[0001] L'invention concerne un câble comprenant au moins un élément électriquement conducteur
isolé, au moins une couche de bourrage à base d'un matériau géopolymère entourant
ledit élément électriquement conducteur isolé, et au moins une gaine externe entourant
ladite couche de bourrage.
[0002] L'invention s'applique typiquement, mais non exclusivement au domaine des câbles
d'énergie basse tension (par exemple inférieure à 6 KV qu'ils soient en courant continu
ou alternatif) ou des câbles de transmission de données très basse tension (par exemple
inférieure à 50 V en courant alternatif ou à 120 V en courant continu). Plus particulièrement,
l'invention s'applique aux câbles rayonnants qui sont parcourus par un courant et
une tension faible.
[0003] Les câbles rayonnants permettent d'assurer des liaisons audio, vidéo, ou des transmissions
de données numériques.
[0004] Ils sont généralement installés dans des zones où les radiocommunications sont difficiles
voire impossibles. Les câbles rayonnants sont particulièrement adaptés pour les tunnels
(métro, routier, ferroviaire), les bâtiments (aéroport, centre commercial, immeuble
commercial, gare, stade), ou sur des installations embarquées (train, bateau, plateforme
pétrolière).
[0005] Les câbles rayonnants permettent de transmettre les radiofréquences (RF) et les hyperfréquences
d'ondes électromagnétiques sous la forme d'ondes électromagnétiques transversales
(TEM) homogènes, réparties sur toute leur longueur. Les câbles rayonnants assurent
une double fonction d'émission-réception desdites ondes électromagnétiques et rendent
par exemple l'intérieur d'un tunnel ou d'un immeuble transparent vis-à-vis de l'extérieur.
[0006] Un câble rayonnant est typiquement un câble coaxial comprenant, de l'intérieur vers
l'extérieur :
- un élément électriquement conducteur allongé métallique, par exemple en cuivre ou
en aluminium,
- une couche polymère électriquement isolante entourant ledit élément électriquement
conducteur allongé, comprenant typiquement un polyéthylène expansé,
- une couche métallique entourant la couche polymère électriquement isolante, par exemple
en cuivre ou en aluminium, et
- une gaine externe polymère électriquement isolante entourant ladite couche métallique.
[0007] La couche métallique est communément appelée « conducteur extérieur » et elle présente
la particularité de disposer d'ouvertures ou de fentes, par exemple agencées en motifs
répétés périodiquement tout le long du câble.
[0008] Grâce aux ouvertures ou fentes, des niveaux contrôlés d'énergie électromagnétique
peuvent rayonner vers l'extérieur et vers l'intérieur du câble. Le câble peut alors
fonctionner comme une longue antenne.
[0009] Afin d'assurer la tenue au feu d'un câble rayonnant comprenant un élément électriquement
conducteur allongé, il est connu de
EP0308111A1 d'ajouter une couche de protection thermique, notamment par enroulement autour de
la couche métallique d'un ruban minéral, par exemple en mica. Toutefois, le ruban
minéral ne remplit pas correctement les interstices existants entre la couche métallique
et la gaine externe. En effet, la couche métallique n'a pas une surface complètement
plane de par les ouvertures qu'elle comporte. D'autre part le ruban minéral peut glisser
par rapport à la couche métallique de sorte que le ruban minéral ne forme plus une
enveloppe continue autour de la couche métallique. Il en résulte que la tenue au feu
n'est pas optimisée.
[0010] Ainsi, le but de l'invention est de fournir un câble ayant une bonne tenue au feu,
et notamment dans lequel la ou les couche(s) électriquement isolante(s) du ou des
éléments électriquement conducteurs individuellement isolés sont protégées contre
le feu, tout en garantissant une bonne flexibilité dudit câble.
[0011] L'invention a pour premier objet un câble comprenant au moins un élément électriquement
conducteur isolé, et au moins une gaine externe entourant ledit élément électriquement
conducteur isolé, caractérisé en ce qu'il comprend en outre une couche de bourrage
comprenant un matériau fibreux non tissé et un matériau géopolymère imprégnant ledit
matériau fibreux non tissé, ladite couche de bourrage étant interposée entre ledit
élément électriquement conducteur isolé et la gaine externe.
[0012] Grâce à cette couche de bourrage comprenant un matériau fibreux non tissé et un matériau
géopolymère imprégnant ledit matériau fibreux non tissé, on obtient un câble ayant
une bonne tenue au feu, et notamment dans lequel la ou les couche(s) électriquement
isolante(s) du ou des éléments électriquement conducteurs individuellement isolés
sont protégées contre le feu, tout en garantissant une bonne flexibilité dudit câble.
[0013] Dans l'invention, l'expression « ladite couche de bourrage étant interposée entre
ledit élément électriquement conducteur isolé et la gaine externe » signifie que la
couche de bourrage est positionnée entre ledit élément électriquement conducteur isolé
et la gaine externe. En d'autres termes, la gaine externe entoure la couche de bourrage,
et la couche de bourrage entoure ledit élément électriquement conducteur isolé.
[0014] Dans l'invention, l'expression « couche de bourrage » signifie également « couche
bourrante ». Elle est également bien connue selon l'anglicisme « bedding layer ».
[0015] Ledit élément électriquement conducteur isolé est isolé avec (par) une couche électriquement
isolante.
[0016] Dans la présente invention, on entend par « couche électriquement isolante » une
couche dont la conductivité électrique peut être d'au plus 1.10
-9 S/m, et de préférence d'au plus 1.10
-10 S/m (siemens par mètre) (à 25°C).
[0017] La couche électriquement isolante de l'élément électriquement conducteur isolé peut
comprendre au moins un matériau polymère, notamment choisi parmi les polymères réticulés
et non réticulés, les polymères du type inorganique et du type organique.
[0018] Le matériau polymère peut être un homo- ou un co-polymère ayant des propriétés thermoplastiques
et/ou élastomères.
[0019] Le matériau polymère est de préférence non halogéné.
[0020] Les polymères du type inorganique peuvent être des polyorganosiloxanes.
[0021] Les polymères du type organique peuvent être des polyuréthanes ou des polyoléfines.
[0022] Les polyoléfines peuvent être choisies parmi les polymères d'éthylène et de propylène.
A titre d'exemple de polymères d'éthylène, on peut citer le polyéthylène linéaire
basse densité (LLDPE), le polyéthylène basse densité (LDPE), le polyéthylène moyenne
densité (MDPE), le polyéthylène haute densité (HDPE), les copolymères d'éthylène et
d'acétate de vinyle (EVA), les copolymères d'éthylène et d'acrylate de butyle (EBA),
d'acrylate de méthyle (EMA), de 2-hexyléthyl acrylate (2HEA), les copolymères d'éthylène
et d'alpha-oléfines tels que par exemple les polyéthylène-octène (PEO), les copolymères
d'éthylène et de propylène (EPR), ou les terpolymères d'éthylène et de propylène (EPT)
tels que par exemple les terpolymères d'éthylène propylène diène monomère (EPDM).
[0023] L'élément électriquement conducteur allongé peut comprendre un métal choisi parmi
le cuivre et l'aluminium.
[0024] Le cuivre est préféré.
[0025] Avantageusement, le câble conforme à l'invention satisfait à au moins une des normes
de réaction ou non-propagation au feu choisies parmi les normes EN 60332-1, EN 60332-3,
et EN 50399 (2012/02 + A1 2016) ; et de préférence à la norme EN 50399 (2012/02 +
A1 2016), en particulier aux critères de classification B2ca, s1a, d0, a1 de ladite
norme, et éventuellement aux normes EN 60332-1 et EN 60332-3.
[0026] Le câble de l'invention peut avoir une configuration ou structure selon l'une ou
l'autre des première et deuxième variantes telles que décrites ci-après.
Première variante
[0027] Selon une première variante, le câble de l'invention comprend une pluralité d'éléments
électriquement conducteurs isolés, et la couche de bourrage entoure ladite pluralité
d'éléments électriquement conducteurs isolés.
[0028] Ainsi, la tenue au feu est optimisée tout en garantissant une bonne flexibilité du
câble. La couche de bourrage remplit à la fois la fonction de protection contre la
propagation du feu et la fonction de bourrage « proprement dite » qui permet d'assurer
la formation d'une enveloppe continue en minimisant de façon significative, voire
évitant les interstices entre la gaine externe et les éléments électriquement conducteurs
isolés.
[0029] Dans cette première variante, le câble est de préférence un câble d'énergie, en particulier
un câble d'énergie basse tension.
[0030] Dans cette première variante, la couche de bourrage est de préférence directement
en contact physique avec la pluralité d'éléments électriquement conducteurs isolés.
[0031] Le câble selon la première variante est de préférence un câble d'énergie, en particulier
un câble d'énergie basse tension.
[0032] Dans cette première variante, chacun des éléments électriquement conducteurs allongés
isolés est isolé avec (par) une couche électriquement isolante telle que définie ci-dessus.
[0033] Selon une forme de réalisation préférée de cette première variante, la couche électriquement
isolante de chacun des éléments électriquement conducteurs allongés isolés comprend
au moins une polyoléfine, de façon particulièrement préférée choisie parmi les homopolymères
et copolymères d'éthylène. À titre d'exemples d'homopolymères et copolymères d'éthylène,
on peut citer le polyéthylène linéaire basse densité (LLDPE), le polyéthylène basse
densité (LDPE), le polyéthylène moyenne densité (MDPE), ou le polyéthylène haute densité
(HDPE), les polyéthylènes précités pouvant être sous forme réticulée ou non réticulée.
Deuxième variante
[0034] Selon une deuxième variante, le câble de l'invention comprend en outre une couche
métallique contenant une ou plusieurs ouvertures, ladite couche métallique entourant
l'élément électriquement conducteur isolé, et ladite couche de bourrage entourant
la couche métallique.
[0035] Ainsi, la tenue au feu est optimisée tout en garantissant une bonne flexibilité du
câble. La couche de bourrage remplit à la fois la fonction de protection contre la
propagation du feu et la fonction de bourrage « proprement dite » qui permet d'assurer
la formation d'une enveloppe continue en minimisant de façon significative, voire
évitant les interstices entre la gaine externe et les éléments électriquement conducteurs
isolés. En particulier, de par les ouvertures de la couche métallique, le ou les conducteurs
isolés sont très facilement inflammables, et la couche de bourrage permet d'assurer
une protection optimale du câble en cas de feu.
[0036] Les ouvertures peuvent être des fentes, longitudinales ou faisant un angle avec l'axe
du câble, des successions de trous alignés sur des segments parallèles à l'axe du
câble, ou une fente continue de forme spécifique.
[0037] La couche métallique peut comprendre un métal choisi parmi le cuivre, et l'aluminium.
[0038] Le cuivre est préféré.
[0039] La couche métallique est également appelée « conducteur extérieur ».
[0040] La couche métallique a de préférence une épaisseur allant de 0,1 à 0,3 mm.
[0041] Selon une forme de réalisation préférée de cette deuxième variante, la couche électriquement
isolante de l'élément électriquement conducteur allongé isolé comprend au moins une
polyoléfine, et de façon particulièrement préférée choisie parmi les homopolymères
et copolymères d'éthylène.
[0042] Dans un mode de réalisation, le matériau polymère de la couche électriquement isolante
de l'élément électriquement conducteur allongé isolé est un matériau polymère expansé,
tel que par exemple un polyéthylène expansé ou sous la forme d'une mousse.
[0043] Dans un mode de réalisation particulier, la couche de bourrage est directement en
contact physique avec la couche métallique.
[0044] Dans un autre mode de réalisation, le câble comprend en outre une couche polymère
entre la couche métallique et la couche de bourrage. Ainsi, la couche de bourrage
entoure la couche polymère, et la couche polymère entoure la couche métallique. Dans
ce mode de réalisation, le maintien de la couche métallique lors de la fabrication
du câble est facilité.
[0045] Le mode de réalisation selon lequel la couche de bourrage est directement en contact
physique avec la couche métallique est préféré. Cela permet d'obtenir un bon compromis
en termes de coût de fabrication et de tenue au feu.
[0046] La couche polymère peut être une couche électriquement isolante.
[0047] Selon une forme de réalisation de l'invention, la couche polymère comprend un matériau
polymère pouvant être choisi parmi les polyoléfines telles que les polymères d'éthylène
et/ou de propylène. À titre d'exemple de polymères d'éthylène, on peut citer le polyéthylène
linéaire basse densité (LLDPE), le polyéthylène basse densité (LDPE), le polyéthylène
moyenne densité (MDPE), le polyéthylène haute densité (HDPE), les copolymères d'éthylène
et d'acétate de vinyle (EVA), les copolymères d'éthylène et d'acrylate de butyle (EBA),
d'acrylate de méthyle (EMA), de 2-hexyléthyl acrylate (2HEA), les copolymères d'éthylène
et d'alpha-oléfines tels que par exemple les polyéthylène-octène (PEO), les copolymères
d'éthylène et de propylène (EPR), ou les terpolymères d'éthylène et de propylène (EPT)
tels que par exemple les terpolymères d'éthylène propylène diène monomère (EPDM) .
[0048] Le câble selon la deuxième variante est de préférence un câble rayonnant.
[0049] Le câble rayonnant peut être installé dans des zones où les radiocommunications sont
difficiles voire impossibles. Il peut être adapté pour les tunnels (métro, routier,
ferroviaire), les bâtiments (aéroport, centre commercial, immeuble commercial, gare,
stade), ou sur des installations embarquées (train, bateau, plateforme pétrolière).
[0050] Le câble rayonnant de l'invention peut permettre de transmettre les radiofréquences
(RF) et les hyperfréquences d'ondes électromagnétiques sous la forme d'ondes électromagnétiques
transversales (TEM) homogènes, réparties sur toute leur longueur. Il peut en outre
assurer une double fonction d'émission-réception desdites ondes électromagnétiques
et rendre par exemple l'intérieur d'un tunnel ou d'un immeuble transparent vis-à-vis
de l'extérieur.
[0051] La couche métallique est communément appelé « conducteur externe ». Elle présente
généralement la particularité de disposer d'ouvertures ou fentes, par exemple agencées
en motifs répétés périodiquement tout le long du câble. Grâce aux ouvertures ou fentes,
des niveaux contrôlés d'énergie électromagnétique peuvent rayonner vers l'extérieur
et vers l'intérieur du câble. Le câble peut alors fonctionner comme une longue antenne.
Le matériau géopolymère
[0052] Dans la présente invention, l'expression « matériau géopolymère » signifie un matériau
solide comprenant du silicium (Si), de l'aluminium (AI), de l'oxygène (O) et au moins
un élément choisi parmi le potassium (K), le sodium (Na), le lithium (Li), le césium
(Cs) et le calcium (Ca).
[0053] Dans la présente invention, le matériau géopolymère est obtenu par durcissement d'une
composition géopolymère telle que définie ci-après.
[0054] Le durcissement s'effectue par réaction interne du type polycondensation ou du type
hydrothermal et il n'est pas le résultat d'un simple séchage, comme c'est généralement
le cas pour des liants à base de silicates alcalins.
[0055] En effet, les matériaux géopolymères résultent d'une réaction de polycondensation
minérale par activation alcaline, dite géosynthèse, par opposition aux liants traditionnels
hydrauliques dans lesquels le durcissement est le résultat d'une hydratation des aluminates
de calcium et des silicates de calcium.
[0056] Le matériau géopolymère peut être un matériau géopolymère aluminosilicate.
[0057] Le matériau géopolymère aluminosilicate peut être choisi parmi les poly(sialates)
répondant à la formule (I) M
n(-Si-O-Al-O-)
n [(M)-PS], les poly(sialate-siloxos) répondant à la formule (II) M
n(-Si-O-Al-O-Si-O-)
n [(M)-PPS], les poly(sialate-disiloxos) répondant à la formule (III) M
n(-Si-O-Al-O-Si-O-Si-O)
n [(M)-PSDS], formules dans lesquelles M représente au moins un cation alcalin K, Na,
Li, Cs ou l'un de leurs mélanges, et n désigne le degré de polymérisation. Dans le
composé de formule (I) le rapport molaire Si/Al est de 1, dans le composé de formule
(II) le rapport molaire Si/Al est de 2, et dans le composé de formule (III), il est
de 3.
[0058] Le rapport molaire Si/Al influence les propriétés mécaniques du matériau géopolymère,
en particulier ses propriétés de résistance à une contrainte mécanique (Module de
Young). Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, le matériau géopolymère
est choisi parmi les composés dans lesquels le rapport molaire Si/Al varie de 1,9
à 6 environ et encore plus préférentiellement de 1,9 à 4 environ. Le choix de ce matériau
géopolymère permet d'avoir une couche de bourrage résistante au feu tout en étant
assez flexible pour permettre au câble conforme à l'invention d'être manipulé sans
entrainer de fissures au sein de la couche.
[0059] Dans un mode de réalisation, le matériau géopolymère représente de 5 à 98% en poids
environ, de préférence de 55 à 95% en poids environ, et de préférence encore de 65
à 90% en poids environ, par rapport au poids total de la couche de bourrage.
[0060] Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, le matériau géopolymère est
obtenu à partir d'une composition géopolymère comprenant au moins un aluminosilicate,
un silicate alcalin, de l'eau, et éventuellement une base alcaline.
Le matériau fibreux non tissé
[0061] Le matériau fibreux non tissé a de préférence une structure souple et flexible.
[0062] Le matériau fibreux non tissé entrant dans la composition de la couche de bourrage
selon l'invention peut être choisi parmi les matériaux cellulosiques, les matériaux
à base de polymères organiques synthétiques, les fibres de verre, et un de leurs mélanges,
et de préférence parmi les matériaux à base de polymères organiques synthétiques.
[0063] Les matériaux cellulosiques peuvent être choisis parmi le papier, en particulier
le papier buvard ; les matériaux non tissés fabriqués à partir de cellulose fonctionnalisée
ou non fonctionnalisée ; les matrices à structure alvéolaire et/ou fibreuse fabriquées
à partir de fibres naturelles d'acétate de cellulose.
[0064] Les matériaux à base de polymères organiques synthétiques peuvent être choisis parmi
les matériaux polymères à matrice poreuse et/ou fibreuse de polyoléfine(s), en particulier
ceux choisis parmi les homo- et copolymères de propylène, les homo- et copolymères
d'éthylène, les polyéthylènes haute densité (HDPE), les polyamides aromatiques (aramides),
les polyesters, et un de leurs mélanges.
[0065] Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, le matériau fibreux non tissé
est un polyéthylène téréphtalate (PET).
[0066] Le matériau fibreux non tissé présente de préférence un grammage allant de 70 à 120
g/cm
2 environ. Cela permet ainsi d'obtenir une couche de bourrage suffisamment flexible
pour pouvoir être manipulée facilement, et suffisamment robuste pour obtenir une bonne
protection au feu.
[0067] Le matériau fibreux non tissé peut en particulier se présenter sous la forme d'une
bande ou d'un ruban.
[0068] Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, le matériau fibreux représente
de 2 à 95% en poids environ, de façon particulièrement préférée de 5 à 45% en poids
environ, et encore plus préférentiellement de 10 à 35% en poids environ, par rapport
au poids total de la couche de bourrage.
La couche de bourrage
[0069] La couche de bourrage présente de préférence une épaisseur allant de 0,2 à 4 mm environ,
et de préférence allant de 0,5 à 1,5 mm environ.
[0070] La couche de bourrage peut comprendre en outre au moins un additif choisi parmi les
additifs polymères organiques, et les agents retardant la prise en masse de la composition
géopolymère à température ambiante.
[0071] L'additif polymère organique est destiné à améliorer la cohésion de la couche de
bourrage et son adhérence sur la couche du câble avec laquelle elle est destinée à
être en contact.
[0072] L'additif polymère organique est de préférence choisi parmi le polypropylène ; les
copolymères de styrène-butadiène (SBR) ; les copolymères de styrène-butadiène-éthylène
(EBS) ; les dérivés des copolymères de styrène-éthylène, notamment ceux commercialisés
par Kraton tels que les copolymères de styrène-éthylène-butylène-styrène (SEBS), les
copolymères de styrène-butadiène-styrène (SBS), les copolymères de styrène-isoprène-styrène
(SIS), les copolymères de styrène-propylène-éthylène (EPS) ou les copolymères de styrène-éthylène-propylène-styrène
(SEPS) ; les copolymères d'éthylène et d'acétate de vinyle (EVA), les polyorganosiloxanes
réticulés (e.g. à l'aide d'un peroxyde) ; le polyéthylène ; la cellulose et ses dérivés
tels que l'acétate de cellulose ; et l'un de leurs mélanges.
[0073] La cellulose et ses dérivés tels que l'acétate de cellulose sont préférés.
[0074] L'additif polymère organique peut être sous la forme de fibres ou d'une poudre.
[0075] Lorsqu'il est utilisé, l'additif polymère organique représente de préférence de 2
à 70% en poids environ, et encore plus préférentiellement de 30 à 50% en poids environ,
par rapport au poids total de la couche de bourrage, notamment selon l'application
et la flexibilité recherchée.
[0076] L'agent retardant la prise en masse permet à la composition géopolymère de rester
malléable plus longtemps.
[0077] De tels agents retardateurs peuvent être choisis parmi l'ammonium, les métaux alcalins,
les métaux alcalino-terreux, le borax, les lignosulfonates et en particulier les sels
de métaux de lignosulfonates de calcium, les celluloses telles que la carboxyméthyl
hydroéthyl cellulose, les lignines sulfoalkylées telles que par exemple la lignine
sulfométhylée, les acides hydroxycarboxyliques, les copolymères de sels d'acide 2-acrylamido-2-méthylpropane
sulfonique et d'acide acrylique ou d'acide maléique, les sels saturés, et leurs mélanges.
[0078] Les lignosulfonates sont préférés.
[0079] Lorsqu'il est utilisé, l'agent retardateur représente de préférence de 5 à 60% en
poids environ, et encore plus préférentiellement de 10 à 30% en poids environ, par
rapport au poids total de la couche de bourrage.
[0080] Selon une forme de réalisation particulièrement préférée de l'invention, la couche
de bourrage ne comprend pas d'additif(s). En d'autres termes, elle peut être uniquement
constituée, outre les impuretés inévitables, du matériau fibreux non tissé et du matériau
géopolymère.
La gaine externe
[0081] La gaine externe est de préférence une gaine électriquement isolante.
[0082] Dans un mode de réalisation particulier, la gaine externe est directement en contact
physique avec la couche de bourrage.
[0083] La gaine externe est de préférence réalisée en un matériau exempt d'halogène. Elle
peut être réalisée classiquement à partir de matériaux retardant la propagation de
la flamme ou résistant à la propagation de la flamme. Notamment, si ces derniers ne
contiennent pas d'halogène, on parle de gainage de type HFFR (pour l'anglicisme «
Halogen Free Flame Retardant »).
[0084] La gaine externe représente la couche la plus externe du câble (i.e. également appelée
gaine extérieure de protection).
Elle comprend au moins un matériau polymère
[0085] Le choix du matériau polymère n'est pas limitatif et ceux-ci sont bien connus de
l'homme du métier.
[0086] Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, le matériau polymère est
choisi parmi les polymères réticulés et non réticulés, les polymères du type inorganique
et du type organique.
[0087] Le matériau polymère peut être un homo- ou un co-polymère ayant des propriétés thermoplastiques
et/ou élastomères.
[0088] Les polymères du type inorganique peuvent être des polyorganosiloxanes.
[0089] Les polymères du type organique peuvent être des polyuréthanes ou des polyoléfines.
[0090] Les polyoléfines peuvent être choisies parmi les polymères d'éthylène et de propylène.
A titre d'exemple de polymères d'éthylène, on peut citer le polyéthylène linéaire
basse densité (LLDPE), le polyéthylène basse densité (LDPE), le polyéthylène moyenne
densité (MDPE), le polyéthylène haute densité (HDPE), les copolymères d'éthylène et
d'acétate de vinyle (EVA), les copolymères d'éthylène et d'acrylate de butyle (EBA),
d'acrylate de méthyle (EMA), de 2-hexyléthyl acrylate (2HEA), les copolymères d'éthylène
et d'alpha-oléfines tels que par exemple les polyéthylène-octène (PEO), les copolymères
d'éthylène et de propylène (EPR), ou les terpolymères d'éthylène et de propylène (EPT)
tels que par exemple les terpolymères d'éthylène propylène diène monomère (EPDM).
[0091] La gaine externe peut comprendre en outre une charge minérale ignifugeante hydratée.
Cette charge minérale ignifugeante hydratée agit principalement par voie physique
en se décomposant de manière endothermique (e.g. libération d'eau), ce qui a pour
conséquence d'abaisser la température de la gaine et de limiter la propagation des
flammes le long du câble. On parle notamment de propriétés de retard à la flamme,
bien connues sous l'anglicisme «
flame retardant ».
[0092] La charge minérale ignifugeante hydratée peut être un hydroxyde métallique tel que
l'hydroxyde de magnésium ou le trihydroxyde d'aluminium.
[0093] La présente invention a pour deuxième objet un procédé de fabrication d'un câble
tel que défini dans le premier objet de l'invention, caractérisé en ce qu'il comprend
au moins les étapes suivantes :
- i) une étape d'application du matériau fibreux non tissé autour de l'élément électriquement
conducteur isolé, pour former un ensemble matériau fibreux non tissé/élément électriquement
conducteur isolé ;
- ii) une étape d'imprégnation de l'ensemble matériau fibreux non tissé/élément électriquement
conducteur isolé obtenu à l'étape ii), par une composition géopolymère ;
- iii) une étape de durcissement de la composition géopolymère, pour former le matériau
géopolymère, et
- iv) une étape d'application de la gaine externe.
[0094] Le procédé conforme à l'invention est rapide, simple et avantageux d'un point de
vue économique. Il permet d'accéder à des câbles présentant une bonne protection contre
la propagation du feu.
Étape i)
[0095] Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, le matériau fibreux non tissé
se présente sous forme d'un ruban ou d'une bande, et l'étape i) d'application dudit
matériau fibreux est alors réalisée par enroulement dudit ruban ou de ladite bande
autour d'un ou de plusieurs éléments conducteurs allongés, ledit enroulement pouvant
en outre être effectué avec des zones de recouvrement.
[0096] Lorsque le câble est défini selon la première variante du premier objet de l'invention,
l'application dudit matériau fibreux non tissé lors de l'étape ii) est effectuée de
préférence autour de la pluralité d'éléments électriquement conducteurs allongés isolés,
pour former un ensemble matériau fibreux non tissé/pluralité d'éléments électriquement
conducteurs allongés isolés.
[0097] L'application du matériau fibreux non tissé lors de l'étape ii) est alors préférentiellement
longitudinale (i.e. selon l'axe longitudinal du câble).
[0098] Lorsque le câble est défini selon la deuxième variante du premier objet de l'invention,
l'application dudit matériau fibreux non tissé lors de l'étape ii) est effectuée de
préférence autour de la couche métallique, pour former un ensemble matériau fibreux
non tissé/couche métallique/élément électriquement conducteur isolé.
[0099] L'application du matériau fibreux non tissé lors de l'étape ii) peut alors être hélicoïdale
ou longitudinale, et préférentiellement hélicoïdale.
Étape ii)
[0100] La composition géopolymère de l'étape ii) est de préférence une composition géopolymère
aluminosilicate.
[0101] Selon une forme de réalisation particulièrement préférée de l'invention, la composition
géopolymère comprend au moins un aluminosilicate, un silicate alcalin, de l'eau, et
éventuellement une base alcaline
[0102] L'aluminosilicate peut être choisi parmi les métakaolins (i.e. kaolins calcinés),
les cendres volantes (bien connues sous l'anglicisme «
fly ash »), le laitier de haut fourneau (bien connu sous l'anglicisme «
blast furnace slag »), les argiles gonflantes telles que la bentonite, les argiles calcinées, tout type
de composé comprenant de l'aluminium et de la fumée de silice, les zéolithes et un
de leurs mélanges.
[0103] Parmi ces composés, les métakaolins sont préférés, notamment ceux commercialisés
par la société Imérys.
[0104] Le silicate alcalin peut être choisi parmi les silicates de sodium, les silicates
de potassium, et un de leurs mélanges.
[0105] Les silicates alcalins commercialisés par la société Silmaco ou par la société PQ
Corporation sont préférés.
[0106] La base alcaline peut être choisie parmi KOH, NaOH, et leur mélange.
[0107] La composition géopolymère de l'étape ii) peut répondre à la composition molaire
suivante (1) :
w SiO
2 : x Al
2O
3 : y M
2O : z H
2O (I)
dans laquelle :
- M est choisi parmi Na, K, Li, Cs et l'un de leurs mélanges,
- w est une valeur comprise entre 0,1 et 8 environ,
- x est une valeur comprise entre 0,1 et 0,3 environ,
- y est une valeur comprise entre 0,05 et 0,2 environ,
- w est une valeur comprise entre 0,8 et 3 environ.
[0108] La composition géopolymère de l'invention peut comprendre de 35% à 80% en poids environ,
et de préférence de 40% à 70% en poids environ, de matières solides (silicate alcalin(s),
aluminosilicate(s) et base alcaline), par rapport au poids total de ladite composition
géopolymère.
[0109] Le rapport massique matières solides/eau dans ladite composition géopolymère détermine
la cinétique de solidification lors de l'étape iv).
Étape iii)
[0110] L'étape iii) est généralement effectuée à température ambiante (e.g. 18-25°C environ).
En effet, la polymérisation pour former le matériau géopolymère s'effectue à température
ambiante.
[0111] La vitesse de durcissement de l'étape iii) peut aller de 30 à 300 minutes environ
à 25°C environ (i.e. à la température ambiante).
[0112] Cependant, il est tout à fait possible de retarder le durcissement de l'étape iii)
en ajoutant à la composition géopolymère au moins un agent retardateur de la prise
en masse tel que défini dans le premier objet de l'invention.
[0113] Comme indiqué précédemment, l'agent retardateur est de préférence choisi parmi les
lignosulfonates.
Étape iv)
[0114] Lors de l'étape iv), la gaine externe est appliquée autour de la couche constituée
dudit matériau fibreux imprégné de la composition géopolymère.
[0115] La réalisation de cette gaine externe peut notamment être réalisée par extrusion.
[0116] Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, les étapes ii), iii) et iv)
sont concomitantes. Cela permet ainsi d'obtenir le câble facilement et de façon simple.
Étape i0)
[0117] Le procédé peut comprendre en outre avant l'étape i), une étape i
0) de préparation de la composition géopolymère.
[0118] L'étape i
0) est généralement effectuée à un pH élevé, notamment variant de 10 à 13.
[0119] Lorsque la composition cimentaire est une composition géopolymère aluminosilicate,
l'étape i
0) comprend de préférence les sous-étapes suivantes :
i01) une sous-étape de préparation d'une solution aqueuse de silicate alcalin de rapport
molaire SiO2/M2O allant de 1,65 à 3,4 environ, la concentration massique du silicate alcalin dans
l'eau pouvant aller de 35 à 90% environ, et
i02) une sous-étape de mélange d'un aluminosilicate sous forme de poudre, de rapport
molaire Al2O3/SiO2 allant de 0,4 à 0,8 avec la solution aqueuse de silicate alcalin préparée à l'étape
précédente, la concentration massique de l'aluminosilicate dans la solution aqueuse
de silicate alcalin préparée à l'étape précédente pouvant aller de 10 à 80% environ,
et de préférence de 25 à 65% environ.
[0120] La solution aqueuse de silicate alcalin peut être préparée en mélangeant du dioxyde
de silicium SiO
2 ou un silicate alcalin avec une base MOH dans laquelle M est K ou Na.
[0121] Le dioxyde de silicium SiO
2 peut être choisi parmi la fumée de silice (i.e. silice pyrogénée), le quartz, et
leurs mélanges.
[0122] La sous-étape i
01) peut être effectuée en dissolvant la base dans de l'eau, entraînant un dégagement
de chaleur (réaction exothermique), puis en ajoutant la silice (ou le silicate alcalin).
La chaleur dégagée accélère alors la dissolution de la silice (ou du silicate alcalin)
lors de la sous-étape i
1) et de l'aluminosilicate lors de la sous-étape i
02) et de ce fait la prise de la composition géopolymère.
[0123] A l'issue de la sous-étape i
02), la composition géopolymère présente une viscosité qui augmente avec le temps lorsqu'elle
est exposée à l'air libre.
[0124] L'invention a pour troisième objet l'utilisation d'une couche de bourrage telle que
définie dans le premier objet de l'invention, dans un câble de transmission de données
tel qu'un câble rayonnant ou un câble d'énergie basse tension.
[0125] En particulier, la couche de bourrage comprend un matériau fibreux non tissé et un
matériau géopolymère imprégnant ledit matériau fibreux non tissé.
[0126] Le matériau fibreux non tissé et le matériau géopolymère peuvent être tels que définis
dans le premier objet de l'invention.
[0127] L'invention sera mieux comprise, et d'autres buts, détails, caractéristiques et avantages
de celle-ci apparaîtront plus clairement au cours de la description suivante de modes
de réalisation particuliers de l'invention, donnés uniquement à titre illustratif
et non limitatif, en référence aux figures annexées.
[0128] Sur ces figures :
- la figure 1 est une photographie d'un câble conforme à l'invention ;
- la figure 2 est une photographie d'un câble conforme à l'invention.
[0129] Pour des raisons de clarté, seuls les éléments essentiels pour la compréhension de
l'invention ont été représentés de manière schématique sur ces figures, et ceci sans
respect de l'échelle.
[0130] Le câble 10, illustré sur la figure 1, correspond à un câble coaxial rayonnant pour
installations typiques en tunnels routiers ou ferroviaires pour des transmissions
mono- ou bidirectionnelles comprises dans les bandes de fréquences comprises entre
40 MHz et 2,7 GHz.
[0131] Ce câble électrique 10 comprend: un élément électriquement conducteur central allongé
1, préférentiellement en cuivre, et successivement et coaxialement autour de cet électriquement
conducteur central allongé 1, une couche en polymère expansé 2, de préférence en polyéthylène
expansé, un élément électriquement conducteur externe 3, préférentiellement en cuivre
et sous la forme d'un ruban longitudinal perforé et replié cylindriquement autour
de la couche en polymère expansé 2, une couche de bourrage 4 telle que définie dans
l'invention, et une gaine externe de protection 5, de préférence comprenant au moins
un matériau thermoplastique.
[0132] Le câble électrique 20, illustré sur la figure 2, correspond également à un câble
coaxial rayonnant pour installations typiques en tunnels routiers ou ferroviaires
pour des transmissions mono- ou bidirectionnelles comprises dans les bandes de fréquences
comprises entre 40 MHz et 2,7 GHz, mais pourvu d'une gaine intermédiaire.
[0133] Ce câble électrique 20 comprend : un élément électriquement conducteur central allongé
21, préférentiellement en cuivre, et successivement et coaxialement autour de cet
électriquement conducteur central allongé 21, une couche en polymère expansé 22, de
préférence en polyéthylène expansé, un élément électriquement conducteur externe 3,
préférentiellement en cuivre et sous la forme d'un ruban longitudinal perforé et replié
cylindriquement autour de la couche en polymère expansé 22, une gaine interne 25,
de préférence comprenant au moins matériau thermoplastique, une couche de bourrage
24 telle que définie dans l'invention, et une gaine externe de protection 26, de préférence
comprenant au moins un matériau thermoplastique.
[0134] Les exemples suivants permettent d'illustrer la présente invention. Ils n'ont pas
de caractère limitatif sur la portée globale de l'invention telle que présentée dans
les revendications. Les rapports entre les oxydes sont des rapports molaires et les
% indiqués sont en poids.
EXEMPLES
[0135] Les matières premières utilisées dans les exemples, sont listées ci-après :
- solution aqueuse de silicate de sodium à 50% massique environ de type « waterglass », Simalco, de formule Na2O.2SiO2 et de rapport molaire SiO2/Na2O de 2 environ,
- eau courante,
- hydroxyde de sodium, Sigma Aldrich, de pureté > 85%,
- aluminosilicate, PoleStar® 450R, Imerys, de rapport molaire Al2O3/SiO2 de 41/55 (i.e. de 0,745 environ),
- matériau non tissé en Polyester, GT320, GECA TAPES.
[0136] Sauf indications contraires, toutes ces matières premières ont été utilisées telles
que reçues des fabricants.
Exemple 1 : préparation d'un câble rayonnant conforme à l'invention
[0137] Une composition géopolymère aluminosilicate a été préparée de la façon suivante :
une solution de silicate alcalin a été préparée en mélangeant 3 kg d'une solution
aqueuse de silicate de sodium, 0,1 kg d'eau et 0,8 kg d'hydroxyde de sodium. Puis,
0,9 kg d'aluminosilicate ont été mélangés avec la solution de silicate alcalin.
[0138] Ladite composition comprend 67% en poids environ de matières solides, par rapport
à la masse totale de ladite composition.
[0139] Un matériau non tissé en polyester a ensuite été enroulé autour d'un câble comprenant
un élément électriquement conducteur en cuivre isolé avec une couche de polyéthylène
expansé, ladite couche de polyéthylène expansé étant entourée par une couche métallique
en cuivre (conducteur externe).
[0140] L'ensemble a été imprégné dans la composition géopolymère aluminosilicate telle que
préparée ci-avant. L'assemblage obtenu a ensuite été recouvert par extrusion à chaud
d'une gaine protectrice polymère à base d'un mélange HFFR produit par NEXANS à base
de polyéthylène et de charges ignifugeantes, ladite gaine ayant une épaisseur de 2
mm. On a ainsi obtenu un câble rayonnant conforme à l'invention. Les performances
à la flamme du câble rayonnant sont déterminées suivant la norme EN50399. 5 tronçons
de câble positionnés sur une échelle verticale sont exposés à une flamme 20kW de puissance
pendant 20 min. Les résultats sont reportés dans le tableau ci-dessous :
TABLEAU
Compositions |
Valeurs |
Classe selon EN50399 |
pHRR (kW) |
28,5 |
B2ca |
Temps au pic HRR (s) |
1482 |
THR (MJ) |
13,1 |
FIGRA (w/s) |
25,5 |
propagation de la flamme (m) |
0,82 |
Gouttelettes enflammées |
Aucune |
d0 |
SPR (m2/s) |
0,07 |
s1 |
Temps au pic SPR (s) |
1497 |
TSP (m2) |
28,08 |
[0141] Dans ce tableau, l'acronyme HRR correspond à l'expression anglophone «
Heat Release Rate » qui renseigne sur le débit calorifique, l'acronyme THR correspond à l'expression
anglophone «
Total Heat Release » qui renseigne sur la quantité de chaleur dégagée lors de la combustion, l'acronyme
FIGRA correspond à l'expression anglophone «
FIre GRowth rAte » qui renseigne sur la vitesse de croissance du feu, l'acronyme SPR correspond à
l'expression anglophone «
Smoke Production Rate » qui renseigne sur la vitesse de production de fumée, et l'acronyme TSP correspond
à l'expression anglophone « «
Total Smoke Production » qui renseigne sur la quantité totale de fumée produite.
[0142] Ces résultats démontrent que le câble rayonnant conforme à l'invention présente les
propriétés de protection au feu maximales au regard des exigences de la norme Européenne
EN50399.
1. Câble comprenant au moins un élément électriquement conducteur isolé, et au moins
une gaine externe entourant ledit élément électriquement conducteur isolé,
caractérisé en ce que :
- ledit câble comprend en outre une couche de bourrage comprenant un matériau fibreux
non tissé et un matériau géopolymère imprégnant ledit matériau fibreux non tissé,
ladite couche de bourrage étant interposée entre ledit élément électriquement conducteur
isolé et la gaine externe, et
en ce que :
- ledit câble comprend une pluralité d'éléments électriquement conducteurs isolés,
et la couche de bourrage entoure ladite pluralité d'éléments électriquement conducteurs
isolés, ou
- ledit câble comprend en outre une couche métallique contenant une ou plusieurs ouvertures,
ladite couche métallique entourant l'élément électriquement conducteur isolé, et ladite
couche de bourrage entourant la couche métallique.
2. Câble selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit câble comprend en outre une couche métallique contenant une ou plusieurs ouvertures,
ladite couche métallique entourant l'élément électriquement conducteur isolé, et ladite
couche de bourrage entourant la couche métallique, et la couche de bourrage est directement
en contact physique avec la couche métallique.
3. Câble selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ledit câble comprend en outre une couche métallique contenant une ou plusieurs ouvertures,
ladite couche métallique entourant l'élément électriquement conducteur isolé, et ladite
couche de bourrage entourant la couche métallique, et ledit câble comprend en outre
une couche polymère entre la couche métallique et la couche de bourrage.
4. Câble selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ledit câble comprend en outre une couche métallique contenant une ou plusieurs ouvertures,
ladite couche métallique entourant l'élément électriquement conducteur isolé, et ladite
couche de bourrage entourant la couche métallique et l'élément électriquement conducteur
isolé est isolé avec une couche électriquement isolante comprenant au moins un matériau
polymère expansé.
5. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le matériau géopolymère est un matériau géopolymère aluminosilicate.
6. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le matériau géopolymère représente de 55 à 95% en poids, par rapport au poids total
de la couche de bourrage.
7. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le matériau fibreux non tissé est choisi parmi les matériaux cellulosiques, les matériaux
à base de polymères organiques synthétiques, les fibres de verre, et un de leurs mélanges.
8. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le matériau fibreux non tissé se présente sous la forme d'une bande ou d'un ruban.
9. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le matériau géopolymère est obtenu à partir d'une composition géopolymère comprenant
au moins un aluminosilicate, un silicate alcalin, de l'eau, et éventuellement une
base alcaline.
10. Câble selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il satisfait aux critères de classification B2ca, s1a, d0, a1 de la norme EN 50399
(2012/02 + A1 2016), et éventuellement aux normes EN 60332-1 et EN 60332-3.
11. Procédé de fabrication d'un câble tel que défini à l'une quelconque des revendications
précédentes,
caractérisé en ce qu'il comprend au moins les étapes suivantes :
i) une étape d'application du matériau fibreux non tissé autour de l'élément électriquement
conducteur isolé, pour former un ensemble matériau fibreux non tissé/élément électriquement
conducteur isolé ;
ii) une étape d'imprégnation de l'ensemble matériau fibreux non tissé/élément électriquement
conducteur isolé obtenu à l'étape ii), par une composition géopolymère ;
iii) une étape de durcissement de la composition géopolymère, pour former le matériau
géopolymère, et
iv) une étape d'application de la gaine externe.
12. Procédé selon la revendication 11, caractérisé en ce que l'application dudit matériau fibreux non tissé lors de l'étape ii) est effectuée
autour de la couche métallique, pour former un ensemble matériau fibreux non tissé/couche
métallique/élément électriquement conducteur isolé.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que l'application du matériau fibreux non tissé lors de l'étape ii) est hélicoïdale ou
longitudinale.
14. Procédé selon l'une quelconque des revendications 11 à 13, caractérisé en ce que les étapes ii), iii) et iv) sont concomitantes.
15. Utilisation d'une couche de bourrage telle que définie à l'une quelconque des revendications
1 à 9, dans un câble de transmission de données tel qu'un câble rayonnant ou un câble
d'énergie basse tension.