[0001] L'invention concerne un procédé de montage ou d'assemblage d'une pièce d'horlogerie
étanche. L'invention concerne aussi une pièce d'horlogerie, notamment une pièce d'horlogerie
obtenue par la mise en oeuvre d'un tel procédé.
[0002] Une variation de pression sur un mouvement de montre modifie sa marche. La variation
est de l'ordre de 0.01 à 0.02 secondes par jour et par mmHg, soit 10 à 15 secondes
par jour et par bar. Cet effet de la pression sur la marche de la montre est utilisé
notamment pour vérifier l'étanchéité de la boîte comme décrit dans le document
EP3136189.
[0003] L'étape d'emboîtage d'un mouvement dans une boîte de montre étanche influence également
la marche du mouvement, car le verrouillage du fond de la boîte induit une augmentation
de la pression au sein de la boîte. Cette pression s'équilibre au fil du temps pour
devenir égale à la pression de l'environnement extérieur à la boîte de montre. Toutefois,
le réglage du mouvement nu, tel qu'il aura été présenté pour contrôle ou certification,
par exemple au COSC, se voit perturbé pour une durée de quelques mois, le temps que
la surpression disparaisse. La montre une fois assemblée présente donc une marche
différente de celle du mouvement nu.
[0004] L'étape d'emboîtage consiste à placer le mouvement dans sa boîte, à l'y fixer, à
insérer la tige de couronne puis à fermer le fond. La variation de pression subie
par le mouvement lors de l'emboîtage correspond au changement entre :
- un premier volume libre interne à la boîte avec le fond posé et le joint d'étanchéité
non compressé mais en contact avec les surfaces sur lesquelles il doit porter, et
- un deuxième volume libre interne à la boîte avec le fond bloqué et le joint d'étanchéité
écrasé.
[0005] La variation de pression dépend donc de la géométrie de la boîte et du mouvement.
Pour une montre d'un diamètre de 40 mm environ, la variation de pression liée à la
fermeture du fond peut induire un retard de marche de près d'une seconde par jour.
[0009] Les mesures effectuées sur différents calibres pour évaluer la variation de marche
en fonction de la pression font état d'une variation de plus de 10 secondes par jour
pour 1 bar d'écart et confirment également que le mouvement emboîté ne subit pratiquement
plus les variations atmosphériques. Un temps de stabilisation a pu être estimé à trois
mois pour que les pressions extérieures et intérieures à une boîte de montre s'équilibrent
et que la marche se stabilise.
[0010] Si l'avènement des montres étanches a eu pour avantage d'en permettre la portabilité
dans des environnements les plus divers, il a eu pour conséquence l'introduction d'un
nouveau problème : la variation de la marche entre le mouvement tel qu'il aura été
réglé, voir contrôlé par le COSC, et le mouvement en montre, fond fermé.
[0011] En effet, la fermeture du fond d'une boîte étanche induit une augmentation de pression
au sein de la boîte, qui peut aller jusqu'à près de 0,1 bar, soit un écart de marche
dû au blocage du fond d'une seconde par jour.
[0012] Des calculs théoriques de pression sont exposés ci-après pour une boîte de montre
présentant un fond vissé sur la carrure.
[0013] La pression au sein d'une boîte de montre étanche obéit à la loi de Boyle-Mariotte
: p1.V1 = p2.V2 avec
p1 : la pression environnant la boîte de montre au moment où l'environnement intérieur
à la boîte de montre est isolé de l'environnement extérieur à la boîte de montre ;
V1 : le volume libre à l'intérieur ou le volume de gaz de l'environnement intérieur
à la boîte au moment où l'environnement intérieur à la boîte de montre est isolé de
l'environnement extérieur à la boîte de montre ;
p2 : la pression interne à la boîte de montre ou de l'environnement intérieur à la
boîte de montre une fois que le premier élément est complètement monté et serré sur
la carrure ;
V2 : le volume libre à l'intérieur ou le volume de gaz de l'environnement intérieur
à la boîte une fois que le premier élément est complètement monté et serré sur la
carrure.
[0014] Si la pression atmosphérique p1 (par exemple 0.966 bar) est associée au volume V1
de la boîte comprenant le mouvement, fond posé, la variation de pression Δp est donnée
par l'équation :

avec :
d : le diamètre extérieur du filet du fond ;
h : la différence de hauteur du premier joint d'étanchéité entre la configuration
où l'environnement intérieur à la boîte de montre est isolé de l'environnement extérieur
à la boîte de montre et la configuration une fois que le premier élément est complètement
monté et serré sur la carrure.
[0015] A titre d'exemple, la fermeture du fond d'une montre d'un diamètre de 40 mm, comportant
un fond de diamètre de filet 32 mm dont l'étanchéité est assurée par un joint torique
de diamètre de tore de 0.8 mm, provoquera un écart de pression de 0.028 bar lors du
verrouillage du fond. Cet écart va induire une variation de marche d'environ 0.3 seconde
par jour.
[0016] Pour les montres étanches, on considère que l'équilibre peut être atteint par diffusion
de l'air au travers des joints, et qu'un réglage de la marche au niveau de la mer
sera compensé rapidement si son propriétaire se trouve en altitude. Toutefois, il
pourrait s'avérer intéressant, tant au niveau du réglage manufacture que lors d'opérations
ultérieures, d'assurer que le réglage effectué par l'horloger soit maintenu. Ceci
est le cas notamment au niveau du service après-vente, où le client risque d'observer
un fort écart de marche dans les premiers mois suivant une intervention sur sa montre
du fait de la variation de pression dans la boîte de montre.
[0017] Il serait possible de pallier la problématique en anticipant cette variation de pression
et en réglant la marche du mouvement en conséquence, de manière à garantir une marche
adéquate une fois le mouvement emboîté, juste après l'emboîtement, mais ceci nécessite
un calcul complexe et n'est que difficilement applicable en service après-vente. De
plus, quelques mois après l'intervention, les pressions s'étant équilibrées, la marche
serait alors inadaptée.
[0018] Le but de l'invention est de fournir un procédé de montage ou d'assemblage d'une
pièce d'horlogerie étanche permettant de remédier aux inconvénients mentionnés précédemment
et d'améliorer les procédés connus de l'art antérieur. En particulier, l'invention
propose un procédé de montage simple et qui permette d'améliorer la précision chronométrique
des pièces d'horlogerie ainsi montées.
[0019] Un procédé d'assemblage selon l'invention est défini par la revendication 1.
[0020] Différents modes de réalisation du procédé d'assemblage sont définis par les revendications
2 à 12.
[0021] Des pièces d'horlogerie selon l'invention sont définies par les revendications 13
à 15.
[0022] Les figures annexées représentent, à titre d'exemple, un mode de réalisation d'une
pièce d'horlogerie selon l'invention.
Les figures 1 à 4 sont des vues en coupe d'un mode de réalisation de la pièce d'horlogerie
dans différentes configurations.
La figure 5 est vue en coupe d'une première variante du mode de réalisation de la
pièce d'horlogerie dans différentes configurations.
La figure 6 est vue en coupe d'une deuxième variante du mode de réalisation de la
pièce d'horlogerie.
[0023] Un premier mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie 1 est décrit ci-après en
référence aux figures 1 à 4. La pièce d'horlogerie est par exemple une montre, en
particulier une montre bracelet. La pièce d'horlogerie comprend un mouvement 2. Le
mouvement est un mouvement mécanique. Le mouvement peut en particulier être un mouvement
mécanique automatique.
[0024] La pièce d'horlogerie comprend aussi une boîte de montre, notamment une boîte de
montre étanche. La boîte de montre est destinée à enfermer, de manière étanche, le
mouvement. Ainsi, la boîte de montre définit un environnement 4 intérieur à la boîte
de montre isolé d'un environnement 5 extérieur à la boîte de montre.
[0025] La boîte de montre comprend une carrure 33 fermée d'un premier côté par une glace
et d'un deuxième côté par un premier élément de boîte, par exemple par un fond 31.
Elle comprend également le ou les éléments nécessaires à la fixation du deuxième élément
de boîte, par exemple un tube de couronne.
[0026] L'étanchéité entre la carrure et le premier élément est assuré par un premier joint
d'étanchéité 34.
[0027] Le premier élément peut être monté vissé sur la carrure, c'est-à-dire que le premier
élément peut être lié par une liaison hélicoïdale à la carrure. Alternativement, le
premier élément peut être monté à l'aide de vis sur la carrure. De préférence, le
montage du premier élément comprime ou écrase le premier joint d'étanchéité. Cette
compression ou cet écrasement du premier joint d'étanchéité provoque une réduction
du volume intérieur à la boîte de montre. Dans l'hypothèse où, dès le contact continu
sur tout le pourtour du premier joint avec le premier élément, l'environnement intérieur
4 de la boîte de montre est isolé, la déformation, notamment la compression ou l'écrasement
du premier joint d'étanchéité provoque une augmentation de la pression dans l'environnement
intérieur à la boîte de montre, si on suppose que la boîte de montre n'est pas ouverte
à un autre endroit.
[0028] La boîte est encore fermée par un deuxième élément de boîte. Notamment, dans le mode
de réalisation représenté sur les figures 1 à 4, le deuxième élément est une couronne
de remontage 320 associée à une tige 321 traversant la carrure, en particulier une
tige de couronne traversant la carrure.
[0029] Le deuxième élément est un élément déplaçable, notamment déplaçable entre une première
configuration et une deuxième configuration. Ces deux configurations peuvent être
atteintes via différentes positions du deuxième élément. Le deuxième élément est par
exemple déplaçable longitudinalement, c'est-à-dire selon la direction longitudinale
du deuxième élément. Les figures 1, 2 et 3 illustrent des positions de première configuration.
La figure 4 illustre une position correspondant à la deuxième configuration.
[0030] Le deuxième élément est agencé de sorte qu'en deuxième configuration, le deuxième
élément est apte à assurer l'étanchéité de la boîte et agencé de sorte qu'en première
configuration, le deuxième élément est apte à permettre la communication fluidique
entre l'intérieur 4 de la boîte de montre et l'environnement extérieur 5 à la boîte
de montre.
[0031] Le deuxième élément traverse par exemple la carrure. La boîte de montre comprend
encore un deuxième joint d'étanchéité 35. Le deuxième joint d'étanchéité coopère avec
le deuxième élément pour assurer l'étanchéité de la boîte de montre au niveau de l'interface
entre le deuxième élément et la carrure.
[0032] L'état du deuxième joint peut définir l'étanchéité et la configuration du deuxième
élément. Ainsi, lorsque le deuxième joint est en contact seulement avec l'une des
parties à l'interface desquelles il est destiné à assurer l'étanchéité, l'intérieur
de la boîte de montre est en communication fluidique avec l'extérieur et le deuxième
élément est donc en première configuration. Lorsque le deuxième joint est en contact
avec les deux parties à l'interface desquelles il est destiné à assurer l'étanchéité
et qu'il est comprimé entre ces deux parties, l'intérieur de la boîte de montre est
isolé de l'extérieur, la boîte est alors étanche, et le deuxième élément est en deuxième
configuration. Enfin, entre ces deux configurations, on peut définir une configuration
limite dans laquelle le deuxième joint est juste en contact avec les deux parties
à l'interface desquelles il est destiné à assurer l'étanchéité, sans qu'il soit comprimé
entre ces deux parties. Dans cette configuration limite, on peut parler d'une étanchéité
partielle de la boîte de montre.
[0033] Le deuxième joint d'étanchéité est par exemple un deuxième joint torique. Ce deuxième
joint d'étanchéité est par exemple logé dans une rainure dans la carrure ou dans une
pièce nécessaire à la fixation du deuxième élément, rapportée sur la carrure. Alternativement
ou complémentairement, un deuxième joint d'étanchéité peut être logé dans une rainure
du deuxième élément. Alternativement ou complémentairement encore, un deuxième joint
d'étanchéité peut être logé dans un fond de capuchon du deuxième élément, notamment
au fond d'une couronne.
[0034] Le deuxième élément est, dans la deuxième configuration, dans une situation de contact
avec le deuxième joint d'étanchéité 35 et, dans la première configuration, dans une
situation de contact rompu ou partiellement rompu avec le deuxième joint d'étanchéité.
[0035] De préférence, le deuxième élément présente une portion 321 à section réduite destinée
à venir en vis-à-vis du deuxième joint d'étanchéité 35 dans la première configuration
du deuxième élément. La portion à section réduite peut comprendre une première gorge
ou une première rainure réalisée sur le deuxième élément.
[0036] Dans l'hypothèse où le deuxième élément comprend une tige, cette tige a par exemple
une forme de révolution, notamment la tige est de préférence globalement cylindrique
de révolution. Le deuxième élément peut comprendre une tige et une couronne solidarisée
sur la tige. Alternativement encore, le deuxième élément peut comprendre une tige
et un capuchon solidarisé sur la tige.
[0037] Dans l'hypothèse où le deuxième élément comprend une tige, cette tige présente une
deuxième gorge ou deuxième rainure 322 destinée à coopérer avec une tirette 21, notamment
destinée à coopérer avec un plot 22 de tirette. En particulier, la deuxième rainure
est prévue pour recevoir le plot de tirette. Ainsi, la position de la tirette peut
être commandée par la position de la tige, par action de la deuxième rainure sur le
plot de tirette.
[0038] Dans une première variante du mode de réalisation de la pièce d'horlogerie représentée
sur la figure 5, le deuxième élément est une tige 32A d'une valve 39. Dans cette variante,
la tige 32A est vissée sur la carrure 3 et peut être déplacée en liaison hélicoïdale
entre une première configuration où il existe un jeu entre la tige et la carrure (figure
5, vue droite) et une deuxième configuration où l'étanchéité entre la tige et la carrure
est assurée (figure 5, vue gauche), notamment assurée au moyen d'un joint 35A. La
tige 32A peut être vissée sur la carrure 3 et peut être déplacée en liaison hélicoïdale,
par l'intermédiaire d'un capuchon solidaire du deuxième élément ou faisant partie
du deuxième élément.
[0039] Dans une deuxième variante du mode de réalisation de la pièce d'horlogerie représentée
sur la figure 6, le deuxième élément est aussi une tige 32A d'une valve 39. Dans cette
variante, la tige 32A est montée coulissante dans la carrure, notamment montée en
pivot glissant dans la carrure 3. Un ressort, notamment un ressort disposé à l'intérieur
de la boîte de montre, rappelle la tige dans une deuxième configuration où l'étanchéité
entre la tige et la carrure est assurée (figure 6) notamment par l'action d'un deuxième
joint d'étanchéité. La tige présente une tête à l'extérieur de la boîte de montre.
Cette tête est conformée pour être manipulée par un utilisateur ou un horloger, via
un outil 40. En effet, à l'aide de l'outil 40, il est possible d'agir sur la tête
de tige, en particulier de tirer sur la tête de tige, à l'encontre du ressort, de
sorte à amener la tige dans une première configuration où il existe un jeu entre la
tige et la carrure.
[0040] Ces deux variantes précédentes peuvent en particulier être adaptées à des montres
de plongée dans lesquelles une étanchéité améliorée est réalisée à l'interface tige
de couronne - carrure et/ou comprenant un joint d'étanchéité au niveau de la couronne.
[0041] Dans une troisième variante du mode de réalisation de la pièce d'horlogerie non représentée,
le deuxième élément peut être une tige d'un poussoir.
[0042] Un mode d'exécution d'un procédé d'assemblage d'une pièce d'horlogerie est décrit
ci-après.
[0043] Dans une première étape, on emboîte le mouvement 2, c'est-à-dire qu'on intègre le
mouvement dans la boîte de montre. Cette opération est réalisée par exemple par un
horloger lors de la production de la pièce d'horlogerie ou par un horloger lors d'une
opération de service après vente. La première étape vise à insérer et fixer le mouvement
dans une boîte de montre étanche de manière à permettre le réglage du mouvement. Elle
inclut notamment l'insertion d'une tige permettant de procéder aux différentes manipulations
du mouvement. Cette tige peut être une tige de travail, que l'on retire avant de visser
le fond et que l'on remplace par une tige finale une fois le fond vissé.
[0044] Une fois le mouvement emboîté, dans une deuxième étape, on effectue le réglage du
mouvement. Notamment, on effectue le réglage de la marche du mouvement.
[0045] Dans une troisième étape, on mesure la marche M1 du mouvement emboîté.
[0046] Dans une quatrième étape, on positionne le deuxième élément dans une première configuration
dans laquelle une communication fluidique entre l'intérieur 4 de la boîte et l'environnement
extérieur 5 à la boîte est permise. En particulier, dans la première configuration,
la portion 321 à section réduite de la tige vient en vis-à-vis du deuxième joint d'étanchéité
35. Le joint n'est en contact qu'avec une seule partie, soit la boîte, soit le deuxième
élément.
[0047] Le déplacement pour mettre le deuxième élément en première configuration est autorisé
par une action de l'horloger sur un troisième élément du mouvement horloger, notamment
par une action sur la tirette 21, en particulier sur le plot 22 de tirette. Cette
étape ne peut donc être mise en oeuvre qu'avec le fond de la boîte déposé. Cette étape
ne peut donc pas être mise en oeuvre par le porteur de la montre. En variante, il
est possible de retirer totalement la tige de remontoir, notamment lorsque l'horloger
utilise une tige de travail et qu'il remplace la tige de travail par une tige finale
après fixation du premier élément.
[0048] Afin de mettre en oeuvre la quatrième étape de manière sûre, on utilise de préférence
un posage adapté. Ce posage comprend par exemple une butée permettant de limiter le
retrait de la tige du mouvement et d'assurer que la tige vienne parfaitement en première
configuration. Cette butée définit donc une position correspondant à la première configuration,
position par laquelle la tige demeure engagée dans les pignons et roues des systèmes
fonctionnant à l'aide de la tige. De préférence, la première configuration peut être
atteignable après une insertion complète de la tige dans le mouvement, ou tout au
moins après une insertion plus profonde de la tige dans le mouvement. En variante,
la tige, notamment la tige de travail, pourrait être complètement retirée du mouvement
pour atteindre la première configuration. Cette solution est toutefois plus risquée
car elle nécessite une insertion ultérieure de la tige finale sans pouvoir s'assurer
visuellement qu'elle s'engage bien dans le pignon coulant, et demande donc un certain
doigté.
[0049] Dans l'hypothèse où le deuxième élément est une tige 32A de soupape 39 comme représenté
sur la figure 6, la quatrième étape est réalisée par l'horloger à l'aide d'un outil
40, notamment un outil permettant de manoeuvrer une soupape de la boîte. Cette quatrième
étape est alors mise en oeuvre après les étapes de fermeture de la boîte.
[0050] Dans une cinquième étape, on ferme la boîte en mettant en place et en bloquant le
premier élément 31 de boîte, notamment le fond 31. La fermeture de la boîte peut comprendre
le vissage du fond 31 sur la carrure 33 ou le montage du fond à l'aide de vis. Le
blocage du fond sur la carrure 33 déforme, en particulier comprime, le premier joint
d'étanchéité 34.
[0051] Dans une sixième étape, on ferme la boîte par actionnement du deuxième élément 32.
L'actionnement du deuxième élément permet de le passer de sa première configuration
à une deuxième configuration dans laquelle la communication fluidique entre l'intérieur
4 de la boîte et l'environnement extérieur 5 à la boîte est limitée. Le joint 35 est
mis au contact des deux parties : la boîte et le deuxième élément. Idéalement, par
exemple par une action de vissage de la couronne, on vient comprimer le joint 35 pour
garantir une étanchéité plus importante.
[0052] Dans cette deuxième configuration, la communication fluidique entre l'intérieur 4
de la boîte et l'environnement extérieur 5 à la boîte est limitée autant que faire
se peut. Cette communication fluidique peut être limitée suffisamment pour que la
boîte de montre puisse être étanche, notamment étanche à 100 m ou 300 m ou 1220 m
selon les normes NIHS 92-10 (1986) ou NIHS 92-11 (1996). Notamment encore, cette communication
fluidique peut être limitée suffisamment pour être inférieure ou égale à 50 µg/min
pour de l'air avec une différence de pression de 2 bars entre l'environnement interne
4 à la boîte de montre et l'environnement externe 5 à la boîte de montre.
[0053] L'actionnement du deuxième élément 32 peut comprendre un déplacement du deuxième
élément de la première configuration à la deuxième configuration, notamment un déplacement
longitudinal de la tige, en particulier de la tige de remontoir. Cet actionnement
peut également se faire au moyen d'un déplacement hélicoïdal (vissage de la couronne
qui comprime un joint).
[0054] Le deuxième élément 32 est de préférence agencé de sorte que le passage de la première
configuration à la deuxième configuration du deuxième élément provoque une augmentation
de pression dans la boîte inférieure ou égale à 5%, en particulier de l'ordre de 2%,
de l'augmentation qui serait provoquée par :
- un passage du premier élément d'une troisième configuration, dans laquelle une communication
fluidique entre l'intérieur 4 de la boîte et un environnement extérieur 5 à la boîte
est permise, à une quatrième configuration, dans laquelle la communication fluidique
entre l'intérieur 4 de la boîte et l'environnement extérieur 5 à la boîte est limitée,
en supposant que ce passage de la troisième configuration à la quatrième configuration
rende étanche ou hermétique cette boîte de montre, ou
- la mise en place et le blocage du premier élément sur le reste de la boîte.
[0055] Autrement dit, le deuxième élément 32 est de préférence agencé de sorte que le passage
de la première configuration à la deuxième configuration du deuxième élément provoque
un déplacement de fluide dans la boîte inférieur ou égal à 25%, voire inférieur ou
égal à 10%, voire inférieur ou égal à 5% du déplacement de fluide provoqué par :
- un passage du premier élément de la troisième configuration, dans laquelle une communication
fluidique entre l'intérieur 4 de la boîte et l'environnement extérieur 5 à la boîte
est permise, à la quatrième configuration, dans laquelle la communication fluidique
entre l'intérieur 4 de la boîte et l'environnement extérieur 5 à la boîte est limitée,
en supposant que ce passage de la troisième configuration à la quatrième configuration
rende étanche ou hermétique cette boîte de montre, ou
- la mise en place et le blocage du premier élément sur la boîte ou sur le reste de
la boîte.
[0056] Le deuxième élément 32 est par exemple agencé de sorte que le passage de la première
configuration à la deuxième configuration provoque une augmentation de pression dans
la boîte, inférieure ou égale à 0.1% ou inférieure ou égale à 0.5% et/ou provoque
une diminution du volume libre à l'intérieur de la boîte inférieure ou égale à 0.5%
ou inférieure ou égale à 0.2% et/ou provoque une variation de marche considérée comme
nulle.
[0057] De préférence, le volume de gaz déplacé par le deuxième élément 32 dans la boîte
de montre est inférieur ou égal à 40 mm
3, voire inférieur ou égal à 30 mm
3, voire inférieur ou égal à 10 mm
3, voire inférieur ou égal à 1%, voire inférieur ou égal à 0.5%, du volume libre dans
la boîte de montre. Le volume de gaz déplacé est défini entre :
- une position limite du deuxième élément où l'étanchéité de la boîte de montre est
juste réalisée, notamment le joint étant juste au contact des parties à l'interface
desquelles il doit assurer l'étanchéité, sans compression du joint ;
- une deuxième position du deuxième élément dans laquelle le volume déplacé est maximisé
ou une deuxième position du deuxième élément dans laquelle le deuxième élément se
trouve en usage normal de la montre (par exemple configuration de couronne vissée).
Dans cette deuxième position, le joint est au contact des parties à l'interface desquelles
il doit assurer l'étanchéité et il est comprimé pour assurer un degré d'étanchéité
suffisant.
[0058] Dans la deuxième configuration, le deuxième élément est de préférence dans une situation
de contact avec le deuxième joint d'étanchéité 35 et, dans la première configuration,
le deuxième élément est de préférence dans une situation de contact rompu ou partiellement
rompu avec le joint d'étanchéité.
[0059] Dans une septième étape, on mesure la marche M2 du mouvement enfermé dans la boîte
de montre. L'étape de mesure de la marche peut faire partie d'un test de l'étanchéité
de la boîte.
[0060] Dans une huitième étape optionnelle, on compare les marches M1 et M2 mesurées lors
des étapes précédentes.
[0061] Le procédé d'assemblage décrit permet, dans le cas d'une boîte de montre étanche,
de conserver le réglage du mouvement tel qu'il a été fait hors de la boîte, ou in-situ
dans le mouvement, avant la fermeture du fond. De manière générale et simple, on retire
le deuxième élément avant ou après la fermeture du premier élément de boîte et on
insère de nouveau le deuxième élément de boîte ou on insère un nouvel élément de boîte
ultérieurement, en tout cas une fois le premier élément de boîte mis en place et fixé.
De manière plus sûre et plus élégante, il est également possible de prévoir une position
spécifique correspondant à la deuxième configuration, accessible uniquement par une
action de l'horloger sur le plot de tirette, et qui garantit que le deuxième élément
de type tige de remontoir reste inséré à son extrémité. Dans cette position spécifique,
la tige peut être insérée à son extrémité dans un ou plusieurs pignons d'un mécanisme
de tige, notamment un pignon coulant, tout en assurant qu'une portion de tige d'un
diamètre prédéterminé soit disposée au niveau du trou de tige formé sur la carrure
au moment de la fermeture du fond, de manière à laisser passer l'air entre la carrure
et la tige. Cette position peut être déterminée précisément au moyen d'un posage d'assemblage.
Cette position est de préférence une position distincte des positions de tige permettant
d'assurer les fonctions horlogères de remontage et de correction, notamment correction
de l'heure, correction de fuseau, correction de quantième.
[0062] En effet, dans plusieurs constructions traditionnelles des couronnes de remontoir,
on maintient une étanchéité (limitée) même en mode de réglage. Une section de tige
de couronne constante coopère avec un joint pour comprimer ce dernier, dans les différentes
positions de la tige dédiées au remontage (figure 1) et aux différentes corrections
(figures 2 et 3).
[0063] Le procédé d'assemblage et un éventuel posage adapté au procédé permettent d'atteindre
les objectifs. La tige peut être insérée normalement par l'horloger pour procéder
au réglage du mouvement. Au moment où il souhaite fermer le fond, il peut, moyennant
une action sur le plot de tirette et l'utilisation du posage adéquat, retirer la tige
jusqu'à la position spécifique. Dans cette position spécifique, la partie fine ou
de section réduite de la tige se trouve au niveau du joint 35. Le fond peut ensuite
être fermé et bloqué sans induire d'augmentation de pression, et l'horloger peut ensuite
insérer la tige complètement dans le mouvement sans risque. Le plot de tirette permet
d'éviter par la suite que le porteur ne retire la tige trop loin et que l'étanchéité
de la boîte soit perdue, cette étanchéité étant de préférence garantie également dans
les positions de réglage ou de correction.
[0064] En alternative, comme vu précédemment, la tige de travail peut être ôtée via une
action sur le plot de tirette, avant de visser le fond et mettre en place, dans un
deuxième temps, une tige définitive du produit. La tige définitive est mise en place
fond fermé, en prenant garde à bien l'engager dans le pignon coulant.
[0065] La première configuration de tige peut comprendre la position la plus tirée de la
tige hors de la carrure. La première configuration de tige peut comprendre une position
de tige dans laquelle la couronne est dévissée.
[0066] De préférence, la première configuration de tige peut comprendre une position de
tige dans laquelle la couronne est dévissée et/ou une position de tige permettant
le remontage du mouvement et/ou au moins une position de tige permettant la correction,
notamment une position de tige permettant la correction de quantième et/ou une position
de tige permettant la correction de fuseau et/ou une position de tige permettant la
correction de l'heure.
[0067] De préférence, la première configuration peut comprendre plusieurs positions du deuxième
élément et/ou la deuxième configuration peut comprendre plusieurs positions du deuxième
élément.
[0068] La deuxième configuration de tige peut comprendre une position de tige dans laquelle
la couronne est vissée ou la position la plus enfoncée de la tige dans la carrure.
[0069] Le deuxième élément peut être agencé mobile unidirectionnellement de la première
configuration à la deuxième configuration. En particulier, le deuxième élément peut
être agencé mobile de la deuxième configuration à la première configuration moyennant
l'action d'un horloger sur le mouvement et/ou le deuxième élément peut être agencé
mobile de la première configuration à la deuxième configuration librement.
[0070] Le problème résolu par le procédé décrit précédemment se pose pour des montres dont
la précision de réglage nécessaire est importante. En effet, la variation de marche
induite par la variation de pression est négligeable pour la plupart des montres,
a fortiori pour les montres ne disposant pas d'un système d'étanchéité fiable au niveau de la
couronne de remontoir.
1. Procédé d'assemblage d'une pièce d'horlogerie (1) comprenant un mouvement horloger
(2) et une boîte étanche (3), le procédé comprenant les étapes suivantes :
- une première étape de fermeture de la boîte par mise en place et blocage d'un premier
élément (31) de boîte, notamment un fond (31), puis
- une deuxième étape de fermeture de la boîte par actionnement d'un deuxième élément
(32) de boîte, notamment une tige, en particulier une tige de remontoir (32) ou une
tige (32A) d'une valve (39) ou une tige d'un poussoir, le deuxième élément (32) de
boîte étant mobile entre une première configuration dans laquelle une communication
fluidique entre l'intérieur (4) de la boîte et un environnement extérieur (5) à la
boîte est permise et une deuxième configuration dans laquelle la communication fluidique
entre l'intérieur (4) de la boîte et l'environnement extérieur (5) à la boîte est
limitée,
la deuxième étape de fermeture étant un actionnement de passage du deuxième élément
de la première configuration à la deuxième configuration.
2. Procédé d'assemblage selon la revendication précédente,
caractérisé en ce que le deuxième élément (32) est agencé de sorte que le passage de la première configuration
à la deuxième configuration du deuxième élément provoque un déplacement de fluide
dans la boîte inférieur ou égal à 25%, voire inférieur ou égal à 10%, voire inférieur
ou égal à 5%, du déplacement de fluide provoqué par :
- un passage du premier élément d'une troisième configuration dans laquelle une communication
fluidique entre l'intérieur (4) de la boîte et l'environnement extérieur (5) à la
boîte est permise à une quatrième configuration dans laquelle la communication fluidique
entre l'intérieur (4) de la boîte et l'environnement extérieur (5) à la boîte est
limitée ; ou
- la mise en place et le blocage du premier élément sur la boîte.
3. Procédé d'assemblage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une troisième étape de test de l'étanchéité de la boîte postérieurement
à la deuxième étape, notamment une troisième étape de test de l'étanchéité de la boîte
dans laquelle on mesure une valeur de marche du mouvement.
4. Procédé d'assemblage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend, antérieurement à la première étape, une étape de réglage de la marche
du mouvement.
5. Procédé d'assemblage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première étape de fermeture de la boîte comprend le vissage d'un fond (31) sur
une carrure (33).
6. Procédé d'assemblage selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le vissage du fond (31) sur la carrure (33) déforme, en particulier comprime, un
premier joint d'étanchéité (34).
7. Procédé d'assemblage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la deuxième étape de fermeture de la boîte comprend un déplacement du deuxième élément
de la première configuration à la deuxième configuration, notamment un déplacement
longitudinal d'une tige, en particulier d'une tige de remontoir ou d'une tige d'une
valve ou d'une tige d'un poussoir.
8. Procédé d'assemblage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le deuxième élément est, dans la deuxième configuration, dans une situation de contact
avec un deuxième joint d'étanchéité (35) et, dans la première configuration, dans
une situation de contact rompu ou partiellement rompu avec le deuxième joint d'étanchéité.
9. Procédé d'assemblage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le deuxième élément est une tige et en ce que, dans la première configuration, la tige présente une portion (321) à section réduite
en vis-à-vis du deuxième joint d'étanchéité (35).
10. Procédé d'assemblage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une troisième étape d'actionnement du deuxième élément (32) de boîte de
sorte à placer le deuxième élément de boîte dans la première configuration, la troisième
étape étant antérieure à la première étape.
11. Procédé d'assemblage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le deuxième élément est une tige et en ce qu'un déplacement pour mettre le deuxième élément en première configuration requiert
une action sur un troisième élément (21) du mouvement horloger, notamment une action
sur une tirette (21).
12. Procédé d'assemblage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le deuxième élément est une tige et en ce qu'un déplacement pour mettre le deuxième élément en deuxième configuration est effectué
indépendamment d'une action sur un troisième élément (21) du mouvement horloger, notamment
indépendamment d'une action sur une tirette (21).
13. Pièce d'horlogerie (1), notamment montre bracelet, comprenant un mouvement et une
boîte de montre (3) comprenant un deuxième élément de boîte, notamment une tige, en
particulier une tige de remontoir (32) ou une tige d'une valve (32A) ou une tige d'un
poussoir, le deuxième élément étant agencé de sorte à être mobile entre une deuxième
configuration apte à assurer l'étanchéité de la boîte et une première configuration
apte à permettre la communication fluidique entre l'intérieur (4) de la boîte de montre
et un environnement extérieur (5) à la boîte de montre.
14. Pièce d'horlogerie selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la tige est une tige présentant une portion (321) à section réduite destinée à venir
en vis-à-vis du deuxième joint d'étanchéité (35) dans la première configuration de
la tige et/ou en ce que le deuxième élément est agencé mobile unidirectionnellement de la première configuration
à la deuxième configuration et/ou en ce que le deuxième élément est agencé mobile de la deuxième configuration à la première
configuration moyennant l'action d'un horloger sur le mouvement et/ou en ce que le deuxième élément est agencé mobile de la première configuration à la deuxième
configuration librement.
15. Pièce d'horlogerie (1), notamment montre bracelet, obtenue par la mise en oeuvre du
procédé selon l'une des revendications 1 à 12.