Domaine technique
[0001] La présente invention concerne une pièce d'horlogerie comprenant un mouvement mécanique,
muni d'un oscillateur mécanique qui est formé par un balancier et un spiral, et un
dispositif électronique de régulation pour réguler la fréquence de l'oscillateur mécanique
qui contrôle la marche du mouvement mécanique.
[0002] En particulier, le dispositif électronique de régulation comprend un oscillateur
auxiliaire du type électronique généralement plus précis que l'oscillateur mécanique,
en particulier un oscillateur à quartz.
Arrière-plan technologique
[0003] Plusieurs documents concernent la régulation électronique d'un oscillateur mécanique
dans une pièce d'horlogerie. En particulier, la demande de brevet
US 2013/0051191 concerne une pièce d'horlogerie comprenant un balancier-spiral et un circuit électronique
de régulation de la fréquence d'oscillation de ce balancier-spiral. Le spiral est
constitué d'un matériau piézoélectrique ou comporte deux couches latérales en matériau
piézoélectrique sur un noyau en silicium, deux électrodes latérales externes étant
agencées sur les surfaces latérales du spiral. Ces deux électrodes sont reliées au
circuit électronique de régulation qui comprend une pluralité de capacités commutables
agencées en parallèle et reliées aux deux électrodes du spiral.
[0004] A l'aide des Figures 1 à 4, on décrira une pièce d'horlogerie du type décrit dans
la demande de brevet américaine mentionnée ci-avant. Pour ne pas charger le dessin,
on a représenté à la Figure 1 seulement le résonateur mécanique 2 du mouvement mécanique
de la pièce d'horlogerie, ce résonateur comprenant un balancier 4 oscillant autour
d'un axe géométrique 6 et un spiral 8 dont la courbe terminale 10 passe classiquement
au travers d'un piton 12 solidaire d'un pont de balancier (non représenté) du mouvement
mécanique. La Figure 2 montre schématiquement une portion du spiral 8. Ce spiral est
formé par un corps central 14 en silicium, deux couches latérales 16, 18 en matériau
piézoélectrique, notamment en nitrure d'aluminium (AlN), et deux électrodes métalliques
externes 20, 22. Les deux électrodes sont reliées par des fils conducteurs 26, 28
(représentation schématique) à un circuit électronique de régulation 24.
[0005] La Figure 3 (qui reproduit la figure 1 du document antérieur considéré avec quelques
informations supplémentaires provenant des figures 2 et 7) montre l'agencement général
du dispositif de régulation 32 qui est incorporé dans la pièce d'horlogerie en question
et en particulier le circuit électronique de régulation 24. Ce circuit 24 comprend
une première capacité 34 reliée aux deux électrodes du spiral piézoélectrique et une
pluralité de capacités commutables 36a à 36d qui sont agencées en parallèle de la
première capacité, de manière à former une capacité variable Cv pour pouvoir varier
la valeur de la capacité reliée aux électrodes du spiral et ainsi varier, selon l'enseignement
du document, la rigidité du spiral. Le circuit 24 comprend en outre un comparateur
38 dont les deux entrées sont reliées respectivement aux deux électrodes du spiral
8, ce comparateur étant prévu pour fournir un signal logique permettant de déterminer
grâce aux changements successifs de l'état logique de ce signal logique les passages
par zéro de la tension induite entre les deux électrodes du spiral. Le signal logique
est fourni à un circuit logique 40 qui reçoit également un signal de référence d'un
circuit d'horloge 42 associé à un résonateur à quartz 44. Sur la base d'une comparaison
entre le signal de référence et le signal logique fourni par le comparateur 38, le
circuit logique 40 commande les interrupteurs des capacités commutables 36a à 36d.
[0006] De plus, il est prévu à la suite du circuit de capacités commutables un circuit redresseur
double alternance 46, formé classiquement d'un pont à quatre diodes, qui fournit une
tension continue V
DC et charge une capacité de stockage 48. Cette énergie électrique fournie par le spiral
piézoélectrique permet une alimentation du dispositif 32. On a donc un système électrique
autonome car il est autoalimenté en ce sens que l'énergie électrique provient de l'énergie
mécanique fournie au résonateur mécanique 2 dont le spiral piézoélectrique 8, lorsque
le résonateur mécanique oscille, forme un transducteur électromécanique (un générateur
de courant électrique).
[0007] Comme indiqué dans le document
US 2015/0051191 à son paragraphe 0052, le circuit électronique de régulation 24 ne peut que réduire
la fréquence d'oscillation du résonateur mécanique 2 en augmentant la valeur de la
capacité variable Cv. Cette constatation est confirmée par le graphe de la Figure
4 qui montre la courbe 50 donnant l'écart de marche en fonction de la valeur de la
capacité variable Cv. On observe en effet que l'écart de marche obtenu est toujours
inférieur à zéro et augmente en valeur absolue lorsque la valeur de la capacité variable
augmente. Ainsi, le système de régulation demande que la fréquence naturelle de l'oscillateur
mécanique (fréquence en l'absence de régulation) soit supérieure à la fréquence nominale
(fréquence de consigne) de cet oscillateur mécanique. En d'autres termes, il est prévu
de régler l'oscillateur mécanique de manière à ce que sa fréquence naturelle corresponde
à une fréquence supérieure à la fréquence de consigne, le circuit de régulation ayant
pour fonction de faire diminuer plus ou moins cette fréquence naturelle pour que la
marche corresponde à la fréquence de consigne. Ainsi, un grand désavantage d'un tel
système réside dans le fait que la marche du mouvement mécanique n'est pas optimale
en l'absence de régulation électronique. Pour un mouvement horloger mécanique de haute
précision, on doit en effet dégrader ses propres caractéristiques mécaniques par un
réglage non optimal. On peut conclure qu'un tel système de régulation électronique
n'a de sens que pour des mouvements mécaniques de qualité moyenne, voire de mauvaise
qualité, la précision de ces mouvements mécaniques dépendant du système de régulation
électronique.
Résumé de l'invention
[0008] La présente invention a pour but de proposer une pièce d'horlogerie, munie d'un résonateur
mécanique comprenant un spiral formé au moins partiellement d'un matériau piézoélectrique
et d'un système de régulation électronique, associé au spiral piézoélectrique, qui
ne présente pas les inconvénients de la pièce d'horlogerie de l'art antérieur précédemment
décrite, en particulier qui puisse être associé à un mouvement mécanique dont la marche
est réglée initialement de manière optimale, c'est-à-dire au mieux de ses possibilités.
Ainsi, l'invention a pour objectif de fournir un système de régulation électronique
qui soit, grâce à l'utilisation d'un spiral piézoélectrique, discret et autonome et
qui soit réellement complémentaire au mouvement mécanique en permettant d'augmenter
sa précision sans dégrader par ailleurs un réglage initial optimal de ce mouvement
mécanique.
[0009] A cet effet, l'invention a pour objet une pièce d'horlogerie comprenant un dispositif
de régulation agencé pour pouvoir réguler la fréquence moyenne d'un oscillateur mécanique,
formé par un balancier et un spiral, qui cadence la marche de la pièce d'horlogerie,
ce dispositif de régulation comprenant une base de temps auxiliaire, formée par un
oscillateur électronique auxiliaire, qui fournit un signal de fréquence de référence
pour la régulation. Le spiral est formé au moins partiellement par un matériau piézoélectrique
et par au moins deux électrodes agencées de manière à présenter entre elles une tension
induite par le matériau piézoélectrique subissant une contrainte mécanique et reliées
électriquement au dispositif de régulation qui est agencé pour pouvoir varier l'impédance
du système de régulation formé par le matériau piézoélectrique, les au moins deux
électrodes et le dispositif de régulation. Le dispositif de régulation est agencé
de manière à pouvoir varier momentanément la résistance électrique engendrée par ce
dispositif de régulation entre les au moins deux électrodes, pour pouvoir engendrer
au moins par moments des impulsions de régulation qui sont distinctes et ont chacune
une certaine durée T
P, chaque impulsion de régulation consistant en une diminution momentanée de ladite
résistance électrique relativement à une résistance électrique nominale qui est engendrée
par le dispositif de régulation entre les deux électrodes en dehors des impulsions
de régulation distinctes. Le dispositif de régulation est agencé pour pouvoir appliquer
une pluralité d'impulsions de régulation durant chacun desdits moments, de manière
que deux impulsions de régulation successives quelconques parmi chaque pluralité d'impulsions
de régulation présentent entre leurs débuts une distance temporelle D
T égale à un nombre N multiplié par la moitié d'une période de régulation Treg déterminée
pour chacun desdits moments, soit une relation mathématique D
T = N·Treg / 2, N étant un nombre entier positif supérieur à zéro. La période de régulation
Treg et le nombre N sont sélectionnés de manière à permettre une synchronisation de
l'oscillateur mécanique sur une fréquence de régulation Freg = 1 /Treg au cours de
chacun desdits moments. Le dispositif de régulation est agencé pour déterminer au
moyen de la base de temps de référence le début de chacune des impulsions de régulation,
de manière à satisfaire la relation mathématique susmentionnée entre la distance temporelle
et la période de régulation, et pour ainsi déterminer la fréquence de régulation.
[0010] Selon une variante avantageuse, la distance temporelle D
T est égale à un nombre impair 2M - 1 multiplié par la moitié d'une période de régulation
Treg déterminée pour chacun desdits moments, soit une relation mathématique D
T = (2M - 1)·Treg /2, M étant un nombre entier positif supérieur à zéro. La période
de régulation Treg et le nombre M sont sélectionnés de manière à permettre une synchronisation
de l'oscillateur mécanique sur une fréquence de régulation Freg = 1 /Treg au cours
de chacun desdits moments.
[0011] Selon un premier mode de réalisation principal, lesdits moments sont contigus et
forment ensemble une plage temporelle continue. Le dispositif de régulation est agencé
pour appliquer durant la plage temporelle continue les impulsions de régulation de
manière que deux impulsions de régulation successives quelconques intervenant dans
cette plage temporelle continue présentent entre leurs débuts la distance temporelle
D
T avec la période de régulation Treg égale à une période de consigne T0c, laquelle
est l'inverse de la fréquence de consigne F0c, de manière à pouvoir synchroniser continument,
après une éventuelle phase transitoire initiale, la fréquence de l'oscillateur mécanique
sur une fréquence de consigne F0c durant la plage temporelle continue.
[0012] Dans une variante particulière, le dispositif de régulation est agencé pour appliquer,
durant la plage temporelle continue, périodiquement les impulsions de régulation avec
une fréquence de déclenchement F
D(N)=2·F0c/N dans le cadre de la variante générale exposée précédemment, respectivement
F
D(M)= 2·F0c/(2M- 1) dans le cadre de la variante avantageuse aussi mentionnée précédemment.
Dans une variante préférée, le nombre N, respectivement M est constant et prédéfini
pour la plage temporelle continue.
[0013] Selon un deuxième mode de réalisation principal, la pièce d'horlogerie comprend en
outre un dispositif de mesure d'une dérive temporelle dans le fonctionnement de l'oscillateur
mécanique relativement à sa fréquence de consigne F0c, et le dispositif de régulation
est agencé pour sélectionner, avant chacun desdits moments, pour la période de régulation
Treg, selon qu'au moins une certaine dérive temporelle positive ou négative est détectée,
respectivement une première période de correction Tcor1 qui est supérieure à une période
de consigne T0c, égale à l'inverse de la fréquence de consigne, ou une deuxième période
de correction Tcor2 qui est inférieure à la période de consigne. Chacun desdits moments
est prévu avec une durée suffisante à l'établissement d'une phase synchrone dans laquelle
la fréquence de l'oscillateur mécanique est synchronisée soit sur une première fréquence
de correction Fcor1 = 1/Tcor1 lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle
positive est détectée avant le moment considéré, soit sur une deuxième fréquence de
correction Fcor2 = 1/Tcor2 lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle
négative est détectée avant le moment considéré.
[0014] Selon une variante préférée, lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle
positive ou négative est détectée, le dispositif de régulation est agencé pour appliquer
périodiquement, durant le moment suivant parmi lesdits moments, la pluralité d'impulsions
de régulation correspondante avec respectivement une première fréquence F
INF, selon la variante mentionnée précédemment FNF=2·Fcor1/N ou F
INF=2-Fcor1/(2M-1), ou avec une deuxième fréquence F
SUP, selon la variante mentionnée précédemment F
SUP= 2·Fcor2/N ou F
SUP= 2·Fcor2/(2M - 1). En particulier, le nombre N, respectivement M est constant au
cours de chacun desdits moments et il est soit prédéterminé, soit déterminé avant
le moment suivant considéré.
[0015] Grâce aux caractéristiques de la pièce d'horlogerie selon l'invention, il est possible
de corriger aussi bien une avance qu'un retard dans la marche naturelle d'un mouvement
mécanique en agissant par des impulsions de régulation, ayant chacune une durée limitée,
qui varient la résistance entre les au moins deux électrodes du spiral qui est formé
au moins partiellement d'un matériau piézoélectrique.
[0016] Dans le premier mode de réalisation principal, les impulsions de régulation distinctes
sont appliquées sans interruption et les instants de leur déclenchement sont déterminés
de manière que la fréquence de l'oscillateur mécanique soit synchronisée en permanence
sur une fréquence de consigne, de sorte qu'aucune dérive temporelle n'intervient après
une phase initiale permettant d'obtenir la synchronisation voulue. Ce premier mode
de réalisation est très avantageux par la simplicité de son circuit électronique.
[0017] Dans le deuxième mode de réalisation principal, on tire parti du fait que le système
de régulation engendre une tension induite entre les deux électrodes du spiral, ce
qui permet de compter aisément les alternances ou les périodes de l'oscillateur mécanique
et de pouvoir ainsi détecter une dérive temporelle dans la marche de la pièce d'horlogerie.
Dans ce cas, il est prévu d'appliquer des impulsions de régulation que par moments
séparés et seulement lorsque qu'une certaine dérive temporelle est détectée, de manière
différenciée selon que cette dérive temporelle est positive ou négative, pour corriger
la dérive temporelle.
Brève description des figures
[0018] L'invention sera décrite ci-après de manière plus détaillée à l'aide des dessins
annexés, donnés à titre d'exemples nullement limitatifs, dans lesquels :
- La Figure 1, déjà décrite, montre une pièce d'horlogerie de l'art antérieur comprenant
un résonateur mécanique, formé d'un balancier et d'un spiral piézoélectrique, et un
circuit électronique de régulation qui est relié aux deux électrodes du spiral piézoélectrique;
- La Figure 2 est un agrandissement d'une portion du spiral piézoélectrique de la Figure
1 ;
- La Figure 3 montre partiellement le schéma électrique du dispositif de régulation
de la pièce d'horlogerie de la Figure 1 ;
- La Figure 4 donne l'écart de marche pour la pièce d'horlogerie des figures précédentes
en fonction d'une capacité variable appliquée entre les deux électrodes du spiral
piézoélectrique;
- La Figure 5 montre l'évolution de la fréquence d'oscillation du résonateur mécanique
lors d'une application périodique d'impulsions de régulation pour diverses fréquences
de déclenchement de ces impulsions de régulation autour d'une fréquence égale au double
d'une fréquence de consigne pour l'oscillateur mécanique de la pièce d'horlogerie;
- La Figure 6 montre le schéma électrique d'un dispositif de régulation incorporé dans
une variante d'un premier mode de réalisation principal d'une pièce d'horlogerie selon
l'invention;
- La Figure 7 montre le schéma électrique d'un dispositif de régulation incorporé dans
une variante préférée du premier mode de réalisation principal;
- La Figure 8 montre le schéma électrique d'un dispositif de régulation incorporé dans
une variante d'un deuxième mode de réalisation principal d'une pièce d'horlogerie
selon l'invention;
- La Figure 9 montre le graphe de la tension induite entre les deux électrodes du spiral
piézoélectrique en fonction de la position angulaire du résonateur mécanique, ainsi
qu'un signal fourni par un comparateur à hystérèse pour pouvoir compter les périodes
d'oscillation du résonateur mécanique; et
- La Figure 10 est une coupe transversale d'un mode de réalisation préféré d'un spiral
piézoélectrique formant le résonateur mécanique d'une pièce d'horlogerie selon l'invention.
Description détaillée de l'invention
[0019] La pièce d'horlogerie selon l'invention comprend, comme la pièce d'horlogerie de
l'art antérieur décrite précédemment, un mouvement horloger mécanique muni d'un oscillateur
mécanique, formé par un balancier et un spiral piézoélectrique, par exemple tel que
représenté aux Figures 1 et 2, et agencé pour cadencer la marche du mouvement horloger,
cet oscillateur mécanique ayant une fréquence de consigne F0c prédéfinie. Le spiral
est formé au moins partiellement par un matériau piézoélectrique et il comprend deux
électrodes 20, 22 agencées de manière à pouvoir présenter entre elles une tension
induite par le matériau piézoélectrique lorsque ce dernier est mis sous contrainte
mécanique lors d'une oscillation de l'oscillateur mécanique. La pièce d'horlogerie
comprend en outre un dispositif de régulation agencé pour pouvoir réguler la fréquence
moyenne de l'oscillateur mécanique et comprenant une base de temps auxiliaire, formée
par un oscillateur électronique auxiliaire et fournissant un signal de fréquence de
référence. Les deux électrodes du spiral sont reliées électriquement au dispositif
de régulation qui est agencé pour pouvoir varier l'impédance du système de régulation
qui est formé par le matériau piézoélectrique, les deux électrodes et le dispositif
de régulation.
[0020] Selon l'invention, le dispositif de régulation est agencé de manière à pouvoir varier
momentanément la résistance électrique engendrée par ce dispositif de régulation entre
les deux électrodes du spiral, pour pouvoir engendrer au moins par moments des impulsions
de régulation qui sont distinctes et ont chacune une certaine durée T
P, chaque impulsion de régulation consistant en une diminution momentanée de la résistance
électrique du système de régulation, à savoir la résistance électrique susmentionnée
relativement à une résistance électrique nominale qui est engendrée par le dispositif
de régulation entre les deux électrodes en dehors des impulsions de régulation distinctes.
De manière générale, le dispositif de régulation est agencé pour pouvoir appliquer
au moins par moments une pluralité d'impulsions de régulation durant chacun de ces
moments, de manière que deux impulsions de régulation successives quelconques parmi
chaque pluralité d'impulsions de régulation présentent entre leurs débuts une distance
temporelle D
T égale à un nombre N multiplié par la moitié d'une période de régulation Treg déterminée
pour chacun desdits moments, soit une relation mathématique D
T = N·Treg / 2, N étant un nombre entier positif supérieur à zéro. La période de régulation
Treg et le nombre N sont sélectionnés de manière à permettre une synchronisation de
l'oscillateur mécanique sur une fréquence de régulation Freg = 1 /Treg au cours de
chacun desdits moments, comme ceci sera exposé plus en détails par la suite. Le dispositif
de régulation est agencé pour déterminer au moyen de la base de temps de référence
le début de chacune desdites impulsions de régulation, de manière à satisfaire la
relation mathématique susmentionnée entre la distance temporelle D
T et la période de régulation Treg, et pour ainsi déterminer la fréquence de régulation.
[0021] Dans une variante avantageuse, la distance temporelle D
T est égale à un nombre impair 2M - 1 multiplié par la moitié d'une période de régulation
Treg déterminée pour chacun desdits moments, soit une relation mathématique D
T = (2M - 1)·Treg /2, M étant un nombre entier positif supérieur à zéro. Cette variante,
qui sélectionne les nombres impairs parmi les valeurs possibles pour le nombre N susmentionné
dans la variante générale exposée ci-avant, est avantageuse car, selon les observations
effectuées par les inventeurs, la sélection d'un nombre impair résulte en une plus
grande efficacité de régulation relativement au cas d'un nombre pair pour le nombre
N.
[0022] De préférence, au cours de chaque moment où intervient une pluralité d'impulsions
de régulation, le dispositif de régulation est agencé pour appliquer périodiquement
les impulsions de régulation avec une fréquence de déclenchement F
D(N) = 2·Freg/N pour la variante générale, et F
D(M) = 2·Freg/ (2M - 1) pour la variante avantageuse susmentionnée.
[0023] Dans le cadre du développement ayant conduit à la présente invention, les inventeurs
ont mis en lumière un phénomène physique tout-à-fait remarquable en relation avec
un oscillateur mécanique formé par un balancier et un spiral piézoélectrique, ce phénomène
physique permettant d'effectuer selon l'invention une régulation de la fréquence moyenne
d'un oscillateur mécanique incorporé dans un mouvement mécanique au moyen d'un dispositif
de régulation électronique, comme exposé ci-avant. Ensuite, les inventeurs ont définis
deux types de régulation basés sur ce phénomène physique qui sont respectivement implémentés
dans deux modes de réalisation principaux qui seront décrits en détails par la suite.
Pour exposer ce phénomène physique, la Figure 5 montre le comportement d'un oscillateur
mécanique équipé d'un spiral piézo-électrique, du type décrit précédemment, auquel
on applique de manière périodique des impulsions de court-circuit de courte durée,
par exemple moins d'un dixième d'une période de consigne T0c (dans le cas représenté,
la durée des impulsions de court-circuit est de 10 ms, soit un vingtième de la période
de consigne T0c = 200 ms), l'oscillateur mécanique et le mouvement mécanique qui l'incorpore
étant conçus pour fonctionner naturellement sensiblement à une fréquence de consigne
F0c égale par définition à l'inverse de la période de consigne.
[0024] Dans l'exemple représenté à la Figure 5, la fréquence naturelle F0 de l'oscillateur
mécanique est précisément égal à sa fréquence de consigne F0c = 5 Hz et des impulsions
de court-circuit, formant des impulsions de régulation selon l'invention, sont appliquées
ici avec une fréquence de déclenchement F
D proche du double de la fréquence de consigne mais différente, soit F
D ≈ 2·F0c, en plus du cas spécifique d'une fréquence de déclenchement F
D exactement égale au double de la fréquence naturelle et donc au double de la fréquence
de consigne. Diverses courbes montrent l'évolution temporelle de la fréquence de l'oscillateur
mécanique pour diverses fréquences de déclenchement (pour N = M = 1 dans la formule
de la fréquence de déclenchement F
D(N), respectivement F
D(M) mentionnées précédemment) au cours de moments durant lesquels on applique une
pluralité d'impulsions de court-circuit périodiques. On obtient les résultats suivant
:
- La courbe CF0 correspond à une fréquence de déclenchement des impulsions de court-circuit FD0 = 10.00 Hz, et on observe que la fréquence d'oscillation se stabilise à la fréquence
de consigne Fso = F0c = 5.00 Hz ;
- Les courbes CF1 et CF2 correspondent à des fréquences de déclenchement des impulsions de court-circuit qui
sont supérieures à FD0, soit respectivement FD1 = 10.03 Hz et FD2 = 10.08 Hz, et on observe que la fréquence d'oscillation se synchronise respectivement
sur les fréquences de synchronisation FS1 = 5.015 Hz et FS2 = 5.04 Hz après une phase transitoire intervenant au début de chaque moment d'application
d'impulsions de court-circuit ; et
- Les courbes CF3, CF4 et CF5 correspondent à des fréquences de déclenchement des impulsions de court-circuit qui
sont inférieures à FD0, soit respectivement FD3 = 9.96 Hz, FD4 = 9.94 Hz et FD5 = 9.88 Hz, et on observe que la fréquence d'oscillation se synchronise respectivement
sur les fréquences de synchronisation FS3 = 4.98 Hz, FS4 = 4.97 Hz et FS5 = 4.94 Hz après une phase transitoire intervenant au début de chaque moment d'application
d'impulsions de court-circuit.
[0025] De manière remarquable, les mêmes fréquences de synchronisation ont été obtenues
pour des fréquences de déclenchement des impulsions de court-circuit respectivement
égales aux fréquences de déclenchement F
DX, X = 1 à 5, mentionnées ci-avant, divisées par un nombre impair 2M-1, M étant un
nombre entier positif supérieur à zéro, dans la mesure où le rapport entre la fréquence
de synchronisation et la fréquence naturelle de l'oscillateur mécanique / la fréquence
de consigne est comprise entre (K-1)/K et (K+1)/K avec K> 40·(2M-1). Des résultats
similaires peuvent être obtenus avec une division par un nombre pair 2M et une condition
semblable entre K et M, mais a priori il semble que dans ce dernier cas la synchronisation
ne s'établisse pas de manière aussi efficace que pour un nombre impair, l'effet des
impulsions de court-circuit étant moindre.
[0026] Des observations et considérations précédentes, on déduit qu'il est possible de synchroniser
un oscillateur mécanique, ayant un spiral piézo-électrique tel que décrit précédemment,
en appliquant périodiquement des impulsions de court-circuit entre les deux électrodes
de ce spiral, sur une fréquence proche de sa fréquence naturelle mais différente de
cette dernière.
[0027] Ainsi, si la fréquence naturelle s'écarte de la fréquence de consigne de manière
usuelle, soit d'une seconde à environ une quinzaine de secondes par jour, on peut
aisément synchroniser, par une régulation totalement en boucle ouverte, la fréquence
de l'oscillateur mécanique sur la fréquence de consigne en appliquant de manière continue
des impulsions de régulation distinctes telles que décrites précédemment avec une
fréquence de déclenchement sélectionnée de manière appropriée. Cette application fait
l'objet du premier mode de réalisation principal. En utilisant le signal de tension
induite entre les électrodes du spiral lorsque le résonateur mécanique oscille, on
peut aisément compter les périodes d'oscillation et déterminer une dérive temporelle,
en particulier détecter lorsqu'une certaine dérive temporelle positive ou négative
est atteinte, et ensuite on peut appliquer durant un certain moment de correction
une pluralité d'impulsions de régulation distinctes telles que décrites précédemment
avec une fréquence de déclenchement sélectionnée de manière appropriée pour synchroniser
l'oscillation de l'oscillateur mécanique sur une fréquence de correction différente
de la fréquence de consigne mais sélectionnée suffisamment proche de cette fréquence
de consigne pour permettre une synchronisation, et pour ainsi corriger la dérive temporelle
détectée. Cette application, que l'on peut considérer en boucle semi-ouverte ou semi-fermée,
fait l'objet du deuxième mode de réalisation principal.
[0028] A la Figure 6 est montré le schéma électronique d'une première variante du premier
mode de réalisation principal. Le circuit électronique, qui forme l'entier du dispositif
de régulation 52, est très simple. Un résonateur à quartz 44 est excité par un circuit
d'horloge 42, ce dernier fournissant un signal de référence S
Ref soit à la fréquence du quartz F
Q, de préférence à une fréquence ajustée à 32'768 Hz, soit à une fraction de cette
fréquence F
Q, par exemple F
Q/4 et de préférence à une fraction de la fréquence ajustée notamment au moyen d'un
circuit d'inhibition connu de la personne du métier. Le signal de référence S
Ref est fourni à un diviseur de fréquence 64 qui fournit en sortie un signal de commande
S
com à un minuteur 58 qui, en réponse au signal de commande, fournit un signal de court-circuit
Scc à un interrupteur 60 agencé entre les deux électrodes 20, 22 du spiral piézoélectrique
8 (représenté schématiquement à la Figure 6) à la fréquence imposée par le signal
de commande. Ce processus a lieu sans interruption dans une plage temporelle continue
qui dure tant que le dispositif de régulation est actif, c'est-à-dire tant qu'il est
alimenté électriquement.
[0029] Le spiral piézoélectrique 8 est formé au moins partiellement par un matériau piézoélectrique
et par au moins deux électrodes 20, 22 (voir Figures 2 et 10) qui sont agencées de
manière à pouvoir présenter entre elles une tension induite U(t) par le matériau piézoélectrique
lorsque ce dernier est mis sous contrainte mécanique lors d'une oscillation de l'oscillateur
mécanique (voir Figure 9).
[0030] Le signal de commande S
com est un signal de fréquence ayant, dans une variante générale, une fréquence de déclenchement
F
D(N) = 2·F0c / N, le nombre N étant un nombre entier supérieur à zéro qui est sélectionné
de manière que, pour un rapport entre une fréquence de dérive maximale dans le fonctionnement
de l'oscillateur mécanique et la fréquence de consigne F0c compris entre (K-1) / K
et (K+1) / K, ce nombre N est inférieur à K / 40, soit N < K / 40. Dans une variante
avantageuse, le signal de commande S
com est un signal de fréquence qui présente une fréquence de déclenchement F
D(M) = 2·F0c / (2M-1), le nombre M étant un nombre entier supérieur à zéro qui est
sélectionné de manière que, pour un rapport entre une fréquence de dérive maximale
dans le fonctionnement de l'oscillateur mécanique et la fréquence de consigne compris
entre (K-1) / K et (K+1) / K, on a 2M-1 inférieur à K / 40, soit 2M-1 < K / 40. De
préférence, les nombres N et M sont constants et prédéfinis pour la plage temporelle
continue durant laquelle sont appliquées les impulsions de court-circuit qui définissent
les impulsions de régulation.
[0031] Le minuteur 58, à chaque impulsion du signal de commande, ferme l'interrupteur 60
(interrupteur passant et donc conducteur) durant un intervalle de temps T
R, de sorte que les impulsions de court-circuit ont chacune une durée T
R, laquelle est prévue de préférence inférieure au quart de la période de consigne
T0c. Dans une variante avantageuse, la durée des impulsions de régulation est inférieure
ou sensiblement égale à un dixième de la période de consigne T0c. On obtient ainsi
durant la plage temporelle continue susmentionnée, après une phase transitoire éventuelle
lors de l'activation du dispositif de régulation, une synchronisation continue de
la fréquence de l'oscillateur mécanique sur la fréquence de consigne F0c.
[0032] A la Figure 7 est représenté le schéma électronique d'un dispositif de régulation,
identique à celui décrit ci-avant, qui est associé à un circuit d'alimentation 66,
formé d'un redresseur 68 d'une tension induite U(t) entre les deux électrodes 20,
22 du spiral 8 lorsque le résonateur mécanique oscille et agencé pour alimenter le
dispositif de régulation 62, la tension redressée étant emmagasinée dans une capacité
de stockage C
AL, de sorte que le dispositif de régulation avec le circuit d'alimentation forment
une unité autonome. Dans une variante avantageuse, cette unité autonome est supportée
par le balancier 4 (voir Figure 1) auquel elle est fixée.
[0033] A la Figure 8 est montré le schéma électronique d'une variante avantageuse du deuxième
mode de réalisation principal. La pièce d'horlogerie comprend un dispositif de régulation
62 formé par un circuit électronique de régulation 62a et une base de temps auxiliaire
qui comprend un oscillateur auxiliaire et qui fournit un signal de référence S
Ref au circuit électronique de régulation. Cette base de temps comprend par exemple un
résonateur à quartz 44 et un circuit d'horloge 42 qui fournit le signal de référence
S
Ref, déjà décrit dans le cadre du premier mode de réalisation principal, à un diviseur
présentant au moins deux étages DIV1 et DIV2, ce diviseur étant compris dans le circuit
62a. Le spiral piézoélectrique 8 est semblable à celui décrit dans le premier mode
de réalisation principal et ses deux électrodes 20, 22 sont reliées électriquement
au circuit électronique de régulation 62a.
[0034] Le circuit électronique de régulation comprend un dispositif de mesure d'une dérive
temporelle éventuelle dans la marche du mouvement horloger relativement à une fréquence
de consigne pour l'oscillateur mécanique qui est déterminée par la base de temps auxiliaire
42,44. Le dispositif de mesure est formé par un comparateur à hystérèse 54 dont les
deux entrées sont reliées aux deux électrodes 20,22 du spiral piézoélectrique 8. On
remarquera que dans l'exemple donné, l'électrode 20 est reliée électriquement à une
entrée du comparateur 54 via la masse du dispositif de régulation. Le comparateur
à hystérèse fournit un signal digital 'Comp' (voir Figure 9) dont l'état logique change
juste après chaque passage de l'oscillateur mécanique par sa position neutre (position
angulaire θ(t) égal à zéro) et donc après chaque passage par zéro du résonateur mécanique
formant cet oscillateur mécanique. La tension induite U(t) générée par le spiral piézoélectrique
est nulle lors du passage du résonateur mécanique par sa position neutre (position
angulaire 'zéro'), alors qu'elle est maximale, pour une charge donnée appliquée entre
les deux électrodes, lorsque le résonateur mécanique est dans une ou l'autre de ses
deux positions extrêmes (définissant l'amplitude de l'oscillateur mécanique respectivement
des deux côtés de la position neutre), comme montré à la Figure 9.
[0035] Le signal 'Comp' est fourni à une première entrée 'Up' d'un compteur bidirectionnel
CB formant le dispositif de mesure. Le compteur bidirectionnel est ainsi incrémenté
d'une unité à chaque période d'oscillation de l'oscillateur mécanique (notamment à
chaque flanc montant du signal). Il reçoit donc en continu une mesure de la fréquence
d'oscillation instantanée de l'oscillateur mécanique. Le compteur bidirectionnel reçoit
à sa deuxième entrée 'Down' un signal d'horloge S
hor fourni par le diviseur de fréquence DIV1 & DIV2, ce signal d'horloge correspondant
à une fréquence de consigne F0c pour l'oscillateur mécanique qui est déterminée par
l'oscillateur auxiliaire de la base de temps auxiliaire. Ainsi, le compteur bidirectionnel
fournit au circuit logique de commande 56 un signal S
DT correspondant à une erreur cumulée au cours du temps entre la fréquence d'oscillation
de l'oscillateur mécanique et la fréquence de consigne, cette erreur cumulée définissant
la dérive temporelle de l'oscillateur mécanique relativement à l'oscillateur auxiliaire.
[0036] Ensuite, le dispositif de régulation 62 comprend un interrupteur 60 formé par un
transistor et agencé entre les deux électrodes 20, 22 du spiral 8, cet interrupteur
étant commandé par le circuit logique de commande 56 qui est agencé pour pouvoir fermer,
via un minuteur 58, momentanément cet interrupteur de manière à le rendre passant
/ conducteur durant les impulsions de régulation, lesquelles définissent alors des
impulsions de court-circuit. Le circuit de commande fournit sélectivement un signal
de commande S
com au minuteur 58 qui, en réponse à ce signal de commande, commande la fermeture momentanée
du transistor 60 en lui appliquant un signal Scc. Plus précisément, le circuit de
commande détermine l'instant du début de chaque impulsion de court-circuit en déclenchant
ou réinitialisant le minuteur ('Timer') qui rend directement passant / conducteur
le transistor 60 (interrupteur fermé), le minuteur déterminant la durée T
R de chaque impulsion de court-circuit. A la fin de chaque impulsion de court-circuit,
le minuteur ouvre à nouveau l'interrupteur de sorte que le transistor 60 n'est plus
passant, c'est-à-dire qu'il redevient non conducteur. Dans une variante générale,
les impulsions de régulation ont chacune une durée inférieure au quart de la période
de consigne T0c qui est égale à l'inverse de la fréquence de consigne pour l'oscillateur
mécanique. Dans une variante de réalisation préférée, la durée des impulsions de régulation
est inférieure ou sensiblement égale à un dixième d'une période de consigne.
[0037] Le circuit électronique 62a comprend en outre un circuit d'alimentation 66 du dispositif
de régulation, lequel a déjà été décrit précédemment.
[0038] Le procédé de régulation selon le deuxième mode de réalisation principal, mis en
oeuvre par le dispositif de régulation 62 et implémenté dans le circuit logique de
commande 56, est exposé ci-après. Le circuit logique de commande est agencé pour pouvoir
déterminer si une dérive temporelle mesurée par le dispositif de mesure correspond
à au moins une certaine avance (CB > N1) ou à au moins un certain retard (CB < - N2),
N1 et N2 étant des nombres entiers positifs. Le dispositif de régulation, en particulier
son circuit logique de commande, est agencé pour sélectionner, avant chaque moment
de correction distinct prévu, pour la période de régulation Treg telle que définie
précédemment, selon qu'au moins une certaine dérive temporelle positive ou négative
est détectée, respectivement une première période de correction Tcor1 qui est supérieure
à la période de consigne T0c ou une deuxième période de correction Tcor2 qui est inférieure
à la période de consigne, chacun des moments de correction étant prévu avec une durée
suffisante à l'établissement d'une phase synchrone dans laquelle la fréquence de l'oscillateur
mécanique est synchronisée soit sur une première fréquence de correction Fcor1 = 1/Tcor1
lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle positive est détectée avant
le moment considéré, soit sur une deuxième fréquence de correction Fcor2 = 1/ Tcor2
lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle négative est détectée avant
le moment considéré, de sorte à corriger la dérive temporelle détectée.
[0039] Dans une variante avantageuse, le circuit logique de commande 56 est agencé de manière
que la distance temporelle D
T entre deux impulsions de court-circuit, dans chaque moment de correction distinct,
est égale à un nombre impair 2M - 1 multiplié par la moitié de la période de régulation
Treg déterminée pour chacun des moments de correction, soit une relation mathématique
D
T = (2M-1)·Treg /2, M étant un nombre entier positif supérieur à zéro, la période de
régulation Treg et le nombre M étant sélectionnés de manière à permettre une synchronisation
de l'oscillateur mécanique sur une fréquence de régulation Freg = 1 /Treg au cours
de chacun des moments de correction.
[0040] Dans une variante particulière, lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle
positive ou négative est détectée par le circuit logique de commande 56, le dispositif
de régulation 62 est agencé pour appliquer périodiquement, durant le moment de correction
suivant, une pluralité d'impulsions de régulation correspondante avec respectivement
une première fréquence de déclenchement F
INF= 2·Fcor1/N ou une deuxième fréquence de déclenchement F
SUP=2·Fcor2/N. Le nombre N est de préférence prévu constant au cours de chaque moment
de correction et il est soit prédéterminé, soit déterminé avant le moment de correction
suivant considéré.
[0041] De manière à assurer la synchronisation voulue au cours de chacun des moments de
correction, il est avantageusement prévu que, pour chacun des moments de correction
où intervient la première fréquence de déclenchement F
INF, cette dernière est prévue supérieure à une première fréquence limite F
L1(N,K)=[(K-1)/K]·2·F0c/N avec K>40·N, et, pour chacun des moments de correction où
intervient la deuxième fréquence de déclenchement F
SUP, cette dernière est prévue inférieure à une deuxième fréquence limite F
L2(N,K) = [(K+1)/K]·2·F0c/N avec K> 40·N.
[0042] Dans une variante spécifique, le nombre entier N est prévu plus petit dans une phase
initiale que dans une phase finale de chacun des moments de correction, de manière
à diminuer au mieux la phase transitoire initiale.
[0043] Dans une variante préférée, lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle
positive ou négative est détectée par le circuit logique de commande 56, le dispositif
de régulation 62 est agencé pour appliquer périodiquement, durant le moment de correction
suivant, une pluralité d'impulsions de régulation correspondante avec respectivement
une première fréquence de déclenchement F
INF= 2·Fcor1/(2M - 1) ou une deuxième fréquence de déclenchement F
SUP=2·Fcor2/(2M-1). En particulier, le nombre M est prévu constant au cours de chaque
moment de correction et il est soit prédéterminé, soit déterminé avant le moment de
correction suivant considéré.
[0044] De manière à assurer la synchronisation voulue au cours de chacun des moments de
correction, il est avantageusement prévu que, pour chacun des moments de correction
où intervient la première fréquence de déclenchement F
INF, cette dernière est prévue supérieure à une première fréquence limite F
L1 (M, K) = [(K-1)/K]·2·F0c/(2M -1) avec K>40·(2M-1), et, pour chacun des moments de
correction où intervient la deuxième fréquence de déclenchement F
SUP, cette dernière est prévue inférieure à une deuxième fréquence limite F
L2(M,K) = [(K+1)/K]·2·F0c/(2M - 1) avec K>40·(2M-1).
[0045] Dans une variante spécifique, de manière à diminuer au mieux la phase transitoire
initiale dans chaque moment de correction, il est prévu de déterminer le début d'une
première impulsion de régulation, parmi la pluralité d'impulsions de régulation prévue
pour le moment de correction considéré, relativement à la position angulaire de l'oscillateur
mécanique. A cet effet, le signal 'Comp' est aussi fourni au circuit logique de commande
56. Dans cette variante spécifique, la première impulsion de régulation est déclenchée
par un flanc montant ou un flanc descendant du signal 'Comp'.
[0046] A l'aide de la Figure 10, on décrira un mode de réalisation préféré du spiral piézoélectrique
70 de la pièce d'horlogerie selon l'invention. Ce spiral 70, représenté en coupe transversale,
comprend un corps central 72 en silicium, une couche d'oxyde de silicium 74 déposée
en surface du corps central de manière à compenser thermiquement le spiral, une couche
conductrice 76 déposée sur la couche d'oxyde de silicium, et un matériau piézoélectrique
déposé sous forme d'une couche piézoélectrique 78 sur la couche conductrice 76. Deux
électrodes 20a et 22a sont agencées sur la couche piézoélectrique 78 respectivement
des deux côtés latéraux du spiral (les deux électrodes pouvant recouvrir en partie
les côtés inférieur et supérieur du spiral sans toutefois se rejoindre).
[0047] Dans la variante particulière représentée à la Figure 10, la première partie 80a
et la deuxième partie 80b de la couche piézoélectrique s'étendant respectivement sur
les deux côtés latéraux du corps central 72 présentent, de par leur croissance depuis
la couche conductrice 76, des structures cristallographiques respectives qui sont
symétriques relativement à un plan médian 84 parallèle à ces deux côtés latéraux.
Ainsi, dans les deux parties latérales 80a et 80b, la couche piézoélectrique présente
deux mêmes axes piézoélectriques respectifs 82a, 82b qui sont perpendiculaires à la
couche piézoélectrique et de sens opposés. On a donc une inversion du signe de la
tension induite entre l'électrode interne et chacune des deux électrodes latérales
externes pour une même contrainte mécanique. Or, lorsque le spiral se contracte ou
se dilate depuis sa position de repos, il y a une inversion de la contrainte mécanique
entre les première et deuxième parties 80a et 80b, c'est-à-dire que l'une de ces parties
subit une compression alors que l'autre de ces parties subit une traction, et inversement.
Au final il résulte de ces considérations que les tensions induites dans les première
et deuxième parties présentent, selon un axe perpendiculaire aux deux côtés latéraux,
une même polarité de sorte que la couche conductrice 76 peut former une seule et même
électrode interne qui s'étend des deux côtés latéraux du corps central 72, cette électrode
interne n'ayant pas de liaison électrique propre avec le dispositif de régulation.
Dans une variante particulière, la couche piézoélectrique est constituée d'un cristal
de nitrure d'aluminium formé par une croissance de ce cristal depuis la couche conductrice
76 (électrode interne) et perpendiculairement à celle-ci.
1. Pièce d'horlogerie comprenant un mouvement mécanique qui est muni d'un oscillateur
mécanique formé par un balancier (4) et un spiral (8; 70), cet oscillateur mécanique
ayant une fréquence de consigne F0c prédéfinie et étant agencé pour cadencer la marche
de la pièce d'horlogerie, cette pièce d'horlogerie comprenant en outre un dispositif
de régulation (52, 62) agencé pour pouvoir réguler la fréquence moyenne de l'oscillateur
mécanique et comprenant une base de temps auxiliaire (42,44), formée par un oscillateur
électronique auxiliaire et fournissant un signal de référence (SRef), le spiral étant formé au moins partiellement par un matériau piézoélectrique et
par au moins deux électrodes (20,22; 20a,22a) agencées de manière à pouvoir présenter
entre elles une tension induite U(t) par ledit matériau piézoélectrique lorsque ce
dernier est mis sous contrainte mécanique lors d'une oscillation de l'oscillateur
mécanique, les deux électrodes étant reliées électriquement au dispositif de régulation
qui est agencé pour pouvoir varier l'impédance du système de régulation, lequel est
formé par ledit matériau piézoélectrique, lesdites au moins deux électrodes et le
dispositif de régulation ; caractérisée en ce que le dispositif de régulation (62) est agencé de manière à pouvoir varier momentanément
la résistance électrique engendrée par ce dispositif de régulation entre lesdites
deux électrodes, pour pouvoir engendrer au moins par moments des impulsions de régulation
qui sont distinctes et ont chacune une certaine durée (TP), chaque impulsion de régulation consistant en une diminution momentanée de ladite
résistance électrique relativement à une résistance électrique nominale qui est engendrée
par le dispositif de régulation entre lesdites deux électrodes en dehors desdites
impulsions de régulation distinctes, le dispositif de régulation étant agencé pour
pouvoir appliquer une pluralité de dites impulsions de régulation durant chacun desdits
moments, de manière que deux impulsions de régulation successives quelconques parmi
chaque pluralité d'impulsions de régulation présentent entre leurs débuts une distance
temporelle DT égale à un nombre N multiplié par la moitié d'une période de régulation Treg déterminée
pour chacun desdits moments, soit une relation mathématique DT = N·Treg / 2, N étant un nombre entier positif supérieur à zéro, la période de régulation
Treg et le nombre N étant sélectionnés de manière à permettre une synchronisation
de l'oscillateur mécanique sur une fréquence de régulation Freg = 1 /Treg au cours
de chacun desdits moments, le dispositif de régulation étant agencé pour déterminer
au moyen de la base de temps de référence le début de chacune desdites impulsions
de régulation, de manière à satisfaire ladite relation mathématique entre ladite distance
temporelle et la période de régulation, et pour ainsi déterminer la fréquence de régulation.
2. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comprend en outre un dispositif de mesure (54, CB) d'une dérive temporelle dans
le fonctionnement de l'oscillateur mécanique relativement à sa fréquence de consigne
F0c, et en ce que le dispositif de régulation (62) est agencé pour sélectionner, avant chacun desdits
moments, pour ladite période de régulation Treg, selon qu'au moins une certaine dérive
temporelle positive ou négative est détectée par le dispositif de régulation, respectivement
une première période de correction Tcor1 qui est supérieure à une période de consigne
T0c, égale à l'inverse de la fréquence de consigne, ou une deuxième période de correction
Tcor2 qui est inférieure à la période de consigne, chacun desdits moments étant prévu
avec une durée suffisante à l'établissement d'une phase synchrone dans laquelle la
fréquence de l'oscillateur mécanique est synchronisée soit sur une première fréquence
de correction Fcor1 = 1/Tcor1 lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle
positive est détectée avant le moment considéré, soit sur une deuxième fréquence de
correction Fcor2 = 1/Tcor2 lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle
négative est détectée avant le moment considéré.
3. Pièce d'horlogerie selon la revendication 2, caractérisée en ce que la distance temporelle DT est égale à un nombre impair 2M - 1 multiplié par la moitié de la période de régulation
Treg déterminée pour chacun desdits moments, soit une relation mathématique DT = (2M - 1)·Treg / 2, M étant un nombre entier positif supérieur à zéro, la période
de régulation Treg et le nombre M étant sélectionnés de manière à permettre une synchronisation
de l'oscillateur mécanique sur une fréquence de régulation Freg = 1 /Treg au cours
de chacun desdits moments.
4. Pièce d'horlogerie selon la revendication 2, caractérisée en ce que, lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle positive ou négative est
détectée, le dispositif de régulation (62) est agencé pour appliquer périodiquement,
durant le moment suivant parmi lesdits moments, la pluralité d'impulsions de régulation
correspondante avec respectivement une première fréquence de déclenchement FINF= 2·Fcor1/N ou une deuxième fréquence de déclenchement FSUP= 2Fcor2/N, le nombre N étant prévu constant au cours de chacun desdits moments et
il est soit prédéterminé, soit déterminé avant le moment suivant considéré.
5. Pièce d'horlogerie selon la revendication 3, caractérisée en ce que, lorsque ladite au moins une certaine dérive temporelle positive ou négative est
détectée, le dispositif de régulation (62) est agencé pour appliquer périodiquement,
durant le moment suivant parmi lesdits moments, la pluralité d'impulsions de régulation
correspondante avec respectivement une première fréquence de déclenchement FINF= 2·Fcor1/(2M - 1) ou une deuxième fréquence de déclenchement FSUP= 2·Fcor2/ (2M - 1), le nombre M étant prévu constant au cours de chacun desdits moments
et il est soit prédéterminé, soit déterminé avant le moment suivant considéré.
6. Pièce d'horlogerie selon la revendication 4, caractérisée en ce que, pour chacun desdits moments où intervient la première fréquence de déclenchement
FINF, cette dernière est prévue supérieure à une première fréquence limite FL1(N,K)=[(K-1)/K]·2·F0c/N avec K>40·N, et, pour chacun desdits moments où intervient
la deuxième fréquence de déclenchement FSUP, cette dernière est prévue inférieure à une deuxième fréquence limite FL2(N,K) =[(K+1)/K]·2·F0c/N avec K> 40·N.
7. Pièce d'horlogerie selon la revendication 5, caractérisée en ce que, pour chacun desdits moments où intervient la première fréquence de déclenchement
FINF, cette dernière est prévue supérieure à une première fréquence limite FL1(M, K)=[(K-1)/K]·2·F0c/(2M-1) avec K> 40·(2M-1), et, pour chacun desdits moments où
intervient la deuxième fréquence de déclenchement FSUP, cette dernière est prévue inférieure à une deuxième fréquence limite FL2(M, K) = [(K+1)/K]·2·F0c/(2M - 1) avec K> 40·(2M - 1).
8. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits moments sont contigus et forment ensemble une plage temporelle continue ;
et en ce que le dispositif de régulation (52) est agencé pour appliquer durant la plage temporelle
continue lesdites impulsions de régulation de manière que deux impulsions de régulation
successives quelconques intervenant dans cette plage temporelle continue présentent
entre leurs débuts ladite distance temporelle DT avec ladite période de régulation Treg égale à une période de consigne T0c, laquelle
est l'inverse de la fréquence de consigne F0c, de manière à pouvoir synchroniser continument,
après une éventuelle phase transitoire initiale, la fréquence de l'oscillateur mécanique
sur la fréquence de consigne F0c durant la plage temporelle continue.
9. Pièce d'horlogerie selon la revendication 8, caractérisée en ce que la distance temporelle DT est égale à un nombre impair 2M - 1 multiplié par la moitié de la période de consigne
T0c, soit une relation mathématique DT = (2M - 1)·T0c / 2, M étant un nombre entier positif supérieur à zéro, le nombre
M étant sélectionné de manière à permettre une synchronisation de l'oscillateur mécanique
sur la fréquence de consigne F0c = 1 /T0c durant la plage temporelle continue après
une phase transitoire initiale éventuelle.
10. Pièce d'horlogerie selon la revendication 8, caractérisée en ce que le dispositif de régulation (52) est agencé pour appliquer, durant la plage temporelle
continue, périodiquement les impulsions de régulation avec une fréquence de déclenchement
FD(N)=2·F0c/N, le nombre N étant sélectionné de manière que, pour un rapport entre une
fréquence de dérive maximale dans le fonctionnement de l'oscillateur mécanique et
la fréquence de consigne compris entre (K-1) / K et (K+1)/K, ce nombre N < K / 40.
11. Pièce d'horlogerie selon la revendication 9, caractérisée en ce que le dispositif de régulation (52) est agencé pour appliquer, durant la plage temporelle
continue, périodiquement les impulsions de régulation avec une fréquence de déclenchement
FD(M) = 2·F0c/ (2M - 1), le nombre M étant sélectionné de manière que, pour un rapport
entre une fréquence de dérive maximale dans le fonctionnement de l'oscillateur mécanique
et la fréquence de consigne compris entre (K-1) / K et (K+1)/K, on a 2M-1 < K / 40.
12. Pièce d'horlogerie selon la revendication 10, caractérisée en ce que le nombre N est constant et prédéfini pour la plage temporelle continue.
13. Pièce d'horlogerie selon la revendication 11, caractérisée en ce que le nombre M est constant et prédéfini pour la plage temporelle continue.
14. Pièce d'horlogerie selon une quelconque des revendications 2 à 13, caractérisée en ce que les impulsions de régulation ont chacune une durée (TR) inférieure au quart de la période de consigne T0c.
15. Pièce d'horlogerie selon une quelconque des revendications 2 à 13, caractérisée en ce que la durée (TR) desdites impulsions de régulation est inférieure ou égale à un dixième de la période
de consigne T0c.
16. Pièce d'horlogerie selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que le dispositif de régulation (52, 62) comprend un interrupteur (60) agencé entre les
deux électrodes (20,22) du spiral piézoélectrique, cet interrupteur étant commandé
par un circuit de commande (56, 64) qui est agencé pour fermer momentanément cet interrupteur
durant lesdites impulsions de régulation de manière à le rendre passant / conducteur,
ces impulsions de régulation définissant alors des impulsions de court-circuit.
17. Pièce d'horlogerie selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que ledit spiral (70) comprend un corps central (72) en silicium, une couche d'oxyde
de silicium (74) déposée en surface dudit corps central de manière à compenser thermiquement
le spiral, une couche conductrice (76) déposée sur la couche d'oxyde de silicium,
et ledit matériau piézoélectrique déposé sous forme d'une couche piézoélectrique (78)
sur ladite couche conductrice, lesdites deux électrodes (20a, 20b) étant agencées
sur la couche piézoélectrique respectivement des deux côtés latéraux du spiral.
18. Pièce d'horlogerie selon la revendication 17, caractérisée en ce que des première et deuxième parties (80a,80b) de la couche piézo-électrique, qui s'étendent
respectivement sur les deux côtés latéraux dudit corps central (72), présentent des
structures cristallographiques respectives qui sont symétriques relativement à un
plan médian (84) parallèle à ces deux côtés latéraux ; et en ce que ladite couche conductrice (76) forme une seule et même électrode interne qui s'étend
sur les deux côtés latéraux du corps central, cette électrode interne n'ayant pas
de liaison électrique propre avec le dispositif de régulation.
19. Pièce d'horlogerie selon la revendication 18, caractérisée en ce que ladite couche piézoélectrique (78) est constituée d'un cristal de nitrure d'aluminium
formé par une croissance de ce cristal perpendiculairement à ladite couche conductrice
(76) et depuis cette couche conductrice.
20. Pièce d'horlogerie selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que le dispositif de régulation comprend ou est associé à un circuit d'alimentation (66),
formé d'un redresseur (68) d'une tension induite U(t) entre les deux électrodes du
spiral piézoélectrique lorsque le résonateur mécanique oscille et agencé pour alimenter
le dispositif de régulation, de sorte que le dispositif de régulation avec le circuit
d'alimentation forment une unité autonome ; et en ce que ladite unité autonome est supportée par le balancier auquel elle est fixée.