Introduction
[0001] La présente invention concerne une plaque de cadran, une bague de liaison pour une
telle plaque de cadran, et un cadran en tant que tel comprenant l'assemblage d'une
plaque de cadran et d'une bague de liaison. Elle concerne aussi une pièce d'horlogerie
intégrant un tel cadran, comme une montre-bracelet.
Etat de l'Art
[0002] Un cadran pour pièce d'horlogerie selon une première solution de l'état de la technique
est décrit par le document
EP3339970. Un tel cadran comprend des pieds soudés sous une plaque de cadran, destinés à la
fixation de la plaque de cadran dans un bâti d'une pièce d'horlogerie, par exemple
par des vis. Cette solution présente l'inconvénient de nécessiter un matériau compatible
avec la soudure pour former le cadran, tout en nécessitant des opérations fastidieuses
de fabrication et d'assemblage, notamment une soudure des pieds puis un vissage dans
un bâti. D'autre part, il existe un risque de générer une situation d'hyperstatisme
si la précision de l'assemblage est imparfaite. Enfin, cette solution est incompatible
avec certaines pièces d'horlogerie pour lesquelles le volume disponible est très restreint
et limitent le passage de vis pour la fixation du cadran, par exemple les montres
bracelets équipées de multiples fonctionnalités mécaniques.
[0003] D'autres solutions, comme celle décrite dans le document
CH696987, nécessitent le soudage ou le collage de deux plaques superposées, ce qui conserve
l'inconvénient d'une fabrication fastidieuse tout en augmentant l'épaisseur du cadran
sur toute sa surface.
[0004] Finalement, les solutions existantes ne permettent pas d'atteindre un résultat satisfaisant
et l'objet général de l'invention est de proposer une solution de cadran pour pièce
d'horlogerie, qui ne comprend pas les inconvénients de l'état de la technique. Plus
précisément, l'invention cherche à atteindre tout ou partie des objets suivants.
[0005] Un premier objet de l'invention est de proposer une solution de cadran adaptée à
tout type de matériau, plus particulièrement à un matériau fragile, comme une céramique.
[0006] Un deuxième objet de l'invention est de proposer une solution de cadran permettant
de combiner une fabrication simple, une intégration conviviale dans une pièce d'horlogerie,
compatible avec toutes les pièces d'horlogerie, y compris les montres bracelets comprenant
avec un faible volume disponible.
[0007] Enfin, un troisième objet de l'invention est de proposer une solution de cadran permettant
d'atteindre une fixation fiable et robuste du cadran sur une ébauche ou un bâti d'une
pièce d'horlogerie.
Brève description de l'invention
[0008] A cet effet, l'invention repose sur une plaque de cadran pour pièce d'horlogerie
destinée à être montée sur une bague de liaison, présentant une première surface inférieure
destinée à être positionnée du côté de l'intérieur d'une pièce d'horlogerie et une
deuxième surface supérieure opposée destinée à être visible, et comprenant une troisième
surface reliant la première et la deuxième surface et formant un contour périphérique
de la plaque de cadran, caractérisée en ce que ladite troisième surface de contour
périphérique comprend une section passant par un plan perpendiculaire à la deuxième
surface comprenant une première partie s'étendant depuis la première surface inférieure
vers la deuxième surface supérieure de la plaque de cadran, dans une direction non
perpendiculaire à ladite première surface inférieure. Cette direction est avantageusement
orientée vers l'extérieur de la plaque de cadran.
[0009] L'invention porte aussi sur une bague de liaison pour une telle plaque de cadran,
caractérisée en ce qu'elle comprend une portion de liaison présentant une surface
de liaison apte à une déformation élastique, destinée à coopérer par contact avec
la troisième surface de contour périphérique d'une plaque de cadran.
[0010] L'invention porte aussi sur un cadran pour pièce d'horlogerie, caractérisé en ce
qu'il comprend l'assemblage d'une plaque de cadran telle que décrite ci-dessus avec
une bague de liaison telle que décrite ci-dessus.
[0011] L'invention porte aussi sur une pièce d'horlogerie en tant que telle, intégrant un
cadran tel que défini ci-dessus. Cette pièce d'horlogerie peut être une montre bracelet.
[0012] L'invention est plus précisément définie par les revendications.
Brève description des figures
[0013] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante d'un mode de réalisation particulier fait à
titre non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente une vue en perspective de dessus d'un cadran selon un mode
de réalisation de l'invention.
La figure 2 représente une vue en coupe transversale d'une plaque de cadran selon
le mode de réalisation de l'invention.
La figure 3 représente une vue en perspective d'une bague de liaison pour cadran selon
le mode de réalisation de l'invention.
Les figures 4 à 6 représentent des vues en coupe transversale pour illustrer la mise
en œuvre de l'assemblage d'une plaque de cadran avec une bague de liaison selon le
mode de réalisation de l'invention.
La figure 7 illustre une vue agrandie de détails de l'assemblage du cadran sur une
ébauche selon le mode de réalisation de l'invention.
La figure 8 illustre une vue en coupe transversale de l'agencement d'un cadran au
sein d'une pièce d'horlogerie selon le mode de réalisation de l'invention.
[0014] L'invention repose sur un cadran 10 illustré par la figure 1, obtenu par l'assemblage
mécanique de deux composants distincts, une plaque de cadran 1 et une bague de liaison
2. La bague de liaison 2 s'étend sous la plaque de cadran 1, en partie périphérique
de la plaque de cadran 1, et a pour fonction de former un composant de fixation amovible
du cadran 10 sur une ébauche de pièce d'horlogerie.
[0015] Par convention, nous choisissons de définir la direction horizontale par toute direction
dans un plan parallèle à un plan horizontal, en particulier à la surface de la plaque
de cadran 1 qui peut être plane ou sensiblement plane. La direction verticale z est
définie par convention comme la direction qui est perpendiculaire à un plan horizontal,
orientée de la plaque de cadran vers le côté destiné à être visible par un porteur
d'une montre intégrant la plaque de cadran. Dans une réalisation pour laquelle la
plaque de cadran 1 n'est pas plane, la direction horizontale sera définie à partir
d'un plan sensiblement tangent à la surface supérieure de la plaque de cadran et perpendiculaire
à la direction verticale z. Avec cette convention, qui permet de simplifier la description
suivante, les adjectifs « supérieur » et « inférieur » permettront donc de caractériser
des éléments respectivement destinés à être orientés selon la direction verticale
du côté visible d'une pièce d'horlogerie et du côté opposé. Par exemple, la surface
supérieure de la plaque de cadran désignera la surface visible par un porteur d'une
montre bracelet, et la surface inférieure de la plaque de cadran la surface invisible,
orientée vers l'intérieur d'une montre, du côté du poignet du porteur de la montre
bracelet. L'homme du métier comprendra que ces termes ainsi définis peuvent être utilisés
quelle que soit la forme de la plaque de cadran, non nécessairement circulaire. D'autre
part, dans toute cette description, nous entendons par « cadran » tout organe indicateur
destiné à être monté fixement au sein d'une boîte de montre. Ainsi, dans le cadre
de l'invention, un compteur d'une indication dérivée de l'heure (un compteur de chronographe,
par exemple) peut être assimilé à un cadran.
[0016] Selon le mode de réalisation illustré par les figures, la plaque de cadran 1 présente
une forme de disque, comprenant une faible épaisseur (aussi appelée hauteur car orientée
selon la direction verticale selon la convention choisie) entre une première surface
12 inférieure plane destinée à être orientée vers l'intérieur d'une montre et une
deuxième surface 13 supérieure plane, opposée et parallèle, destinée à être visible.
Cette plaque de cadran 1 présente un axe central A vertical, passant en son centre.
En variante, la première surface 12 inférieure et/ou la deuxième surface 13 supérieure
peut être non plane, mais par exemple courbée. Elle peut présenter un sommet en son
centre. Elle peut être convexe ou concave. De plus, la plaque de cadran pourrait avoir
une forme non circulaire, comme cela sera mentionné par la suite.
[0017] La figure 2 représente une vue en coupe de la plaque de cadran 1 passant par un plan
médian vertical, c'est-à-dire un plan vertical comprenant l'axe A de la plaque de
cadran ou plus généralement un plan vertical passant au centre de la plaque de cadran
1. Cette figure 2 permet de représenter plus particulièrement une section d'une troisième
surface 11 de la plaque de cadran 1, formant une surface de contour périphérique de
la plaque de cadran 1. Cette troisième surface 11 fait la liaison entre la première
surface 12 inférieure et/ou la deuxième surface 13 supérieure. Elle forme une surface
d'assemblage de la plaque de cadran 1, comme cela sera détaillé par la suite. Cette
section de la troisième surface 11 présente la particularité de ne pas être orientée
selon la direction verticale z. Autrement dit, elle n'est pas perpendiculaire ou sensiblement
perpendiculaire à la plaque de cadran 1, et plus particulièrement à l'une ou l'autre
des première et deuxième surfaces 12, 13.
[0018] Plus précisément, la section de la troisième surface 11 présente une forme particulière
et avantageuse, comprenant notamment :
- une première partie 11a s'étendant depuis la première surface 12 inférieure dans une
direction non perpendiculaire à ladite première surface 12 inférieure, c'est-à-dire
non alignée avec la direction verticale z. Cette première partie 11a s'étend avantageusement
sur au moins un quart de l'épaisseur de la plaque de cadran (autrement dit, un quart
de la hauteur considérée selon la direction verticale z entre les deux première et
deuxième surfaces 12, 13), et
- une deuxième partie 11b s'étendant depuis la deuxième surface 13 supérieure dans une
direction non perpendiculaire à ladite deuxième surface 13 supérieure, c'est-à-dire
non alignée avec la direction verticale z, et
- une troisième partie 11c de liaison entre la première et la deuxième partie, formant
une zone périphérique de liaison de la plaque de cadran 1 apte à une coopération avec
une bague de liaison 2 de cadran, qui sera décrite plus bas.
[0019] Selon le mode de réalisation, la première partie 11a et la deuxième partie 11b de
la troisième surface 11 sont donc inclinées vers l'extérieur de la plaque de cadran
1, c'est-à-dire dans une direction comprenant une composante horizontale qui s'éloigne
des première et deuxième surfaces 12, 13 de la plaque de cadran 1.
[0020] Selon ce mode de réalisation, la première partie 11a de la section de la troisième
surface 11 présente une inclinaison de premier angle a1 relativement à la première
surface 12 et/ou relativement à un plan horizontal. Ce premier angle a1 est avantageusement
compris entre 50° et 70°, voire entre 60° et 70°.
[0021] La deuxième partie 11b de la troisième surface 11 présente une inclinaison de deuxième
angle a2 relativement à la deuxième surface 13 supérieure et/ou relativement à un
plan horizontal. Ce deuxième angle a2 est avantageusement compris entre 60° et 80°,
voire entre 65° et 75°.
[0022] Selon le mode de réalisation, le premier angle a1 est avantageusement inférieur au
deuxième angle a2.
[0023] La troisième partie 11c présente un sommet, c'est-à-dire une zone la plus éloignée
de la deuxième surface 13 supérieure. Ce sommet est sensiblement positionné au milieu
de l'épaisseur de la plaque de cadran 1 ou légèrement sous le plan médian horizontal
de la plaque de cadran 1. Ce sommet consiste en un point selon le mode de réalisation.
[0024] Avantageusement, la troisième partie 11c de liaison est une portion arrondie, notamment
de rayon compris entre 0.1 mm et 0.5 mm. Elle permet de relier les deux parties 11a
et 11b pour former une courbe continue. Cette courbe arrondie est avantageusement
sans aspérité.
[0025] La première partie 11a et la deuxième partie 11b sont des parties linéaires inclinées
dans le mode de réalisation, mais pourraient en variante présenter d'autres formes
non nécessairement linéaires.
[0026] Préférentiellement, la troisième surface 11 de contour périphérique s'étend sur tout
le pourtour de la plaque de cadran 1. En alternative, elle pourrait s'étendre selon
un ou plusieurs secteurs sur le pourtour de la plaque de cadran 1. Dans le mode de
réalisation décrit, la plaque de cadran est une surface de révolution d'axe A. Toutes
les sections obtenues par un plan médian vertical, c'est-à-dire un plan perpendiculaire
à la deuxième surface 13 supérieure comprenant son axe et/ou son centre, comprennent
avantageusement la même forme. Autrement dit, la plaque de cadran ne comprend de préférence
pas de discontinuité sur son contour périphérique, qui présente une section horizontale
de géométrie bien définie, par exemple circulaire, rectangulaire, polygonale, etc.,
et particulièrement sans troncature.
[0027] En variante, la plaque de cadran pourrait ne pas être circulaire, mais par exemple
polygonale, carrée, ou rectangulaire. Dans tous les cas, il est avantageux que toutes
les sections ou presque toutes les sections par un plan médian vertical comprennent
la même forme.
[0028] La plaque de cadran 1 peut être à base de céramique, notamment une zircone ou une
alumine, une céramique fluorescente et/ou phosphorescente, ou une céramique composite
à base de zircone yttriée et d'aluminate de strontium dopée Dy/Eu. Elle peut notamment
être avantageusement en « zircone luminescente », par exemple telle que décrite dans
la demande de brevet
EP2730636. En variante, elle peut être à base de matériau composite. En variante encore, elle
peut être à base d'une pierre, notamment de l'onyx, de l'opale, de la turquoise ou
du saphir, ou à base de nacre. Nous entendons par l'expression « à base d'un certain
matériau » le fait que la plaque de cadran comprend au moins 50% en poids, voire au
moins 80% en poids, dudit matériau.
[0029] La plaque de cadran 1 peut être revêtue d'une couche de vernis, par exemple un vernis
comprenant une propriété fluorescente et/ou phosphorescente, de sorte à moduler l'apparence
de jour et de nuit de la plaque de cadran. En variante, le cadran 10 peut comprendre
une deuxième plaque massive comprenant une propriété fluorescente et/ou phosphorescente
fixée sous la première surface 12 inférieure de la plaque de cadran 1.
[0030] Selon le mode de réalisation, le cadran 10 comprend de plus une bague de liaison
2, plus particulièrement représentée par les figures 3 et 7, destinée à un assemblage
avec la plaque de cadran 1 décrite précédemment. Cette bague de liaison 2 est destinée
à remplir la fonction d'assemblage du cadran 10 sur une ébauche d'un mouvement horloger
ou d'une pièce d'horlogerie, comme cela sera détaillé par la suite. La bague de liaison
2 est de préférence en métal ou en alliage métallique. Elle peut être fabriquée en
laiton ou en acier, notamment en Nivaflex®.
[0031] La bague de liaison 2 comprend une portion de liaison 21 dans sa partie supérieure,
présentant une surface de liaison 210 destinée à coopérer avec la troisième surface
11 de contour périphérique de la plaque de cadran 1. La portion de liaison 21 est
donc destinée à la fixation de la plaque de cadran 1. Selon le mode de réalisation,
la surface de liaison 210 présente une forme tronconique, et est apte à une déformation
élastique. En variante, la portion de liaison 21 pourrait présenter une autre forme,
apte à une déformation élastique. Avantageusement, la portion de liaison comprend
au moins une section passant par un plan vertical comprenant une inclinaison par rapport
à la direction verticale, de sorte que son extrémité supérieure soit décalée en direction
de la plaque de cadran 1 ou vers le centre de la bague de liaison par rapport à une
direction qui serait verticale. Ainsi, au moins une partie de portion de liaison présente
une inclinaison vers le centre de la bague de liaison relativement à une direction
perpendiculaire au plan de la bague de liaison. Comme cela sera détaillé par la suite,
cette portion de liaison 21 remplit la fonction de maintien d'une plaque de cadran
dans sa position assemblée. Au moins une partie de sa surface de liaison 210 reste
donc en contact direct ou indirect avec la plaque de cadran dans sa position assemblée,
pour exercer une force de maintien sur cette plaque de cadran. Naturellement, ce maintien
est de préférence réversible, et cette portion de liaison participe donc à un maintien
amovible de la plaque de cadran. D'autre part, la portion de liaison est adaptée pour
venir en appui sur le contour périphérique d'une plaque de cadran. Par un tel appui,
elle est apte à exercer une force comprenant au moins une composante orientée vers
le centre la plaque de cadran, particulièrement une composante radiale dans le cas
d'une plaque de cadran circulaire.
[0032] La portion de liaison 21 comprend de plus une surface de support 211 horizontale
ou sensiblement horizontale destinée à recevoir l'appui d'une partie latérale, ou
partie périphérique, de la première surface 12 inférieure de la plaque de cadran 1.
[0033] La bague de liaison 2 comprend de plus une portion de fixation inférieure, qui s'étend
sous la portion de liaison 21, et qui est destinée à la fixation de la bague de liaison
2 sur une ébauche de pièce d'horlogerie, et donc à la fixation d'un cadran au sein
d'une pièce d'horlogerie. Selon le mode de réalisation, cette portion de fixation
inférieure présente la forme d'une jupe 22 qui s'étend sensiblement dans une direction
opposée à la surface de liaison 210, relativement à la surface de support 211. Autrement
dit, la portion de liaison 21 et la portion de fixation inférieure forment des portions
agencées sensiblement selon la direction verticale, qui sont réparties de part et
d'autre de la surface de support 211 horizontale ou sensiblement horizontale.
[0034] La jupe 22 du mode de réalisation s'étend selon une direction verticale. Elle comprend
au moins un élément élastique 220. Préférentiellement, cet élément élastique 220 s'étend
partiellement sur la hauteur h de la jupe 22. L'élément élastique 220 se présente
avantageusement sous la forme d'une lame encastrée dans la paroi de la jupe 22. Il
peut, par exemple, se présenter sous la forme d'une lame encastrée à ses deux extrémités.
Une telle lame peut s'étendre dans une direction sensiblement horizontale. Elle peut
être formée par au moins une fente 221 traversante, ou découpe, s'étendant dans un
plan horizontal, et formée dans la paroi de la jupe 22. Préférentiellement, la jupe
22 comprend plusieurs éléments élastiques. Selon le mode de réalisation, la jupe 22
comprend trois éléments élastiques 220, 220', 220" identiques. Ces trois éléments
sont avantageusement équirépartis sur le pourtour de la bague de liaison 2.
[0035] La portion de fixation de la bague de liaison, c'est-à-dire la jupe 22 dans le mode
de réalisation, présente une forme conçue pour coopérer avec une ébauche d'une pièce
d'horlogerie, comme cela sera détaillé par la suite en référence à la figure 7. Cette
ébauche comprend donc la forme et les éléments complémentaires à la portion de fixation
de la bague de liaison pour permettre la mise en œuvre de la fonction de fixation.
Cette fixation est amovible. Selon le mode de réalisation, cette fixation se fait
sans outil. Elle est de type clippage ou emboîtement élastique.
[0036] Les figures 4 à 6 illustrent plus précisément l'assemblage d'une plaque de cadran
1 avec une bague de liaison 2. Selon le mode de réalisation, l'assemblage se fait
par chassage ou clippage, à savoir par emboîtement élastique. Cet assemblage se fait
donc sans nécessairement d'outil. Il ne nécessite pas non plus d'opération fastidieuse
comme un soudage ou un collage. Il peut être de plus réversible, amovible.
[0037] La figure 4 illustre une phase d'approche de la plaque de cadran 1 au-dessus de la
portion de liaison 21 de la bague de liaison 2. La première partie 11a de la section
de la troisième surface 11 de la plaque de cadran 1 vient en appui sur l'extrémité
supérieure de la surface de liaison 210 de la bague de liaison 2. Les dimensions de
la surface de liaison 210 tronconique sont telles que la pression vers le bas exercée
sur la plaque de cadran 1 induit alors une déformation élastique progressive de la
portion de liaison 21 de la bague de liaison 2 avec laquelle coopère la troisième
surface 11. Durant toute cette phase d'assemblage, la troisième surface 11 de la plaque
de cadran 1 coopère donc avec la surface de liaison 210 par contact. Selon le mode
de réalisation, la portion de liaison 21, qui est inclinée du côté de la plaque de
cadran par rapport à une direction verticale dans sa position de repos, est donc écartée
en direction de la direction verticale par le contact de sa surface de liaison 210
avec la plaque de cadran 1.
[0038] Le mouvement d'assemblage est poursuivi jusqu'à ce que la première surface 12 inférieure
de la plaque de cadran 1 vienne en butée sur la surface de support 211 de la bague
de liaison 2, comme représenté sur la figure 5. Dans cette configuration finale d'assemblage,
seule la portion arrondie 11c de la section de la troisième surface 11 est en contact
avec la surface de liaison 210 de la bague de liaison 2. Du fait de la déformation
de la portion de liaison 21, cette dernière exerce une force de maintien sur la plaque
de cadran 1, qui permet son maintien fiable et robuste. En outre, la surface de liaison
210 de la portion de liaison 21 de la bague de liaison 2 présente la particularité
avantageuse d'orienter la force de maintien vers le bas, c'est-à-dire d'exercer une
force qui tend à plaquer la première surface 12 inférieure de la plaque de cadran
1 à l'encontre de la surface de support 211 de la bague de liaison 2. Elle s'oppose
ainsi au retrait de la plaque de cadran 1 et favorise son maintien stable. Dans la
configuration finale d'assemblage, la surface de liaison 210 reste donc en contact
avec la plaque de cadran 1 pour assurer son maintien. De plus, la portion de liaison
21 reste dans une position déformée dans la configuration finale, de sorte qu'elle
exerce une force de rappel élastique sur la plaque de cadran, remplissant ainsi la
fonction de maintien. Avantageusement, cette force de rappel comprend au moins une
composante orientée vers le centre de la plaque de cadran.
[0039] En remarque, les contraintes exercées par cette force de maintien se concentrent
sur la portion 11c, ce qui permet avantageusement de minimiser les contraintes au
sein du matériau constitutif de la plaque de cadran, tout en garantissant une force
de tenue adéquate de la plaque de cadran sur la bague. Dans le mode de réalisation,
la zone de contact de la section de la troisième surface 11 se réduit en fait à un
point, qui est le sommet mentionné précédemment de la troisième partie 11c. Il en
résulte que le contact entre la troisième surface 11 et la surface de liaison 210
est un contact linéique ou sensiblement linéique.
[0040] La figure 6 illustre une phase de dissociation de la plaque de cadran 1 de la bague
de liaison 2. Pour cela, un pivotement de la plaque de cadran 1 est réalisé, par exemple
en faisant levier sur une zone de la plaque de cadran 1. Le contact linéique ou sensiblement
linéique susmentionné entre la troisième surface 11 de la plaque de cadran 1 et la
surface de liaison 210 de la bague de liaison 2 permet de favoriser ce démontage de
la plaque de cadran 1, en définissant une zone de pivotement P avantageuse de la plaque
de cadran 1 au niveau de sa troisième partie 11c de sa troisième surface 11, qui pivote
contre la surface de liaison 210 de la portion de liaison 21 de la bague de liaison
2. Cette dernière se déforme élastiquement lors de cette opération. Ainsi, la solution
selon le mode de réalisation permet aussi le démontage de la plaque de cadran 1 de
la bague de liaison 2, ce qui est particulièrement avantageux dans le cadre d'une
éventuelle opération de service après-vente, par exemple s'il s'avère nécessaire de
remplacer la bague de liaison 2 ou la plaque de cadran 1. La plaque de cadran 1 et
la bague de liaison 2 restent donc toujours deux composants distincts, qui peuvent
être assemblés de manière amovible, selon le mode de réalisation. En variante, il
pourrait être préféré de réaliser un assemblage plus difficilement amovible sans sortir
du cadre de l'invention, par exemple en modifiant les géométries des surfaces 11 et
210.
[0041] Préférentiellement, comme décrit selon le mode de réalisation, la troisième surface
11 de la plaque de cadran 1 est une surface périphérique extérieure de la plaque de
cadran 1. Dans ce cas de figure particulier d'une plaque de cadran en forme de disque,
le sommet de la troisième partie 11c appartient à un cercle centré sur l'axe A, dont
le rayon R, visible sur la figure 2, définit le plus grand rayon de la plaque de cadran
1.
[0042] Grâce à cette réalisation, la plaque de cadran 1 a pour avantage de pouvoir être
réalisée en un matériau fragile, notamment un matériau ne présentant pas de déformation
plastique sous contrainte, comme cela a été précisé.
[0043] Ensuite, lorsqu'un cadran 10 formé par l'assemblage d'une plaque de cadran 1 et d'une
bague de liaison 2 est obtenu, comme illustré par les figures 1 et 5, le cadran 10
est prêt à être monté au sein d'une pièce d'horlogerie. La figure 7 illustre plus
spécifiquement une phase de fixation du cadran 10, et plus précisément de la bague
de liaison 2, selon le mode de réalisation sur une ébauche 3 d'une pièce d'horlogerie.
Sur cette figure, le cadran 10 est dans une phase d'approche au-dessus d'une ébauche.
Cette ébauche 3 comprend des protubérances 31, faisant saillie, conformées pour coopérer
avec les éléments élastiques 220, 220', 220" de la bague de liaison 2. Lorsque le
cadran 10 poursuit sa descente, chaque lame 220 est écartée par une protubérance 31,
en se déformant élastiquement. Ce mouvement est poursuivi jusqu'à ce que la première
surface 12 inférieure de la plaque de cadran 1 vienne en butée sur l'ébauche 3.
[0044] Optionnellement, la jupe 22 de la bague de liaison 2 comprend également une surface
222 orientée verticalement ou sensiblement verticalement, qui est prévue pour venir
en butée à l'encontre d'une surface 33 de l'ébauche 3 orientée de même verticalement
ou sensiblement verticalement. Ces éléments ont pour fonction d'assurer un indexage
angulaire du cadran sur l'ébauche. Alternativement ou complémentairement, la bague
de liaison 2 peut directement coopérer avec une carrure 4 ou tout composant d'une
pièce d'horlogerie, de sorte à permettre le positionnement angulaire du cadran 10
au sein d'une pièce d'horlogerie.
[0045] Comme cela ressort de la description précédente, la bague de liaison 2 selon le mode
de réalisation a également pour avantage de permettre l'assemblage du cadran 10 sur
un mouvement d'horlogerie, sans nécessiter des vis d'assemblage ou des pieds, pour
lesquels des espaces devraient être prévus au sein dudit mouvement d'horlogerie. Elle
reste ainsi compatible avec une intégration d'un cadran au sein d'un mouvement d'horlogerie
qui laisse peu d'espace libre pour le positionnement du cadran.
[0046] Le figure 8 illustre le positionnement final d'un cadran selon le mode de réalisation
de l'invention au sein d'une pièce d'horlogerie. Dans cette position, la bague de
liaison 2 est fixé sur une ébauche 3 du mouvement horloger 30, comme cela a été décrit
précédemment. La première surface 12 inférieure de la plaque de cadran 1 est en appui
sur la surface de support 211 de la bague de la liaison 2 sur sa partie périphérique,
et en appui sur une surface supérieure 32 de l'ébauche 3 dans la partie centrale de
sa surface. En variante, elle pourrait être positionnée contre toute autre butée agencée
pour stopper le déplacement vertical du cadran 10 vers l'intérieur de la pièce d'horlogerie.
[0047] De plus, dans cette réalisation, il apparaît que la bague de liaison 2 comprend une
ou plusieurs surfaces spécifiques conçues pour coopérer avec une carrure 4 d'une boîte
40 de montre de la pièce d'horlogerie, pour permettre de délimiter l'ébat axial du
cadran 10, et notamment d'atténuer l'effet d'éventuels chocs. A cet effet, la bague
de liaison 2 peut comprendre une surface horizontale 212 ou sensiblement horizontale
agencée au niveau de l'extrémité supérieure de sa portion de liaison 21, qui est positionnée
en butée contre une surface horizontale 410 ou sensiblement horizontale de la carrure
4. En remarque, cette butée ou appui peut présenter volontairement un jeu. Selon le
mode de réalisation, la surface horizontale 212 de la bague de liaison 2 est masquée
par un réhaut 41 de la carrure 4, dont la surface horizontale 410 correspondante est
formée sous le réhaut 41. D'autre part, la bague de liaison 2 comprend une surface
verticale 213 ou sensiblement verticale, qui coopère avec une surface verticale 411
ou sensiblement verticale de la carrure 4. Cette coopération entre lesdites deux surfaces
verticales 213, 411 permet le guidage du cadran 10 dans la boîte 40 de montre. Cette
coopération se fait par contact. Elle peut comprendre un jeu. Par ce biais, le montage
du cadran peut ainsi être réalisé directement entre le cadran 10 et la boîte 40, indépendamment
du mouvement d'horlogerie 30 comprenant l'ébauche 3 sur laquelle est monté le cadran
10. Une telle solution est donc particulièrement avantageuse dans la précision d'assemblage
d'un cadran au sein d'une boîte de montre, en permettant ainsi de réduire la chaîne
de cotes intervenant dans l'assemblage.
[0048] Naturellement, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit et le
cadran selon le mode de réalisation de l'invention reste compatible pour un montage
dans toute pièce d'horlogerie, non nécessairement selon l'agencement particulier représenté
à titre d'exemple sur la figure 8.
1. Plaque de cadran (1) pour pièce d'horlogerie destinée à être montée sur une bague
de liaison (2), présentant une première surface (12) inférieure destinée à être positionnée
du côté intérieur d'une pièce d'horlogerie et une deuxième surface (13) supérieure
opposée destinée à être visible, et comprenant une troisième surface (11) reliant
la première et la deuxième surface et formant un contour périphérique de la plaque
de cadran, caractérisée en ce que ladite troisième surface (11) de contour périphérique comprend une section passant
par un plan perpendiculaire à la deuxième surface (13) comprenant une première partie
(11a) s'étendant depuis la première surface (12) inférieure vers la deuxième surface
(13) supérieure de la plaque de cadran (1), dans une direction non perpendiculaire
à ladite première surface (12) inférieure, et notamment inclinée vers l'extérieur
de la plaque de cadran (1).
2. Plaque de cadran (1) pour pièce d'horlogerie selon la revendication précédente,
caractérisée en ce que la section de ladite troisième surface (11) de contour périphérique comprend de plus
:
- une deuxième partie (11b) s'étendant depuis la deuxième surface (13) supérieure
dans une direction non perpendiculaire à ladite deuxième surface (13) supérieure,
et notamment inclinée vers l'extérieur de la plaque de cadran (1), et
- une troisième partie (11c) de liaison entre la première et la deuxième partie, formant
une zone périphérique de liaison de la plaque de cadran (1) apte à une coopération
avec la bague de liaison (2) de cadran.
3. Plaque de cadran (1) pour pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce que la première partie (11a) de la section de la troisième surface (11) s'étend sur une
hauteur représentant au moins un quart de l'épaisseur de la plaque de cadran (1).
4. Plaque de cadran (1) pour pièce d'horlogerie selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la première partie (11a) de la troisième surface (11) présente une inclinaison de
premier angle a1 relativement à la première surface (12), en ce que la deuxième partie (11b) de la troisième surface (11) présente une inclinaison de
deuxième angle a2 relativement à la deuxième surface (13) supérieure, et en ce que le premier angle a1 est compris entre 50° et 70°, voire entre 60° et 70°, et en ce que le deuxième angle a2 est compris entre 60° et 80°, voire entre 65° et 75°.
5. Plaque de cadran (1) pour pièce d'horlogerie selon l'une des revendications 2 à 4,
caractérisée en ce que la troisième partie (11c) présente un sommet le plus éloigné de la deuxième surface
(13) supérieure notamment sensiblement positionné au milieu de l'épaisseur de la plaque
de cadran (1).
6. Plaque de cadran (1) pour pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce que la troisième partie (11c) de liaison est une portion arrondie, notamment de rayon
compris entre 0.1 mm et 0.5 mm.
7. Plaque de cadran (1) pour pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce qu'elle est à base de céramique, notamment une zircone ou une alumine, une céramique
fluorescente et/ou phosphorescente, ou une céramique composite à base de zircone yttriée
et d'aluminate de strontium dopée Dy/Eu, ou en ce qu'elle est à base de matériau composite, ou en ce qu'elle est à base d'une pierre, notamment de l'onyx, de l'opale, de la turquoise ou
du saphir, ou en ce qu'elle est à base de nacre.
8. Bague de liaison (2) pour une plaque de cadran (1) selon l'une des revendications
précédentes, caractérisée en ce qu'elle comprend une portion de liaison (21) présentant une surface de liaison (210)
apte à une déformation élastique, destinée à coopérer par contact avec une troisième
surface (11) de contour périphérique d'une plaque de cadran (1) pour assurer son maintien
dans une configuration assemblée avec la bague de liaison.
9. Bague de liaison (2) pour une plaque de cadran (1) selon la revendication précédente,
caractérisée en ce que la portion de liaison (21) présente une surface de liaison (210) de forme tronconique
et/ou une partie de portion de liaison présentant une inclinaison vers le centre de
la bague de liaison relativement à une direction perpendiculaire au plan de la bague
de liaison.
10. Bague de liaison (2) pour une plaque de cadran (1) selon la revendication 8 ou 9,
caractérisée en ce qu'elle comprend une jupe (22) comprenant au moins un élément élastique (220) se présentant
sous la forme d'une lame encastrée, ladite jupe (22) s'étendant sensiblement dans
une direction opposée à la surface de liaison (210) relativement à une surface de
support (211).
11. Cadran pour pièce d'horlogerie, caractérisé en ce qu'il comprend l'assemblage d'une plaque de cadran (1) selon l'une des revendications
1 à 7 avec une bague de liaison (2) selon l'une des revendications 8 à 10 et en ce que ledit assemblage est fait par chassage, induisant une déformation élastique de la
portion de liaison (21) de la bague de liaison (2) avec laquelle coopère la troisième
surface (11) de la plaque de cadran (1).
12. Cadran pour pièce d'horlogerie selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la troisième surface (11) de la plaque de cadran présente un contact linéique ou
sensiblement linéique avec la surface de liaison (210) de la portion de liaison (21).
13. Pièce d'horlogerie, notamment montre bracelet, caractérisée en ce qu'elle comprend un cadran selon l'une des revendications 11 ou 12.
14. Pièce d'horlogerie selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la bague de liaison (2) du cadran est fixée sur une ébauche (3) d'un mouvement horloger
(30).
15. Pièce d'horlogerie selon la revendication 13 ou 14, caractérisée en ce qu'elle comprend une carrure (4), en ce que la bague de liaison (2) comprend une surface horizontale (212) ou sensiblement horizontale
et/ou une surface verticale (213) ou sensiblement verticale, et en ce que la carrure (4) comprend une surface horizontale (410) ou sensiblement horizontale
apte à être en appui sur ladite surface horizontale (212) de la bague de liaison (2)
et/ou en ce que la carrure (4) comprend une surface verticale (411) ou sensiblement verticale apte
à être en contact avec ladite surface verticale (213) de la bague de liaison (2).