Domaine technique de l'invention
[0001] L'invention concerne un procédé de fabrication d'au moins deux pièces mécaniques
comprenant des zones fonctionnelles aimantées présentant des polarités antagonistes.
[0002] L'invention concerne également un mécanisme comprenant au moins deux pièces mécaniques
obtenues selon un tel procédé de fabrication. Ces pièces mécaniques sont par exemple
des pièces micromécaniques et/ou horlogères, typiquement une roue, une platine, une
levée d'ancre, un balancier ou encore un axe.
Etat de la technique
[0003] Dans le domaine des mécanismes et en particulier des mécanismes horlogers tels que
des mouvements mécaniques mettant en œuvre des pièces mécaniques en contact frictionnel
et en déplacement relatif, il est connu que de telles pièces, à l'exception évidemment
du balancier, sont dans une position d'arrêt la majeure partie du temps, environ 95%
du temps. Dans ce contexte, lorsque ces pièces sont sollicitées dans le cadre du fonctionnement
de ce mouvement, l'énergie mobilisée pour mettre en déplacement ces pièces doit être
suffisante pour vaincre un type de frottements particuliers appelés frottements statiques.
[0004] Un tel frottement statique résulte de forces d'adhésion établies entre les pièces
de ce mouvement en particulier au niveau de leur surface de contact et ce, lorsqu'elles
sont à l'arrêt. Ces forces d'adhésion peuvent provenir par exemple de forces intermoléculaires
comme les forces dites de Van der Waals (London, Keesom et Debye) qui sont de nature
essentiellement électrostatique et résultent notamment de l'établissement de liaisons
hydrogène de nature partiellement covalente entre les surfaces de contact antagonistes
de ces pièces. Ces forces d'adhésion peuvent provenir aussi de forces intramoléculaires,
d'intensité plus élevée que celle des forces intermoléculaires, qui peuvent d'ailleurs
conduire à des dégradations des surfaces de ces pièces. De telles de forces intramoléculaires
peuvent résulter d'éléments chimiques qui ont été adsorbés par les surfaces de contact
antagonistes et qui sont alors à l'origine de l'établissement de liaisons covalentes
entre ces surfaces de contact sous l'effet de la pression ou du fait de la présence
d'un catalyseur.
[0005] On notera qu'à une échelle plus macroscopique, les collements entre ces surfaces
de contact antagonistes sont généralement vus comme des effets capillaires (par exemple
eau adsorbée ou présence de lubrifiant dans le contact) ou comme des effets d'adhésion
(par exemple microsoudures d'aspérités sous l'effet de la pression).
[0006] Dans ces conditions, on comprend qu'il existe un besoin de trouver une solution qui
permettent de limiter voire de supprimer de tels frottements statiques afin d'améliorer
le fonctionnement de tels mécanismes.
Résumé de l'invention
[0007] L'invention a donc pour but de fournir un procédé de fabrication d'au moins deux
pièces mécaniques prévues pour être agencées dans un mécanisme notamment un mécanisme
horloger et aptes à coopérer l'une avec l'autre dans un déplacement relatif et qui
ont la particularité d'éviter l'établissement d'une liaison/collement entre leur surface
de contact antagoniste lorsqu'elles sont à l'arrêt.
[0008] A cet effet, l'invention concerne un procédé de fabrication d'au moins deux pièces
mécaniques comprenant des zones fonctionnelles aimantées présentant des polarités
antagonistes, lesdites pièces étant prévues pour être agencées dans un mécanisme notamment
un mécanisme horloger pour coopérer l'une avec l'autre dans un déplacement relatif,
le procédé comprenant une étape de construction d'une ébauche de chacune des deux
pièces comportant au moins une zone fonctionnelle à partir de laquelle lesdites pièces
sont susceptibles de coopérer entre elles et une étape d'obtention de chacune des
pièces comportant une sous-étape de transformation de ladite au moins une zone fonctionnelle
de l'ébauche de chacune de ces pièces en une zone fonctionnelle aimantée de laquelle
émane un champ magnétique dont au moins une caractéristique est configurée pour que
ce champ magnétique participe en la réalisation d'un décollement des zones fonctionnelles
aimantées des deux pièces lorsqu'elles sont dans une position d'arrêt dans le mécanisme.
[0009] Grâce à de telles caractéristiques, ce procédé permet d'obtenir des pièces mécaniques
prévues pour coopérer l'une avec l'autre dans un déplacement relatif et dont les surfaces
de contact antagonistes sont décollées lorsqu'elles sont à l'arrêt participant ainsi
à diminuer la consommation d'énergie nécessaire à leur remise en déplacement/mouvement.
Dans ce contexte, de telles pièces participent alors à augmenter le rendement global
d'un mécanisme horloger comme un mouvement.
[0010] Dans d'autres modes de réalisation :
- la sous-étape de transformation comprend une phase de détermination de paramètres
du champ magnétique requis pour la réalisation dudit décollement pour chacune desdites
au moins deux pièces à partir de l'estimation d'au moins une caractéristique relative
à ce champ magnétique en fonction de critères de décollement desdites au moins deux
pièces ;
- la sous-étape de transformation comprend une phase de réalisation d'au moins un canal
dans une partie du corps de l'ébauche localisée dans ladite au moins une zone fonctionnelle
notamment en dessous d'une surface de contact fonctionnelle comprise dans la dite
au moins une zone de chacune desdites au moins deux pièces ;
- la phase de réalisation comprend une sous-phase de détermination de spécificités dudit
au moins un canal à construire dans ladite au moins une zone fonctionnelle en fonction
des paramètres déterminés du champ magnétique requis ;
- la sous-étape de transformation comprend une phase d'agencement dans ledit au moins
un canal d'une quantité matière développant un champ magnétique en fonction des paramètres
déterminés du champ magnétique requis ;
- la phase d'agencement comprend une sous-phase d'insertion d'un fluide, notamment d'une
résine réticulable, comprenant des particules magnétiques dans ledit au moins un canal
;
- la phase d'agencement comprend une sous-phase de magnétisation des particules magnétiques
comprises dans ledit fluide ;
- la phase d'agencement comprend une sous-phase de définition d'une orientation de la
polarité antagoniste des particules magnétiques comprises dans ledit fluide ;
- la phase d'agencement comprend une sous-phase de durcissement dudit fluide comprenant
les particules magnétiques magnétisées et pourvues d'une polarité antagoniste orientée
;
- les sous-phases de magnétisation, de définition et de durcissement sont réalisées
sensiblement simultanément ou simultanément ;
- la phase durcissement consiste en une polymérisation par photo-réticulation et/ou
par réticulation chimique ;
- la phase d'agencement comprend un sous-phase d'insertion d'une matière développant
un champ magnétique comprenant au moins un aimant permanent dans ledit au moins un
canal, et
- la phase d'agencement comprend un sous-phase de maintien mécanique dudit au moins
un aimant permanent dans ledit au moins un canal.
[0011] L'invention concerne aussi un mécanisme notamment mécanisme horloger comprenant au
moins deux pièces mécaniques prévues pour coopérer l'une avec l'autre et susceptibles
d'être obtenues selon ce procédé.
[0012] Avantageusement, lesdites pièces mécaniques comprennent des zones fonctionnelles
aimantées présentant des polarités antagonistes.
[0013] En particulier, la zone fonctionnelle aimantée de chacune de ces pièces est apte
à générer un champ magnétique dont l'intensité est configurée pour assurer un décollement
des zones fonctionnelles aimantées des deux pièces lorsque ces deux pièces sont à
l'arrêt dans le mécanisme.
Brève description des figures
[0014] Les buts, avantages et caractéristiques du procédé de fabrication d'une pièce mécanique
selon l'invention apparaîtront mieux dans la description suivante sur la base d'au
moins une forme d'exécution non limitative illustrée par les dessins sur lesquels
:
- la figure 1 est un organigramme représentant des étapes d'un procédé de fabrication
d'au moins deux pièces mécaniques comprenant des zones fonctionnelles aimantées présentant
des polarités antagonistes, selon un mode de réalisation de l'invention, et
- la figure 2 est une vue schématique d'une variante des deux pièces mécaniques comprenant
chacune cette dite au moins une zone fonctionnelle aimantée/magnétique, selon le mode
de réalisation de l'invention.
Description détaillée de l'invention
[0015] La figure 1 représente un procédé de fabrication d'au moins deux pièces mécaniques
1a, 1b notamment micromécaniques, comprenant des zones fonctionnelles aimantées présentant
des polarités antagonistes. Ces pièces 1a, 1b sont spécifiquement prévues pour coopérer
l'une avec l'autre lorsqu'elles sont assemblées dans un mécanisme, et ce au niveau
de ces zones fonctionnelles 2a, 2b. De telles pièces sont donc définies pour être
agencées dans ce mécanisme pour coopérer l'une avec l'autre dans un déplacement relatif.
Chaque zone fonctionnelle de chaque pièce comprend une surface 3a, 3b autrement appelée
surface de contact fonctionnelle 3a, 3b. Une zone fonctionnelle 2a, 2b est donc une
partie du corps d'une pièce mécanique 1a, 1b qui se distingue des autres parties de
corps de ladite pièce 1a, 1b en ce que cette zone 2a, 2b est spécifiquement prévue
pour participer à la réalisation de la fonction attendue de cette pièce mécanique
1a en coopérant par exemple avec au moins une zone fonctionnelle 2a, 2b d'une autre
pièce mécanique 1b lorsque ces pièces 1a, 1b sont des éléments constitutifs d'une
chaine cinématique mise en œuvre dans le mécanisme. Ces pièces 1a, 1b peuvent être
également à titre d'exemple des pièces mécaniques 1a, 1b d'un mécanisme horloger constituant
en tout ou partie un mouvement horloger, et peuvent donc être aussi appelées « pièces
mécaniques horlogères ». De telles pièces mécaniques 1a, 1b horlogères peuvent être
chacune une roue dentée telle que celle qui est illustrée sur la figure 2 ou encore
une roue d'échappement, une ancre ou encore toutes autres pièces pivotées comme des
arbres. Dans ce contexte, lorsque chacune de ces deux pièces 1a, 1b est une roue,
elle comprend alors une surface de contact fonctionnelle 3a, 3b et une surface interne
4a, 4b préférentiellement opposée à la surface de contact 3a, 3b, lesdites surfaces
3a, 3b, 4a, 4b étant séparées l'une de l'autre par une épaisseur référencée e de cette
roue définie dans cette zone fonctionnelle 2a, 2b.
[0016] Un tel procédé comprend une étape de construction 10 d'une ébauche de chacune de
ces deux pièces 1a, 1b, cette ébauche comportant au moins une zone fonctionnelle 2a,
2b à partir de laquelle lesdites pièces sont susceptibles de coopérer entre elles.
Autrement dit, la première pièce 1a comprend la zone fonctionnelle 2a pourvue de la
surface de contact 3a qui est susceptible lors d'un déplacement relatif de coopérer
avec la surface de contact 3b de la zone fonctionnelle 2b de la deuxième pièce mécanique
1b. Cette étape 10 du procédé comprend une sous-étape d'édification 11 d'un corps
de ladite ébauche de chaque pièce 1a, 1b. Une telle sous-étape 11 peut par exemple
prévoir la mise en œuvre d'un processus de gravure de couches/substrats à base par
exemple d'une matière comme le silicium de manière similaire au processus mis en œuvre
dans le document
WO9815504A1. Cette sous-étape 11 peut aussi prévoir de manière alternative la réalisation de
ce corps de l'ébauche pour ces deux pièces selon un processus de fabrication de ce
corps d'ébauche en silicium renforcé selon la technologie décrite dans le document
CH701499A2. Dans une autre alternative, cette sous-étape 11 peut également prévoir la mise en
œuvre d'une technologie d'impression en trois dimensions pour la réalisation de ce
corps de l'ébauche comme par exemple celle décrite dans le document
WO2019106407A1. Ce corps de l'ébauche de chaque pièce 1a, 1b est préférentiellement réalisé dans
une matière amagnétique et/ou avoir un indice de perméabilité magnétique faible voire
nul. Cette matière peut être de manière non limitative et non exhaustive :
- Verres : silice fondue, quartz fondu, aluminosilicate, borosilicate, etc..
- Matériaux sous forme cristalline ou polycristalline : Silicium, Germanium, carbure
de Silicium, nitrure de Silicium, quartz, etc..
- Matériaux cristallins : rubis, saphir, diamant, etc..
- Matériaux céramiques et vitrocéramiques.
- Matériaux polymères y compris les verres organiques comme les polycarbonates ou les
acryliques.
- Matériaux métalliques sous formes cristalline ou amorphe.
[0017] Un tel corps de l'ébauche relatif à chaque pièce mécanique 1a, 1b présente la forme
ainsi que toutes les autres caractéristiques de la pièce mécanique 1a, 1b qui sera
obtenue à l'exception des aménagements/modifications prévus de ce corps d'ébauche
pour la transformation de ladite au moins une zone fonctionnelle 2a, 2b en une zone
fonctionnelle 2a, 2b aimantée. Ainsi dans ce contexte, le procédé comprend donc une
étape d'obtention 12 de chacune de ces deux pièces mécaniques 1a, 1b comportant une
sous-étape de transformation 13 de ladite au moins une zone fonctionnelle de l'ébauche
de chacune de ces pièces mécaniques 1a, 1b en une zone fonctionnelle aimantée de laquelle
émane un champ magnétique dont au moins une caractéristique est configurée pour que
ce champ magnétique participe en la réalisation d'un décollement entre la zone fonctionnelle
2a aimantée de la première pièce 1a et la zone fonctionnelle 2b aimantée de la première
pièce 1b des deux pièces lorsque ces deux pièces 1a, 1b assemblées dans le mécanisme,
sont à l'arrêt c'est-à-dire qu'elles ne coopèrent plus l'une avec l'autre dans un
déplacement/mouvement relatif. On comprend donc que les zones fonctionnelles 2a, 2b
de ces pièces sont spécifiquement définies pour participer à assurer une répulsion
contrôlée de ces deux pièces mécaniques 1a, 1b lorsqu'elles sont dans une position
d'arrêt dans le mécanisme et ce, de manière à assurer un décollement entre la surface
de contact 3a de la première pièce 1a et la surface de contact 3b de la deuxième pièce
1b.
[0018] Pour ce faire, cette sous-étape 13 comprend une phase de détermination 14 de paramètres
du champ magnétique requis pour la réalisation dudit décollement et qui est susceptible
d'être généré par ladite au moins une zone fonctionnelle 2a, 2b de chaque pièce 1a,
1b et ce, à partir de l'estimation d'au moins une caractéristique relative à ce champ
magnétique en fonction de critères de décollement desdites au moins deux pièces 1a,
1b. Une telle phase 14 vise à définir le ou les caractéristiques du champ magnétique
de la zone fonctionnelle 2a, 2b de chacune des pièces 1a, 1b qui est requis pour la
réalisation spécifique d'une fonction visant à assurer le décollement des surfaces
de contact 3a, 3b respectives des zones fonctionnelles 2a, 2b des deux pièces mécaniques
1a, 1b lorsque ces dernières sont assemblées dans le mécanisme et à l'arrêt.
[0019] Les caractéristiques de ce champ magnétique concernent par exemple l'intensité du
champ magnétique et la répartition de cette intensité relativement à la zone fonctionnelle
2a, 2b, en particulier relativement à la surface de contact 3a, 3b. Une telle intensité
et sa répartition sont déterminées pour chacune des deux pièces 1a, 1b notamment en
fonction des critères de décollement des deux pièces 1a, 1b comprenant de manière
non limitative et non exhaustive les informations suivantes :
- le type/nature de cette pièce à savoir : sa fonction dans le mécanisme, la matière
qui la constitue, ses caractéristiques structurelles (dimensions, poids, etc...) ;
- le type de mécanisme dans lequel ladite pièce sera mise en oeuvre ;
- le type de coopération qu'elle aura avec l'autre pièce : par engrenage, par friction
;
- le type de mouvement/déplacement relatif entre cette pièce et l'autre pièce ;
- le type/nature du fonctionnement de cette pièce dans le mécanisme ;
- le type/nature de l'autre pièce avec laquelle la pièce est susceptible de coopérer
dans le mécanisme ;
- le type/nature du ou des phénomènes adhésifs que cette pièce est susceptible de rencontrer
dans sa coopération avec l'autre pièce ;
- des vitesses des deux pièces dans le mécanisme.
[0020] Une fois la phase 14 de configuration effectuée, la sous-étape de transformation
13 comprend une phase de réalisation 15 d'au moins un canal 5 dans une partie du corps
de l'ébauche de chaque pièce 1a, 1b, cette partie étant localisée dans ladite au moins
une zone fonctionnelle 2a, 2b en dessous de la surface de contact fonctionnelle 3a,
3b comprise dans la dite au moins une zone fonctionnelle 2a, 2b. Une telle phase 15
comprend une sous-phase de détermination 16 de spécificités dudit au moins un canal
5 à construire dans ladite au moins une zone fonctionnelle 2a, 2b en fonction des
paramètres requis déterminés du champ magnétique estimés lors de la phase 14 précédente.
Ces spécificités dudit au moins un canal comprennent la forme, la valeur de d'une
section ou de plusieurs sections ce canal 5 s'il comprend des sections différentes,
l'étendue de ce canal 5 dans la zone fonctionnelle relativement à la surface de contact
3a, 3b notamment la direction et/ou sens dans lequel le canal s'étend dans la zone
relativement à la surface de contact 3a, 3b, l'emplacement de ce canal 5 relativement
à la surface de contact 3a, 3b, et/ou l'emplacement de chaque partie constituant ce
canal 5 relativement à cette surface de contact. On notera que la définition de l'étendue
et de l'emplacement de tout ou partie de ce canal relativement à la surface de contact
3a, 3b signifie que cette étendue et cet emplacement sont fonction de la distance
présente entre cette surface de contact 3a, 3b et le canal 5 et/ou fonction de la
longueur et/ou largeur et/ou l'étendue de cette surface de contact 3a, 3b de la zone
fonctionnelle 2a, 2b
[0021] On notera que le canal 5 qui est réalisée pour chaque pièce 1a, 1b dans l'épaisseur
e d'une partie de ce corps de l'ébauche où est localisée la zone fonctionnelle 2a,
2b, et présente de préférence une dimension faible. À titre d'exemple, la section
d'un tel canal 5 présente une surface inférieure à 25'000 µm
2, de préférence inférieure à 10'000 µm
2.
[0022] Cette phase 14 peut prévoir la formation d'un tel canal 5 à partir d'un laser à impulsions
fentosecondes et ce, selon une technologie décrite dans le document
WO2019106407A1. Ce canal 5 est défini dans l'épaisseur e du corps de l'ébauche de chaque pièce en
dessous de la surface de contact 3a, 3b de la zone fonctionnelle 2a, 2b.
[0023] Un tel canal 5 comprend une ouverture 8 qui est définie dans la face latérale du
corps de l'ébauche comprise dans la zone fonctionnelle 2a, 2b ou dans la surface interne
4a, 4b de cette zone fonctionnelle 2a, 2b, cette ouverture 8 relie une enceinte de
ce canal 5 à l'environnement extérieure du corps de l'ébauche. Cette face latérale
relie entre elles les surfaces interne 4a, 4b et de contact 3a, 3b de la zone fonctionnelle
2a, 2b. Dans le présent mode de réalisation, où les pièces mécaniques 1a, 1b illustrées
sur la figure 2 est une roue, cette ouverture 8 est définie dans la face latérale
de la zone fonctionnelle 2a, 2b de la roue. On notera qu'une pluralité de canaux 5
peut être définie dans la zone fonctionnelle 2a, 2b en formant ainsi un réseau de
canaux non représenté sur la figure 2.
[0024] Cette sous-étape de transformation 13 comprend ensuite une phase d'agencement 17
dans l'enceinte dudit au moins un canal 5 d'une quantité de matière développant un
champ magnétique en fonction des paramètres déterminés du champ magnétique requis
lors de la phase 14 précédente. Lors de cette phase 17, on comprend donc que la quantité
de matière agencée dans cette enceinte du canal est fonction des paramètres du champ
magnétique déterminés lors de la phase 14. Une telle matière développant un champ
magnétique peut comprendre des particules magnétiques 7 comprises dans un fluide 6
tel qu'un polymère, comme par exemple du Samarium-Cobalt ou de Néodyme-Fer-Bore ou
encore des particules ferromagnétiques. Ce fluide 6 comprenant ces particules magnétiques
7, est typiquement photodurcissable, thermodurcissable ou encore durcissable chimiquement.
Autrement dit ce fluide 6 peut être un polymère photodurcissable ou thermodurcissable,
tel que par exemple une résine époxy réticulable. On notera que lorsque le fluide
6 est durcississable chimiquement, il comprend alors deux composants un polymère tel
que la résine epoxy et un agent polymérisant, par exemple le 1,4,7,10-tétraazadécane,
pour le durcissement. Au contact de ces deux composants, un matériau solide, par exemple
le polyépoxyde, est formé. Ce durcissement chimique fonctionne selon un principe similaire
à celui de la colle bicomposant Araldite™.
[0025] Cette phase 17 comprend une sous-phase d'insertion 18 de ce fluide 6 comprenant des
particules magnétiques 7 dans ledit au moins un canal 5. Lors de cette sous-phase
18, le fluide 6 comprenant ces particules magnétiques 7, est introduit via l'ouverture
8 dudit au moins un canal 5 dans l'enceinte de ce dernier. Par la suite, cette phase
17 comprend une sous-phase de magnétisation 19 des particules magnétiques 7 comprises
dans ce fluide 6 et une sous-phase de définition 20 d'une orientation de la polarité
antagoniste des particules magnétiques 7 comprises dans ledit fluide 6. Ces deux sous-phases
de magnétisation 19 et de définition 20 sont réalisées à partir d'un aimant permanent
qui est alors agencé à proximité de la zone fonctionnelle 2a, 2b comprenant ledit
canal 5 dans lequel est compris le fluide 6. A titre d'exemple, dans cette configuration,
l'aimant permanent peut être agencé en regard de la surface de contact 3a, 3b. Ainsi,
à partir de cet aimant permanent pour l'une des deux pièces, ces particules magnétiques
7 sont alors magnétisées de manière à ce que leur polarité soit orientée selon un
sens bien défini qui est antagoniste au sens de polarité du l'autre pièce. Par antagoniste,
il convient d'entendre ici que les sens de polarité des deux pièces 1a, 1b sont tels
qu'ils permettent d'assurer une répulsion de ces dernières et en particulier un décollement
de la surface de contact 3a, 3b de leur dite au moins une zone fonctionnelle 2a, 2b
pourvue des particules magnétiques 7. Ensuite, la phase 17 comprend une sous-phase
de durcissement 21 dudit fluide 6 comprenant les particules magnétiques 7 magnétisées
et pourvues d'une polarité antagoniste orientée. Cette sous-phase de durcissement
21 consiste en une polymérisation par photo-réticulation, thermo-réticulation et/ou
par réticulation chimique lorsque le fluide 6 est un polymère réticulable. Autrement
dit, la réticulation est réalisée thermiquement par un passage au four, un chauffage
par laser ou encore via un rayonnement électromagnétique pour autant que la matière
constituant le corps de l'ébauche dans lequel ledit au moins un canal 5 a été réalisé
est transparent aux longueurs d'ondes considérées. Il est également possible d'envisager
une réticulation chimique via l'utilisation de deux composants comme une colle bi-composants
fonctionnant selon le principe de la colle bicomposant Araldite™. Il est également
possible selon le choix de la résine utilisée qu'une réticulation naturelle soit suffisante
dans le cas par exemple où cette résine comprend un solvant. En effet, un bref instant
à l'air libre suffit pour que le solvant s'évapore et que la résine réticule "toute
seule".
[0026] On notera que les sous-phases de magnétisation 19, de définition 20 et de durcissement
21 sont réalisées simultanément ou sensiblement simultanément.
[0027] Dans une variante du procédé, la phase d'agencement 17 peut prévoir en remplacement
des sous-phases d'insertion 18, de magnétisation 19, de définition 20 et de durcissement
21 du fluide 6, les phases suivantes :
- une sous-phase d'insertion 22 d'une matière développant un champ magnétique comprenant
au moins un aimant permanent dans ledit au moins un canal 5, et
- une sous-phase de maintien mécanique 23 dudit au moins un aimant permanent dans ledit
au moins un canal 5.
[0028] Lors de cette sous-phase d'insertion 22, ledit au moins un aimant permanent qui est
ici un aimant massif, est agencé/placé/chassé dans le canal 5 de manière à avoir une
polarité orientée selon un sens défini qui est antagoniste pour l'une des deux pièces
au sens de polarité de l'autre pièce. Durant la sous-phase de maintien mécanique 23
ledit au moins un aimant permanent est fixé mécaniquement à une paroi de l'enceinte
du canal 5 par collage, soudage, etc...
[0029] On notera que ces deux sous-phases d'insertion 22 et de maintien mécanique 23 peuvent
être réalisées simultanément dès lors que cette phase d'agencement 17 est mise en
œuvre par un processus d'impression en trois dimensions dudit aimant permanent sur
la paroi interne de l'enceinte du canal 5 par exemple à partir de la technologie connue
sous la marque Femtoprint™ décrite dans le document
WO2019106407A1.
[0030] Dans une autre variante du procédé, la sous-étape de transformation 13 peut comprendre
uniquement une phase d'application 24 d'un fluide comprenant des particules magnétiques
sur la surface interne 4a, 4b de ladite au moins une zone fonctionnelle 2a, 2b, agencée
sensiblement à l'opposé d'une surface de contact 3a, 3b fonctionnelle de cette zone
2a, 2b de chacune des deux pièces 1a, 1b. Ce fluide est typiquement photodurcissable,
thermodurcissable ou encore durcissable chimiquement. Autrement dit ce fluide peut
être un polymère photodurcissable ou thermodurcissable, tel que par exemple une résine
époxy réticulable. On notera que lorsque le fluide est durcissable chimiquement, il
comprend alors deux composants un polymère tel que la résine epoxy et un agent polymérisant,
par exemple le 1,4,7,10-tétraazadécane, pour le durcissement. Au contact de ces deux
composants, un matériau solide, par exemple le polyépoxyde, est formé. Ce durcissement
chimique fonctionne selon le principe de la colle bicomposant Araldite™. Cette phase
d'application 24 peut prévoir une sous-phase de projection 25 sur la surface interne
4 de la zone fonctionnelle 2a, 2b d'au moins un faisceau collimaté ou localisé de
fluide comprenant des particules magnétiques. Cette sous-phase 25 peut être effectuée
sous forme d'une projection sur la surface interne 4 d'un faisceau unique de fluide.
Le faisceau est par exemple configuré pour projeter sur la surface interne 4a, 4b
un cordon continu/discontinu et localisé de ce fluide. En variante, la sous-phase
25 peut être effectuée sous forme d'une projection sur la surface interne 4a, 4b de
deux faisceaux collimatés ou localisés. Le premier faisceau comprend le fluide contenant
les particules magnétiques et le deuxième faisceau comprenant une matière liquide
choisie de sorte à provoquer une solidification du fluide lorsqu'elle est mise en
contact avec ce dernier. Ainsi que nous l'avons déjà évoqué précédemment, il s'agit
ici du principe de la colle bicomposant AralditeTM, constituée d'une résine époxy
comprenant les particules magnétiques 7 et une matière telle qu'un agent polymérisant,
le 1,4,7,10-tétraazadécane. Au contact de ces deux composants, un polyépoxyde est
formé.
[0031] Ainsi, l'invention permet d'obtenir au moins deux pièces mécaniques 1a, 1b dont la
zone fonctionnelle 2a, 2b est aimantée en présentant des polarités antagonistes. Ces
zones fonctionnelles 2a, 2b de ces deux pièces 1a, 1b prévues pour coopérer ensemble
dans le mécanisme, sont configurées pour générer un champ magnétique qui vise à assurer
un décollement des surfaces de contact 3a, 3b de ces zones 2a, 2b dès lors que ces
deux pièces 1a, 1b sont à l'arrêt dans ce mécanisme. Une telle configuration de ces
surfaces de contact lorsque les deux pièces sont à l'arrêt contribue à réduire la
consommation d'énergie de ce mécanisme lors de la remise en mouvement de ces pièces
1a, 1b.
1. Procédé de fabrication d'au moins deux pièces mécaniques (1a, 1b) comprenant des zones
fonctionnelles aimantées (2a, 2b) présentant des polarités antagonistes, lesdites
pièces étant prévues pour être agencées dans un mécanisme notamment un mécanisme horloger
pour coopérer l'une avec l'autre dans un déplacement relatif, le procédé comprenant
une étape de construction (10) d'une ébauche de chacune des deux pièces (1a, 1b) comportant
au moins une zone fonctionnelle (2a, 2b) à partir de laquelle lesdites pièces (1a,
1b) sont susceptibles de coopérer entre elles et une étape d'obtention (12) de chacune
des pièces comportant une sous-étape de transformation (13) de ladite au moins une
zone fonctionnelle de l'ébauche de chacune de ces pièces (1a, 1b) en une zone fonctionnelle
(2a, 2b) aimantée de laquelle émane un champ magnétique dont au moins une caractéristique
est configurée pour que ce champ magnétique participe en la réalisation d'un décollement
des zones fonctionnelles aimantées (2a, 2b) des deux pièces (1a, 1b) lorsqu'elles
sont dans une position d'arrêt dans le mécanisme.
2. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la sous-étape de transformation (13) comprend une phase de détermination (14) de
paramètres du champ magnétique requis pour la réalisation dudit décollement pour chacune
desdites au moins deux pièces (1a, 1b) à partir de l'estimation d'au moins une caractéristique
relative à ce champ magnétique en fonction de critères de décollement desdites au
moins deux pièces (1a, 1b).
3. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la sous-étape de transformation (13) comprend une phase de réalisation (15) d'au
moins un canal (5) dans une partie du corps de l'ébauche localisée dans ladite au
moins une zone fonctionnelle (2a, 2b) notamment en dessous d'une surface de contact
fonctionnelle (3a, 3b) comprise dans la dite au moins une zone (2a, 2b) de chacune
desdites au moins deux pièces.
4. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la phase de réalisation (15) comprend une sous-phase de détermination (16) de spécificités
dudit au moins un canal (5) à construire dans ladite au moins une zone fonctionnelle
(2a, 2b) en fonction des paramètres déterminés du champ magnétique requis.
5. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la sous-étape de transformation (13) comprend une phase d'agencement (17) dans ledit
au moins un canal (5) d'une quantité matière développant un champ magnétique en fonction
des paramètres déterminés du champ magnétique requis.
6. Procédé selon la revendication précédente,
caractérisé en ce que la phase d'agencement (17) comprend :
- une sous-phase d'insertion (18) d'un fluide (6), notamment d'une résine réticulable,
comprenant des particules magnétiques (7) dans ledit au moins un canal (5) ;
- une sous-phase de magnétisation (19) des particules magnétiques (7) comprises dans
ledit fluide (6) ;
- une sous-phase de définition (20) d'une orientation de la polarité antagoniste des
particules magnétiques (7) comprises dans ledit fluide (6) ;
- une sous-phase de durcissement (21) dudit fluide (6) comprenant les particules magnétiques
(7) magnétisées et pourvues d'une polarité antagoniste orientée.
7. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que les sous-phases de magnétisation (19), de définition (20) et de durcissement (21)
sont réalisées sensiblement simultanément ou simultanément.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 6 et 7, caractérisé en ce que la phase durcissement (18) consiste en une polymérisation par photo-réticulation
et/ou par réticulation chimique.
9. Procédé selon la revendication 5,
caractérisé en ce que la phase d'agencement (17) comprend les sous-phases suivantes :
- insertion (22) d'une matière développant un champ magnétique comprenant au moins
un aimant permanent dans ledit au moins un canal (5) ;
- maintien mécanique (23) dudit au moins un aimant permanent dans ledit au moins un
canal (5).
10. Mécanisme notamment mécanisme horloger comprenant au moins deux pièces mécaniques
(1a, 1b) prévues pour coopérer l'une avec l'autre et susceptibles d'être obtenues
selon un procédé conforme à l'une quelconque des revendications précédentes.
11. Mécanisme selon la revendication précédente, caractérisée en ce que lesdites pièces mécaniques (1a, 1b) comprennent des zones fonctionnelles (2a, 2b)
aimantées présentant des polarités antagonistes.
12. Mécanisme selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la zone fonctionnelle (2a, 2b) aimantée de chacune de ces pièces (1a, 1b) est apte
à générer un champ magnétique dont l'intensité est configurée pour assurer un décollement
des zones fonctionnelles (2a, 2b) aimantées des deux pièces (1a,1b) lorsque ces deux
pièces (1a,1b) sont à l'arrêt dans le mécanisme.