Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie. Elle concerne, plus
particulièrement, un mécanisme d'échappement à ancre de repos trainant à impulsions
séparées des repos par l'intermédiaire d'une fourchette de repos apte à être agencée
en liaison cinématique avec un organe régulateur de pièce d'horlogerie.
[0002] L'invention concerne par ailleurs une pièce d'horlogerie comportant un tel mécanisme
d'échappement coopérant avec un organe régulateur adapté, notamment de type balancier-spiral
ou oscillateur à couteaux.
Etat de la technique
[0003] On connait depuis longtemps dans le domaine de l'horlogerie les échappements à repos
trainants ou frottants, qui ont été développés et sont aujourd'hui encore utilisés
notamment dans des horloges, dont l'organe régulateur est constitué d'un pendule.
Ce type d'échappements comporte un organe, généralement solidaire de l'organe régulateur
de la pièce horlogerie qui le comporte, qui se trouve en contact permanent de la roue
d'échappement pendant les phases de repos. En conséquence, il présente un mauvais
rendement et altèrent singulièrement l'isochronisme d'un organe régulateur de type
balancier-spiral, ce qui le rend particulièrement inadapté pour distribuer l'énergie
motrice au sein de mouvements de montres de poche ou de montre-bracelet comportant
majoritairement ce type d'organe régulateur..
[0004] Ces échappements sont toutefois intéressants car relativement simples à mettre en
oeuvre, moins sensibles aux perturbations de fonctionnement telles que des chocs,
et ils sont adaptés pour de faibles amplitudes de déplacement d'organe régulateur,
avec des angles de levée réduits.
[0005] La présente invention a pour but de proposer un nouvel échappement à ancre de repos
de rendement amélioré, comprenant un angle de levée minime sur l'organe régulateur
afin de le rendre viable à une utilisation dans un mouvement horloger de montre mécanique
mais qui ne souffre pas les limitations des échappements à repos frottants connus.
[0006] Un autre but de l'invention concerne également la proposition une pièce d'horlogerie
comportant un tel échappement.
Divulguation de l'invention
[0007] Ainsi, selon un premier objet, la présente invention propose un mécanisme d'échappement
à ancre de repos pour une pièce d'horlogerie comportant un organe régulateur, le mécanisme
d'échappement comportant:
- un mobile d'échappement mobile en rotation autour d'un premier axe de rotation et
doté d'une série de dents périphériques, et
- une ancre de repos, mobile en rotation autour d'un second axe de rotation parallèle
au premier, ladite ancre comportant une première et une seconde palettes de repos
agencées respectivement à une extrémité d'un premier et d'un second bras et aptes
à engager alternativement une dent du mobile d'échappement à chaque pas de rotation
du mobile d'échappement et de l'ancre autour de leur axe de rotation respectif.
[0008] Conformément à l'invention, le mécanisme d'échappement comporte en outre au moins
une palette d'impulsion apte à être fixée sur un dit organe régulateur pour transmettre
une impulsion par glissement d'une dent du mobile d'échappement sur un plan d'impulsion
de ladite palette d'impulsion une fois au moins toutes les deux alternances dudit
organe régulateur alors que l'ancre de repos comporte un membre de liaison cinématique
permanente en rotation au dit organe régulateur de manière à procurer un bras de levier
entre l'axe de rotation de l'organe régulateur et le mobile d'échappement.
[0009] Le mécanisme d'échappement de la présente invention s'apparente ainsi à un échappement
de type Graham, communément employé dans des horloges, mais avec une ancre de repos
distincte de la (ou des) palette(s) d'impulsions, elle(s)-même apte(s) à être solidarisée(s)
sur un organe régulateur de pièce d'horlogerie, notamment d'un balancier de balancier
spiral tel que communément employé dans les montres ou encore de type résonateur à
couteaux décrit dans la demande de brevet
WO2016/012281 de la Demanderesse.
[0010] On obtient ainsi une configuration d'échappement à ancre de repos par laquelle les
phases d'impulsions et de repos sont séparées, avec un frottement des repos considérablement
réduits en comparaison des échappements à repos frottants de l'art antérieur, et ce
durant toute les phases de parcours par l'organe régulateur de son arc supplémentaire.
De plus, l'ancre de repos étant en liaison permanente avec l'organe régulateur, seul
le mouvement de ce dernier participe au pivotement de l'ancre de repos et donc aux
dégagements du mobile d'échappement. On réduit ainsi les effets de tirage rencontrés
dans des échappements à ancre classiques, de même que l'on diminue sensiblement les
frottements, donc les perturbations au balancier connus des échappements à ancre à
repos connus de l'art antérieur, donc l'isochronisme du mouvement horloger comportant
ledit échappement.
[0011] Le mécanisme d'échappement de l'invention peut en outre avantageusement être au choix
un échappement à coup perdu, ce qui réduit les phases d'impulsions « trainantes »
à une impulsion toutes les deux alternances de l'organe régulateur, tout en assurant
des dégagements périodiques à la fréquence souhaitée de l'organe régulateur.
[0012] Le mécanisme d'échappement de l'invention est en outre sécurisé par la liaison permanente
prévue de l'ancre de repos à l'organe régulateur, qui prévient tout renversement et
blocage dans de faibles amplitudes angulaires de mouvement de l'organe régulateur.
[0013] Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, l'ancre de repos et la au moins
une palette d'impulsion sont agencées vis-à-vis du mobile d'échappement de telle sorte
que, dans une position dite de « point mort », c'est-à-dire hors phases de repos ou
d'impulsion, les palettes de repos soient situées à une distance de l'axe de rotation
du mobile d'échappement supérieure au rayon du cercle circonscrit aux dents dudit
mobile d'échappement alors qu'une extrémité au moins de la au moins une palette d'impulsion
est située à une distance de l'axe de rotation du mobile d'échappement inférieure
audit rayon. En conséquence, on comprend bien que dans une position de point mort,
les palettes de repos sont distantes des dents du mobile d'échappement à la périphérie
de celui-ci alors que la ou les palettes d'impulsions s'étendent au moins partiellement
entre lesdites dents du mobile d'échappement.
[0014] Cet agencement particulier d'échappement permet notamment d'assurer un caractère
autodémarrant au mécanisme d'échappement de la présente invention puisque le couple
de l'organe régulateur suffit, par effet du bras de levier procuré par l'ancre de
repos entre l'axe de rotation de l'organe régulateur et le mobile d'échappement à
dégager le mobile d'échappement, qui va va pouvoir engager un plan d'impulsion d'une
palette d'impulsion sous l'action d'entrainement du rouage de finissage d'un mouvement
horloger auquel il est associé sans contact avec la palette de repos, préalablement
dégagée par la rotation de l'ancre de repos induite par l'organe régulateur.
[0015] Selon un mode de réalisation particulier, les dents du mobile d'échappement présentent
une épaisseur supérieure, sensiblement du double par exemple, à celle de la serge
du mobile d'échappement depuis laquelle elles s'étendent. Ceci permet notamment d'assurer,
lors des phases d'impulsion, un appui sécurisé d'une dent sur le plan d'impulsion
d'une palette d'impulsion et le passage libre d'une dite palette d'impulsion au-dessus
de la serge entre deux dents lors du parcours de l'arc supplémentaire de l'organe
régulateur sur lequel ladite palette d'impulsion doit être agencée en utilisation
du mécanisme d'échappement inventif dans une pièce d'horlogerie.
[0016] Selon un mode de réalisation particulier, l'ancre de repos comporte un membre de
liaison cinématique permanente à un dit organe régulateur agencé à l'extrémité d'un
bras s'étendant à l'opposé des palettes de repos, ledit membre de liaison comportant
une coulisse apte à recevoir une goupille, plot, ergot ou analogue destiné à être
fixé sur un dit organe régulateur pour réaliser une liaison pivot glissant entre l'ancre
de repos et ledit organe régulateur.
[0017] De façon avantageuse, ladite coulisse peut être usinée dans la masse à l'extrémité
du membre de liaison de l'ancre de repos, par exemple sous la forme d'une gorge ou
saignée fermée ou débouchante, formant alors une forme de fourchette de liaison.
[0018] Dans une forme de réalisation particulière, le mécanisme d'échappement comporte une
seule palette d'impulsion. L'échappement de l'invention est alors un échappement à
coup perdu.
[0019] Dans une autre forme de réalisation, le mécanisme d'échappement comporte deux palettes
d'impulsion aptes à être fixées de manière symétrique sur un dit organe régulateur
rapport à une droite passant par les axes de rotation desdits organe régulateur et
mobile d'échappement.
[0020] Conformément à un deuxième objet, la présente invention propose également une pièce
d'horlogerie, notamment une montre, comportant un mouvement horloger équipé d'une
source motrice mécanique, d'un rouage de finissage, d'un organe régulateur et d'un
mécanisme d'échappement selon l'invention agencé en liaison cinématique par son mobile
d'échappement au rouage de finissage d'une part et par le membre de liaison de l'ancre
de repos au dit organe régulateur une palette d'impulsion au moins dudit mécanisme
d'échappement étant en outre fixée sur ledit organe régulateur pour recevoir de manière
périodique une quote-part d'énergie mécanique de la source motrice par impulsion trainante
d'une dent du mobile d'échappement sur un plan d'impulsion de la palette d'impulsion.
[0021] Un dernier objet de la présente invention concerne en outre la proposition d'un organe
régulateur pour pièce d'horlogerie adapté pour fonctionner de concert avec le mécanisme
d'échappement précédemment décrit. En particulier, l'organe régulateur selon l'invention
peut avantageusement être un ensemble balancier-spiral comportant en saillie par rapport
à la serge de balancier une palette d'impulsion ou deux palettes d'impulsion, fixées
sur ledit balancier.
Brève description des dessins
[0022] D'autres détails de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description
qui suit, faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- La figure 1 représente un mécanisme d'échappement selon la présente invention dans
une position neutre dite de « point mort », hors phases de repos ou d'impulsion à
un organe régulateur de type balancier-spiral, dont seul le balancier est représenté
sur la figure ;
- Les figures 2 à 9 représentent l'échappement de la figure 1 dans différentes positions
et phases de fonctionnement sur une oscillation complète du balancier de l'organe
régulateur associé ;
- Les figures10 à 17 représentent une variante de réalisation du mécanisme d'échappement
selon l'invention dans une forme à coup perdu et ses différentes positions et phases
de fonctionnement sur une oscillation complète du balancier de l'organe régulateur
associé ;
- Les figures 18 à 20 représentent des agrandissements des figures 4, 9 et 17 respectivement,
montrant le passage d'une palette d'impulsion sans contact entre les dents du mobile
d'échappement lors du parcours de l'arc supplémentaire d'un organe régulateur associé
au mécanisme d'échappement de l'invention.
Modes de réalisation de l'invention
[0023] La présente invention propose un nouveau type d'échappement pour pièces d'horlogerie
comportant une ancre de repos et des palettes d'impulsions séparées, et agencées de
telle sorte que les repos soient séparées des impulsions, afin de réduire les problèmes
connus des échappements à repos trainants connus de l'art antérieur,
[0024] L'échappement de la présente invention présente une structure extrêmement simple
de construction et de compacité, compatible avec l'utilisation d'organes régulateur
de type balancier-spiral classiquement employés dans les montres de poche ou montre-bracelet
mais avec de plus faibles amplitudes d'oscillations du balancier, et donc de plus
hautes fréquences, sans en perturber significativement l'isochronisme.
[0025] Un premier mode de réalisation particulier du mécanisme d'échappement 1 de l'invention
est ainsi représenté sur la fig. 1, dans une position dite de « point mort », hors
phases d'impulsion ou de repos. Par simplification et clarté de représentation, le
mécanisme d'échappement 1 est représenté sur cette fig. 1 (et suivantes) en collaboration
avec un balancier partie d'un organe régulateur 2 de type balancier-spiral dont le
spiral n'est pas représenté et un mobile 4 d'un rouage de finissage d'un mouvement
horloger. L'organe régulateur 2 pourrait aussi être de type résonateur à couteaux,
comme proposé par la Demanderesse dans la demande de brevet
WO 2016/012281. Les figures 2 à 9 représentent ensuite les différentes phases de fonctionnement
de l'échappement inventif sur une oscillation complète du balancier 2.
[0026] Le mécanisme d'échappement 1 de la présente invention comporte ainsi en premier lieu
un mobile d'échappement 3 mobile en rotation autour d'un premier axe autour sur lequel
est également chassé un pignon d'échappement (non représenté) permettant d'accoupler
le mobile d'échappement 3 à un mobile terminal 4 du rouage de finissage d'un mouvement
horloger. Le mobile d'échappement 3 comporte une série de dents 31 périphériques s'étendant,
de manière classique, depuis une serge 32 du mobile d'échappement 1. De façon préférée,
les dents 31 présentent en leur extrémité libre une épaisseur, mesurée dans le plan
du mobile d'échappement 3 dans lequel s'étendent la serge 32 et les dents 31, perpendiculairement
à l'axe de rotation du mobile d'échappement 3, qui est supérieure à celle de la serge
32. Cette différence d'épaisseur entre les dents 31 et la serge 32 du mobile d'échappement
est représentée schématiquement sur les figures par un trait d'épaulement à proximité
du pied de chaque dent 31. Cette épaisseur accrue des dents par rapport au reste du
mobile procure comme il sera exposé par la suite une capacité au mobile d'échappement
3 à coopérer alternativement avec une ancre de repos 5 et des palettes d'impulsion
21, 22 fixées sur le balancier de l'organe régulateur 2 mobiles dans des plans parallèles
superposés et sécants desdites dents 31.
[0027] Le mécanisme d'échappement 1 comporte donc en outre une ancre de repos 5, intercalée
entre le balancier de l'organe régulateur 2 et le mobile d'échappement 3, et deux
palettes d'impulsions 21, 22, avantageusement fixées sur le balancier de l'organe
régulateur 2, par tout moyen approprié, notamment par collage ou vissage, ou encore
venues de matière dans la masse du balancier lors de la fabrication de celui-ci puis
usinage. Les palettes d'impulsions 21, 22 sont de préférence agencées sur l'organe
régulateur 2 de manière symétrique par rapport à une droite d passant par les axes
de rotation desdits organe régulateur 2 et mobile d'échappement 3 dans ladite position
de «point mort» représentée sur la fig. 1, conférant ainsi à l'organe régulateur 2
l'allure d'une ancre. Ces palettes d'impulsions 21, 22 comportent chacune un plan
d'impulsion p coupant, en position de « point mort » (fig. 1) le cercle circonscrit
cc aux dents 31 du mobile d'échappement 3.
[0028] Toutefois, comme il sera décrit plus en détail par la suite les palettes d'impulsions
21, 22 n'interviennent dans le cadre du mécanisme de l'invention que pour les phases
d'impulsions de la roue d'échappement 3 au balancier de l'organe régulateur 2 et non
de repos, ces dernières étant réalisées exclusivement par l'ancre de repos 5. Cette
dernière est mobile en rotation autour d'un axe de rotation parallèle aux axes de
rotation de l'organe régulateur 2 et du mobile d'échappement 3. L'ancre de repos 5
comporte une première et une seconde palettes de repos 52, 53 agencées respectivement
à une extrémité d'un premier et d'un second bras 54, 55. Ces palettes de repos 52,
53 sont adaptées pour engager alternativement en une première et une seconde position
de repos, par déplacement induit directement et exclusivement par le balancier de
l'organe régulateur 2, une dent 31 du mobile d'échappement 3 à chaque pas de rotation
de ce dernier. L'ancre de repos 5 comporte aussi un membre 51 de liaison cinématique
permanente à l'organe régulateur 2.
[0029] Ledit membre 51 de liaison cinématique permanente à l'organe régulateur est conformé
avantageusement à l'extrémité d'un bras s'étendant à l'opposé des palettes de repos
52, 53 en une coulisse 7 apte à recevoir un élément de liaison glissant mâle tel une
goupille 6, ou encore un plot, ergot ou analogue chassé sur l'organe régulateur 2
pour réaliser une liaison pivot glissant entre l'ancre de repos 5 et l'organe régulateur
2. La coulisse 7 peut être réalisée de diverses formes. Elle peut par exemple être
usinée dans la masse à l'extrémité du membre de liaison 51 de l'ancre de repos 5,
sous la forme d'une gorge ou saignée fermée, droite, ou encore en forme de Y afin
de permettre une amplitude de course du régulateur jusqu'à plus de 90° notamment.
En variante, comme représentée sur les figures, elle peut aussi consister en une encoche
ou saignée, usinée ou formée de matière dans la masse de l'ancre de repos 5 selon
le matériau de celle-ci, formant une fourchette de liaison à deux dents de part et
d'autre de l'encoche, dans laquelle peut glisser la goupille 6 de liaison à l'organe
régulateur 2. En tout état de cause, la coulisse 7 et la goupille 6 sont agencées
sur l'ancre de repos 5 et l'organe régulateur 2 de telle sorte que ladite goupille
6 soit disposée et se déplace, en fonctionnement du mécanisme d'échappement 1, à l'intérieur
de la coulisse 7 et soit en permanence en contact avec les parois de celle-ci, en
toutes positions du balancier de l'organe régulateur 2, par opposition à l'interaction
d'une ancre avec la cheville de balancier dans les mécanismes d'échappement classiques
de l'art antérieur.
[0030] Comme indiqué précédemment, l'ancre de repos 5 est agencée par rapport à l'organe
régulateur 2 et le mobile d'échappement 3 de telle sorte que, dans la position de
point mort de l'échappement représentée à la fig. 1, son axe de rotation soit parallèle
aux axes de rotation de l'organe régulateur 2 et du mobile d'échappement 3. De plus,
toujours dans cette position de point mort, l'ancre de repos 5 doit être telle que
les palettes de repos 52, 53 soient situées à une distance de l'axe de rotation du
mobile d'échappement supérieure au rayon R du cercle circonscrit cc aux dents 31 du
mobile d'échappement 3, quand dans le même temps les extrémités des palettes d'impulsion
21, 22 coupent ledit cercle circonscrit cc, et sont donc ainsi situées à une distance
de l'axe de rotation du mobile d'échappement 3 inférieure au rayon R.
[0031] Par cette configuration, au point mort de l'échappement 1, les plans d'impulsions
p des palettes d'impulsion 21, 22 sont situés sur la trajectoire des dents 31 du mobile
d'échappement 3 matérialisée par le cercle cc, alors que les palettes de repos 52,
53 sont situées hors de cette trajectoire. Aussi, la rotation du mobile d'échappement
3 entraine nécessairement l'engagement par une dent 31 d'un plan d'impulsion p d'une
palette d'impulsion 21, 22 et l'entrainement, par glissement de la dent 31 sur ce
plan d'impulsion p, du balancier de l'organe régulateur 2 en oscillation autour de
son axe. L'échappement 1 est ainsi autodémarrant, et facilité par l'effet de bras
de levier de l'ancre de repos entre le mobile d'échappement et le balancier. En effet,
la liaison permanente par le membre 51 de l'ancre de repos 3 au balancier induit,
dès la mise en rotation dudit balancier, un moment d'entrainement de l'ancre de repos
3 autour de son axe appliqué au point de contact entre la goupille 6 et la coulisse
7 du membre de liaison permanente. Ainsi, même un déplacement angulaire très faible
du balancier, dont l'amplitude angulaire par rapport à la droite d est en pratique
au maximum de l'ordre de 90° à 150°, permet, par effet de bras de levier entre le
membre 51 de liaison et l'axe de rotation de l'ancre de repos, d'actionner le basculement
alterné, à la fréquence du balancier de l'ancre de repos 3, et le déplacement des
palettes de repos 52, 53 de cette dernière entre deux positions de repos contre les
dents 31 du mobile d'échappement 3 durant le parcours de l'arc supplémentaire du balancier,
au cours duquel aucun des plans d'impulsions n'est en contact des dents 31 du mobile
d'échappement 3. Le mécanisme d'échappement 1 de la présente invention procure donc
des repos très faiblement frottants séparés des impulsions, avec des impulsions, même
à faible amplitude d'oscillation du balancier de l'organe régulateur 2.
[0032] Le fonctionnement du mécanisme d'échappement de l'invention sur une oscillation complète
de l'organe régulateur 2 est représenté aux figures 2 à 9 et décrit ci-après. Par
convention, les sens de rotation du balancier de l'organe régulateur, de l'ancre de
repos et du mobile d'échappement seront qualifiées de horaire, respectivement antihoraire,
en référence aux représentations planaires de chacune des figures.
[0033] La figure 2 représente le mécanisme d'échappement 1 en position finale d'impulsion
d'une dent 31 du mobile d'échappement 3 sur la palette d'impulsion 21 de l'organe
régulateur 2. Le couple transmis par le mobile d'échappement 3 au régulateur 2 via
la palette 21 fait pivoter celui-ci dans le sens horaire, ce qui entraine corollairement
la rotation de l'ancre de repos 3 dans le sens antihoraire par effet de la liaison
du membre postérieur 51 de l'ancre à la goupille 6 à proximité de l'axe de rotation
dudit organe régulateur 2. Cette rotation de l'ancre de repos 3 amène la palette de
repos 52 en opposition en position de repos contre la dent 31 qui vient de transmettre
l'impulsion au régulateur 2, comme représenté à la figure 3. La palette d'impulsion
22 du balancier de l'organe régulateur suit alors une trajectoire circulaire entre
deux dents 31 du mobile d'échappement 3, sans contact avec celles-ci (Fig. 18), sur
toute cette alternance, correspondant au parcours de l'arc supplémentaire du balancier
dans le sens horaire (fig. 4).
[0034] A la fin de son arc supplémentaire, le balancier est rappelé de manière classique
en sens antihoraire par un ressort de rappel (non représenté) auquel il est associé.
Cette rotation en sens antihoraire entraine la rotation de l'ancre de repos 3 dans
le sens cette fois horaire et le dégagement de la palette de repos 52 du mobile d'échappement
(Fig. 5) alors qu'une dent 31 de ce dernier vient prendre appui glissant sur le plan
d'impulsion p de la palette d'impulsion 22 (Fig. 6), débutant ainsi une seconde impulsion
trainante au balancier via le mobile d'échappement 3. Le balancier poursuit son mouvement
de rotation horaire sous cette impulsion jusqu'à la fin de cette seconde impulsion
(fig. 7) ce qui fait pivoter l'ancre de repos 3 jusqu'à l'amener en une seconde position
de repos dans laquelle la seconde palette de repos 53 est située en opposition d'une
dent du mobile d'échappement 3 (fig. 8), stoppant la rotation de ce dernier. Le balancier
de l'organe régulateur 2 peut alors parcourir son arc supplémentaire dans le sens
antihoraire durant lequel la palette d'impulsion 21 circule entre deux dents 31 du
mobile d'échappement 3 au repos, tel que représenté aux fig. 9 et 20. Ainsi on peut
noter que durant les phases de repos, la roue d'échappement n'a de contact qu'avec
l'ancre de repos 3 et pas avec les palettes d'impulsions 21, 22. A la fin de cette
seconde alternance l'organe régulateur repart en sens horaire et ainsi de suite selon
le cycle ainsi décrit précédemment des figures 2 à 9.
[0035] Les figures 10 à 17 représentent additionnellement le fonctionnement d'une variante
de réalisation à un coup perdu du mécanisme d'échappement 1 de l'invention dans lequel,
le mécanisme d'échappement ne comporte qu'une palette d'impulsion 21.
[0036] La figure 10 représente cette seconde version à coup perdu de l'échappement 1 de
l'invention au point mort, de manière analogue à la fig. 1. Depuis cette position
de point mort, le mobile de rouage 4 entraine le mobile d'échappement 3 en sens horaire
ce qui amène une dent 31 dudit mobile contre le plan d'impulsion p de la palette d'impulsion
unique (fig. 11) pour transmettre une impulsion à l'organe régulateur 2. Cette impulsion
trainante fait pivoter l'organe régulateur 2 en sens horaire lui aussi et donc l'ancre
de repos 3 en sens antihoraire sur son axe, amenant ainsi en fin d'impulsion (fig.
12) la palette de repos 52 en première position de repos (fig. 13) contre une dent
31 du mobile d'échappement 3. L'organe régulateur 2 effectue alors une première alternance
(fig. 14) en sens horaire puis revient en sens antihoraire sous la force de rappel
simple du ressort de rappel y associé vers la position de point mort (fig. 15). L'organe
régulateur 2 portant la palette d'impulsion 21 unique effectue alors son coup perdu
entre deux dents 31 du mobile d'échappement (fig. 16 et 20), ce qui au passage au
point mort fait pivoter l'ancre de repos 3 en sens horaire amenant la seconde palette
de repos 53 en second position de repos pour empêcher la rotation du mobile d'échappement
pendant le coup perdu et le parcours de la seconde alternance complète du balancier,
comme représenté fig. 17, qui revient ensuite en sens inverse de manière classique
et ainsi de suite.
[0037] Dans cette configuration, on obtient une perturbation encore moindre de l'organe
régulateur 2 avec des phases trainantes à l'impulsion et au repos considérablement
réduites et donc un meilleur rendement de l'échappement de l'invention.
[0038] L'invention propose ainsi un mécanisme d'échappement de structure simple, fiable
et peu encombrante, adapté à de faibles amplitudes d'oscillations et de hautes fréquences
de l'organe régulateur d'un mécanisme horloger, qui peut être employé aussi bien dans
des mécanismes de montres que d'horloges en améliorant singulièrement les performances
de ces mécanismes en comparaison des échappements à repos trainants connus jusqu'alors.
1. Mécanisme (1) d'échappement à ancre de repos (5) pour une pièce d'horlogerie comportant
un organe régulateur (2) de type balancier spiral, comportant :
- un mobile d'échappement (3) mobile en rotation autour d'un premier axe de rotation
et doté d'une série de dents (31) périphériques, et
- une ancre de repos (5), mobile en rotation autour d'un second axe de rotation parallèle
au premier axe de rotation, ladite ancre de repos (5) comportant une première et une
seconde palettes de repos (52, 53) agencées respectivement à une extrémité d'un premier
et d'un second bras (54, 55) et aptes à engager alternativement une dent (31) du mobile
d'échappement à chaque pas de rotation du mobile d'échappement (3) et de l'ancre de
repos (5) autour de leur axe de rotation respectif,
caractérisé en ce qu'il comporte au moins une palette d'impulsion (21, 22) apte à être fixée sur un dit
organe régulateur (2) pour transmettre une impulsion par glissement d'une dent (31)
du mobile d'échappement (3) sur un plan d'impulsion (p) de ladite palette d'impulsion
(21, 22) une fois au moins toutes les deux alternances dudit organe régulateur (2)
alors que l'ancre de repos (5) comporte un membre (51) de liaison cinématique permanente
en rotation au dit organe régulateur (2) de manière à procurer un bras de levier entre
l'axe de rotation de l'organe régulateur (2) et le mobile d'échappement (3).
2. Mécanisme d'échappement (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ancre de repos (5) et la au moins une palette d'impulsion (21, 22) sont agencées
vis-à-vis du mobile d'échappement (3) de telle sorte que, dans une position de « point
mort », hors repos ou impulsion, les palettes de repos (52, 53) soient situées à une
distance de l'axe de rotation du mobile d'échappement supérieure au rayon (R) du cercle
circonscrit (cc) aux dents dudit mobile d'échappement (3) alors qu'une extrémité au
moins de la au moins une palette d'impulsion (21, 22) est située à une distance de
l'axe de rotation du mobile d'échappement (3) inférieure audit rayon (R).
3. Mécanisme d'échappement (1) selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les dents (31) du mobile d'échappement (3) présentent une épaisseur, considérée dans
le plan dudit mobile perpendiculaire à son axe de rotation, supérieure à celle de
la serge (32) du mobile d'échappement (3) depuis laquelle elles s'étendent.
4. Mécanisme d'échappement (1) selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que l'ancre de repos (5) comporte un membre (51) de liaison cinématique permanente à
un dit organe régulateur (2) agencé à l'extrémité d'un bras s'étendant à l'opposé
des palettes de repos (52, 53).
5. Mécanisme d'échappement (1) selon la revendication 4, caractérisé en ce que ledit membre (51) de liaison comporte une coulisse (7) apte à recevoir une goupille
(6), plot, ergot ou analogue destiné à être fixé sur un dit organe régulateur (2)
pour réaliser une liaison pivot glissant entre l'ancre de repos (5) et ledit organe
régulateur (2).
6. Mécanisme d'échappement (1) selon la revendication 5, caractérisé en ce que ladite coulisse peut être usinée dans la masse à l'extrémité du membre de liaison
de l'ancre de repos.
7. Mécanisme d'échappement (1) selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que ladite coulisse (7) est constitué d'une gorge ou saignée fermée ou débouchante.
8. Mécanisme d'échappement (1) selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'il comporte une unique palette d'impulsion (21).
9. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'il comporte deux palettes d'impulsion (21, 22) aptes à être fixées de manière symétrique
sur un dit organe régulateur par rapport à une droite (d) passant par les axes de
rotation desdits organe régulateur (2) et mobile d'échappement (3) dans ladite position
de « point mort ».
10. Pièce d'horlogerie, comportant un mouvement horloger équipé d'une source motrice mécanique,
d'un rouage de finissage, d'un organe régulateur (2) et d'un mécanisme d'échappement
(1) selon l'une des revendications 1 à 9, agencé en liaison cinématique par son mobile
d'échappement (3) à un mobile (4) du rouage de finissage d'une part et par le membre
(51) de liaison permanente de l'ancre de repos (5) au dit organe régulateur (2), la
au moins une dite palette d'impulsion (21, 22) du mécanisme d'échappement (1) étant
en outre fixée sur ledit organe régulateur (2) de manière à recevoir de manière périodique
une quote-part d'énergie mécanique de la source motrice par impulsion trainante d'une
dent (31) du mobile d'échappement (3) sur un plan d'impulsion (p) de la palette d'impulsion
(21, 22).