace selon le premier sens de déplacement, par exemple depuis une position d'attente où la poignée n'est pas sollicité, la poignée 5 vient former la première liaison mécanique et cause ensuite un déplacement de la came 6 depuis la position de blocage jusqu'à la position de descente.

[0036] La came 6 peut être conformée autobloquante et/ou elle peut être associée à un ressort qui la ramène dans la position de blocage de sorte qu'un déplacement de la poignée 5 selon un deuxième sens de déplacement opposé au premier sens de déplacement entraine un retour de la came 6 vers la position de blocage au moyen de la corde sous tension ou du ressort.

[0037] Il est également intéressant de prévoir que le descendeur possède une fonction « anti-panique », c'est-à-dire une configuration où la première liaison mécanique entre la poignée 5 et la came 6 est interrompue lorsque la position de la poignée 5 dépasse une position seuil lors d'un déplacement selon le premier sens de déplacement. La position seuil est illustrée aux figures 7A et 7B.

[0038] En d'autres termes, le connecteur mécanique interruptible est configuré de sorte que lorsque la poignée 5 atteint la position seuil selon le premier sens de déplacement, la première liaison mécanique disparait. Comme indiqué plus haut, la came 6 peut être conformée autobloquante et/ou être associée à un ressort de sorte que la came 6 retourne dans la première position, c'est-à-dire bloque la corde 1.

[0039] Lors d'un déplacement selon le premier sens de déplacement, la poignée 5 montée mobile et peut successivement définir une première position qui correspond à un blocage de la corde 1, une deuxième position où la corde 1 glisse dans le descendeur et une troisième position également appelée position seuil où se déclenche la fonction « anti-panique », c'est-à-dire où s'interrompt la première liaison mécanique.

[0040] En d'autres termes, la poignée 5 est mécaniquement liée à la came 6 de sorte que le déplacement de la poignée 5 entraine un déplacement de la came 6 pour augmenter la distance entre la paroi latérale de la came 6 et la paroi latérale du patin 7. Cette augmentation de la distance intervient jusqu'à ce que la position de la poignée 5 par rapport à au premier flasque 3 atteigne une position seuil. Une fois cette valeur seuil atteinte, la première liaison mécanique disparait et la came 6 retourne automatique dans sa position de blocage. Cette perte de liaison mécanique se traduit avantageusement par une poignée 5 qui est beaucoup plus facilement manoeuvrable de sorte que l'utilisateur se rend compte du débrayage.

[0041] Avantageusement, une fois la position seuil atteinte, aucune liaison mécanique n'existe entre la poignée 5 et la came 6 de sorte que le déplacement de la poignée 5 est sans incidence sur la position de la came 6 qui reste dans la position de blocage au moins sur une première distance de déplacement de la poignée dans le premier sens de déplacement.

[0042] Lors d'une descente, l'utilisateur observe le milieu environnant afin de gérer sa descente et de progresser en toute sécurité. Il est très rare d'avoir les yeux fixés sur le descendeur afin de savoir si la poignée 5 est proche de la position seuil. Les inventeurs ont observé que les utilisateurs essayent de déterminer la position seuil en fonction de la vitesse de descente et donc indirectement à travers la tension dans la corde 1. Cependant, lorsque la pente est faible, la descente se fait par à-coups ce qui rend très difficile la détermination de la position seuil. Il en résulte que la position est très souvent dépassée ce qui rend la descente chaotique avec réarmement répété du descendeur.

[0043] Afin de faciliter l'utilisation du descendeur, les inventeurs proposent de former un point dur juste avant la position seuil. Ce point dur correspond à un effort minimal à appliquer sur la poignée 5 pour atteindre la position seuil. Il est apparu que la création de ce point dur permet à l'utilisateur de savoir facilement qu'il est proche de la position seuil et donc d'éviter de perdre la première liaison mécanique. Ce point dur peut être détecté par l'utilisateur sans regarder le descendeur.

[0044] Si l'utilisateur descend le long d'une pente faiblement inclinée, l'effort appliqué sur la came 6 peut être faible. L'utilisateur détecte le point dur dans la poignée 5 et il peut éviter de perdre la première liaison mécanique en évitant de passer au-delà de la position seuil. Lors d'une descente purement verticale, l'effort supplémentaire introduit par le descendeur pour signaler la position seuil est faible par rapport à l'effort appliqué par l'utilisateur sur la poignée 5 pour gérer sa descente. Cet effort peut ne pas être remarqué et ne va pas empêcher d'atteindre la position seuil.

[0045] Différentes solutions techniques sont envisageables pour former le point dur et notamment en retravaillant les formes des éléments définissant la première liaison mécanique afin que l'utilisateur force sur la poignée pour passer la position seuil. Cette solution n'est pas satisfaisante car elle est compliquée à mettre en oeuvre et peut rendre plus difficile le passage au-delà de la position seuil lorsque la came est fortement contrainte.

[0046] Les inventeurs ont remarqué qu'il est particulièrement avantageux de prévoir que l'effort supplémentaire soit introduit au moyen d'un deuxième contact mécanique entre la poignée 5 et la came 6 ou le premier flasque 3. Le deuxième contact mécanique permet de ne pas modifier le comportement du descendeur avant la position seuil.

[0047] Une fois la première liaison mécanique perdue, il est avantageux de reformer cette liaison mécanique en déplacement la poignée 5 dans un deuxième sens de déplacement opposé au premier sens de déplacement jusqu'à une seconde position seuil. De manière avantageuse, la seconde position seuil se trouve après la première position seuil selon le second sens de déplacement. Ainsi, l'utilisateur détecte la perte de la connexion mécanique et il doit déplacer la poignée 5 dans l'autre sens pour réarmer la fonction anti-panique. Avantageusement, la poignée 5 est associé à un ressort 8 (figure 3) qui est configuré pour déplacer la poignée dans le second sens de déplacement vers une position de repos.

[0048] De manière particulièrement avantageuse, lors du mouvement de la poignée 5 selon le premier sens de déplacement, le deuxième contact mécanique entre la came et la poignée est formé et la poignée contraint un deuxième ressort 9. Pour contraindre le deuxième ressort 9, l'utilisateur doit exercer un effort supplémentaire qui permet d'avertir que l'on rapproche la poignée 5 de la position seuil.

[0049] Afin de conserver un fonctionnement sensiblement conforme aux descendeurs de l'art antérieur et de maintenir la compacité du descendeur, il est particulièrement avantageux de monter le deuxième ressort 9 sur la poignée 5.

[0050] Dans le mode de réalisation particulier illustré à la figure 2, la poignée 5 forme une première cavité 5b destinée à coopérer avec un axe 5a en saillie du premier flasque 3 pour définir l'axe de rotation 5a.

[0051] La poignée 5 possède également un premier pion 10 arrangé pour coopérer avec une première butée 11 de la came 6. La poignée 5 et la came 6 sont configurés pour que le premier pion 10 et la butée 11 forment la première liaison mécanique et que le premier pion 10 glisse le long de la butée de sorte que lorsque la poignée atteint la position seuil, le premier pion 10 s'échappe de la butée 11 pour interrompre la première liaison mécanique.

[0052] De manière avantageuse, le premier pion 10 est fixé à une platine 12 elle-même fixée à la poignée 5. La platine 12 est par exemple fixée à la poignée au moyen d'une ou plusieurs vis 13, mais d'autres moyens de fixation sont envisageables.

[0053] De manière avantageuse, le premier pion 10 est formé par une première biellette rotative. La première biellette 10 est fixée à la poignée 5. La première biellette 10 est montée mobile par rapport à la poignée 5, par exemple par rotation au moyen d'un axe de rotation 10a fixé à la poignée 5. La première biellette vient en contact de la came 6 pour former la première liaison mécanique de sorte que le mouvement de la poignée 5 entraine un mouvement de la biellette qui entraine un mouvement de la came 6. Dans l'exemple illustré, la première biellette 10 est fixée à la platine au moyen de son axe de rotation 10a. La première biellette 10 est associée à un troisième ressort 13 configuré pour ramener la première biellette 10 dans une position de repos (figure 2).

[0054] La rotation de la première biellette permet de réarmer la première liaison mécanique en facilitant le retour du premier pion 10 face à la première butée 11 après un déplacement de la poignée 5 selon le deuxième sens de déplacement.

[0055] Une rampe 14 est montée sur la poignée 5. La rampe 14 définit une deuxième butée 15 destinée à venir en contact d'un deuxième pion 16 de la came 6 pour former la deuxième connexion mécanique entre la poignée 5 et la came 6 qui autorise la contrainte du ressort 9.

[0056] Le ressort 9 est monté de manière à déplacer la rampe 14 dans une position de repos. Lors du déplacement de la poignée selon le premier sens de déplacement, la deuxième butée se déplace ainsi que la rampe hors de la position de repos et contraint le ressort 9 ce qui oblige l'utilisateur à appliquer une contrainte sur la poignée 5. La deuxième connexion mécanique entre la poignée 5 et la came 6 est crée avant que la poignée 5 n'atteigne la position seuil. Le ressort 9 est contraint par la poignée 5 avant que la poignée 5 n'atteigne la position seuil.

[0057] Dans le mode de réalisation illustré à la figure 2, la rampe 14 est fixée à un support 17 au moyen d'une ou plusieurs vis 18. Le support 17 coopère avec la platine 12 qui définit un guide assurant le déplacement maitrisé dans la rampe au fur et à mesure de la déformation du ressort 9.

[0058] Lors du mouvement de la poignée 5 selon le premier sens de déplacement, la came 6 vient en contact de la rampe 14 et engage la deuxième butée 15 butée par exemple sous la forme d'une bosse juste avant la position seuil. Le deuxième butée 15 peut être formée par une bosse ou de tout autre changement de pente ou forme qui permet un glissement puis un échappement de la came 6. Cependant, il est également possible de prévoir que la came 6 reste en contact avec la rampe 14 après que la poignée 5 atteigne la position seuil.

[0059] Pour continuer de déplacer la poignée 5 selon le premier sens de déplacement, la poignée 5 doit agir contre la force appliquée par la corde 1 sur la came 6 ainsi que contre la force appliquée par le ressort 9. Le ressort 9 s'oppose au mouvement de la poignée 5 selon le premier sens de déplacement et il définit un effort à surmonter. Cet effort peut être ressenti par l'utilisateur qui peut en déduire qu'il est proche de la position seuil de la poignée 5.

[0060] Dans le mode de réalisation avantageux illustré aux figures 6A et 7A, la rampe 14 est montée mobile à l'intérieur d'un guide qui permet de définir son déplacement. Dans l'exemple illustré, le déplacement est curviligne et est sensiblement selon un arc de cercle autour de l'axe de rotation 5a de la poignée 5.

[0061] Dans l'exemple illustré aux figures 6A et 7A, la rampe 14 coopère avec le deuxième pion 16 monté sur la came 6 de sorte que le pion 16 glisse le long de la rampe lors du premier mouvement de la poignée 5 pour venir contre la butée 15 de la rampe 14.

[0062] Lors du déplacement de la poignée 5 illustré aux figure 5A et 6A, le deuxième pion 16 se déplace et vient en contact de la deuxième butée 15. Le deuxième pion déplace la deuxième butée 15 lors de la rotation de poignée comme cela est illustré aux figures 6A et 7A. le deuxième pion glisse sur la deuxième butée 15 en même temps que le premier pion 10 glisse sur la première butée 11. Une fois la position seuil atteinte illustrée à la figure 7A, le deuxième pion 16 glisse sur la deuxième butée 15 et échappe la rampe 14. Simultanément ou quasi-simultanément, le premier pion 10 s'échappe de la première butée 11.

[0063] En corollaire, les figures 5A et 6A montrent un déplacement de la came 6 par rapport au patin 7 causé par la poignée 5 ce qui induit un glissement de la corde 1. Une fois la position seuil atteinte (figure 7A) la première liaison mécanique est interrompue et la came va retourner dans la position de blocage comme cela est illustré à la figure 8A. La figure 8B montre que le déplacement de la poignée 5 selon le premier sens de déplacement au-delà de la position seuil ne permet pas de former une nouvelle connexion mécanique entre la poignée et la came 6.

[0064] Il est avantageux de prévoir que la première butée 11 et le premier pion 10 sont agencés de sorte que la première liaison mécanique disparaissent pour la même position de poignée 5 que la deuxième connexion mécanique entre le deuxième pion 16 et la deuxième butée 15. De manière simultanée ou quasi-simultanée les deux connexions mécaniques entre la poignée 5 et la came 6 disparaissent ce qui induit une facilité de déplacement de la poignée 5 par rapport à la came 6 avertissant l'utilisateur que la position seuil a été atteinte.

[0065] De manière particulièrement avantageuse, la came 6 possède une deuxième rampe 19 surmontée par le deuxième pion 16. La deuxième rampe 19 est configurée pour définir la première butée 11 et ainsi venir en contact du premier pion 10. Dans un mode de réalisation préférentiel, la deuxième rampe 19 est montée mobile en rotation par rapport à la came 6 autour d'un axe 19a.

[0066] La deuxième rampe 19 est montée mobile par rapport à la came 6 de sorte que le déplacement du pion 16 entraine le déplacement de la came 6. La deuxième rampe définit la butée 11 assurant la première liaison mécanique entre la poignée 5 et la came 6 et mobile par rapport à la came 6.

[0067] Dans un mode de réalisation particulier, la rotation de la poignée 5 selon le premier sens de déplacement cause la mise en contact du pion 10 fixé à la poignée 5 avec la butée 11 de la came 6 pour former la première liaison mécanique et entraine le déplacement de la came 6 vers une position de glissement de la corde 1.

[0068] Ensuite, avant d'atteindre la position seuil, la rampe 14 fixée à la poignée 5 entre en contact avec le deuxième pion 16 en saillie de la came 6. L'effort appliqué sur la poignée 5 pour se déplacer selon le premier sens de déplacement cause la rotation de la deuxième rampe 19 en contact du premier pion 10 ce qui a pour effet de forcer la rotation de la première biellette et rompre la connexion mécanique entre la poignée 5 et la came 6. Le pion 16 est disposé à distance de l'axe de rotation 19a de manière à forcer la rotation de la rampe 19. L'utilisation d'une rampe 19 mobile permet de faciliter l'échappement du premier pion 10 avec la première butée 11.

[0069] Dans la configuration illustrée, lors d'une descente en rappel purement verticale, l'effort appliqué par le ressort 9 est faible en comparaison du frottement procuré par la corde 1 de sorte que l'effort supplémentaire procuré par le ressort avant de perdre la première liaison mécanique est faible. Le fonctionnement du descendeur est proche de celui de l'art antérieur. En revanche, lorsque la descente est réalisée sur une faible pente, l'effort supplémentaire procuré par le ressort 9 permet de définir un point dur au niveau de la poignée 5 ce qui permet à l'utilisateur de plus facilement trouver la position de la poignée 5 juste avant la perte de la première liaison mécanique.

Revendications

1. Descendeur autobloquant pour corde (1), comprenant :

- un premier flasque (3) associé à un patin (7),

- une poignée (5) possédant un premier pion (10),

- une came (6) coopérant avec le patin (7) pour former une zone de blocage de corde (1), la came (6) étant mobile par rapport au premier flasque (3) et au patin (7) entre une première position de came destinée à bloquer la corde (1), et une deuxième position de came destinée à autoriser un glissement de la corde (1), la came (6) définissant une première butée (11),

descendeur autobloquant dans lequel la poignée (5) est montée mobile par rapport au premier flasque (3) au moins selon un premier sens de déplacement entre une première position de poignée et une deuxième position de poignée, le premier pion (10) étant en contact avec la première butée (11) dans la première position de poignée et étant dépourvu de contact avec la première butée (11) dans la deuxième position de poignée, le premier pion (10) quittant la première butée (11) dans une position seuil de la poignée (5) disposée entre la première et la deuxième positions de poignée, descendeur autobloquant caractérisé en ce qu'il comporte :

- une deuxième butée (15) montée sur la poignée (5), la deuxième butée (15) étant montée mobile par rapport à la poignée (5),

- un ressort (9) connecté à la poignée (5) et à la deuxième butée (15) pour s'opposer au déplacement de la deuxième butée (15) par rapport à la poignée (5) hors d'une position de repos,

- un deuxième pion (16) monté sur la came (6), le deuxième pion étant en contact de la deuxième butée (15) et contraignant le ressort (9) dans une troisième position de poignée (5) disposé entre la première position de poignée (5) et la position seuil, le deuxième pion (16) ne contraignant pas le ressort (9) lorsque la poignée (5) est dans la première position de poignée (5).

2. Descendeur autobloquant selon la revendication 1, dans lequel le deuxième pion (16) échappe la deuxième butée (15) lorsque la poignée (5) atteint la position seuil.

3. Descendeur autobloquant selon l'une des revendications 1 et 2, dans lequel une première rampe (14) est fixée à la poignée (5) de manière mobile, la première rampe (14) définissant la deuxième butée (15) et le ressort (9) liant la première rampe (14) avec la poignée (5).

4. Descendeur autobloquant selon l'une des revendications précédentes, dans lequel une deuxième rampe (19) est fixée à la came (6), la deuxième rampe (19) étant montée mobile par rapport à la came (6) et étant configurée pour venir en contact du premier pion (10) lorsque la poignée (5) est dans un position intermédiaire entre la position seuil et la première position de poignée (5).

5. Descendeur autobloquant selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel le premier pion (10) est formé par une biellette mobile en rotation, la deuxième rampe (19) forçant la rotation de la biellette pour interrompre la première liaison mécanique et interrompre la connexion mécanique entre le deuxième pion (16) et la deuxième butée (15).

6. Procédé d'utilisation d'un descendeur autobloquant comportant :

- fournir une corde (1) et un descendeur autobloquant, le descendeur autobloquant comportant un premier flasque (3), une poignée montée mobile par rapport au premier flasque (3) selon un premier sens de déplacement, une came (6) destinée à bloquer la corde (1) et étant mobile entre une première position destinée à bloquer la corde (1), et une deuxième position destinée à autoriser un glissement de la corde (1), la poignée (5) étant liée mécaniquement à la came (6) au moyen d'une première liaison mécanique interruptible,

- déplacer la poignée (5) dans un premier mouvement selon le premier sens de déplacement de sorte que la poignée (5) définisse successivement une première position de blocage de corde (1) où la came (6) bloque la corde (1), une position de descente où la came (6) autorise un glissement de la corde (1) et une première position seuil où la première liaison mécanique entre la poignée (5) et la came (6) s'interrompt, la came (6) retournant dans la position de blocage,

procédé caractérisé en ce que, durant le premier mouvement, la poignée (5) définit une connexion mécanique additionnelle qui contraint un ressort (9) avant d'atteindre la position seuil.

7. Procédé selon la revendication précédente dans lequel un deuxième pion (16) est monté en saillie de la came (6) et une rampe (14) est fixée à la poignée (5), la rampe définissant une deuxième butée (15) pour le deuxième pion (16), la deuxième butée (15) étant mobile par rapport à la poignée (5) au moyen du ressort (9) déplaçant la deuxième butée vers une première position et dans lequel le deuxième pion (16) et la deuxième butée (15) sont agencés de sorte que, lors du premier mouvement de la poignée (5) selon le premier sens de déplacement, le deuxième pion (16) entre en contact avec la deuxième butée (15) avant que la poignée (5) contraigne le ressort (9) et atteigne la position seuil.

8. Procédé selon l'une des revendications 4 et 5, dans lequel une deuxième rampe (19) est fixée à la came (6), la deuxième rampe (19) étant montée mobile par rapport à la came (6) et étant configurée de manière à venir en contact du premier pion lors du mouvement de la poignée (5) en direction de la position seuil.

9. Procédé selon la revendication précédente, dans lequel le premier pion (10) est monté à basculement et le déplacement de la poignée (5) vers la première position seuil force le basculement du premier pion (10) au moyen de la deuxième rampe (19).

Dessins