DOMAINE TECHNIQUE
[0001] Dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, dit BTP, on a l'habitude de monter
des structures provisoires, ou temporaires, c'est-à-dire soit des échafaudages, soit
des tours d'étaiement.
[0002] Les échafaudages, c'est-à-dire des structures temporaires de travail en hauteur,
sont surtout prévus pour que les opérateurs utilisateurs, montés et placés dessus,
puissent facilement travailler sur une structure existante, à modifier ou à restaurer.
Les opérateurs travaillent depuis l'échafaudage. Un échafaudage est équipé d'éléments
de protection collective qui servent aussi bien pour les monteurs que pour les utilisateurs.
[0003] Une tour d'étaiement est une structure temporaire pour la reprise d'efforts. Elle
se distingue d'un échafaudage par le fait qu'elle est prévue pour que, à son sommet,
les opérateurs de montage de la tour créent une plateforme pour que d'autres opérateurs
puissent y travailler ou circuler, servant de coffrage de dalle en béton. Comme plateforme,
on peut donc envisager un coffrage ou un platelage, constitué d'une série de poutrelles
sur lesquelles sont posées des planches de contreplaqué sur lesquelles est ensuite
coulée une dalle de béton. On peut également vouloir se passer des poutrelles et couler
le béton sur un coffrage ne comportant qu'un plateau ou panneau préfabriqué.
[0004] Comme lors du montage de la tour d'étaiement, il est indispensable que les opérateurs
chargés de réaliser le coffrage soient protégés et ne risquent pas de tomber du haut
de la tour.
[0005] Alors que, lors du montage de la tour d'étaiement, les opérateurs sont protégés par
des éléments de protection collective, c'est-à-dire par des garde-corps, au sommet
de la tour, jusqu'à aujourd'hui, les opérateurs se protégeaient individuellement.
[0006] La protection individuelle implique l'usage d'un harnais et/ou baudrier que l'opérateur
fixe à une corde - appelée dans le BTP « ligne de vie » - ou à un lest bien solidaire
de la structure provisoire.
[0007] L'utilisation d'un harnais est une contrainte que la demanderesse a voulu éliminer.
PRÉSENTATION DE L'INVENTION
[0008] À cet effet, l'invention de la présente demande concerne tout d'abord un procédé
de montage d'une tour d'étaiement provisoire de plusieurs étages, avec un étage sommital,
destiné à supporter provisoirement une plateforme de travail et de circulation, servant
de coffrage, procédé selon lequel on installe, à chaque étage inférieur en-dessous
de l'étage sommital, une protection collective, procédé caractérisé par le fait que,
depuis le dernier étage destiné à être juste en-dessous de l'étage sommital, on monte
le coffrage de l'étage sommital et une protection collective temporaire de cet étage
sommital pour la mise en place du coffrage.
[0009] L'activité inventive impliquée dans le procédé de la présente demande réside dans
l'audace d'avoir osé proposer d'installer une protection collective au sommet d'une
tour d'étaiement pour les utilisateurs de la plateforme, directement à partir de la
tour d'étaiement pour bénéficier de la protection assurée par les éléments de la tour.
[0010] Alors qu'on a pu procéder de la sorte sur un échafaudage, on avait toujours répugné
à le faire sur une tour d'étaiement qui a pour particularité de n'être liée à aucune
structure existante. Une tour d'étaiement est une structure isolée et c'est ce qui
a toujours dissuadé les hommes du BTP de vouloir procéder sur les tours d'étaiement
comme sur les échafaudages.
[0011] Dans la mise en œuvre préférée du procédé de l'invention, pour monter la protection
collective de l'étage sommital, comprenant des fûts tubulaires, avec une coulisse
dans chaque fût, et des lisses télescopiques, on accroche les fûts en tête de tour,
on accroche au moins une lisse aux deux coulisses en position basse, des deux fûts
de chaque paire de fûts adjacents, on lève, l'une après l'autre, lesdites deux coulisses
dans leurs fûts et on les y bloque en position de garde-corps.
[0012] On remarquera qu'un seul opérateur suffit pour installer la protection collective.
[0013] On remarquera aussi que les lisses doivent être télescopiques puisqu'on lève les
coulisses l'une après l'autre. Après le levage de la première coulisse, les deux extrémités
des lisses se trouvent donc à des hauteurs différentes, avant d'être horizontales
après le levage de la deuxième coulisse.
[0014] Avantageusement, on accroche deux lisses aux deux coulisses de chaque paire de fûts
adjacents.
[0015] La tour d'étaiement présentant une section horizontale polygonale, on accroche un
fût à chaque poteau d'angle dudit dernier étage.
[0016] Il peut être intéressant de monter plusieurs tours d'étaiement élémentaires côte
à côte puis de les assembler en ladite tour d'étaiement provisoire support dudit coffrage
de plateforme, précisément pour constituer une plus grande surface de coffrage.
[0017] Le procédé de l'invention a été présenté mais l'invention concerne évidemment aussi
une tour d'étaiement provisoire avec la protection collective de l'étage sommital
montée selon le procédé de l'invention.
PRESENTATION DES FIGURES
[0018] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante de la mise en
œuvre préférée du procédé de l'invention de montage d'une tour d'étaiement provisoire,
sur lequel
[Fig. 1] La figure 1 est une vue en perspective de la tour, après une première phase
du montage de la protection collective d'un des côtés de la tour, les deux coulisses
en position basse ;
[Fig. 2] La figure 2 est une vue en perspective de la tour de la figure 1, une des
deux coulisses en position haute ;
[Fig. 3] La figure 3 est une vue en perspective de la tour de la figure 1, les deux
coulisses en position haute et l'étage sommital en place ;
[Fig. 4] La figure 4 est une vue en perspective du fût d'une des coulisses de la tour
de la figure 1 et
[Fig. 5] La figure 5 est une vue de face du garde-corps monté de la partie de protection
collective de la tour de la figure 3.
[0019] Il faut noter que les figures exposent l'invention de manière détaillée pour mettre
en œuvre l'invention, lesdites figures pouvant bien entendu servir à mieux définir
l'invention le cas échéant.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
[0020] La tour d'étaiement provisoire représentée au dessin, ici de section horizontale
carrée, comporte, en l'espèce encore, quatre étages 1-4 tous pourvus d'une protection
collective, constituée de garde-corps 5, sur les quatre côtés.
[0021] Il va sans dire que l'invention s'applique tout aussi bien à des tours ne comportant
qu'un seul étage en dessous de l'étage sommital dont il va être question ci-après
et à des tours d'une autre section horizontale polygonale.
[0022] La constitution de la tour au niveau de ces quatre étages inférieurs et de ses garde-corps
ne sera pas développée, étant classique et donc parfaitement connue de l'homme du
métier. Qu'il soit seulement précisé qu'elle comporte des poteaux d'angle périphériques
6-9 en un ou plusieurs éléments, des lisses 10, parties intégrantes des garde-corps,
fixées aux poteaux au moyen de rosaces et de pinces référencées ensemble 11 sur les
figures. D'autres moyens d'assemblage peuvent être évidemment envisagés par l'homme
du métier.
[0023] On remarquera que les étages 1 et 3 de la tour des figures 1-3 comportent une légère
plateforme pouvant supporter un monteur 12, comme c'est le cas de la plateforme 13
du troisième étage 3.
[0024] Les étages inférieurs 1-4 de la tour d'étaiement ayant été montés, le monteur 12
va monter l'étage sommital 53, avec sa plateforme 14 et la protection collective provisoire
15 de cet étage sommital (figures 2, 3), en l'espèce une protection périphérique.
[0025] Un garde-corps 16 est ainsi monté en tête de tour à la périphérie de l'étage sommital
sur chaque côté de la tour, entre deux poteaux adjacents de la tour entre les poteaux
7 et 8 sur les figures 2 et 3.
[0026] Plus particulièrement, et dans l'exemple illustré, chaque garde-corps comporte deux
fûts tubulaires identiques 17, 18 et deux lisses identiques 19, 20.
[0027] Un fût 17, 18 s'accroche à un poteau de la tour, de façon standard, par deux pinces
21, 22, au bout de deux doigts 23, 24 fixés au fût et s'accrochant sur des rosaces
des poteaux 7, 8 grâce à des clavettes 25, 26, respectivement.
[0028] Dans chaque fût 17, 18 est montée coulissante une coulisse 27 dont la position dans
le fût est déterminée ici par une broche imperdable 28 de type étai dont un brin 29
est introduit dans l'un des trous 30 percé dans la coulisse. Des organes 31 d'accrochage
des lisses sont fixés sur la coulisse 27. Il s'agit ici de rosaces conformées pour
recevoir des pinces 32 fixés aux extrémités des lisses 19, 20 et solidarisés aux rosaces
31 par des clavettes 33 (figure 5).
[0029] Un support 34 est également fixé sur les coulisses 17, 18 pour y maintenir une plinthe
35. Les lisses 19, 20 sont coulissantes puisqu'elles doivent pouvoir être positionnées
à une hauteur déterminée, d'une part, et qu'on monte les coulisses des deux fûts d'un
même garde-corps l'une après l'autre, la protection collective provisoire étant installée
par un seul monteur.
[0030] Les lisses coulissantes peuvent se déployer sur une plage de longueurs déterminée,
elles sont pourvues d'un système évitant qu'elles ne s'ouvrent et les deux tubes des
lisses coulissant l'une dans l'autre peuvent ne pas tourner l'une dans l'autre grâce
à des moyens parfaitement classiques.
[0031] Le montage d'un garde-corps 16 de la protection collective de l'étage sommital va
maintenant être abordé.
[0032] Depuis le dernier étage 3, destiné à être juste en dessous de l'étage sommital 53,
le monteur 12 monte la protection collective 15, garde-corps 16, par garde-corps puis
le coffrage de la plateforme 14.
[0033] Pour monter chaque garde-corps 16, le monteur 12 accroche les deux fûts tubulaires
périphériques 17, 18 avec les pinces 21, 22 et les clavettes 25, 26. Il accroche ensuite,
les coulisses 27 étant en position basse, les lisses 19, 20 aux rosaces 31 des coulisses
à l'aide des pinces 32 et des clavettes 33 (figure 1). Puis il lève une première coulisse
27 du fût 18 à la hauteur désirée, les lisses 19, 20 se déployant alors (figure 2),
avant de lever la deuxième coulisse 27 du fût 17 à la même hauteur (figure 3).
[0034] Puis le monteur 12 bloque les coulisses 27 des deux fûts 17, 18 en position de garde-corps
à l'aide des broches 28.
[0035] Le monteur 12 a donc monté les garde-corps 16 tout seul.
1. Procédé de montage d'une tour d'étaiement provisoire de plusieurs étages (1-4), avec
un étage sommital (53), destiné à supporter provisoirement une plateforme (14) de
travail et de circulation, servant de coffrage, procédé selon lequel on installe,
à chaque étage inférieur (1-4) en-dessous de l'étage sommital (53), une protection
collective (5), procédé caractérisé par le fait que, depuis le dernier étage (4) destiné à être juste en-dessous de l'étage sommital
(53), on monte le coffrage (14) de l'étage sommital (53) et une protection collective
temporaire (15) de cet étage sommital (53) pour la mise en place du coffrage (14).
2. Procédé de montage de la revendication 1, selon lequel pour monter la protection collective
(15) de l'étage sommital (53), comprenant des fûts tubulaires (17, 18), avec une coulisse
(27) dans chaque fût, et des lisses télescopiques (19, 20), on accroche les fûts (17,
18) en tête de tour, on accroche au moins une lisse (19 ; 20) aux deux coulisses (27)
en position basse, des deux fûts (17, 18) de chaque paire de fûts adjacents, on lève,
l'une après l'autre, lesdites deux coulisses (27) dans leurs fûts (17, 18) et on les
y bloque en position de garde-corps (16).
3. Procédé de montage selon la revendication 2, selon lequel les lisses (19, 20) sont
télescopiques.
4. Procédé de montage selon l'une des revendications 2 et 3, selon lequel on accroche
deux lisses (27) aux deux coulisses (27) de chaque paire de fûts (17, 18).
5. Procédé de montage selon l'une des revendications 1 à 4, selon lequel, la tour d'étaiement
présentant une section horizontale, polygonale, on accroche un fût (17 ; 18) à chaque
poteau d'angle périphérique (6-9) dudit dernier étage (4).
6. Procédé de montage selon l'une des revendications 1 à 5, selon lequel on monte plusieurs
tours d'étaiement élémentaires côte à côte puis on les assemble en ladite tour d'étaiement
provisoire support dudit coffrage de plateforme (14).
7. Procédé de montage selon la revendication 2, selon lequel on fixe une plinthe (35)
aux coulisses (17, 18).
8. Procédé de montage selon la revendication 2, selon lequel on bloque les coulisses
(27) des fûts (17, 18) en position de garde-corps à l'aide de broches (28).