[0001] La présente invention se situe dans le domaine des équipements de sport de glisse
(autant maritime que terrestre), et plus spécifiquement dans celui des sports nautiques.
Plus précisément encore, il s'agit d'une aile de traction destinée à être utilisée
en combinaison avec une planche support de l'utilisateur pour qu'il puisse se propulser
à l'aide du vent par exemple sur un plan d'eau.
[0002] Il existe de multiples configurations d'engins de glisse aquatiques entraînés par
le vent, comportant dès lors une surface de tissu disposée sous forme d'aile ou de
voile qui, en interagissant avec le vent, permet à un utilisateur dont les pieds reposent
sur une planche de se mouvoir grâce à la force du vent. Certaines ont des voiles solidarisées
au support, comme les planches à voile, d'autres réalisent la liaison entre l'utilisateur
et l'aile tractrice via des lignes souples souvent reliées à un harnais fixé au buste,
comme dans les pratiques associant un cerf-volant à une planche de glisse pour former
un engin de glisse usuellement dénommé kitesurf.
[0003] L'invention s'en démarque en ce que l'aile ou voile qui en fait l'objet ne comporte
pas de liaison mécanique, au sens d'une liaison présentant une forme de solidarisation
nécessitant une opération de fixation, comme c'est par exemple le cas pour une voile
de planche à voile qui comporte un mât mécaniquement arrimé à la planche, ou pour
une aile de kitesurf qui est solidarisée au torse du pratiquant à l'aide d'un harnais
harnaché au corps et auquel les lignes qui font la liaison avec l'aile sont fixées.
Dans ces hypothèses, en fonctionnement normal, l'utilisateur n'a pas à se préoccuper
de l'état de la liaison, qui reste opérationnelle jusqu'à ce qu'il décide de la «
désactiver » en la défaisant.
[0004] L'aile de l'invention ne présente aucune de ces caractéristiques résultant d'une
liaison mécanique, elle est en pratique simplement tenue par l'utilisateur, et la
réalisation de la liaison nécessite par conséquent un maintien constant d'un effort
physique nécessaire à la préhension de la voile d'une part, et à son contrôle dans
l'espace d'autre part. L'aile, en un mot, est autonome en ce qu'elle n'est pas structurellement
assujettie au reste de l'attelage.
[0005] Ce mode de fonctionnement d'une aile associée de manière autonome à un dispositif
de glisse est déjà connu, par exemple décrit dans le document
US 4,708,076 qui propose un équipement de sport nautique comprenant une planche supportant un
utilisateur et une voile tenue par ce dernier. Le support prend la forme d'un bouclier
circulaire et la voile comprend une partie toilée de configuration régulière avec
des coins arrondis, de préférence également en forme de disque, avec un cadre rigide
entourant la partie toilée. Elle comprend également des moyens de préhension de type
poignées rigides, grâce auxquelles il est possible de la manipuler dans le but de
lui donner une orientation favorable pour capter le vent nécessaire à la propulsion
de l'utilisateur.
[0006] Dans la configuration décrite dans
US 4,708,076 le cadre rigide entourant la voilure en tissu est fabriqué en métal ou en plastique.
Il est par ailleurs prévu que la voile soit rattachée au corps de l'utilisateur via
un harnais, ou à la planche support, dans les deux cas au moyen d'au moins une corde.
Cette dernière, plus qu'une liaison fonctionnelle dans la chaîne mécanique réalisant
la fonction principale de propulsion, vise à établir un lien sécuritaire destiné à
éviter la perte de la voile autonome par exemple suite à une chute dans la mer. Une
telle liaison existe aussi dans l'invention, servant aussi à soulager l'effort physique
nécessaire à la préhension mais n'ayant pas d'influence sur la structure intrinsèque
du système, envisagé dans sa globalité.
[0007] La forme donnée à la voilure, du fait de sa symétrie circulaire ou quasi circulaire,
conduit à une surface utile qui est soit restreinte avec une efficacité réduite, soit
suffisante pour assurer une certaine efficacité mais au prix d'une configuration dont
l'encombrement est de toute évidence incompatible avec la maniabilité requise, notamment
dans un environnement venteux. De fait, l'utilisation d'une telle forme, aussi large
que haute ou approchant, mais avec des dimensions sensiblement plus élevées pour la
rendre plus efficace, conduirait à une configuration très peu pratique à manier et
probablement difficile à contrôler.
[0008] C'est d'autant plus vrai que le cadre, constitué en des matériaux tels que le métal
ou le plastique, verrait son poids augmenter relativement significativement en cas
d'accroissement sensible de la surface utile de la voilure. Or, le contexte d'utilisation
de tels dispositifs de glisse impose une adaptation constante à des conditions de
vent très changeantes, conduisant à des changements fréquents d'orientation de la
voile équivalents aux manœuvres visant à border/choquer par exemple une voile de planche
à voile, ouvrant/fermant l'angle par rapport à la direction du vent dominant.
[0009] La maniabilité de cette dernière, tenue à la main, devient dès lors une condition
nécessaire pour assurer une réactivité suffisante en vue des changements de position
sans imposer d'efforts physiques démesurés à l'utilisateur. Une voile en forme de
disque à cadre métallique ou plastique et à grand diamètre est vite encombrante et
potentiellement lourde, et guère adaptée à l'agilité et à la vélocité requises pour
faire face aux modifications permanentes de l'aérologie. Il ne s'agit d'ailleurs pas
uniquement de l'orientation du vent, mais aussi de la variation d'intensité nécessitant
ensemble des ajustements constants des positions de la voile. Une symétrie circulaire
est en outre plus susceptible d'obérer la visibilité lorsqu'on augmente le dimensionnement.
Elle est, enfin, moins performante en termes de maintien de cap, de glisse etc.
[0010] La présente invention vise notamment à remédier à ces inconvénients, et plus généralement
à proposer une configuration de voilure qui soit simultanément très aisément maniable,
par toutes les conditions météorologiques, et qui fait cependant preuve d'efficacité
notamment lorsque lesdites conditions sont aux limites, c'est-à-dire notamment par
vents faibles ou par vents forts, tout en préservant pour le pratiquant une qualité
d'utilisation optimale.
[0011] De fait, l'aile de traction autonome de l'invention, également destinée à être utilisée
en complément d'un engin de glisse apte à coopérer avec les pieds d'un utilisateur
et contrôlée par ledit utilisateur via des moyens de préhension manuels placés sur
ladite aile, présente classiquement une surface de voilure délimitée notamment par
un bord d'attaque et un bord de fuite. Selon l'invention, les bords d'attaque et de
fuite sont symétriques par rapport à un plan de symétrie passant par un axe médian
A-A, et en ce que l'envergure L de l'aile, mesurée dans la direction dudit axe A-A,
est supérieure à la longueur maximale 1 de corde, mesurée perpendiculairement audit
axe A-A.
[0012] La corde est ici entendue dans le sens donné en aérodynamique, à savoir la ligne
imaginaire entre le bord d'attaque et le bord de fuite du profil de l'aile. Pour la
première caractéristique de symétrie, ledit plan est en pratique perpendiculaire à
un plan de projection de la surface maximale de voilure. En d'autres termes, le plan
passant par A-A est en fait perpendiculaire à un plan de projection de la plus grande
surface possible de l'aile et passe au milieu des bords d'attaque et de fuite.
[0013] L'idée, à la base de l'invention, est donc de privilégier une forme plutôt allongée
mais complètement réversible du fait de la symétrie des bords d'attaque et de fuite.
Le bord d'attaque est la section avant du profil global d'une aile ou d'une voile,
celle qui fait face au fluide (en l'occurrence l'air) et est par conséquent dessinée
pour assurer le premier "contact" aérodynamique. Le bord de fuite, qui se trouve dans
la partie arrière de l'aile, considérée dans le sens de l'écoulement, est soumis à
l'écoulement du fluide auparavant impacté par le bord d'attaque. Ils assurent en principe
des fonctions différentes, et la caractéristique de l'invention vise à les rendre
chacun polyvalent, assurant indifféremment et tour à tour les deux fonctions. Il n'est
plus nécessaire d'opérer des grands déplacements de la voile visant à s'assurer qu'un
unique bord d'attaque soit systématiquement placé vers l'avant, dans le sens de la
glisse. De fait, l'idée est d'utiliser l'effet dit « twin-tip » utilisé pour les planches
de kitesurf, leur conférant une symétrie rendant l'avant et l'arrière de la planche
jumeaux et permettant de ne pas avoir à se soucier du sens de la planche selon la
direction d'évolution. Dans le cas de l'aile de l'invention, c'est le même principe
de symétrie avant/arrière qui est utilisé : il n'est alors plus nécessaire de faire
réaliser un demi-tour à l'aile en même temps qu'on imprime un virage à la planche.
[0014] C'est d'autant plus vrai qu'elle comporte un profil aérodynamique symétrique par
rapport au plan de symétrie, c'est-à-dire que la voilure entre les bords d'attaque
et de fuite est elle-même conçue pour qu'en action, en tension, il y ait symétrie
dans le profil aérodynamique.
[0015] Contrairement à des ailes de kitesurf par exemple, dont les extrémités latérales
changent de positionnement par rapport à la surface de l'eau à chaque virage, et qui
nécessitent dès lors une forme de symétrie dans cette direction, l'aile de l'invention
peut mais n'a pas besoin de présenter une seconde symétrie par rapport à un axe perpendiculaire
à l'axe de symétrie des bords d'attaque et de fuite. L'asymétrie possible permet de
rechercher des formes plus efficaces, offrant de meilleures performances au vent,
par exemple en privilégiant une surface de voilure plus importante en partie haute,
au dessus de la tête de l'utilisateur.
[0016] En pratique, pour la seconde caractéristique géométrique de l'invention, concernant
l'envergure et la longueur de corde de l'aile, le ratio envergure / longueur de corde
peut être supérieur ou égal à 1,3. Cette caractéristique peut encore être affinée,
en définissant l'allongement de l'aile (qui représente le carré de l'envergure divisé
par la surface de la voilure) comme étant supérieur ou égal à 1,5, et de préférence
supérieur à 2.
[0017] Il est à noter que, en fonctionnement, l'aile présente un dièdre positif qui peut
parfois s'avérer important, selon les conditions de vent. Les caractéristiques mentionnées
ci-dessus doivent donc être entendues pour une aile dont la forme n'est pas aléatoirement
modifiée par lesdites conditions, mais pour la surface réelle d'une aile, notamment
dont la courbure n'est pas accentuée sous l'effet des efforts qui s'y appliquent.
En d'autres termes, ces ratios et seuils mentionnés ne se mesurent pas sur une surface
projetée d'une aile en fonctionnement et présentant un dièdre positif potentiellement
important, mais sur la surface d'une aile au repos, aplatie par exemple par placage
au sol. En fait, une telle aile étant généralement conçue au moyen de logiciels spécialisés,
ceux-ci donnent la surface réelle de l'aile, et sa surface projetée, qui sont donc
parfaitement connues.
[0018] Les bords d'attaque et de fuite peuvent être reliés entre eux par au moins un élément
transversal de rigidification. Cela peut être un espar ou, comme on le verra dans
la suite, un boudin gonflable. Etant donné que le profil de la voilure peut être différent
de celui des éléments de renfort transversaux, au moins ailleurs qu'aux extrémités,
une pièce de tissu peut relier la voilure à au moins un élément transversal de rigidification.
C'est en particulier vrai pour l'élément transversal situé au niveau des moyens de
préhension. De fait, chaque élément transversal ou la pièce de tissu, s'il en existe
une associée à un élément transversal, confèrent à l'aile, au moins à leur voisinage,
un profil aérodynamique symétrique par rapport au plan de symétrie
[0019] Par ailleurs, les extrémités des bords d'attaque et de fuite peuvent se rejoindre
ou être reliées, de chaque côté, par un élément transversal de rigidification.
[0020] La question du cadre, en lien avec les problématiques de rigidité et de poids posées
auparavant, est résolue de la manière suivante, selon l'invention : de préférence,
les bords d'attaque et de fuite comportent sur au moins une portion de leur longueur
des boudins gonflables. De préférence encore, au moins un boudin gonflable est à section
variable, et comporte alors une section maximale entre deux sections minimales. Encore
plus précisément, ladite section maximale peut être localisée au voisinage des moyens
de préhension. De fait, la localisation du maxima au niveau des points de commande,
c'est-à-dire des poignées ou plus généralement de la position des mains en vue de
commander/contrôler l'aile, s'explique notamment par le fait que c'est à ce niveau
que les contraintes sont les plus fortes. Cette portion de section maximale, en pratique
située sensiblement vers le centre du boudin, doit être la plus rigide possible, ce
qui est assuré par le fait que le plus gros diamètre de boudin se trouve à cet endroit.
Les extrémités sont maintenues plus fines, pour réaliser un double gain de poids -
toujours utile pour une structure tenue à la main - et d'encombrement, source de maniabilité.
[0021] Avec le souci constant de la maîtrise du poids de l'ensemble, au moins un des éléments
transversaux de rigidification peut également consister en un boudin gonflable. En
pratique, selon une configuration préférentielle, les bords d'attaque et de fuite
et les éléments transversaux de rigidification sont réalisés en totalité par des boudins
gonflables.
[0022] Dans ce cas, comme tous lesdits éléments, au surplus dans leur intégralité, sont
prévus gonflables, la logique de conception de l'invention exposée auparavant est
la plus aboutie possible, et le confort d'usage est correctement assuré du fait de
la légèreté de l'ensemble, et de la maniabilité qui en résulte. Un autre avantage
prépondérant de cette configuration réside dans la transportabilité de l'aile, qui
s'en trouve grandement facilitée puisque celle-ci est de facto repliable en un volume
réduit lorsque ses armatures sont dégonflées.
[0023] Pour que le gonflage puisse être effectué en une seule opération, les volumes intérieurs
des boudins gonflables peuvent être reliés entre eux par des portions de tube. Selon
une configuration possible, ces portions de tube peuvent être placées à l'extérieur
des boudins.
[0024] Toujours avec les objectifs de légèreté et de maniabilité de l'aile sans renoncer
à lui conférer une surface utile suffisante, elle est de préférence réalisée, au moins
sur la plupart de la surface utile de la voilure, en matériau dont le poids volumique
est compris entre 20 et 200 g/m
2, de préférence compris entre 30 et 150 g/m
2, de préférence encore compris entre 40 et 80 g/m
2. Ainsi, plus précisément, le matériau employé peut par exemple être un tissu polyester,
ou un tissu polyamide notamment connu par la dénomination commerciale « nylon », ou
encore un film PVC, matériaux dont les propriétés mécaniques sont compatibles avec
les contraintes mécaniques subies par une telle aile dans ses conditions d'utilisation
usuelles.
[0025] Pour optimiser les performances relativement au confort d'utilisation, la surface
de voilure de l'aile peut être comprise entre 1 m
2 et 10 m
2, de préférence entre 1,5 m
2 et 6 m
2, de préférence encore entre 2 m
2 et 4 m
2. De fait, comme on l'a mentionné auparavant, l'aile peut être asymétrique par rapport
à un axe médian perpendiculaire à l'axe de symétrie des deux bords d'attaque et de
fuite précédemment défini. Dans cette hypothèse, et selon un exemple non limitatif,
la surface de voilure peut être prévue plus importante au-dessus de cet axe : il est
alors facilement possible de gagner de la surface utile sans perdre de maniabilité.
[0026] Par ailleurs, selon l'invention, les moyens de préhension manuels peuvent consister
en au moins une poignée. Dans l'hypothèse où il y en a plusieurs, celles-ci sont alors
distribuées sur la structure formant l'aile de traction de manière à ce que l'utilisateur
puisse la manipuler le plus commodément possible. En d'autres termes, elles sont placées
de manière à minimiser les efforts pour la déplacer. Ces poignées sont de préférence
prévues en un matériau plutôt assez rigide, afin de gagner en précision de commande.
L'aile de l'invention peut aussi, comme mentionné auparavant, comporter un espar rigide,
qui peut alors être utilisé comme moyen de préhension alternatif, à la place ou en
plus des poignées. Il peut alors remplacer un élément transversal et servir également
pour la rigidification, et avoir ainsi une double fonction. L'aile de l'invention
peut également comporter un mât central rigide orienté parallèlement à la dimension
donnant l'envergure L.
[0027] Alternativement, il peut y avoir un moyen de rigidification central constituée par
un boudin gonflable d'allure centrale et parallèle à l'envergure. Lorsqu'il y a un
élément de type mât central, une armature de contour de l'aile peut être prévue, constituée
d'au moins un boudin gonflable de diamètre moyen très inférieur au diamètre moyen
du boudin du moyen de rigidification central. En d'autres termes, il existe alors
une armature périphérique gonflée, bien plus mince qu'an niveau central.
[0028] Dans tous les cas, il importe que le bord de fuite soit le plus léger possible, pour
que l'aile continue à être aisément manipulable, en particulier lorsqu'elle est en
« drapeau ».
[0029] D'autres buts et avantages de la présente invention apparaîtront au cours de la description
plus détaillée qui va suivre, se rapportant à des modes de réalisation qui ne sont
donnés qu'à titre d'exemples indicatifs et non limitatifs de l'invention.
[0030] La compréhension de cette description sera notamment facilitée en se référant aux
figures jointes en annexe, pour lesquelles :
[Fig.1] La figure 1 représente une vue schématisée et en élévation de face d'un premier
mode de réalisation d'une aile de traction autonome conforme à l'invention.
[Fig.2] La figure 2 montre une vue de côté d'une telle aile de traction ;
[Fig.3] La figure 3 en représente une vue de dessus ; et
[Fig.4] La figure 4 montre une vue en coupe au niveau d'un axe B-B de la figure 1.
[0031] En référence à ces figures, l'aile de traction autonome comporte une armature à deux
bords extérieurs 1, 2 que l'on peut qualifier indistinctement de bord d'attaque et
de bord de fuite, puisqu'ils remplissent les deux fonctions à tour de rôle dans une
configuration parfaitement symétrique par rapport à un premier plan matérialisé, sur
la figure 1, par l'axe A-A. Le fonctionnement est par conséquent réversible, dans
une direction générale de déplacement donnée par la double flèche F apparaissant dans
la figure 1. Les deux bords 1, 2 sont en pratique orientés manuellement par l'utilisateur,
représenté schématiquement en figure 2, en fonction de la direction du vent dominant,
de manière à profiter de la force générée au gré de la commande voulue par l'utilisateur.
[0032] L'armature comportant les bords d'attaque 1 et de fuite 2 est de préférence constituée
de boudins gonflables dont le diamètre maximal se trouve vers le milieu du boudin,
dans la direction axiale, sensiblement à l'endroit où est localisé un boudin transversal
3 de rigidification. Plus précisément, la section maximale se trouve au voisinage
des endroits de saisie de l'aile, représentés par des poignées 14, 14' ; 15, 15'.
Des paires de poignées 14, 14' se trouvent placées sur l'élément transversal 3, vers
les boudins des bords d'attaque 1 et de fuite 2, de façon à permettre un ajustement
en fonction des conditions de navigation. Les poignées centrales sont notamment utiles
en utilisation normale, c'est-à-dire lorsque l'aile tracte l'utilisateur. Des poignées
latérales 15, 15' servent à tenir l'aile lorsqu'elle est en « drapeau », sans qu'elle
s'oppose alors, ou en tout état de cause le moins possible, aux manœuvres entreprises.
[0033] Le boudin transversal 3 se trouve, pour la configuration représentée en figure 1,
au niveau d'un second axe B-B matérialisant un second plan de symétrie, perpendiculaire
à un premier plan de symétrie A-A médian par rapport auquel s'organise la symétrie
des bords d'attaque et de fuite 1, 2. Ces plans de symétrie sont perpendiculaires
au plan de la figure, plan de projection de la plus grande surface de la voile 6.
[0034] Les boudins des bords d'attaque et de fuite 1, 2 comportent au moins une valve de
gonflage/dégonflage 12, 13. La mise en pression du boudin transversal 3 est par exemple
réalisée au moyen d'au moins un tube 10 qui relie le volume intérieur de ce boudin
3, dépourvu d'une telle valve de gonflage/dégonflage, avec le volume d'un des boudins
des bords principaux 1, 2. Dans la configuration représentée, d'autres tubes 11 placés
au niveau de boudins transversaux d'extrémité 4, 5 permettent de faciliter le gonflage
de l'ensemble. Bien d'autres alternatives aux deux valves 12, 13 et aux tubes 10,
11 qui sont représentés en figure 1 sont évidemment possibles, comme deux tubes de
passage reliés aux deux bords 1, 2, ou une seule valve de gonflage/dégonflage pour
l'ensemble coopérant avec les divers tubes, dont les tubes 11 localisés au niveau
des extrémités des boudins des bords principaux 1, 2 etc.
[0035] Les boudins d'extrémités 4, 5 - dont l'un est plus particulièrement visible en figure
3 - d'allure parallèle entre eux sont prévus dans cette configuration pour joindre
les extrémités des boudins des bords d'attaque et de fuite 1, 2. Au moins la moitié
de leurs volumes intérieurs peuvent être en communication directe avec les volumes
des boudins 1,2. La voilure 6 de l'aile munie d'un tel cadre à boudins gonflables
occupe la totalité de l'espace entre ces boudins 1, 2 et 4, 5. Ce cadre délimite par
conséquent la surface utile S prévue pour la voilure 6. Celle-ci se compose par exemple
d'une pièce de toile principale 6 et d'une pièce de tissu additionnelle 7 d'allure
perpendiculaire à la première qui la fixe à l'armature, au moins au niveau du boudin
transversal 3, comme cela sera expliqué en référence à la figure 4. Le dessin de la
voilure 6 et son mode de fixation à l'armature de l'aile permettent comme mentionné
une symétrie du profil aérodynamique, lorsque l'aile est en tension.
[0036] La pression de l'air remplissant les boudins est prévue à une valeur telle que la
rigidité du cadre est assurée. L'avantage de cette solution à boudins gonflables réside
notamment dans le fait que l'augmentation de la rigidification n'implique pas d'augmentation
sensible de poids. Une surcharge significative, si elle avait lieu, serait en l'occurrence
particulièrement dommageable à la maniabilité de l'ensemble du fait de la mise en
œuvre manuelle qui est la base même de l'invention. Comme déjà mentionné, la transportabilité
de l'aile s'en trouve par ailleurs grandement facilitée car elle devient repliable
en un volume réduit après dégonflage.
[0037] L'aile représentée, avec sa structure à double symétrie respectant une condition
géométrique supplémentaire sur les longueurs ou envergure L et largeur ou longueur
de corde 1, permet très concrètement de réaliser une configuration avec une surface
S de voilure 6 suffisante pour la rendre performante sans qu'elle présente un encombrement
qui la rende difficile à manipuler. En particulier, elle ne se développe pas de la
même manière dans toutes les directions, mais conserve - dans au moins une dimension,
en l'espèce au moins celle de la direction B-B - une taille raisonnable qui la rend
facilement manipulable parce qu'elle n'est pas difficile à manœuvrer par rapport au
corps de l'utilisateur.
[0038] Les boudins des bords d'attaque et de fuite 1, 2 sont courbes, même s'ils tendent
en pratique vers des portions rectilignes à leur extrémité. La courbure de l'aile
existe dans deux plans, comme le montrent les figures 2 à 4. La figure 4 montre de
plus qu'au niveau du renfort transversal 3 central, le tissu formant la voilure 6
présente une courbure transversale qui est distincte de la forme dudit renfort 3.
Une pièce 7 additionnelle de tissu, d'allure perpendiculaire au reste de la voilure,
est alors placée entre ladite voilure 6 et l'élément de renfort central 3, fixant
à ce niveau la voilure 6 à l'armature de l'aile. Cette pièce 7 additionnelle détermine
de fait le profil aérodynamique de l'aile, au moins au niveau de son chant de fixation
à la voilure 6, notamment visible lorsque la voilure est soumise à un vent qui la
tend. Ce profil aérodynamique peut aussi être déterminé par l'armature, notamment
par l'élément transversal 3 qui peut, dans certaines configurations, remplacer la
pièce 7.
[0039] De nombreuses variantes de formes sont bien entendu possibles sans obérer les qualités
propres à la configuration de l'invention, à condition de respecter ses caractéristiques
essentielles, telles qu'elles apparaissent notamment dans les figures. Ainsi, à titre
d'exemple, le nombre des boudins transversaux peut varier ; les modalités de gonflage
aussi (une seule valve peut à cet égard suffire) ; des boudins d'extrémité 4, 5 peuvent
être prévus ou non; l'angle séparant les extrémités des bords d'attaque et de fuite
peut varier, changeant l'aspect global du cadre ; une asymétrie de forme peut être
préférée pour améliorer la performance de l'aile etc.
[0040] En tout état de cause, l'exemple de la figure ne doit pas être considéré comme exhaustif
de l'invention, qui englobe au contraire toutes les variantes et versions qui entrent
dans le champ des connaissances ordinaires de l'homme du métier, et qui respectent
le cadre de l'invention tel que tracé dans ce texte.
1. Aile de traction autonome destinée à être utilisée en complément d'un engin de glisse
apte à coopérer avec les pieds d'un utilisateur et contrôlée par ledit utilisateur
via des moyens de préhension manuels (14), (14'), (15), (15') placés sur ladite aile,
présentant une surface (S) de voilure (6) délimitée par un bord d'attaque (1), (2)
et un bord de fuite (2), (1), caractérisée en ce que les bords d'attaque et de fuite (1), (2) sont symétriques par rapport à un plan de
symétrie passant par un axe médian (A-A), et en ce que l'envergure (L) de l'aile, mesurée dans la direction dudit axe (A-A), est supérieure
à la longueur maximale (1) de corde, mesurée perpendiculairement audit axe (A-A).
2. Aile de traction autonome selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce qu'elle comporte un profil aérodynamique symétrique par rapport au plan de symétrie.
3. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le ratio envergure / longueur de corde L:1 est supérieur ou égal à 1,3.
4. Aile de traction autonome selon l'une des revendication précédentes, caractérisée en ce que l'allongement de l'aile L2:S est supérieur ou égal à 1,5.
5. Aile de traction autonome selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que l'allongement de l'aile L2:S est supérieur ou égal à 2.
6. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les bords d'attaque et de fuite (1), (2) sont reliés entre eux par au moins un élément
transversal (3) de rigidification.
7. Aile de traction autonome selon la revendication précédente, caractérisée en ce qu'une pièce de tissu (7) relie la voilure (6) à au moins un élément transversal (3)
de rigidification.
8. Aile de traction autonome selon l'une des revendications 6 et 7, caractérisée en ce que l'élément transversal (3) ou la pièce de tissu (7) confèrent à l'aile, au moins à
leur voisinage, un profil aérodynamique symétrique par rapport au plan de symétrie.
9. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les extrémités des bords d'attaque et de fuite (1), (2) se rejoignent ou sont reliées,
de chaque côté, par un élément transversal de rigidification (4), (5).
10. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les bords d'attaque et de fuite (1), (2) comportent sur au moins une portion de leur
longueur des boudins gonflables.
11. Aile de traction autonome selon la revendication précédente, caractérisée en ce qu'au moins un boudin gonflable est à section variable, et comporte une section maximale
entre deux sections minimales.
12. Aile de traction autonome selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la section maximale est localisée au voisinage des moyens de préhension (14), (14'),
(15), (15').
13. Aile de traction autonome selon l'une des revendications 6 et 9 à 12, caractérisée en ce qu'au moins un des éléments transversaux (3), (4), (5) de rigidification consiste en
un boudin gonflable.
14. Aile de traction autonome selon l'une des revendications 6 et 9 à 13, caractérisée en ce que les bords d'attaque et de fuite (1), (2) et les éléments transversaux de rigidification
(3), (4), (5) sont réalisés en totalité par des boudins gonflables.
15. Aile de traction autonome selon l'une des revendications 10 à 14, caractérisée en ce que les volumes intérieurs des boudins gonflables sont reliés entre eux par des portions
de tube (10), (11).
16. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'aile est réalisée, au moins sur la plupart de la surface utile de la voilure, en
matériau dont le poids volumique est compris entre 20 et 200 g/m2, de préférence compris entre 30 et 150 g/m2, de préférence encore compris entre 40 et 80 g/m2.
17. Aile de traction autonome selon la revendication précédente, caractérisée en ce que le matériau est un tissu polyester ou un tissu polyamide ou un film PVC.
18. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la surface de voilure (6) de l'aile est comprise entre 1 m2 et 10 m2, de préférence entre 1,5 m2 et 6 m2, de préférence encore entre 2 m2 et 4 m2.
19. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'aile est asymétrique par rapport à un axe médian (B-B).
20. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les moyens de préhension manuels consistent en des poignées (14), (14'), (15), (15').
21. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les moyens de préhension manuels consistent en un espar rigide.
22. Aile de traction autonome selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que qu'elle comporte un mât central rigide orienté parallèlement à la dimension donnant
l'envergure (L).
23. Aile de traction autonome selon l'une des revendications 1 à 21, caractérisée en ce que qu'elle comporte un moyen de rigidification central constituée par un boudin gonflable
d'allure centrale et parallèle à l'envergure L.
24. Aile de traction autonome selon la revendication précédente, caractérisée en ce que qu'elle comporte une armature de contour de l'aile constituée d'au moins un boudin
gonflable de diamètre moyen inférieur au diamètre moyen du boudin du moyen de rigidification
central.