Domaine technique
[0001] La présente invention concerne un dispositif de fixation de rails de roulement sur
une structure support.
Etat de la technique
[0002] Dans les systèmes de rails des installations ferroviaires, mais aussi les systèmes
de ponts roulants, grues portuaires, portiques, ou magasins automatisés, il est courant
de réaliser une fixation des rails à un soubassement ou support de rail par des attaches
qui opèrent un pincement ou un serrage du rail. Le support de rail peut comprendre
une platine de support ou une traverse de support sur laquelle les attaches, aussi
appelées clips, brides, ou encore crapauds sont agencées de manière à maintenir le
rail en position.
[0003] Le rail est communément composé d'une partie inférieure ou patin qui repose sur le
support de rail, d'une partie centrale ou âme, verticale qui lie la partie inférieure
à une partie supérieure. La partie supérieure comporte une tête de roulement ou de
circulation pour un véhicule.
[0004] Pour maintenir le rail, l'attache vient en général appuyer sur le dessus du patin
par l'intermédiaire d'une patte faisant saillie vers le rail. La fixation peut alternativement,
ou en complément prendre appui contre le bord extérieur du patin pour constituer une
butée latérale de positionnement du rail.
[0005] Selon les cas, les attaches sont boulonnées et/ou soudées au support de rail. Dans
le cas d'un montage soudé, les fixations couramment utilisées comprennent une base
soudée au support et une partie supérieure formant bride de maintien du rail, fixée
de manière amovible à la base. Dans l'autre variante de montage, les fixations sont
ancrées au support de montage au moyen de boulons. Les attaches boulonnées sont plus
aisées à démonter mais ne sont pas adaptées pour soutenir des charges aussi élevées
que les attaches soudées.
[0006] Des attaches bien connues dans le domaine sont celles commercialisées par la société
GANTRAIL (Gloucestershire, Royaume-Uni) ou GANTREX (Nivelles, Belgique) qui proposent
des clips de serrage de rail soudés et boulonnés. Le clip comporte un corps à partir
duquel s'étend une patte de maintien munie d'un coussinet élastique (aussi appelé
nez) venant en contact avec la face supérieure d'un patin d'un rail. Le corps comprend
une ouverture oblongue qui permet le passage d'un boulon de fixation, tout en permettant
un ajustage du corps en translation par rapport à la face latérale du rail, afin de
limiter le déplacement latéral du rail. Lors de l'installation, le boulon est d'abord
mis en place puis le corps est engagé sur le boulon. Une rondelle est placée entre
l'écrou de serrage et le corps. La rondelle a une face inférieure avec un profil qui
coopère avec la surface supérieure du corps autour du trou oblong, de sorte à réaliser
un auto-blocage.
[0007] Le coussinet élastique est généralement un élastomère qui peut être soit vulcanisé,
soit collé sur la face de la patte de maintien tournée vers le patin. Sa mise en place
nécessite typiquement le passage dans un four à une température de 200°C pendant 15
à 20 min.
[0008] Bien que les clips Gantrail ou Gantrex soient très largement utilisés, on peut relever
quelques problèmes. Lors de l'installation, l'ajustement de la position du clip le
long du rail se fait après serrage partiel du clip, par des coups de marteaux. Cette
mise en œuvre est peu précise. En outre, la rondelle étant une pièce séparée, il existe
un risque de la perdre pendant le transport. Enfin, le coussinet élastique (ou nez)
reste une pièce fragile, sensible aux conditions d'exploitation : pluie, sel, UV,
température. Les clips sont donc souvent remplacés lors de campagnes d'entretien de
voies car le coussinet (ou nez) élastique est usé.
Objet de l'invention
[0010] La présente invention a pour objet de fournir un dispositif de fixation amélioré
pour la fixation d'un rail sur une structure support qui ne présente pas les inconvénients
des attaches connues.
Description générale de l'invention
[0011] Conformément à la présente invention, un dispositif de fixation pour la fixation
d'un rail de roulement sur une structure support comprend:
un corps apte à être fixé le long d'un rail sur la structure support au moyen d'un
organe de fixation à vis engagé à travers le corps, par exemple dans un passage traversant
;
une patte de maintien configurée pour s'étendre depuis le corps au-dessus d'un patin
du rail ; et
un coussinet ou nez de compression fixé sur une face de la patte de maintien tournée
vers le patin du rail et destinée à prendre appui sur une face supérieure du patin
de rail.
[0012] On appréciera que le dispositif selon l'invention comporte également des moyens de
positionnement permettant d'ajuster la position du corps par rapport au rail lorsque
l'organe de fixation est engagé à travers le corps, notamment dans le passage traversant.
En outre, le nez de compression est fixé à la patte de maintien par des moyens de
fixation amovible.
[0013] En utilisation, l'organe de fixation, qui a généralement la forme d'un goujon ou
d'une tige cylindrique avec une extrémité filetée est donc engagé de bas en haut à
travers le corps. L'extrémité filetée dépasse sur le dessus du corps, et un écrou
est vissé sur cette extrémité, s'appuyant donc sur la partie supérieure du corps pour
le serrer contre la structure support.
[0014] Comme explicité ci-avant, le nez de compression est un des éléments du dispositif
dont l'usure est la plus précoce. Ceci est dû au fait qu'il est souvent réalisé dans
un matériau polymère, notamment en élastomère. Les moyens de fixation amovibles au
niveau du nez de compression permettent un remplacement du nez, en cas d'usure de
celui-ci, indépendamment des autres éléments du dispositif et donc de faire l'économie
d'un processus de fabrication complet du dispositif chaque fois qu'une réparation
est nécessaire.
[0015] Le nez peut être fixé à la patte de maintien par déformation élastique et/ou complémentarité
de formes.
[0016] Le nez à la forme d'une barrette, en particulier avec une section sensiblement rectangulaire
ou trapézoïdale, la dite barrette comportant une face de fixation en contact avec
la face de maintien de la patte de fixation, et une face portante opposée, destinée
à venir en contact avec la face supérieure du patin du rail. Au moins deux tenons
font saillie à partir de la face de fixation du nez en sont engagés en force dans
des trous, préférablement traversants, dans la patte.
[0017] Dans les applications courantes, le nez est en matériau polymère. Il est typiquement
fabriqué par moulage par injection. On pourra employer tout polymère adapté, notamment
des élastomères tels que, par ex., du SIPLOPRENE ou du MEGOL.
[0018] Pour des applications soumises à de hautes températures, comme par exemple des voies
de roulement installées dans un four, le nez peut être fabriqué en métal, notamment
en acier.
[0019] Selon une variante de type clip à souder, le corps comprend un passage traversant
en forme de trou oblong et l'organe de fixation est ancré dans une embase fixe supportant
le corps, soudée à la structure de support du rail, et est engagé dans le passage
traversant du corps. L'embase comprend de préférence des faces de guidage en translation
du corps.
[0020] Selon une variante de type clip à boulonner, les moyens de positionnement comprennent
une came logée dans le corps et comprenant un passage traversant pour l'organe de
fixation. La came est mobile dans le corps de sorte à permettre la modification de
la position relative de l'organe de fixation par rapport au corps. En particulier,
la came est logée dans un passage traversant cylindrique, et est mobile en rotation
dans ce passage autour d'un axe de pivotement passant par son centre. Le passage traversant
pour l'organe de fixation est décalé de l'axe de pivotement. On obtient ainsi un clip
compact à came excentrique qui permet un ajustement aisé du corps par rapport au rail.
[0021] Avantageusement, la came comprend une surface latérale avec une portion annulaire
de forme effilée, en particulier conique, qui s'appuie sur une surface correspondante
de la paroi interne du passage cylindrique. L'usage d'une came avec un profil de révolution
qui n'est pas un cylindre droit permet de distribuer les charges sur l'ensemble de
la circonférence de la came, et donc d'éviter des usures localisées qu'on pourrait
avoir avec un cylindre droit.
[0022] En pratique, l'organe de fixation comporte une vis dont la tête est logée sous le
corps (bloquée dans l'embase ou dans la structure support) et un écrou vissé sur l'extrémité
de vis dépassant du passage traversant et mis en charge contre le corps, respectivement
la came.
[0023] Selon les variantes, le passage traversant comprend avantageusement un taraudage,
et la came comprend un filetage correspondant au taraudage du passage. En utilisation,
filetage de la came est mis en charge contre le taraudage du passage par le serrage
d'un écrou vissé sur l'extrémité de l'organe de fixation à vis et dépassant de la
came. Ici encore la présence du filet/taraudage assure un bon contact circonférentiel
entre les deux pièces.
[0024] Le filetage et taraudage sont préférablement configurés de sorte qu'en position complètement
vissée de la came, dite position de départ ou basse, le passage traversant pour l'organe
de fixation est dans une position distale de la patte, et après une rotation d'environ
un demi-tour, la came est en position haute, surélevée par rapport à la position de
départ, et le passage traversant pour l'organe de fixation est dans une position proximale
de la patte. Grace à cette mesure constructive, si la came est sollicitée pour déplacer
de la position de départ en direction de la position haute, la came subit une ascension
qui est freinée par l'écrou.
[0025] Une butée de blocage est préférablement prévue dans le passage pour limiter la rotation
de la came. La partie supérieure de la came est conformée pour coopérer avec ladite
came de sorte à limiter la rotation à moins d'un tour, en particulier environ 1 demi-tour.
[0026] De préférence, une collerette fait saillie sur la face supérieure de la came et entoure
le passage traversant de l'organe de fixation, la collerette ayant un contour extérieur
adapté pour être en prise avec un outil permettant d'appliquer un mouvement de rotation
à la came, le contour extérieur étant préférablement hexagonal.
Description détaillée à l'aide des figures
[0027] D'autres particularités et caractéristiques de l'invention ressortiront de la description
détaillée d'au moins un mode de réalisation avantageux présenté ci-dessous, à titre
d'illustration, en se référant aux dessins annexés. Ceux-ci montrent :
[Fig 1] une vue d'un premier mode de réalisation du présent dispositif de fixation
de rail monté contre le patin d'un rail ;
[Fig 2] une vue éclatée du dispositif de la Figure 1 ;
[Fig 3] une vue de dessus du dispositif de la Figure 1, avec le corps dans sa position
extrême distale ;
[Fig 4] une vue de dessus du dispositif de la Figure 1, avec le corps dans sa position
extrême proximale ;
[Fig 5] une vue en perspective d'un deuxième mode de réalisation d'un dispositif de
fixation pour la fixation d'un rail sur une structure support ;
[Fig 6] une vue éclatée du dispositif de la Figure 5 ;
[Fig 7] une vue de dessus du dispositif de la Figure 5, avec le corps dans sa position
extrême distale ;
[Fig 8] une vue de dessus du dispositif de la Figure 5, avec le corps dans sa position
extrême proximale ;
[Fig 9] une vue en coupe suivant un plan 9-9 de la Figure 7, le dispositif étant monté
contre un patin d'un rail ;
[Fig 10] une vue en coupe suivant un plan 10-10 de la Figure 8, le dispositif étant
monté à l'écart d'un patin d'un rail ;
[Fig 11] une vue de dessus d'un troisième mode de réalisation d'un dispositif de fixation
pour la fixation d'un rail sur une structure support ;
[Fig 12] une vue en coupe du dispositif de la Fig. 11, avec le corps en position extrême
distale ; et
[Fig 13] une vue en coupe du dispositif de la Fig. 11, avec le corps en position extrême
proximale.
[0028] Un premier mode de réalisation du présent dispositif de fixation de rail sera décrit
en relation avec les Figures 1 et 2. Le dispositif 10 comprend un corps 12 avec une
patte de maintien 26, intégrale avec celui-ci, qui s'étend latéralement au-delà du
corps 12 de sorte à venir au-dessus d'un patin latéral 14 d'un rail 15 de roulement
(représenté de manière abstraite). Le corps 12 coopère avec une embase 16 fixée sur
une structure de support 17 du rail 15, comme typiquement un longeron ou une platine
de support. Une fois assemblé, le corps 12 est fixé typiquement en contact avec le
patin 14. Le signe de référence 24 désigne une face de contact latérale du corps,
sous la patte 26, orientée vers le patin.
[0029] Dans ce mode de réalisation, le corps 12 repose, par sa portion inférieure dite semelle
18 sur l'embase 16, qui est fixée à la structure de support par soudage. Ce type de
dispositif 10 est ainsi communément appelé clip à souder.
[0030] Le corps 12 comporte un passage traversant 20, ici constitué par un trou oblong,
destiné à loger un organe de fixation à vis 22.
[0031] L'organe de fixation 22 est généralement un boulon, et notamment un goujon 28 et
un écrou 30. Le goujon 28 est engagé dans le passage 20 traversant du corps 12, du
bas vers le haut et dépasse de la surface supérieure du corps 32 au niveau de laquelle
l'écrou 30 est disposé. Dans les clips à souder, le goujon 28 est typiquement ancré
dans l'embase 16 soudée. A cet effet, l'embase 16 est munie d'un logement formé par
une encoche 34 permettant l'introduction du goujon 28 dans l'embase 16. De préférence,
une tête 36 du goujon comporte un élément de blocage en rotation maintenu par complémentarité
de forme dans l'encoche 34. Ici la tête 36 du goujon est de forme rectangulaire, tout
comme l'encoche 34.
[0032] Lorsque le clip à souder 10 est fixé comme montré à la Figure 1, la face de contact
24 est tournée vers le rail, et vient en contact avec un bord extérieur 38 du patin
14 du rail pour limiter le déplacement latéral du rail.
[0033] La patte de maintien 26 s'étend au-dessus du patin, depuis le corps 12, dans un plan
sensiblement horizontal. La patte 26 a pour but de limiter le mouvement vertical du
rail. Elle porte sur une face supérieure 40 du patin par l'intermédiaire d'un nez
de compression 42. Le nez 42 est fixé dans une face inférieure dite face de maintien
44 de la patte 26, tournée vers la face supérieure 40 du patin 14.
[0034] On appréciera que le nez de compression 42 est fixé à la patte de maintien 26 par
des moyens de fixations amovibles 46. Le nez 42 peut ainsi être fixé au corps 12 du
dispositif 10, puis retiré du corps 12 sans impact sur la qualité et la fonctionnalité
des autres éléments du clip 10.
[0035] Le nez de compression 42, aussi appelé coussinet de compression, se présente sous
la forme d'une barrette avec une section sensiblement rectangulaire ou trapézoïdale,
qui comporte une face de fixation 48 en contact avec la face de maintien 44 de la
patte 26, et une face portante 50 opposée en contact avec la face supérieure 40 du
patin 14 du rail.
[0036] La hauteur du nez 42 entre la face de fixation 48 et la face portante 50 est choisie
en fonction de la hauteur du patin du rail sur lequel le dispositif 10 doit être monté.
Le dispositif 10 est donc adaptable à différents types de rails par modification du
profil du nez 42 qui est attaché à la patte 26.
[0037] La face portante 50 du nez 42 peut être plane ou, comme montré aux figures, concave.
Lorsque le nez 42 est réalisé dans un matériau élastique, la concavité de la face
inférieure permet au nez 42 de se déformer contre le patin et d'épouser la forme du
patin pour augmenter sa surface de contact.
[0038] La face de fixation 48 comprend une partie plane 52 correspondant avec la face de
maintien de la patte 26 du corps 12, et comprend deux tenons 46. Ces tenons peuvent
être par exemple cylindriques et/ou coniques.
[0039] Les tenons 46 viennent se loger dans des trous 54 traversants de la patte de maintien
26 ; les trous 54 ayant un profil pouvant être cylindrique et/ou conique, compatible
avec les tenons 46. L'assemblage du nez se fait dans ce cas par enfoncement des tenons
46 dans les trous 54 de la patte de maintien, notamment par pressage. Le procédé d'assemblage
est ainsi très rapide, et ne fait pas intervenir de machine couteuse ou complexe.
L'ensemble tenons / trous forme ainsi un moyen de fixation amovible du nez. Les tenons
sont dimensionnés pour permettre leur introduction en force dans les trous 54 et une
fixation par ajustement serré. On notera que la force de maintien des tenons 46 n'est
pas critique, car en utilisation le nez 42 est comprimé contre la patte est ne risque
pas de se détacher. Le nez peut être facilement détaché de la patte de maintien en
dégageant les tenons des trous.
[0040] L'homme du métier comprendra que tous moyens de fixation appropriés peuvent être
utilisés pour réaliser une liaison amovible entre le nez 42 de compression et la patte
de maintien 26 du corps du dispositif.
[0041] Selon les variantes, les moyens de fixations peuvent comprendre un système de fixation
par déformation élastique, un système de fixation par complémentarité de forme comme
par exemple une liaison en queue d'aronde, ou encore un système de fixation par vissage,
rivetage ou par serrage du nez contre la face inférieure de la patte de maintien.
[0042] Le nez de compression 42 est de préférence réalisé en un matériau élastomère. Le
matériau élastomère est avantageusement adapté à l'environnement dans lequel sera
placé le rail. Ainsi, on pourra choisir un matériau élastomère résistant aux UV, à
l'eau de mer, ou à des températures allant jusqu'à 100-120 °C. On préférera un procédé
de fabrication du nez par moulage par injection, mais il est entendu que tout procédé
de fabrication adéquat peut être utilisé. Dans des installations où l'environnement
est plus contraignant comme par exemple dans une installation de type four, le nez
de compression peut aussi être réalisé en matériau métallique, par exemple en acier
de type S355 ou équivalents.
[0043] La face de maintien 44 comprend de préférence un léger renfoncement (environ 1 mm
de profondeur) dans lequel vient se loger la base du nez 42. Lorsque le dispositif
est monté contre le patin de rail le nez est ainsi maintenu à sa base contre des efforts
transversaux et longitudinaux, ce qui permet d'éviter les problèmes de cisaillement.
[0044] Le dispositif 10 est en outre conçu pour permettre d'ajuster la position du corps
12 par rapport au rail, lorsque l'organe de fixation 22 est engagé dans le passage
traversant 20 (et donc fixe). Dans cette variante, la forme oblongue du passage traversant
20 forme un moyen de positionnement qui va permettre de déplacer le corps 12 sur l'embase
16 (fixe) en translation horizontale en direction du patin 14 du rail.
[0045] L'embase 16 est une pièce sensiblement plate qui repose par sa face inférieure 58
sur la structure de support 17 du rail et qui comporte une face supérieure 60 opposée
supportant le corps 12 du dispositif 10. L'embase 16 comporte des faces verticales
joignant la face inférieure 58 à la face supérieure 60. Les faces verticales comprennent
une face avant 62 tournée vers le patin 14 du rail, une face arrière 64 opposée à
la face avant et deux faces latérales 66. La soudure est généralement réalisée tout
autour de l'embase 16.
[0046] Le corps 12 comporte une face inférieure 75 qui repose sur la face supérieure 60
de l'embase. Le dispositif 10 est conçu de sorte que le déplacement du corps 12 sur
l'embase soit guidé. Une première face de guidage 68 verticale, oblique, joignant
la face avant 62 et une face latérale 66, est aménagée pour permettre le guidage du
corps 12 sur l'embase 16. L'embase 16 comporte un élément saillant 70 au-dessus de
sa face supérieure 60, et l'élément saillant 70 comprend une seconde face de guidage
72 parallèle à la première face de guidage 68.
[0047] La semelle 18 du corps 12 qui repose sur l'embase 16 comprend deux faces de translation
74, parallèles, verticales, disposées en regard des faces de guidage 68, 72 de l'embase
16. Les deux faces de guidage 68, 72 font ainsi office de butées de guidage pour les
faces de translation 74 du corps 12.
[0048] On notera que le trou oblong 20 est orienté dans sa longueur suivant une direction
parallèle aux faces de translation 74. Ainsi, même lorsque l'organe de fixation 22
est inséré dans le passage 20, le corps peut coulisser contre les faces de guidage
68, 72 de l'embase 16, entre deux positions : une position extrême distale représentée
à la Figure 3, dans laquelle le corps 12 est à l'écart du patin 14 ; et une position
extrême proximale, représentée à la Figure 4, dans laquelle le corps 12 est en contact
avec le patin 14.
[0049] De manière avantageuse, la face supérieure 60 de l'embase 16 comporte une inclinaison,
non visible, par rapport à la face inférieure 58, qui est orientée dans la direction
de coulissement du corps. Cette inclinaison crée une augmentation d'épaisseur de l'embase
16 du bord proximal du rail vers le bord distal du rail. La face inférieure 75 du
corps 12 comprend alors une inclinaison similaire à l'inclinaison de l'embase 16,
avec une épaisseur plus faible du côté proximal du rail. Ces inclinaisons complémentaires
impliquent une augmentation de l'épaisseur totale du clip lorsque le corps 12 s'éloigne
du rail sur l'embase 16 (de la configuration Fig.4 vers celle de Fig.3), ce qui fait
augmenter la force de serrage appliquée par l'écrou et permet un effet d'auto-serrage
ou auto-blocage.
[0050] Après installation et positionnement du corps, l'écrou est vissé de sorte à bloquer
le dispositif en position.
[0051] Un deuxième mode de réalisation du dispositif 110 de fixation de rail va maintenant
être décrit en référence aux Figures 5 à 10. Ce mode de réalisation est décrit en
comparaison avec le premier mode de réalisation, les éléments identiques ou similaires
sont désignés par les mêmes signes de référence, augmentés de 100.
[0052] Dans ce deuxième mode de réalisation, le dispositif 110 comprend un corps 112 apte
à être disposé directement contre une structure de support du rail 117 au moyen d'un
organe de fixation 122 traversant le corps 112.
[0053] L'organe de fixation 122 est ici un boulon comprenant une vis 129 et un écrou 130.
On comprendra que la vis peut être insérée dans un orifice de la structure de support
ou rattachée à celle-ci par tout moyen approprié, afin d'assurer l'ancrage de la vis
129 dans le support de voie. Le dispositif de fixation 110 du deuxième mode de réalisation
est communément appelé clip à boulonner.
[0054] Le corps 112 repose sur la structure de support 117 de rail par sa partie inférieure
dite semelle 118, et comporte une face de contact 124 orientée vers le patin. Le signe
de référence 126 désigne une patte de maintien intégrale avec le corps 112 et faisant
saillie au-delà de la face de contact 124, donc au-delà du corps 112. La face de contact
124 et la patte de maintien 126 sont agencées de manière similaire au premier mode
de réalisation. Ainsi, la patte de maintien 126 comporte une face de maintien 144
tournée vers une face supérieure 140 du patin 114, et un nez de compression 142, en
forme de barrette, est fixé à la face de maintien 144 par des moyens de fixations
amovibles 146, constitués ici par des tenons faisant saillie depuis la face arrière
du nez.
[0055] Le dispositif 110 comporte aussi des moyens de positionnement permettant d'ajuster
la position du corps 112 par rapport au rail, lorsque l'organe de fixation est engagé
dans un passage traversant 120. Les moyens de positionnement diffèrent de ceux du
premier mode de réalisation. Ceux-ci comportent une came excentrique 178 montée sur
la vis 129 et logée dans un passage formé par le passage traversant 120, globalement
circulaire.
[0056] La came 178 est une pièce globalement cylindrique de révolution avec une surface
latérale en étages. Du côté de la face supérieure 132 du corps 112, elle est surmontée
par une tête constituée par une collerette extérieure 180 de contour hexagonal. La
came 178 est pivotante dans l'ouverture 120 autour d'un axe R
1 passant sensiblement par le centre du passage 120 (cf. Fig.9). Le signe de référence
182 désigne un orifice traversant, excentré par rapport à l'axe de rotation R
1 de la came, qui permet le passage de la vis 129 à travers la came 178, et donc à
travers le corps 112. L'axe R
2 est également au centre de la collerette 180. La collerette extérieure 180 peut être
engagée par une clé appropriée de manière à faire tourner la came 178 autour de l'axe
R
2 de la vis 129. L'écrou 130 est vissé sur la partie de la vis 129 dépassant de la
tête.
[0057] Lorsqu'on fait tourner la came 178 dans le passage 120, celle-ci se déplace horizontalement
autour de la vis 129, entrainant le déplaçant du corps 112 entre deux positions :
une position de départ, représentée aux Figures 8 et 10, dans laquelle la came est
orientée de sorte que le trou 182 est en position distal du rail, le corps 112 étant
normalement monté en contact avec le patin 114 ; et une position dite haute (voir
après) représentée aux Figures 7 et 9, dans laquelle la came a tourné d'environ un
demi-tour et le trou 182 se trouve en position proximale du rail, le corps 112 étant
alors à l'écart du patin 114.
[0058] Les deux positions extrêmes de la came 178 sont délimitées par un doigt 184 formé
dans une paroi interne 176 du passage traversant 120, et comportant deux faces de
butée 190 limitant la rotation de la came 178. A cet effet la came porte au niveau
de sa section supérieure un segment annulaire 185 saillant s'étendant sur environ
180°.
[0059] L'interaction entre la came 178 et le corps 112 via la paroi interne 176 va maintenant
être décrite en détails.
[0060] La paroi interne 176 définit un passage globalement conique : on distingue une section
d'entrée 188, une section intermédiaire 187 conique (tronconique) et une section inférieure
186 circulaire droite. La section de passage se réduit en direction de la section
inférieure.
[0061] De manière similaire, la came 178 a un corps globalement conique et comprend une
paroi latérale 200 présentant une section supérieure 202, une section intermédiaire
conique 204 et une section inférieure 206 circulaire de diamètre réduit.
[0062] Des filets 208 et 210 sont prévus respectivement sur la paroi 200 de la came 178
et la paroi 176, sur environ un tour, au niveau des parties coniques. Dans la position
des Figures 7 et 8 la came 178 est vissée dans l'ouverture, en butée sur le doigt
184. On observe que les formes de la came 178 et de l'ouverture 120 sont complémentaires.
[0063] Lorsque la came 178 est tournée dans l'ouverture, elle suit les filets et est entrainée
en translation verticale. La rotation de la came 178 est limitée à 180°, en raison
de la configuration de la section supérieure 202 qui comporte deux portions avec des
extensions radiales différentes (en raison du segment annulaire 185) qui s'étendent
respectivement sur environ une demi-circonférence du passage.
[0064] La construction du présent dispositif 110 est avantageuse en ce sens que dans toutes
les positions angulaires de la came 178, celle-ci est en contact, via les filets,
avec le corps 112 à travers une surface inclinée par rapport à l'axe de l'organe de
fixation 122. Cela permet de distribuer circonférentiellement les forces de la came
sur le corps, ce qui minimise les usures localisées.
[0065] On remarquera aussi que le sens du filet est tel que lorsque la came 178 tourne dans
la direction qui permet l'éloignement du rail (de la position de départ vers la position
haute), la came monte 178. Cette mesure constructive permet un autoblocage du clip
110. Une fois le clip monté, les forces tendant à faire tourner le corps par rapport
à la came se voient opposer une augmentation de la force de serrage, en raison de
l'élévation de la came 178.
[0066] Reste à noter que si dans les deux variantes ci-dessus chaque dispositif 110 est
conçu pour être monté avec un organe de fixation à vis, il peut y en avoir plusieurs.
Dans ce cas, on aura un corps qui comprend des passages traversants distincts pour
les organes de fixation, et des moyens de positionnement distincts associé à chacun
des organes de fixation.
[0067] Pour deux boulons de fixation, dans la variante du clip à souder, on aura par exemple
un corps avec une seule patte mais deux orifices longitudinaux parallèles, traversés
chacun par un boulon. Les deux boulons sont ancrés dans une seule embase.
[0068] Dans la variante du clip à boulonner, on aura un corps avec deux passages traversants
et donc une came excentrique dans chaque passage.
[0069] Enfin, une dernière variante du dispositif de fixation de rail, désigné 211, est
représentée aux Figures 11 à 13. La conception du dispositif 211 est très similaire
à celle du dispositif 110. Les éléments similaires ou identiques sont donc désignés
par les mêmes signes de référence, augmentés de 100.
[0070] On reconnaitra dans les figures le corps 212 apte à être disposé directement contre
une structure de support du rail au moyen d'un organe de fixation 222 traversant le
corps 212 et comprenant une vis 229 et un écrou 230.
[0071] Le corps 212 repose sur la structure de support de rail par sa partie inférieure
dite semelle 218, et comporte une face de contact 224 orientée en utilisation vers
le patin du rail. Le signe de référence 226 désigne une patte de maintien intégrale
avec le corps 212 et faisant saillie au-delà de la face de contact 224. Ainsi, la
patte de maintien 126 comporte une face de maintien 244 tournée en utilisation vers
une face supérieure du patin de rail. Un nez de compression 242, en forme de barrette,
est fixé à la face de maintien 244 par des moyens de fixations amovibles 246, constitués
ici par des tenons faisant saillie depuis la face arrière du nez en engagés en forces
dans des trous dans la patte de maintien 246.
[0072] Le dispositif 211 se distingue principalement du dispositif 110 en ce qu'il comprend
une came excentrique 278 simplifiée, sans pas de vis. La came 278 est donc une pièce
globalement cylindrique de révolution avec une surface latérale en étages. On distingue
une section supérieure cylindrique 302, surmontée par une tête constituée par une
collerette extérieure 280 de contour hexagonal ; une partie intermédiaire tronconique
304, et une partie inférieure cylindrique droite 306.
[0073] La came est pivotante dans l'ouverture 220 autour de l'axe R
1 passant sensiblement par le centre du passage 220. La vis 229 traverse la came 278
à travers un orifice traversant 282, excentré par rapport à l'axe de rotation R
1 de la came. L'orifice traversant 282 d'axe R
2 est aligné avec la collerette 280.
[0074] Le passage 220 du corps 212 a un profil intérieur adapté au profil de la came 278.
La paroi interne définit un passage globalement conique : on distingue une section
d'entrée 188, une section intermédiaire 287 conique (tronconique) et une section inférieure
286 circulaire droite. La section de passage 220 se réduit en direction de la section
inférieure.
[0075] La paroi interne du passage 220 et la surface extérieure de la came 278 sont lisses
et de dimensions correspondantes, au jeu de fonctionnement près.
[0076] En engageant une clé sur la collerette extérieure 280, on peut faire tourner la came
178 autour de l'axe R
2 de la vis 129. Contrairement à la variante des figures 7 à 10, il n'y a pas d'élévation
de la came.
[0077] Lorsque le dispositif 211 est vissé sur une voie, la came 278 chargée par la vis
222 sur le corps 212 est donc en contact intime avec celui-ci, selon une surface circulaire
correspondant aux sections coniques 287 et 304 en regard de la came et du corps.
[0078] La rotation de la came 278 est limitée par une butée 284 positionnée dans la partie
haute du passage 220. La butée 284 fait saillie dans le passage 220 et coopère avec
un segment annulaire 285 en saillie sur la face latérale de la section 302. Le segment
annulaire 285 s'étend sur environ 150° et permet de limiter la rotation de la came
à environ 180°.
[0079] Les figures 11 et 12 représentent la came 278 dans une première position de butée,
la tête 280 étant proche du nez 226 : c'est la position dite distale, similaire aux
figures 7 et 9. La position extrême opposée de la came 278 est représentée à la figure
13, et correspond à la position proximale des figures 8 et 10.
1. Dispositif de fixation pour la fixation d'un rail sur une structure support, le dispositif
de fixation comprenant:
un corps (12 ; 112 ; 212) apte à être fixé le long d'un rail (15) sur la structure
support au moyen d'un organe de fixation à vis (22 ; 122 ; 222) engagé à travers le
corps ;
une patte de maintien (26 ; 126 ; 226) configurée pour s'étendre depuis le corps au-dessus
d'un patin du rail ; et
un nez de compression (42 ; 142 ; 242) fixé sur une face (44 ; 144 ; 244) de la patte
de maintien tournée vers le patin du rail et destinée à prendre appui sur une face
supérieure du patin de rail ;
dans lequel, le dispositif comporte en outre des moyens de positionnement permettant
d'ajuster la position du corps (12 ; 112 ; 212) par rapport au rail lorsque l'organe
de fixation est engagé à travers le corps ; et
caractérisé en ce que lequel le nez de compression (42 ; 142 ; 242) est fixé à la patte de maintien par
des moyens de fixation amovibles, le nez (42 ; 142 ; 242) prenant la forme d'une barrette,
la dite barrette comportant une face de fixation (48) en contact avec la face de maintien
de la patte (26) de fixation, et une face portante (50) opposée, destinée à venir
en contact avec la face supérieure (40) du patin (14) du rail ; et en ce que au moins deux tenons (46) font saillie à partir de la face de fixation (48) du nez
(42) et sont engagés en force dans des trous (54) dans la patte (26).
2. Dispositif de fixation selon la revendication 1, dans lequel le nez (42 ; 142 ; 242)
a la forme d'une barrette de section sensiblement rectangulaire ou trapézoïdale.
3. Dispositif de fixation selon la revendication 1 ou 2, dans lequel les trous (54) dans
la patte (26) recevant les tenons (46) sont traversants.
4. Dispositif de fixation selon l'une quelconque des revendications 1, 2 ou 3, dans lequel
le nez est en un matériau élastomère ou en métal.
5. Dispositif de fixation selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans
lequel
le corps (12) comprend un passage traversant en forme de trou oblong (20) ; et
l'organe de fixation (22) est ancré dans une embase fixe (16) supportant le corps
(12), soudée à la structure de support du rail, et est engagé dans le passage traversant
(20) ;
l'embase (16) comprenant de préférence des faces (68, 72) de guidage en translation
du corps (12).
6. Dispositif de fixation selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel
les moyens de positionnement comprennent une came (178; 278) logée dans le corps (112
; 212) et comprenant un passage traversant (182 ; 282) pour l'organe de fixation (122
; 222), la came étant mobile dans le corps de sorte à permettre la modification de
la position relative de l'organe de fixation par rapport au corps.
7. Dispositif de fixation selon la revendication 6, dans lequel la came (178 ; 278) est
logée dans un passage traversant cylindrique (120 ; 220),
la came est mobile en rotation dans ledit passage cylindrique autour d'un axe de pivotement
(R1) passant par son centre, le passage traversant (182 ; 282) pour l'organe de fixation
est décalé de l'axe de pivotement (R1).
8. Dispositif de fixation selon la revendication 6 ou 7, dans lequel la came (178 ; 278)
comprend une surface latérale avec une portion annulaire (204 ; 304) de forme effilée,
en particulier conique, qui s'appuie sur une surface (187 ; 287) correspondante de
la paroi interne du passage cylindrique.
9. Dispositif de fixation selon l'une quelconque des revendications 6, 7 ou 8, dans lequel
le passage traversant (120 ; 220) comprend un taraudage, et la came (178; 278) comprend
un filetage correspondant au taraudage du passage ; et
dans lequel le filetage et taraudage sont préférablement configurés de sorte qu'en
position complètement vissée de la came, dite position de départ, le passage traversant
pour l'organe de fixation est dans une position distale de la patte, et après une
rotation d'environ un demi-tour, la came est en position haute, surélevée par rapport
à la position de départ, et le passage traversant pour l'organe de fixation est dans
une position proximale de la patte.
10. Dispositif de fixation selon l'une quelconque des revendications 6 à 9, dans lequel
le passage comprend une butée de blocage en rotation de la came, la partie supérieure
de la came étant conformée pour coopérer avec ladite came de sorte à limiter la rotation
à moins d'un tour, en particulier environ 1 demi-tour.
11. Dispositif de fixation selon l'une quelconque des revendications 6 à 10, dans lequel
une collerette (180 ; 280) fait saillie sur la face supérieure de la came (178; 278)
et entoure le passage traversant (182; 282) de l'organe de fixation, la collerette
ayant un contour extérieur adapté pour être en prise avec un outil permettant d'appliquer
un mouvement de rotation à la came, le contour extérieur étant préférablement hexagonal.
12. Dispositif de fixation selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans
lequel l'organe de fixation comporte une vis (28 ; 129 ; 229) dont la tête est logée
sous le corps et un écrou (30 ; 130 ; 230) vissé sur l'extrémité de vis dépassant
du passage traversant (20 ; 182 ; 282) et mis en charge contre le corps (12), respectivement
la came (178 ; 278).