Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne un mécanisme régulateur d'horlogerie comportant une pluralité
de résonateurs primaires comportant chacun au moins une masse inertielle mobile de
façon pivotante par rapport à une structure fixe à laquelle ladite masse inertielle
est suspendue par une pluralité de lames flexibles.
[0002] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant au moins un tel
mécanisme régulateur.
[0003] L'invention concerne encore une montre comportant au moins un tel mouvement, et/ou
comportant au moins un tel mécanisme régulateur.
[0004] L'invention concerne le domaine des mécanismes de régulation pour l'horlogerie mécanique.
Arrière-plan de l'invention
[0005] La technologie des oscillateurs et résonateurs d'horlogerie a beaucoup évolué avec
l'apparition des techniques de réalisation de composants en silicium ou matériaux
de caractéristiques similaires, qui ont permis l'avènement de guidages flexibles,
en particulier à lames, définissant des pivots virtuels, et permettant de s'affranchir
des pivots traditionnels, consommateurs d'énergie, sujets à l'usure, et nécessitant
des lubrifications adéquates.
[0006] De nombreux paramètres restent néanmoins à améliorer : les faibles amplitudes d'oscillation,
la transmission d'efforts importants, la sensibilité aux chocs, et, de façon générale
la sensibilité aux perturbations du porté, en particulier en ce qui concerne la rotation.
[0007] Le document
FR2928015A1 au nom de LENOBLE décrit un dispositif d'échappement à ancre à impulsion tangentielle
pour montre, comportant une roue d'échappement à dents, une ancre et au moins un balancier-spiral,
l'ancre étant en deux parties pivotant chacune sur un axe distinct, les deux parties
étant articulées entre elles par l'intermédiaire de deux bras de transmission se terminant
à leurs extrémités adjacentes par une articulation commune afin de faire tourner les
deux parties de l'ancre à la même vitesse mais en sens opposés, chaque partie de l'ancre
comportant une levée de repos et une levée d'impulsion, cette dernière recevant des
poussées des dents de la roue d'échappement d'une manière tangentielle. Ce dispositif
comporte deux balanciers-spirals à axes de rotation oscillatoire distincts, et chaque
partie de l'ancre comporte une fourchette pouvant venir en prise d'entraînement sur
une ellipse du balancier-spiral correspondant.
[0008] Le document
EP3206089A1 au nom de THE SWATCH GROUP RESEARCH & DEVELOPMENT Ltd décrit un mécanisme résonateur
d'horlogerie comportant un premier support avec un premier ancrage et un deuxième
ancrage auxquels est fixé un mécanisme flexible de guidage en pivotement, qui définit
un axe de pivotement virtuel autour duquel pivote de façon rotative une masse pivotante,
et qui comporte au moins un pivot flexible RCC antérieur et un pivot flexible RCC
postérieur montés en série et tête-bêche l'un par rapport à l'autre autour de l'axe
de pivotement virtuel. Le pivot flexible RCC antérieur comporte, entre le premier
support et un support rotatif intermédiaire, deux lames flexibles antérieures droites
de même longueur antérieure entre leurs encastrements, définissant deux directions
linéaires antérieures qui se croisent au niveau de l'axe de pivotement virtuel et
qui définissent avec lui un angle antérieur, et dont les ancrages respectifs des deux
lames flexibles antérieures droites les plus éloignés de l'axe de pivotement virtuel
sont tous deux à une même distance antérieure de l'axe de pivotement virtuel. Le pivot
flexible RCC postérieur comporte, entre le support rotatif intermédiaire, qui comporte
un troisième ancrage et un quatrième ancrage, et la masse pivotante, deux lames flexibles
postérieures droites de même longueur postérieure entre leurs encastrements, définissant
deux directions linéaires postérieures qui se croisent au niveau de l'axe de pivotement
virtuel et qui définissent avec lui un angle postérieur, et dont les ancrages respectifs
des deux lames flexibles postérieures droites les plus éloignés de l'axe de pivotement
virtuel sont tous deux à une même distance postérieure de l'axe de pivotement virtuel.
Ce mécanisme flexible de guidage en pivotement est plan, et le centre d'inertie de
l'ensemble formé par la masse pivotante et toute masse inertielle rapportée que porte
la masse pivotante est sur l'axe de pivotement virtuel ou dans son voisinage immédiat.
L'angle antérieur exprimé en degrés est déterminé par des inégalités en fonction des
longueurs antérieures et des distances antérieures, et l'angle postérieur exprimé
en degrés est déterminé par des inégalités similaires en fonction des longueurs postérieures
et des distances postérieures.
[0009] Le document
EP3128380A1 au nom de ETA décrit un mécanisme régulateur d'horlogerie comportant une platine
et, montés mobiles au moins en mouvement de pivotement par rapport à la platine, un
mobile d'échappement qui pivote autour d'un axe d'échappement et est soumis à un couple
moteur, et au moins un premier résonateur comportant une première structure rigide
reliée à la platine par des premiers moyens de rappel élastique. La première structure
rigide porte au moins un bras inertiel, dont un premier bras inertiel agencé pour
coopérer avec le mobile d'échappement par l'intermédiaire de pistes magnétisées ou/et
électrisées que comportent à la fois ce premier bras inertiel et le mobile d'échappement,
pour former un dispositif de synchronisation entre le mobile d'échappement et le premier
résonateur. Ce dispositif de synchronisation est protégé d'un décrochage lors d'une
augmentation accidentelle de couple par un mécanisme d'anti-décrochage mécanique comportant
des butées mécaniques d'échappement portées par le mobile d'échappement et au moins
une butée mécanique de bras inertiel portée par le premier bras inertiel, et agencées
ensemble pour un maintien d'arrêt de butée lors d'une augmentation accidentelle de
couple.
[0010] Le document
FR1574359A au nom de MEYER décrit un oscillateur élastique comprenant un support fixe et au
moins un organe rotatif ainsi que des ressorts disposés radialement par rapport à
l'organe rotatif, d'une part assujettis d'une part au support et d'autre part à l'organe
rotatif. Les ressorts ont une configuration telle que, à l'intérieur des limites de
leur amplitude d'oscillation utile, en leurs points de contact avec l'organe rotatif,
ces ressorts décrivent un arc de cercle dont le centre se trouve sur l'axe de rotation
de l'organe rotatif. Les ressorts ont une forme prismatique, leur longueur est égale
à 1,5 fois la valeur du rayon de l'arc de cercle. L'organe rotatif est fixé au support
par deux éléments à ressort disposés à 90° l'un par rapport à l'autre, ou par trois
éléments à ressort disposés à 120° l'un par rapport à l'autre. Un support commun peut
porter deux organes rotatifs disposés l'un à côté de l'autre et oscillant en sens
contraire. Les organes rotatifs peuvent comporter des organes d'engrènement déterminant
le sens d'oscillation. Les organes rotatifs peuvent être actionnés par un système
magnétique commun. Un support commun peut porter deux organes rotatifs coaxiaux oscillant
en sens contraire.
Résumé de l'invention
[0011] L'invention se propose de réaliser un régulateur à pivots flexibles pour montre mécanique,
qui soi insensible à ces perturbations pendant le porté, qui soit peu sensible aux
chocs, facile à produire, et avec le meilleur rendement possible par la minimisation
des frottements.
[0012] A cet effet, l'invention concerne un mécanisme régulateur d'horlogerie selon la revendication
1.
[0013] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant au moins un tel
mécanisme régulateur.
[0014] L'invention concerne encore une montre comportant au moins un tel mouvement, et/ou
comportant au moins un tel mécanisme régulateur.
Description sommaire des dessins
[0015] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés, où :
- la figure 1 représente, de façon schématisée, et en vue en plan, un mécanisme régulateur
selon l'invention, comportant deux résonateurs comportant chacun une masse inertielle
suspendue par lames flexibles, lesquelles masses définissent l'une avec l'autre une
liaison articulée avec du jeu, dans une première position angulaire de repos de chaque
résonateur;
- la figure 2 représente, de façon similaire à la figure 1, le même mécanisme, dans
une position intermédiaire d'oscillation;
- la figure 3 représente, de façon similaire à la figure 1, un mécanisme similaire,
avec échappement sur un des résonateurs;
- la figure 4 représente, de façon similaire à la figure 1, un mécanisme similaire,
avec échappement sur les deux résonateurs, dans une première position angulaire de
repos de chaque résonateur;
- la figure 5 représente, de façon similaire à la figure 4, le même mécanisme, dans
une position intermédiaire d'oscillation;
- la figure 6 représente, de façon schématisée, et en vue en plan, un guidage flexible
sous forme d'un pivot en vé tête-bêche;
- la figure 7 représente, de façon schématisée, et en vue en plan, un guidage flexible
sous forme d'un pivot à lames croisées en projection;
- la figure 8 représente, de façon schématisée, et en vue en plan, un guidage flexible
sous forme d'un pivot de type Wittrick;
- la figure 9 représente, de façon similaire à la figure 1, un mécanisme similaire,
avec échappement libre à double impulsion tangentielle directe;
- la figure 10 est un schéma-blocs représentant une montre comportant un mouvement d'horlogerie
incluant un tel mécanisme régulateur.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0016] L'invention concerne un mécanisme régulateur d'horlogerie 300, comportant une pluralité
de résonateurs primaires 100, 200. Ce mécanisme régulateur 300 est un mécanisme à
résonateurs articulés
[0017] L'invention est applicable en particulier, mais non limitativement, aux résonateurs
sur pivots flexibles à faible course, pour montre mécanique, lesquels sont usuellement
très sensibles aux perturbations lors du porté, et notamment très sensibles aux accélérations
angulaires, notamment en rotation.
[0018] Les figures n'illustrent, de façon non limitative, que la variante avec deux tels
résonateurs primaires 100, 200, et l'homme du métier saura sans peine extrapoler les
caractéristiques de l'invention à un nombre supérieur de résonateurs.
[0019] Ces résonateurs primaires 100, 200, comportent chacun au moins une masse inertielle
102, 202, qui est mobile de façon pivotante par rapport à une structure fixe 101,
201, à laquelle la masse inertielle 102, 202, est suspendue par une pluralité de lames
flexibles 103, 203. Ces lames flexibles définissent, de façon connue, un axe de pivotement
virtuel autour duquel pivote la masse inertielle concernée, avec un écart très faible,
de quelques micromètres ou dizaines de micromètres, notamment inférieur à 30 micromètres,
entre la position de l'axe instantané de pivotement et l'axe virtuel théorique imposé
par la forme et le positionnement des lames flexibles.
[0020] Selon l'invention, ce mécanisme régulateur 300 comporte des moyens mécaniques de
synchronisation d'au moins deux tels résonateurs primaires 100, 200. Ces moyens mécaniques
de synchronisation comportent une liaison articulée entre deux masses inertielles
102, 202, que comportent les deux résonateurs primaires 100, 200.
[0021] Cette liaison articulée est agencée pour autoriser, en régime normal, le pivotement
des deux masses inertielles 102, 202, selon des sens de rotation opposés, et avec
des valeurs d'angles de rotation voisines. Et la liaison articulée est agencée pour
interdire, lors d'un choc, le pivotement des deux masses inertielles 102, 202, selon
le même sens de rotation.
[0022] Dans une réalisation particulière, cette liaison articulée est avec jeu.
[0023] Plus particulièrement et non limitativement, et tel que visible sur les figures 1
à 8, cette liaison articulée résulte de la coopération d'une goupille ou similaire,
avec une rainure de forme adaptée : plus particulièrement, une des deux masses inertielles
102, 202, comporte une goupille 104, qui coulisse avec jeu dans une fente 204 que
comporte l'autre des deux masses inertielles 102, 202. Cette fente 204 est en forme
de vé, de façon à autoriser en régime normal le pivotement des deux masses inertielles
102, 202, selon des sens de rotation opposés et selon la même valeur d'angle de rotation.
[0024] Ainsi, tel que visible sur les figures 1 et 2, les deux résonateurs sont synchronisés
par la goupille 104 montée sur un premier bras de la première masse inertielle 102
du premier résonateur 100, dont le premier axe de pivotement virtuel est désigné par
D1. La goupille 104 coulisse dans la fente 204 dans un deuxième bras de la deuxième
masse inertielle 202 du deuxième résonateur 200. Il existe un espace entre la goupille
104 et la fente 204, de façon à minimiser les frottements. La fente 204 est en forme
de vé, s'élargissant vers son ouverture 205 en s'éloignant du deuxième axe de pivotement
virtuel D2 de la deuxième masse inertielle 202, cette forme en vé permet que le premier
résonateur 100 et le deuxième résonateur 200 puissent avoir le même angle de rotation
opposée, et permet d'éviter que la goupille 104 et la fente 204 ne se touchent, de
façon à ne pas altérer le rendement mécanique du résonateur.
[0025] En cas de choc rotatif, le premier résonateur 100 et le deuxième résonateur 200 tendent
à tourner dans le même sens, et la liaison articulée les en empêche, ce qui garantit
un fonctionnement correct de l'échappement avec lequel coopère au moins un des deux
résonateurs. Il n'y a pas d'arrêt intempestif comme ce serait le cas pour un résonateur
unique sur pivot flexible à faible course.
[0026] L'entretien des résonateurs peut être effectué de différentes façons.
[0027] Selon l'invention, la figure 3 illustre la configuration où le mécanisme régulateur
300 comporte un oscillateur, lequel comporte un mécanisme d'échappement 400 et l'un
des résonateurs primaires 100, 200. Les moyens de synchronisation mécanique selon
l'invention, notamment dans la variante avec goupille et fente, telle qu'illustrée,
sont agencés pour effectuer l'entretien de chaque autre résonateur primaire 100, 200
: ici le premier résonateur 100 coopère avec l'échappement 400, et le deuxième résonateur
200 est entretenu par le premier.
[0028] Plus particulièrement, cet oscillateur comporte une ancre élargie 401, telle que
décrite dans la demande
EP16200152 au nom de ETA Manufacture Horlogère Suisse, et dans les demandes qui en dépendent:
PCT/EP2017/069037,
PCT/EP2017/069038,
PCT/EP2017/069039,
PCT/EP2017/069040,
PCT/EP2017/069041,
PCT/EP2017/069043,
PCT/EP2017/078497,
PCT/EP2017/080121.
[0029] Un bras 110, que comporte le résonateur primaire 100, 200, avec lequel le mécanisme
d'échappement 400 est agencé pour coopérer, le premier résonateur 100 dans le cas
de la figure 3, est agencé pour coopérer avec cette ancre élargie 401.
[0030] Un deuxième moyen d'entretenir les résonateurs est d'utiliser un échappement à repos
frottant, qui agit alternativement sur le premier résonateur 200 et le deuxième résonateur
200. Ainsi, tel que visible sur les figures 4 et 5, le mécanisme régulateur 300 comporte
un oscillateur lequel comporte un mécanisme d'échappement 400 à repos frottant qui
est agencé pour coopérer alternativement avec deux résonateurs primaires 100, 200,
au niveau de palettes 121, 221, que comportent les deux masses inertielles 102, 202,
que comportent ces deux résonateurs primaires 100, 200.
[0031] Les avantages de cette variante sont nombreux.
[0032] En effet, l'énergie est distribuée de façon égale sur les deux résonateurs. Quand
les deux résonateurs primaires 100, 200, ont le même réglage en fréquence et en équilibrage,
la liaison articulée est en contact mécanique seulement en cas de choc: la goupille
104 et la fente 204 ne se touchent jamais, sauf en cas de perturbation externe. Ceci
permet de minimiser la perturbation de la marche due au frottement entre la goupille
104 et la fente 204.
[0033] De préférence, la géométrie des palettes 121, 221, est la même pour les deux résonateurs,
ce qui permet d'optimiser les chemins de frottement. Par rapport à un échappement
à repos frottant traditionnel, qui a les deux palettes sur le même mobile, la configuration
selon l'invention, avec une palette par mobile, permet de choisir la géométrie de
palette avec le même rendement, sans être obligé d'utiliser des palettes courbes telles
que connues de l'échappement Graham. Les figures 4 et 5 illustrent une variante préférée,
avec une roue d'échappement 420 avec des dents 421 courbes, et agencées pour coopérer
avec les palettes 121, 221, qui sont droites. Cette configuration autorise une confection
de palettes en rubis qui reste économique, et il est possible de combiner des palettes
en rubis avec une roue d'échappement 420 en silicium ou similaire, et, ainsi, d'éviter
les forces de contact élevées d'un couple silicium-silicium, si l'on devait réaliser
des palettes courbes en silicium. En effet, l'exécution de la roue d'échappement 420
en silicium reste très avantageuse, car elle permet de minimiser son inertie, que
l'on peut encore améliorer avec un évidement maximal et une épaisseur minimale. Les
palettes sont plus épaisses que la roue, et la fabrication en rubis par la méthode
traditionnelle est tout à fait appropriée.
[0034] Ainsi, plus particulièrement, le mécanisme d'échappement 400 à repos frottant comporte
une roue d'échappement 420 en silicium et/ou dioxyde de silicium, et les palettes
121; 221 sont en rubis de façon à minimiser les forces de contact entre les dents
421 de la roue d'échappement 420 et les palettes 121, 221.
[0035] Un troisième moyen d'entretenir les résonateurs consiste à utiliser un mécanisme
régulateur 300 articulé, qui comporte un oscillateur lequel comporte un mécanisme
d'échappement 400 libre à double impulsion tangentielle directe, tel que visible sur
la figure 9. Ce mécanisme régulateur 300 comporte une liaison cinématique 600 entre
deux masses inertielles 102, 202, que comportent deux résonateurs primaires 100, 200,
et qui sont agencées pour pivoter en sens contraire. Ces deux masses inertielles 102,
202, comportent des palettes 121, 221, agencées pour coopérer avec des dents 421,
que comporte une roue d'échappement 420 que comporte le mécanisme d'échappement 400,
de façon à produire une impulsion directe de la roue d'échappement 420 à l'une des
palettes 121, 221, à chaque alternance de l'oscillation. Cette liaison cinématique
600 comporte avantageusement la liaison articulée avec jeu, selon l'invention, entre
les deux masses inertielles 102, 202.
[0036] Ce mécanisme est comparable à un échappement coaxial, dans lequel l'impulsion directe
de l'ancre est remplacée ici par une impulsion directe sur la masse inertielle du
deuxième résonateur.
[0037] Plus particulièrement, dans une variante illustrée par la figure 9, le mécanisme
régulateur 300 comporte un arrêtoir bistable 700, qui est agencé pour coopérer, d'une
part par un premier bras 701 avec une des dents 421 pour l'arrêt de la roue d'échappement
420, et d'autre part par une fourchette 703 avec une cheville 207 que comporte une
des deux masses inertielles 102, 202. Cet arrêtoir à deux positions stables, qui ressemble
à une ancre, ne sert que de repos pour arrêter la roue d'échappement par ce premier
bras 701. Le pivotement de la deuxième masse inertielle fait échapper la cheville
207 de la fourchette 703, et libère alors le pivotement de l'arrêtoir 700, et ainsi
autorise la rotation de la roue d'échappement.
[0038] Selon ce troisième moyen, le mécanisme d'échappement 400 est libre à double impulsion
tangentielle directe.
[0039] En effet, il est libre car le résonateur est libre pendant une partie de son oscillation,
ce qui est favorable d'un point de vue chronométrique.
[0040] Il est à double impulsion, car une impulsion se produit à chaque alternance de l'oscillation.
[0041] Il est à impulsion tangentielle, car le contact qui produit l'impulsion se produit
sensiblement sur la ligne qui relie le centre d'inertie de la masse inertielle considérée
au centre de la roue d'échappement (par opposition à l'impulsion frottante d'un échappement
à ancre suisse traditionnel).
[0042] Il est à impulsion directe car l'impulsion est donnée directement de la roue au résonateur,
sans nécessairement passer par une ancre.
[0043] On comprend que cette double impulsion directe n'est possible que parce que les deux
masses inertielles pivotent selon des sens opposés. Ainsi, la roue d'échappement,
qui tourne toujours dans le même sens, peut pousser l'une des masses inertielles lors
de la première alternance, et l'autre lors de la deuxième alternance.
[0044] Les lignes en trait interrompu A, B, C, D de la figure 9 illustrent des agencements
relatifs avantageux: la droite A joignant les pivots virtuels des deux guidages flexibles
est perpendiculaire à la direction B issue du centre de la roue d'échappement qui
est la médiatrice de ces deux pivots, l'impulsion entre une dent 421 et une palette
121, 221, se faisant au voisinage de cette droite B; l'un des pivots définit avec
l'axe de l'arrêtoir 700 une droite C, perpendiculaire à la droite D joignant l'axe
de la roue d'échappement et l'axe de l'arrêtoir; le contact entre la cheville 207
et la fourchette 703 se fait au voisinage de cette droite C.
[0045] En ce qui concerne les pivots flexibles, différentes configurations sont utilisables.
[0046] La figure 6 illustre le cas où la pluralité de lames flexibles 103, 203, comporte
au moins un pivot comportant des vés tête-bêche, cette configuration étant connue
pour être insensible aux positions de la montre.
[0047] La figure 7 illustre le cas où la pluralité de lames flexibles 103, 203, comporte
au moins un pivot à lames dans deux plans parallèles et croisées en projection, cette
configuration étant également connue pour être insensible aux positions de la montre,
dans des conditions d'angle et de point de croisement particulières.
[0048] La figure 8 illustre le cas où la pluralité de lames flexibles 103, 203, comporte
au moins un pivot en vé de type Wittrick, qui est connue pour être sensible aux positions
de la montre lors du porté. Toutefois, grâce aux moyens de synchronisation avec la
liaison articulée, cette configuration est aussi utilisable, car la liaison articulée
annule la sensibilité aux positions. Cette variante est particulièrement simple à
réaliser.
[0049] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie 500 comportant au moins un
tel mécanisme régulateur d'horlogerie 300.
[0050] L'invention concerne encore une montre 1000 comportant au moins un tel mouvement
500, et/ou comportant au moins un tel mécanisme régulateur 300.
1. Mécanisme régulateur d'horlogerie (300) comportant une pluralité de résonateurs primaires
(;100;100; 200) comportant chacun au moins une masse inertielle (102; 202) mobile
de façon pivotante par rapport à une structure fixe (101; 201) à laquelle ladite masse
inertielle (102; 202) est suspendue par une pluralité de lames flexibles (103; 203),
où ledit mécanisme régulateur (300) comporte des moyens mécaniques de synchronisation
d'au moins deux dits résonateurs primaires (;100;100; 200) qui comportent une liaison
articulée entre les deux dites masses inertielles (102; 202) que comportent lesdits
deux résonateurs primaires (;100;100; 200), laquelle liaison articulée est agencée
pour autoriser en régime normal le pivotement desdites deux masses inertielles (102;
202) selon des sens de rotation opposés et avec des valeurs d'angles de rotation voisines,
et est agencée pour interdire, lors d'un choc, le pivotement desdites deux masses
inertielles (102; 202) selon le même sens de rotation, caractérisé en ce que ledit mécanisme régulateur (300) comporte un oscillateur lequel comporte un mécanisme
d'échappement (400) et l'un desdits résonateurs primaires (100; 200), et en ce que lesdits moyens de synchronisation mécanique sont agencés pour effectuer l'entretien
de chaque autre dit résonateur primaire (100; 200), et en ce que ledit oscillateur comporte une ancre élargie (401) avec laquelle est agencé pour
coopérer un bras (110) que comporte ledit résonateur primaire (100; 200) avec lequel
ledit mécanisme d'échappement (400) est agencé pour coopérer.
2. Mécanisme régulateur d'horlogerie (300) selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite liaison articulée est une liaison avec jeu.
3. Mécanisme régulateur d'horlogerie (300) selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'une desdites deux masses inertielles (102; 202) comporte une goupille (104) qui coulisse
avec jeu dans une fente (204) que comporte l'autre desdites deux masses inertielles
(102; 202), ladite fente (204) étant en forme de vé de façon à autoriser en régime
normal le pivotement desdites deux masses inertielles (102; 202) selon des sens de
rotation opposés et selon la même valeur d'angle de rotation.
4. Mécanisme régulateur d'horlogerie (300) selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ladite pluralité de lames flexibles (103; 203) comporte au moins un pivot comportant
des vés tête-bêche et insensible aux positions.
5. Mécanisme régulateur d'horlogerie (300) selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que ladite pluralité de lames flexibles (103; 203) comporte au moins un pivot à lames
dans deux plans parallèles et croisées en projection, insensible aux positions.
6. Mécanisme régulateur d'horlogerie (300) selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que ladite pluralité de lames flexibles (103; 203) comporte au moins un pivot en vé de
type Wittrick, dont ladite liaison articulée annule la sensibilité aux positions.
7. Mouvement d'horlogerie (500) comportant au moins un mécanisme régulateur d'horlogerie
(300) selon l'une des revendications 1 à 6.
8. Montre (1000) comportant au moins un mouvement d'horlogerie (500) selon la revendication
7, et/ou comportant au moins un mécanisme régulateur d'horlogerie (300) selon l'une
des revendications 1 à 6.