Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie mécanique. Elle concerne,
plus particulièrement un mécanisme d'échappement agencé pour transmettre des impulsions
d'énergie mécanique d'une source motrice à un régulateur oscillant de pièce d'horlogerie
par l'intermédiaire d'un ressort-lame travaillant en flambage autour d'un point d'inflexion.
Etat de la technique
[0002] Dans le domaine de l'horlogerie, il est bien connu un mécanisme d'échappement agencé
pour transmettre des impulsions d'énergie mécanique d'une source motrice à un régulateur
oscillant de pièce d'horlogerie par l'intermédiaire d'un ressort-lame travaillant
en flambage autour d'un point d'inflexion. On peut citer ici à titre d'exemple les
différents brevets de la Demanderesse
WO 2009118310 A1,
CH 710925 A1 ou encore
WO 2018015146 A1.
[0003] Un tel mécanisme d'échappement permet notamment d'entretenir les oscillations du
balancier de manière constante sur toute la durée de la réserve de marche indépendamment
de la source d'énergie. Cependant, il découle de ces mécanismes d'échappement un inconvénient
lié au verrouillage alterné des roues d'armage par crochetage d'un crochet périphérique
des roues d'armage sur les chevilles d'armage de la bascule d'armage en fin de phases
d'armage. En effet, un tel crochetage tend à procurer des effets de rebonds entre
roues d'armage et bascule d'armage avec des pertes d'énergie correspondantes et des
déverrouillages intempestifs. De plus, un tel mode de blocage des roues d'armage est
plus sensible, et donc moins fiable, en cas d'accélérations subies par le mécanisme
d'échappement lors de chocs. Ce dernier défaut a été partiellement compensé par l'utilisation
d'une bascule de verrouillage qui empêche un déverrouillage intempestif des roues
d'armage. Cependant un défaut corollaire découle du positionnement différent de la
bascule d'armage à chaque verrouillage. De ce fait, l'énergie nécessaire au déverrouillage
n'est pas identique dans chaque position verrouillée de la bascule.
[0004] Un autre inconvénient, provient du tirage sur la bascule d'armage qui est provoqué
par les ergots de verrouillage des roues d'armage. Ce tirage provoque un couple que
la lame via ses oeillets sur les goupilles de la bascule d'armage doit vaincre lors
de la phase de détente pour déverrouiller la bascule d'armage. Ce qui signifie que
le balancier ne reçoit pas toute l'énergie délivrée par la lame lors de l'impulsion.
[0005] La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients et fiabiliser le
verrouillage des roues d'armage dans un mécanisme d'échappement à ressort-lame bistable
travaillant en flambage.
Divulgation de l'invention
[0006] Ces buts sont atteints grâce à un mécanisme d'échappement tel que défini à la revendication
1.
[0007] Ainsi ce mécanisme d'échappement est agencé pour transmettre des impulsions d'énergie
mécanique d'une source motrice à un régulateur oscillant de pièce d'horlogerie par
l'intermédiaire d'un ressort-lame travaillant en flambage autour d'un point d'inflexion,
ledit ressort-lame étant susceptible, par l'intermédiaire d'une bascule d'armage,
d'accumuler l'énergie issue de la source motrice lors d'une phase d'armage, de demeurer
ensuite dans un état métastable proche de l'instabilité lors d'une phase de verrouillage,
puis de restituer l'énergie accumulée audit régulateur oscillant lors d'une phase
d'impulsion par l'intermédiaire d'une bascule de détente. La bascule d'armage est
agencée pour coopérer avec au moins un mobile d'armage de manière à armer le ressort-lame
lors des phases d'armage, chaque mobile d'armage comportant sur une périphérie une
pluralité de cames d'armage définissant chacune une surface de came. La bascule d'armage
comporte de plus au moins une cheville d'armage formant suiveur de came de telle sorte
que chaque cheville d'armage glisse sur la surface de came d'une des cames d'armage
lors des phases d'armage du ressort-lame. Le mécanisme d'échappement de l'invention
comporte enfin une bascule de verrouillage agencée pour verrouiller ladite bascule
d'armage dans une position de verrouillage à la fin de chaque phase d'armage.
[0008] Conformément à l'invention, la bascule de verrouillage comporte deux palettes de
verrouillage agencées pour coopérer avec des organe de verrouillage complémentaire,
notamment des ergots, sur ladite bascule d'armage et en ce que le au moins un dit
mobile d'armage et ladite bascule d'armage sont agencés respectivement de telle sorte
que chaque mobile d'armage soit stoppé par coincement entre une cheville d'armage
et une surface de came d'une dite came d'armage et entre une dite palettes de verrouillage
et un dit ergot de verrouillage complémentaire à la fin de chaque phase d'armage et
durant les phases de verrouillage..
[0009] Ainsi, le mécanisme selon l'invention permet d'éliminer le risque de déverrouillage
accidentel d'une roue d'armage et de la bascule d'armage lors de toutes les phases
de verrouillage de déverrouillage et de détente, et de positionner de manière identique
et répétable la bascule d'armage à chaque verrouillage en supprimant tous les rebonds.
De plus, cet agencement permet d'augmenter l'énergie transmise au balancier car la
lame n'a plus besoin de déverrouiller la bascule d'armage. Ce mécanisme permet également
d'avoir des phases de déverrouillage et de détente bien distinctes.
[0010] Ainsi, contrairement aux mécanismes de l'art antérieur les mobiles d'armage du mécanisme
inventif sont arrêtés par coincement d'une came d'armage sur une cheville de la bascule
d'armage, qui se trouve en fin de phase d'armage et en phase de verrouillage donc
prise « en sandwich » entre un mobile d'armage et la bascule de verrouillage. Les
cames d'armage des mobiles d'armage du mécanisme de l'invention sont donc configurées
pour présenter une longueur suffisante pour repousser la bascule d'armage en butée
contre la bascule de verrouillage déterminant ainsi la fin de la phase d'armage, le
couple moteur de la source motrice suffisant à opérer le coincement d'un mobile d'armage
sur une cheville d'armage une fois la bascule d'armage en butée.
[0011] De plus, cette agencement permet d'avoir un positionnement de la bascule d'armage
identique et très répétable d'un verrouillage à l'autre car les pièces en mouvement
qui forment la butée sont des bascules dont les parties formant le coincement sont
toujours les mêmes d'un verrouillage à l'autre. La lame étant armée à chaque verrouillage
de manière identique, chaque impulsion devient à son tour identique, procurant un
fonctionnement parfaitement équilibré du mécanisme et une optimisation de l'énergie
consommée et transmise au balancier, donc du rendement de l'échappement.
[0012] Le mécanisme d'échappement de l'invention évite ainsi tous les rebonds des roues
d'armage, de la bascule d'armage et de la bascule de verrouillage par un coincement
mutuel de ces dernières et garantissant un positionnement de la bascule d'armage identique,
sans jeu et parfaitement répétable à chaque verrouillage. Cet agencement permet de
positionner la lame dans son état au plus proche de l'instabilité et empêche également
tout déverrouillage intempestif de l'échappement, ceci de façon répétitive et identique
à chaque verrouillage même lors de chocs extérieurs.
[0013] Par opposition dans les mécanismes antérieurs, la bascule de verrouillage n'intervient
que comme sécurité en cas de défaillance du crochetage entre mobile d'armage et bascule
d'armage.
[0014] Le mécanisme de l'invention sécurise le verrouillage de la bascule d'armage et des
mobiles d'armage et résout les problèmes de dynamique rencontrés lors de rebonds des
roues d'armage sur les chevilles d'armage tel que proposé dans l'art antérieur. De
plus, l'énergie nécessaire au déverrouillage de la bascule d'armage et des mobiles
d'armage est également diminuée par le mécanisme inventif, ce qui restitue une plus
grande partie de l'énergie disponible transmise au régulateur lors des impulsions.
Le balancier par son énergie cinétique, déclenche les phases de déverrouillage de
la force motrice en raison de la liaison cinématique de la bascule de détente au ressort
lame bistable et la bascule de verrouillage.
[0015] D'autres caractéristiques particulières du mécanisme de l'invention font également
l'objet des revendications dépendantes.
[0016] Selon un mode de réalisation, chaque roue d'armage comporte au moins trois cames
d'armage identiques régulièrement réparties sur la périphérie desdites roues d'armage.
[0017] Dans un mode de réalisation particulier, le mécanisme de l'invention comporte deux
roues d'armage agencées mobiles en rotation autour d'un axe de pivotement individuel
dans une position symétrique de part et d'autre d'une droite passant par l'axe de
rotation du régulateur et le point d'inflexion du ressort-lame bistable et sont indexées
en rotation l'une par rapport à l'autre de manière à ce que la bascule d'armage ne
soit en contact sur une dite cheville d'armage qu'avec une seule roue d'armage sur
une alternance du régulateur et l'autre.
[0018] Selon une forme de réalisation, la bascule de verrouillage de la bascule d'armage
est mobile en rotation sur un axe pivot et reliée cinématiquement à la bascule de
détente.
[0019] Dans une forme de réalisation, la bascule de verrouillage comporte une barrette munie
à une première extrémité d'une fourchette de liaison à ladite bascule de détente et
deux bras de verrouillage s'étendant symétriquement l'un de l'autre depuis ladite
barrette et muni chacun à son extrémité libre d'une palette de verrouillage agencée
pour coopérer avec un organe de verrouillage complémentaire sur ladite bascule d'armage.
[0020] De façon avantageuse, les palettes de verrouillages sont des arcs de cercle concentrique
au point de pivotement de la bascule de verrouillage. Aucun tirage n'est ainsi provoqué
sur la bascule de verrouillage.
[0021] De préférence, l'organe de verrouillage complémentaire sur ladite bascule d'armage
comporte un ou deux ergots de verrouillage de forme et d'orientation adaptée pour
crocheter une dite palette de verrouillage de la bascule de verrouillage. Cet ergot
de verrouillage est avantageusement disposé de manière contiguë aux becs supportant
les chevilles d'armage, entre lesdits becs et les palettes de la bascule de verrouillage.
[0022] Selon cette forme de réalisation la fourchette de la bascule de verrouillage peut
comporter deux cornes délimitant un espace entre-cornes avec lequel coopère une cheville
de déverrouillage solidaire de la bascule de détente.
[0023] Dans une forme de réalisation particulière de l'invention, la bascule de verrouillage
est agencée pour qu'une palette de verrouillage crochète un dit ergot de verrouillage
de la bascule d'armage disposé sur un premier bec de la bascule d'armage suite au
déplacement de bascule d'armage poussé par une roue d'armage provoquant ainsi un coincement
d'une roue d'armage sur une cheville d'armage disposé sur le deuxième bec de la bascule
d'armage.
[0024] L'invention concerne également selon un second aspect une pièce d'horlogerie comportant
un mécanisme d'échappement tel que précédemment défini.
Brève description des dessins
[0025] D'autres caractéristiques de la présente invention apparaîtront plus clairement à
la lecture de la description qui va suivre, faite en référence aux dessins annexés,
parmi lesquels :
- La figure 1 représente une vue de dessus du mécanisme d'échappement de l'invention
dans un mode préféré de réalisation, dans une première position de verrouillage, dite
verrouillage dextre, la lame est armée dans un état proche de l'instabilité ;
- La figure 2 représente l'instant ou la lame est passée de son état instable à son
état stable. Dès cet instant, l'impulsion commence pour transmettre son énergie au
balancier, à cet instant le rouage est toujours verrouillé par sécurité, une fois
cette sécurité dépassé, le rouage sera libéré.
- La figure 3 représente la fin de la phase d'impulsion au balancier, la bascule d'armage
est libre et le rouage est libéré mais n'a pas encore commencé à tourner car il doit
vaincre son inertie.
- La figure 4 représente une phase intermédiaire dans laquelle les mobiles d'armage
du mécanisme de l'invention sont libres en rotation et ont dégagé la bascule d'armage.
- Les figures 5 à 7 représentent une phase d'armage sénestre du ressort lame bistable
du mécanisme de l'invention, jusqu'à une deuxième position de verrouillage, dite sénestre,
de la bascule d'armage ;
- La figure 8 représente un mobile d'armage tel que mis en oeuvre dans le mécanisme
des figures 1 à 7 ;
- La figure 9 représente une bascule de verrouillage telle que mise en oeuvre dans le
mécanisme des figures 1 à 7.
Mode(s) de réalisation de l'invention
[0026] On a représenté sur les figures 1 à 7 un mécanisme d'échappement 1 selon l'invention
dans un mode préféré de réalisation. Ce mécanisme, de façon classique permet d'entretenir
les oscillations d'un régulateur oscillant, composé par exemple par un balancier 4
associé à un spiral, en lui délivrant de l'énergie reçue d'une source motrice, telle
qu'un barillet par exemple, non visible sur la figure 1, via un ressort-lame bistable
2 travaillant en flambage autour d'un point d'inflexion central I, et dont les extrémités
sont solidaires d'un cadre 9 de fixation sur un bâti de mouvement horloger tel qu'il
occupe une position stable correspondant à un flambage de premier mode.
[0027] Le ressort-lame 2 coopère avec une bascule d'armage 3, une bascule de détente 5 et
une bascule de verrouillage 8 afin d'accumuler l'énergie issue de la source motrice
lors de phases d'armage, de demeurer dans un état armé lors de phases de verrouillage
et de restituer l'énergie accumulée audit régulateur oscillant 4 lors de phases d'impulsion.
[0028] La bascule de détente 5 est liée cinématiquement au ressort-lame 2 sensiblement au
niveau de son point d'inflexion central et pivote ainsi autour de ce point d'inflexion.
Elle comporte, à une extrémité, une fourchette 51 et un dard 53 destinée à coopérer
avec un double-plateau 41, 42 du balancier 4 et une cheville de plateau 43 chassée
sur le grand plateau 41 du double plateau. Elle comporte également une cheville de
déverrouillage 52 qui coopère avec la fourchette 83 d'une bascule de verrouillage
8 présentée ci-après.
[0029] La bascule d'armage 3 comporte une portion centrale 33 et deux bras d'armage symétriques
31, 32 dont les extrémités sont liés cinématiquement au ressort-lame 2, notamment
dans l'exemple représenté par des tenons d'armage 31a, 32a insérés avec un jeu suffisant
dans des oeillets 2a, 2b du ressort-lame bistable 2. La bascule d'armage 3 est mobile
en rotation autour d'un axe confondu passant par le point d'inflexion I. La bascule
d'armage 3, la bascule de détente 5 et le ressort-lame 2 pivotent donc tous autour
d'un même axe perpendiculaire au plan des figures 1 à 7. Toutefois, les bascules d'armage
3 et de détente 4 sont montées libres en rotation l'une en référence à l'autre de
leur axe de rotation commun.
[0030] La portion centrale 33 de la bascule d'armage 3 comporte au niveau d'une extrémité
postérieure ou queue deux becs 34a, 34b ou projections symétriques l'un de l'autre
par rapport à un axe médian de ladite portion centrale 33, chaque bec 34a, 34b portant
une cheville d'armage 35a, 35b solidaire dudit bec 34a, 34b et destinée à coopérer
avec une roue d'armage 6, 7.
[0031] Les roues d'armage 6, 7 comportent chacune un pignon d'armage 62, 72 engrenant avec
un mobile terminal du rouage de finissage (non représenté) de sorte que les roues
d'armage 6, 7 pivotent de façon synchronisée.
[0032] Les roues d'armage 6, 7 comportent chacune sur leur périphérie une pluralité de cames
d'armage 61, 71, en l'espèce trois cames d'armage, réparties angulairement de manière
régulière par rapport au centre des roues d' armage , ces cames d'armage 61, 71 étant
identiques entre elles sur les deux roues 6, 7 et définissant chacune une surface
de came 611, 711 dont la forme et la longueur sont adaptées pour coopérer avec les
chevilles d'armage 35a, 35b de la bascule d'armage 3 afin de transmettre l'énergie
motrice à la bascule d'armage 3 d'une part et de bloquer la rotation des roues d'armage
6, 7 lors des phases de verrouillage d'autre part, selon le fonctionnement décrit
ci-après. Avantageusement, chaque cheville d'armage 35a, 35b est constituée d'un matériau
à faible coefficient de frottement tel que du rubis, du corindon ou encore du silicium
et présente une surface de contact 351 au chemin de came des cames d'armage 61, 71
adapté pour glisser avec des frottements réduits sur lesdits chemins de came.
[0033] Le mécanisme 1 selon l'invention comporte en outre une bascule de verrouillage 8
de la bascule d'armage 3, représentée individuellement à la figure 9. Cette bascule
de verrouillage 8 est montée mobile en rotation sur un axe pivot 86 sur le bâti du
mouvement horloger et reliée cinématiquement à la bascule de détente 5. Elle comporte
dans le mode de réalisation représenté une barrette 84 s'étendant depuis un corps
central 85, ladite barrette 84 étant munie à son extrémité libre d'une fourchette
de liaison 83 à ladite bascule de détente 5 par l'intermédiaire d'une cheville 52
de déverrouillage coopérant avec les deux cornes 83a, 83b de la fourchette 83. La
bascule de verrouillage 8 comporte également deux bras de verrouillage s'étendant
symétriquement l'un de l'autre depuis le corps central 85 et muni chacun à son extrémité
libre d'une palette de verrouillage 81, 82 en forme de crochet circulaire concentrique
à l'axe de rotation de la bascule de verrouillage agencée pour coopérer avec un ergot
de verrouillage 36a, 36b de la bascule d'armage 3. Ceci afin de ne pas provoquer de
tirage sur la bascule de verrouillage et ne n'induisant ainsi aucun recul géométrique
et dynamique sur la bascule d'armage et les roues d'armage.
[0034] Avantageusement les ergots de verrouillage 36a, 36b et les palettes 81, 82 de la
bascule de verrouillage sont de forme et d'orientation adaptées pour crocheter entre
eux lorsque la bascule d'armage atteint une de ses deux positions de verrouillage,
respectivement dextre (fig. 1) ou sénestre (fig. 7), en fin de phase d'armage du ressort-lame
bistable 2 correspondant aux positions extrêmes occupées par les bascule d'armage
3 et bascule de détente 4 comme il sera décrit par la suite et de façon à ne pas provoquer
de tirage sur la bascule de verrouillage.
[0035] Conformément à la présente invention, les roues d'armage 6, 7 et ladite bascule d'armage
3 sont agencés respectivement de telle sorte que chaque mobile d'armage 6, 7 soit
stoppé par coincement d'une cheville d'armage 35a, 35b sur une surface de came d'une
came d'armage 61, 71 d'une des roues d'armage durant les phases de verrouillage du
mécanisme d'échappement, la bascule de verrouillage 8 étant en outre agencée pour
que les palettes de verrouillage 81, 82 crochètent un dit ergot de verrouillage 36a
et 36b de la bascule d'armage 3 suite au coincement d'une roue d'armage 6, 7 sur une
dite cheville d'armage 35a, 35b. Ce mode de verrouillage combiné des roues d'armage
6, 7 et de la bascule d'armage 3 en fin d'armage du ressort-lame bistable 2 et lors
des phases de verrouillage est décrit par la suite en référence aux figures 1 à 7.
[0036] La configuration de la figure 1 correspond à une phase de verrouillage postérieure
à une phase d'armage dextre, dans laquelle le ressort-lame 2 est armé dans un état
proche de l'instabilité. L'arrêt de la roue d'armage 6 en fin d'armage s'effectue
sans rebond car la géométrie de la surface de came d'armage 61 provoque un coincement
entre la cheville d'armage sénestre 35a de la bascule d'armage 3 et la surface de
came d'armage 61 de la roue d'armage 6 d'une part et d'autre part entre l'ergot de
verrouillage dextre 36b de la bascule d'armage et la palette 82 de la bascule de verrouillage
8 d'autre part. Le balancier 4 fini son arc ascendant dans le sens horaire.
[0037] Après l'arc descendant du balancier 4, celui-ci revient, comme représenté à la figure
2 en sens antihoraire et la cheville de plateau 43 entre dans la fourchette 52 de
la bascule de détente 5 pour entamer le déverrouillage. A l'impulsion, le ressort-lame
2 transmet l'énergie accumulée lors de l'armage précédent au balancier et passe d'un
état proche de l'instabilité à un état stable. Au début de l'impulsion, la bascule
de verrouillage 8 est toujours en contact avec la bascule d'armage 3 et les roues
d'armage 6, 7, et donc le rouage de finissage, sont toujours arrêtés. Lors de l'impulsion,
la bascule de détente 5 pivote autour du point d'inflexion et entraine la bascule
de verrouillage 8 en rotation autour de son axe 86, ce qui libère la palette de verrouillage
82 de l'ergot 36 et ainsi libère la bascule d'armage 3 ceci sans provoquer de recul
géométrique de la bascule d'armage.
[0038] A la fin de l'impulsion, représentée à la Figure 3, la cheville de plateau 43 a quitté
la fourchette 52 de la bascule de détente 5 et le ressort-lame 2 a transmis toute
son énergie au balancier 4, et la bascule d'armage 3 est libre. La roue d'armage 6
est également libérée de son appui sur la cheville 35 de la bascule d'armage mais
n'a pas encore commencé à tourner à cause de son inertie qui est non nulle. Le balancier
4 commence son arc ascendant antihoraire. La bascule de verrouillage 8 se trouve déjà
dans la position de verrouillage sénestre pour le prochain armage. S'en suit la mise
en rotation des roues d'armage sous le couple moteur du rouage de finissage transmis
aux pignons 62, 72, comme représenté à la figure 4. La roue d'armage 6 en tournant
pousse encore la bascule d'armage 3 dans le même sens par l'intermédiaire de la cheville
d'armage 35a vers la roue 7 et attend la prochaine montée d'une came d'armage 71 à
l'encontre de la cheville d'armage 35b la plus proche pour engager une nouvelle phase
d'armage, sénestre cette fois, du ressort-lame bistable 2. Le balancier 4 continue
son arc ascendant antihoraire durant cet intervalle.
[0039] La phase d'armage sénestre est représentée aux figures 5 à 7. La phase initiale est
représentée à la figure 5, la phase médiane à la figure 6 et la phase finale d'armage
et de verrouillage sénestre étant représentée à la figure 7.
[0040] La phase initiale de l'armage senestre débute dès lors qu'une came d'armage 71 de
la roue d'armage 7 entre en contact avec la cheville d'armage dextre 35b de la bascule
d'armage 3. Les deux roues d'armage 6, 7 sont alors en mouvement en rotation dans
un sens horaire. L'engagement de la came d'armage 71 contre la cheville 35b provoque
un pivotement de la bascule d'armage 3 dans le sens antihoraire, qui induit un effort
des bras 31, 32 sur le ressort-lame 2 de part et d'autre de son point d'inflexion,
et la mise en charge élastique de celui-ci. A cet instant le balancier 4 poursuit
toujours son arc ascendant dans le sens antihoraire. Cette rotation de la bascule
d'armage 3, des roues d'armage 6, 7 et du balancier 4 se poursuit (figure 6) jusqu'à
ce que la bascule d'armage 3 ait parcouru un arc suffisant pour que l'ergot de verrouillage
sénestre 36a vienne rencontrer la palette de verrouillage 81 de la bascule de verrouillage
(figure 7), une petite portion de came 71 restant alors à parcourir sur la roue d'armage
7, s'en suit le coincement de la roue d'armage contre la cheville d'armage 35b suite
à l'arrêt de la rotation de la bascule d'armage 3 et des rotations respectives des
roues d'armage 6, 7, donc du rouage. Cet arrêt marque la fin de la phase d'armage
et de verrouillage de la bascule d'armage en position sénestre, le ressort-lame 2
étant alors dans son état d'armage métastable proche de l'instabilité et les roues
6,7, et la bascule d'armage 3 à l'état de verrouillage, coincée entre la bascule de
verrouillage 8 et la roue 7. Le balancier finit son arc ascendant dans le sens antihoraire
puis revient vers son point mort dans le sens horaire pour engager une nouvelle alternance
au cours de laquelle les phases décrites ci-dessus se reproduisent symétriquement
par rapport au plan passant par les axes de rotation du balancier 4 des bascules de
détente 5 et d'armage 3 et par le point d'inflexion du ressort-lame 2.
[0041] Le dispositif selon l'invention permet ainsi de supprimer les effets de rebond de
contact entre la bascule d'armage 3 et les roues d'armage tels que rencontrés avec
les configurations de l'art antérieur.
[0042] En outre le déverrouillage est également simplifié car il n'existe plus de crochetage
entre bascule d'armage et roue d'armage. Le coincement entre la bascule d'armage et
la bascule de verrouillage est aisément libéré par l'effet de déverrouillage de la
bascule d'armage lors de la phase de détente, consécutive à la rotation de la bascule
de détente 5, qui suffit à faire pivoter la bascule de verrouillage 8 et donc libérer
la bascule d'armage 3 de sa force de contre-appui sur les cames d'armage 61, 71. Cet
appui étant sensiblement ponctuel et les forces de frottements mutuelles étant réduites
du fait, les roues d'armage 6, 7 n'ont qu'à vaincre leur inertie propre pour reprendre
leur rotation une fois la bascule de verrouillage libérée, sans que la bascule d'armage
3 n'oppose une force de résistance additionnelle.
[0043] Cette configuration et le mode de verrouillage en découlant permettent d'avoir une
position de verrouillage où la bascule d'armage 3 est maintenue et toutes les pièces
sont sécurisées. Lors de la phase de déverrouillage, la cheville de plateau 43 du
balancier 4 vient en contact avec la fourchette 51 de la bascule de détente 5 et entraine
celle-ci. Durant cette phase, la bascule de détente 5 entraine la bascule de verrouillage
8 par l'intermédiaire de la cheville de déverrouillage 52 et la fourchette de liaison
83 de la bascule de verrouillage 8. La bascule de verrouillage 8 pivote alors sur
son axe sur une portion correspondante à l'ébat de dard de la bascule de détente 5,
durant ce déplacement, en entrainement normal (par la cheville de plateau 43 du balancier)
ou en cas de choc extérieur, la bascule de détente 5 n'a pas encore atteint son point
d'instabilité et la bascule de verrouillage 8 n'a pas encore libérée les ergots de
verrouillage 36a, 36b de la bascule d'armage 3. En continuant la rotation de la cheville
de plateau, elle pousse encore la bascule de détente 5 jusque à son point d'instabilité.
A cet instant, le ressort-lame 2 tend à retrouver son premier mode de flambage et
c'est à ce moment que l'impulsion de la bascule de détente 5 commence. A cet instant,
la came d'armage 6, 7 est toujours verrouillée par la bascule de verrouillage 8.
[0044] Durant toute la phase de déverrouillage de la force motrice, le balancier 4 est la
source d'énergie qui doit vaincre les forces de frottement qui se trouvent entre la
bascule de verrouillage 8 et les ergots 36a, 36b de la bascule d'armage 3 ainsi que
la force d'appui de la bascule de détente 5 contre les étoqueaux provoquée par le
flambage du ressort-lame 2. En effet, les palettes 81, 82 de la bascule de verrouillage
8 sont concentriques à son point de pivotement ceci afin de ne provoquer aucun tirage
et prendre le moins d'énergie possible au balancier 4 lors du déverrouillage de la
force motrice.
[0045] L'impulsion commencée, les ergots de verrouillage 36a, 36b sont libérés et le balancier
4 reçoit toute l'énergie fournie par le ressort-lame 2 car les oeillets de la lame
n'entrent plus en contact avec les goupilles de la bascule d'armage 3. Durant la phase
de déverrouillage, les roue d'armage 6, 7 ont été libérés de leur appui contre les
chevilles 35a, 35b de la bascule d'armage 3, mais n'ont pas encore commencé à tourner
car la force motrice doit vaincre leur inertie. Une fois que la cheville 43 du balancier
a quitté la fourchette 51 de la bascule de détente à la fin de l'impulsion, la force
motrice ayant vaincu l'inertie des roues d'armage, elles se mettent à tourner pour
entamer un nouveau cycle d'armage du système.
1. Mécanisme d'échappement (1) agencé pour transmettre des impulsions d'énergie mécanique
d'une source motrice à un régulateur oscillant (4) de pièce d'horlogerie par l'intermédiaire
d'un ressort-lame (2) travaillant en flambage autour d'un point d'inflexion (I), ledit
ressort-lame (2) étant susceptible, par l'intermédiaire d'une bascule d'armage (3)
et d'une bascule de détente (5), d'accumuler l'énergie issue de la source motrice
lors d'une phase d'armage, de demeurer ensuite dans un état armé lors d'une phase
de verrouillage, puis de restituer l'énergie accumulée audit régulateur oscillant
(4) lors d'une phase de détente, la bascule d'armage (3) étant agencée pour coopérer
avec au moins un mobile d'armage (6, 7) de manière à armer le ressort-lame (2) lors
des phases d'armage, chaque mobile d'armage (6, 7) comportant sur une périphérie une
pluralité de cames d'armage (61, 71) définissant chacune une surface de came et la
bascule d'armage (3) comportant au moins une cheville d'armage (35a, 35b) formant
suiveur de came de telle sorte que chaque cheville d'armage (35a, 35b) glisse sur
la surface de came (611, 711) d'une des cames d'armage (61, 71) lors des phases d'armage
du ressort-lame, le mécanisme comportant en outre une bascule de verrouillage (8)
de la bascule d'armage (3) lors des phases de verrouillage au moins, caractérisé en ce que la bascule de verrouillage (8) comporte deux palettes de verrouillage (81, 82) agencées
pour coopérer avec des organe de verrouillage complémentaire (36a, 36b), notamment
des ergots, sur ladite bascule d'armage (3) et en ce que le au moins un dit mobile d'armage (6, 7) et ladite bascule d'armage (3) sont agencés
respectivement de telle sorte que chaque mobile d'armage (6, 7) soit stoppé par coincement
entre une cheville d'armage (35a, 35b) et une surface de came d'une dite came d'armage
(61, 71) et entre une dite palettes de verrouillage (81, 82) et un dit ergot de verrouillage
complémentaire (36a, 36b) à la fin de chaque phase d'armage et durant les phases de
verrouillage.
2. Mécanisme selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque cheville d'armage (35a, 35b) présente une surface de contact (351) au chemin
de came des cames d'armage (61, 71) de section circulaire, chaque dite cheville étant
agencée sur un bec (34a, 34b) de la bascule.
3. Mécanisme selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que chaque roue d'armage (6, 7) comporte au moins trois cames d'armage (61, 71) identiques
régulièrement réparties sur la périphérie desdites roues d'armage.
4. Mécanisme selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'il comporte au moins une roue d'armage (6, 7) agencée mobile en rotation autour d'un
axe de pivotement individuel pouvant être disposé sur une droite passant par l'axe
de rotation du régulateur (2) et le point d'inflexion du ressort-lame bistable (2)
et en ce que les chevilles d'armage (35a, 35b) sont agencés sur une paroi interne d'un anneau
solidaire de la bascule d'armage (3) dans lequel la roue d'armage est agencée de manière
à ce que une dite cheville d'armage (35a, 35b) ne soit en contact qu'avec une seule
came d'armage de la roue d'armage sur une alternance du régulateur (4).
5. Mécanisme selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'il comporte deux roues d'armage (6, 7) agencées mobiles en rotation autour d'un axe
de pivotement individuel dans une position symétrique de part et d'autre d'une droite
pouvant passer par l'axe de rotation du régulateur (2) et le point d'inflexion du
ressort-lame bistable (2) et sont indexées en rotation l'une par rapport à l'autre
de manière à ce que la bascule d'armage (3) ne soit en contact sur une dite cheville
d'armage (35a, 35b) qu'avec une seule roue d'armage sur une alternance du régulateur
(4).
6. Mécanisme selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que la bascule de verrouillage (8) de la bascule d'armage (3) est mobile en rotation
sur un axe pivot (86) et reliée cinématiquement à la bascule de détente (5).
7. Mécanisme selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la bascule de verrouillage (8) comporte une barrette munie à une première extrémité
d'une fourchette de liaison à ladite bascule de détente (5) et deux bras de verrouillage
s'étendant symétriquement l'un de l'autre depuis ladite barrette et muni chacun à
son extrémité libre d'une dite palette de verrouillage (81, 82).
8. Mécanisme selon la revendication 7, caractérisé en ce que chaque palette de verrouillage est composé de segment circulaire concentrique à l'axe
de rotation de la bascule de verrouillage.
9. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'organe de verrouillage complémentaire sur ladite bascule d'armage (3) comporte
un ergot de verrouillage (36a, 36b) de forme et d'orientation adaptée pour crocheter
une dite palette de verrouillage (81, 82) de la bascule de verrouillage.
10. Mécanisme d'échappement selon l'une des revendications 7 à 9, caractérisé en ce que la fourchette de la bascule de verrouillage (8) comporte deux cornes (83a, 83b) délimitant
un espace entre-cornes dans lequel coopère une cheville (52) de déverrouillage solidaire
de la bascule de détente (5).
11. Mécanisme selon la revendication 4 et l'une des revendications 9 ou 10, caractérisé en ce que la bascule de verrouillage (8) est agencée pour qu'une palette de verrouillage (81,82)
crochète un dit ergot de verrouillage (36a, 36b) de la bascule d'armage (3) disposé
sur un premier bec de la bascule d'armage sensiblement simultanément au coincement
d'une roue d'armage (6, 7) sur une cheville d'armage (33) disposé sur le deuxième
bec de la bascule d'armage.
12. Pièce d'horlogerie comportant un mécanisme d'échappement selon l'une des revendications
1 à 11.