[0001] L'invention concerne un renfort pour brin de bracelet de montre. L'invention concerne
aussi un brin pour bracelet comprenant un tel renfort. L'invention concerne encore
un bracelet comprenant au moins un tel brin. L'invention concerne enfin une montre
comprenant au moins un tel brin.
[0002] De nombreux bracelets de montre souples existent sur le marché, notamment en cuir,
en élastomère ou en thermoplastique-élastomère. Cependant, la durabilité et les performances
de ce type de bracelets ne sont pas toujours satisfaisantes en comparaison aux performances
d'un bracelet à maillons métalliques.
[0003] Pour résoudre ces problèmes, il a été envisagé de réaliser des bracelets de type
hybride, c'est-à-dire des bracelets souples présentant des renforts.
[0004] On connaît par exemple du document
FR1591988 un bracelet en matière plastique renforcé par une armature métallique qui est repliée
aux extrémités du brin de façon à former des trous de passage pour les barrettes.
Ce repli de l'armature métallique a pour fonction de former un trou de passage pour
le passage d'une barrette ou d'une vis de fixation du bracelet. En définitive, la
résistance à la traction du bracelet est assurée par la matière plastique.
[0005] On connaît du document
AT400551 un bracelet dans lequel, afin d'augmenter la résistance en traction des brins sans
dégrader sa souplesse, est mis œuvre un renfort bi-couche, formé d'un filet résistant
collé sur une lame souple. Ce renfort bi-couche n'améliore pas la tenue en traction
au niveau des attaches.
[0006] On connaît du document
AT407692 un bracelet souple avec renfort présent uniquement au pli du brin et collé, afin
de renforcer le bracelet au niveau de l'attache. La résistance en traction du brin
n'est pas améliorée par cette solution.
[0007] On connaît du document
JP07329110A un bracelet en résine renforcé par un insert en nylon. Cet insert vient, dans certaines
formes d'exécution, s'enrouler autour des attaches. Comme dans le document
FR1591988, la résistance à la traction du bracelet est assurée par la résine.
[0008] De nombreux modèles et concepts de bracelets souples ont été décrits et présentés.
Néanmoins, les bracelets souples connus sont tous assez peu performants mécaniquement,
notamment au niveau de la résistance des brins en traction. Il est donc nécessaire
de faire un choix entre un bracelet souple en cuir ou en élastomère qui soit confortable
et un bracelet métallique performant mécaniquement. Les bracelets souples sont notamment
invariablement moins robustes que des bracelets métalliques, par exemple au niveau
de la tenue en traction ou de la tenue au pliage.
[0009] Aussi, le but de l'invention est de fournir un bracelet remédiant aux inconvénients
évoqués précédemment et améliorant les bracelets connus de l'art antérieur. En particulier,
l'invention propose un bracelet performant et confortable. L'invention propose également
une montre comprenant un tel bracelet.
[0010] Un renfort selon un premier aspect de l'invention est défini par la revendication
1.
[0011] Différents modes de réalisation du renfort selon l'invention sont définis par les
revendications 2 à 10.
[0012] Un brin de bracelet selon l'invention est défini par la revendication 11.
[0013] Des modes de réalisation du brin de bracelet selon l'invention sont définis par les
revendications 12 et 13.
[0014] Un bracelet selon l'invention est défini par la revendication 14.
[0015] Une montre selon l'invention est définie par la revendication 15.
[0016] D'autres aspects de l'invention sont définis par les propositions qui suivent :
- 1. Renfort 2 ; 2' de brin 1 de bracelet de montre destiné à être logé dans une enveloppe
3 du brin en matériau souple, caractérisé en ce que le renfort comprend un élément
de liaison 4 ; 4' reliant mécaniquement ou solidarisant mécaniquement :
- un élément 10 ; 6 ; 10' de fixation du brin à une boîte de montre, à
- un élément 9 ; 5 de fixation du brin à un élément de fermeture.
- 2. Renfort selon la proposition précédente, caractérisé en ce que l'élément de liaison
comprend une lame, notamment une lame métallique, en particulier une lame métallique
en alliage superélastique.
- 3. Renfort selon l'une des propositions précédentes, caractérisé en ce que l'élément
de fixation du brin à la boîte de montre est en alliage superélastique et/ou l'élément
de fixation du brin à l'élément de fermeture est en alliage superélastique.
- 4. Renfort selon l'une des propositions précédentes, caractérisé en ce que l'élément
de fixation du brin à la boîte de montre comprend un tube et/ou l'élément de fixation
du brin à l'élément de fermeture comprend un tube.
- 5. Renfort selon l'une des propositions précédentes, caractérisé en ce que l'élément
de liaison présente une section transversale dont la géométrie, en particulier la
largeur de la section transversale et/ou l'épaisseur de la section transversale, évolue
le long du brin ou du renfort.
- 6. Renfort selon l'une des propositions précédentes, caractérisé en ce que l'élément
de liaison forme au moins une partie de l'élément 6' de fixation du brin à la boîte
de montre, notamment une boucle 8, et/ou l'élément de liaison forme au moins une partie
de l'élément 5' de fixation du brin à l'élément de fermeture, notamment une boucle
7.
- 7. Renfort selon la proposition précédente, caractérisé en ce que l'élément de liaison
comprend une extrémité 20 repliée et fixée sur l'élément de liaison au niveau de l'élément
6' de fixation du brin à la boîte de montre et/ou l'élément de liaison comprend une
extrémité repliée et fixée sur l'élément de liaison au niveau de l'élément 5' de fixation
du brin à un élément de fermeture.
- 8. Renfort selon la proposition précédente, caractérisé en ce que l'extrémité repliée
de l'élément de liaison au niveau de l'élément 6' de fixation du brin à la boîte de
montre est fixée sur l'élément de liaison par rivetage et/ou soudage et/ou vissage
et/ou l'extrémité repliée de l'élément de liaison au niveau de l'élément 5' de fixation
du brin à l'élément de fermeture est fixée sur l'élément de liaison par rivetage et/ou
soudage et/ou vissage.
- 9. Renfort selon l'une des propositions 1 à 5, caractérisé en ce que l'élément de
liaison 4 est fixé directement à l'élément de fixation 10 du brin à la boîte de montre
et/ou l'élément de liaison 4 est fixé directement à l'élément de fixation 9 du brin
à l'élément de fermeture, par exemple fixé par soudure ou brasure.
- 10. Renfort selon la proposition précédente, caractérisé en ce que l'élément de liaison
4 est fixé directement à son extrémité à l'élément de fixation 10 du brin à la boîte
de montre et/ou à l'élément de fixation 9 du brin à l'élément de fermeture.
- 11. Renfort 2 ; 2' de brin 1 de bracelet de montre destiné à être logé dans une enveloppe
3 de brin en matériau souple, caractérisé en ce que le renfort comprend une lame réalisée
en alliage superélastique, la lame s'étendant d'un élément 10 ; 6 ; 10' ; 6' de fixation
du brin à une boîte de montre à un élément 9 ; 5 ; 9' ; 5' de fixation du brin à un
élément de fermeture.
- 12. Renfort 2 ; 2' de brin 1 de bracelet de montre destiné à être logé dans une enveloppe
3 de brin en matériau souple, caractérisé en ce que le renfort comprend une lame présentant
une section transversale dont la géométrie, en particulier la largeur de la section
transversale et/ou l'épaisseur de la section transversale, évolue le long du brin,
la lame s'étendant d'un élément 10 ; 6 ; 10' ; 6' de fixation du brin à une boîte
de montre à un élément 9 ; 5 ; 9' ; 5' de fixation du brin à un élément de fermeture,
la géométrie évoluant le long du brin ou du renfort de sorte que la rigidité à la
flexion du brin, le long du brin, présente un profil déterminé, en particulier un
profil constant sur au moins une partie du brin, par exemple sur la moitié du brin
proche de l'élément de fermeture.
- 13. Renfort selon la proposition 12, caractérisé en ce que la lame est une lame métallique,
en particulier une lame métallique en alliage superélastique.
- 14. Renfort selon l'une des propositions 11 à 13, caractérisé en ce que l'élément
de fixation du brin à la boîte de montre est en alliage superélastique et/ou l'élément
de fixation du brin à l'élément de fermeture est en alliage superélastique.
- 15. Renfort selon l'une des propositions 11 à 14, caractérisé en ce que l'élément
de fixation du brin à la boîte de montre comprend un tube et/ou l'élément de fixation
du brin à l'élément de fermeture comprend un tube.
- 16. Renfort selon l'une des propositions 11 à 15, caractérisé en ce que la lame présente
une section transversale dont la géométrie, en particulier la largeur de la section
transversale et/ou l'épaisseur de la section transversale, évolue le long du brin
ou du renfort.
- 17. Renfort selon l'une des propositions 11 à 16, caractérisé en ce que la lame forme
au moins une partie de l'élément 6' de fixation du brin à la boîte de montre, notamment
une boucle 8, et/ou la lame forme au moins une partie de l'élément 5' de fixation
du brin à l'élément de fermeture, notamment une boucle 7.
- 18. Renfort selon la proposition précédente, caractérisé en ce que la lame comprend
une extrémité 20 repliée et fixée sur la lame au niveau de l'élément 6' de fixation
du brin à la boîte de montre et/ou la lame comprend une extrémité repliée et fixée
sur la lame au niveau de l'élément 5' de fixation du brin à un élément de fermeture.
- 19. Renfort selon la proposition précédente, caractérisé en ce que l'extrémité repliée
de la lame au niveau de l'élément 6' de fixation du brin à la boîte de montre est
fixée sur la lame par rivetage et/ou soudage et/ou vissage et/ou l'extrémité repliée
de la lame au niveau de l'élément 5' de fixation du brin à l'élément de fermeture
est fixée sur la lame par rivetage et/ou soudage et/ou vissage.
- 20. Renfort selon l'une des propositions 11 à 16, caractérisé en ce que la lame 4
est fixée directement à l'élément de fixation 10 du brin à la boîte de montre et/ou
la lame 4 est fixée directement à l'élément de fixation 9 du brin à l'élément de fermeture,
par exemple fixé par soudure ou brasure.
- 21. Renfort selon la proposition précédente, caractérisé en ce que la lame 4 est fixé
directement à son extrémité à l'élément de fixation 10 du brin à la boîte de montre
ou à l'élément de fixation 9 du brin à l'élément de fermeture.
- 22. Renfort selon l'une des propositions précédentes, caractérisé en ce que l'élément
de liaison ou la lame est tel qu'il empêche, sauf à rompre l'élément de liaison ou
la lame, que l'élément de fixation 10 du brin à la boîte de montre puisse être écarté
de l'élément de fixation du brin à l'élément de fermeture 9, sous un effort de traction
de 50N, voire 100N, voire 200N.
- 23. Brin 1 de bracelet de montre comprenant un renfort selon l'une des propositions
précédentes et une enveloppe 3, notamment une enveloppe en matériau élastomère.
- 24. Brin de bracelet selon la proposition précédente, caractérisé en ce que l'enveloppe
comprend au moins une ouverture 30 laissant apparaître le renfort.
- 25. Brin de bracelet selon la proposition 23 ou 24, caractérisé en ce que l'enveloppe
est surmoulée sur le renfort.
- 26. Brin de bracelet selon l'une des propositions 23 à 25, caractérisé en ce que les
inerties et/ou les géométries des sections de l'élément de liaison, notamment du renfort,
et/ou de l'enveloppe, évoluent le long du brin ou du renfort de sorte que la rigidité
à la flexion du brin, le long du brin, présente un profil déterminé, en particulier
un profil constant sur au moins une partie du brin, par exemple sur la moitié du brin
proche de l'élément de fermeture.
- 27. Brin de bracelet selon l'une des propositions 22 à 26, caractérisé en ce que des
valeurs caractéristiques des inerties et/ou des géométries des sections de l'élément
de liaison ou de la lame et de l'enveloppe, évoluent le long du brin ou du renfort
en sens opposés.
- 28. Bracelet de montre comprenant au moins un brin de bracelet selon l'une des propositions
23 à 27.
- 29. Montre comprenant au moins un brin de bracelet selon l'une des propositions 23
à 27.
- 30. Procédé de détermination de la largeur et/ou de l'épaisseur d'un renfort 2 ; 2'
de brin 1 de bracelet de montre destiné à être logé dans une enveloppe 3 du brin en
matériau souple, comprenant les étapes suivantes :
- Définir un profil d'évolution de la rigidité à la flexion du brin le long du brin
;
- Définir un matériau d'enveloppe et les dimensions de cette enveloppe ;
- Choisir l'épaisseur du renfort, respectivement la largeur du renfort ;
- Calculer la largeur du renfort, respectivement l'épaisseur du renfort de sorte que
la rigidité à la flexion du brin le long du brin évolue selon le profil déterminé.
[0017] Le dessin annexé représente, à titre d'exemples non-limitatifs, deux modes de réalisation
d'un bracelet selon l'invention.
La figure 1 est une vue en perspective d'un mode de réalisation d'un brin de bracelet
selon l'invention.
La figure 2 est une vue éclatée d'un mode de réalisation du brin de bracelet selon
l'invention, illustrant également un premier mode de réalisation du renfort utilisé
dans le mode de réalisation du brin de bracelet selon l'invention.
La figure 3 est une vue en perspective d'un deuxième mode de réalisation de renfort
utilisé dans un mode de réalisation du brin de bracelet selon l'invention.
La figure 4 représente une vue d'un mode de réalisation d'un tube utilisé dans un
mode de réalisation du brin de bracelet selon l'invention au niveau de l'attache à
la boîte de montre.
La figure 5 est une vue d'un mode de réalisation d'un tube utilisé dans un mode de
réalisation du brin de bracelet selon l'invention au niveau de l'attache à un élément
de fermeture.
La figure 6 est une vue en coupe partielle d'une extrémité du renfort selon le deuxième
mode de réalisation de renfort selon l'invention.
La figure 7 est une vue en perspective du premier mode de réalisation de renfort utilisé
dans un mode de réalisation du brin de bracelet selon l'invention.
La figure 8 est une vue en coupe longitudinale du premier mode de réalisation de renfort
utilisé dans un mode de réalisation du brin de bracelet selon l'invention.
Les figures 9 à 11 sont des vues en coupes transversales du mode de réalisation de
renfort utilisé dans le mode de réalisation du brin de bracelet selon l'invention
illustré à la figure 8.
Les figures 12 et 13 sont des vues en coupe partielle d'une extrémité de deux variantes
du premier mode de réalisation de renfort selon l'invention illustrée à la figure
2.
La figure 14 est un graphique représentant les variations de rigidité en flexion de
différents modes de réalisation de brins de bracelet selon l'invention.
Les figures 15 à 17 sont des graphiques représentant les variations de largeur du
renfort (trait brisé) pour obtenir une rigidité constante le long du brin et compenser
ainsi les variations de largeur du brin (trait plein, figures 15 et 17) ou d'épaisseur
du brin (non représenté, figures 16 et 17). Les figures correspondent à une vue de
dessus de la forme du brin, les échelles étant graduées en [mm].
[0018] Un mode de réalisation d'un brin 1 de bracelet selon l'invention est décrit ci-après
en référence aux figures 1 à 13. Le brin de bracelet est de type souple, en particulier
de type hybride, c'est-à-dire en matière souple mais comprenant un renfort.
[0019] Le brin de bracelet comprend un renfort 2 mis en place dans une enveloppe en matériau
souple. Le renfort est de préférence réalisé en un premier matériau et l'enveloppe
3 réalisée en un deuxième matériau. Par exemple, le premier matériau est métallique,
notamment un alliage, en particulier un alliage superélastique ou un alliage à mémoire
de forme. Le deuxième matériau est souple. On peut notamment utiliser comme deuxième
matériau un élastomère, comme du caoutchouc, un polymère, ou du cuir.
[0020] Les propriétés des premier et deuxième matériaux sont distinctes pour séparer au
mieux les contraintes. On réalise de préférence un brin dont l'architecture est basée
sur une âme centrale ou renfort et une enveloppe mise en œuvre autour de l'âme, c'est-à-dire
enrobant au moins partiellement l'âme. Le renfort permet d'assurer de hautes performances
de résistance mécanique du brin, notamment en tenue à la traction (haute résistance)
et en déformation de celui-ci sous contrainte (faible déformation). Complémentairement
ou alternativement, le renfort permet d'assurer de hautes performances de résistance
mécanique du brin au pliage. L'enveloppe (ou enrobage du brin) entourant au moins
partiellement le renfort permet quant à elle d'assurer principalement des fonctions
de confort et d'esthétique, notamment en permettant d'obtenir une souplesse désirée
et/ou une légèreté désirée et/ou une géométrie désirée. L'enveloppe est préférentiellement
surmoulée sur le renfort, notamment lorsqu'elle est réalisée en matériau élastomère.
L'enveloppe peut être aussi assemblée par collage et/ou par couture autour du renfort
lorsqu'elle est réalisée en cuir.
[0021] Dans les deux cas, une ouverture 30 peut être pratiquée dans l'enveloppe afin de
laisser apparaître le renfort 2. La partie apparente du renfort peut alors être traitée
pour éviter toute altération de celui-ci. L'ouverture peut avoir une fonction esthétique
et/ou la fonction de dévoiler la technicité du brin de bracelet.
[0022] Le renfort comprend un élément 6 de fixation du brin à la boîte de montre et un élément
5 de fixation du brin à un élément de fermeture. Le renfort comprend un élément de
liaison 4 reliant mécaniquement l'élément 6 de fixation du brin à la boîte de montre
à l'élément 5 de fixation du brin à un élément de fermeture. De préférence, l'élément
6 de fixation du brin à la boîte de montre comprend un tube 10 et/ou l'élément 5 de
fixation du brin à l'élément de fermeture comprend un tube 9. Alternativement, l'élément
6 de fixation du brin à la boîte de montre est réalisé par une première extrémité
de l'élément de liaison, et/ou l'élément 5 de fixation du brin à un élément de fermeture
est réalisé par une deuxième extrémité de l'élément de liaison. Le renfort 2 comprend
principalement une lame 4, notamment une lame métallique, en particulier une lame
en alliage métallique superélastique.
[0023] L'élément 6 de fixation du brin à la boîte de montre est destiné à coopérer avec
un deuxième élément de fixation prévu pour solidariser le brin à la boîte de montre,
notamment aux cornes. Les premier et deuxième éléments constituent une attache. De
manière similaire, l'élément 5 de fixation du brin à un élément de fermeture est destiné
à coopérer avec un deuxième élément de fixation prévu pour solidariser le brin à l'élément
de fermeture, qui peut être notamment une boucle ou un fermoir, par exemple un fermoir
à boucle déployante. Les premier et deuxième éléments constituent une attache.
[0024] Comme représenté notamment aux figures 2, 4, 5, 12 et 13, l'élément 6 de fixation
du brin à la boîte de montre et/ou l'élément 5 de fixation du brin à un élément de
fermeture est réalisé au moyen d'un tube assemblé à la lame 4 par une soudure ou une
brasure 19. Le tube 9 et/ou 10 peut aussi présenter une surépaisseur et/ou une rainure
destinée à recevoir l'extrémité de la lame et à faciliter et/ou améliorer la performance
de la soudure ou brasure. A la figure 12, le tube représenté présente une rainure
pour recevoir la lame 4.
[0025] Une barrette, une vis ou un axe, constituant le deuxième élément de fixation, est
ensuite engagé dans chaque tube 9 et/ou 10 pour fixer le brin à la boîte de montre
ou à l'élément de fermeture.
[0026] La présence des tubes 9 et 10 permet principalement de rendre solidaire les deux
extrémités du renfort avec les deuxièmes éléments de fixation, et ainsi de reprendre
de façon optimale les efforts en traction. Ces tubes apportent trois avantages supplémentaires
:
- faciliter la mise en place dans un moule dans le cas où l'enveloppe est moulée ultérieurement
sur le renfort ;
- faciliter l'introduction de la barrette, vis ou axe ; il est en effet aisé d'enfiler
une tige dans un tube parfaitement circulaire;
- maîtriser précisément la longueur du brin, soit la distance (entraxe) entre les deux
axes des attaches brin/fermoir et brin/boîte.
[0027] Les tubes sont choisis préférentiellement en même matière que la matière de la lame
métallique constituant le renfort. En particulier, quand la matière de la lame est
un alliage métallique superélastique, notamment un alliage NiTi, la matière des tubes
est préférentiellement un alliage métallique superélastique, plus préférentiellement
le même alliage superélastique que celui utilisé pour la lame, notamment un alliage
NiTi. Cette combinaison avantageuse permet un assemblage robuste des tubes aux extrémités
de la lame. L'assemblage des tubes aux extrémités de la lame est réalisé préférentiellement
par soudage, le soudage étant plus préférentiellement du type laser. L'assemblage
par soudage laser préconisé permet une fusion localisée de la matière et donc de solidariser
l'extrémité de la lame et le tube, sans apport extérieur de matière, tout en assurant
d'excellentes performances mécaniques et une bonne tenue à la corrosion. Les dimensions
des tubes sont typiquement comprises entre 1 et 2.5 mm de diamètre extérieur. Le tube
10 d'attache boîte/brin est muni préférentiellement d'encoches 101 pour éviter de
dégrader l'enveloppe lors de l'utilisation d'une pince à barrette pour monter le brin
sur la carrure.
[0028] Alternativement, on pourrait aussi utiliser des tubes en matière Phynox, Nivaflex
ou équivalente, avec le risque que l'assemblage des tubes aux extrémités de la lame
soit plus difficile à réaliser.
[0029] On peut aussi réduire le passage de la pince à barrette au strict minimum et jouer
sur l'élasticité de l'enveloppe pour comprimer la barrette. Dans ce cas, le tube 10
d'attache à la boîte de montre doit être bien plus court pour autoriser cette compression.
[0030] Dans un deuxième mode de réalisation de renfort 2' représenté aux figures 3 et 6,
l'élément 6' de fixation du brin à la boîte de montre et/ou l'élément 5' de fixation
du brin à un élément de fermeture est réalisé par pliage de l'extrémité de la lame
4'. En effet, la première extrémité est pliée pour former un passage 8 ou une boucle
et une partie 20 de l'extrémité est repliée sur la lame 4'. Cette partie repliée 20
ou repli est fixée sur la lame, notamment par rivetage. Pour ce faire, la lame et
le repli présentent des trous destinés à venir en vis-à-vis et à recevoir des rivets
12. La deuxième extrémité de la lame est de préférence conformée de la même manière
pour réaliser un passage 7 ou une boucle, la lame et le repli présentent des trous
destinés à venir en vis-à-vis et à recevoir des rivets 14.
[0031] Dans le but d'assurer la performance du brin, le renfort doit être relié aux attaches
en conservant au mieux ses performances. Le repli riveté à chaque extrémité permet
de ménager un passage pour une barrette, une vis ou un axe destiné à la fixation du
brin.
[0032] Avantageusement, comme représenté aux figures 3 et 6, un tube 10' peut être mis en
place dans le passage 8 et/ou un tube 9' peut être mis en place dans le passage 7
réalisé à l'autre extrémité du renfort. Le renfort peut ainsi être replié autour du
ou des tubes. Une barrette, une vis ou un axe, constituant le deuxième élément de
fixation, est ensuite engagé dans chaque tube pour fixer le brin à la boîte de montre
ou à l'élément de fermeture. Les tubes 9' et/ou 10' sont optionnels puisque les barrettes,
vis ou axes pourraient directement s'engager dans les passages 7 ou 8 sans présence
de tube. Toutefois, la présence des tubes est privilégiée.
[0033] Les tubes sont choisis préférentiellement en matière Phynox, Nivaflex, alliage superélastique
ou équivalente, qui permet d'assurer d'une part de bonnes performances mécaniques
et d'autre part une bonne tenue à la corrosion. Les dimensions des tubes sont typiquement
comprises entre 1 et 2.5 mm de diamètre extérieur. Le tube 10' d'attache boîte/brin
est muni préférentiellement d'encoches 101 pour éviter de dégrader l'enveloppe lors
de l'utilisation d'une pince à barrette pour monter le brin sur la carrure.
[0034] Des essais ont montré qu'un rivet en laiton ou en acier inoxydable convient parfaitement
à l'application souhaitée. D'autres alternatives au rivetage sont envisageables pour
atteindre les performances souhaitées. Par exemple, il est possible d'agrafer le repli
20 au reste de la lame. Il est également possible de souder le repli 20 au reste de
la lame, réalisée par exemple à l'extrémité du repli 20. Dans ce cas, le soudage peut
être préférentiellement du type laser. Il est aussi possible de fixer le repli 20
au reste de la lame par vissage. Dans ce cas, on utilise des boulons en lieu et place
des rivets.
[0035] Les premier et deuxième modes de réalisation peuvent être combinés sur un même renfort,
avec le premier mode de réalisation à une première extrémité et le deuxième mode de
réalisation à une deuxième extrémité.
[0036] A noter que les solutions connues de l'état de l'art ne sont pas satisfaisantes.
Un simple pli comme dans le document
FR1591988 n'améliore que marginalement la tenue en traction. En effet, contrairement à l'invention,
dans ce document, c'est le surmoulage en élastomère qui permet d'assurer la résistance
de l'attache.
[0037] Dans l'invention, on réalise d'abord le renfort qui permet de relier mécaniquement
l'élément de fixation du brin à la boîte de montre à l'élément de fixation du brin
à l'élément de fermeture. Ainsi, à ce stade de réalisation, une action mécanique de
traction de 50N, voire 100N, voire 200N, sur le renfort ne permet pas de déformer
le renfort et l'élément de fixation, comme c'est le cas dans l'art antérieur. En particulier,
une action mécanique de traction sur un axe ou une barrette se trouvant dans le tube
9 ou 10 ne permet pas de libérer le tube ou l'autre élément du renfort, sauf à rompre
le renfort. Ainsi, dans les modes de réalisation décrits, les éléments de fixation
des attaches (permettant la fixation à la boîte ou au fermoir) sont solidarisés au
renfort.
[0038] Le renfort 2 a pour rôle principal d'assurer la tenue mécanique du brin. Compte tenu
de la nécessité d'avoir un bracelet souple et du critère de tenue aux différents efforts,
le renfort comprend principalement un feuillard ou une lame métallique 4. En particulier,
l'utilisation d'un alliage métallique superélastique permet aussi d'améliorer la tenue
au pliage.
[0039] Pour garantir que de fortes déformations du brin ne provoquent pas de déformation
permanente, par exemple lors d'un repli à 180° du brin sur lui-même, un alliage superélastique
est avantageusement utilisé pour le renfort. La superélasticité se manifeste dans
certains alliages très particuliers qui montrent une transition entre une phase austénitique
et une phase martensitique. La superélasticité est caractérisée par la récupération
complète de la forme de l'échantillon lorsque la contrainte appliquée cesse. Dans
le domaine de température où l'austénite est stable, la transformation martensitique
peut être provoquée sous contrainte. La contrainte s'exerce d'abord dans le domaine
de déformation élastique de l'austénite, avec une contrainte proportionnelle à la
déformation. Au dessus d'une valeur critique, l'austénite se transforme en martensite.
Quand la contrainte cesse, il y a réversion totale de la martensite vers l'austénite
jusqu'à une déformation nulle puisque, à la température de sollicitation, c'est la
structure austénite qui est stable. Le grand intérêt de cette propriété est la grande
possibilité de déformation dans un domaine « élastique » alors que la contrainte varie.
L'élasticité de ces alliages peut atteindre dix fois celle de l'acier.
[0040] Il existe plusieurs alliages aux propriétés superélastiques. On peut utiliser par
exemple un alliage à base de Nickel et de Titane NiTi (nom commercial Nitinol), principalement
parce que cet alliage montre une excellente résistance à la corrosion et est biocompatible.
D'autres alliages superélastiques, comme les alliages CuAIBe, CuAINi ou CuZnAI, peuvent
également être utilisés.
[0041] Les essais ont confirmé que le renfort en alliage NiTi, en particulier qu'une lame
en alliage NiTi assemblé par soudage laser aux tubes en alliage NiTi, a une excellente
tenue mécanique et à la corrosion, même dans des cas défavorables (association de
matériaux favorisant l'équivalent d'une corrosion galvanique et d'une précontrainte
de la lame métallique), et ce après deux mois de test en brouillard salin.
[0042] Les lames utilisées peuvent présenter une courbure initiale nulle et la courbure
du brin peut être obtenue lors du moulage de l'enveloppe. Il est également envisageable
de donner à la lame une courbure initiale (préforme) avec un procédé de fabrication
adéquat.
[0043] Comme l'invention permet de découpler ou plutôt de limiter le couplage existant entre
les fonctions « tenue mécanique » et « aspect esthétique/confort », le renfort peut
être dimensionné seul sans tenir compte de l'enveloppe. Il reste évident que l'ajout
d'une enveloppe améliore encore la tenue à la traction.
[0044] La norme NIHS 92-11 stipule qu'un bracelet de montre doit pouvoir, comme représenté
à la figure 7, résister à un effort F de traction de 200N par brin sans se rompre
(une déformation permanente est tolérée). Ces exigences peuvent être augmentées, la
rupture du bracelet étant alors assurée par la rupture en cisaillement des pivots
de barrettes.
[0045] Le renfort est ensuite dimensionné en fonction de l'effort de traction F maximal
que doit pouvoir subir le brin sans rupture, en estimant les contraintes équivalentes
à l'effort maximal, qui doivent être inférieures à la limite élastique du matériau.
Pour les dimensions utilisées dans le cadre des essais, avec une largeur minimale
de 7.4mm, une épaisseur de 0.1mm de la lame permet d'obtenir une force limite avant
déformation plastique de 440N, soit largement en dessus des valeurs souhaitées et
largement en deçà de la limite élastique et de la contrainte à rupture du matériau.
[0046] De plus, les simulations et les tests ont montré que les concentrations de contraintes
générées aux abords des soudures ou des rivets restent en deçà de la contrainte limite
de plastification, même pour une force en traction appliquée supérieure à 300N. Les
tests ont aussi montré qu'une telle configuration permet un niveau de performance
largement suffisant pour répondre aux exigences de la norme NIHS 92-11, qui précise
les valeurs seuil de tenue à la traction. Les tenues en déviation latérale et en traction
sont également dans les critères admis.
[0047] De plus, l'épaisseur de l'enveloppe peut être choisie de façon à optimiser la résistance
du brin au pliage. Pour une épaisseur de lame de 0.1mm, le rayon de courbure admissible
est de 0.7mm (par comparaison, une lame centrale en acier inoxydable (type 1.4310)
ne tolère qu'un rayon de courbure minimum de 5mm seulement). L'épaisseur de l'enrobage
du bracelet est alors choisie de manière à assurer un rayon de courbure supérieur
à la limite admise lors d'un pli à 180° du brin.
[0048] L'alliage NiTi perd ses propriétés superélastiques en dessous de 0°C. Néanmoins,
l'alliage retrouve toutes ses propriétés dès que la température repasse en dessus
de cette limite. Ainsi, une lame pliée avec un rayon de 2mm à -16°C conserve cette
courbure tant que la température est inférieure à 0°C, mais redevient parfaitement
droite dès que la température est supérieure (reprise de la forme en 8s à 20°C). De
même, la lame en alliage superélastique conserve toutes ses propriétés superélastiques
suite à un enrobage (conditions de surmoulage : typiquement T > 180°C pendant plusieurs
minutes). Ce comportement en température peut varier en fonction de l'alliage superélastique
choisi.
[0049] Ainsi, certains alliages permettent une utilisation à plus basse température, mais
avec une diminution de la température maximale d'utilisation.
[0050] Les lames représentées aux figures 2, 3 et 7 à 11 ont une forme complexe, avec une
section latérale qui varie le long du brin. Ceci permet d'ajuster de façon fine la
rigidité et la souplesse du bracelet le long du brin. En effet, la souplesse du brin
varie de façon significative si l'épaisseur du brin et/ou sa largeur varient, et/ou
si une ouverture 30 est découpée dans le brin pour une raison d'esthétique ou de confort.
Pour un brin de bracelet complexe comme représenté à la figure 1, ces variations de
souplesse peuvent gêner le porter de la montre et peuvent perturber son appréciation
tactile. La démarche est de compenser la variation du module de flexion (module de
Young fois inertie autour de la fibre neutre de l'âme métallique) de l'enveloppe en
jouant sur l'inertie de la lame, en particulier sur sa largeur. L'objectif est d'assurer
une souplesse prédéfinie du brin tout au long de celui-ci, notamment constante, sur
toute la longueur du brin ou, à défaut, sur une partie du brin, notamment à proximité
de l'élément de fermeture puisque c'est dans cette zone que le rayon de courbure du
poignet varie le plus. De préférence, l'épaisseur de la lame ne varie pas le long
de la lame.
[0051] Pour illustrer ceci sur une géométrie d'enveloppe complexe, on se reporte aux figures
8 et 9 à 11. La figure 9 est une section au niveau du plan A-A de la figure 8, la
figure 10 est une section au niveau du plan B-B de la figure 8 et la figure 11 est
une section au niveau du plan C-C de la figure 8. On remarque que les géométries de
la section du brin sont différentes au niveau de ces trois plans. En effet, la géométrie
de la section de l'enveloppe 3 et/ou la géométrie de la section du renfort 4 évolue
le long du brin. En particulier, la section de l'enveloppe évolue pour assurer des
fonctions esthétiques et la section du renfort évolue pour assurer une fonction mécanique,
notamment une fonction mécanique liée au confort. La figure 9 montre également une
ouverture 30. Cette architecture permet d'avoir une souplesse constante du brin, en
particulier sur la partie du brin proche de l'élément de fermeture, et de compenser
les variations de rigidité dues à la présence d'une ouverture ou, plus généralement
dues aux variations de section de l'enveloppe.
[0052] Grâce à une telle architecture, en particulier grâce à la variation de la section
du renfort le long du brin, on peut obtenir un profil désiré de souplesse du brin
le long de celui-ci. Les graphes de la figure 14 illustrent ces profils. Les points
représentés indiquent la rigidité à la flexion ou la souplesse du bracelet en différentes
positions du brin pour quatre types de brins, à savoir :
- un brin de 57.5 mm de longueur avec un renfort à section constante (l=57.5, cst),
- un brin de 57.5 mm de longueur avec un renfort à section variable (l=57.5, var),
- un brin de 71.5 mm de longueur avec un renfort à section constante (l=71.5, cst),
- un brin de 71.5 mm de longueur avec un renfort à section variable (l=71.5, var).
[0053] Les brins à section de renfort variable sont optimisés pour assurer une rigidité
constante tout au long du brin, avec une valeur nominale égale à 1 sur l'ordonnée.
On voit que la section variable du renfort permet de compenser en très grande partie
les effets des variations de section de l'enveloppe : entre les points 10 et 28, la
variation entre les valeurs minimales et maximales de rigidité tombe de plus de 25%
pour un renfort à section constante à 4% pour un renfort à section variable, ce qui
n'est plus perceptible. Sur le graphe de la figure 14, les points d'abscisses 14,
21 et 28 correspondent approximativement aux emplacements des profils A-A, B-B et
C-C des figures 8 à 11.
[0054] Les figures 15 à 17 montrent les possibilités offertes par la variation contrôlée
des dimensions de la lame dans un cas plus simple, et illustrent le procédé de dimensionnement
de la lame. Le brin de bracelet est composé d'un renfort de module élastique E
r et d'une enveloppe en une matière de module E
e. La rigidité en flexion d'un brin monomatière est proportionnelle au produit du module
élastique et de l'inertie de la section. Dans le cas d'un brin de bracelet selon l'invention,
la rigidité du brin sera proportionnelle, en première approximation, à (E
r × I
r + Ee × le), où I
r et I
e représentent l'inertie de la section transversale du renfort et de l'enveloppe, respectivement.
Cette approximation est valable si la section pivote autour de la fibre neutre du
renfort, ce qui est raisonnable car en général E
r >> Ee. Dans ce cas général, c'est donc le renfort qui « impose » la position de l'axe
de rotation de la section de l'enveloppe, qui coïncide alors ou est très proche de
la fibre neutre du renfort. Si les deux modules sont de valeurs comparables, il est
aussi possible de calculer la rigidité plus précisément en déterminant l'axe de rotation
du brin en flexion et en calculant l'inertie en fonction de la position de l'axe,
selon les méthodes connues de l'homme du métier. Dans le cas le plus courant, et en
considérant le cas particulier d'une section rectangulaire pour la lame du renfort
et l'enveloppe, on pourra noter I
r = (b
r × h
r3)/12 et le = (be × he
3)/12 où b est la largeur et h la hauteur de la lame du renfort, respectivement de
l'enveloppe. Dans tous les cas, on pourra compenser la variation de l'inertie de la
section transversale de l'enveloppe par une variation de signe opposé de l'inertie
de la section transversale de la lame, de façon à ce que la somme des rigidités de
flexion soit constante ou sensiblement constante sur au moins une partie du brin,
par exemple sur au moins une moitié du brin.
[0055] Ainsi, pour déterminer une géométrie de brin de bracelet, en particulier pour déterminer
une géométrie de renfort, notamment pour déterminer la largeur et/ou l'épaisseur du
renfort de brin de bracelet, on peut procéder selon les étapes suivantes :
- Définir un profil d'évolution de la rigidité à la flexion du brin le long du brin
;
- Définir un matériau d'enveloppe et les dimensions de cette enveloppe ;
- Choisir l'épaisseur du renfort, respectivement la largeur du renfort ;
- Calculer la largeur du renfort, respectivement l'épaisseur du renfort de sorte que
la rigidité à la flexion du brin le long du brin évolue selon le profil déterminé.
[0056] Dans les exemples des figures 15 à 17, l'enveloppe a une largeur et/ou une épaisseur
variables le long du brin, et le renfort a une largeur variable selon la position
le long du brin qui permet de compenser la variation de rigidité de l'enveloppe seule.
La figure 15 montre un brin dont l'enveloppe a une largeur de 16mm à une extrémité
(origine de l'abscisse x) qui reste constante jusqu'au milieu du brin, puis qui augmente
de façon linéaire jusqu'à 20mm à l'autre extrémité du brin, avec une épaisseur constante
de 2.8mm. La figure 16 représente une enveloppe de largeur constante le long du brin,
dont l'épaisseur est de 2.8mm sur la première moitié du brin et augmente linéairement
jusqu'à 3.2mm. La figure 17 combine les variations de largeur et d'épaisseur des brins
des figures 15 et 16. L'épaisseur du renfort est choisie constante à 0.1mm, et la
largeur à l'origine est choisie à 14mm. La largeur varie ensuite le long du brin de
façon à ce que (E
r × I
r + Ee × le) soit constant le long du brin, avec Ee = 3 MPa (valeur typique d'un élastomère)
et E
r = 80 GPa (typique d'un alliage superélastique, notamment d'un alliage NiTi). On constate
que la variation de largeur du renfort permet de compenser avantageusement les variations
dimensionnelles de l'enveloppe et d'obtenir une rigidité constante le long du brin,
et donc un confort de porter accru.
[0057] Dans tous les cas, le profil de la lame le long du brin n'évolue pas dans le même
sens que le profil de l'enveloppe, c'est-à-dire que la largeur de la lame et la largeur
de l'enveloppe évoluent en sens inverses le long du brin. Autrement dit, les taux
de variation de la largeur de la lame et de la largeur de l'enveloppe le long du profil
ont des signes opposés. Le profil de la lame ne suit pas le profil de l'enveloppe
sur au moins une partie du brin, par exemple sur au moins une moitié du brin. De façon
plus générale, le taux de variation de la valeur de l'inertie de la section transversale
de la lame le long du brin est de signe opposé au taux de variation de la valeur de
l'inertie de la section transversale de l'enveloppe sur au moins une partie du brin
ou du renfort, par exemple sur au moins une moitié du brin. Ainsi, la valeur de l'inertie
de la section transversale de la lame et la valeur de l'inertie de la section transversale
de l'enveloppe évoluent en sens opposés sur au moins une partie du brin ou du renfort,
par exemple sur au moins une moitié du brin.
[0058] De la même manière, le taux de variation de la valeur d'épaisseur de la lame le long
du brin peut être de signe opposé au taux de variation de la valeur d'épaisseur de
l'enveloppe sur au moins une partie du brin ou du renfort, par exemple sur au moins
une moitié du brin. Ainsi, la valeur d'épaisseur de la lame et la valeur d'épaisseur
de l'enveloppe peuvent évoluer en sens opposés sur au moins une partie du brin ou
du renfort, par exemple sur au moins une moitié du brin.
[0059] De la même manière, le taux de variation de la valeur de largeur de la lame le long
du brin est de signe opposé au taux de variation de la valeur d'épaisseur de l'enveloppe
sur au moins une partie du brin ou du renfort, par exemple sur au moins une moitié
du brin. Ainsi, la valeur de largeur de la lame et la valeur d'épaisseur de l'enveloppe
évoluent en sens opposés sur au moins une partie du brin ou du renfort, par exemple
sur au moins une moitié du brin.
[0060] Il convient aussi de noter que l'exemple de la figure 17 doit être considéré avec
prudence, car la section du renfort est probablement trop faible à l'extrémité la
plus large de l'enveloppe pour assurer les performances mécaniques souhaitées. Dans
ce cas, on peut envisager une variation de l'épaisseur du renfort, ou alors de ne
pas compenser la variation d'inertie de l'enveloppe sur toute la longueur du brin
afin de ne pas diminuer la section du renfort en dessous de la valeur minimale qui
permet d'assurer les performances mécaniques souhaitées.
[0061] Grâce à une telle architecture, en particulier grâce à la variation de la section
du renfort le long du brin, on peut obtenir un profil désiré de souplesse du brin
le long de celui-ci, notamment un profil constant sur une partie de la longueur du
brin, voire sur toute la longueur du brin.
[0062] En conclusion, l'utilisation d'un renfort à largeur variable permet de compenser
l'effet de la géométrie extérieure du brin. Elle permet même d'atténuer notablement
l'effet dû à la présence d'un renfort s'étendant sous le plan inférieur du brin, comme
par exemple un coussin de confort.
[0063] La zone d'enroulement du brin autour du poignet peut alors présenter une souplesse
quasi-constante et procurer un confort de porter significativement accru.
[0064] Le renfort présente donc une section transversale dont la géométrie, en particulier
la largeur de la section transversale, évolue le long du brin de sorte que la rigidité
à la flexion du brin, le long du brin, présente un profil déterminé, en particulier
un profil constant sur au moins une partie du brin, par exemple sur au moins une moitié
du brin, par exemple sur la moitié du brin proche de l'élément de fermeture. Par «
profil constant », on entend que la rigidité à la flexion du brin ne varie pas de
plus de 20% d'une valeur nominale, voire préférentiellement ne varie pas de plus de
10% de la valeur nominale, voire idéalement ne varie pas de plus de 5% de la valeur
nominale.
[0065] L'enveloppe 3 est par exemple réalisée en matériau polymère. Les matériaux polymères
incluent les différentes familles suivantes :
- thermodurcissables,
- élastomères,
- thermoplastiques.
La famille la plus adaptée à une application de bracelet souple est la famille des
élastomères, et éventuellement celle des thermoplastiques-élastomères (mélange d'élastomère
et de thermoplastique généralement appelé « TPE »). Pour faciliter la réalisation
du brin de bracelet, il est généralement favorable d'appliquer un composé chimique
à la surface du renfort métallique qui favorise l'adhésion de l'élastomère sur le
renfort. Le composé sera sélectionné en fonction de l'élastomère et du matériau de
renfort utilisé, par exemple en consultant le « Product Selector Guide » pour les
adhésifs Chemlok/Chemosil de la société LORD.
[0066] Alternativement, l'enveloppe peut être réalisée en cuir cousu autour du renfort.
[0067] Le brin a été décrit précédemment appliqué à un bracelet comprenant deux brins et
un fermoir. Dans ce cas préféré, le brin comprend un renfort s'étendant de l'attache
de la boîte à l'attache du fermoir.
[0068] Il peut aussi être appliqué à un bracelet comprenant deux brins et un autre élément
de fermeture, comme un système boucle et ardillon coopérant avec des trous d'ardillon.
Le brin peut donc comprendre un renfort s'étendant de l'attache de la boîte à l'attache
de la boucle ou un renfort s'étendant de l'attache de la boîte aux trous d'ardillon.
[0069] Dans ce document, on entend par « l'élément de liaison 4 relie mécaniquement ou solidarise
mécaniquement un premier élément de fixation 6 à un deuxième élément de fixation 5
» que l'élément de liaison empêche, sauf à rompre l'élément de liaison, que le premier
élément puisse être écarté du deuxième élément de fixation, sous un effort de traction
de 50N, voire 100N, voire 200N. Ceci reste vrai même avant que l'enveloppe soit mise
en place autour du renfort.
1. Renfort (2') de brin (1) de bracelet de montre destiné à être logé dans une enveloppe
(3) du brin en matériau souple,
caractérisé en ce que le renfort comprend un élément de liaison (4') reliant mécaniquement ou solidarisant
mécaniquement :
- un élément (6') de fixation du brin à une boîte de montre, à
- un élément (5') de fixation du brin à un élément de fermeture, l'élément de liaison
formant au moins une partie de l'élément (6') de fixation du brin à la boîte de montre,
notamment une première boucle (8), et/ou l'élément de liaison formant au moins une
partie de l'élément (5') de fixation du brin à l'élément de fermeture, notamment une
deuxième boucle (7).
2. Renfort selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'élément de liaison comprend une extrémité (20) repliée et fixée sur l'élément de
liaison au niveau de l'élément (6') de fixation du brin à la boîte de montre et/ou
en ce que l'élément de liaison comprend une extrémité repliée et fixée sur l'élément de liaison
au niveau de l'élément (5') de fixation du brin à un élément de fermeture.
3. Renfort selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'extrémité repliée de l'élément de liaison au niveau de l'élément (6') de fixation
du brin à la boîte de montre est fixée sur l'élément de liaison par rivetage et/ou
par agrafage et/ou par vissage, en particulier par vissage en utilisant des boulons,
et/ou par soudage, en particulier par soudage laser, et/ou en ce que l'extrémité repliée de l'élément de liaison au niveau de l'élément (5') de fixation
du brin à l'élément de fermeture est fixée sur l'élément de liaison par rivetage et/ou
par agrafage et/ou par vissage, en particulier par vissage en utilisant des boulons,
et/ou par soudage, en particulier par soudage laser.
4. Renfort selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'élément de liaison présente des premiers trous destinés à venir en vis-à-vis et
à recevoir des premiers rivets (12) et en ce que l'élément de liaison présente des deuxièmes trous destinés à venir en vis-à-vis et
à recevoir des deuxièmes rivets (14).
5. Renfort selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'élément de liaison comprend une lame, notamment une lame métallique, en particulier
une lame métallique en alliage superélastique ou un alliage à mémoire de forme.
6. Renfort selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'élément de fixation du brin à la boîte de montre est en alliage superélastique
et/ou l'élément de fixation du brin à l'élément de fermeture est en alliage superélastique.
7. Renfort selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'élément de fixation du brin à la boîte de montre comprend un premier tube (10')
mis en place dans la première boucle (8) et/ou l'élément de fixation du brin à l'élément
de fermeture comprend un deuxième tube (9') mis en place dans la deuxième boucle (7).
8. Renfort selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'élément de liaison présente une section transversale dont la géométrie, en particulier
la largeur de la section transversale et/ou l'épaisseur de la section transversale,
évolue le long du brin ou du renfort.
9. Renfort (2') selon l'une des revendications précédentes,, caractérisé en ce que le renfort comprend une lame présentant une section transversale dont la géométrie,
en particulier la largeur de la section transversale et/ou l'épaisseur de la section
transversale, évolue le long du brin, la lame s'étendant d'un élément (10' ; 6') de
fixation du brin à une boîte de montre à un élément (9' ; 5') de fixation du brin
à un élément de fermeture, la géométrie évoluant le long du brin ou du renfort de
sorte que la rigidité à la flexion du brin, le long du brin, présente un profil déterminé,
en particulier un profil constant sur au moins une partie du brin, par exemple sur
la moitié du brin proche de l'élément de fermeture.
10. Renfort selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'élément de liaison ou la lame est tel qu'il empêche, sauf à rompre l'élément de
liaison ou la lame, que l'élément de fixation (10) du brin à la boîte de montre puisse
être écarté de l'élément de fixation du brin à l'élément de fermeture (9), sous un
effort de traction de 50N, voire 100N, voire 200N.
11. Brin (1) de bracelet de montre comprenant un renfort selon l'une des revendications
précédentes et une enveloppe (3), notamment une enveloppe en matériau élastomère,
en caoutchouc, en polymère ou en cuir.
12. Brin de bracelet selon la revendication précédente,
caractérisé:
- en ce que l'enveloppe comprend au moins une ouverture (30) laissant apparaître le renfort,
et/ou,
- en ce que l'enveloppe est surmoulée sur le renfort, et/ou,
- en ce que les inerties et/ou les géométries des sections de l'élément de liaison, notamment
du renfort, et/ou de l'enveloppe, évoluent le long du brin ou du renfort de sorte
que la rigidité à la flexion du brin, le long du brin, présente un profil déterminé,
en particulier un profil constant sur au moins une partie du brin, par exemple sur
la moitié du brin proche de l'élément de fermeture.
13. Brin de bracelet selon l'une des revendications 11 et 12, caractérisé en ce que des valeurs caractéristiques des inerties et/ou des géométries des sections de l'élément
de liaison ou de la lame et de l'enveloppe, évoluent le long du brin ou du renfort
en sens opposés.
14. Bracelet de montre comprenant au moins un brin de bracelet selon l'une des revendications
11 et 12.
15. Montre comprenant au moins un brin de bracelet selon l'une des revendications 11 et
12.