Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne un oscillateur d'horlogerie, comportant au moins un résonateur,
avec une masse inertielle rappelée par des moyens de rappel élastique par rapport
à une structure fixe, ledit résonateur oscillant autour d'un axe d'oscillation, ladite
masse inertielle portant une palette d'entrée et une palette de sortie, ledit oscillateur
comportant un mécanisme d'échappement comportant une roue d'échappement agencée pour
tourner autour d'un axe de rotation et comportant des dents d'extrémité, chacune agencée
pour coopérer avec ladite palette d'entrée ou avec ladite palette de sortie pour l'entretien
de l'oscillation dudit résonateur.
[0002] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant au moins un tel
oscillateur.
[0003] L'invention concerne encore une montre comportant au moins un tel mouvement et/ou
au moins un tel oscillateur.
[0004] L'invention concerne le domaine des mécanismes oscillateurs d'horlogerie.
Arrière-plan de l'invention
[0005] L'utilisation de guidages flexibles permet de réaliser des résonateurs à haute fréquence
et à haut facteur de qualité, comme par exemple dans les demandes de brevets
EP2908184,
EP2908185,
EP30350126,
EP3035127, au nom de THE SWATCH GROUP RESEARCH & DEVELOPMENT,
EP2891929 au nom de NIVAROX-FAR,
EP3054357 au nom de ETA,
EP2911012 au nom de CSEM,
EP3182214 au nom de AUDEMARS PIGUET,
WO2017157870au nom de LVMH.
[0006] Des échappements magnétiques sans frottement sont bien adaptés pour entretenir ce
type de résonateur, tel que lisible dans les demandes de brevet
EP141999882.3 au nom de THE SWATCH GROUP RESEARCH & DEVELOPMENT, ou
US9715217 au nom de DI DOMENICO, car ils permettent d'obtenir des rendements élevés. L'ajout
d'un anti-décrochage mécanique permet de garantir la robustesse au porté, comme dans
la demande de brevet
EP16195405.2 au nom de THE SWATCH GROUP RESEARCH & DEVELOPMENT, mais il rend l'auto-démarrage
difficile.
[0007] Le brevet
EP2889704B1 au nom de NIVAROX-FAR décrit un mécanisme d'échappement dont la roue d'échappement,
soumise à un couple de pivotement de moment inférieur à un moment nominal, comporte
des actionneurs régulièrement espacés sur sa périphérie, chacun agencé pour coopérer
directement avec au moins une première piste d'un mobile régulateur, notamment une
piste cylindrique. Chaque actionneur comporte des premiers moyens d'arrêt magnétiques
faisant barrière et agencés pour coopérer avec cette première piste qui est magnétisée
ou ferromagnétique, pour exercer sur la première piste un couple de moment supérieur
au moment nominal. Chaque actionneur comporte encore des deuxièmes moyens d'arrêt
agencés pour constituer une butée de limitation de course, agencée pour constituer
un mécanisme d'échappement autonome avec au moins une première surface complémentaire
de butée que comporte le mobile régulateur.
[0008] Une proposition générale de combiner un échappement magnétique, à haut rendement,
et un échappement mécanique avec ses caractéristiques d'auto-démarrage et sécurité
est décrite dans la demande de brevet
EP2894522 au nom de NIVAROX-FAR.
Résumé de l'invention
[0009] L'invention se propose de réaliser un mécanisme d'échappement robuste et auto-démarrant,
pour entretenir un résonateur à haute fréquence et à haut facteur de qualité.
[0010] A cet effet, l'invention concerne un mécanisme oscillateur d'horlogerie selon la
revendication 1.
[0011] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie comportant au moins un tel
oscillateur.
[0012] L'invention concerne encore une montre comportant au moins un tel mouvement et/ou
au moins un tel oscillateur.
Description sommaire des dessins
[0013] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés, où :
- la figure 1 représente, de façon schématisée, et en vue de dessus, un oscillateur
qui comporte un balancier à lames flexibles entretenu par un échappement magnéto-mécanique
;
- la figure 2 représente, de façon schématisée, et en perspective, l'oscillateur de
la figure 1,
- la figure 3 représente, de façon similaire à la figure 1, une géométrie particulière
du mécanisme d'échappement magnéto-mécanique selon l'invention ;
- la figure 4 illustre, de façon schématisée, et en coupe selon un plan perpendiculaire
au plan des figures 1 à 3, l'interaction répulsive entre des aimants que porte la
roue d'échappement de la figure 3, et des palettes que comporte le résonateur de la
figure 3 ;
- chacune des figures 5 à 10 décrit, de façon similaire à la figure 3, une étape de
la séquence de fonctionnement de l'échappement sur la palette de sortie:
- figure 5 : arc libre sans frottement ;
- figure 6 : dégagement sur la palette d'entrée ;
- figure 7 : avance de la roue d'échappement et impulsion sur la palette de sortie ;
- figure 8 : choc sur la palette de sortie ;
- figure 9 : léger recul de la roue d'échappement ;
- figure 10 : arc libre sans frottement ;
- chacune des figures 11 à 16 décrit, de façon similaire aux figures 5 à 10, une étape
de la séquence de fonctionnement de l'échappement sur la palette d'entrée:
- figure 11 : arc libre sans frottement ;
- figure 12 : dégagement sur la palette de sortie;
- figure 13 : avance de la roue d'échappement et impulsion sur la palette d'entrée ;
- figure 14 : choc sur la palette d'entrée ;
- figure 15 : léger recul de la roue d'échappement ;
- figure 16 : arc libre sans frottement ;
- la figure 17 représente, de façon similaire à la figure 3, les trajectoires des aimants
de la roue d'échappement dans le référentiel du résonateur ;
- la figure 18 représente, de façon similaire à la figure 3, les zones fonctionnelles
mécaniques de la palette d'entrée magnétique ;
- la figure 19 représente, de façon similaire à la figure 3, les zones fonctionnelles
magnétiques de la palette d'entrée magnétique ;
- la figure 20 représente, de façon similaire à la figure 3, les zones fonctionnelles
mécaniques de la palette de sortie magnétique ;
- la figure 21 représente, de façon similaire à la figure 3, les zones fonctionnelles
magnétiques de la palette de sortie magnétique ;
- la figure 22 représente, de façon similaire à la figure 3, les sécurités, la pénétration,
les patins magnétiques et l'auto-démarrage;
- la figure 23 représente, de façon similaire à la figure 3, une variante de réalisation
du correcteur d'isochronisme;
- la figure 24 représente, de façon similaire à la figure 23, une autre variante de
réalisation du correcteur d'isochronisme;
- la figure 25 est un schéma de principe qui représente, de façon similaire à la figure
3, un point d'entrée et un point de sortie, qui sont défini par les intersections
entre un premier cercle centré sur l'axe de résonateur et que suivent les barrières
magnétiques des palettes d'entrée et de sortie du résonateur, et un deuxième cercle
enveloppe de la roue d'échappement et centré sur l'axe d'échappement, au niveau desquels
points d'entrée et de sortie évoluent respectivement la palette d'entrée et la palette
de sortie du résonateur, et qui montre la définition de directions élémentaires orientées
aux tangentes à ce premier cercle et à ce deuxième cercle, en ce point d'entrée et
en ce point de sortie ;
- la figure 26 est un schéma-blocs représentant une montre comportant un mouvement comportant
un oscillateur avec un balancier à lames flexibles entretenu par un échappement magnéto-mécanique
selon l'invention.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0014] L'invention se propose de réaliser un mécanisme d'échappement robuste et auto-démarrant,
pour entretenir un résonateur à haute fréquence et à haut facteur de qualité, avec
des propriétés d'anti-décrochage.
[0015] L'invention est une mise en pratique de l'échappement magnéto-mécanique, tel celui
décrit dans la demande de brevet
EP2894522 au nom de NIVAROX-FAR, qui combine les avantages de haut-rendement, grande robustesse
et auto-démarrage.
[0016] Comme dans le brevet
EP2889704B1 au nom de NIVAROX-FAR, l'invention adapte, avec un rendement nettement amélioré,
le principe des échappements à cylindre mécanique, qui présentent l'avantage d'assurer
une sécurité en cas de couple trop important, notamment lors d'un choc, mais dont
le niveau de frottements élevé altère de façon importante le rendement de l'échappement.
L'amélioration du rendement résulte de la suppression du contact et du frottement
dans un échappement à cylindre, par la mise en place d'aimants, ou d'électrets, ou
similaires, qui, judicieusement placés, forment une répulsion magnétique ou électrostatique,
qui supprime le frottement et donc le défaut principal de cet échappement mécanique
à cylindre. Les aimants, ou similaires, placés sur la roue d'échappement, font office
de butée sans contact. Des butées mécaniques sont ajoutées pour éviter tout emballement
de la roue d'échappement en cas de choc.
[0017] L'invention est ici plus particulièrement décrite dans l'alternative magnétique.
L'homme du métier trouvera dans l'art antérieur cité plus haut les moyens de son adaptation
à une version électrostatique, ou encore mixte magnétique-électrostatique.
[0018] L'oscillateur complet 300 comporte au moins un résonateur 100, notamment mais non
limitativement un résonateur avec une au moins une masse inertielle 1, notamment un
balancier, suspendue directement ou indirectement à une structure fixe 3, laquelle
est destinée à être fixée à une platine ou similaire. Cette au moins une masse inertielle
1 est rappelée par des moyens de rappel élastiques. Dans une réalisation particulière,
ces moyens de rappel élastique comportent des lames flexibles 2, tel que visible sur
les figures 1 et 2, et ce résonateur 100 est entretenu par un mécanisme d'échappement
200 magnéto-mécanique. Dans d'autres variantes non illustrées, ces moyens de rappel
élastique peuvent comporter au moins un ressort spiral, ou autre.
[0019] Au moins une masse inertielle 1 porte une palette d'entrée PE et une palette de sortie
PS.
[0020] L'oscillateur 300 comportant un mécanisme d'échappement 200. Le mécanisme d'échappement
200 est un mécanisme à fonctionnement intermittent, et comporte classiquement au moins
une roue d'échappement 20, agencée pour tourner autour d'un axe de rotation OE, et
qui comporte des bras 21 munis de dents mécaniques d'extrémité 22, agencées pour interagir
alternativement avec les palettes d'entrée PE et de sortie PS. Chacune de ces dents
22 est agencée pour coopérer avec la palette d'entrée PE ou avec la palette de sortie
PS pour l'entretien de l'oscillation du résonateur 100.
[0021] Selon l'invention, ce mécanisme d'échappement 200 est magnéto-mécanique. La roue
d'échappement 20 comporte au moins un aimant 23 au bout de chaque dent 22. Ces dents
22 sont agencées pour s'appuyer sur une palette mécanique 16, que comporte chaque
palette d'entrée PE ou de sortie PS pendant l'arc libre du résonateur 100. Et la palette
d'entrée PE comporte un premier agencement magnétique 30, la palette de sortie PS
comporte un deuxième agencement magnétique 30. Et ce premier agencement magnétique
30 et ce deuxième agencement magnétique 30 comportent chacun un secteur annulaire,
centré sur l'axe d'oscillation OR du résonateur 100, et définissant une première zone
de barrière magnétique Z1. Cette première zone de barrière magnétique Z1 s'étend au-dessus
et/ou au-dessous de la palette mécanique 16, en référence à la direction de l'axe
d'oscillation OR, sur toute la longueur de cette palette mécanique apte à servir d'appui
aux dents 22 pendant l'arc libre, de façon à constituer un mécanisme d'échappement
à cylindre magnétique.
[0022] Dans la variante particulière et non limitative illustrée, une telle masse inertielle
1 comporte un balancier 11, notamment en alliage de titane, comportant des masselottes
de réglage 101. Cette masse inertielle 1 est solidaire de deux plaques 12, 13, en
silicium, ou en silicium et dioxyde de silicium, ou similaire, comportant chacune
une lame flexible 2. Les deux lames flexibles 2 représentées ici se croisent en projection
sensiblement au niveau de l'axe d'oscillation OR de la masse inertielle 1. Les extrémités
des deux plaques, opposées à celles fixées au balancier 11, constituent une masse
4 unique, ou deux masses 4 distinctes, chacune suspendue par des lames flexibles transversales
7 et/ou au moins une poutre rigide 6 à un corps intermédiaire 5, lui-même suspendu
à la structure fixe 3 par des lames flexibles longitudinales 8 et/ou au moins une
poutre rigide 9. Cet agencement particulier constitue une table anti-choc, efficace
pour protéger le pivot flexible formé par les lames flexibles 2.
[0023] De tels dispositifs anti-choc destinés à protéger les lames du résonateur sont notamment
décrits dans les demandes de brevets
CH00518/18 au nom de ETA et
CH00540/18 au nom de THE SWATCH GROUP RESEARCH & DEVELOPMENT. Avantageusement de tels dispositifs
comportent de telles tables de translation, permettant à la masse inertielle 1 du
résonateur 100, notamment un balancier 11, de pouvoir se déplacer en cas de choc,
et des butées centrées sur l'axe de rotation de cette masse inertielle, afin de la
retenir sans agir sur les lames du pivot. Ces butées ne sont pas visibles sur les
figures, et peuvent consister en des goupilles fixées à une platine ou à un pont,
l'une étant une goupille supérieure coopérant avec du jeu avec un alésage supérieur
18 de la masse inertielle 1, et limitant son débattement en cas de choc, et l'autre
étant une goupille inférieure coopérant avec du jeu avec un alésage inférieur 19 de
la masse inertielle 1, et limitant son débattement en cas de choc. Sur la figure 2
cet alésage 19 traverse à la fois un flasque supérieur 15 et un flasque inférieur
17, qui encadrent une palette mécanique 16 solidaire de la masse inertielle 1.
[0024] Ainsi, le résonateur 100 comporte un arrêtoir avec une palette d'entrée PE, et une
palette de sortie PS, chacune apte, lors de l'oscillation du résonateur 100, à coopérer
avec roue d'échappement 20. Ces palettes d'entrée PE et de sortie PS peuvent être
distinctes, ou former un ensemble monobloc, chacune est agencée pour être fixée solidaire
de la masse inertielle 1, et l'extrémité distale de chaque palette PE, PS est agencée
pour coopérer avec les dents 22 de la roue 20. Chaque palette PE, PS comporte une
palette mécanique 16 prévue pour un contact mécanique avec les dents 22, et cette
palette mécanique 16 se termine avantageusement, mais non nécessairement, par un plan
d'impulsion à l'extrémité distale de la palette concernée, du côté de la roue d'échappement
20.
[0025] Selon l'invention, au moins une roue d'échappement 20 comporte au moins un aimant
23 au bout de chaque dent 22. Et l'oscillateur 300 comporte un premier agencement
magnétique 30 pour la palette d'entrée PE et un deuxième agencement magnétique 30
pour la palette de sortie PS, et qui ne sont pas nécessairement identiques, comme
on le verra plus loin. Chaque agencement magnétique 30 est agencé pour être rapporté
sur une palette, ou bien fait partie intégrante d'une palette, au niveau au moins
d'un flasque supérieur 15 et/ou d'un flasque inférieur 17, encadrant la palette mécanique
16, et disposé respectivement au-dessus ou au-dessous de la roue d'échappement 20
; ces dispositions au-dessus et au-dessous s'entendent en référence à la direction
de l'axe d'oscillation OR du résonateur 100, et de l'axe de rotation OE de la roue
d'échappement 20, qui lui est parallèle.
[0026] En somme, une palette d'entrée PE ou une palette de sortie PS comporte une palette
mécanique 16, agencée pour coopérer avec les dents 22 de la roue 20, et un agencement
magnétique 30 dont l'effet de champ magnétique vient en superposition avec les surfaces
d'interaction mécanique potentielles de la palette mécanique 16. Cet agencement magnétique
30 peut être réalisé au niveau de différentes surfaces, notamment des surfaces de
la palette mécanique 16, plus particulièrement en bordure ou au-delà de la zone d'interaction
mécanique avec les dents 22 de la roue 20. Plus particulièrement, au moins un tel
agencement magnétique 30 est implanté sous un flasque supérieur 15 et/ou sur un flasque
inférieur 17 de l'une des palettes d'entrée PE ou de sortie PS. Plus particulièrement,
au moins un tel agencement magnétique 30 est implanté sous un flasque supérieur 15
et sur un flasque inférieur 17 de l'une des palettes d'entrée PE ou de sortie PS.
Plus particulièrement encore, un tel agencement magnétique 30 est implanté sous un
flasque supérieur 15 et sur un flasque inférieur 17 de chacune des palettes d'entrée
PE et de sortie PS.
[0027] Dans la variante illustrée par les figures, le résonateur 100 est équipé de palettes
d'entrée PE et de sortie PS comportant des palettes mécaniques 16 sensiblement tubulaires,
et auxquelles on a ajouté des aimants au-dessus et au-dessous, tel que visible sur
les figures 3 et 4, pour constituer ces agencements magnétiques 30. Dans une variante,
tout ou partie des aimants peut être remplacée par au moins une surface aimantée continue
ou pixellisée.
[0028] La géométrie de l'échappement magnéto-mécanique est présentée avec plus de détails
sur la figure 3.
[0029] Les aimants 23 de la roue d'échappement 20 interagissent en répulsion avec les aimants
portés par le résonateur qui sont disposés sur au moins un niveau, et plus particulièrement
sur deux niveaux, au-dessus et au-dessous de la roue 20 selon le schéma de la figure
4.
[0030] La séquence illustrée par les figures 5 à 10 décrit les fonctions de l'échappement.
[0031] Après un arc libre, sans frottement, sur la palette d'entrée PE située en partie
gauche de la figure, tel que visible en figure 5, il y a dégagement sur la palette
d'entrée PE, tel que visible en figure 6.
[0032] Ensuite, tel que visible en figure 7, la roue d'échappement 20 se met à tourner dans
le sens de la flèche, sous l'effet du couple d'entretien, et elle transmet son impulsion
par répulsion magnétique à la palette de sortie PS située en partie droite de la figure.
[0033] Ensuite, dans une variante particulière, un contact mécanique, de type choc, entre
la roue d'échappement 20 et la palette de sortie PS, permet d'amortir les rebonds,
tel que visible en figure 8. Ce choc est utile, mais pas indispensable au bon fonctionnement
de l'échappement. En effet, on peut réaliser un échappement similaire dans lequel
le choc n'a pas lieu. L'avantage qu'apporte un petit choc maîtrisé, comme celui-ci,
est de permettre la dissipation d'une partie de l'énergie, et de limiter le recul
de la roue d'échappement 20. Signalons encore que ce choc a l'avantage de permettre
une mesure acoustique de la marche, puisque, en marche normale il s'agit alors du
seul contact mécanique audible lors du fonctionnement de l'échappement. La limitation
du recul de la roue apporte un autre avantage qui est la possibilité d'augmenter le
nombre de dents de la roue d'échappement 20, à encombrement égal.
[0034] Après ce contact mécanique éventuel, et tel que visible en figure 9, la répulsion
magnétique entre l'aimant 23 de la roue d'échappement 20 et la palette magnétique
produit un léger recul de la roue d'échappement 20, si bien que l'arc libre sur la
palette de sortie PS, visible sur la figure 10, se fait sans frottement. Par « sans
frottement », on entend ici sans contact mécanique entre la roue d'échappement 20
et le résonateur 100, car bien entendu il reste des frottements avec l'air.
[0035] Une séquence similaire se produit sur la palette d'entrée après le dégagement de
la palette de sortie, comme illustré sur les figures 11 à 16 :
- figure 11 : arc libre sans frottement ;
- figure 12 dégagement sur la palette de sortie PS ;
- figure 13 : avance de la rue d'échappement et impulsion sur la palette d'entrée PE
;
- figure 14 : choc sur palette d'entrée ;
- figure 15 : léger recul de la roue d'échappement ;
- figure 16 : arc libre sans frottement.
[0036] Afin de comprendre la conception des agencements magnétiques 30 des palettes, que
l'on peut dénommer palettes magnétiques, il est utile de représenter la trajectoire
T des aimants 23, de préférence cylindriques, portés par les dents 22 de la roue d'échappement
20, dans le référentiel du résonateur 100, tel que visible sur la figure 17, dont
les courbes, issues de la simulation numérique, retracent la trajectoire exacte T
du centre d'un aimant 23 par rapport à la palette PE ou PS correspondante.
[0037] Si l'on considère la palette d'entrée PE, le point le plus en bas à gauche de la
trajectoire T, sur la figure 17, correspond à la position relative de la figure 13
où l'aimant 23 parcourt la courbe ascendante incurvée vers la droite, avant d'arriver
à un extremum qui correspond au choc de la figure 14 ; l'inflexion ascendante vers
la gauche correspond au recul de la figure 15, la trajectoire ascendante, centrée,
comme la palette elle-même, et comme sa palette mécanique 16, sur l'axe d'oscillation
OR du résonateur 10, correspond à l'arc libre sans frottement de la figure 16, et
cet arc libre peut notamment être plus long que celui illustré sur la figure, la position
haute correspondant à la figure 5, avant le retour descendant avec dégagement sur
la droite sur la palette d'entrée PE comme en figure 6. La trajectoire au niveau de
la palette de sortie PS est bien sûr similaire, la figure 17 montre un aimant 23 en
coopération de répulsion avec un patin magnétique 32, que comporte l'agencement magnétique
30, pour lui donner une impulsion.
[0038] Ceci permet d'identifier les zones fonctionnelles des palettes magnétiques selon
les figures 18 à 21.
[0039] On distingue ici, sur la palette d'entrée PE en figure 18, ou sur la palette de sortie
PS en figure 20:
- une zone de première impulsion ZP ;
- une zone de choc ZC ;
- une zone d'arc libre, non frottant, ZA ;
- une zone de dégagement et de deuxième impulsion ZD.
[0040] Ces figures 18 et 20 montrent que l'agencement magnétique 30 comporte nécessairement
une barrière magnétique 31, sensiblement concentrique avec la palette PE ou PS, et
sa palette mécanique 16, autour de l'axe d'oscillation OR du résonateur 10. Une certaine
distance, constante, existe entre la partie de la trajectoire T correspondant à l'arc
libre et cette barrière magnétique 31, ou chaque barrière magnétique 31 s'il y en
a plusieurs. Chaque telle barrière magnétique 31, en conjugaison avec un aimant 23
de la roue d'échappement 20, permet d'éviter tout contact, et donc tout frottement,
en marche normale, entre la dent 22 et la palette PE ou PS concernée. Naturellement
un contact mécanique peut survenir en cas de choc, lors d'une chute de la montre par
exemple, entre d'une part la palette mécanique 16 de la palette PE ou PS et d'autre
part une dent 22, qui assurent ensemble la fonction de butée de sécurité.
[0041] L'agencement magnétique 30 comporte, dans les variantes de ces mêmes figures, un
agencement complet, non limitatif puisque l'oscillateur 300 selon l'invention peut
fonctionner avec tout ou partie des aimants ou zones aimantées décrits ci-après, à
condition de comporter au moins les barrières magnétiques 31 :
- au moins une barrière magnétique 31, comportant au moins un aimant sensiblement cylindrique
autour de l'axe d'oscillation OR du résonateur 10 ;
- au moins un patin magnétique 32, complété de préférence par un talon magnétique 33,
- au moins une zone ferromagnétique ou faiblement aimantée 34 pour la correction de
l'isochronisme.
[0042] La figure 25 est un schéma de principe de situation, qui représente, de façon similaire
à la figure 3, un point d'entrée E et un point de sortie S, qui sont défini par l'intersection
d'un premier cercle CO centré sur l'axe de résonateur OR et que suivent les barrières
magnétiques 31 des palettes d'entrée PE et de sortie PS du résonateur 3, et d'un deuxième
cercle CE, qui constitue l'enveloppe de la roue d'échappement 20 et centré sur l'axe
d'échappement OE. La palette d'entrée PE et la palette de sortie PS du résonateur
3 évoluent respectivement au niveau du point d'entrée E et du point de sortie S. La
figure 25 définit des directions élémentaires, qui sont orientées aux tangentes à
ce premier cercle CO et à ce deuxième cercle CE, en ce point d'entrée E et en ce point
de sortie S :
- D1+: tangente à la palette d'entrée au point d'entrée, dirigée vers l'axe d'échappement
OE ;
- D1- : tangente à la palette d'entrée au point d'entrée, de sens opposé à D1+ ;
- D2+ : tangente à la roue 20 au point d'entrée, dirigée dans le sens de rotation de
la roue 20;
- D2- : tangente à la roue 20 au point d'entrée, de sens opposé à D2+ ;
- D3+ : tangente à la palette d'entrée au point de sortie, dirigée vers l'axe d'échappement
OE ;
- D3- : tangente à la palette d'entrée au point de sortie, de sens opposé à D3+ ;
- D4+ : tangente à la roue 20 au point de sortie, dirigée dans le sens de rotation de
la roue 20;
- D4- : tangente à la roue 20 au point de sortie, de sens opposé à D4+.
[0043] L'agencement de ce mécanisme d'échappement selon l'invention définit une ou plusieurs
zones fonctionnelles :
- une première zone Z1 de barrière magnétique, qui est présente dans tous les cas de
figure, autour de la barrière magnétique 31, ou de chaque barrière magnétique 31 s'il
y en a plusieurs ;
- une deuxième zone Z2 d'amélioration de l'auto-démarrage, autour du patin magnétique
32, ou de chaque patin magnétique 32 s'il y en a plusieurs ;
- une zone où se produisent les impulsions, à proximité immédiate ou en superposition
au moins partielle, avec la deuxième zone Z2 quand elle existe, et de la première
zone Z1 de barrière magnétique, ou de chaque première zone Z1 ;
- une troisième zone Z3 qui est une zone de correction de l'isochronisme du résonateur
100.
[0044] De préférence, mais non limitativement, et tel qu'illustré sur les figures, pour
la palette d'entrée PE :
- la première zone de barrière magnétique Z1 est un secteur annulaire, centré sur l'axe
de rotation OR du résonateur 100, qui s'étend au-dessus et/ou au-dessous de la palette
mécanique, sur toute la longueur de la palette mécanique sur laquelle les dents 22
de la roue 20 viennent s'appuyer durant l'arc libre, tel que visible sur la figure
19;
- la deuxième zone d'amélioration de l'auto-démarrage Z2 est un secteur annulaire, centré
sur l'axe de rotation OE de la roue 20, qui s'étend sensiblement dans les directions
D2+ et D2-, et qui passe au-dessus et/ou au-dessous de l'extrémité de la palette mécanique
de façon à recouvrir au moins le plan d'impulsion de la palette ;
- la troisième zone de correction de l'isochronisme Z3 est délimitée par la première
zone de barrière magnétique Z1 et la deuxième zone d'amélioration de l'auto-démarrage
Z2, et elle s'étend dans les directions D2- et D1- de façon à recouvrir, au-dessus
et/ou au-dessous, l'aimant 23 de la dent 22de la roue 20 qui se trouve en appui sur
la palette durant l'arc libre.
[0045] De façon similaire, pour la palette de sortie PS:
- la première zone de barrière magnétique Z1 est un secteur annulaire, centré sur l'axe
de rotation OR du résonateur 100, qui s'étend au-dessus et/ou au-dessous de la palette
mécanique, sur toute la longueur de la palette mécanique sur laquelle les dents 22
de la roue 20 viennent s'appuyer durant l'arc libre, tel que visible sur la figure
21;
- la deuxième zone d'amélioration de l'auto-démarrage Z2 est un secteur annulaire, centré
sur l'axe de rotation OE de la roue 20, qui s'étend sensiblement dans les directions
D4+ et D4-, et qui passe au-dessus et/ou au-dessous de l'extrémité de la palette mécanique
de façon à recouvrir au moins le plan d'impulsion de la palette ;
- la troisième zone de correction de l'isochronisme Z3 est délimitée par la première
zone de barrière magnétique Z1 et la deuxième zone d'amélioration de l'auto-démarrage
Z2 et elle s'étend dans les directions D4- et D3- de façon à recouvrir, au-dessus
et/ou au-dessous, l'aimant 23 de la dent 22 de la roue 20 qui se trouve en appui sur
la palette durant l'arc libre.
[0046] La première zone Z1 de barrière magnétique est indispensable, et a pour fonction
de repousser les dents 22 de la roue d'échappement 20, et permet ainsi de supprimer
le contact mécanique afin que l'arc libre s'effectue sans frottement. Cette première
zone Z1 de barrière magnétique peut être plus ou moins intense mais elle doit suivre
un arc de cercle centré sur l'axe d'oscillation OR du résonateur 10. Il est possible
d'augmenter l'intensité de la barrière si l'on désire éviter le choc mécanique entre
les dents de la roue d'échappement 20 et les palettes mécaniques 16 des palettes PE
et PS. Ou à l'inverse il est possible de diminuer l'intensité de la barrière, si l'on
désire minimiser le recul de la roue d'échappement 20 après le choc. Un mécanisme
comportant seulement cette barrière magnétique 31 est une variante d'échappement à
cylindre magnétique, qui représente un perfectionnement du brevet
EP2889704B1 de NIVAROX-FAR.
[0047] Le patin magnétique 32 de la deuxième zone Z2 d'amélioration de l'auto-démarrage,
est optionnel. Il est avantageusement ajouté pour réduire le frottement entre la roue
d'échappement 20 et l'extrémité de la palette mécanique 16 de la palette PE ou PS
au moment du démarrage grâce à la répulsion magnétique. Ceci permet d'améliorer l'auto-démarrage
de façon significative. La longueur du patin magnétique 32 ainsi que sa forme est
ajustée pour optimiser l'auto-démarrage.
[0048] Ce patin magnétique 32 a aussi un autre effet. Lorsque l'aimant de la roue d'échappement
20 passe à proximité du patin magnétique, il y a répulsion magnétique, ce qui transmet
une impulsion au résonateur 100 et améliore sensiblement le rendement.
[0049] De façon préférée, le patin magnétique 32 comporte au moins un aimant, et s'étend
de façon sensiblement perpendiculaire à l'extrémité distale de la barrière magnétique
31 la plus proche de la roue d'échappement 20, et du côté de l'entrée en coopération
entre un aimant 23 et l'agencement magnétique 30 de la palette PE ou PS concernée,
en formant avec la barrière magnétique 31 un L majuscule inversé. Ce patin magnétique
32 n'est pas nécessairement droit, il peut aussi être légèrement courbe.
[0050] Dans une variante non illustrée, il peut comporter, à son extrémité distale opposée
à la barrière magnétique 31, un ergot magnétique, du côté opposé à la roue d'échappement,
et prolongeant la zone où se produisent les impulsions. Plus particulièrement cet
ergot magnétique est situé à l'extrémité distale selon la direction D2- en ce qui
concerne la palette d'entrée PE, et à l'extrémité distale selon la direction D4- en
ce qui concerne la palette de sortie PS. Plus particulièrement encore, cet ergot magnétique
s'étend selon la direction D1- en ce qui concerne la palette d'entrée PE, et selon
la direction D3- en ce qui concerne la palette de sortie PS. Dans une autre variante
non illustrée, le patin magnétique 32 s'étend selon la direction D2+, respectivement
D4 +.
[0051] Notons que la deuxième zone Z2 d'amélioration de l'auto-démarrage n'est pas nécessairement
identique à la zone où se produisent les impulsions, ce qui signifie que l'on peut
ajuster l'impulsion sans affecter l'auto-démarrage.
[0052] Au niveau de la palette d'entrée PE, la figure 18 montre que l'aimant 23 de la roue
20 interagit deux fois avec le patin magnétique 32: tout d'abord, lorsque l'aimant
23 passe en zone de première impulsion ZP, il repousse ce patin magnétique 32, et
transmet ainsi une première impulsion au résonateur 100; ensuite, lors du passage
de l'aimant 23 en zone de dégagement et de deuxième impulsion ZD, le patin magnétique
32 constitue en quelque sorte un col à passer, du fait de la répulsion, et c'est la
grande vitesse de l'aimant 23 sur sa trajectoire T qui lui permet de franchir facilement
ce col. Immédiatement après le passage du col, la roue 20 se met à tourner, et une
seconde impulsion est alors transmise au résonateur 100. Au niveau de la palette de
sortie PS, dans la position de la zone de première impulsion ZP de la figure 20, la
répulsion entre l'aimant 23 et le patin magnétique 32 fournit la première impulsion
au résonateur 100 ; la seconde impulsion est transmise après le passage du col en
zone de dégagement et de deuxième impulsion ZD, de façon similaire à ce qui se produit
sur la palette d'entrée.
[0053] Dans une variante avantageuse, le patin magnétique 32 est complété par un talon magnétique
33, qui est sensiblement dans son alignement, et du côté opposé par rapport à la barrière
magnétique, c'est-à-dire dans selon la direction D2+ au niveau de la palette d'entrée
PE, et dans la direction D4+ au niveau de la palette de sortie PS. Ce talon magnétique
33 permet d'écarter la force de l'axe, et tend à chasser tangentiellement l'aimant
23 de la roue d'échappement 20, et permet de combattre la force de frottement, il
permet que la répulsion dure jusqu'à l'extrémité de la palette. Ce talon magnétique
33 est encore utile au niveau de la cinématique globale, car le talon magnétique 33
situé sur la palette de sortie PS permet que le bras 21 suivant de la roue d'échappement
20 soit suffisamment engagé en coopération avec l'agencement magnétique 30 de la palette
d'entrée PE, pour ne pas subir le seuil à vaincre lors de son passage à l'entrée dans
cette zone.
[0054] De façon avantageuse, la longueur totale du patin magnétique 32 et du talon magnétique
33 qui le prolonge est voisine du demi-pas des extrémités de dents 22 sur le cercle
CE qui est l'enveloppe de la trajectoire de la roue d'échappement 20.
[0055] Dans une réalisation particulière, le talon magnétique 33 est agencé par rayons croissants
depuis l'axe de rotation OE de la roue 20 en s'éloignant dudit magnétique (32).
[0056] Dans une réalisation particulière, le talon magnétique 33 est réalisé en escalier
avec des gradins dégressifs, tel que visible sur les figures 18 et 20.
[0057] Plus particulièrement, la longueur curviligne totale du patin magnétique 32 est supérieure
à celle du talon magnétique 33, afin de donner une première impulsion : à l'entrée,
l'ensemble du patin et du talon s'étend plus dans la direction D2- que dans la direction
D2+, et à la sortie l'ensemble du patin et du talon s'étend plus dans la direction
D4- que dans la direction D4+.
[0058] L'ajout d'un tel patin magnétique 32 à la barrière magnétique 31 est avantageux pour
l'auto-démarrage: si ce patin magnétique n'existe pas, la roue d'échappement peut,
dans certaines configurations, venir en butée mécanique sur l'extrémité distale de
la palette mécanique 16 de la palette PE ou PS, et le faible couple disponible au
niveau de la roue d'échappement 20 ne permet pas de vaincre le frottement. L'avantage
du patin magnétique 32 est donc de diminuer la force de frottement en extrémité de
la palette mécanique 16 lors du démarrage, ce qui permet un auto-démarrage normal.
[0059] La simulation numérique montre qu'il est possible d'augmenter encore le rendement
en ajoutant des aimants au voisinage de la deuxième zone d'amélioration de l'auto-démarrage
Z2 si cela est nécessaire.
[0060] Toutefois, il n'est plus utile d'augmenter le rendement lorsque l'amplitude nominale
est atteinte. La quantité d'aimant à mettre pour optimiser l'impulsion dépend donc
du résonateur 100 utilisé et de son facteur de qualité. Si le facteur de qualité est
bas, on ajoute plus d'aimants. Si le facteur de qualité est élevé on en met moins.
[0061] Comme l'arc libre s'effectue sans frottement, excepté le premier choc, la forme de
la palette mécanique 16 peut être optimisée pour minimiser les pertes et aussi pour
favoriser l'auto-démarrage. En particulier, l'extrémité des palettes (plans d'impulsion)
est optimisée pour favoriser le démarrage mais l'angle choisi ne permet plus de transmettre
l'impulsion en fonctionnement stationnaire. De plus, il n'est pas nécessaire que les
palettes mécaniques 16 des palettes soient des arcs de cercle centrés sur l'axe de
rotation du résonateur. Si l'on observe les figures 18 à 21 on constate que dans la
zone de contact mécanique ZC la palette mécanique 16 de la palette a été modifiée,
selon un profil 301, pour minimiser l'effet du choc sur le balancier. Il s'agit d'ajuster
l'angle de cette zone pour que le support de la force de contact passe par le centre
de rotation. Il est également possible d'incliner cette zone de contact, afin que
le choc transmette de l'énergie à la masse inertielle 1, et par conséquent améliore
le rendement. Ce profil 301 peut être un plan incliné, ou un profil creux évolutif
comme sur les figures, et permet de dévier l'effort exercé sur la palette vers le
bas selon la représentation des figures, afin que la résultante des deux forces que
sont cet effort, et la force de frottement tangentielle ascendante sur la palette,
passe par l'axe d'oscillation OR du résonateur 10. De la même façon, la barrière magnétique
31 peut comporter une variation d'aimantation similaire.
[0062] De façon également optionnelle mais avantageuse, des petits aimants (à faible interaction)
sont ajoutés dans la troisième zone Z3 de correction de l'isochronisme, afin d'ajuster
l'anisochronisme du résonateur 100 provoqué par le mécanisme d'échappement 100. L'objectif
est que cet anisochronisme induit soit compensé par celui du résonateur 100 afin que
l'oscillateur total 300 soit parfaitement isochrone. La quantité et la position de
ces petits aimants est ajustée par itérations jusqu'à l'obtention de l'effet désiré.
En variante il peut aussi s'agir d'une simple surface ferromagnétique, coopérant faiblement
avec les aimants 23 des dents 22 de la roue d'échappement 20. Cette troisième zone
Z3 s'étend, du point de vue des dents 22 de la roue d'échappement 20, en amont de
la première zone de barrière magnétique ; autrement formulé, cette troisième zone
Z3 s'étend, par rapport à l'axe d'oscillation OR du résonateur, au-delà de la zone
de barrière magnétique Z1, et, par rapport à l'axe de rotation OE de la roue d'échappement
20, au-delà de l'extrémité distale de la palette; quand l'agencement magnétique 30
comporte un patin magnétique 32 définissant une deuxième zone Z2, et une zone d'impulsions
associée, la troisième zone Z3 est située, par rapport à l'axe de rotation OE de la
roue d'échappement 20, au-delà de la deuxième zone Z2.
[0063] Afin de garantir une sécurité mécanique, les palettes mécaniques 16 portées par le
résonateur 100 pénètrent dans les dents de la roue d'échappement 20 lorsque le résonateur
100 est dans sa position de repos. Les valeurs des pénétrations p1 et p2 sont représentées
sur la figure 22. Sur cette figure on voit le cercle CE qui est l'enveloppe de la
trajectoire de la roue d'échappement 20. Les pénétrations p1 et p2, mesurées depuis
des radiales issues de l'axe d'oscillation OR du résonateur 10, sont nécessaires pour
des raisons de sécurité, car elles empêchent toute rotation folle de la roue d'échappement
20 en déchargement complet du barillet. Par exemple, une valeur de pénétration de
40 micromètres permet d'assurer cette fonction de sécurité, tout en absorbant les
erreurs ou simplement l'effet des tolérances de fabrication sur l'entraxe entre l'axe
d'oscillation OR du résonateur 10 et l'axe OE de la roue d'échappement 20.
[0064] Au vu des pénétrations p1 et p2, lors du démarrage, le couple appliqué à la roue
d'échappement 20 doit être suffisant pour pousser le résonateur 100 hors de sa position
de repos afin que les dents puissent passer. Ceci peut rendre l'auto-démarrage difficile
lorsque le résonateur est monté sur guidage flexible. L'ajout des patins magnétiques
32 sur les palettes améliore considérablement l'auto-démarrage pour deux raisons.
Tout d'abord, la répulsion magnétique a pour effet de réduire le frottement entre
les dents et l'extrémité des palettes. D'autre part, cette répulsion décale la position
de repos du résonateur du côté adéquat pour que la dent puisse passer. Le résultat
est que l'oscillateur est auto-démarrant sur la majorité de la plage de couple utile.
[0065] L'effet des aimants de la troisième zone Z3 de correction de l'isochronisme est de
produire une faible perturbation de la masse inertielle 1, de sorte à ajuster l'anisochronisme
de l'échappement, afin qu'il y ait compensation avec l'anisochronisme du résonateur
100. Cette correction d'anisochronisme n'est pas indispensable mais peut se révéler
avantageuse suivant le type de résonateur utilisé.
[0066] Pour réaliser cette zone ferromagnétique ou faiblement aimantée 34, au lieu de disposer
des pixels d'aimant de façon régulière comme dans le correcteur d'anisochronisme des
figures 1 à 22, on peut aussi imaginer une variante dans laquelle on dispose dans
la troisième zone Z3 une très fine couche continue d'aimant dont l'épaisseur est ajustée,
par laser, ou autre.
[0067] Une autre variante est présentée à la figure 23 dans laquelle il y a seulement deux
petites excroissances 341 sur la barrière magnétique 31, dans la troisième zone Z3,
qui suffisent à produire la perturbation nécessaire à la correction d'anisochronisme.
[0068] Une autre variante encore, dans laquelle le correcteur d'anisochronisme est disposé
uniquement sur la palette d'entrée PE est montrée à la figure 24. On peut aussi mettre
le correcteur d'anisochronisme uniquement sur la palette de sortie PS.
[0069] Dans une autre variante on peut mettre le correcteur d'anisochronisme uniquement
sur les palettes magnétiques du flasque supérieur 15, ou alors uniquement sur les
palettes magnétiques du flasque inférieur 17.
[0070] On peut aussi imaginer une variante dans laquelle l'anisochronisme est ajustable,
en variant la distance entre les aimants de la troisième zone Z3 supérieure et les
aimants de la troisième zone Z3 inférieure, ce qui a pour effet de varier l'intensité
du champ magnétique vu par les aimants 23 de la roue d'échappement 20 lorsqu'ils se
trouvent dans la troisième zone Z3.
[0071] Dans une variante, la troisième zone Z3 contient un excès sacrificiel de fer ou d'aimants,
cet excès sacrificiel est prévu pour être, au moins en partie, supprimé sélectivement
selon le résultat d'une mesure de l'anisochronisme de l'oscillateur 300 complet, pour
le rétablissement de son isochronisme.
[0072] Plus particulièrement, l'agencement magnétique 30 est réalisé avec un surplus de
pixels d'aimants dans la troisième zone Z3, les aimants excédentaires peuvent ensuite
être supprimés par ablation laser sélective après avoir effectué une mesure de l'anisochronisme.
[0073] Dans la variante comportant une plaquette ferromagnétique d'épaisseur variable dans
la troisième zone Z3, l'interaction se fait en attraction plutôt qu'en répulsion.
[0074] L'invention peut donc être réalisée selon différentes configurations, mais toujours
avec une première zone barrière magnétique Z1, et notamment et non limitativement:
- une première zone Z1 de barrière magnétique, et une deuxième zone Z2 d'amélioration
de l'auto-démarrage, avec seulement un patin magnétique 32;
- une première zone Z1 de barrière magnétique, une deuxième zone Z2 d'amélioration de
l'auto-démarrage, avec un patin magnétique 32, et un talon magnétique 33;
- une première zone Z1 de barrière magnétique et une troisième zone Z3 de correction
de l'isochronisme ;
- une première zone Z1 de barrière magnétique, une deuxième zone Z2 d'amélioration de
l'auto-démarrage, et une troisième zone Z3 correction de l'isochronisme, avec seulement
un patin magnétique 32,
- une première zone Z1 de barrière magnétique, une deuxième zone Z2 d'amélioration de
l'auto-démarrage, et une troisième zone Z3 correction de l'isochronisme, avec un patin
magnétique 32 et un talon magnétique 33.
[0075] Il est naturellement possible de faire une inversion technique de l'invention telle
que décrite ci-dessus, qui consiste à mettre des aimants ponctuels sur les palettes
du résonateur 100, et à agencer sur la roue d'échappement 20 des structures magnétiques
plus compliquées, afin de produire les mêmes effets de barrière magnétique, patin
magnétique, impulsion et correcteur d'anisochronisme exposés ci-dessus.
[0076] On remarque que les versions présentées ci-dessus et illustrées, avec des aimants
ponctuels sur la roue d'échappement, possèdent l'avantage de minimiser l'inertie de
la roue d'échappement 20. Ceci est important pour garantir le bon fonctionnement de
l'échappement lorsque l'oscillateur 300 subit des accélérations externes, ce qui est
fréquent lors de l'utilisation normale d'une montre, et pour garantir une excellente
tenue au porté.
[0077] L'invention concerne encore un mouvement d'horlogerie 500 comportant au moins un
tel oscillateur 300.
[0078] L'invention concerne encore une montre 1000 comportant au moins un tel mouvement
500 et/ou au moins un tel oscillateur 300.
1. Oscillateur (300) d'horlogerie, comportant au moins un résonateur (100), avec une
masse inertielle (1) rappelée par des moyens de rappel élastique (2) par rapport à
une structure fixe (3), ledit résonateur (100) oscillant autour d'un axe d'oscillation
(OR), ladite masse inertielle (1) portant une palette d'entrée (PE) et une palette
de sortie (PS), ledit oscillateur (300) comportant un mécanisme d'échappement (200)
comportant une roue d'échappement (20) agencée pour tourner autour d'un axe de rotation
(OE) et comportant des dents d'extrémité (22), chacune agencée pour coopérer avec
ladite palette d'entrée (PE) ou avec ladite palette de sortie (PS) pour l'entretien
de l'oscillation dudit résonateur (100), caractérisé en ce que ledit mécanisme d'échappement (200) est magnéto-mécanique et que ladite roue d'échappement
(20) comporte au moins un aimant (23) au bout de chaque dite dent (22), lesdites dents
(22) étant agencées pour agir alternativement avec lesdites palettes d'entrée et de
sortie (PE; PS), et en ce que ladite palette d'entrée (PE) comporte un premier agencement magnétique (30), en ce que ladite palette de sortie (PS) comporte un deuxième agencement magnétique (30), et
en ce que ledit premier agencement magnétique (30) et ledit deuxième agencement magnétique
(30) comportent chacun un secteur annulaire, centré sur ledit axe d'oscillation (OR)
dudit résonateur (100), et définissant une première zone de barrière magnétique (Z1),
qui s'étend au-dessus et/ou au-dessous de ladite palette mécanique (16) de ladite
palette d'entrée (PE) ou de ladite palette de sortie (PS), en référence à la direction
dudit axe d'oscillation (OR), sur toute la longueur de ladite palette mécanique apte
à servir d'appui auxdites dents (22) pendant ledit arc libre, de façon à constituer
un mécanisme d'échappement à cylindre magnétique.
2. Oscillateur (300) selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit premier agencement magnétique (30) et/ou ledit deuxième agencement magnétique
(30) comporte, pour l'amélioration de l'auto-démarrage, au niveau de ladite palette
d'entrée (PE) et/ou au niveau de ladite palette de sortie (PS), au moins un patin
magnétique (32) qui comporte au moins un aimant, et qui s'étend dans une deuxième
zone d'amélioration de l'auto-démarrage (Z2), qui est un secteur annulaire, centré
sur ledit axe de rotation (OE) de ladite roue (20), et qui s'étend, pour ladite palette
d'entrée (PE), sensiblement selon une direction tangente d'entrée (D2+, D2-) qui est
tangente à ladite roue (20) et qui passe au-dessus et/ou au-dessous de ladite palette
mécanique (16) de ladite palette d'entrée (PE), et/ou pour ladite palette de sortie
(PS), sensiblement selon une direction tangente de sortie (D4+, D4-) qui est tangente
à ladite roue (20) et qui passe au-dessus et/ou au-dessous de ladite palette mécanique
(16) de ladite palette de sortie (PS), en référence à la direction dudit axe d'oscillation
(OR), de façon à recouvrir au moins un plan d'impulsion que comporte à son extrémité
ladite palette d'entrée (PE) et/ou ladite palette de sortie (PS).
3. Oscillateur (300) selon la revendication 2, caractérisé en ce que ledit patin magnétique (32) est prolongé, depuis ladite barrière magnétique (31)
et dans la direction tangente à ladite roue (20) et qui va dans le sens de rotation
de ladite roue (20), par un talon magnétique (33), qui est sensiblement dans l'alignement
dudit patin magnétique (32), et qui est agencé pour appliquer à un dit aimant (23)
de ladite roue (20) un effort tendant à le chasser tangentiellement, et qui est agencé
pour combattre la force de frottement à l'extrémité distale de ladite palette du côté
de ladite roue d'échappement (20).
4. Oscillateur (300) selon la revendication 3, caractérisé en ce que ledit talon magnétique (33) est agencé par rayons croissants depuis ledit axe de
rotation (OE) de ladite roue (20) en s'éloignant dudit patin magnétique (32).
5. Oscillateur (300) selon la revendication 3 ou 4, caractérisé en ce que ledit talon magnétique (33) est réalisé en escalier avec des gradins dégressifs.
6. Oscillateur (300) selon l'une des revendications 2 à 5, caractérisé en ce que la longueur curviligne totale dudit patin magnétique (32) et d'un talon magnétique
(33) éventuel, qui prolonge ledit patin magnétique (32), est voisine du demi-pas des
extrémités desdites dents (22) sur un cercle (CE) qui définit l'enveloppe de la trajectoire
desdites dents (22) de ladite roue d'échappement (20).
7. Oscillateur (300) selon la revendication 3, ou selon l'une des revendications 4 à
6 selon la revendication 3, caractérisé en ce que la longueur dudit patin magnétique (32) est supérieure à celle dudit talon magnétique
(33), afin de donner une première impulsion.
8. Oscillateur (300) selon la revendication 3 ou 7, ou selon l'une des revendications
4 à 6 selon la revendication 3, caractérisé en ce que ledit patin magnétique (32) et ledit talon magnétique (33) sont agencés de façon
à définir un champ magnétique continu sur l'arc curviligne sur lequel ils sont agencés.
9. Oscillateur (300) selon l'une des revendications 2 à 8, caractérisé en ce que ledit patin magnétique (32) comporte, à son extrémité distale opposée à ladite barrière
magnétique (31), un ergot magnétique, du côté opposé à ladite roue d'échappement (20),
et prolongeant la deuxième zone d'amélioration de l'auto-démarrage (Z2).
10. Oscillateur (300) selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que ledit agencement magnétique (30) comporte une troisième zone de correction de l'isochronisme
(Z3) qui s'étend, du point de vue desdites dents (22) de ladite roue (20), en amont
de ladite première zone de barrière magnétique (Z1), et, par rapport audit axe de
rotation (OE) de ladite roue d'échappement (20), au-delà de l'extrémité distale de
ladite palette (16), au niveau de l'entrée selon une direction tangentielle d'entrée
(D2-) opposée au sens de rotation de la dite roue (20) et selon une direction radiale
d'entrée (D1-) s'éloignant du centre de rotation (OE) de ladite roue (20), et au niveau
de la sortie selon une direction tangentielle de sortie (D4-) opposée au sens de rotation
de la dite roue (20) et selon une direction radiale de sortie (D3-) s'éloignant du
centre de rotation (OE) de ladite roue (20), de façon à recouvrir, au-dessus et/ou
au-dessous de ladite palette mécanique (16) de ladite palette d'entrée (PE) ou de
ladite palette de sortie (PS), en référence à la direction dudit axe d'oscillation
(OR), un dit aimant (23) de ladite roue (20) qui se trouve en appui sur ladite palette
durant l'arc libre.
11. Oscillateur (300) selon la revendication 10 et selon l'une des revendications 2 à
9, caractérisé en ce que ladite troisième zone (Z3) est située, par rapport audit axe de rotation (OE) de
ladite roue d'échappement (20), au-delà de ladite deuxième zone d'amélioration de
l'auto-démarrage (Z2), qui délimite, avec ladite première zone de barrière magnétique
(Z1), ladite troisième zone de correction de l'isochronisme (Z3).
12. Oscillateur (300) selon la revendication 10 ou 11, caractérisé en ce que ladite troisième zone (Z3) est une zone de faible interaction magnétique en attraction
ou en répulsion avec un dit aimant (23), d'interaction magnétique inférieure à celle
des autres zones d'interaction magnétique dudit agencement magnétique (30) dont elle
fait partie.
13. Oscillateur (300) selon la revendication 10 ou 11, caractérisé en ce que ladite troisième zone (Z3) contient du fer ou des aimants qui sont en interaction
magnétique, attractive ou répulsive, avec un dit aimant (23) pendant l'arc libre.
14. Oscillateur (300) selon la revendication 13, caractérisé en ce que la quantité moyenne de fer ou d'aimant par unité de surface est constante dans la
direction tangente à ladite roue (20), et varie dans la direction tangente à ladite
palette, de façon à présenter une interaction magnétique avec un dit aimant, laquelle
est variable selon l'angle de ladite masse inertielle (1) avec sa position de repos.
15. Oscillateur (300) selon l'une des revendications 10 à 14, caractérisé en ce que ladite troisième zone (Z3) contient un excès sacrificiel de fer ou d'aimants, prévu
pour être, au moins en partie, supprimé sélectivement selon le résultat d'une mesure
de l'anisochronisme dudit oscillateur (300) complet, pour le rétablissement de l'isochronisme
dudit oscillateur (300).
16. Oscillateur (300) selon l'une des revendications 1 à 15, caractérisé en ce que ladite masse inertielle (1) comporte au moins un balancier.
17. Mouvement d'horlogerie (500) comportant au moins un oscillateur (300) selon une des
revendications 1 à 16.
18. Montre (1000) comportant au moins un mouvement (500) selon la revendication 17, et/ou
au moins un oscillateur (300) selon une des revendications 1 à 15.