[0001] La présente invention concerne un mécanisme de rattrapante pour chronographe comprenant
un dispositif de commande comportant un mécanisme à commande manuelle accessible de
l'extérieur du chronographe et au moins une pièce mobile agencée pour occuper sélectivement
deux configurations prédéfinies et pour passer alternativement de l'une à l'autre
des deux configurations prédéfinies lorsque le dispositif de commande est commuté
à l'aide du mécanisme à commande manuelle, et comportant une pince de rattrapante
actionnée par ladite au moins une pièce mobile et dont les deux branches sont agencées
pour coopérer avec une roue de rattrapante coaxiale avec une roue de chronographe,
de manière à permettre alternativement de libérer et d'immobiliser la roue de rattrapante
en commutant le dispositif de commande de façon à faire alternativement s'ouvrir et
se refermer la pince de rattrapante. La présente invention concerne également un chronographe
équipé d'un tel mécanisme de rattrapante.
ART ANTERIEUR
[0002] On connait déjà des mécanismes de rattrapante qui correspondent à la définition ci-dessus.
La figure 1 annexée est tirée de http//www.horlogerie-suisse.com. Elle illustre un
mécanisme de rattrapante de l'art antérieur. Ce mécanisme comporte un dispositif de
commande comprenant une roue à colonnes A formée d'un rochet à seize dents surmonté
de huit colonnes (non référencées), un sautoir D, une bascule C prévue pour être actionnée
depuis l'extérieur d'un chronographe, et un crochet B articulé sur une des extrémités
de la bascule C. Le crochet B est rappelé par un ressort (non représenté) contre le
rochet de la roue à colonnes. On comprendra que la roue à colonnes A peut être actionnée
en rotation par un poussoir via la bascule C et le crochet D qui coopère avec le rochet.
La roue à colonnes avance ainsi pas à pas dans le sens horaire, et le sautoir D assure
que la valeur angulaire de chaque pas corresponde à celle d'une dent du rochet.
[0003] Le mécanisme de rattrapante de la figure 1 comporte également une roue de rattrapante
G prévue pour être montée folle coaxialement à la roue de chronographe, un levier
J pivoté sur la serge de la roue de rattrapante, un ressort de levier K fixé par une
de ses extrémités à la serge de la roue de rattrapante, et un coeur (non visible)
monté fixe sur la roue de chronographe en position coaxiale. Le levier J est agencé
de manière à être rappelé par le ressort K contre le coeur. Enfin, le mécanisme de
rattrapante illustré comporte une pince de rattrapante qui comprend deux bascules
E et F et un double ressort H. En se référant encore à la figure 1, on peut voir que
les deux bascules sont agencées symétriquement et sont formées chacune d'un premier
et d'un deuxième bras. Les premiers bras se terminent tous les deux par un bec agencé
pour coopérer avec les colonnes de la roue à colonnes A, alors que les deuxièmes bras
constituent les deux branches de la pince de rattrapante. Enfin, les deux lames élastiques
du double ressort H sont agencées de manière à rappeler les deux branches, l'une en
direction de l'autre, de manière à tendre à refermer la pince autour de la roue de
rattrapante G.
[0004] La roue à colonnes comptant huit colonnes, il faut qu'elle avance deux fois de la
valeur angulaire d'une dent du rochet pour qu'une colonne prenne la place de la précédente.
On comprendra donc que, lorsque la roue à colonnes avance pas à pas, les becs des
deux bascules E et F sont alternativement soulevés par une colonne, puis relâchés
dans l'espace entre cette colonne et la suivante, de sorte que l'avance de la roue
à colonnes A provoque une succession d'ouvertures et de fermetures de la pince de
rattrapante, de manière à libérer et à immobiliser alternativement la roue de rattrapante.
Pour immobiliser la roue de rattrapante G avec précision, il est important que les
deux branches de la pince viennent en contact avec la roue au même instant. Avec une
construction comme celle montrée dans la figure 1, les tolérances d'usinage rendent
difficile d'assurer une parfaite synchronisation entre les deux bascules E et F. Dans
la pratique, il est souvent nécessaire qu'un horloger retouche les bascules et les
lames-ressorts à la main pour égaliser l'action des deux branches de la pince.
BREF EXPOSE DE L'INVENTION
[0005] Un but de la présente invention est de remédier aux inconvénients de l'art antérieur
qui viennent d'être expliqués. La présente invention atteint ce but ainsi que d'autres
en fournissant un mécanisme de rattrapante conforme à la revendication 1 annexée.
[0006] Conformément à l'invention, la pince de rattrapante vient d'une seule pièce qui comprend
les parties suivantes : deux branches et un bras transversal élastique déformable
en flexion qui relie les deux branches l'une à l'autre et qui est muni à ses extrémités
de deux organes de pivotement agencés pour tourner autour de deux axes parallèles.
On comprendra notamment que le caractère élastique et déformable en flexion du bras
transversal donne la possibilité de faire s'écarter et se rapprocher les deux branches
de la pince de rattrapante en appliquant une contrainte sur le bras transversal de
manière à le déformer en flexion.
[0007] Comme on l'a vu, le bras transversal élastique s'étend entre les deux organes de
pivotement. De plus, conformément à l'invention, la distance qui sépare les deux organes
de pivotement est inférieure à la longueur non-déformée du bras transversal élastique.
Dans ces conditions, de façon connue en soi, le bras transversal élastique subit des
contraintes qui rendent instable sa configuration non déformée. Dans ces conditions,
pour retrouver une configuration stable dans laquelle les contraintes sont réduites,
le bras transversal élastique adopte une forme flambée (ou autrement dit, courbée
par déformation dans une direction perpendiculaire au plan contenant les deux axes
parallèles autour desquels les deux organes de pivotement sont agencés pour tourner).
On précisera qu'on entend par l'expression « configuration stable », une configuration
qui est associée à une forme vers laquelle le bras transversal élastique revient toujours
si on l'en écarte par une sollicitation de suffisamment faible amplitude.
[0008] Conformément à l'invention toujours, la pièce mobile est agencée pour coopérer avec
le bras transversal élastique de façon que, lorsque le dispositif de commande est
commuté, le passage de la pièce mobile de l'une à l'autre de ses deux configurations
ou positions prédéfinies fait changer la courbure du bras transversal élastique, de
manière à faire alternativement s'ouvrir et se refermer la pince de rattrapante.
[0009] La courbure due au flambage peut constituer une déformation dans un sens ou dans
l'autre du bras transversal, de sorte que le bras transversal élastique, et par extension
la pince de rattrapante dans son ensemble, possède deux configurations stables vers
lesquelles ils tendent à revenir lorsqu'on les en écarte par une sollicitation de
suffisamment faible amplitude.
[0010] Conformément à l'invention, le mécanisme de rattrapante comprend une roue de rattrapante
prévue pour être agencée coaxialement à la roue de chronographe du chronographe. Les
deux branches de la pince de rattrapante sont agencées pour coopérer avec la roue
de rattrapante de façon que la roue de rattrapante soit immobilisée ou libre de tourner
selon que la pince de rattrapante est respectivement fermée ou ouverte.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
[0011] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple non limitatif,
et faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique en plan d'un mécanisme de rattrapante de l'art
antérieur ;
- la figure 2A est une vue schématique en plan de dessus d'un mécanisme de rattrapante
conforme à un premier mode de réalisation particulier de l'invention, le mécanisme
de rattrapante étant montré avec la pince de rattrapante ouverte ;
- la figure 2B est une vue schématique en plan de dessus du mécanisme de rattrapante
de la figure 2A, la figure 2B montrant le mécanisme de rattrapante avec la pince de
rattrapante refermée sur la roue de rattrapante ;
- la figure 3A est une vue schématique en plan de dessus d'un mécanisme de rattrapante
conforme à un deuxième mode de réalisation particulier de l'invention, le mécanisme
de rattrapante étant montré avec la pince de rattrapante ouverte ;
- la figure 3B est une vue schématique en plan de dessus du mécanisme de rattrapante
de la figure 3A, la figure 3B montrant le mécanisme de rattrapante avec la pince de
rattrapante refermée sur la roue de rattrapante ;
- la figure 4A est une vue schématique en plan de dessus d'un mécanisme de rattrapante
conforme à un troisième mode de réalisation particulier de l'invention, le mécanisme
de rattrapante étant montré avec la pince de rattrapante ouverte ;
- la figure 4B est une vue schématique en plan de dessus du mécanisme de rattrapante
de la figure 4A, la figure 4B montrant le mécanisme de rattrapante avec la pince de
rattrapante refermée sur la roue de rattrapante.
DESCRIPTION DETAILLEE DE MODES DE REALISATION
[0012] Les figures 2A et 2B sont des vues schématiques en plan d'un mécanisme de rattrapante
conforme à un premier mode de réalisation particulier de l'invention. Le mécanisme
de rattrapante représenté est destiné à équiper un mécanisme de chronographe qui peut
être de conception classique. De manière connue, un tel mécanisme de chronographe
comprend notamment une roue de chronographe et une aiguille de chronographe reliées
par un axe de chronographe. Dans le présent exemple, l'axe de le la roue de chronographe
porte encore un coeur qui fait partie du mécanisme de rattrapante. Ni le coeur de
rattrapante, ni les composants de chronographe qui viennent d'être énumérés, ne sera
décrit plus en détail. L'homme du métier comprendra toutefois que ces éléments, qui
n'apparaissent pas non plus dans les figures, peuvent être réalisés de manière traditionnelle.
[0013] En se référant à nouveau aux figures 2A et 2B, on peut voir que le mécanisme de rattrapante
illustré comprend une roue de rattrapante 3 qui est prévue pour être montée folle
coaxialement à la roue de chronographe et dont l'axe (non représenté) est prévu pour
être agencé concentriquement à l'axe de chronographe et pour porter de manière classique
une aiguille de rattrapante (non représentée). Le mécanisme de rattrapante illustré
comprend encore une roue à colonnes de rattrapante 5 et une bascule de commande 7.
La bascule de commande 7 est pivotée autour d'un axe 9 et elle comporte un bec 11
qui est rappelé contre les colonnes de la roue à colonnes de rattrapante par un ressort
13. Dans le mode de réalisation illustré, on peut voir que le ressort 13 vient de
matière avec la bascule de commande 7. La roue à colonnes de rattrapante 5 est elle-même
commandée à l'aide d'un mécanisme à commande manuelle (non représenté) accessible
depuis l'extérieur de la montre-chronographe. le mécanisme à commande manuelle peut,
de manière traditionnelle, être actionné à l'aide d'un bouton-poussoir.
[0014] Le mécanisme de rattrapante illustré comprend encore une pince de rattrapante 19
faite d'une seule pièce coudée. Comme illustré, cette pièce coudée est formée de deux
branches 21a et 21b agencées pour passer de part et d'autre de la roue de rattrapante
3, d'un bras transversal élastique 23 qui relie les deux branches l'une à l'autre,
et de deux organes de pivotement 25a et 25b formés chacun à la jonction entre une
des deux branches 21a, 21b et l'extrémité correspondante du bras transversal élastique
23. Les deux organes de pivotement 25a, 25b sont libres de tourner autour de deux
axes parallèles (non représentés) qui sont orientés perpendiculairement au plan du
dessin. La pince de rattrapante 19 est agencée pour être commandée par la roue à colonnes
de rattrapante 5 par l'intermédiaire de la bascule de commande 7. A cet effet, la
bascule de commande 7 (déjà mentionnée) comporte encore un bras de commande 15 qui
se termine par une tête qui, dans l'exemple illustré, porte deux goupilles parallèles
17a et 17b qui sont orientées perpendiculairement au plan du dessin. On peut voir
sur les figures 2A et 2B que le bras transversal élastique 23 passe entre les deux
goupilles.
[0015] Conformément à l'invention, la distance qui sépare les deux axes parallèles autour
desquels tournent les deux organes de pivotement 25a et 25b est inférieure à la longueur
non-déformée du bras transversal élastique 23. Dans ces conditions, de façon connue
en soi, le bras transversal élastique subit des contraintes qui rendent instable sa
configuration non déformée. Pour retrouver une configuration stable dans laquelle
les contraintes sont réduites, le bras transversal élastique 23 adopte une forme flambée
(ou autrement dit, courbée par déformation dans une direction parallèle au plan du
dessin). Par l'expression « configuration stable » on entend une configuration qui
est associée à une forme vers laquelle le bras transversal élastique revient toujours
si on l'en écarte par une sollicitation de suffisamment faible amplitude.
[0016] En se référant toujours aux figures 2A et 2B, on peut voir qu'on a représenté le
bras transversal élastique 23 sur les deux figures en lui donnant une forme bombée
vers la gauche du dessin. Autrement dit, le bras transversal élastique est courbe,
et la concavité de cette courbe est à droite sur le dessin, c'est à dire ouverte en
direction de la roue de rattrapante. On remarquera de plus que la concavité du bras
transversal élastique est plus marquée dans la figure 2B que dans la figure 2A. On
peut préciser encore que la configuration illustrée dans figure 2B correspond à la
configuration stable de la pince de rattrapante 19 et plus généralement de tout le
mécanisme de rattrapante du présent mode de réalisation. En revanche, la figure 2A
illustre une configuration de la pince de rattrapante qui est instable. Autrement
dit, le bras transversal élastique 23 ne peut demeurer dans la position illustrée
par la figure 2A qu'aussi longtemps que la goupille 17a du bras de commande 15 la
retient, l'empêchant de flamber complètement.
[0017] On notera enfin que, dans le présent mode de réalisation, seul le bras transversal
23 de la pince 19 est élastique, ou plus précisément, l'élasticité des branches 21a,
21b et des organes de pivotement 25a, 25b de la pince de rattrapante peut être considérée
comme négligeable en comparaison avec celle du bras transversal. Dans ces conditions,
l'angle que fait chacune des branches 21a, 21b de la pince 19 avec le bras transversal
élastique 23, au niveau de l'organe de pivotement 25a ou 25b qui les relie, ne change
pas lorsque le bras transversal élastique se déforme. Dans ces conditions, on comprendra
que plus la forme du bras transversal élastique 23 est bombée vers la gauche (sur
le dessin), plus les branches de la pince de rattrapante 19 sont rapprochées l'une
de l'autre. La présence du bras transversal élastique flambé offre donc la possibilité
de faire s'écarter et se rapprocher les deux branches 21a, 21b en faisant varier la
courbure du bras transversal élastique 23.
[0018] Conformément à l'invention, le mécanisme de rattrapante comprend un dispositif de
commande comportant un mécanisme à commande manuelle accessible de l'extérieur de
la boîte du chronographe et au moins une pièce mobile agencée pour occuper sélectivement
deux configurations prédéfinies et pour passer alternativement de l'une à l'autre
des deux configurations prédéfinies lorsque le dispositif de commande est commuté
à l'aide du mécanisme à commande manuelle. Dans le présent exemple, le mécanisme à
commande manuelle est de préférence constitué par un mécanisme à poussoir (non représenté)
agencé pour faire tourner la roue à colonnes 5 pas-à-pas dans le sens horaire, et
la bascule de commande 7 remplit la fonction de pièce mobile agencée pour occuper
sélectivement deux configurations ou positions prédéfinies. La bascule de commande
7 est en effet agencée pour commuter alternativement dans un sens et dans l'autre
entre deux positions angulaires prédéfinies lorsque la roue à colonnes 5 est incrémentée
pas-à-pas. De plus, comme le bras transversal élastique 23 est guidé entre les deux
goupilles 17a, 17b de la bascule 7, il est forcé d'accompagner les mouvements du bras
de commande 15 de la bascule de commande 7 en fléchissant, de sorte que sa courbure
varie.
[0019] Lorsqu'en pivotant de la valeur angulaire d'un pas, la roue à colonnes 5 passe de
la configuration illustrée dans la figure 2B à celle illustrée dans la figure 2A,
le bec 11 de la bascule de commande 7 est soulevé par une colonne, ce qui fait pivoter
la bascule dans le sens antihoraire. Le pivotement de la bascule 7 provoque le déplacement
du bras de commande 15 et des deux goupilles 17a, 17b. La goupille 17a vient ainsi
buter contre le bras transversal flexible 23 qu'elle contraint à se déformer en le
repoussant en direction de la roue de rattrapante 3 (vers la droite sur le dessin).
Le bras transversal élastique 23 adopte ainsi une forme moins fortement bombée vers
la gauche (sur le dessin), ce qui a pour effet de faire s'écarter les branches 21a,
21b de la pince de rattrapante 19 l'une de l'autre.
[0020] Lorsque la roue à colonnes 5 est ensuite incrémentée d'un pas de plus, et qu'elle
repasse de la configuration illustrée dans la figure 2A à celle illustrée dans la
figure 2B, le bec 11 de la bascule de commande 7 se retrouve entre deux colonnes de
la roue à colonnes. Le bec 11 est alors libre de s'abaisser dans l'espace entre les
colonnes sous l'action notamment du ressort de rappel 13, de sorte que la bascule
de commande 7 pivote dans le sens horaire. Le pivotement de la bascule de commande
7 dans le sens horaire a pour effet de faire revenir les goupilles 17a, 17b à leur
point de départ. Ce faisant, la goupille 17a cesse de retenir le bras transversal
élastique qui est ainsi libre de revenir en direction de sa configuration d'équilibre
en se déformant vers la gauche (sur le dessin). Le bras transversal élastique 23 reprend
ainsi sa forme plus fortement bombée vers la gauche (sur le dessin), de sorte que
les branches 21a, 21b de la pince de rattrapante 19 se referment sur la roue de rattrapante
3. L'homme du métier comprendra enfin que, selon une variante de ce premier mode de
réalisation, il est possible de se dispenser du ressort de rappel 13. En effet, on
a vu que la pince de rattrapante est capable de revenir spontanément de la configuration
de la figure 2A à celle de la figure 2B. Dans ces conditions, lorsque le bras transversal
23 se déforme, il repousse la goupille 17a et donc la bascule 7 en direction de la
roue à colonnes.
[0021] Les figures 3A et 3B sont des vues schématiques en plan d'un mécanisme de rattrapante
conforme à un deuxième mode de réalisation exemplaire de l'invention. Comme le montrent
ces figures, le mécanisme de rattrapante illustré possède de nombreuses caractéristiques
en commun avec le mécanisme de rattrapante des figures 2A et 2B. C'est la raison pour
laquelle, la description qui va suivre se bornera à décrire les caractéristiques du
deuxième mode de réalisation qui n'ont pas déjà été décrites en relation avec le premier
mode de réalisation. On notera de plus que les éléments du mécanisme de rattrapante
illustré dans les figures 3A et 3B, qui sont identiques ou équivalents à des éléments
du mécanisme de rattrapante illustré dans les figures 2A et 2B, sont désignés par
les mêmes numéros de référence additionnés de cent.
[0022] En se référant aux figures 3A et 3B, on peut voir notamment qu'on a représenté le
bras transversal élastique 123 en lui donnant une forme bombée vers la droite dans
la figure 3A et bombée vers la gauche dans la figure 3B. On comprendra que le mode
de réalisation des figures 3A et 3B met à profit la capacité que possède le bras transversal
élastique d'adopter indifféremment une forme flambée dans un sens ou dans l'autre
(ou autrement dit, une forme courbée par déformation dans un sens ou dans l'autre
parallèlement au plan du dessin). En effet, le bras transversal élastique 123, associé
aux deux organes de pivotement 125a, 125b qui maintiennent ses extrémités, constitue
un dispositif bistable, ou autrement dit, un dispositif pouvant adopter l'une ou l'autre
de deux configurations stables.
[0023] Comme s'était déjà le cas dans le premier mode de réalisation, le bras transversal
élastique 123 est guidé entre deux goupilles 117a, 117b du bras de commande 115 de
la bascule 107. Le bras transversal élastique est donc forcé d'accompagner les mouvements
du bras de commande 115 en se déformant dans une direction qui est perpendiculaire
à un plan contenant les deux axes de pivotement parallèles.
[0024] Lorsqu'en pivotant de la valeur angulaire d'un pas, la roue à colonnes 105 passe
de la configuration illustrée dans la figure 3B à celle illustrée dans la figure 3A,
le bec 111 de la bascule de commande 107 est soulevé par une colonne, ce qui fait
pivoter la bascule dans le sens antihoraire. Le pivotement de la bascule 107 provoque
le déplacement du bras de commande 115 et des deux goupilles 117a, 117b. La goupille
117a vient ainsi buter contre le bras transversal élastique 123 qu'elle force à se
déformer en le repoussant en direction de la roue de rattrapante 103 (vers la droite
sur le dessin). Comme déjà mentionné, le bras transversal élastique 123 possède deux
configurations stables; une première configuration dans laquelle le bras transversal
123 est flambé vers la gauche (Figure 3B) et une seconde configuration dans laquelle
le bras transversal 123 est flambé vers la droite (Figure 3A). Conformément au mode
de réalisation de l'invention qui fait l'objet du présent exemple, lorsque le levier
de commande 115 pivote de l'une à l'autre de ses deux configurations prédéfinies,
l'amplitude du déplacement du bras de commande 115 et des deux goupilles 117a, 117b
est suffisante pour faire complètement basculer le bras transversal élastique de sa
première à sa seconde configuration stable.
[0025] Lorsque la goupille 117a repousse le bras transversal élastique 123 en direction
de la roue de rattrapante 103, le bras transversal 123 se déforme de manière à s'écarter
de la première configuration stable et à se rapprocher de la seconde. Le bras transversal
étant élastique, sa déformation engendre également une force de réaction qui, dans
un premier temps, s'oppose à la déformation du bras transversal et tend donc à le
rappeler dans la première configuration stable. Toutefois, une fois que la goupille
117a a amené le bras transversal 123 au-delà d'un point qui est tout aussi proche
de la seconde configuration stable que de la première, le sens de la force de réaction
s'inverse, de sorte qu'à partir de ce point d'inversion, la force de réaction ne s'oppose
plus à la goupille 117a, mais entraîne au contraire le bras transversal élastique
123 en direction de la seconde configuration stable. L'homme du métier comprendra
que l'existence d'un point d'inversion, au niveau duquel le sens de la force de réaction
exercée par le bras transversal élastique s'inverse, découle du caractère bistable
du dispositif constitué par le bras transversal élastique 123 et les deux organes
de pivotement 125a, 125b qui lui sont associés.
[0026] Ainsi, lorsque la roue à colonnes de rattrapante 105 se trouve dans la configuration
de la figure 3B, on peut provoquer le basculement du bras transversal élastique 123
de sa première à sa seconde configuration stable en incrémentant la roue à colonnes
d'un pas. Le bras transversal élastique 123 se déforme alors pour adopter une forme
bombée vers la droite conformément à ce qu'illustre la figure 3A. Ce passage du bras
transversal élastique d'une configuration flambée vers la gauche à une configuration
flambée vers la droite a en outre pour effet de faire s'écarter les branches 121a,
121b de la pince de rattrapante 119 l'une de l'autre.
[0027] Lorsque la roue à colonnes 105 est ensuite incrémentée d'un pas de plus, et qu'elle
repasse de la configuration illustrée dans la figure 3A à celle illustrée dans la
figure 3B, le bec 111 de la bascule de commande 107 se retrouve entre deux colonnes
de la roue à colonnes. Sous l'action du ressort de rappel 113, le bec 111 s'abaisse
alors dans l'espace entre les colonnes, de sorte que la bascule de commande 107 pivote
dans le sens horaire. Le pivotement de la bascule de commande 107 dans le sens horaire
a pour effet de faire revenir les goupilles 117a, 117b en direction de leur point
de départ. Ce faisant, la goupille 117b vient buter contre le bras transversal élastique
123 qu'elle force à se déformer de manière à s'écarter de la seconde configuration
stable. De façon semblable à ce qui a déjà été expliqué plus haut, la déformation
du bras transversal 123 engendre une force de réaction qui, dans un premier temps,
s'oppose à la déformation du bras et tend donc à rappeler ce dernier dans la seconde
configuration stable. On comprendra que pour faire pivoter la bascule 107 dans le
sens horaire, il faut que le ressort 113 soit suffisamment fort pour vaincre la force
de réaction qui, dans un premier temps, tend à rappeler le bras transversal élastique
dans sa seconde configuration stable. Ainsi, pour autant que le ressort 113 soit suffisamment
fort, la goupille 117b provoque le basculement du bras transversal élastique 123 de
sa seconde à sa première configuration stable. Ce dernier reprend donc la configuration
de la figure 3B. Ce passage du bras transversal élastique 123 d'une configuration
flambée vers la droite à une configuration flambée vers la gauche a en outre pour
effet de faire se refermer les branches 121a, 121b de la pince de rattrapante 119
sur la roue de rattrapante 103.
[0028] Les figures 4A et 4B sont des vues schématiques en plan d'un mécanisme de rattrapante
conforme à un troisième mode de réalisation exemplaire de l'invention. Comme le montrent
ces figures, le mécanisme de rattrapante illustré possède de nombreuses caractéristiques
en commun avec les deux mécanismes de rattrapante déjà décrits. C'est la raison pour
laquelle, la description qui va suivre se bornera à décrire celles des caractéristiques
du troisième mode de réalisation qui le distinguent des deux premiers modes de réalisation.
On notera de plus que les éléments du mécanisme de rattrapante illustré dans les figures
4A et 4B, qui sont identiques ou équivalents à des éléments du mécanisme de rattrapante
illustré dans les figures 2A et 2B, sont désignés par les mêmes numéros de référence
additionnés de deux cent.
[0029] En se référant aux figures 4A et 4B, on peut voir notamment que le mécanisme de rattrapante
illustré se distingue des deux exemples précédents notamment par le fait qu'il ne
comporte pas de bascule de commande, et que la roue à colonnes 205 est agencée pour
commander directement la pince de rattrapante 219. Conformément à l'invention, le
mécanisme de rattrapante comporte un dispositif de commande comprenant un mécanisme
manuel accessible de l'extérieur de la boîte du chronographe et au moins une pièce
mobile agencée pour se trouver sélectivement dans deux configurations prédéfinies
et pour passer alternativement de l'une à l'autre des deux configurations prédéfinies
lorsque le dispositif de commande est commuté à l'aide du mécanisme à commande manuelle.
[0030] En se référant toujours aux figures 4A et 4B, on peut voir que la roue à colonnes
205 est formée d'un rochet à huit dents surmonté de quatre colonnes formant ensemble
une came en croix (référencée 207) qui présente une symétrie de rotation d'ordre 4.
De manière tout à fait classique, lorsqu'on actionne le mécanisme à commande manuelle,
on fait pivoter la roue à colonnes 205 de la valeur angulaire d'une dent du rochet
(dans l'exemple illustré, ce pivotement apparaît s'accomplir dans le sens horaire
lorsque la roue à colonnes et vue de dessus). Cette rotation d'un huitième de tour
effectuée par la roue à colonnes 205 a pour effet de changer la position angulaire
de la came en croix 207 de manière à faire passer la came en croix d'une première
configuration à une seconde configuration.
[0031] On aura noté par ailleurs que la roue à colonnes 205 est une roue à colonnes à deux
temps. Dans ces conditions, si on actionne le mécanisme à commande manuelle une deuxième
fois, cette nouvelle rotation de la roue à colonnes, dans le même sens que la précédente,
a pour effet de refaire passer la came en croix 207 de sa seconde configuration à
sa première configuration. La première configuration est la configuration représentée
dans la figure 4A. Dans la première configuration, l'extrémité d'une des branches
est tournée en direction du bras transversal flexible 223 de la pince de rattrapante
219, de sorte qu'elle presse contre le bras transversal flexible. La seconde configuration
est représentée dans la figure 4B. Dans la seconde configuration, aucune branche de
la croix n'est tournée en direction du bras transversal flexible 223.
[0032] On comprendra en outre que diverses modifications et/ou améliorations évidentes pour
un homme du métier peuvent être apportées au mode de réalisation qui fait l'objet
de la présente description sans sortir du cadre de la présente invention définie par
les revendications annexées.
1. Mécanisme de rattrapante pour chronographe comprenant un dispositif de commande (5,
7 ; 105, 107 ; 205, 207) comportant un mécanisme à commande manuelle accessible de
l'extérieur de la boîte du chronographe et au moins une pièce mobile (7 ; 107 ; 207)
agencée pour se trouver sélectivement dans deux configurations prédéfinies et pour
passer alternativement de l'une à l'autre des deux configurations prédéfinies lorsque
le dispositif de commande (5, 7 ; 105, 107 ; 205, 207) est commuté à l'aide du mécanisme
à commande manuelle, et une pince de rattrapante (19; 119; 219) agencée pour être
actionnée par la pièce mobile (7 ; 107 ; 207) et dont les deux branches (21a, 21b
; 121a, 121b; 221a, 221b) sont agencées pour coopérer avec une roue de rattrapante
(3 ; 103 ; 203) coaxiale à une roue de chronographe, de manière à permettre alternativement
de libérer et d'immobiliser la roue de rattrapante (3 ; 103 ; 203) en commutant le
dispositif de commande (5, 7 ; 105, 107 ; 205, 207) de façon à faire alternativement
s'ouvrir et se refermer la pince de rattrapante (19 ; 119 ; 219) ;
caractérisé en ce que la pince de rattrapante (19 ; 119 ; 219) est formée d'une seule pièce, en ce qu'elle comporte deux branches (21a, 21b ; 121a, 121b ; 221a, 221b), un bras transversal
élastique (23 ; 123 ; 223) déformable en flexion, et deux organes de pivotement (25a,
25b ; 125a, 125b ; 225a, 225b) fixés chacun à une extrémité du bras transversal élastique
et libres de tourner autour de deux axes parallèles, le bras transversal élastique
(23; 123; 223) reliant les deux branches (21a, 21b; 121a, 121b; 221a, 221b) l'une
à l'autre de manière permettre d'écarter et de rapprocher les deux branches en déformant
élastiquement le bras transversal (23 ; 123 ; 223), et la distance séparant les deux
axes parallèles étant telle que le bras transversal élastique (23 ; 123 ; 223) est
maintenu flambé (ou autrement dit courbé par déformation dans une direction perpendiculaire
au plan contenant les deux axes parallèles) entre les deux organes de pivotement (25a,
25b ; 125a, 125b ; 225a, 225b), et en ce que la pièce mobile (7 ; 107 ; 207) est agencée pour coopérer avec le bras transversal
élastique (23 ; 123 ; 223) de façon que, lorsque le dispositif de commande (5, 7 ;
105, 107 ; 205, 207) est commuté, le passage de la pièce mobile (7 ; 107 ; 207) de
l'une à l'autre de ses deux configurations prédéfinies fait changer la courbure du
bras transversal élastique (23 ; 123 ; 223), et donc l'écartement des branches de
la pince de rattrapante (19 ; 119 ; 219).
2. Mécanisme de rattrapante selon la revendication 1, caractérisé en ce que la pièce mobile (7 ; 107 ; 207) est agencée pour permettre de repousser une partie
médiane du bras transversal élastique (23 ; 123 ; 223) en direction de la roue de
rattrapante (3 ; 103 ; 203).
3. Mécanisme de rattrapante selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la pièce mobile (7 ; 107) est agencée pour permettre de tirer une partie médiane
du bras transversal élastique (3 ; 103) dans la direction opposée à celle de la roue
de rattrapante (3 ; 103).
4. Mécanisme de rattrapante conforme à l'une quelconque des revendications 1, 2 et 3,
caractérisé en ce que la pièce mobile (7 ; 207) est agencée pour faire changer la courbure du bras transversal
élastique (23 ; 223) lorsque le dispositif de commande (5, 7 ; 205, 207) est commuté,
sans faire changer le sens du flambage de ce dernier.
5. Mécanisme de rattrapante selon la revendication 4, caractérisé en ce que le sens du flambage est tel que la concavité est ouverte en direction de la roue
de rattrapante.
6. Mécanisme de rattrapante conforme aux revendications 2 et 3, caractérisé en ce que la pièce mobile (107) est agencée pour provoquer une inversion du sens du flambage
du bras transversal élastique (123) lorsque le dispositif de commande (105, 107) est
commuté.
7. Mécanisme de rattrapante selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le dispositif de commande (5, 7 ; 105, 107) comporte une roue à colonnes (5 ; 105)
et un levier de commande (7 ; 107) présentant une extrémité constituée par un bec
(11 ; 111) agencé pour être rappelé contre les colonnes de la roue à colonnes (5;
105) et une autre extrémité constituant un élément de couplage (17a, 17b; 117a, 117b)
agencé pour coopérer avec le bras transversal élastique (23 ; 123).
8. Mécanisme de rattrapante selon la revendication 1, caractérisé en ce que le dispositif de commande (205, 207) comporte une roue à colonnes (205) dont les
colonnes jouent ensemble le rôle d'une came (207) agencée pour coopérer avec le bras
transversal élastique (223) de manière à repousser une partie médiane de ce dernier.
9. Chronographe caractérisé en ce qu'il comporte un mécanisme de rattrapante conforme à l'une des revendications précédentes.