DISPOSITIF DE PROTECTION ANTI-SOUFFLE, ANTI-FRAGMENT, ANTI-BALLE, ANTI-RICOCHET ET ANTI-VEHICULE, BIFACE

Abstract

 Dispositif de protection 1 anti-souffle, anti-fragment, anti-balle, anti-ricochet et anti véhicule, biface, pour lieu recevant du public, comprenant un panneau sandwich 2 comprenant deux couches extérieures 201, 211 réalisées en matériau de faible dureté, au moins deux couches intérieures 202, 212 réalisées en matériau de dureté élevée, chacune en contact avec une desdites couches extérieures, et au moins une couche intérieure 203, 213 réalisée en matériau de faible dureté et en contact avec des couches intérieures réalisées en matériau de dureté élevée, et deux merlons 3 disposés chacun de biais par rapport au panneau sandwich 2 et fixés au panneau sandwich 2, pourvus d'un bord en contact avec le substrat ou un sol, et formant déviateurs de souffle.

Description

[0001] L'invention relève du domaine de la protection passive contre des projectiles. L'invention propose un dispositif de protection anti-souffle, anti-fragment, anti-balle, anti-ricochet et anti-véhicule biface.

[0002] Des dispositifs visant à confiner in situ un objet dangereux dans l'attente de son traitement par un service compétent ont été mis au point, cf WO2004001329 et WO2009130398.

[0003] FR 2 855 606 décrit un paravent anti-explosion déployable en portion de polygone. Le paravent est efficace pour des charges explosives légères et n'est pas conçu pour un service permanent.

[0004] FR 2 854 685 concerne une protection mobile temporaire. L'emprise au sol est relativement importante.

[0005] Récemment, de graves événements dans des lieux accueillant du public ont amené la Demanderesse à chercher à mieux protéger les personnes. En effet, la combinaison arme à feu d'épaule, de type fusil d'assaut, et explosif à forte charge dans un attentat multiple s'avère meurtrière. Les charges peuvent atteindre plusieurs dizaines de kilos d'équivalent TNT, par exemple dans des valises ou des sacs de voyage de grand volume. Au début se produit un mitraillage à l'arme à feu, puis une ou plusieurs explosions.

[0006] Des gilets pare-balles ne peuvent pas être portés par l'ensemble du public et ne protègent pas contre l'effet de souffle de l'explosion.

[0007] Par ailleurs, la Demanderesse a procédé à l'analyse des lieux visés par de tels événements. Il s'agit de lieux susceptibles d'accueillir une forte densité de personnes, tant en mouvement qu'à l'arrêt, notamment gare, aéroport, centre commercial, lieu de culte, salle de spectacle, stade, halle d'exposition, musée, hôtel, voie publique, etc. Le sol est en général constitué d'une dalle en béton. L'espace peut être cloisonné par des séparations légères, telles que parois de verre, panneaux de cloison mobiles, etc.. Les séparations légères sont susceptibles de s'effondrer, d'être transpercées par les projectiles ou encore de se fragmenter en multipliant ainsi les projectiles.

[0008] On entend ici par projectiles, les morceaux de matière présentant un danger pour les personnes. Les projectiles comprennent les balles issues d'armes à feu, les morceaux issus de ricochets de balles et comprenant de la matière de la balle et/ou de la matière de l'objet sur lequel la balle a ricoché, les éclats issus d'explosion directement par exemple des fragments du contenant de l'explosif ou des pièces métalliques ajoutées au voisinage de l'explosif ou indirectement par exemple des éclats de verre.

[0009] Une contrainte s'avère être de conserver l'aptitude du lieu à permettre un flux de personnes. Une autre contrainte est de conserver l'aptitude du lieu au stationnement de personnes. Une contrainte supplémentaire est d'améliorer la protection dans une infrastructure existante, notamment de génie civil. Une contrainte est aussi la conservation du modèle économique du lieu, par exemple les boutiques d'aéroport ou de gare, les stands, les bars ou autres commodités dans une halle. La visibilité et l'accessibilité sont à conserver. Une contrainte est aussi de venir rapidement améliorer la protection.

[0010] Le dispositif de protection anti-souffle, anti-fragment, anti-balle, anti-ricochet et anti-véhicule, biface, pour lieu recevant du public, comprend :

• un panneau sandwich comprenant deux couches extérieures réalisées en matériau de faible dureté, au moins deux couches intérieures réalisées en matériau de dureté élevée, chacune en contact avec une desdites couches extérieures, et au moins une couche intérieure réalisée en matériau de faible dureté et en contact avec des couches intérieures réalisées en matériau de dureté élevée, et
• deux merlons disposés chacun de biais par rapport au panneau sandwich et fixés au panneau sandwich, pourvus d'un bord en contact avec le substrat ou un sol, et formant déviateurs de souffle.

[0011] Ainsi, le panneau sandwich est susceptible d'arrêter les projectiles, courants et même perforants, d'armes à feu portatives et les projectiles d'explosion, est non ricochant jusqu'à des angles d'incidence faibles par exemple 10°, absorbe une partie de l'énergie du souffle de l'explosion et dévie la trajectoire du souffle. L'absorption est aussi assurée par la déformation éventuelle du merlon du panneau sandwich. La déviation du souffle est assurée par le merlon et par le panneau sandwich.

[0012] En outre, la Demanderesse, au cours de ses travaux, s'est aperçu que les trajectoires et les vitesses d'une balle d'arme à feu, d'un éclat projeté par une explosion et du souffle sont différentes nécessitant un traitement particulier. Une balle d'arme longue également dénommée arme d'épaule est animée d'une vitesse élevée de l'ordre de 800 à 900 m.s^-1 et présente donc une trajectoire tendue assimilable à une droite aux portées usuelles et située à hauteur du tronc des personnes, soit 1 à 1,5 mètres de hauteur par rapport au sol. Les éclats d'explosion peuvent présenter des vitesses sur une très large plage allant de valeurs au-delà de 1000 m.s^-1, supérieures aux balles d'armes longues, à des valeurs en dessous de 300 m.s^-1, inférieures aux balles d'armes de poing, en fonction de leur densité, de leur rapport surface/volume et de leur forme. Certains éclats sont donc dangereux en perforation tandis que d'autres sont sujets à ricochet. La répartition spatiale des éclats d'explosion est sensiblement isotrope. Le souffle se propage dans toutes les directions libres mais avec une prépondérance à proximité du sol. Ceci est vérifié pour une explosion ne traversant pas le sol mais reste globalement valable pour une explosion endommageant fortement le sol, voire le traversant dans le cas d'un sol d'étage d'une construction. Le dispositif de protection traite de l'ensemble de ces situations.

[0013] En outre, le dispositif de protection constitue un obstacle significatif contre les véhicules, même après un éventuel basculement latéral. Le dispositif de protection présente une masse comprise entre 500 et 1000 kg. De par sa masse et ses dimensions, le dispositif de protection est difficile à pousser et contribue au freinage ou à l'arrêt d'un véhicule l'ayant rencontré.

[0014] Par ailleurs, l'emprise au sol du dispositif de protection est faible et sa largeur impacte peu les circulations de personnes. Enfin, la Demanderesse s'est aperçu que l'augmentation des charges explosives produisait des dégâts ne croissant pas dans la même proportion dans la mesure où était dépassée la résistance du sol. Ainsi, la perforation d'une dalle de béton consomme une partie significative de l'énergie de l'explosion. L'efficacité du dispositif de protection est susceptible d'être bonne pour de telles charges.

[0015] Le dispositif de protection est statique tout en pouvant être déplacé par un engin de manutention courant. Le dispositif de protection peut, en variante, être pourvu de roues, démontables ou escamotables. Le dispositif de protection est passif. Le dispositif de protection est conçu pour être fixé au sol, par scellement, ancrage, etc., éventuellement de manière démontable.

[0016] Le dispositif de protection peut également ne pas être fixé au sol, simplement posé et associé à d'autres dispositifs similaires et reliés entre eux par une liaison au sol pouvant être souple ou rigide de type barre ou câble, ou un seul dispositif peut être fixé par ces liaisons à des points fixes.

[0017] Le dispositif assure une protection biface.

[0018] Le dispositif de protection peut également freiner ou arrêter des véhicules en cas de choc. En effet, une percussion d'un véhicule dans le plan principal du dispositif crée un freinage par augmentation de la masse à déplacer et frottement au sol. Une percussion d'un véhicule perpendiculairement au plan principal du dispositif de protection génère en plus une absorption d'énergie par déformation du dispositif de protection et un frottement au sol supplémentaire.

[0019] Les couches extérieures de dureté faible évitent la formation d'éclats supplémentaires, diminuent les ricochets, en particulier de projectiles lents et légers, et dissipent de l'énergie vibratoire des couches dures. Les couches intérieures de dureté élevée absorbent l'énergie cinétique des projectiles, notamment rapides, transmettent aux couches adjacentes une partie de l'énergie reçue, arrêtent une partie des projectiles entrant et une partie des projectiles sortant ayant déjà traversé d'autres couches. Les notions de vitesse lente/rapide sont relatives. On peut considérer qu'une balle d'arme longue à canon rayé animée d'une vitesse de l'ordre de 700 à 1000 m.s^-1 est rapide et qu'une balle d'arme de poing ou d'arme à canon lisse animée d'une vitesse de l'ordre de 300 à 400 m.s^-1 est lente. Les éclats d'explosion sont en général encore moins rapides et très sujets à ricochet.

[0020] Après de nombreux essais, avec une vaste gamme de projectiles sous des incidences variées, la Demanderesse a mis au point un multicouche de type très tendre-dur-tendre-très dur offrant des performances anti-perforation, anti-ricochet et anti-souffle remarquables dans une épaisseur contenue et une masse acceptable par la plupart des infrastructures.

[0021] Dans un mode de réalisation, le matériau de faible dureté est choisi parmi les élastomères et les polyuréthanes.

[0022] Dans un mode de réalisation, le matériau de dureté élevée est choisi parmi : acier de limite élastique supérieure à 220 MPa, et acier de dureté supérieure à 300 HBW, préférablement de dureté supérieure 350 HBW, plus préférablement supérieure 460 HBW.

[0023] Dans un mode de réalisation, le panneau sandwich présente une hauteur comprise entre 100 et 170 cm, une largeur comprise entre 100 et 250 cm, et préférablement une forme de parallélépipède rectangle sur chant.

[0024] Dans un mode de réalisation, le panneau sandwich comprend au moins huit couches disposées symétriquement.

[0025] Dans un mode de réalisation, le panneau sandwich comprend, de l'extérieur vers l'intérieur, une première couche de faible dureté, une deuxième couche de dureté élevée en acier de construction, une troisième couche déformable de dureté supérieure à la première couche et une quatrième couche de dureté élevée en acier de dureté supérieure à 350 HBW, les première et troisième couches étant réalisées dans un matériau semblable. On entend ici par matériau semblable, des matériaux de même famille et de composition proche pouvant présenter des duretés différentes.

[0026] Dans un mode de réalisation, le panneau sandwich est de structure symétrique.

[0027] Dans un mode de réalisation, le panneau sandwich comprend un nombre de couches compris entre 5 et 9, chaque couche étant monobloc, avec préférablement un habillage.

[0028] Dans un mode de réalisation, le panneau sandwich comprend deux ensembles de 4 couches séparées par un espace central.

[0029] Dans un mode de réalisation, les couches du panneau sandwich sont maintenues ensemble, préférablement par cerclage, rivetage ou soudure, les couches en acier étant de préférence soudées.

[0030] Dans un mode de réalisation, le dispositif de protection comprend un châssis supportant le panneau sandwich et les merlons.

[0031] Dans un mode de réalisation, le châssis présente une structure mécanosoudée.

[0032] Dans un mode de réalisation, le châssis comprend une pluralité d'entretoises disposées entre les merlons et une pluralité de poteaux disposés à l'intérieur du panneau sandwich.

[0033] Dans un mode de réalisation, le dispositif de protection comprend, en outre, des organes de scellement au sol ou substrat.

[0034] Dans un mode de réalisation, chaque merlon comprend une tôle inclinée présentant un angle compris entre 30 et 60° avec le panneau sandwich.

[0035] Dans un mode de réalisation, ladite tôle présentant une épaisseur comprise entre 3 et 10 mm.

[0036] Dans un mode de réalisation, chaque merlon comprend au moins une tôle revêtue d'une couche réalisée en matériau de faible dureté.

[0037] Dans un mode de réalisation, chaque merlon comprend au moins quatre couches analogues aux couches de la moitié du panneau sandwich.

[0038] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à l'examen de la description détaillée ci-après, et des dessins annexés, sur lesquels :

• la figure 1 est une vue de face en élévation du dispositif de protection selon un premier mode de réalisation,
• la figure 2 est une vue de côté en élévation du dispositif de protection de la figure 1,
• la figure 3 est une vue de dessus en élévation du dispositif de protection de la figure 1,
• la figure 4 est une vue de côté en élévation du dispositif de protection selon un deuxième mode de réalisation,
• la figure 5 est une vue de côté en élévation du dispositif de protection selon un troisième mode de réalisation.

[0039] Les dessins annexés sont en partie au moins de caractère certain, et pourront non seulement servir à compléter l'invention, mais aussi contribuer à sa définition, le cas échéant.

[0040] Le dispositif de protection à panneau balistique a pour but de réduire le nombre de victimes et la gravité des blessures lors d'un attentat survenant dans un lieu accueillant du public. Le panneau balistique permet d'intercepter des projectiles et d'offrir un abri aux personnes exposées. Le panneau balistique présente de manière symétrique des propriétés de stabilité propre, des propriétés pare-éclats, des propriétés déviatrices de l'effet de souffle, et des propriétés d'absorption d'énergie par déformation.

[0041] Comme illustré sur les figures, le dispositif de protection est symétrique par rapport à un plan longitudinal généralement vertical. Le plan longitudinal est noté X-Z. Le dispositif de protection est symétrique par rapport à un plan transversal généralement vertical et perpendiculaire au plan longitudinal. Le plan transversal est noté Y-Z. Le dispositif de protection 1 peut présenter une largeur comprise entre 60 et 100 cm, selon l'axe Y. Le dispositif de protection 1 est biface à faces identiques en termes de protection.

[0042] Le dispositif de protection 1 comprend un panneau sandwich 2 de forme générale parallélépipédique. La longueur selon l'axe X est supérieure à la hauteur selon l'axe Z. La hauteur selon l'axe Z est supérieure à l'épaisseur selon l'axe Y, d'un facteur d'au moins 5. L'épaisseur du panneau sandwich 2 peut être comprise entre 8 et 20 cm, préférablement entre 12 et 17 cm. Dans une variante, le panneau sandwich 2 peut présenter en coupe transversale une section trapézoïdale à base située près du sol. Le panneau sandwich 2 est formé sur la hauteur et la longueur du dispositif de protection 1.

[0043] Le dispositif de protection 1 comprend deux merlons 3 déviateurs de souffle. Les merlons 3 sont disposés sur la longueur du dispositif de protection 1. Les merlons 3 sont formés sur une partie de la hauteur du dispositif de protection 1 en partant du bas. Les merlons 3 présentent, ici, une section en triangle rectangle en coupe dans le plan transversal. La section des merlons 3 est constante. Les merlons 3 comprennent des extrémités fermées. Les merlons 3 comprennent une enveloppe en tôle d'acier. L'enveloppe peut être pliée et soudée. L'enveloppe peut former un caisson.

[0044] Les deux merlons 3 d'un dispositif de protection 1 peuvent être formés à partir d'une tôle unique ou d'un ensemble unique. Ledit ensemble unique peut comprendre au moins une couche de faible dureté et au moins une couche de haute dureté. Dans ce cas, la tôle unique peut former les deux merlons 3 et une surface supportant le panneau sandwich 2. Une tôle inférieure d'épaisseur plus faible peut former la paroi inférieure en appui sur le sol. Entre les merlons 3 peut être installé au moins parmi : un rebord de la tôle d'un merlon, un rebord de chaque tôle d'un merlon, un rebord de la tôle unique, un rebord de l'ensemble unique, une région inférieure du panneau sandwich 2 de même structure qu'une région supérieure du panneau sandwich 2, une région inférieure du panneau sandwich 2 de structure moins épaisse qu'une région supérieure du panneau sandwich 2, notamment une prolongation vers le bas d'une couche de dureté élevée.

[0045] Un projectile traversant la paroi extérieure d'un merlon présente une probabilité élevée d'être sur une trajectoire descendante vers sol et de ricochet à l'intérieur du dispositif de protection 1, soit sur le sol ou la paroi inférieure vers le merlon 3 opposé, soit sur le merlon 3 opposé vers le sol ou la paroi inférieure. Le ricochet à l'intérieur du dispositif de protection 1 est souhaitable car l'énergie du projectile est nettement réduite par un tel ricochet. En ce sens, l'épaisseur des couches dures peut être plus faible à la hauteur des merlons 3 qu'au-dessus des merlons 3.

[0046] Les merlons 3 présentent en sous face orientée vers le sol une ou deux rainures 4 longitudinales ouvertes aux extrémités pour la manutention du dispositif de protection 1 par un engin de manutention à fourches, tel que transpalette, chariot élévateur, grue, etc. On évite la présence de rainures transversales susceptibles de transmettre l'effet de souffle. Le dispositif de protection 1 repose au sol par les merlons 3. La surface inférieure 5 du dispositif de protection 1 est plane pour offrir un contact avec un sol plan sans solution de continuité selon l'axe transversal Y. Une propagation d'un effet de souffle est évitée. Les merlons 3 peuvent présenter une hauteur de 30 à 50 cm.

[0047] Chaque merlon 3 comprend une paroi oblique 6. Vue en coupe transversale, la paroi oblique 6 s'étend d'une région distale du plan de symétrie et inférieure à une région proximale du plan de symétrie et supérieure. La paroi oblique 6 est droite dans les modes de réalisation illustrés. La paroi oblique 6 est concave dans d'autres modes de réalisation. Chaque merlon 3 peut comprendre une paroi inférieure ou sous face.

[0048] La paroi oblique 6 présente un angle compris entre 30 et 60° avec le plan X-Z. Une inclinaison de 45° est préférée pour une stabilité latérale du dispositif de protection, une compatibilité avec des sièges, un accroissement de plus de 40% de l'épaisseur de l'obstacle pour un projectile à trajectoire horizontale, et un encombrement restreint. La paroi oblique 6 peut être plane. La paroi oblique 6 peut comprendre une tôle d'épaisseur comprise entre 3 et 10 mm. Les merlons 3 sont efficaces pour dévier le souffle d'une explosion et participer à la dissiper.

[0049] La paroi oblique 6 peut comprendre, en outre, au moins une couche de matériau de faible dureté analogue au matériau de faible dureté du panneau sandwich 2, disposée à l'extérieur et/ou à l'intérieur de la paroi oblique 6. Dans une variante, la paroi oblique 6 peut être formée en continuité de la moitié du panneau sandwich 2. La paroi oblique 6 peut être constituée de manière identique à un ensemble latéral du panneau sandwich 2 dans le sens de l'épaisseur. Ainsi, le panneau sandwich 2 se sépare vers le bas en Y inversé.

[0050] Les merlons 3 sont reliés par des entretoises 7. Les entretoises 7 peuvent être au nombre de trois pour une longueur d'un mètre environ, de quatre pour une longueur de 1,20 m à 1,80 m et de cinq au-delà. Les entretoises 7 disposées en extrémité des merlons 3 forment une paroi d'extrémité. Les parois d'extrémité sont fermées en ce sens qu'un projectile de dimension dangereuse, par exemple supérieure à 1 ou 2 mm, ne peut pas y trouver de passage. Les entretoises 7 présentent un contour de forme générale trapézoïdale avec un sommet correspondant à l'épaisseur du panneau sandwich 2, des côtés correspondant aux parois 6 des merlons 3 et une base concave en raison de la rainure 4. Les entretoises 7 peuvent présenter une épaisseur comprise entre 10 et 20 mm.

[0051] Avantageusement, les entretoises 7 disposées en extrémité sont soudées aux parois 6 des merlons 3. La ou les entretoises 7 disposées à l'intérieur sont soudées aux parois 6 des merlons 3.

[0052] Le dispositif de protection 1 comprend un châssis 8. Le châssis 8 comprend un cadre mécano soudé. Le châssis 8 sépare le panneau sandwich 2 en deux ensembles latéraux 20, 21. Le châssis 8 supporte le panneau sandwich 2 et est supporté par les merlons 3. Le châssis 8, le panneau sandwich 2 et les merlons 3 sont fixés ensemble par soudure. Le châssis 8 peut supporter une ou plusieurs couches dures disposées entre les merlons 3, notamment verticalement.

[0053] Le bord supérieur du dispositif de protection 1 peut être recouvert par une tôle cachant la tranche du châssis 8 et du panneau sandwich 2. Les bords latéraux verticaux du dispositif de protection 1 peuvent être recouverts par une tôle cachant la tranche du châssis 8 et du panneau sandwich 2. La ou lesdites tôles évitent que des projectiles issus de l'espace 22 n'en ressortent par le chant ou la tranche du dispositif de protection 1.

[0054] Dans le mode de réalisation représenté sur les figures 4 et 5, le panneau sandwich 2 comprend huit couches 201, 202, 203, 204, 211, 212, 213, 214 réparties en lesdits ensembles latéraux 20, 21 de quatre couches, séparés par un espace 22. Chaque ensemble latéral 20, 21 comprend, de l'extérieur vers l'intérieur du panneau sandwich 2, une première couche 201, 211 réalisée en matériau de faible dureté, une deuxième couche 202, 212 réalisée en matériau de dureté élevée, une troisième couche 203, 213 réalisée en matériau de faible dureté, une quatrième couche 204, 214 réalisée en matériau de dureté élevée. Les première et troisième couches peuvent être d'épaisseurs sensiblement égales, par exemple comprise entre 5 et 15 mm, préférablement entre 8 et 12 mm. La deuxième couche 202, 212 est d'épaisseur inférieure aux première et troisième couches. La deuxième couche 202, 212 est d'épaisseur inférieure à la quatrième couche 204, 214. La deuxième couche 202, 212 peut être d'épaisseur comprise entre 2 et 5 mm, par exemple environ 3 mm. La quatrième couche 204, 214 peut être d'épaisseur comprise entre 5 et 13 mm, par exemple environ 6 mm. Sur les figures 4 et 5, les épaisseurs desdites couches ne sont pas à l'échelle.

[0055] La dureté de la première couche 201, 211 est inférieure à la dureté de la troisième couche 203, 213. La dureté de la première couche 201, 211 peut être comprise entre 35 et 65 Shore, préférablement entre 40 et 50 Shore. La première couche 201, 211 peut être réalisée en polyuréthane. La dureté de la troisième couche 203, 213 peut être comprise entre 70 et 120 Shore, préférablement entre 80 et 100 Shore. La troisième couche 203, 213 peut être réalisée en polyuréthane. Les première et troisième couches sont des plaques massives.

[0056] Les première et deuxième couches peuvent être collées. Les deuxième et troisième couches peuvent être collées. Les troisième et quatrième couches peuvent être collées.

[0057] La dureté de la deuxième couche 202, 212 est inférieure à la dureté de la quatrième couche 204, 214. La deuxième couche 202, 212 peut présenter une limite élastique d'au moins 220 MPa. La deuxième couche 202, 212 peut être réalisée en acier de composition : C au plus 0,25%, Si au plus 0,04%, Mn au plus 1,50%, P au plus 0,04%, S au plus 0,04%, Cu au plus 0,60%. La deuxième couche 202, 212 peut être réalisée par exemple en acier S235.

[0058] La quatrième couche 204, 214 peut être réalisée en acier de composition : C au plus 0,30%, Si au plus 1,0%, Mn au plus 2,0%, P au plus 0,03%, S au plus 0,02%, Cr au plus 1,40%, Ni au plus 1,50%, Mo au plus 0,60%, B au plus 0,005% ; préférablement C au plus 0,20%, Si au plus 0,80%, Mn au plus 1,60%, P au plus 0,025%, S au plus 0,010%, Cr au plus 0,30%, Ni au plus 0,25%, Mo au plus 0,25%, B au plus 0,004%. Ledit acier peut présenter une dureté HBW d'au moins 350 selon EN ISO 6506-1. Ledit acier peut présenter une limite élastique d'au moins 1000 MPa. La quatrième couche 204, 214 peut être réalisée par exemple en acier Hardox® 400.

[0059] L'espace 22 entre les ensembles latéraux 20, 21 est de largeur supérieure à l'épaisseur des deux ensembles latéraux 20, 21. Ainsi, un projectile ayant traversé un premier desdits ensembles latéraux 20, 21 peut ricocher contre le deuxième desdits ensembles latéraux 20, 21 et rester dans ledit espace 22. Plus un projectile est lent plus il a tendance à ricocher à angle d'incidence égal.

[0060] De façon plus générale, le panneau sandwich 2 peut comprendre deux couches extérieures 201, 211 réalisées en matériau de faible dureté, au moins deux couches intérieures 202, 212 réalisées en matériau de dureté élevée, chacune en contact avec une desdites couches extérieures 201, 211, et au moins une couche intérieure réalisée en matériau de faible dureté et en contact avec des couches intérieures réalisées en matériau de dureté élevée.

[0061] Dans le mode de réalisation représenté, le panneau sandwich 2 présente une hauteur comprise entre 100 et 170 cm, une largeur comprise entre 100 et 250 cm, et préférablement une forme de parallélépipède rectangle sur chant. Le bord supérieur 23 (chant) du panneau sandwich 2 peut être arrondi.

[0062] Le panneau sandwich 2 est résistant aux calibres usuels : 9 mm Parabellum, 5,56 mm, 7,62 mm, 308 Winchester, 338 LP, 12,7 mm à balle ordinaire, en ce sens que le projectile ne traverse pas le panneau sandwich 2 à 50 m de distance de tir. En outre, y compris en 9 mm Parabellum, le projectile ne ricoche pas jusqu'à un angle d'incidence de 10°. Plus l'angle d'incidence est faible, plus le risque de ricochet est élevé et moins le projectile est pénétrant. En effet, un projectile tiré sous incidence de i° est confronté sur sa trajectoire à une épaisseur de paroi Et égale à l'épaisseur E de paroi prise selon l'axe Y divisée par cosinus i°, soit par exemple Et = 2E pour i = 30°.

[0063] La résistance à la pénétration de projectiles à haute vitesse est testée à incidence de 90°. De manière générale, il est considéré que les calibres 12,7 mm et au-dessus sont trop lourds et encombrants pour être aisément utilisés lors d'opérations illégales visant le public. Le dispositif de protection 1 est capable de résister aux balles ordinaires de 12,7 mm. Pour des circonstances à haute dangerosité, il est apte à résister aux balles perforantes de 12,7 mm ou aux balles de 14,5 mm en remplaçant l'acier Hardox 400 par un acier de dureté supérieure, notamment un acier balistique, par exemple Ramor® ou équivalent en dureté, ou en augmentant l'épaisseur de la ou des couche d'acier située à l'intérieur, ou en installant une couche d'acier interne supplémentaire éventuellement associée à une couche supplémentaire de matériau de faible dureté.

[0064] Dans le mode de réalisation représenté sur les figures 4 et 5, le dispositif de protection 1 comprend des sièges 9 supportés par des barres 10 reliées aux merlons 3. Les sièges 9 sont en partie situés au-dessus des merlons 3. L'encombrement est réduit et la stabilité latérale élevée.

[0065] Ainsi, le dispositif de protection 1 dévie et dissipe au moins en partie le souffle d'une explosion, arrête les fragments et éclats, notamment de grenade, tout en évitant les ricochets à des incidences faibles, arrête les balles des armes portatives courantes, tout en évitant les ricochets jusqu'à des incidences faibles et ce de manière symétrique. Le souffle d'explosion génère des oscillations amorties au sein de la structure du panneau sandwich. Il y a dissipation de l'énergie du souffle d'explosion.

[0066] Dans un mode de réalisation, le dispositif de protection 1 comprend au moins une assise de siège disposée sur une face du panneau sandwich 2, au moins en partie au-dessus du merlon 3.

[0067] Dans un mode de réalisation, un ensemble comprend une pluralité de dispositifs de protection 1 présentant une pluralité d'orientations.

Revendications

1. Dispositif de protection (1) anti-souffle, anti-fragment, anti-balle, anti-ricochet et anti véhicule, biface, pour lieu recevant du public, comprenant un panneau sandwich (2) comprenant deux couches extérieures (201, 211) réalisées en matériau de faible dureté, au moins deux couches intérieures (202, 212) réalisées en matériau de dureté élevée, chacune en contact avec une desdites couches extérieures, et au moins une couche intérieure (203, 213) réalisée en matériau de faible dureté et en contact avec des couches intérieures réalisées en matériau de dureté élevée, et deux merlons (3) disposés chacun de biais par rapport au panneau sandwich (2) et fixés au panneau sandwich (2), pourvus d'un bord en contact avec le substrat ou un sol, et formant déviateurs de souffle.

2. Dispositif de protection (1) selon la revendication 1, dans lequel le matériau de faible dureté est choisi parmi les élastomères et les polyuréthanes.

3. Dispositif de protection (1) selon la revendication 1 ou 2, dans lequel le matériau de dureté élevée est choisi parmi : acier de limite élastique supérieure à 200 MPa, et acier de dureté supérieure à 300 HBW, préférablement de dureté supérieure 350 HBW, plus préférablement supérieure 460 HBW.

4. Dispositif de protection (1) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le panneau sandwich (2) présente une hauteur comprise entre 100 et 170 cm, une largeur comprise entre 100 et 250 cm, et préférablement une forme de parallélépipède rectangle sur chant.

5. Dispositif de protection (1) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le panneau sandwich (2) comprend au moins huit couches (201, 202, 203, 204, 211, 212, 213, 214) disposées symétriquement, notamment, de l'extérieur vers l'intérieur, une première couche (201, 211) de faible dureté, une deuxième couche (202, 212) de dureté élevée en acier de construction, une troisième couche (203, 213) déformable de dureté supérieure à la première couche et une quatrième couche (204, 214) de dureté élevée en acier de dureté supérieure à 350 HBW, les première et troisième couches étant réalisées dans un matériau semblable.

6. Dispositif de protection (1) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le panneau sandwich (2) est de structure symétrique et comprend un nombre de couches compris entre 5 et 9, chaque couche étant monobloc, avec préférablement un habillage, le panneau sandwich (2) pouvant comprendre deux ensembles de 4 couches séparées par un espace central (22).

7. Dispositif de protection (1) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel les couches du panneau sandwich (2) sont maintenues ensemble, préférablement par cerclage, rivetage ou soudure, les couches en acier étant de préférence soudées.

8. Dispositif de protection (1) selon l'une des revendications précédentes, comprenant un châssis (8) supportant le panneau sandwich (2) et les merlons (3), le châssis (8) présentant une structure mécanosoudée, le châssis (8) comprenant une pluralité d'entretoises (7) disposées entre les merlons (3) et une pluralité de poteaux disposés à l'intérieur du panneau sandwich (2), le dispositif de protection (1) comprenant, en outre, des organes de scellement au sol ou substrat.

9. Dispositif de protection (1) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel chaque merlon (3) comprend une tôle inclinée présentant un angle compris entre 30 et 60° avec le panneau sandwich (2), ladite tôle présentant une épaisseur comprise entre 3 et 10 mm.

10. Dispositif de protection (1) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel chaque merlon (3) comprend au moins une tôle revêtue d'une couche réalisée en matériau de faible dureté, préférablement au moins quatre couches analogues aux couches de la moitié du panneau sandwich (2).

11. Dispositif de protection (1) selon l'une des revendications précédentes, comprenant au moins une assise de siège disposée sur une face du panneau sandwich (2), au moins en partie au-dessus du merlon (3).

12. Ensemble comprenant une pluralité de dispositifs de protection selon l'une des revendications précédentes, dans lequel les dispositifs de protection (1) présentent une pluralité d'orientations.

Dessins