Domaine technique de l'invention
[0001] L'invention concerne un procédé de réalisation d'un dispositif micro-fluidique ainsi
que le dispositif micro-fluidique pouvant être réalisé par ledit procédé. Le procédé
consiste notamment à réaliser un embossage d'un substrat qui est à base de papier.
Etat de la technique
[0002] Pour établir un diagnostic biologique ou médical, on cherche de plus en plus à manipuler
et analyser des échantillons liquides de petit volume de la manière la plus simple
et la moins intrusive possible.
[0003] La micro-fluidique permet d'effectuer des manipulations et des analyses sur de petits
échantillons de liquide, de l'ordre de quelques dizaines de microlitres à quelques
millilitres. En général, les dispositifs micro-fluidiques sont réalisés en coulant
des matériaux réticulants de type PDMS (poly-diméthyl siloxane) sur des moules préalablement
usinés. La fabrication de ces dispositifs micro-fluidiques nécessite des équipements
de type salle blanche impliquant des moyens et des temps de fabrication importants.
[0004] Il existe actuellement une technologie moins coûteuse qui consiste à fabriquer des
circuits micro-fluidiques dans un substrat à base de papier présentant un traitement
de surface hydrophobe.
[0006] Dans ces solutions antérieures, le circuit micro-fluidique réalisé par embossage
peut être fermé par le dessus avec un film adhésif transparent en utilisant principalement
des matériaux à base de poly(téréphtalate d'éthylène) (PET) ou d'éthylène-acétate
de vinyle (EVA). L'écoulement des échantillons biologiques est alors possible en imposant
une pression positive en entrée du circuit à l'aide d'une ou plusieurs pompes.
[0007] Les dispositifs actuels ne permettent cependant pas de réaliser directement des mesures
sur un échantillon biologique.
[0008] Il existe donc un besoin de disposer d'une solution simple, peu coûteuse pour réaliser
des mesures sur un échantillon biologique placé dans un dispositif micro-fluidique
doté d'un substrat à base de papier.
Exposé de l'invention
[0009] Ce but est atteint par un procédé de réalisation d'un dispositif micro-fluidique,
ce procédé comportant une étape d'embossage d'un substrat composé d'au moins deux
couches superposées, une première couche réalisée en papier et une deuxième couche
déposée sur la première couche et réalisée dans un matériau à base de polymère de
vinylidène et présentant une face dite supérieure à embosser, ladite étape d'embossage
étant réalisée sur ladite face supérieure de la deuxième couche du substrat pour y
former un motif, ledit motif comportant au moins une cavité délimitée par au moins
une paroi de fond et une paroi latérale, ledit procédé comportant également une étape
de réalisation d'électrodes conductrices par sérigraphie au fond de ladite cavité.
[0010] Selon une particularité, les électrodes comportent au moins une électrode de référence
et une ou plusieurs électrodes de travail.
[0011] Selon une autre particularité, chaque électrode est sérigraphiée à l'encre en Argent
sur le substrat.
[0012] Selon une autre particularité, l'électrode de référence est ensuite recouverte d'une
encre Ag/AgCl et chaque électrode de travail d'une encre carbone.
[0013] Selon une autre particularité, un isolant est déposé autour de chaque électrode.
[0014] L'invention concerne également un dispositif micro-fluidique, le dispositif comportant
un substrat composé d'au moins deux couches superposées, une première couche réalisée
en papier et une deuxième couche déposée sur la première couche, réalisée dans un
matériau à base de polymère de vinylidène et présentant une face dite supérieure à
embosser, ledit substrat étant embossé sur au moins une partie de la face supérieure
de sa deuxième couche pour y former un motif, ledit motif comportant au moins une
cavité délimitée par au moins une paroi de fond et une paroi latérale, ledit dispositif
comportant également des électrodes conductrices réalisées par sérigraphie au fond
de ladite cavité.
[0015] Selon une particularité, les électrodes comportent au moins une électrode de référence
et une ou plusieurs électrodes de travail.
[0016] Selon une autre particularité, chaque électrode est sérigraphiée à l'encre en Argent
sur le substrat.
[0017] Selon une autre particularité, l'électrode de référence est ensuite recouverte d'une
encre Ag/AgCl et chaque électrode de travail d'une encre carbone.
[0018] Selon une autre particularité, le dispositif comporte un isolant déposé autour de
chaque électrode.
Brève description des figures
[0019] D'autres caractéristiques et avantages vont apparaître dans la description détaillée
qui suit, faite en liaison avec les figures listées ci-dessous :
- La figure 1 représente les différentes étapes de préparation et d'analyse d'un échantillon
biologique contenant des espèces biologiques ;
- La figure 2 illustre les différentes étapes de réalisation du substrat employé dans
un dispositif micro-fluidique conforme à l'invention ;
- Les figures 3A et 3B représentent deux variantes de fabrication d'un dispositif micro-fluidique
conforme à l'invention.
- La figure 4 représente un dispositif micro-fluidique comprenant un substrat à base
de papier réalisé selon le procédé conforme à l'invention ;
- La figure 5 représente le dispositif de la figure 4, vu en éclaté, et illustre le
principe de réalisation de ce dispositif en plusieurs couches ;
- La figure 6 illustre les différentes étapes de réalisation des électrodes conductrices
sur un substrat d'un dispositif conforme à l'invention ;
Description détaillée d'au moins un mode de réalisation
[0020] L'invention vise à utiliser un substrat à base de papier pour la réalisation d'un
dispositif micro-fluidique. Le dispositif micro-fluidique obtenu sera notamment apte
à réaliser une ou plusieurs des étapes de préparation et d'analyse d'un échantillon
biologique contenant des espèces biologiques. De manière non limitative, en référence
à la figure 1, ces étapes peuvent notamment être les suivantes :
- E1 : Concentration des espèces biologiques présentes dans l'échantillon biologique,
- E2 : Lavage pour purification, pour élimination des interférents de culture,
- E3 : Apport d'un milieu de culture,
- E4 : Culture des espèces biologiques,
- E5 : Suivi optique de croissance lors de la culture et comptage des colonies,
- E6 : Lavage, pour élimination des inhibiteurs de PCR,
- E7 : Lyse mécanique des espèces biologiques présentes dans l'échantillon en vue d'en
extraire un matériel biologique à étudier,
- E8 : Séparation entre le matériel biologique à étudier et les polluants présents,
- E9 : Détection de présence de pathogènes dans le matériel biologique par amplification
biomoléculaire de type qPCR ("quantitative Polymerase Chain Reaction"), LAMP ("Loop
mediated isothermal amplification"), RPA (Recombinase Polymerase Amplification) et
détection optique tel que par exemple fluorescence, colorimétrie, imagerie holographique,
turbidimétrie, pHmétrie en liaison avec la réaction d'amplification.
[0021] L'objet de la présente invention est de proposer une couche facilement réalisable
et multifonctionnelle sur papier dans le domaine du diagnostic biologique.
[0022] Le dispositif micro-fluidique comporte un substrat 2 formé d'au moins deux couches
20, 21, avantageusement uniquement deux couches.
[0023] La première couche 20 du substrat 2 est formée d'un papier présentant les propriétés
suivantes :
- Bonne résistance mécanique à la traction et bonne cohésion de surface préalable,
- Faible absorption d'eau,
- Énergie de surface permettant l'étalement de la préparation de couchage.
[0024] De manière non limitative, le papier employé est vendu sous la marque « Powercoat
» (marque déposée) présentant un grammage de 219 g/m
2.
[0025] La deuxième couche 21 du substrat 2 est déposée sur la première couche en « Powercoat
».
[0026] Cette deuxième couche doit avantageusement présenter les caractéristiques suivantes
:
- Former une barrière aux liquides et aux gaz ; En effet, lors d'une réaction d'amplification,
l'échantillon étant amené à être chauffé au minimum à 65°C pendant 30 min, cette couche
doit être suffisamment étanche pour contenir toute la vapeur générée lors du chauffage
;
- Être déformable par embossage à température ambiante, en particulier pour pouvoir
réaliser un circuit fluidique ainsi qu'une surface rugueuse permettant la mise en
œuvre de l'étape de lyse des bactéries ;
- Être résistante à la déchirure, notamment lors des différentes étapes de préparation
de l'échantillon ;
- Être compatible avec l'amplification d'ADN (PCR, LAMP,...) ;
- Être compatible avec les techniques d'électronique imprimée (ex : impression ou sérigraphie
de lignes conductrices/ électrodes) ;
- Disposer d'une forte énergie de surface pour permettre un bon étalement de l'échantillon
liquide injecté ;
[0027] La deuxième couche 21 est avantageusement un polymère de vinylidène, avantageusement
du "polychlorure de vinylidène" (ci-après PVDC) ou du polyfluorure de vinylidène (PVDF),
avantageusement du polychlorure de vinylidène PVDC. Dans la suite de la description,
de manière non limitative, on choisit d'employer une deuxième couche 21 à base de
PVDC.
[0028] Le PVDC désigne différents copolymères à base de chlorure de vinylidène qui peuvent
être associés à d'autres polymères aux propriétés complémentaires. La copolymérisation
du chlorure de vinylidène avec différents co-monomères conduit à une gamme de polymères
semi-cristallins aux propriétés spécifiques remarquables (imperméabilité à l'oxygène,
à différents gaz et à la vapeur d'eau, scellabilité, imprimabilité, transparence...).
Les principaux co-monomères utilisés sont :
- les acrylates de méthyle, d'éthyle ou de butyle ;
- l'acrylonitrile, le méthacrylate de méthyle, le méthacrylonitrile ;
- le chlorure de vinyle ;
- des acides carboxyliques insaturés ;
[0029] La figure 2 représente un exemple du procédé de fabrication du substrat 2.
[0030] E10 : La couche 21 de PVDC est déposée sur la première couche 20 de papier par enduction.
La couche de PVDC est déposée à une épaisseur comprise entre 5 et 20 µm, ce qui correspond
à des grammages compris entre 15 et 25 g/m
2. Cette technique permet de déposer une préparation à base de PVDC sur le papier puis
de racler l'excès pour ne garder qu'une fine couche fonctionnelle. Un séchage est
ensuite effectué pour évaporer le surplus d'eau. Le séchage peut être réalisé à température
ambiante il est possible de le réaliser à des températures allant jusqu'à 70°C voire
90°C pour accélérer le processus. Le PVDC utilisé peut être une émulsion aqueuse commerciale
nommée Diofan A050 (Solvay-marque déposée).
[0031] E11 : le substrat 2 obtenu comporte ainsi les deux couches 20, 21 superposées.
[0032] La figure 3A représente une première variante du procédé de réalisation d'un dispositif
micro-fluidique conforme à l'invention, par embossage du substrat 2 à deux couches
20, 21.
[0033] E20 : Cette étape consiste à réaliser un embossage du substrat 2 obtenu afin de fonctionnaliser
celui-ci avec des canaux micro-fluidiques. L'embossage est réalisé sur la face supérieure
de la deuxième couche.
[0034] De manière connue, comme illustré sur la figure 3A, l'embossage peut consister à
placer le substrat entre deux matrices d'une presse, une matrice M1 inférieure en
creux et une matrice M2 supérieure en relief. Lors de la presse, les reliefs sont
dupliqués sur ladite face supérieure du substrat de manière à former une empreinte.
D'autres techniques peuvent bien entendu être envisagés.
[0035] E21 : Un creux est réalisé par embossage dudit substrat 2, formant une cavité 22.
[0036] E22 : On obtient ainsi un substrat 2 doté de la cavité 22 obtenue par embossage.
[0037] Selon un aspect particulier, l'embossage peut ainsi permettre de réaliser un motif
sur la face supérieure de la deuxième couche du substrat.
[0038] Selon un aspect particulier, l'embossage peut ainsi permettre de réaliser un motif
formant une concavité sur la face supérieure de la deuxième couche du substrat. Cette
concavité peut se présenter sous toute forme possible. Plusieurs motifs pourront être
réalisés de manière juxtaposée sur un même substrat afin d'obtenir plusieurs éléments
juxtaposés
[0039] Comme représenté sur la figure 3A, il peut s'agir d'une empreinte micro-fluidique
se présentant sous la forme d'une ou plusieurs cavités et un ou plusieurs canaux.
[0040] A titre d'exemple, la cavité peut présenter une forme en creux de section constante
sur toute sa hauteur, avec un contour circulaire. Elle peut également présenter une
forme en creux en tronc de cône. Toute autre forme peut être envisagée.
[0041] En référence à la figure 3B, il peut également s'agir d'une surface d'appui rugueuse
23 permettant une lyse des espèces biologiques contenues dans un échantillon biologique.
Cette surface d'appui rugueuse est ainsi réalisée par embossage à l'aide d'un papier
de verre (de grain 18 à 800, préférentiellement de 400 à 600) par exemple grâce à
un étau couplé à une clé dynamométrique (moment appliqué 10 N.m). La pression du papier
de verre contre la surface est exercée à une force comprise entre 0.5 et 20 MPa et
entre 3 et 10 MPa en nominal.
[0042] Pour cela, le procédé peut comporter les étapes suivantes :
E200 : partant du substrat 2 déjà obtenu par le procédé représenté sur la figure 2,
on amène une matrice M10 portant un papier de verre.
E201 : La matrice M10 supportant le papier de verre est appliquée et comprimée contre
la face supérieure du substrat, formée par sa couche de PVDC, sur au moins une partie
cette face.
E202 : La surface d'appui rugueuse 23 est ainsi réalisée sur la face supérieure du
substrat. Elle peut également être réalisée au fond d'une cavité, elle-même réalisée
par embossage.
[0043] Pour réaliser les étapes de préparation et d'analyse d'un échantillon biologique
qui sont décrites ci-dessus, le dispositif micro-fluidique peut être tel que représenté
sur la figure 4 et comporter un corps présentant une paroi inférieure 10, une paroi
latérale 11 et une paroi supérieure 12.
[0044] Le dispositif 1 comporte une chambre 13 ménagée dans le corps. Cette chambre représente
l'emplacement dans lequel peuvent être effectuées à la fois la purification/concentration,
la lyse mécanique, la séparation et éventuellement la détection dans les espèces biologiques.
La chambre 13 est fermée vers le bas par la paroi inférieure.
[0045] Le dispositif comporte un premier canal 14 pour injecter des fluides dans la chambre
ou pour évacuer des fluides en dehors de la chambre. Le premier canal 14 comporte
une première extrémité comportant une ouverture ménagée par exemple à travers la paroi
supérieure 12 du corps et une deuxième extrémité qui débouche dans ladite chambre
13. La première extrémité du premier canal 14 est par exemple agencée verticalement
et sa deuxième extrémité débouche par exemple horizontalement dans la chambre 13.
La première extrémité du premier canal est par exemple évasée pour y appliquer le
cône d'une pipette ou sera adaptée au type de dispositif employé pour injecter le
fluide dans le dispositif.
[0046] Le dispositif comporte un deuxième canal 15. Ce deuxième canal 15 comporte également
une première extrémité qui communique avec l'extérieur, formant une ouverture réalisée
par exemple à travers la paroi supérieure et une deuxième extrémité qui communique
avec l'espace formé par la chambre 13. Par ce deuxième canal 15, on peut également
injecter des fluides dans ladite chambre ou évacuer des fluides en dehors de ladite
chambre. Sa première extrémité est par exemple agencée verticalement et sa deuxième
extrémité horizontalement. La chambre 13 est placée entre le premier canal 14 et le
deuxième canal 15. De manière identique, la première extrémité de ce deuxième canal
est par exemple évasée pour y appliquer le cône d'une pipette ou sera adaptée au type
de dispositif employé pour injecter le fluide dans le dispositif. Vers le haut, la
chambre 13 peut être fermée par une membrane 18 souple et étirable, préférentiellement
transparente. La paroi supérieure 12 du boîtier du dispositif comporte ainsi une ouverture
qui est recouverte de manière hermétique par ladite membrane 18. Cette membrane 18
sera par exemple composée d'un film, par exemple de type MicroAmp, 3M (marques déposées),
d'épaisseur, de dimensions et de constitution adaptées pour se déformer de manière
élastique, par rapport à ses points d'ancrage, notamment jusqu'au fond de la chambre
13.
[0047] Par le terme "transparent", on entend que le matériau employé est au moins partiellement
transparent à la lumière visible, de manière à laisser passer au moins 80% de cette
lumière. Il faut ainsi comprendre qu'il sera suffisamment transparent pour voir l'intérieur
de la chambre 13, au moins le deuxième espace situé au-dessus du filtre.
[0048] Le dispositif comporte un filtre 16 agencé dans ladite chambre 13 et séparant ladite
chambre 13 en deux espaces. Les deux espaces sont par exemple superposés et désignés
ainsi espace inférieur 130 situé sous le filtre et espace supérieur 131 situé au-dessus
du filtre. Ce filtre 16 est préférentiellement réalisé en tout ou partie sous la forme
d'un film souple et fin, tiré dans l'espace formé par la chambre de manière à ne permettre
le passage d'un espace à l'autre que par les pores du filtre 16. Le film présente
une déformabilité élastique lui permettant de s'étirer lors de l'exercice d'une force
d'appui dans une direction sensiblement verticale, cette déformabilité élastique ayant
un niveau suffisant pour atteindre la surface inférieure de la chambre 13. Le filtre
16 présente un diamètre moyen de pore tel que défini ci-dessus. Le diamètre des pores
est bien entendu adapté pour assurer une séparation entre différentes espèces biologiques
présentes dans l'échantillon. Le filtre 16 sera par exemple composé d'un film d'épaisseur,
de dimensions et de constitution adaptée pour se déformer jusqu'au fond de la chambre
13 par rapport à ses points d'ancrage. Selon un mode de réalisation particulier, le
filtre pourra être aussi réalisé dans un matériau transparent, par exemple avec les
mêmes caractéristiques de transparence que la membrane.
[0049] Le dispositif peut avantageusement comporter une surface d'appui rugueuse 17 agencée
sur le fond de la chambre 13. Cette surface d'appui rugueuse 17 s'étend sur une partie
majoritaire du fond de la chambre. Elle comporte un paramètre de rugosité de surface
moyen compris entre 0.1µm et 10 µm, préférentiellement compris entre 0.2 µm et 3 µm.
Cette surface d'appui rugueuse 17 est destinée à permettre une lyse mécanique des
espèces biologiques présentes dans un échantillon biologique placé dans le dispositif.
Préférentiellement, la lyse mécanique est réalisée en broyant lesdites espèces biologiques,
par abrasion sur ladite surface d'appui rugueuse. L'opération de broyage est mise
en œuvre par un mouvement de friction des espèces biologiques contre la surface d'appui
rugueuse, en employant un organe de broyage adapté. Cet organe sera par exemple une
spatule ou une tige, par exemple en matériau plastique ou métallique. Cet organe est
appliqué de l'extérieur de la chambre 13 et son extrémité est appliquée contre la
surface externe de la membrane 18 de manière à étirer la membrane 18 et le filtre
vers le fond de la chambre et ainsi frictionner les espèces biologiques présentes
dans un échantillon contre la surface d'appui rugueuse.
[0050] Préférentiellement, le dispositif peut intégrer des moyens de chauffage de l'espace
interne de la chambre, composés par exemple d'au moins une résistance chauffante ou
d'un élément Peltier. La résistance est par exemple fixée sous la paroi inférieure.
Une source d'alimentation sera par exemple prévue pour alimenter la résistance. La
source d'alimentation comportera par exemple une ou plusieurs piles électriques, fournissant
suffisamment d'énergie pour chauffer la chambre à une température comprise dans la
fourchette définie ci-dessus, c'est-à-dire de 20°C à 100°C. Bien entendu, d'autres
moyens de chauffage pourraient être employés, comprenant par exemple une encre conductrice
déposée par imprimerie ou sérigraphie sous la paroi inférieure du boîtier.
[0051] La membrane 18 est par exemple composée d'un film réalisé dans un matériau polymère
bi-composant hyper-élastique par exemple un polymère silicone ou polysiloxane. Il
peut notamment s'agir d'un élastomère de type PDMS (pour Polydimethylsiloxane) ou
ECOFLEX (marque déposée par la société "Smooth-On"-par exemple Ecoflex 00-50). Son
épaisseur peut être comprise entre 20 et 500µm.
[0052] Ainsi, pour résumer, le dispositif peut avantageusement comporter la structure "multicouches"
suivante :
- Une surface inférieure d'appui rugueuse 17,
- Un espace inférieur 130 d'une chambre 13 situé au-dessus de la surface d'appui rugueuse
17,
- Un filtre 16 souple et étirable situé au-dessus de l'espace inférieur 130,
- Un espace supérieur 131 de la chambre 13 situé au-dessus du filtre 16,
- Une membrane 18 souple et étirable située au-dessus de l'espace supérieur 131, fermant
hermétiquement la chambre et accessible depuis l'extérieur du dispositif.
[0053] En référence à la figure 5, de manière non limitative, un tel dispositif peut être
réalisé en plusieurs couches superposées.
[0054] Il comporte ainsi une première couche C1 inférieure qui est constituée d'un substrat
conforme à l'invention, c'est-à-dire comprenant deux couches, une couche de papier
et une couche de PVDC.
[0055] Une surface d'appui rugueuse 30 est réalisée sur la face supérieure du substrat 2
formé par sa couche de PVDC, sur au moins une partie cette face. Cette surface d'appui
rugueuse peut être réalisée par embossage à l'aide d'un papier de verre (de grain
18 à 800, préférentiellement de 400 à 600) à une pression comprise entre 0.5 et 20
MPa, selon le principe détaillé ci-dessus. Le canal forme ledit premier canal du dispositif.
[0056] De manière avantageuse, seule cette couche inférieure C1 est formée du substrat 2
conforme à l'invention.
[0057] Elle pourra comporter également toute autre empreinte micro-fluidique, formée d'une
ou plusieurs cavités et/ou d'un ou plusieurs canaux. Cette empreinte micro-fluidique
sera réalisée par embossage, en employant une matrice disposant du relief adapté à
l'empreinte à créer.
[0058] Le dispositif peut ensuite comporter une deuxième couche C2 formée d'un adhésif découpé
selon la structure voulue et collé sur la face supérieure du substrat. Cet adhésif
comporte notamment une ouverture 31 large délimitant les parois latérales de l'espace
inférieur 130 de la chambre 13.
[0059] Le dispositif peut comporter une troisième couche C3 formant le filtre 16 apposé
sur la face supérieure de la deuxième couche pour recouvrir l'ouverture. Comme indiqué
ci-dessus, le filtre est composé d'un film.
[0060] Le dispositif peut disposer d'une quatrième couche C4 formée d'un adhésif découpé
selon la structure voulue et collé sur la deuxième couche tout en maintenant le filtre
entre les deux couches. Cette quatrième couche comporte une ouverture 32 large formant
l'espace supérieur 131 de la chambre 13 et une deuxième découpe formant le premier
canal 14.
[0061] Le dispositif peut comporter une cinquième couche C5 comprenant la membrane 18 déformable
décrite ci-dessus et comportant également deux orifices.
[0062] Le dispositif peut comporter une sixième couche C6 formée d'un adhésif découpé à
la forme voulue et collé sur la couche C5 formée par la membrane, comportant deux
orifices formant chacun l'entrée/sortie, respectivement du premier canal 14 et du
deuxième canal 15.
[0063] En intégrant cette surface rugueuse 30 au dispositif de préparation d'échantillon,
la lyse est obtenue mécaniquement en comprimant la chambre. Cette contrainte induit
la rupture des membranes biologiques sur la surface rugueuse et l'ADN peut ensuite
être récolté par rinçage.
[0064] Par ailleurs, il est également possible de munir le dispositif micro-fluidique d'électrodes,
réalisées par sérigraphie directement sur le substrat 2 à base de papier. La sérigraphie
est réalisée en déposant des encres conductrices. De manière non limitative, les différentes
étapes de fabrication de ces électrodes sont illustrées sur la figure 6. Pour chaque
étape, le substrat 2 est montré respectivement en vue de dessus et en vue de côté.
E100 : Un ensemble de trois électrodes RE, WE1, WE2 est sérigraphié à l'encre en Argent
Ag sur le substrat 2 de l'invention, composé de la couche de papier et de la couche
de PVDC.
E101 : L'électrode de référence RE est ensuite recouverte d'une encre Ag/AgCl et les
deux électrodes de travail WE1, WE2 d'une encre carbone.
E102 : Un isolant (encre diélectrique) 40 est ensuite déposé en gardant les contacts
avec les électrodes. Les pistes conductrices permettent la bonne connexion entre les
différents éléments.
E103 : Un canal est ensuite réalisé par embossage entre 0.5 et 20 MPa dans un étau
ce qui permet d'obtenir un relief compris entre 10 et 500 µm.
E104 : On ajoute ensuite de la polyaniline sensible au pH (PAni) pour former les deux
électrodes de travail WE1, WE2.
E105 : Un capot 42 est enfin déposé pour recouvrir le circuit.
[0065] Il s'avère que la couche de PVDC minimise l'impact de la déformation sur les pistes
imprimées lors de l'embossage. Aucune baisse de conductivité n'est observée après
l'embossage de lignes conductrices déposées sur une couche de PVDC dont la densité
surface est >15 g m
-2. A des densités plus faibles (10 g m
-2), une augmentation de résistance est mesurée.
[0066] Ces électrodes peuvent être intégrés à la chambre du dispositif ou au fond d'une
cavité réalisée par embossage du substrat.
[0067] De même, sur la première couche du dispositif, formée du substrat conforme à l'invention,
il est possible d'y intégrer tout type de circuit micro-fluidique par embossage de
la face supérieure du substrat. Il est ainsi possible de creuser d'autres cavités
et/ou canaux micro-fluidiques.
[0068] On comprend de ce qui précède qu'il est ainsi possible de produire des puces micro-fluidiques
à base d'un substrat en papier embossé avec une simple presse. Il est par ailleurs
possible de lui adjoindre d'autres fonctionnalités (électrodes) à moindre coût.
1. Procédé de réalisation d'un dispositif micro-fluidique, caractérisé en ce qu'il comporte une étape d'embossage d'un substrat (2) composé d'au moins deux couches
superposées, une première couche (20) réalisée en papier et une deuxième couche (21)
déposée sur la première couche et réalisée dans un matériau à base de polymère de
vinylidène et présentant une face dite supérieure (210) à embosser, ladite étape d'embossage
étant réalisée sur ladite face supérieure de la deuxième couche du substrat pour y
former un motif, ledit motif comportant au moins une cavité (22) délimitée par au
moins une paroi de fond et une paroi latérale, ledit procédé comportant également
une étape de réalisation d'électrodes (RE, WE1, WE2) conductrices par sérigraphie
au fond de ladite cavité.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les électrodes comportent au moins une électrode de référence (RE) et une ou plusieurs
électrodes de travail (WE1, WE2).
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que chaque électrode (RE, WE1, WE2) est sérigraphiée à l'encre en Argent sur le substrat.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'électrode de référence (RE) est recouverte d'une encre Ag/AgCl et chaque électrode
de travail (WE1, WE2) d'une encre carbone.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'un isolant (40) est déposé autour de chaque électrode.
6. Dispositif micro-fluidique, caractérisé en ce qu'il comporte un substrat (2) composé d'au moins deux couches (20, 21) superposées,
une première couche (20) réalisée en papier et une deuxième couche (21) déposée sur
la première couche, réalisée dans un matériau à base de polymère de vinylidène et
présentant une face dite supérieure (210) à embosser, en ce que ledit substrat est embossé sur au moins une partie de la face supérieure de sa deuxième
couche pour y former un motif, ledit motif comportant au moins une cavité (22) délimitée
par au moins une paroi de fond et une paroi latérale, ledit dispositif comportant
également des électrodes (RE, WE1, WE2) conductrices réalisées par sérigraphie au
fond de ladite cavité.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que les électrodes comportent au moins une électrode de référence (RE) et une ou plusieurs
électrodes de travail (WE1, WE2).
8. Dispositif selon la revendication 6 ou 7, caractérisé en ce que chaque électrode (RE, WE1, WE2) est sérigraphiée à l'encre en Argent sur le substrat.
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'électrode de référence (RE) est recouverte d'une encre Ag/AgCl et chaque électrode
de travail (WE1, WE2) d'une encre carbone.
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce qu'un isolant (40) est déposé autour de chaque électrode.