Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie et concerne, plus particulièrement,
un mécanisme d'échappement à ressort bistable formé d'une lame travaillant en flambage
autour d'un point central d'inflexion en coopération avec une bascule d'armage et
une bascule de détente pour transmettre des impulsions d'énergie mécanique d'une source
motrice à un régulateur oscillant de pièce d'horlogerie.
État de la technique
[0002] De tels mécanismes d'échappement, dits à force constante, sont connus depuis bientôt
une vingtaine d'année et la publication de la demande de brevet
WO 99/64936. Ils n'ont cependant trouvé une mise en oeuvre pratique qu'il y a une dizaine d'année
avec le développement et la maitrise de la technologie de gravure profonde de silicium
pour l'horlogerie, permettant la réalisation sous une forme monolithique d'une lame
flambée autour d'un point central d'inflexion entre deux points d'ancrage sur un cadre,
les points d'ancrage et le point central d'inflexion de la lame flambée étant parfaitement
alignés. Ces premières mises en oeuvre pratique ont été décrites notamment dans les
demandes
WO 2009/118310 ou encore
CH 705674 de la demanderesse.
[0003] Plus récemment, divers perfectionnements ont également été apportés à ces mécanismes
d'échappement pour en améliorer le rendement et la fiabilité de fonctionnement, comme
par exemple décrit dans les documents
CH 710925 et
WO 2018/015146, également au nom de la Demanderesse.
[0004] Toujours dans le but d'améliorer le rendement d'un tel échappement à lame ressort
bistable, la Demande
WO 2018/002773 a proposé un mécanisme d'échappement comprenant un ressort-lame bistable et un unique
mobile d'échappement pour entraîner une bascule d'armage pendant les phases d'armage,
le mobile d'échappement comprenant un organe d'armage coaxial agencé pour coopérer
avec la bascule d'armage à la manière d'un engrenage pour faire pivoter la bascule
d'armage alternativement dans des sens opposés.
[0005] Un tel mécanisme est particulièrement séduisant de prime abord car il permet de réduire
a priori de manière singulière l'encombrement global du mécanisme par l'utilisation
d'un mobile d'échappement unique, qui plus est agencé de manière coaxiale à un mobile
d'armage ainsi qu'un mobile de verrouillage qui respectivement coopère sensiblement
ponctuellement par des dents pointues, c'est-à-dire avec des frottements réduits,
avec un chemin d'armage aménagé dans un anneau solidaire de la bascule d'armage d'une
part et avec la bascule de détente d'autre part. Cependant, sur un plan pratique de
mise en oeuvre, cette solution s'avère sinon impraticable, à tous le moins inopérante
fonctionnellement. En effet, dans la configuration présentée dans cette demande de
brevet le mécanisme d'échappement ne peut fonctionner au mieux que lorsque la bascule
d'armage et le mobile d'armage pivotent dans un même sens de rotation autour de leur
axe de rotation respectif pour armer la lame bistable, qui correspond selon la convention
présentée à un sens de rotation horaire. En revanche, lors d'un armage du ressort
nécessitant un pivotement de la bascule d'armage en sens opposé à celui de rotation
du mobile d'armage, donc en sens antihoraire, le bras de levier entre le point d'application
de la force d'armage d'une dent du mobile d'armage et le centre de rotation de la
bascule d'armage est nettement inférieur à celui procuré pour la rotation dans le
sens horaire de la bascule d'armage. Cette différence de bras de levier induit deux
types de fonctionnement fautifs, soit :
- 1) Lorsque la bascule d'armage tourne dans le sens inverse du mobile d'armage, le
petit bras de levier est insuffisant pour vaincre la force de rappel du ressort bistable
et l'amener dans son état métastable ; le mécanisme d'échappement se trouve alors
bloqué, à l'arrêt, et de fait l'organe régulateur associé également, de même que le
mouvement les comportant.
- 2) Si le petit bras de levier permet malgré tout de vaincre la force de rappel du
ressort bistable, le couple agissant sur la bascule d'armage est alors trop fort lorsque
celle-ci tourne dans le même sens que le mobile d'armage ; il en résulte immanquablement
des pertes d'énergie par chocs lors du verrouillage du mécanisme, après que le ressort
d'échappement a atteint son état métastable, qui se traduisent par un mauvais rendement
de l'échappement.
[0006] Le but de la présente invention consiste donc à procurer une solution aux défauts
fonctionnels de l'approche structurelle d'un mécanisme d'échappement à ressort bistable
proposée dans
WO 2018/002773 tout en conservant les avantages de ce dernier en termes de rendement et de compacité
de construction.
Divulgation de l'invention
[0007] Ce but est atteint grâce à un mécanisme d'échappement dont les caractéristiques sont
détaillées dans les revendications.
[0008] Plus particulièrement, le mécanisme d'échappement de l'invention tel que défini à
la revendication 1, comportant :
- Une lame élastique au comportement bistable obtenu par flambage de ladite lame initialement
droite après en avoir rapproché les deux extrémités encastrées de manière symétrique
par rapport à un point de pivotement médian correspondant au point d'inflexion de
ladite lame élastique une fois celle-ci contrainte en flambage entre ses deux points
d'ancrage,
- une bascule d'armage de ladite lame élastique bistable, mobile en rotation et dont
les mouvements sont tangentiellement solidaires de ladite lame élastique et ainsi
liée cinématiquement selon une direction sensiblement perpendiculaire en deux points
équidistantes du point d'inflexion médian et
- un mobile d'échappement apte à engrener avec un mobile du rouage de finissage d'un
mouvement horloger, et agencé pour transmettre séquentiellement un couple d'entrainement
à la bascule d'armage de manière à faire pivoter ladite bascule d'armage alternativement
dans un sens horaire et un sens antihoraire pour faire passer ladite lame élastique
bistable d'un état stable de repos à un état métastable d'armage, et
- une bascule de détente solidaire de la lame élastique en son point médian et agencée
pour coopérer avec un organe régulateur oscillant d'un dit mouvement horloger à chaque
alternance de celui-ci de manière à lui transmettre une impulsion consécutivement
à une détente de la lame élastique bistable correspondant au passage d'un dit état
d'armage à un dit état de repos symétrique à un état stable de repos précédent.
[0009] Le mécanisme de l'invention se caractérise en outre en ce qu'il comporte un organe
élastique monostable dimensionné de telle manière qu'il compense la variation du couple
d'entrainement de la bascule d'armage par le mobile d'échappement en fonction du sens
de rotation de ladite bascule d'armage.
[0010] Le mécanisme de l'invention permet ainsi, grâce à la procuration d'un organe élastique
monostable de compensation de palier les variations de couple d'armage appliqué à
la bascule d'armage par la roue d'échappement selon le sens de rotation de cette dernière
dans une configuration telle que proposée dans
WO 2018/002773, et ainsi, en adaptant la force de rappel de l'organe élastique monostable de compensation
en fonction des dimensionnements des autres éléments du mécanisme d'échappement et
des caractéristiques de la lame élastique bistable, de garantir le basculement alterné
de la bascule d'armage de manière parfaitement équilibrée, sans perte d'énergie inutile
ni risque de blocage, avec un rendement accru par rapport aux mécanismes d'échappement
analogues. On viabilise et fiabilise ainsi fortement le mécanisme d'échappement.
[0011] Dans un mode de réalisation de l'invention l'organe élastique monostable de compensation
est accouplé à la bascule d'armage et agencé pour exercer sur cette dernière un couple
de rappel dans un seul sens de rotation.
[0012] Dans une variante de réalisation du mécanisme de l'invention, celui-ci comporte un
unique mobile d'échappement muni d'un nombre impair de dents périphériques et agencé
pour engrener avec des ergots d'armage, sensiblement confondus avec une ligne virtuelle
passant par les centres de pivotement dudit mobile d'échappement et de ladite bascule
d'armage, ces ergots d'armage étant formés sur un champ interne d'un oeillet de la
bascule d'armage et selon une homothétie de rapport k=-1 par rapport au centre dudit
oeillet.
[0013] Dans ce mode de réalisation, il est particulièrement critique de s'assurer que la
coopération des dents du mobile d'échappement avec les ergots d'armage implique une
variation minimale du couple d'entrainement de la bascule d'armage, malgré la présence
de l'organe élastique de compensation. Ceci implique notamment l'ajustement adéquat,
au niveau structurel des dents et ergots afin que les angles de levée au mobile d'échappement
et à la bascule d'armage et leurs pénétrations dans les deux sens de rotation de la
bascule d'armage soient le plus similaires possibles. Pour ce faire, les inventeurs
ont pu avantageusement déterminer que le mobile d'échappement et la bascule d'armage
devaient être tels que le rapport du rayon dudit mobile d'échappement (R
A) sur l'entraxe entre ce mobile d'échappement et la bascule d'armage (R
B) soit inférieure à 1/3.
[0014] Dans une seconde variante de réalisation le mécanisme de l'invention comporte deux
mobiles d'échappement identiques munis chacun de dents périphériques et apte à engrener
avec à un mobile du rouage de finissage d'un mouvement horloger pour pivoter simultanément
dans un même sens autour d'un axe de rotation propre et engrener chacun avec un ergot
d'armage formé sur un champ interne d'un premier et d'un second oeillets formés symétriquement
sur la bascule d'armage.
[0015] Dans ces deux variantes de réalisation, l'organe élastique monostable de compensation
peut être choisi comme un ressort-lame travaillant en flexion, un ressort-lame travaillant
en flambement, ou encore un ressort en spirale.
[0016] Dans les différentes formes de réalisation présentée, l'organe élastique monostable
de compensation peut être solidaire en une première extrémité d'un tenon formé sur
la bascule d'armage et en une seconde extrémité d'un organe d'ancrage à un élément
de bâti d'un dit mouvement horloger ou d'une pièce d'horlogerie.
[0017] De plus, les points d'ancrage de ladite lame élastique bistable sont également de
préférence situés sur ledit organe d'ancrage à un élément de bâti d'un mouvement horloger
ou d'une pièce d'horlogerie.
[0018] Dans une forme de réalisation particulière, l'organe élastique monostable de compensation
est un ressort-lame venu de matière sous forme monolithique avec un cadre de fixation
à un élément de bâti d'un mouvement horloger ou d'une pièce d'horlogerie.
[0019] De manière analogue, la lame élastique bistable est également de façon préférée venue
de matière sous forme monolithique avec ledit cadre de fixation à un élément de bâti
d'un mouvement horloger ou d'une pièce d'horlogerie et l'organe élastique de compensation.
[0020] Préférentiellement, notamment pour ces formes de réalisation monolithique, de la
lame élastique bistable et l'organe élastique monostable de compensation sont constitués
de silicium. Plus particulièrement la lame élastique et l'organe élastique monostable
de compensation, ainsi que le cadre de fixation duquel ils sont venus de matière le
cas échéant peuvent être obtenus par des procédés de gravure profonde de silicium.
[0021] Le mécanisme d'échappement de l'invention comprend également avantageusement une
bascule de verrouillage agencée en liaison cinématique avec la bascule de détente
et configurée pour bloquer la bascule d'armage dans une première et une deuxième positions
extrêmes hors des phases de détente de la lame élastique.
[0022] De préférence, la bascule de verrouillage comporte une barrette munie à une première
extrémité d'une fourchette de liaison à ladite bascule de détente et deux bras de
verrouillage s'étendant symétriquement l'un de l'autre depuis ladite barrette et muni
chacun à son extrémité libre d'une palette de verrouillage agencée pour coopérer avec
un organe de verrouillage complémentaire sur ladite bascule d'armage.
[0023] Selon une forme de réalisation préférée, ledit organe de verrouillage complémentaire
sur ladite bascule d'armage comporte un ergot de verrouillage de forme et d'orientation
adaptée pour crocheter une dite palette de verrouillage de la bascule de verrouillage.
[0024] Enfin, la fourchette de la bascule de verrouillage comporte deux cornes délimitant
un espace entre-cornes dans lequel est insérée une cheville de déverrouillage solidaire
de la bascule de détente.
Brève description des dessins
[0025] D'autres caractéristiques de la présente invention apparaîtront plus clairement à
la lecture de la description qui va suivre, faite en référence aux dessins annexés,
parmi lesquels :
- les figures 1 à 9 représentent une première variante de réalisation du mécanisme d'échappement
selon l'invention, comportant deux mobiles d'échappement et un ressort-lame monostable
de compensation travaillant en flambement,
- les figures 10 à 18 représentent une seconde variante de réalisation du mécanisme
d'échappement selon l'invention, comportant un seul mobile d'échappement et un ressort-lame
de compensation travaillant en flexion,
- les figures 19 à 22 représentent les pénétrations respectives de mobiles d'échappements
avec les anneaux d'armage de la bascule d'armage du mécansime de l'invention dans
les deux variantes de réalisation décrites.
Mode(s) de réalisation de l'invention
[0026] On a représenté sur la figure 1 un mécanisme d'échappement pour un mouvement horloger
selon l'invention dans un premier mode de réalisation. Ce mécanisme d'échappement
comporte une première et une seconde roues d'échappement 4, 5 mobiles chacune en rotation
respectivement autour d'un premier axe D et d'un deuxième axe G. Les deux roues d'échappement
4, 5 engrènent un mobile du rouage de finissage d'un mouvement horloger (dont seuls
la roue de cinquième 8 et le balancier 0 sont représentés sur les figures), en l'espèce
une roue de cinquième 8 mobile en rotation autour d'un axe H, par l'intermédiaire
d'un premier et d'un second pignons d'échappement 6, 7 solidaires respectivement de
manière coaxiale des dites première et seconde roues d'échappement 4,5.
[0027] Les roues d'échappement 4, 5 sont agencées pour transmettre une portion d'énergie
mécanique d'une source motrice du mouvement horloger, typiquement un ou plusieurs
ressorts de barillet(s), au régulateur du mouvement, formé d'un balancier 0 agencé
mobile en rotation autour d'un axe K et portant, de manière classique en soit, un
double plateau 1 muni sur son grand plateau d'une cheville de plateau 1a. Les roues
d'échappement 4, 5 coopèrent pour ce faire avec une bascule d'armage 3 montée pivotante
autour d'un axe F et d'un ressort-lame bistable L. Le ressort-lame bistable L est
formé d'une lame élastique initialement droite dont les extrémités A, B ont été rapprochées
de manière symétrique par rapport à un point médian pour contraindre ladite lame en
flambage telle que cette dernière est apte à pivoter autour dudit point médian, formant
le point d'inflexion du ressort-lame bistable L, ce point d'inflexion étant situé
sur l'axe F de rotation de la bascule d'armage 3. Le ressort-lame bistable L comporte
ainsi de part et d'autre de son point d'inflexion deux demi-lames 10a, 10b élastiques,
présentant chacune dans un état de repos, dit état stable, une concavité opposée de
l'autre demi-lame. Les extrémités A, B formant ancrages du ressort-lame bistable L
sont avantageusement solidaires d'un cadre 10e apte à être fixé sur un bâti, par exemple
une platine, du mouvement horloger, ledit cadre 10e procurant ainsi par construction
la contrainte de flambage nécessaire sur le ressort-lame bistable L, donc sur les
demi-lames 10a, 10c.
[0028] De préférence, le ressort-lame bistable L, les deux demi-lames 10a, 10c et le cadre
10e sont avantageusement formés en tant que pièce monolithique de silicium par des
procédés de gravure profonde, ce qui permet d'obtenir des pièces de dimensionnement
extrêmement précis conformes aux contraintes et performances calculées au préalable
en fonction des dimensionnements des autres pièces de l'échappement mais également
du mouvement horloger dans lequel ledit mécanisme d'échappement est mis en oeuvre.
[0029] Ledit ressort-lame bistable L est destiné de manière connue en soit à accumuler l'énergie
mécanique de la source motrice du mouvement transmise par les roues d'échappement
4, 5 à la bascule d'armage 3 sous la forme d'un couple d'entrainement dextre M
d (Figure 2, 3), respectivement sénestre M
g (Figure 6, 7), de ladite bascule d'armage 3 autour de l'axe F, ladite bascule d'armage
3 étant solidaire du ressort-lame bistable L sensiblement aux points milieux de chaque
demi-lames 10a, 10b située de part et d'autre du point d'inflexion du ressort-lame
bistable L.
[0030] La liaison de la bascule d'armage 3 à chaque demi-lame 10a, 10b est avantageusement
réalisée aux extrémités de deux bras de ladite bascule d'armage 3 par l'intermédiaire
de deux tenons d'armage 3e, 3f insérés dans des oeillets 10e, 10f correspondant formés
de matière au milieu de chaque demi-lame 10a, 10b. La bascule d'armage 3 présente
avantageusement une symétrie selon un plan médian passant par les axes de rotation
F, respectivement K de la bascule d'armage, respectivement de l'oscillateur,de telle
sorte que les points de liaison des bras de liaison de la bascule d'armage 3 au ressort-lame
bistable L sont équidistants de l'axe de rotation F de ladite bascule d'armage d'une
distance R
e, et ainsi apte à appliquer au milieu de chaque demi-lame 10a, 10b une force d'armage
F
e du ressort-lame bistable 10 procurant un couple d'armage M
e apte à faire passer chaque demi-lame 10a, 10b d'un état stable à un état métastable
dit d'armage (représenté sur les figures 2, 3, 6, 7 par des lignes en traits continus
forts de chaque demi-lame) dans lequel chaque demi-lame 10a, 10b est chargée d'une
énergie élastique ensuite déchargée et transmise au balancier 0 par l'intermédiaire
d'une bascule de détente 2.
[0031] La bascule de détente 2 est agencée solidaire du ressort-lame L en son point d'inflexion
et donc mobile en rotation elle-aussi autour de l'axe F, commun à la bascule d'armage
3. Toutefois la bascule de détente 2 est indépendante en rotation de la bascule d'armage
3. La bascule de détente 2 présente (Figure 1B) de façon classique une fourchette
de coopération avec le la cheville de plateau 1a du double plateau 1 de balancier
0, ladite fourchette comportant des cornes intérieures 2b, 2c et extérieures 10i,
10j ainsi qu'un dard central 2a destiné à prévenir tout renversement comme dans un
échappement à ancre. La bascule de détente 2 ne pivote ainsi autour de l'axe F que
sous l'action de la cheville de plateau 1a dans ses cornes de détentes 2b, 2c lors
des alternances du balancier 2, transmettant ainsi à ce dernier l'énergie élastique
accumulée dans l'état d'armage du ressort-lame bistable L.
[0032] Selon une forme de réalisation avantageuse, la bascule de détente 2 peut être formée
de manière monolithique avec le ressort-lame bistable L, de telle sorte que l'axe
de rotation F de la bascule de détente 2 soit confondu au point d'inflexion médian
du ressort-lame bistable L. Avantageusement encore, les mouvements de la bascule de
détente 2 sont limités par des butées en la forme de goupilles ou d'étoqueaux I, J
par exemple intégrés sous forme monolithique eux-aussi avec le cadre 10e et le ressort-lame
L, le tout constituant une seul pièce 10 fixé sur la platine du mouvement horloger.
[0033] À une extrémité opposée à sa fourchette, ladite bascule de détente 2 comporte une
cheville de déverrouillage 2d, insérée dans une fourchette de liaison d'une bascule
de verrouillage 9 de la bascule d'armage 3. Cette bascule de verrouillage 9 est destinée
à opérer le verrouillage de ladite bascule d'armage 3 dans les positions d'armage
dextre (rotation horaire de ladite bascule d'armage 3) et sénestre (rotation antihoraire
de ladite bascule d'armage 3) du ressort-lame bistable L, dans lesquelles chaque demi-lame
10a, 10b de ce dernier sont dans leur état métastable d'armage. La bascule de verrouillage
9 est montée mobile autour d'un axe de rotation H, dans l'exemple présenté commun
à la roue de cinquième 8, mais qui pourrait être agencé autrement également. Elle
comporte une barrette centrale 9e dont un extrémité libre, opposée à l'axe de rotation
H, comporte une première et une deuxième cornes de déverrouillage 9a, 9b définissant
la fourchette de liaison à la bascule de détente 2, entre lesquelles s'étend la cheville
de déverrouillage 2d. À l'opposé des cornes de déverrouillage 9a, 9b s'étendent de
manière symétrique par rapport à l'axe de rotation H et la barrette centrale 9e deux
bras de verrouillage portant en leur extrémité libre une palette de verrouillage droite
9c et une palette de verrouillage gauche 9d respectivement, agencées pour coopérer
avec des ergots de verrouillage 3c, 3d de la bascule d'armage 3, formés sur une queue
de verrouillage 3k de ladite bascule de verrouillage 3, ladite queue de verrouillage
étant visible en plus de détails sur les figures 4 et 5.
[0034] L'armage du ressort-lame bistable L résulte comme évoqué précédemment de la transmission
du couple mécanique d'entrainement de la source motrice du mouvement horloger à la
bascule d'armage 3. Cette transmission de couple s'effectue selon le mécanisme d'échappement
de l'invention par engrènement des dents des roues d'échappement 4,5 avec des ergots
d'armage 3a, 3b formés sur un champ interne d'un premier et d'un second anneau d'armage
3i, 3j, équidistants de l'axe médian de la bascule d'armage 3 comme les bras de liaison
au ressort-lame bistable L, lesdits anneaux d'armage 3i, 3j délimitant chacun une
ouverture oblongue dans laquelle est logée une des roues d'échappement 4, 5.
[0035] Plus particulièrement la première roue d'échappement 4 s'étend dans l'ouverture oblongue
délimitée par l'anneau d'armage 3i, et la seconde roue d'échappement 5 s'étend dans
l'ouverture de l'anneau d'armage 3j. L'anneau d'armage 3i comporte un ergot d'armage
3a agencé sur un champ interne du bord extérieur de l'anneau 3i, c'est-à-dire le bord
le plus éloigné de l'axe de rotation F de la bascule d'armage 3, et l'anneau d'armage
3j comporte un ergot d'armage 3b agencé sur un champ interne du bord intérieur de
l'anneau 3j, c'est-à-dire le bord le plus proche de l'axe de rotation F de la bascule
d'armage 3. Cette configuration particulière des anneaux d'armage 3i, 3j et l'agencement
des roues d'échappement 4, 5 dans les ouvertures de ceux-ci procure un découplage
des fonctions d'armage dextre et d'armage senestre de la bascule d'armage 3 sur la
roue d'échappement 4 dans l'anneau d'armage 3i pour l'armage dextre d'une part, et
sur la roue d'échappement 5 dans l'anneau d'armage 3j pour l'armage senestre d'autre
part, comme il sera décrit en détail par la suite.
[0036] Ainsi, la roue d'échappement 4 engrène ledit ergot d'armage 3a de l'anneau d'armage
3i lors de phases d'armage dextre du ressort-lame bistable L, la seconde roue d'échappement
5 étant alors dépourvue de contact avec l'ergot d'armage 3b de l'anneau d'armage 3j.
Inversement, la roue d'échappement 5 engrène ledit ergot d'armage 3b de l'anneau d'armage
3j lors de phases d'armage senestre du ressort-lame bistable L, la première roue d'échappement
4 étant alors dépourvue de contact avec l'ergot d'armage 3a de l'anneau d'armage 3i.
[0037] Selon cette configuration, les distances R
d, R
g d'application des forces d'armage F
d, F
g appliquées par les dents des roues d'échappement 4, 5 sur les ergots d'armage 3a,
3b par rapport à l'axe F lors des phases d'armage dextre et sénestre de la bascule
d'armage 3, sont différents, et donc les couples d'armage dextre M
d et senestre M
g appliqués par chaque roue d'échappement 4, 5 sont nécessairement différents, le bras
de levier R
g, et donc le couple d'armage M
g, senestre étant en pratique inférieur au bras de levier R
d et au couple d'armage dextre M
g alors que les forces appliquées F
d, F
g sont égales (le rapport d'engrènement des roues d'échappement 4,5 avec la roue de
cinquième 8 étant de préférence égal), ce qui entraine les mêmes inconvénients potentiels
que ceux identifiés du mécanisme antérieur décrit dans
WO 2018/002773.
[0038] Ces inconvénients sont toutefois supprimés dans le mécanisme de l'invention par la
procuration d'un dispositif de compensation de cette différence des couples d'armage
dextre M
d et sénestre M
g, ce dispositif compensatoire consistant essentiellement en la procuration d'un organe
élastique monostable 10c de compensation d'une variation du couple d'entrainement
de la bascule d'armage 3 par les mobiles d'échappement 4, 5 selon les rotations d'armage
dextre et senestre.
[0039] Dans la forme de réalisation représentée, l'organe élastique de compensation est
avantageusement constitué d'un ressort-lame monostable 10c agencé pour exercer une
force de rappel complémentaire à la force d'armage appliquée par la roue d'échappement
5 sur l'ergot 3b de la bascule d'armage 3 lors des phases d'armage sénestre, ledit
ressort-lame monostable10c travaillant de préférence en flambage. On notera toutefois
que l'on pourrait dans ce mode de réalisation également prévoir un ressort-lame de
compensation 10c travaillant en flexion, ou bien encore un ressort en spirale agencé
entre le bâti du mouvement par exemple et la bascule d'armage 3.
[0040] Le ressort-lame de compensation 10c s'étend de préférence depuis un premier point
d'ancrage C sur le cadre 10e et une second point d'ancrage sur la queue 3k de la bascule
d'armage 3, formé par exemple dans la forme présentée par un oeillet 10g à l'extrémité
du ressort-lame de compensation 10c s'ajustant avec jeu dans un tenon solidaire d'une
queue 3k de la bascule d'armage 3, à la base des cornes de déverrouillage 9a, 9b de
la fourchette de bascule de verrouillage 9. Avantageusement, le ressort-lame de compensation
10c peut lui aussi être obtenu sous forme monolithique avec le cadre 10e et son ressort-lame
bistable L, qui comporte deux demi-lames 10a,10b reliées entre-elles par une partie
10d de la bascule de détente. Ce ensemble monolitique peut notammment être réalisé
en silicium, par des procédés de gravure profonde, bien connus dans le domaine de
l'horlogerie et des microtechniques de manière générale.
[0041] Le fonctionnement du mécanisme d'échappement de l'invention et ses conditions de
fonctionnement vont maintenant être présentés en détails en référence aux figures
2 à 9, qui montrent un cycle de fonctionnement complet sur deux alternances du balancier
0 du mouvement horloger associé, chaque alternance du balancier 0 comprenant au niveau
de l'échappement une phase d'armage et de verrouillage durant l'arc supplémentaire
du balancier, auxquelles succèdent une phase de déverrouillage, et une phase de détente
durant l'angle de levée.
[0042] Les figures 2 à 5 représentent une première alternance du balancier 0 avec un armage
et un verrouillage durant l'arc supplémentaire du balancier 0 puis un déverouillage
et une détente dextre opérant durant son angle de levée, les bascule d'armage 3 et
de détente 2 tournant successivement selon un sens de rotation dextre, c'est-à-dire
avec une rotation en sens.
[0043] La phase d'armage dextre (Figure 2) est initiée lorsqu'une dent de la roue d'échappement
4, entrainée par la roue de cinquième 8 suivant un mouvement horaire, engrène l'ergot
d'armage 3a de l'anneau d'armage 3i, appliquant ainsi au point d'engrènement une force
F
d avec un bras de levier R
d par rapport à l'axe F de rotation de la bascule d'armage 3, procurant un couple d'armage
dextre M
d. Ce couple d'armage dextre M
d fait pivoter la bascule d'armage 3 autour de son axe F dans le sens horaire, ce qui
impose ce qui impose aux deux demi-lames 10a, 10b de quitter un état stable pour un
état métastable et donc de provoquer, par contre réaction de la lame élastique bistable
L, des forces F
e agissant sur la bascule d'armage 3 par l'entremise des oeillets 10e, 10f agissant
sur les tenons 3e, 3f (représenté par les lignes en traits forts), sans que la bascule
de détente 2 ne bouge. Concomitamment, la rotation dextre de la bascule d'armage 3
contraint également le ressort-lame de compensation 10c qui subit également un flambage.
Le ressort-lame monostable de compensation10c applique ainsi à la bascule d'armage
3 une force de réaction F
c par son oeillet 3g sur le tenon 3g de la bascule d'armage 3
[0044] À la fin de la rotation d'armage dextre de la bascule d'armage (figure 3) l'ergot
de verrouillage 3d de la queue 3k de la bascule d'armage 3 engage la palette de verrouillage
9d de la bascule de verrouillage 9 et crochète avec elle, opérant le verrouillage
dextre de la bascule d'armage 3, et bloquant alors le ressort-lame bistable L dans
un état métastable, le ressort de compensation monostable 10c étant quant à lui dans
un état proche de son état d'armage maximal. Durant toute la phase d'armage dextre
et de verrouillage dextre, la bascule de détente 2 est sensiblement immobile, en appui
stable par la corne extérieure droite 10j contre l'étoqueau J, le balancier 0 finissant
de parcourir son arc supplémentaire dextre ascendant ou débute son arc supplémentaire
sénestre descendant. À la fin de la phase de verrouillage le balancier 0 entame son
retour vers le point mort et sa seconde alternance en rotation antihoraire sur son
axe, c'est-à-dire son arc supplémentaire senestre descendant.
[0045] La phase de déverrouillage dextre débute lorsque la cheville de plateau 1a entre
en contact avec la corne intérieure gauche 2b de la bascule de détente 2 et s'achève
lorsque cette cheville est sensiblement sur la ligne des centres. Ce déverrouillage,
analogue au dégagement de l'ancre dans un échappement à ancre suisse, induit une inflexion
du ressort lame bistable L autour de son point d'inflexion I qui quitte son état métastable
pour atteindre son état instable proprement dit, cela grâce à la rotation dextre de
la bascule de détente 2 autour de son axe F. Une fois l'état instable du ressort-lame
L outrepassé, la rotation de la bascule de détente 2 subit la détente du ressort-lame
bistable L qui transmet l'énergie élastique accumulée dans son état instable d'armage
au balancier 0 et passe alors dans un second état de repos stable, dans lequel la
concavité des demi-lames 10a, 10b est inversée par rapport à celle de début d'armage,
représenté à la figure 1 ou 2. En revanche, le ressort-lame de compensation 10c reste
lui en état armé et de fait même plus contraint du fait de la rotation complémentaire
de la bascule d'armage 3 dans le sens horaire consécutivement à la détente du ressort-lame
bistable L, jusqu'à ce que la bascule de détente 2 vienne en butée sur la corne extérieure
gauche 10i contre l'étoqueau I, la cheville de plateau 1a quittant alors la fourchette
de détente et entamant son arc supplémentaire sur la seconde alternance de balancier
0 (figures 6 et 7). À cet instant, la palette 9d de la bascule de verrouillage 9 décrochète
d'avec le crochet 3d, libérant ainsi la bascule d'armage 3, qui se trouve libre de
poursuivre un petit angle de déverrouillage dextre suffisant à ce son ergot d'armage
3a libère la dent du mobile d'armage 4 jusqu'alors en prise. Les deux roue d'armage,
engrenant toute deux avec par leur pignon d'armage 6, 7 à la roue de cinquième 8 tournent
de concert jusqu'à ce qu'une dent de la roue d'armage 5 rencontre l'ergot d'armage
3b de la bascule d'armage 3, initiant alors la phase d'armage senestre du ressort-lame
bistable 10 (figure 6).
[0046] L'engrènement de la dent de la roue d'échappement 5, elle aussi entrainée par la
roue de cinquième 8 suivant un mouvement horaire, avec l'ergot d'armage 3b de l'anneau
d'armage 3j, applique cette fois ainsi au point d'engrènement une force F
g avec un bras de levier R
g par rapport à l'axe F de rotation de la bascule d'armage 3, procurant un couple d'armage
sénestre M
g. Ce couple d'armage sénestre M
g est nécessairement inférieur au couple d'armage dextre M
d dans la mesure où le bras de levier R
g est inférieur au bras de levier R
d d'application de la force F
d sur l'ergot 3a. En pratique, du fait de cette différence structurelle inhérente,
le couple d'armage sénestre M
g est insuffisant pour faire pivoter la bascule d'armage 3 autour de son axe F dans
le sens antihoraire et amener les demi-lames 10a, 10b à leur état d'armage métastable
(représenté par les lignes trait continu fort). Cependant, le ressort-lame de compensation
10c vient alors compenser le manque de couple d'armage sénestre M
g de la roue d'échappement 5 par la libération progressive de l'énergie élastique accumulée
lors des phases d'armage et de détente dextre, qui induit une poussée F
c sur la queue 3k de la bascule d'armage 3, et donc un couple de compensation M
e qui, additionné au couple d'armage M
g, soit apte à vaincre le couple de contre-réaction 2 x F
e x R
e nécessaire pour produire l'armage du ressort-lame bistable L.
[0047] À la fin de la rotation d'armage sénestre de la bascule d'armage (figure 7) l'ergot
de verrouillage 3c de la queue 3k de la bascule d'armage 3 engage la palette de verrouillage
9c de la bascule de verrouillage 9 et crochète avec elle, opérant le verrouillage
sénestre de la bascule d'armage 3, et bloquant alors le ressort-lame bistable L dans
un état métastable. Durant toute la phase d'armage sénestre et de verrouillage sénestre,
la bascule de détente 2 est sensiblement immobile, en appui stable par sa corne extérieure
gauche 10i contre l'étoqueau I, le balancier 0 parcourant tout son arc supplémentaire
sénestre ascendant et éventuellement une partie de son arc supplémentaire dextre descendant.
À la fin de la phase de verrouillage le balancier 0 fini son arc supplémentaire dextre
descendant vers l'ange de levée suivant, lui-même constitué d'un déverrouillage et
d'une détente sénestre. Le ressort-lame de compensation 10c est lui pratiquement déchargé,
proche du repos (figure 8)
[0048] La phase de déverrouillage sénestre débute lorsque la cheville de plateau 1a entre
en contact avec la corne intérieure droite 2c de la bascule de détente 2 et s'achève
lorsque cette cheville est sensiblement sur la ligne des centres. Ce déverrouillage,
analogue au dégagement de l'ancre dans un échappement à ancre suisse, induit une inflexion
du ressort lame L autour de son point d'inflexion I qui quitte son état métastable
pour atteindre son état instable proprement dit, cela grâce à la rotation sénestre
de la bascule de détente 2 autour de son axe F. (figures 8 et 9). À cet instant ,
la palette 9c de la bascule de verrouillage 9 décrochète d'avec l'ergot de verrouillage
3c, libérant ainsi la bascule d'armage 3. La rotation de la bascule de détente 2 provoque
la détente du ressort lame bistable 10 qui transmet l'énergie élastique accumulée
dans son état métastable d'armage au balancier 0 et passe alors dans son premier état
de repos stable, représenté à la figure 1. Le ressort-lame de compensation 10c est
alors lui aussi dans un état désarmé, et quasiment non contraint, ne possède plus
qu'un faible état d'énergie de déformation élastique. À la fin de la détente, le ressort-lame
bistable L est de nouveau dans un état de stable, près pour un nouvel armage dextre
et ainsi de suite.
[0049] Le mécanisme d'échappement de l'invention peut également se décliner sous un second
mode de réalisation comportant une unique roue d'échappement 4, à l'instar de la proposition
faite dans
WO 2018/002773. Ce second mode de réalisation est représenté dans une forme préférée de réalisation
aux figures 10 à 18.
[0050] En référence aux figures 10a à 10c, le mécanisme d'échappement présente une structure
totalement analogue à celle du mode de réalisation des figures 1 à 9, à l'exception
de :
- la procuration d'un unique mobile d'échappement 4 muni d'un nombre impair de dents
périphériques et agencé pour engrener avec des ergots d'armage 3a, 3b formés sur un
champ interne d'un unique anneau d'armage 3i de la bascule d'armage 3, selon une homothétie
de rapport k=-1 par rapport au centre dudit anneau d'armage 3i ;
- la procuration d'un ressort-lame monostable de compensation 10c travaillant en flexion
entre un tenon 3g inséré dans la bascule d'armage 3 grâce à un oeillet 10g fabriqué
préférentiellement dans le ressort-lame monostable 10c même, l'extrémité opposée du
ressort lame monostable 10c étant solidaire en un point d'encastrement C d'un cadre
de soutien 10h, lui-même pouvant supporter en des points d'encastrements A, B les
demi-lames élastique 10a, 10b.
[0051] On notera toutefois que l'on pourrait dans ce mode de réalisation également prévoir
un ressort-lame de compensation 10c travaillant en flambage comme dans le premier
mode de réalisation, ou bien encore un ressort en spirale agencé entre le bâti du
mouvement par exemple et la bascule d'armage 3.
[0052] Le reste du mécanisme d'échappement et son fonctionnement sont de fait rigoureusement
analogues, comme décrit ci-après en référence aux figures 11 à 18.
[0053] La phase d'armage dextre (figure 11) est initiée lorsqu'une dent de la roue d'échappement
4, solidaire de son pignon 6, lui-même engrenant avec la roue de cinquième 8 selon
une rotation dextre, engrène l'ergot d'armage 3a situé sur le bras supérieur (en référence
à la figure) de l'anneau d'armage 3i, appliquant ainsi au point d'engrènement une
force F
d avec un bras de levier R
d par rapport à l'axe F de rotation de la bascule d'armage 3, procurant un couple d'armage
dextre M
d. Ce couple d'armage dextre M
d fait pivoter la bascule d'armage 3 autour de son axe F dans le sens horaire, ce qui
permet de vaincre le couple de forces 2 x F
e x R
e provenant de la contre-réaction produite par le ressort élastique bistable L par
ses deux oeillets 10e, 10f pratiqués en ses deux demi-lames 10a, 10b agissant sur
les tenon 3e, 3f de la bascule d'armage 3, sans que la bascule de détente 2 ne bouge.
Concomitamment, la rotation dextre de la bascule d'armage 3 contraint également le
ressort-lame de compensation 10c qui dans, ce cas subit, une flexion simple. Le ressort-lame
de compensation 10c applique ainsi sur la bascule d'armage une force de réaction F
c par son tenon 3g avec un bras de levier R
c, induisant un couple opposé au couple d'armage dextre M
d.
[0054] À la fin de la rotation d'armage dextre de la bascule d'armage (figure 12) l'ergot
de verrouillage 3d de la bascule d'armage 3, situé sur le champ externe droit de l'anneau
d'armage 3i, engage la palette de verrouillage 9d de la bascule de verrouillage 9
et crochète avec elle, opérant le verrouillage dextre de la bascule d'armage 3, et
bloquant alors le ressort-lame bistable 10 dans un état métastable et le ressort-lame
de compensation 10c en flexion. Durant toute la phase d'armage dextre et de verrouillage
dextre, la bascule de détente 2 est sensiblement immobile, en appui stable par sa
corne extérieure droite 10j contre l'étoqueau J, le balancier 0 finissant de parcourir
son arc supplémentaire ascendant dextre ou débutant son arc supplémentaire descendant
sénestre.
[0055] La roue d'échappement 4 désengrène ensuite de l'ergot d'armage 3a lorsqu'une dent
de la roue d'échappement 4 engrène à son tour l'ergot 3b de l'anneau d'armage 3i ,
ce qui correspond sensiblement au moment du déverrouillage (figure 13) effectif soit
après le moment ou la cheville de plateau 1a entre en contact avec la corne droite
2b de la bascule de détente 2 mais sensiblement avant le moment ou la cheville de
plateau 1a se trouve sur la ligne des centre, initiant la phase de détente dextre
(figure 13 et 14). À cet instant, la palette 9c de la bascule de verrouillage 9 décrochète
d'avec l'ergot de verrouillage 3c, libérant ainsi la bascule d'armage 3 pour la phase
d'armage senestre du ressort-lame bistable 10 (figure 15). La cheville de plateau
1a vient percuter la corne gauche 2b de la fourchette de bascule de détente 2, induisant
l'inflexion du ressort-lame bistable 10 autour de son point d'inflexion sur l'axe
F simultanément à la rotation de la bascule de détente 2. Dans un premier temps correspondant
à la phase de déverrouillage, la rotation de la bascule de détente 2 est motrice vis-à-vis
du ressort-lame bistable L et lui permet de quitter son état métastable (proche de
son état instable) pour atteindre l'état instable proprement dit. Dans un second temps
correspondant à la phase de détente, une fois outrepassé cet état instable, le ressort-lame
bistable L devient moteur vis-à-vis de la bascule de détente 2 et lui transmet son
énergie accumulée au balancier 0 et passe alors dans un second état de repos stable,
dans lequel la concavité des demi-lames 10a, 10b est inversée par rapport à celle
de début d'armage, représenté à la figure 10 ou 11. En revanche, le ressort-lame de
compensation 10c reste lui en contrainte de flexion maximale, la rotation complémentaire
dextre de la bascule d'armage 3 dans le sens horaire étant alors maximale, la bascule
de détente 2 en butée sur sa corne extérieure gauche 10i contre l'étoqueau I. La cheville
de plateau 1a quitte alors la fourchette de la bascule de détente 2 et entame son
arc supplémentaire ascendant sénestre sur la seconde alternance de balancier 0 (figures
15 et 16).
[0056] Durant la phase d'armage sénestre, alors que la bascule de détente 2 s'appuie contre
l'étoqueau gauche I, une dent de la roue d'échappement 4 engrène avec l'ergot d'armage
3b de l'anneau d'armage 3j, applique cette fois ainsi au point d'engrènement une force
F
g avec un bras de levier R
g par rapport à l'axe F de rotation de la bascule d'armage 3, procurant un couple d'armage
sénestre M
g. Ce couple d'armage sénestre M
g est nécessairement inférieur au couple d'armage dextre M
d dans la mesure où le bras de levier R
g est inférieur au bras de levier R
d d'application de la force F
d sur l'ergot 3a. Le ressort-lame de compensation 10c vient alors compenser le manque
de couple d'armage sénestre M
g de la roue d'échappement 4 par la libération progressive de l'énergie élastique accumulée
lors des phases d'armage et de déverouillage dextre, qui induit une poussée F
c sur la bascule d'armage 3, et donc un couple de compensation M
c qui additionné au couple d'armage sénestre M
g soit apte à vaincre le couple de contre-réaction 2 x F
e x R
e nécessaire pour produire l'armage du ressort-lame bistable L.
[0057] À la fin de l'armage sénestre de la bascule d'armage (figure 16) l'ergot de verrouillage
3c de la bascule d'armage 3, situé sur le champ externe gauche de l'anneau d'armage
3i engage la palette de verrouillage 9c de la bascule de verrouillage 9 et crochète
avec elle, opérant le verrouillage sénestre de la bascule d'armage 3, et bloquant
alors le ressorts-lame bistable L dans un état métastable. Durant toute la phase d'armage
sénestre et de verrouillage sénestre, la bascule de détente 2 est sensiblement immobile,
en appui stable par sa corne extérieure droite 10j contre l'étoqueau J, le balancier
0 finissant de parcourir son arc supplémentaire sénestre ascendant ou débutant son
arc supplémentaire dextre descendant à la fin de la phase de verrouillage, le balancier
0 entame son retour vers le point mort soit son arc supplémentaire dextre descendant.
Le ressort-lame de compensation 10c est dans un état d'armage inférieur à celui qui
avait cours lorsque la bascule d'armage 3 était dans la position de verrouillage dextre
(figure 13).
[0058] La phase de déverrouillage sénestre débute lorsque la cheville de plateau 1a entre
en contact avec la corne intérieure droite 2c de la bascule de détente 2 et s'achève
lorsque cette cheville est sensiblement sur la ligne des centres. Ce déverrouillage,
analogue au dégagement de l'ancre dans un échappement à ancre suisse, induit une inflexion
du ressort lame L autour de son point d'inflexion I qui quitte son état métastable
pour atteindre son état instable proprement dit, cela grâce à la rotation sénestre
de la bascule de détente 2 autour de son axe F. (figures 17 et 18). À cette instant,
la palette 9c de la bascule de verrouillage 9 décrochète d'avec l'ergot de verrouillage
3c, libérant ainsi la bascule d'armage 3. La phase de détente débute lorsque la bascule
de détente 2 devient motrice et donc lorsque sa corne gauche 2b vient percuter la
cheville de plateau 1a. Pour ce faire, une fois l'état instable du ressort-lame L
outrepassé, la rotation de la bascule de détente 2 subit la détente du ressort-lame
bistable L qui lui transmet l'énergie élastique accumulée alors qu'il se trouvait
dans son état d'armage instable au balancier et passe alors dans son état d'armage
stable, représenté à la figure 17 ou 18. Le ressort-lame de compensation 10c est alors
lui aussi dans un état faiblement armé et donc faiblement contraint et ne possède
plus qu'un faible état d'énergie de déformation élastique. À la fin de la détente,
le ressort-lame bistable L est de nouveau dans un état de repos, prêt pour un nouvel
armage dextre et ainsi de suite.
[0059] Comme on comprend de la description qui précède, le mécanisme de l'invention permet
ainsi quel que soit le mode de réalisation considéré, de palier les variations de
couple d'armage appliqué à la bascule d'armage 3 par une ou plusieurs roues d'échappements
coopérant en engrènement avec ladite bascule d'armage selon le sens de rotation, variations
inhérentes à un tel mode d'entrainement de la bascule d'armage. Le ressort-lame monostable
de compensation 10c, qu'il soit agencé pour travailler en flambage ou en flexion,
ou encore qu'il soit en spirale, permet avec un dimensionnement approprié selon des
principes de calculs connus de l'Homme du métier, d'adapter la force de rappel dudit
ressort-lame monostable de compensation en fonction des dimensionnements des autres
éléments du mécanisme d'échappement et des caractéristiques de la lame élastique bistable
L, ce qui permet de garantir le basculement alterné de la bascule d'armage 3 de manière
parfaitement équilibrée, sans perte d'énergie inutile ni risque de blocage, avec un
rendement accru par rapport aux mécanismes d'échappement analogues.
[0060] La compensation effectives des différences de couples d'armage dextre et sénestre
du ressort-lame bistable 10 implique de pouvoir concevoir et produire l'organe élastique
de compensation, c'est-à-dire le ressort-lame de compensation 10c, de manière idoine
pour que celui-ci ne produise que la force F
c requise pour compenser exactement la variation des couples d'armage dextre M
d = F
d x R
d et sénestre M
g = F
g x R
g imputable à la différence de bras de levier R
d > R
g lorsque l'armage des demi-lames 10a, 10b du ressort-lame bistable L requiert le couple
d'armage maximum M
e = F
e x R
e au niveau de la bascule d'armage 3. Les inventeurs ont ainsi déterminés que cette
force de compensation Fc pouvait être déterminée selon la relation suivante :

Où:
- Fe est la force appliquée par la bascule d'armage sensiblement aux milieux des demi-lames
10a 10b ;
- Re est le bras de levier de la force Fe par rapport à l'axe F de rotation de la bascule d'armage ;
- Rc est le bras de levier de la force Fc par rapport à l'axe F de rotation de la bascule d'armage
- Rg est le bras de levier de la force Fg d'armage sénestre par rapport à l'axe F de rotation de la bascule d'armage
- Rd est le bras de levier de la force Fd d'armage dextre par rapport à l'axe F de rotation de la bascule d'armage.
[0061] En faisant le changement de variables permettant d'exprimer les couples d'armage
maximum (M
e = 2 x F
e x R
e) et de correction (M
c = F
c x M
c) plutôt que les forces y relative F
e et F
c, on peut exprimer le couple de correction selon la relation simplifiée suivante :

[0062] En d'autres termes, il est ainsi possible de concevoir et réaliser le ressort-lame
de compensation 10c connaissant les caractéristiques mécaniques du ressort-lame bistable
L, déterminant le moment d'armage maximal nécessaire au passage des demi-lames 10a,
10b d'un état stable de repos à leur état métastable d'armage, ainsi que les bras
de levier d'armage dextre et sénestre déterminés par la distance d'application de
la force d'armage de la ou des roues d'échappement 4, 5 par rapport à l'axe F de rotation
de la bascule d'armage 3.
[0063] D'autres paramètres sont également à prendre en compte afin de garantir une construction
optimale du mécanisme d'échappement de l'invention. Ces paramètres sont notamment
les angles de levée (α
d, α
g) dextre et sénestre de la (les) roue(s) d'échappement 4, 5, les angles de levée (ε
d, ε
g) dextre et sénestre de la bascule d'armage 3, ou encore les pénétrations dextre et
sénestre (P
d, P
g) entre la (les) roue(s) d'échappement 4, 5 et la bascule d'armage 3. Ces différents
paramètres sont notamment représentés sur les figures 19 à 22. Il apparait cependant
qu'il est difficile, voire impossible de concilier par une même construction les conditions
de fonctionnement optimales théoriques sur chacun de ces paramètres. En effet, si
l'on considère les angles de levée (α
d, α
g) dextre et sénestre de la (les) roue(s) d'échappement 4, 5, il est préférable d'avoir
ceux-ci équivalents (α
d = α
g). Cependant, cette condition impose alors une pénétration dextre plus faible que
la pénétration sénestre (P
d < P
g) et l'angle de levée dextre de la bascule d'armage 3 sera plus faible que son angle
de levée sénestre (ε
d < ε
g).
[0064] De façon analogue, si l'on souhaite des angles de levées de la bascule d'armage équivalents
(ε
d = ε
g), alors la pénétration dextre sera plus forte que la pénétration sénestre (P
d > P
g) et l'angle de levée dextre de la roue d'échappement sera plus faible que son angle
de levée sénestre (α
d, α
g).
[0065] Enfin si l'on souhaite obtenir des pénétrations égales (P
d = P
g) entre la (les) roue(s) d'échappement 4, 5 et la bascule d'armage 3 alors l'angle
de levée dextre de la roue d'échappement sera plus fort que son angle de levée sénestre
(α
d, α
g) et l'angle de levée dextre de la bascule d'armage sera plus faible que son angle
de levée sénestre (ε
d < ε
g).
[0066] Ainsi, aucun des optimums individuels de construction sus-évoqué ne permet d'atteindre
les optimums des autres paramètres simultanément. Cependant, les inventeurs ont pu
déterminer que dans toutes les conditions optimales considérées pour chaque paramètre
de construction ci-dessus, les défauts répertoriés sur les autres paramètres auront
d'autant moins d'importance que le rapport entre le rayon R
a de la (les) roue(s) d'échappement 4, 5 et l'entraxe R
b entre cette (ces) roue(s) d'échappement 4, 5 et la bascule d'armage 3 sera petit.
Pour minimiser ces défauts, il faut donc, dans tous les cas, minimiser le rapport
R
a/R
b, ce dernier devant en pratique idéalement être inférieur à 1/3.
[0067] La présente invention a été décrite ci-dessus en référence à deux modes de réalisation
particuliers préférés permettant de démontrer la pertinence de la mise en oeuvre d'un
organe élastique monostable compensateur de couple d'armage d'un ressort-lame bistable
dans le cadre d'un échappement à ressort bistable avec ou plusieurs mobiles d'échappement
coopérant à la manière d'un engrenage avec une bascule d'armage du ressort bistable.
Il va cependeant de soi que des modifications pourraient être apporter à ces modes
de réalisation sans sortir du cadre des revendications. La bascule d'armage 3 pourrait
prendre d'autres formes que celle présentée, tout comme le ressort monostable de compensation
pourrait lui aussi être agencé différemment de la forme présentée, pour autant que
son action de rappel sur la bascule d'armage 3 soit conforme aux principes présentés
dans la présente invention. Le verrouillage de la bascule d'armage 3 pourrait lui
aussi être réalisé différement.
1. Mécanisme d'échappement horloger, comportant :
- Une lame élastique bistable (L) travaillant en flambage autour d'un point d'inflexion
médian entre deux points d'ancrage (A, B) de ladite lame élastique bistable,
- une bascule d'armage (3) de ladite lame élastique bistable (L), mobile en rotation
et liée cinématiquement selon une direction sensiblement perpendiculaire à ladite
lame élastique bistable en deux points équidistants du point d'inflexion médian et
- au moins un mobile d'échappement (4, 5) solidaire d'au moins un pignon (6, 7) apte
à engrener avec un mobile (8) du rouage de finissage d'un mouvement horloger, et agencé
pour transmettre séquentiellement un couple d'entrainement à la bascule d'armage (3)
de manière à faire pivoter ladite bascule d'armage alternativement dans un sens horaire
et un sens antihoraire pour faire passer ladite lame élastique bistable (L) d'un état
stable de repos à un état métastable d'armage, et
- une bascule de détente (2) solidaire de la lame élastique bistable (L) en son point
d'inflexion médian (I) et agencée pour coopérer avec un organe régulateur (0) oscillant
d'un dit mouvement horloger à chaque alternance de celui-ci de manière à lui transmettre
une impulsion consécutivement à une détente de la lame élastique bistable (L) correspondant
au passage d'un dit état d'armage à un dit état de repos symétrique à l'état stable
de repos précédent,
caractérisé en ce qu'il comporte un organe élastique monostable (10c) de compensation d'une variation du
couple d'entrainement de la bascule d'armage (3) par le(s) mobile(s) d'échappement
(4, 5) en fonction du sens de rotation de ladite bascule d'armage (3).
2. Mécanisme d'échappement selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'organe élastique monostable de compensation (10c) est accouplé à la bascule d'armage
(3) et agencé pour exercer sur cette dernière un couple de rappel dans un seul sens
de rotation.
3. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce qu'il comporte un unique mobile d'échappement (4) muni d'un nombre impair de dents périphériques
et agencé pour engrener avec des ergots d'armage (3a, 3b) formés sur un champ interne
d'un anneau d'armage (3i) de la bascule d'armage (3) selon une homothétie de rapport
k=-1 par rapport au centre dudit anneau d'armage.
4. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce qu'il comporte deux mobiles d'échappement (4, 5) identiques munis chacun de dents périphériques
et solidaire(s) de pignon(s) (6, 7) aptes à engrener avec un mobile (8) du rouage
de finissage d'un mouvement horloger pour pivoter simultanément dans un même sens
autour d'axes de rotation distincts et engrener chacun avec un ergot d'armage (4a,
4b) formé sur un champ interne d'un premier et d'un second anneaux d'armage (3i, 3j)
formés symétriquement sur la bascule d'armage (3), l'indexation de ces mobiles d'échappement
(4, 5) étant telle que lorsque l'un des ergots d'armage (4a, 4b) engrène avec l'un
des mobiles d'échappement (4, 5), l'autre ergots d'armage (4a, 4b) se trouve entre
deux dents de l'autre mobiles d'échappement (4, 5).
5. Mécanisme d'échappement selon les revendications 4 ou 5,
caractérisé en ce que le(s) mobile(s) d'échappement (4, 5) et la bascule d'armage (3) sont dimensionnés
et agencés de telle sorte que le rapport du rayon (R
a) du (des) mobile(s) d'échappement à l'entraxe (R
b) entre le(s)dit(s) mobile(s) d'échappement et la bascule d'armage (3) est (sont)
tel(s) que :
6. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'organe élastique monostable de compensation (10c) est un ressort-lame travaillant
en flexion.
7. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'organe élastique monostable de compensation (10c) est un ressort-lame travaillant
en flambement.
8. Mécanisme d'échappement l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'organe élastique monostable de compensation (10c) est un ressort en spirale.
9. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'organe élastique de compensation (10c) est un ressort-lame solidaire en une première
extrémité (10g) d'un tenon (3g) formé sur la bascule d'armage (3) et en une seconde
extrémité (C) d'un organe d'ancrage à un élément de bâti d'un dit mouvement horloger
ou d'une pièce d'horlogerie.
10. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que les points d'ancrage (A, B) de ladite lame élastique bistable (L) sont situés sur
ledit organe d'ancrage à un élément de bâti d'un mouvement horloger ou d'une pièce
d'horlogerie.
11. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que l'organe élastique monostable de compensation (10c) est un ressort-lame venu de matière
sous forme monolithique avec un cadre de fixation (10h) à un élément de bâti d'un
mouvement horloger ou d'une pièce d'horlogerie.
12. Mécanisme d'échappement selon la revendication 11, caractérisé en ce que la lame élastique bistable (L) est venue de matière sous forme monolithique avec
ledit cadre de fixation (10h) à un élément de bâti d'un mouvement horloger ou d'une
pièce d'horlogerie et l'organe élastique de compensation.
13. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que la lame élastique bistable (L) et l'organe élastique monostable de compensation (10c)
sont constitués de silicium.
14. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 13, caractérisé en ce qu'il comprend une bascule de verrouillage (9) agencée en liaison cinématique avec la
bascule de détente (2) et configurée pour bloquer la bascule d'armage (3) dans une
première et une deuxième position extrêmes hors des phases de détente de la lame élastique
(L).
15. Mécanisme d'échappement selon la revendication 14, caractérisé en ce que la bascule de verrouillage (9) comporte une barrette munie à une première extrémité
d'une fourchette de liaison à ladite bascule de détente (2) et deux bras de verrouillage
s'étendant symétriquement l'un de l'autre depuis ladite barrette et muni chacun à
son extrémité libre d'une palette de verrouillage (9c, 9d) agencée pour coopérer avec
un organe de verrouillage complémentaire (3c, 3d) sur ladite bascule d'armage (3).
16. Mécanisme d'échappement selon la revendication 15, caractérisé en ce que ledit organe de verrouillage complémentaire sur ladite bascule d'armage comporte
un ergot de verrouillage (3c, 3d) de forme et d'orientation adaptée pour crocheter
une dite palette de verrouillage (9c, 9d) de la bascule de verrouillage.
17. Mécanisme d'échappement selon la revendication 15 ou 16, caractérisé en ce que la fourchette de la bascule de verrouillage (9) comporte deux cornes de déverrouillage
(9a, 9b) délimitant un espace entre-cornes dans lequel est insérée une cheville (2d)
de déverrouillage solidaire de la bascule de détente (2).